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Mail, et faisant usage de deux mss. nouveaux (dont l'un, celui d'Épinal, est à peu près sans valeur), il refit son classement et réduisit le texte à douze strophes. Ce travail, qui, au premier aspect, lors- qu'il fut présenté à la Roniania^ nous avait inspiré de la défiance, parut dans le t. VIII de la Zeitschr.f, rom. Philologie '. Cette fois encore il rencontra une forte opposition de la part d'Ed. Mail qui, dans un autre fascicule du mcme recueil, montra que le classement proposé n'avait aucune base solide^. Mais celui qu'il proposa à son tour (et qui, sauf intercalation des deux nou- veaux mss., ne diflférait guère de celui qu'il avait proposé anté- rieurement) est loin d'être assuré. En réalité aucun classement n'est possible pour un poème où l'ordre des strophes n'est pas fixé par le sens, dont certaines copies peuvent avoir été écrites de mémoire, et où, par suite, des interpolations, inspirées par des poèmes analogues, ont pu être introduites J. En 1895, un érudit américain, M. Keidel, publia un travail étendu sur le même sujet. Renonçant, avec raison, à établir un texte composite à l'aide des divers manuscrits, il imprima tant bien que mal (et plutôt mal que bien^) toutes les copies connues de V Évangile des femmes. Deux de ces copies, celle de Bâle(G) 5 et celle du Musée Condé (//) ^, n'avaient pas été utilisées par ses devanciers. Quant aux mss. que M. Keidel désigne 1. Cf. RowaniUy XIII, 629-50. 2. Cf. Remania y XIV, 159. 3. Ainsi, il y a dans le ms. C(B. N. fr. 1595) une strophe (la septième), qui ne se trouve dans aucune des autres copies, et dont voici le texte : Femme convoite avoir plus que miel ne fait ourse ; Tant vous amera femme com arez rien en bourse, Et quant elle savra qu'elle sera escousse. Aussi la pouez prendre com un lièvre a la course. Le premier vers est identique au second d'une strophe du Clyaslie-Musart (Romania, XV, 606), et la strophe tout entière du ms. C peut avoir été faite pour utiliser ce vers. 4. Cf. Romania, XXV, 136, note. 5. Publiée en 1890 daiib la Z'ilschr. J. rom. Pbiî.y XIV, 172. 6. Je l'avais indiquée à M. Keidel ; voir Romania^ XXIII, 61 3. DEUX NOUVEAUX MSS. DE l'ÉVAXGILE DES FEMMES 3 par les lettres KLMNy ilsn'ont aucun intérêt, car KLM sont des copies Élites pour Sainte-Palaye d'après les mss. de la Biblio- thèque nationale {BCF), et quant à iV, c'est une strophe iso- lée (dans un ms. de Clermont-Ferrand) qui n'appartient pas à VÉvangiU des femvifs, M. Keidel a proposé à son tour (p. 31) un classement des mss. qui ne diffère pas notablement de celui de Mail, et qui n'est pas mieux assuré. Les deux textes nouveaux que je vais faire connaître diffèrent très sensiblement puisque l'un n'a que 16 strophes tandis que l'autre en a 24 ; ils s'écartent considérablement l'un et l'autre des textes publiés jusqu'à présent. Ils ont quelques points com- muns : les cinq premières strophes se présentent de part et d'autre dans le même ordre; ils contiennent l'un et l'autre une strophe (la douzième dans le texte le plus court et la neuvième dans le texte le plus long) qui ne se trouve ailleurs que dans le ms. F (B. N. fr. 25545). Ces deux nouvelles copies sont conservées dans les mss. B. N. latin 8654 B et fr. 24436. Je désigne la première par a et la seconde par ^ : 2, — Ms. des premières années du xiv* siècle qui renferme divers traités latins et notamment un formulaire de lettres com- posé en Normandie. On y trouve aussi des textes français : d'abord, au fol. 30 v°, notre texte de V Évangile des femmes, puis, aux tf. 31-33', un recueil de recettes médicales; enfin, au fol. 83, le codicille de Jean de Meung ÇDex aei Famé des ires- fkisse:^^. },. - Ms. écrit à diverses époques du xiv* et du xv'' siècle. Description détaillée dans le catalogue imprimé (1902) ^ Notre pièce, dont l'écriture est du xv^ siècle, occupe la plus grande partie du fol. 154. Je ne recommencerai pas, à l'occasion de ces deux nouveaux textes les vaines tentatives de classement auxquelles se sont livrés 1. Il y a une interversion de feuillets. Le recueil commence au fol. 33 et bc continue au fol. 31. 2. M. Nxtebus (Die nicht-lyrischn Strophenfoniien des AUfraiiiosischaiy p. 96) en signale 19 copies, mais la liste est très incomplète. 3. Il y a diverses erreurs et plus d'une lacune dans cette description. Mais ce n*est pas ici le lieu de les relever. 4 F* MEY£R »ticC4;M^ivctncnt M. iAmstznb, M. Ed. Mail et M. Keidel. Je laisse ce Mm k ceux qui ont du temps à perdre. Mais je ferai remarquer Îue le texte % apporte un appui nouveau à ceux qui considèrent cdn Durpaitit moine de Vaucelles^ comme l'auteur de notre petit poime. Mail l'écartait absolument ' : il voyait, dans la strophe 0(1 ce nom parait, une interpolation ; mais les raisons qu'il Invoque nom bien faibles. La strophe en question était connue d^|A par Ic^ um. H (B. N. fr. 837), C (B. N. fr. 1393) et H (Mufiée (A)ndé). Or ces mss. diffèrent très notablement : ils ne «ont pad copiés d'après un même original. Notons que lems. B cm du xni'' siècle *, et que le ms. C n'est guère moins ancien K Mttlji II y A plus : le ms. / (Berne) se termine (Keidel, p. 91) Mt une fiirophc visiblement imitée de celle où, dans BCHy Jean Durpain se nomme. Seulement, au nom de Jean Durpain le copiste u substitué deux noms, « Jean Doriaulx et Grandelaiz », ce qui fausse le vers. On avait donc quatre témoignages en faveur de cet auteur. On en aura maintenant cinq, puisque notre n^N» contient aussi la strophe où paraît le moine de Vaucelles. Je ne vois vrain\ent |>as pourquoi on se refuserait à y voir le UvMn vie Tautcur. Il n\v a absolument aucune preuve, résultant vie la c\Mnparaisv>n des mss.» que cette strophe soit interpolée. Et d*4VUrt i^rt vM\ xsait très bien que les copistes a\^ent une ten- vlauvT nuï\)uéc À supprimer v>u i nuxlitier les vers où les auteurs iuvcùvaicnt leur uvmu. Il n'est donc nullement surprenant que W \)uatrain nh^ I auteur se nomme ait été supprimé en qudques wvàuus^:ùt^^ h^> K^te vie vhacun des devî\ textes je placent un tableau Je \\MK\M\la\Kt vies sttvphes avxv: tes jutres minuscrîCSw i K" X «lîjb^xs^v >\A*.*N «r*Lv.< «V. \,.< sitfcjt. 1 rvj-uàc ^trï iu. ca s^K\ ^\V<«k;« iNt.^N vv\oî.. ,\ ttîv j>i V *i svw.if.. • jiu> »^CMC«rrv ^«rs Jî DEUX NOUVEAUX MSS. DE l'ÉVANGILE DEb FEMMES $ Texte a. — (Lat. 8654 B) l = A I, B I, C3,D3, Fi,iyi,7 i,Pi. II = ^ 3,^3, C4, D4, i^3» ^ ïï. H2j2,^2, m = .4 6, B6, C 15, D 5, £2, F 10, G ^,H 4j6y p 3. IV = ^7,^7, C 16, Z) 6, Fi4,G4,H5,77» M- V = ^2, B2. C5,F2,iy3, PS. VI = i< 12, B ii,C24, Z)7, £ S,G^,H 8,717, p 8. Vn = .4 16, C13, p II. VIII = .< 29, C 18, Z) 9, G 7,7 9. P 19. J\ = A 31, Z> 10, F 5, ^8,713, P20. X = ^ 32,C2i,Z) II, F9, G9, p 15. XI = C 17, D 13, F 15, G 12,74, p 16. XII = F 8, p 9. XIII = A 15, £6,721 s p 22. XIV = C 19, F 16, 7 12, p 21. XV = C20, D 14, £9, G 14,7 15, p 17. XVI = B16, C 32, H 13, 722. I Qpiconques veut mener pure et saintisme vie (fol. 30 c) Famés aint et les croie et du tôt s'i affie, Et soit aussi seûr com ce qui est n*est mie 4 Qpe par elles sera s'ame saintefîée. II Onques cil bien n'ama qui les famés n'out chier. Leur vertus et leur grâces font moût a merveillier, Qper l'en les puet aussi reprendre et chastoier 8 Com Ten porroit la mer d*un panier espuisier. III Hons qui se fie en famc conment aroit mesaise ? C'est une médecine qui toz les maus apaise : L'en i puet aussi estre a seûr et a ese 12 Com en plein poign d'estoupcs en .j. ardant fomaise. IV Que qu'en die des famés, c'est une grant merveille . De bien fere et de dire cescune s'appareille, 1-4 Se rapproche particulièrement de BCH. — 4 Ms. Qurr. 11 faut natu- rvliement lire saintefiie^ forme du nord qui convient à un auteur appartenant au diocèse de Cambrai. — 8 panier est la leçon de CGHJ^. Les autres ont Utmis ou crïbh, — 9 La leçon qui se fie se trouve dans DGp ; les autres ont généralement qui femme a en cure y ou l'analogue. — 12 Cotn en y corr. Contne. I. On pourrait ajouter ici C 25 et 26, parce que ces deux strophes de C contiennent des vers empruntés à la str. XIII de notre ms. 6 p. MRYER Et aussi sagement se porvoit et conseille i6 Conme li papeillon qui s'art en la chandeille. V Leur consauls est tant douz et tant vrais et tant preuz, ( G ^, H SJ 17, a 6. IX = F 8, a 12. X=: A lOy B 10, c 22, D 12, E ^, G 13, // 6,7 15. XI = -4 16, C 13, «7. XII = A 17,5 14, Z>8,G6. XIII = i4 9, B9, £7, F2i,y8. XIV = A}o,C 10, F 8, y 10. XV =: A }2,C 21, D 1 1, F 9, G 9, a 10. XVI = C 17, D 13, F 15, G 12, / 4, a II. XVII = XVIII z=:C9,Fii./ 20. XIX = i4 29, C 18, D 9, G 7, / 9, a 8. XX = i4 31, D 10, F 5, G 8, y I3,aq. XXI ■= C 19, F 16, y 12, « 14. XXII = ^ 15, F 6,y 21 sa 13. XXIII =1 Le quatrième vers de ^ 5, 5 5, C 14, F i,y 5. XXIV = A 14, B 13, F 7, y 19. 1 Quicumque veult mener pure et sainte vie (fol. 154^) Si aint famez et croye et du tout s*i afiie, Et ainssy soit seûr come ce qui n'est mie 4 Qpe par elles sera s'ame sainctifîée. 11 Oncquez cilz bien n*ama qui les damez n'ot chier. Leur vertu et leur grâce sont (sic) moult a essaucier, Car on les puet aussy reprendre et chastier 8 Coment en pourroit la mer d*un panier espusier. III Hons qui en famé se fie comment avroit il mesaise? Cest une médecine qui tous les maulz apaise : On en puet aussy estre asseùr et bien aise 12 Comme en plain pot d*estoupes en .j. ardant fournaise. IV Qpe que on die des famez, c'est une grant merveille : De bien faire et mielx dire chascune s'en apparaillc, Kt aussy sagement se pourvoit et conseille 16 Comme fait le papillon qui se art a la chandelle. 6 sont y corr. fout y et de môme au v. 85. — 9 Cf. a. — 12 Suppr. ett ; pol est une faute pour poini^^ — 14 La leçon mielx dire est isolée. Suppr. eti. i . Voir la note i de la p 5 . DEUX NOUVEAUX MSS. DE l'ÉVANGILE DES FEMMES 9 V Leur conseils est si lous et si vraie (^sic) et tant piex, Qpi bien les croit et aime plus devient doulz que miex. Mères sont par pitié, getans homes hors de perelx, 20 Et aussy comme est voir leur aîst Damediex ! VI Sur toutez riens est (ame de muable ulent, Qper volentiers veult faire ce que où plus li desfent. Or pense, or dit, or veult, maintenant se repent, 24 En son pourpoz se tient com le cochet au vent. Vn Qui conseil veult avoir et loyal et certain, A famé le voit querre, ne Tavra pas en vain. Leur conseil est si bon et au soir et au main 28 Que ja bons n'iert honnis se famé n'i met la main. VIII N*est pas droit ne raison que des famez mesdie : Sages sunt et secrètes, plaines de courtoisie ; Que que Ten die d'elles folz est qui ne s'i fîe 32 Tant com pasteur en leu quant a la beste saisie. IX Vous qui voulez avoir des famez Tacointance, Hardiement aiez en elles grant fiance. Que ja nul ne savra par elles vo privance 36 Riens plus que s'on Tavoit crié par toute France. (c) X Moult a de bien en famez, méz il est si repus. Ce sadez, que a paine le puet concevoir nulz. Leur science ressemble la maison Dedalus : 40 Puis c'on y est entrez on ne puet trouver Tuis. XI Savoir talent de famé et comment se soit faindre Ce ne puet bouche dire, cuer penser ne comprendre, Quer puis que veult la chose on ne li puet deffendre 44 Ne plus que on pourroit .j. drap noir en blanc taindre. XII Tel merveille est de famé c'onques grcigneur ne fu : De tous biens encoprendre a tous jours Tare tendu ; De leur sage conseil sont plusours secouru ; 48 Aussy com Toysellet qui est prins a la glu. 17 httSf corr. dous — 23 La bonne leçon est plutôt, comme ailleurs : Uue pntse, autre dit y or vuelt, or se repent, — 32 On rétablirait la mesure en lisant quani la heste a saisie. La leçon saisie (au lieu de mangie que portent plusieurs copies) est aussi celle de D. — 39 Le labyrinthe de Crète, construit par Dédale. — 40 Même leçon dans DG. ; toutefois Si u*en puet issir nus est la leçon la plus autorisée pour le second hémistiche — 41 soit pour sait\ cf. v. 86 Suivent. La leçon d'à est meilleure. — 42-3 Les rimes sont fausses : voir a, str. MI. — 45-8 C'est à peu prés la leçon de D G. Au v. 46 lire entreprendre. 10 p. MEYER XIII Home qui se fie en famé comment feroit folage ? Elleiiait son pro6t et aime son dommage : Com plus fait le honteux, le piteux et le sage 52 La doit on donc croyre com chat qu*il n*aint fourmaige. XIV Bien doit hons estre liez a qui famé fait feste, Quer puis ne doit doubter que par lie ait moleste, Qu'en famé a loyalté autant comme en la beste 56 Qui point devers la cueue et blandist a la teste. XV Se home a fiance en famé ce n*est mie merveille, QjjQT de loiauté faire chascune s'appareille, Et tout aussy se taist de ce c*on li conseille 60 Con cil qui va criant les vans et la corbeille. XVI Douce chose est de famé et en diz et en fais ; Ne sunt pas rioteuses, et si n'aiment que plais. Quant sunt bien esmeûez on les mettroit en pais 64 Ainsy tost con li cinges feroit pour les malvais. XVII Moult par droit doit estre famé chierie et amée. Car tous jours a bien son cuer et sa pensée. Ly homs qui les vuelt croire si a autant durée 68 Con poisson d'eau ve douce a vie en mer salée. XVIII Se l'en voit homme a famé souvent tenir sermon, Ou ne doit mie croire qu'il y ait se bien non : Hz par[o]lent de Dieu ; croire les en puest on 72 Con l'en feroit le rat qu'il ne mengast bacon. (d) XIX Moult a de bien en famé, de preus e d'onesté ; Loiaulx sunt et secrètes et plaines de bonté. Car on puet aussy bien garder leur amitié 76 Con l'en pourroit garder .j. glasson en l'esté. XX II sunt aucune gent qui s'en plaignent a tort ; Ad ce que voy en tame de ce ont ilz grant tort. 51-2 Vers corrompus, qu'il est facile de corriger à l'aide des autres copies. — 53-4 Leçon isolée. La bonne leçon est probablement celle d'A : Quiconques ixdt en feme joliveté ne fe$te — Bien puet estre asseûr c*est signes de tempeste. — 59 La leçon d'à (v. 39), Aussi coie se taisty est plus autorisée. — 62 n^ont mie trop àe plè^y \tçon d'à et d'autres mss., vaut mieux. — 65 Corr. M, d.p. dr. f, e. et ch. ? — 66 a [en] bien ? Cette strophe manque à toutes les autres copies. — 69-72 Cette strophe varie beaucoup selon les copies. Au v. 72 il yapartoutc/ja/ au lieu de rat. — 75 amitié doit naturellement être corrigé en amisté. — 78 Leçon isolée. La leçon d'à (v. 34) est plus autorisée. DEUX NOUVEAUX MSS. DE L*ÉVANGILE DES FEMMES II Qper on y treuve autant de bien et de confort 80 Con l'en feroit en serpent qui en traïson mort. XXI J*ay moult chieres les famez pour les biens que je y voy : Elles ont fait pour moy tant que amer les doy ; De quant qu'elles me dicnt aussy bien je les croy 84 Comment cely qui cent fois m'aroit menti sa foy. XXII II a .iiij. biens en famé qui sunt moult a loer : Fermez sunt et estables et bien soivent celer. De chose c'on leur dit ne se doit nulz doubter 88 Riens plus que cMl estoit dedens .j. crible en mer. XXIII La science des famez est Fart d'astronomie, Q.ui fait aucuns cuidier que ce qui est n'est mie ; Celuy qui bien les croit et est eulx bien s'affic 92 Doit bien estre nommez par raison fol s'i fie. XXIV Compaignie de famé est plaisant et honestc ; Nulz ne pourroit avoir ne annu>t ne moleste, S'ainsy fait bon avec famé mener solas et feste 96 Corne s'en estoit en mer en nef par grant tempestc. Cy fine l'Evangile des famés. Paul Meyer. 80 feroit^ corr. fait, — 84 Cornent, corr. Com. — 85 Corr. iij. ; cf. a (V. 49). — 86 C'est aussi la leçon d'£. — 89-92 Les trois premiers vers présentent, avec des variantes, dans les autres mss., une leçon tout à fait différente. Fot s'i fie a souvent été employé comme surnom ; voiries exemples cités par Godefroy, IV, 47. — 95 Vers trop long; il faut lire, d'après les autres copies : ^7 senr fait entre eles. FRAGMENT D UNE VIE DE SAINT EUSTACHE I 5 1 1 5 Seroit liez, secoruz, joios et visitez. 123 De tribulations, de duels, d^aversitez, 1 24 Ostes, traiz e délivres 1 27 Voie, truise e conoisse . . . 179 LVstovoir e Tessonie e le bosoing qu'en as. 2 1 2 Fai, atome e porchace. . . Cette tendance à la « périssologie », comme diraient les auteurs des Leys (Taniors, n est pas rare au xiii* siècle, surtout vers la fin. Parfois, et notamment dans les poèmes en alexan- drins, comme celui-ci, la redondance a pour cause les dévelop- pements imaginés par un remanieur qui allonge une rédaction antérieure. Je ne crois pas que ce soit ici le cas. Toujours est-il que notre fragment, autant que j'ai pu le vérifier, est tout à fait indépendant des autres versions françaises de la légende de saint Eustache. Malgré cette surcharge dans l'expression, on ne peut pas dire que le style du poème soit mauvais. A tout le moins il a le mérite de n'être pas encombré de ces intolérables chevilles à i aide desquelles les conteurs épiques de la fin du xni* siècle et du XIV* obtiennent de faciles rimes. Le vocabulaire n'offre rien de particulièrement ancien. Cependant il est remarquable que ce court morceau contient un assez bon nombre de mots qui manquent au Dictionnaire de Godefroy ou qui n'y figurent qu'avec des exemples moins anciens. En voici la liste : Ancior, 67, au sens 'd'ancessor y ancêtres. Ce mot est singulièrement formé. Est-ce une création de Tauteur du poème ? Bêlais, 323, comparatif neutre de bel, ce qu'il y a de mieux, de plus beau, le dessus du panier. Manque à Godefroy. Il y en a dans Raoul de Cambrai^ V. 2446, un ex. qu'on a souvent cité (Diez, Altrom. SpracM., p. 22; G. Paris, Râle âeVaccent latin, p. 58). M. Meyer-Lûbke (II, $ 66) le cite, sans autorité, sous la forme bellais, probablement d'après Diez, Gramm., trad. fr., II, 68. CoNVERSEïz, 21, le fait de « converser », de vivre dans un lieu. Manque à Godefroy. Denerée, 202, Denrée, ce qu'on peut acheter pour un denier, par exten- sion vivres en petite quantité. La forme denrée ne peut venir que de dene- rata » ; denerèe dont Godefroy cite un exemple du Charroi de Nîmes suppose un type denarata '. 1. Gf. G. Paris, Romania, XXXI, 498, note 2. 2. Cf. Thomas, Romania, XXXI, 492, note i. i6 . MliVhK Dli KoiEOK, 72, i:i:lui ijiii prit. (joJtlrov n'4 ijucdtux exemples lires ctosgtesiire,. Derrenëë, 190, part. p. fém. d'un verbe dtrrmtr, (otrai apparemment sur rtin, dont on n'a pus d'exemple, el qui serait r&]iiivalum du IV. irtinttr, Goàelxoy eDrt%ifXie dtirinivunt, entorse. Festiver, part. ç.Jeslivf, }jo, faire fÉte, p.-é. chômer. Ce mot est relcvi dans Godefiroy avec exemples du x[i< au \vi° sitele. F0NDHÎ7., 20, dcstruciion, action Je ruiner de fond en comble. Godelroy D« cile aucun exemple antérieur au x\'' siècle. IsLAGS, 8S, îlot. Godefroy, islel. Mangeret, 3o6,diminutirde Mt, 1:.-; argent coniptani -, la IdilU étiit une pièce de bois sur laquelle un trait de marquait une délie (Du Cange, talea), ei le mcreau éiait un jelon repré; tant une certaine somme. Pompe, ]19, appareil solennel ; parait àtre le plus -incien exemple du 1 RegreteIz, 29, 2;6, plainte, lamenialion. Manque à Godcrroy. Renement, IS), pour r^wm^ii/, non pas au sens de règne ou de royaume, niais au sens de possessions. Toutefois, 00 peut se demander s'il n'y aurait pas lieu de corriger «'«n«H/. Retraieor, 331, dans l'emploi du cas st pas relcviï en ce sens dans Godefroy. Tkoveok, 76, dans l'emploi du cas sujet, trauveur, celui q cbose perdue. Ce sens est rare dans les lexies du même temps. On imagine bien qu'nne légende hagiographique préseniée en forme de chanson de geste doit avoir été traitée avec une certaine liberté, et que l'auteur a surtout visé à mettre en relief les situations dramatiques qui en ont fait le succès. Benoît a en effet développé sa matière à la fatçon des romanciers de son temps, introduisant des monologues, des discours, modifiant çà et là quelques détails, mais en somme il ne s'écarte pas très notablement de son original latin. Pour qu'on en puisse juger, je transcris ici la partie du latin qui correspond au fragment français ', intercalant entre parenthèses les numéros des tirades, de façon à faciliter la comparaison. . D'après le nis. Arundel 91 du Musée britannique (xu' siècle). Ce texte lest au fond celui qu'ont imprima Monibritius et les llollandistes {AM. FRAGMENT D*UNE VIE DE SAINT EUSTACHE I7 (Fol. 1^2 d) (I) Dominus vero navis alienigena, accipiens uxorem Hustachii, perduxit ad suam patriam. Domini autem gratia obumbravit mulierem ut non se ei commisceret alienigena in omni illo tempore. Hoc enim postulabat a Deo ut custodiretur ab alienigenç communione. Contigit vero illum alie- nigenam mori et ipsam suç esse potestatis. (II) Post autem dies factus est incursus hostium in illa terra ubi erat Eustachius. Qui exeuntes plurimas invaserunt terras Romanorum. (III) In nimio ergo tumultu consistebat {fol, 19;) imperator de invasione, et commemoratus est Placidum, eo quod ple- roroque strenue egisset contra ipsos hostes, et tristabaturde subita ejus muta- ôonc. (IV) Colligens autem exercitum et inspiciens omnes milites, de Pla- ddo exquirebat quid cognovissent de eo, vivere an mori ; et dabat mandatum unicuique militum ut inquirerent eum.(V)£t misit per unamquamque civita- temetterram quç erat sub imperio suo ut requircrent eum,dicens : « Si quis « eura invenerit et michi indicaverit, ampliores addam ei honores et emolu- « roeotorum augebo solacia. (VI). Duo vero quidam milites, nomine Antio- chus et Achaius, qui aliquando ministraverant Placido, perrexerunt ad inquirendum eum, et, peragrantes omnem terram que sub Romanorum esset imperio, venenmt in vicum illum ubi degebat Eustachius. Eustachius vero a longe considerans, ex consuetudine incessus eorum recogne vit eos ; et, ^•«liens in memoriam prioris suç conversationis, cçpit perturbari, et orans dixit : «Domine Deus noster, qui de omni tribulatione eruis sperantes in te, « quemadmodum istos prêter spem * vidi, qui aliquando mecum fuerunt, * jubé ut videam ancillam tuam conjugem meani, nam infantes mei scio « quoniam proptermeam pravitatem a leris commesti sunt. Da ergo, Domine, * ut vel in die Resureccionis videam filios meos. » (VII) Et hçc dicente eo, ^udivii vocem de cçlo dicentem sibi : « Confide, Eustachi ; in presenii enim * tempore remeabis ad tuum priorem statum, et accipies uxorem tuam et * filios. In Resurreaione vero (/>) majora horum videbis et yternorum bono- * rum delectationem repperies, et nomen tuum magnificabitur in generatio- * ïîefm] et generationem. » (VIII) Hçc audiens Eustachius terrore percussus ^^^bat. Videns vero milites venientes et stans super viam conta ipsos ^'^^ientes 'propius, amplius recognovit eos. lUi autem eum non cognovc- ^"nt. (IX) Qui dixerunt ad eum : « Ave. frater. » At ille ait : « Pax vobis- * ^iB, fratres. » At illi rursus dicunt ei : v< Die nobis si nosti hic aliqucm * P^egrinum nomine Placidum eum uxore et duobus filiis. Et si monstra- * ^'Crb eum nobis, dabimus tibi pecunias. » Quibus ille dixit : « Quapropter ** ^Uiti queritis ? » Qui dixerunt ei : « Amicus noster fucrat, et volumus eum ^^•> Sept. VI, 130), sauf que les Bollandistes ont ajouté de temps à autre quelques mots emre [ ], comme traduction de passages du texte grec v^iprimé en regard) que la version latine avait omis. ^ • Ms. prf spf. iomamiu .VA A/ / 2 l8 p. MEYER « videre post multos annos. Dicit ad eos Eustachius : (X) « Taiem hic virum « non cognosco; nam et ego peregrinus sum. u Et assumens duxit eos in hospicio suo et abiit'eniere vinum ut potaret eos propter estum. (XI) Et dixit ad dominum domus in qua hospitabatur : « Noti sunt niichi isti homines, et « propter hoc hue venerunt. Prebe ergo michi cybos et vinum ut fruantur, « et reddam ea tibi in tempore de mercede mea. » Ille vero alacriter dédît el quç fuerant necessaria. Refîciens autem eos Eustachius non poterat se susti- nerc, recolens priorem vitam suam et perfundebatur lacrimis. Plorabat autem foras egrediens, et, lavans faciem suam, rursus ingrediebatur et ministrahat eiSi lUi vero, considérantes eum, ceperunt paulatim ad agnitionem vîsionis ejus venire, (c) ad alterutrum dicentes : « Quam similis est iste homo tlli quem quçrimus ! » (XII) Unus autem ex iilis ait : « Scio autem quod valde « similis est illi, et scio quod habct signum aliquod cicatricis in cervice sua « ex ictu belli. G>nsideremus ergo : si habet signum in cervice sua, et ipse est « qui queritur a nobis. » Considérantes vero cautius, videntes cicatricem in cerN'ice ejus, confestim exilientes osculabantur eum, et cum lacrimis inter- rogabant eum si ipse esset qui aliquando magister militum eorum fuerat. Ille vero, profusis lacrimis, dicebat : « Kon sum ego. » Demonstrantes vero illi signum in cer\'ice ejus, et jurantes quod ipse esset magister militum Placidus, de uxore ejus et filiis interrogabant cum quid factum esset ; et alia plura commemorabant ei. (XIII) Tune confessus est quod ipse esset, et de uxorc et fîliis quod mortui essent. Et dum hçc dicuntur« omnes illius vtci homânes, quasi ad signum spectatuli, vcniebant. Tune ergo milites cxponebant eis de virtute viri et de priori ejus gloria. (XIV) Audientes autem flebant» dicentes : « C^uanu exaltatio viri [qui] nobis sub mercede ser\'ivit ! » Milites autem iosi- nuaverunt ei prcceptum imperatoris ; et, induentes illum vestibus optimis, acci- pientes illum, pergcbant in viam suam. Omnes vero de vico producebant eum, quos ille osculans dimisit. .Ambulantibus vero illis, exposuit eis quo- modo vidit Christum, et quoniodo denoniinaïus sit Eustacchius, etqi:ç conti- gerunt ei omnia exposuit eis. Transacto vero quindecim dierum itinere, (a) venerunt ad imperatorcni, (XV) et ingressi milites nuntiaverunt et queroad- modum invcnerunt Placidum. Et ingressus impcrator in occursum ejus, oscu- latus est eum. Qui causam suç discessionis per singula exposuit impciatori et cuncto senatui, et de uxore sua quomodo in man reltcta esset et quomodo fîlii sui a feris capti sunt, et totum merorem suum exposuit. Facta est autem magna Içticia in inventione ejus. (XV, XVI) Petierunt vero eum et iactusest, ut pridcm fuerat, magister militum. Q^ï discutiens militiam et cognoscens non sufncere ad conspiciendos (corr. compescendos) hostium incursus, jussît tyrones colligere per omnes civitaics et vicos... I L'a puisissi de lui defîendue e guardé[e], (Jol, tio) Quant a li ne tocha ne ne Va vergondé{e]. Aine par lui ne par autre tant ne fu apdéc Sa chastccz tn lu' m] fraiu nu violêfel. >. FRAGMENT DUNE VIE DE SAINT EUSTACHE I9 5 Mult trespassa puis poi vesprée ne matinée Que de sun cher seignor dont ele ert descvrée E de ses bels enfans ne fesist ramambréc. Sovent *Davoit lo piz e la face lermée. N'ot pas vers Jhesu Crist sa pense trestornée : 10 De bon cuer le servoit, n'ert d'el cntalcnté(c], Dulce. bénigne z sage & franche z raniembré(e], Muh Tont puis si voisin cher tenue z amée. Se isi vos est l'estorie retraite z racontée Corne Beneois Ta del latin translatée, 1 5 Mult ert bone a oîr, mult ert bien escolté[e]. 11 Oez que me retrait la vie z li escriz. Ains que li termes fust de quinze ans [a]compliz , Fu l'empire de Rome si de guerre acoilliz Qu'assés i et citez & chastels assailliz ; ^ 20 Granz furent les arsins z grant li fondeîz ; E la 0 ceste dame ot sun converseTz Vindrent gent par bataille armez e fervestiz, Desloiaus r cuWers, mal&isans sens merciz ; Le paîs esdlierem, Tavoirs fu acoilliz ; 25 N'i remest a vilain porz, vache ne berbiz. Grans fu par la contré[ej 11 esmais e li criz : Li pules s*en est toz remuez e fuïz ; Ne(s] puet garir fossez, murs ne tors ne paliz. Ahi I com fu a Rome grans li regreteîz 30 De Placidas lor mestre qui estoit proz z esliz, Soveralus de science z de tuz sens gamiz 1 Mult maudient le jor que si s'eirt d*aus partiz, Kar, s*il ne fust del règne ne perduz ne periz, 54 Ne fust ja contre [Rome?] par mal escuz saisii. lU Mult fu li emperere mariz z forcenez, Qja'il ot que gens averses de sauvages régnez, Maint autre se sont vers Rome révélez Qpi robent les paîs e fraignent les citez. Destruitfe] en est le gens e li avoirs portez. 40 AdoDc fu Placidas chèrement regretez. « Sire dola» chiers amis, coment m*estes emblez « Ne qu'estes devenus ne u quel part aiez ? S MtsCorr. #. — jo €StoU, corr. ni. — 37 Romt est répété dans le nis. ; il faut probablement restituer [E] au commencement. — 42 «, corr. i*crs. 20 P. MEYER • Tâiit sui afebliés de vus z mal menez, « Kar si jo vus êuisse, Rome ne H senez, 45 A Ne fussent pas les marches ne It paîs gastez. « Or n'ai cui g*i envoi qui soit criens ne dotez. (^b) a Tant fustes de proece coneûs & nomez « Qti*ainc ne fu nus [si] fiers [ne] si oltrequidez, i< S'il vus sent en bataille de vos armes armez, 50 « Ne fust certains e fis d'estre desbaretez. « Sovent les conquesistes en estors adurez ; « Vos sofifriés les frois z les chaus des estez ; « Aine vostre cors vaincuz mes ne fu ne lassez. a Et se de vos ne m'est autre consel donez ^5 (c Coment vus soiez quis ne vus soiez trovez, « Ja grant juie n'avrai mais a toz mes aez. » Ses Chartres a fait faire z ses briés se[e]lez, Puis a ses os somonses z ses barons mandez ; E quant de par les terres furent toz asemblez 60 De Placidj[s] s'est plains : a toz fu demandez, Mais nus ne soit assens, novele ne vertez Savoir s[e] il vivoit ne s'il ert trespassez, Perilliés ne perduz ne de cest siècle alez. IV « Seignor », fait l'emperere, « si j'ai duel ne iror, 65 « Ne s'en doit merveiler Tainsné ne le nienor. « Jo ci qu ; les contré[e]s e li règne pluisor « Que vausaument conquistrent nostre bon ancior a Sunt arses z robées z mises a dolor. « S'ëuisse Placidas, mun conseil z m'amor, 70 « Soverains des esliz z des vaillans la flor, « Jo'n fuiscc c vus tôt altrc [e] plus fort z meillor. « Por ço di e cornant e sui dcproieor « Que, tant conie chascuns aime soi z s'onor, « Par [les] leus dont vus estes manant n'abiteor 75 « Soit demandez z quiz od cure z od labor. 49 sent est inadmissible : le sens demande un imparfait du subjonctif. P.-è. s*os (pour si vos) seûst ou veist} Il faudrait aussi armé, au cas régime. — 53 vaincu^ vies y ms. antiies ou an vies y ce qui ne convient ni au sens ni à la mesure. — 56 Les deux premières lettres d*ae^ sont enlevésîs par une déchirure — 74 Ms. Par kus doirev. ; il y avait d'abord, non pas UuSy mais îeSy Vu a été ajouté. Il est visible que le copiste a transcrit cet hémistiche sans le comprendre. FRAGMENT d'uNE VIE DE SAINT EUSTACHE 21 « Qm» 'n fera sun poer e qui'n ert troveor M Tant li croistrai ses rentes, ja ne sera mais jor « Que n'en soient plus riche si enfant de s'oisor. » V Par les cités des règnes z par toz les chastels 80 Env(o]ie Tempcrere ses briés z ses seaus Que quis soit Placidas, li dolz, li frans, li beaus, Li très sachans de guerre, d*estors z de cenbaus ; E cil qui(l] troveront s'avront a lor aveaus ; De Tor molu d'Espaignc a muis z a monceaus 85 Avront a lor plaisir, sens taille z sens mereaus. Ja n'î vestiront mes de si povres drape[a]us Dont precios ne soient li orle z les tasseaus. N'i remanra contrée, province ne islaus O quis e demandez ne soit, nis es ..nseaus, 90 E par les abeîes de sains ordres noveaus. VI Dous chivaliers mult bels, mult pros z [mult] senez, {c) Ascanius fu Tuns, z l'autre fu nomez Antiochus par non, cil se sunt atornez En pié, en tapinage, pris lor bordons ferez ; 95 Besans z or molu portent od els assez. Qst querront lor seignor qui molt les ot amez E les ot (?) chiers tenuz z fait de soi privez. Ja n*i avra vilages, burs ne caste! s ne citez, Plains ne bois ne montaigne ne paîs désertez 100 Ou par els dous ne soit mainte foiz demandez. Les règnes sor cui Rome ot eu poestez Unt toz par lor jomé[e]s cerchiez z trespassiez (sic)^ E tant en ont lor cors travaillez z penez, 5bfert faim z soflfraiies, durs liz z grant lastez, 105 Ma'is aine por ço ne furent jor mains entalentez. Mot priseroient poi si par eus n'iert trovez. Au bore z au maisnil se sunt acheminez U il s*estoit remez quinze anz avoit passez ; Cel jor eirt loins es chans u il gardoit les blcz ; MO Ço estoit ses mestiers, de ço ert acostumez. De loins les a coisis; quant les ot avisez. Très bien les reconut ; adonc s'est purpensez : 79 Ms. to/ — 82 Ms. g. e d'e — 83 Corr. s'a. to;^^ /. ? — 89 Le dernier mot peu lisible. Je transcris ce que je crois voir. Je voudrais pouvoir lire — 97 Je rétablis en italiques quelques lettres devenues illisibles. — 98 Suppr. le premier ne» 1 [il] pM obiiez, e K uni fun tînet De ço o&é de strophes de quatre alexandrins monorimcs, dont ch«cune c«t suivie d'un refrain. Ce sont d'aiikuri les parties lyriques du présent poème qui en constituent le plus grand intérêt, d'autant plus i^ue quelques- unt de ces refrains d(H<>xni être rares, sinon uniques. On 1 révt:mn>cQt tiré du même manuscrit un autre poème avec des refnùns (Ztitsfhr. /. nm. PbiL. XXIV. 3SS-)69), nuis lâam- ftrn SAmKtn semble être testé inconnu i ceux qui se sont occupé» de l'étude des rclVains anciens. Je ferai quelijucs rtpprx'benKOts avtc d'autres rd'rains dans les mnarqucs sur ic texte. Dans k maoutcrit. notic pièce est pUcée eotre la Cam^taimu ttmtrs ' et le Dit A htQa '. Les «icxtsdnm soGt le phxs sou- xtftt dis^Mé« sur deux lignes, et les rcfiaios sont écrns sai» qu'on ait tenu cvimpoe ik la diviàoa en vcn. LI CONFRERE D AMOURS 31 II Vilains n'a ci que fere, sachiez que ne mesprent, Je n*i cuit pas mesprendre, quar auques m*i entent, Quar Amors le m'enseigne, de qui tout bien aprent, Chascun jor me mestroie, si que par tout m*ensent. Vilairus gen^y vous tu Us sfnte^ mie Les maus f «« je iifi^. III Vilains ne senti onqucs, ne ja voir ne fera, Mes cil les a sentus et sent et sentira Qui dist que ja d^amors ne se repentira Por mal que li ait fet, certes ore i pafra. E, loiaus amoreteSy (Fol. 275 b) Mûi n'^irrés VOUS ja ! IV Amors est ma mestfesse» je »ui en M>n dingier, Ne ja, tant cotn j« vive, ne m'en quitr eslongier, Ne de ser\'ir m'amic ne me vueil dclftier, Je ne sai s*ele ro'aime> ce me fet csmaitr. Je ne sai se la bêle m'aime. Mes je faim de fin cuer entier. V Por samor sui en paine très ce que je me couche Dusqu'âu dcwftin matin, merveille est que ne crouce ; Mes voir se je pooic a H parler de bouche, Je li demànderoie ponqoi âu cuer me touche. Je sent le mal d'amer por vons. Et 1VUS ? Por moi sentei le vims, ma douce ? V. Je vous aim sanz barat, bele très douce amie, Bien le vous os jurer, ne m'en n:escrcez mie ; Et sachiez que je vueil quen la moie partie N*ail ne mal ne barat n*engien ne tricherie. Icel jor me faille Ditx Que je trahirai m' amie ! VII Diex, comment trahiroie ce que plus amer vueil ? Se je sueffre plus paine et mal que je ne sueil, Doi je por ce trahir celi por qui me dueil ? Naie. Ele n*i a coupes^ tout ce me font roi œil. Je ai si bien mon cuer assis Que partir ne Pen vueil. VIII Ne le vueil pas partir^ ain< en k«ii mout bon gré Celi qui d amors fines m'a si bien assené 3 2 A. LAN Gf ORS Et d'amer si treshaut m*a doné volenté : Ce a fet mes finscuers qui li a enorté. (Fol. 275 \o a) faim trop miex que ne soloie, S* en sut mon ciier meillor gré, IX Bon gré Ten doi savoir, quar il est mes serjanz, Adès me tent en voie et commande et ensenz... Ne lessiez por nului, amez me par amors ; Se mesdisanz en groucent, si dites oiant tous : A que f ère en parle^ vous ? Ven n^en feroit rien por vous, X Por mesdisanz félons, que Diex onques n*ama, Ne doit Ten pas lessier ses amors, qui les a. Honis soit qui les lesse, dehait qui les lera ; Prenons garde a celui qui cest refrait chanta : Doui Diex, comment porra Durer li cuers qui san^ amors s*ett va ? XI N*ai plus pooir d'escrire, .j. don demanderai Celi qui nie consent avoir quanques je ai, Quar el puet tout doner, de vérité le sai, Por ce li vueil rouver maintenant sanz délai : Hé^ Diex y dofu^ moi de mes fims amors joie Aussi vraiment que nul mal n'i penssai. XII A celi rent merci qui tout m*a consenti D'escrire cest livret, que j'ai fet pour celi Q.ue ne voi pas sovent, certes ce poise mi ; A cest definement por Dieu je vous depri : Vous qui la ire:(y por Dieu dites li, S*ele onques ama, de moi ait merci. Explicit le confrère d'amors. NOTES Titre écrit après coup, sur grattage ; le ms. porte i>. I Refr, Un refrain tout à fait analogue se trouve dans Bêle Aali:;^ (voir G. Paris, dans lesA/<7. Wahlund, p. 10): Por Dé, traiez vos en la, Vos qui n'amez mie ! Ll CONFRERE D AMOURS 33 Bjitsch (R. u, Past.y p. 376) rapproche de ce refrain les deux suivants : Vos qui amez, traiez en ça, En la qui n*amez mie. (Cour de Paradis , 380.) Esgardés quel vie nous menons, Vous qui n'amés mie. (Rni. letioitv,, 6964). C'est par erreur que G. Paris, Journ. des Sav., 1892, p. 421, note 6, dit que le refrain de la Cour de Paradis se trouve dans la Cffastelaine de S, Gilles. Un peu plus éloignés du nôtre sont les refrains cités par M. Jeanroy, Origines, P- 394. II Re/r. Se retrouve dans un Salul d'amors tiré du même ms. par Jubinal {\cniv. Rec, II, 257), ainsi que chez Jeanroy, Refrains itu'ditSy pièce III, sir. 5 =^ Raynaud, 839, dans la Rev. des langues roni,, XLV (1902), 193- 207, avec la seule différence que le second vers se lit Les dous maus que je sent, ce qui est peut-être la bonne leçon. — Môme refrain, sauf que le premier vers est octosyllabique : Vilains, vous ne les sentes mie. Les dous maus que je sent. (Baudoin de Condé, Prison di* amours, v. 3043.) Pour des formes plus éloignées de la nôtre, voy. Journ. des Sav., 1892, p. 419 (fiuilî. de Dole, v. 516), et Rom. u. Past., p. 378. III Refr. Je ne connais point d'autre exemple de cette rédaction. On sait que ridée exprimée est des plus courantes. En voici une autre forme : J'ai amors qui me tiennent. Elles m'ociront ja, Elles m'ociront ja. (G. Raynaud, 1685, ^^^*-' P*^^ ^' Noack, Der Strophenausgang in seinetn yerljùltnis ^um Refrain, p. 20; comp. Rom. u. Past., II, 45, p. 162. Pour d'autres refrains apparentés, comp. Noack, /. c, p. 24 (= Raynaud, 1696), 29 (-— Raynaud, 2002) et 35 ; Jeanroy, Refr., Il, str. 3 (jz=i Raynaud, 150); Rem. M. PiW/.,II,2i (p. 134), 32 (p. J50), 42 (p. 161), 65 (p. 188). Je me per- mets de citer en dernier Iku le refrain d'une parodie pieuse : Amours, ne m'ociés mie, Ancor trop seroit courte ma vie. (Bull, de la Soc. des anc, textes, XII (1886), 71.) IV Refr. Il ne doit pas être très fréquent. Je ne saurais en rapprocher que les refrains suivants, qui sont pourtant fort différents : Si proie qu'ele soit m*amie. Et je l'ain de cuer entier. (Jeanroy, Refr., XX, str. 6 = Raynaud, 1382.) XXXVl > 34 A. LANGFORS Por Dieu, car m'amez, bêle tresdouce amie : Ja vos aim je plus que nule rienz qui soit. (^Ib.i I, str. 5 = Raynaud, 14$.) V Crouce est très peu distinct dans le ms. Est-ce le verbe croucier (voir Godefroy) ? Le sens du vers serait alors : « il est étonnant que Tamour ne m'écrase. » Refr, A peu près le même refrain chez Noack, ouvr, cité, p. 36 (pièce n^ 6 de l'appendice = Raynaud, 146) : Je sent les maus d'amer por vos, par m'ame. Et vos ? Por moi sentes les vos, ma dame ? Un peu plus éloignés sont ceux qu'on trouve chez Noack, p. 87 (= Ray- naud, 1991), et appendice, pièce n® 17 (= Raynaud, 452). VI Refr, Je ne trouve à rapprocher de ce refrain que les suivants, dont la ressemblance avec le nôtre est fort lointaine (Jeanroy, Refr., XXII, str. 2 (= Raynaud, 1449), et th., XI, sir. 2 (= Raynaud, 503). VII Refr. Le texte le plus rapproché doit être celui-ci : J'ai mis mon cuer en bêle damoisele, Dont ja ne partirai Mon gré. (Jeanroy, Orig., p. 473 = Raynaud, 759). La même idée se retrouve p. ex. dans ces deux refrains : Loiaul amor ai trovee. Ne m'en pertirait riens née. (Jeanroy, Refr., XXXVIII, str. 4 = Raynaud, 2072 ; cf. Rofti. u. Past., P- 354) Hé amors, très douces amors, Coment me partirai je de vos ? (Refr., X, str. 6 = Raynaud 459 ; ib., XXXVII, str. 4 = Raynaud, 2064.) Voy. encore Rom. u. Past., II, 16 (p. 127), ih., p. 361 ; Jeanroy, Refr., II, str. 5 =r Raynaud, 1^0; th., XII, str. r-r 2 =r^ Raynaud, 548 ; Baud. de Condé, Prison d'amours, v. 65. VIII Refr. Se retrouve Refr., VII, str. 2 = Raynaud, 391. Comparez : Diex ! se je l'aim de cuer entier, Savoir en doi amours bon gfé. (Baudouin de Condé, Prison d'amours, v. 584.) IX Je ne puis expliquer autrement que par un bourdon Fincohérence de cette strophe et le changement de la rime à partir du v. 3. Notons aussi la rime imparfaite amors : tous : vous. Il n'est peut-être pas inutile de signaler que le même phénomène se rencontre dans une pièce tirée récemment du même manuscrit (amours : don;;^, amors : savorous) ; voir Zeitsdir.f. rom. Ph.^ XXIV, 367. Refr. Se retrouve dans le Salut d' amors imprimé dans Jubinal, Nowu. Rec., Il, 241. LI CONFRERE d'aMÔURS 35 X ^^r. On trouve parmi les Refrains imdits publiés par M. Jeanroy les deux que voici : Sire Dîex, cornent dure Fins cuers qui n*aime par amors ? (VIII, str. I = Raynaud, 444.) Sire Diex, comment dure fin cuer Qui aime par amors ? (XX, str. 5 ^ Raynaud, 1 382 .) Comp. encore : Quar sans amour n'a nus joie veraie. (Noack, pièce n» 43 n^ Raynaud, 1259.) XI Rfjr, Le premier vers est identique dans le refrain suivant : Hé, Dcx, donez moi de mes fines amors joie, Ausi vraiement conme grant mestier en ai. (Jeanroy, Refr., XVI, str. 3 = Raynaud, 979.) Un manuscrit (Pb*) présente les variantes suivantes : Vrais Diex, dounés moi de mes amouretez joie, Issi vraiement con je mestier en ai. J*ai apris a bien amer, Diex m'en doint joïr. (Refr.y XXVI, str. i = Raynaud, 1725.) J*aim la plus bielle et la meillour ; Dex me doinst joie de s'amour. (B. de Condé, Prison (T amour s ^ v. 2013). Si chante et note dorenlot. Ho eo ae ae ! 00 dorenlot ! D'amors me doint Dex joie ! (/?. M. Past., III, 20.) XII Refr. Même refrain dans le Salut d'amors précité (Nom'. Rec, II; p. 259). Il rcvét une autre forme (/?ow/. m. Past., II, 21, p. 135): Et qant la verrez, por Deu dites H (ïa la mort m'a mis, se n'en a merci. Bartsch (p. 366) en rapproche le passage du Salut (Caniors ainsi que ces vers du Roman de la Violette (p. 208) : Vous qui la irés, pour Diu dites lui C'a la mort m'a trait, s'il n'en a merchi, en fai^nt observer que dans ce dernier cas c'est une femme qui parle,. « ce qui n'est certainement pas primitif ». Artur LÂNGFORS. L ÉPÉE SYMBOLE ET QyUlIEX^Œ DE CHASTETÉ Tessons JiJjm et Amiky de Tristan et Iseut ^ cenaiTW jorne^, iiverses amnôons populaires o&ent ce même CEsit »*J^"^ : jn iiumme er une femme couchés ensemble pianteac ou posent entre eux une épée nue pour garder leur côasoesé:. :sair .rulîs Tcuitlent éviter un adultère ou un inceste, suit 4a îls nenr ait vœu de continence ; ou bien encore ils veakst par 'i persuader autrui ^lls observent la chasteté. Je nacncflkrai x xxvcrs^ies litTêramres de l'Qxident et de l'Orient des^ g*>tfnFipiE?v ncfiâ oinnbreux que je pourrai de ce thème, et *'esi6uerai de le^ interpréter. L ~ *^SHa£ S-Y^IIOUQIIE DANS LES UITÊIATURES d'eUROPE. . Afm :t AmtU^ Dan:?^ la chanson de geste, Amile doit vivre vf^aen^ue :e«itps ôaixs^ *e château d'Ami, se £ùsant passer pour lui; e> àfiiix cwmpsi^tKm:»^ se ressemblent si par£ûtement que -HJU K ^apen;mt djt: la :>ubstituc:on» etLubtas,Ia femme d*Ami, i^rta^ erreur otwnmune. A la auic, Amile vient pour se cou- v*Kr aa(Hcs d U était son mari : A^«^; lUt pgrtc ^on brant i^jôer *molu^ ht LuôkdËK 4le^>i«at:^ 'iras xsAus; Dibo 1< amt«: s -1 coudii«: ou a ou, v^\î»l< le ctùvk ocotcr cam son dm. l>ùi s^m c aaite en sus. L>i\ • sMtti est cdBntiit: ' ? .St v,\\liwS»i Hv^ittUiUt» \. UQO. l'ÉPÉE symbole et gardienne de CHASTETè 37 Pour la rassurer. Ami prétexte qu'un médecin lui a ordonné de garder la continence pendant un mois *. Cet épisode se rencontre déjà chez Radulphus Tortarius, c'est-à-dire dans la plus ancienne version connue d* Ami et Amile : nudus depanitur ensis Inter eos ^ . . . Il se retrouve dans onze des douze versions analysées par Kôlbing ' : il est donc l'un des traits constitutifs de la légende. Il manque dans la version en prose fi^nçaise publiée par Mone et dans un remaniement hongrois du xvn« siècle intitulé : Miroir de la traie amitié et de Vintime anwur. Il va sans dire que le Miracle de Nostre Dame cTAmis et d'Amilles^ évite de le porter à la scène. Par contre, Gjnrad de Wûrzbourg, dans son Engelhart, le raconte deux fois : il a imaginé des circonstances telles que chacun des deux héros remplace son compagnon auprès de sa femme; les deux couples provisoires sont séparés par l'épée K La k'ie latine d'Ami et Amile a fait entrer notre légende dans le Roman des sept sages ^. Mais Louis, prince de France, n'allègue P^> auprès de la femme d'Alexandre, la prescription d'un pré- tendu médecin : il veut lui donner, dit-il, une « preuve de preudomie et loyale amour » 7. C'est, semble-t-il, par l'intermédiaire d'Ami et Amile^ mais surtout c'est par la nouvelle Amici insérée dans le Roman des ^^pt Sages, que le thème de l'épée nue a pénétré dans les litté- ratures et les traditions populaires de l'Europe. ^' Le Conte des Frères. Il s'agit, dans ce conte aussi répandu y^^ la légende d'Ami et d* Amile, de deux ^ frères, dont l'un a ep^usé une princesse ; mais une sorcière le pétrifie. L'autre ^ • Même excuse dans le IX* conte du Pentamerone, ^* Amiset Amiles,éà,C. Hofmann, 1882, p. xxvi. ^- Bettrâge ^ur Geschichte der deutschen Sprache und Literatur, IV (1877), A. Miracles de Nostre Dame, p.p. G. Paris et Ul. Robert, t. IV S- Dieiriclî, se faisant passer pour Engelhart, tue Riischier et épouse É^geltrud ; en même temps Engelhart remplace Dietrich à ses noces. ^- G. Paris, Deux rédactions du roman des Sept Sages de Rome (1876), p. XXXIII. 7. Ihid., p. 183. 8. Trois, dans certaines formes du conte. ^S B. llKLl.r.R frère, qui ressemble parfaitement au pétrifié, parvient à la ville j où demeure la princesse ; celle-ci, qui croit reconnaître son mari, I - lui (ait partager son lit : e'es[, dans la plupart des versions, une I épée qui veille sur les droits de l'époux. Ce trait ne disparaît que rarement : dans un conte lorrain, par exemple, la Fils du p&lj£ttr', dans un conte des Slaves méridionaux et des Lithua- niens ". Lepée est remplacée par un couteau de chasse dans uti conte tchèque, par un drap de lit dans le conte IX du Pentamt- rofK de Basile '. On a deux formes du conte recueillies en Gas- cogne : l'une conserve, l'autre supprime le trait de l'épée*. Child a publié cinq versions d'une ballade écossaise où dci rivaux sedisputent une même femme; celle-ci aime Chiel Wyet, elle a même conçu de lui; et, pourtant, c'est son rival, lord Ingram qu'elle épouse. Lord Ingram apprend, la nuit des noces, le secret de la femme ; voulant s'abstenir d'elle, il place (du- moins dans deux des versions) une épée entre leurs corps. Aii matin, il dit au père de la mariée : o Si votre fille était une' honnête femme, le fer ne nous aurait pas séparés tout le long de la nuit '. » C'est aussi un conte des Frères que nous trouvons aux froor tières de l'Europe et de l'Asie, chez les Ossètes. Dzanbolat hésité à se marier, de peur que la femme qu'il épousera ne mette U discorde entre lui et son frère Anloniquo. Antoniquo s'engage â quitter le pays et à ne voir jamais la femme de son frère^ Cependant, celui-ci s'étant marié, la ruse d'un valet, par suite' de circonstances qu'il est inutile de raconter, introduit Antoni- quo dans la chambre de sa bclle-sreur et le force â y passer la nuit. Antoniquo met son épée, la femme ses ciseaux entre eux deux *. 1. E. Cosquin, CoiiUs populairts dt Lorraine, 1, 79 f= Ri Queîlen des Shakspcare, 2c éd., 1872, p. 193 4. V Romania, XXVIII, 465 ss. ■^- J. Grimm, Die deutscke HeldensagCy 2« éd., 1867, p. 370. C'est par cT'^ur Que M. E. Cosquin {Coûtes populaires de Lorraine, I, 79) dit que cet épisode se trouve dans les Nihelungen. )• Hagen, Heldenbuch, Leipzig, 1855, I, 236. On ne retrouve plus notre épisode dans le Deutsche Heldenhuch p.p. Ad. von Keller, 1862 (pp. 377-9, 6. Bladé, Conter populaires de la Gascos^ue^ I, 21 (note) et 25. 42 n. IIKLLFR L'autre conte ne se trouve que daus un recueil hébreu, mais dont les gallicismes ciioquants et fréquents prouvent l'origine française. Un homme riche, père d'une 611c unique, a prêté une sonmie d'argent à son irère. qui est pauvre; comme gage de. cette dette, il a pris chez lui le fils de son frère. La jeune fille s'éprend de son cousin; une épée les sépare quand ils couchent ensemble. Le ptre y voit une preuve de la continence du jeune" homme ; après des péripéties fabuleuses, le mariage se conclut '. 5. Mariages blancs. Les croyances populaires de nations et de temps différents promettent le bonheur sur terre ou au ciel aux nouveaux mariés qui gardent la continence pendant la pre- mière nuit ou les premières nuits de leur mariage ' ; ce sont n les nuits de Tobie ■■, ainsi nommées d'après un passage inter- polé dans Tohie, 6, 22 ^ D'autre part l'ascétisme du moyea âge a approuvé et la légende a glorifié des couples qui restent vierges pendant toute la durée de leur union '. L'abstinenc; à bref terme s'obtient à l'ordinaire sans recoui* aux grands moyens : Vi foi, la résolution y suffisent. Pourtant H à Charleroî l'on raconte qu'autrefois pendant les premières nuits les époux éiaienc séparés par une planche posée de champ sur toute la longueur du lit' n. On reconnaît ici la même planche que l'un des narrateurs du conie gascon du Roi des; corbeaux substituait tout â l'heure à l'épée : il s'agit ici de! paysans, qui n'ont point d'épée à leur portée. Au contraire, lorsqu'il s'agit de garder la virginité pendant. toute la durée du mariage, les récits légendaires emploient des' moyens plus compliqués : saint Alexis recourt i la fuite; dai I. Rniie itti /liiilri juhts. XXXV (iKg;), p. 69-70 ei XLVII (190))^ p, 111-1. I. Voy« les références indiquées par M, Fug. Monseiir dans 1i- RuUrliH if Folklorr, tSQî, II, 18 et 270. (. L. von Sdiroedcr, Dit Hnch^filfgfhiâiifhi litr Fsltii, etc.. 1888, pp. I9)J 109, lia. 4. Vovei un déaombremeni curieux de ces couples dans le Spiflnu de W. Henr, i* éd., p. jgé. }. Uuge rapponi! par le Bullrlîn dt Folt-lore, II. 272, d"après la H'allondi^ It, 160. L ÉPÉE SYMBOLE ET GARDIENNE DE CHASTETÉ 43 une chronique arabe récemment publiée, c'est un vautour qui veille sur la chasteté d'un couple : descendant chaque nuit sur les époux, il étend une de ses ailes sur le mari, l'autre sur la femme '. Dans la légende d'Injuriosus et Scholastica, c'est la croix qui les protège *. C'est l'épée aussi, quelquefois. Dans le conte d'Orendel et Breide, un ange invite les saints époux à mettre toujours une épée entre eux '. R. Kôlher a publié ^ une légende latine qui existe aussi en français {Le prévôt cTAquilée) où un ermite voudrait savoir quelles délices l'attendent au paradis. Dieu lui désigne un roi qui obtiendra la même récompense que lui, si du moins l'ermite sait la mériter aussi bien que ce roi. L'ermite va trouver le roi, qui part en voyage, mais qui ordonne à sa femme de faire mener chez lui à l'ermite tout à (m la même vie que le roi mène lui- même. En conséquence, l'ermite ne reçoit pour sa nourriture que des herbes, la viande et les mets délicats étant distribués aux pauvres. Le soir, il est conduit dans la chambre de la reine; mais la reine met une épée à deux tranchants entre elle et lui ; de plus, à peine est-il endormi qu'on le réveille pour qu'il se plongé dans un bain glacé et qu'il apaise ainsi sa concupiscence. '^- l'ÈPÈE SYMBOLIQUE DANS LES LITTÉRATURES ORIENTALES. I. Les vœux du tranchant du sabre. Les légendes indiennes, ^} même les institutions indiennes ressemblent ici de façon rrappante aux légendes d'Occident. Déjà en 1869, A. Weber, au nombre des traits communs aux traditions sur Krishna et aux légendes chrétiennes, remarque 9^e ce les vœux du tranchant du sabre » rappellent les mariages inaccomplis des légendes occidentales >. Aux exemples donnés I^etrus ibn Râhib, Chronikou^ éd. Cheikho, p. 107. régoire de Tours, Hisforia Fraticontmy lib. I, c. 47 (55. irruni luero- ' "*>''<^^7^uw, p. 54). ^* ^hland, Schiftnt ^ur Geschichte der Dichtung utid Sage, 1866, II, 58. ^" *^- Kàhlcr y Jahrbuch fur romaniscfte uftd niglisclje Literatur, XI (1870), ' ' -* 32, article reproduit dans les KUinere Schrifteii du même, I, 442. ^- Oans les Monatsberkhtc der kott. prnissischen Akademie der fVissenschaf' ^'"' B^lin, 1869, p. 40. :r--z2 .■-_:=* .: .= r:rnK7Lace sur 71.111 :^-:-«>l-^l Iw "^llt I7IIS ■.r :: . ri -ricr^e T'our e ■ ini-i ,-: . jur: 'e::Jjnr T-.::: -_ -"' :u irre i. . --.. _:: 'jiix r.rerjiscn: .1 T*r . "ir: -U ^ouvcir r ._ . . _.' ;:LL'.:c jj jcme. . ..Ti. .= : im.tii .rr:ir:enir -ji . .:'j-jM:r ijc -ur îa . .::w:: ..:î 'îi^ara ..-. -:- c"^:: .u :nnc::aat . . . r- c -::> . "lîire ■« "*' i.'''l-"i_'T^- — ,•*,- ' r -«ir - ■-:> -jîii::îc -n ','^ . -.ïc 11 -C .:ne j 1 ■ . ... ■* ' • • L*ÉPÉE SYMBOLE ET GARDIENNE DE CHASTETÉ 43 2. Conte syriaque ; contes arabes. Le conte syriaque que voici se rapporte à un héros arabe. Abou Sêd, chef des Banou Hillâl, d^uisé en derviche, se rend chez Hâtim Tay, chef des Banou Tay, et lui demande sa femme. Il l'obtient, l'emmène; mais, la nuit, il se sépare d'elle par une épée. Quelque temps après, prétendant qu'elle est sa sœur, il la donne en mariage à Hâtim *. Le plus connu des exemples de notre thème que nous offre la littérature arabe se trouve dans le conte d'Aladin. Le roi a promis sa fille à Aladin ; manquant à cette promesse, il la donne au fils du vizir. Mais, avant que le mariage soit consommé, Âladin, à l'aide de sa lampe merveilleuse, transporte le couple chez lui et laisse le marié se morfondre dans les lieux d'aisance, tandis que lui-même couche avec la princesse, mais séparé d'elle par ses vêtements et par son épée. La scène se répète jus- qu'à ce que le roi dissolve le mariage ^. Le même trait reparaît dans un autre conte des Mille et une nuits; Seyf el Mouloûk délivre la princesse Badîath-el-Djamal et l'emporte sur un radeau ; pendant le voyage, il la met der- rière lui, une épée entre eux deux K La tradition populaire arabe semble connaître encore aujour- d'hui des récits analogues. Anîs-el-Fâdhel, qu'une servante a introduit dans la tente de la belle Zénath-el-Mouvâssif, pose une épée entre elle et lui, déclarant qu'il n'est pas venu faire ce qui est interdit. Plus tard il chante ainsi son aventure : « J'ai passé trois jours aux côtés de Zénath, j'ai dompté mon âme, pourtant j'ai joui du goût des fruits *♦. » naftre ce travail que par le compte rendu qu'en donne VOrimtdlisdx Biblio- graphie, XVIII, 2, p. 157. 1. Prym-Socin, Syrische Sagen uml Màrcfjeiiy n» 7, II, 24, résumé par M. Landau, DieQtulhn des Dekatnerone y 1884, p. 266. 2. Le conte italien Comment Cajiisse/ut marie (Clouston, Popular taies and fictions, 1887, I» î 14) est un dérivé du conte d'Aladin. 3. Pour les versions de ces deux contes des Mille et une Nuits, voir la Biblio- graphie des ouvrages arabes ou relatifs aux Arabes de M. Victor Chauvin (V, n? 19, VI, n*» 348), où est donnée aussi une très riche bibliographie de notre sujet (V, 62; VIII, 194, 195). 4. .\.Socinet H. Stumme, Diiuan aus Centrahrabien , 1900, I, 265(10), 266, (54), II, 131, 132. .|6 B. HELLhR j. Textes hébreux. Parmi les textes hébraïques, lesuns doivent j Itur origine à l'Europe, les autres à l'Asie. Nous avons déj.^ signalé un conte hébreu d'origine française.'! C'est aussi de France probablement que vient le texte que vi R. Zcraliya Hallévi, auteur du xii" siècle, né en Espagne, éta- 1 bli à Lunel, dit dans un poème où il met en vers les lo" rituelles sur les menstrues ; « Au temps des règles mets i sabre tranchant entre ta femme et roi ' . » On peut hésiter sur la question de savoir s'il s'inspire d'une tradition populaire recueillie chez ses compairiotes frarçais ou d'un récit talniu- dique que nous allons annlyser. Ce récit talmudique a produit une légende (du x* siècle, selon Gastcr), où Moïse, ayant con- quis l'Ethiopie, épouse la veuve du roi de ce pays, mais se-| sépare d'elle par une épée '. Ici, c'est un trait légendaire du Tahnud <\m\ est mis à profit,'] Les lecteurs de la Bible étaient choqués d"y trouver (I Sam. xxv, 44; II Sam. m, 15) que le roi David avait repris sa femme, J fille de Saûl, après qu'elle eut appartenu à un autre mari.' I R. Yohanan, célèbre docteur juif du xui' siècle, calma leur I émotion en soutenant que Palliel, l'autre mari, avait fiché une J épée entre la fille de Saûl et lui, en disant que celui qui fait cela ] soit percé parccla. Kn conséquence, le docteur range ainsi, selon- J leurs mérites, ceux qui ont fait preuve d'une belle continence l'I en bas, Joseph, qui échappe par une fuite immédiate à U 1 femme de Putiphar, plus haut Booz. qui ne pèche pas avecl Ruth couchée à ses pieds pendant une nuit entière; tout ettl haut Paltiel, qui, pendant de longues années, s'est séparé pari l'épée de sa propre femme. J'ai analysé cette légende avec plus de détail que les autreStfl parce qu'elle est la plus ancienne qu'on puisse dater, entre celles que j'ai réunies : elle remonte au iir siècle de l'ère chré^ tienne. . Reifmann, Hiiloiir de R. 7.ti\ihy.i fiillni (en hébreu), Prague. l8j;,l . Btl-Sa-Mùhaih, r.p- JcHÎ"'-''^- 18;;. Il, 6. usages rOcls. Dans les cérémonies nuptiales de plusieurs des anciennes tribus germaniques, l'épée jouait un rôle : on portait un glaive devant la tiancée ' — ou devant les fiancd-s*. De même, dans ie roman arabe d'Anlar, l'épouse du liéros ceint, puis brandit une épée '. Le comte de Landberg note cet usage étrange : u Les Bédouins du Nord lont quelquefois graver sur le ventre de leurs filles l'imai^e d'un homme avec un sabre à la main, qui doit protéger la virginité. On l'appelle gardien de la virginité *. » Il semble bien que, dans ces divers cas, l'épée représente en effet la protection de la virginité. Les plus anciens témoignages historiques que nous ayons sur une cérémonie où l'épée sépare des conjoints, se rapportent à l'empereur Maximilien I". Encore archiduc, il se maria par pro- curation avec Marie de Bourgogne; plus tard, avec Marie de Bretagne ; les deux fois, son envoyé se coucha devant les digni- taires de la cour dans le lit de la mariée, une épée nue posée entre elle et lui. Les deux fois il garda ses vêtements, et son bras droit et sa jambe droite étaient légèrement cuirassés ^ Sauf ces deux exemples relatés par les chroniqi]eurs, seuls les « vœux du tranchant du sabre », dans l'Inde, nous ont gardé le témoignage d'une ancienne institution qui, chez les Rayputes du sud de Bihâr, a persisté — depuis des milliers d'années - jusqu'à nos jours. Nous sommes donc tentés de croire qu'il faut cherclier dans l'Inde l'origine de notre thème. Cet usage doit remonter à un âge fort reculé, puisqu'au iti° siècle de l'ère chrétienne il était déjà connu en Palestine. Quoi qu'il en soit du lieu de son origine, quel sens faut-il attribuer à ce thème ou ù cet usage ? Je passe sous silence l'opi- nion qui y reconnaissait un mythe lunaire. Selon Simrock *, l'épée est ici un symbole de la loi morale ou sociale; ec il est bien T. Cliez les Frisons, d'après Grimm, RtchtsalUrthûmer, \i-]-i. 2. Emsl Maicr. DtulKlie Sagcn, Silten iiiid Gtbraûcht dtr Schu-ahen, 1851, ?■ 479- ;. AntiiT, éd. du Caire, X, pp. 19, ÎO, 17. 4. Etudes sur lis dialtdes de l'Arabie méridianale, Lcide, içor, p, 527, n. j. J. Grimm, Rfchlsaltrrthûm:r, p. 170; les dcuï exemples se trouvent dans le livret de F. Chr. y. Fisher Uber dit Proheaàfhlr dtr ttuiichtn Biuitr- màdihtn (éd. de 1780, reproduite en 1901, Leipzig, p. }}, n. 1 et p. 20). 6. K. Simrock, DieQiallen des Sliakiptaie, I. 9î, 4. L^ÉPÉE SYMBOLE ET GARDIENNE DE CHASTETÉ 49 évident que la plupart des conteurs Tentendent ainsi ; mais la question est de savoir pourquoi la loi est figurée par une épée plutôt que par un mur, un bâton, un fleuve, un sceptre ou tout autre objet. Selon M. H. Kern ', on a cru à l'origine que dans Tépée rfeidait une force vivante qui châtiait les fautes; Tépée étaitd'abord une sorte de fétiche doué par lui-même d'une puis- sance surnaturelle ; puis on a pensé que le dieu de la guerre s'y enfermait. L'interprétation proposée par Félix Liebrecht * semble très digne d'attention. Le métal, surtout l'acier, a le pouvoir de conjurer les esprits malveillants, en l'espèce les esprits qui excitent les hommes à la concupiscence charnelle ; l'épée est l'instrument d'acier le plus à la portée des chevaliers et des guer- riers, héros ordinaires de nos récits. La lance, le couteau, la flèche, les ciseaux, même la croix d'Inju- riosus, remplaçant l'épée, semblent appuyer cette supposition. Mais ces variantes, qui d'ailleurs sont isolées, ne se sont produites que bien tard et là où le souvenir de l'usage était déjà eflâcé. Relevons encore que l'épée est toujours représentée comme nue, dégainée. Or, si elle ne devait produire son effet qu'en raison de la matière (l'acier) dont elle est faite, elle pourrait aussi bien rester dans le fourreau. Il semble plus simple que l'épée repré- sente la force de la loi morale ou de la résolution ascétique; pou- vant châtier sur l'heure les infractions à la loi, elle est un sym- bole tout indiqué du respect dû à la loi. Ce résidu d'un ancien usage vit encore dans mainte tradition populaire de nos jours. Çà et là les conteurs Técartent faute de le comprendre : il disparaît sous nos yeux; mais, grâce aux antiques légendes où il s'est introduit, il garde un intérêt histo- rique. Bernard Heller. 1. Verslagen en Mededeelingen de TAcadémie d'Amsterdam, IV, 6 (1904), p. 29-30. 2. Dans les notes de son édition des Otia imperialia de Gervais de Tilbury, Hannover, 1856, p. 99-102. «M, X2LXVI SUR UN ÉPISODE DU TRISTAN D'EILHART D'OBERG. Le Tristan d'Eilhart d'Oberg contient (v. 5285 et suiv.) un épisode singulier, excellemment résumé en ces termes par M. Bédier (dans son édition du Roman de Tristan^ de Thomas, t. II, p. 158) : • Tristan, séparé d'Iseut, s'est réfugié auprès du roi Arthur. Pour favoriser ses amours, Arthur, Gauvain et une suite nombreuse se mettent en chasse dans une forêt voisine de Tintagel, et, feignant d'être égarés, demandent l'hospitalité pour la nuit au roi Marc. Celui-ci les héberge : il fait coucher tous ses hôtes dans la salle même où la reine et lui dorment dans deux lits séparés. Mais, pour mieux garder Iseut, le roi a fait disposer dans la salle des pi^es armés de fers de faulx fraîchement aiguisés. Quand tous sont endormis, Tristan s'approche dans l'ombre du lit de la reine. Il se coupe cruellement aux faulx. Il bande sa blessure d'un pan de son vêtement, vient au bord de la couche d'Iseut, lui dit sa mésaventure, et regagne sQn lit, irrité. Que faire? Son sang coule, au matin il sera reconnu. Il réveille ses compagnons, qui tiennent conseil avec lui, et Kei imagine un beau stratagème. Sur son avis, tous se lèvent de leurs lits, feignent de se prendre de querelle, s'injurient dans l'obscurité, se battent entre eux, pêle-mêle : et chacun a bien soin de se jeter sur les pièges et de s'y faire blesser par les fers tranchants. Seul, fidèle à son personnage, le bon Kei, instigateur de cette ruse, tâche d'esquiver les faulx : mais Gauvain l'y pousse, et il se blesse plus grièvement encore que les autres. Alors, quand chacun est blessé et que le sang coule de toutes parts, Kei s'écrie : « Court-il des loups par cette salle pour qu'on y dépose de tels engins ? Est-ce là l'hospita- lité du roi Marc ? » Que reste-t-il à faire au roi Marc, sinon à apaiser la querelle et à s'excuser d'avoir laissé dresser ces pièges? Tous reprennent leur sommeil, tandis que Tristan rejoint la reine, sans péril désormais. Au matin, comme tous les hôtes sont pareillement blessés, nul ne songe à inquiéter Tristan, qui passe inaperçu dans la foule des veneurs éclopés. Le fait que ce récit se retrouve, bien que fort altéré, dans le roman français en prose (le passage a été reproduit par SUR UN ÉPISODE DU TRIS! AN d'eILHART d'oBERG SI M. Bédier, t. U, p. 335-356), prouve qu'il n'est pas de Tinven- tion dTilhart : il faisait probablement partie, ainsi que l'admet M. Bédier (t. II, p. 265), du poème archétype dont dérivent tous les romans sur Tristan. Seul, jusqu'ici, de ceux qui ont écrit sur Tristan, M. Golther a soupçonné que ce récit n'était pasoriginaP, mais il ne put indiquer la sourced'où il provient. Je crois que cette source est simplement l'épisode final du vieux récit, connu depuis Hérodote, du Voleur du trésor royale non, il est vrai, dans la forme qu'il a chez le « Père de l'his- toire »,mais dans celle qu'on trouve chez les conteurs du moyen 2ge et dans quelques contes populaires modernes. Au lieu d'avoir recours, dès l'abord, à la méthode comparative, je résume ici le texte le plus ancien qui nous ait transmis le récit en question, bien que ce texte, sur un point spécial, semble s écarter du récit du Tristan; j'en rapprocherai ensuite les autres versions du moyen âge. Le texte le plus ancien est la version française du Dolopathos (^it. Montaiglon, vv. 6137 et suiv.), version probablement antérieure à 12 12*. Les ruses que le roi et son vieux conseiller, dans ce récit, ont imaginées pour s'emparer du voleur survi- ^'^"î au moyen du cadavre de l'autre voleur, resté dans le trésor royal, se trouvent vaines : le jeune voleur a réussi à enlever le cadavre de son père sans se faire prendre. ^ vieux conseiller aveugle du roi lui suggère un nouvel expédient : il ^'^ réunir pour une fête et un hebordet:( tous les chevaliers de sa terre : le oieur ne manquera pas de s'y trouver. Quand tous seront réunis en son palais ^n sa salle, le roi doit faire asseoir au milieu d'eux sa fille, afin que chacun puïsse la voir. Le voleur ne peut manquer d'aller la prier d'amour ; et s'il set ^ile gerra, la nuit, c'iî ptiet, la requerra. On donnera à la jeune fille une ^^> remplie d'une couleur avec laquelle elle marquera le jeune homme. * semble du moins que M. Golther ait eu en vue notre récit en disant ^ " ^*ige vùii Tristan und Isoldey Mùnchen, 1887, p. 18) : « Ins gebiet der ^'anWitteratur gehôrt die bei Eilhart, Heinrich von Freyberg und etwas ^ificirt auch im franzôsischen prosarom?ne ûberlieferte scène am Artus- ^- Directe parallelen liiezu vermag ich keine beizubringen. » ^* I^ans le texte latin, tel qu'il a été publié par Oesterley (p. 51), notre ^P^dc manque, avec toute la fin du récit, sans que pourtant ce texte semble lï^^omplet. Voir Rom. y II, p. 500, la solution ingénieuse que G. Paris donne ^^ cette difficulté, qui se répète pour quelques autres récits du recueil. Ji G. HCEt Le roi Ëiit aonoacer partout ta fête et le Mwn£fî^; le volenr t'y iKoâ, nche- ment habillé; il soupçonne que la fîte est donnée à son intcniïcoi. La (éle I lieu aa palais et la princesse est exposée au milieu des chevaliers. Dés que le chevalier-voleur l'a vue, il en devient amoureux. Le dîner a lieuet le roi permet à tous ceux qui n'ont pas un bon bAid de passer la nuit à sa ' cour, avec toute liberté d'entrer et de soniT : U porte restera ouverte. — LCi \-olcur, pour mieux tromper le roi, se retire à son hôlel. A TnÎDUÎt, il prend Km épéc, passe à navers les chevaliers et serfcentsleodormis], pénètre dms la clumbre de U jeune fille et se couche à cAié d'elle, du i nu. La pucelle le marque comme son père le lui avait enseigné, sans qu'il s'en aperçoive. Il reioume â son hôtel, et ses sa^ents lui disent qu'il est marqué ; il ne peut lâîrt disparaître le signe en le lavant. Il se reod de nouveau prés de la jeune fille endormie, trouve ia boite, nurque les chevalîtrs [endormis], même le conseiller aveugle du toi. Le roi. qui a été marqué, lui aussi, se lève au matin ; le premier chevalier qu'il rencontre est marqué : le roi veut le faire pendre. Le che\-alier pro- teste de son innocence et fait remarquer au roi qu'il est lui-même marqué. Les autres chevaliers accourent; le roi, ne sachant que faite, consulte de veau le chevalier aveugle... 11 csl évident que ce récit est esscntiellemem le même que l'épisode d'Eilhart : dans les deux cas on se sert d'une femme comme appât pour perdre un homme à qui l'on sait qu'elle doit plaire '; on espère qu'en se rappro.:hant d'elle, il recevra une marque qui le fera i^connaitre et démontrera sa culpabl- hté; dans les deux cas, la ruse est déjouée d'une feçon ana- logue : toutes les personnes présentes se trouvent marquées, de sorte que le vrai coupable passe inaperçu. Ce qui introduit une complication dans le Dohpathos français; cVstle fait que le héros, jusqu'à deux fois, son du palais du n pour se retirer à son hôtel, M.iis cette complication (învraisem blable en elle-même, puisque la ruse ne peut avoir chance de réussir que si tous les hommes présents restent enfermés dans U même salle, ainsi que cela a Heu chez Eilhan) manque daa$ d'autres versions du récit, plus récentes, mais qui, sur ce point, semblent plus près de l'archétype de cène version spéciale dû conte du Voleur, I. I£îlhan,v. };o$-;;t6, ditexpres^ément que brose a été imaginée perdre Tristan- un^ .SUR UN ÉPISODE DU TRISTAS d'eILHART D OBERG 53 En désignant par A le conie du Dolopathos françaïsj nous avons : B. Récit contenu dans le Pecorone de Slt Giovanni (édit, de Milan, i8o45giorn. IX, i. Composé en 1398. C. Récil dans la Verswtu in oitava rima del libro lid Selle Savi (Éd. Rajna. Bologne, 18S0), chant IX. p. 99 et suîv. Composé entre 1420 et 1470 (Raina, dans Romania, VII, 44). D. Récit contenu dans l'Histoire du noble chevalier Beritius, thap, 161 et suiv. (édit, de Paris, Janot, 1521, in-4''). Com- posé au xrV ou XV* siècle'). E. Un fableau, Dir DeiJ van Brugghe (Je Voleur de Bruges), en bis-iUcmand ', publié dans la Zeitschnjt fiir Deutschi-s Allerihum, 1. V, p. 385 et suiv. Ce fableau paraît être de la fin du xiV ou du commencement du xv siècle. Je n'ai pas la prétention d'étudier ici à fond ces versions du ronie du Vakur ' ; pour le faire, il faudrait examiner, non le seul épisode qui nous intéresse, mais l'ensemble du récit; je me tome à quelques remarques. D'abord, dans aucun de ces récits on ne trouve les sorties nocturnes du voleur; au contraire, Jans B il est dit expressément que les jeunes gens sont retenus '- Comme ceus qui se «int occupés de la question se plaignent de la 1***** Je ce livre el ont été obligés de iravailler sur la rédaction de Tressan, ^ •tonne ki en appendice, non te récit lout enlifr, ce qui st-rait trop long, '***ï5 la page où csi exposée la ruse que le roi doit employer, d'après deux "wnuscms et l'édiiion du xvi» siècle. =- R. Kôhlet, dont la riche bibliographie (Klcintre Scliri/lm, éd. Bolic, 1, ^**"aog)ni'aéléd'un grand secours, appelle ce poème allinederlàndùch ; mais ''"aprèî W. Seclmann (dans son édit. de VaUiiHn und Namelcs, Norden, 1884, P* txiii) il serait, avec d'autres poèmes, l'œuvre d'un ou de plusieurs *^*un bas-allemands, originaires des villes hanséatiques, établis à Bruges, ^'*"» écrivant dans la langue de leur pays d'origine. )• Je fais cependant observer que, tandis que dans ABCD les pillards trâior royal sont un pÈre et un fils, E nous présente deux voleurs, origi- S de deu» villes différentes, qui s'associent pour cette entreprise. Comme _^ niitne trait se retrouve dans des contes populaires modernes — conie du ^^ytOl.amlysépar R. Kôhicr. fi7. SJjr.J, 20S,et conte delà Haute Bretagne. Rfout du Iradil. iiopul.,X {iS^j), 105 — il est probable que cette >*jrtn,Q du rtcit n'esl pas une invention de l'auteur de E et que le conte cir- ''^X déjà, avant le xive siècle, sous deux fortnes différentes. 54 C- HUET prisonniers {sostmuli') dans le palais du doge de Venise (qui remplace, ici comme dans C, le roi des autres versions); dans£ il est dit que la salle sera fermée de tous côtés, de façon qui personne ne puisse sortir. En outre, duns toutes ces versions, la' fille du roi couche au milieu des chevaliers ; B: a il Dogffe fare in una sua sala vtnlicinqiu Utia, dove ctascuii di quesii giavani donniva coi suo; e pol f(ce fart nel wic^^tj dclla salit u» rtcco lettOg,. dove donniva la figUmia... i> C : le do^e dit expressément au; chevaliers que sa filie sera avec eux dans la même salle (julli cambra con voi lei slarase, coupl. 32). D: la fille se couche ( lil maim devant ciil.x tous ; E : quand chacun se sera couché sut son lil et quand volie fiik y sera aussi ('i darmede >» = là-anssi '^ Chai^ue récit présente naturtllement de petites différence Dans E, la ruse du voleur est compliquée p.ir un soporifique au moyen duquel il endort d'abord la princesse et ensuite lei jeunes gens présents dans la salle. Dans D. le roi proclame qiH nul nedoit toucher à sa fille sur la hart; même menace dans C (coupl. 32 à la lin). £ semble avoir conservé une trace de c détail (v. 609 : m le voleur y viendra, son aud,ice dùt-elle lu coûter la vie i>); li pourrait bien être ancien. Dans C joint A la ruse de la marque une autre ruse : le sol de la salli est saupoudré de farine ; par ce détail, qui rappelle un épisodi bien connu de Tristan, C se sépare ab'-olument des autres récits* Enfin, dans D, la princesse, après avoir marqué le voleur, recon n.iît en lui un jeune chevalier qu'elle aimait depuis longtemps et lui révèle la ruse de son père ; mais ce trait, qui tient à VI irigue du roman dont le récit est un épisode, est évidemme; de l'invention de l'auteur, et n'a aucune valeur traditionnelle En somme, on peut reconstituer, par hypothèse, !e archétype d''s versions médiévales, à peu près dans cette forme le roi, pour surprendre le voleur, réunit les jeunes gens de t capitale dans une salle du palais, dont les portes sont ferméf 1 . Le faii que B a C sont i;SM;niJellemi.'ni d'aciiord i\kç Del E contre (Dolopalltos) csi UQ arguniMit probant contre l'hypotliÈse de M. Egidi (SliiJi di crilica lilUraria, Bologna, 1892, p. îis) d'après laquelle S et tous les di^uK d'origine évidemment vtïnilienne, dtViveraient d'une rMacii perdue, véniliennc ou frinco-vénilienne, du Dolopalhot. 1. Voir pour l'épisode de Triitan, Bédier, n. c, II, ï48-iïî. SUR UN ÉPISODE DU TRIST.O. DEILHART d'oBERG S) (S£), et où ils doivent p.isser U nuit, en compagnie de la fille liu roi, dont le lit est placé dans la salle {BCDE) ' ; le roi annonce que celui qui osera toucher à sa fi!ie sera pendu {CD); le voleur n'en arrive pas moins à ses fins, mais la princesse le marque ; il s'aperçoit de la ruse et marque à son tour toutes les personnes présentes dans la salle. Sous cette forme médiévale * l'épisode de la princesse présente avec le récit d'Eilhart une analogie qui ne saurait être fortuite; les deux récils sont certainement apparentés. On pourrait se deminder si le récit médiéval n'avait pa.s remplace le récit primitif d'Hérodote sous l'influence même de l'épisode de Tris- un que nous considérons. Cette supposition se présente d'au- um plus volontiers à l'esprit que nous avons vu que, dans l'une des versions médiévales, on avait introduit un détail emprunté â un autre épisode de Tristan. Elle est cependant iniJmissible : en efftt, le trait si frappant des pièges â faulx ne se trouve ni dans les versions occidentales du moyen âge, ni dins les contes orientaux; il faudrait admettre que loin les ^Kflei F- i ividemment pour des rabons de diiceniC tjue l'auieur de A '^caricdu Ivpt: tommun ci placi; la princesse dans une chambre X part. Il *" curinx de rcirouww h mime prioccuparion chez l'imitateur d'Eilhart, ^Henri de Frcibcrg, qui reproduit le ricit de son modèle, mais fait dormir ' "c et Iseui dans une chambre siipnriîe {v, 1680, 1709, éd, Bechstein). '- Dam les versions populaires du conte recueillies en Occîdenl, l'i^pisode •* la ptiaceuc est, pour des raisons de ditenee, gravement aliété ou sup- P*"W* ; mais les conteurs orientaux sont moins prudes. Dans un i-onte min- ***"«» (J. Mourier. CmUs et Ugemifi du Caume, Paris, 1888, in-i3, p. -,4). "" convoque tous les sujets du royaume et on leur offre un grand festin. '^ Au milieu de ]a place on avait construit une chambre, où l'on mit la fille du ^' pour y dormir. Pendant le repas et ta fête, le roi prit la parole. ■■ Que C«ui qui ^ essayé de voler mon trésor, dit-il, ait aussi l'audace de passer la ■"*" *v« ma fille ! ■ Puis, remettant à celle-ci son couteau aiguisé : « N'im- t"*"* qui viendra le trouver, dit-il, partage ta couche avec lui, mais aie soin " oaupcr la moiiiiî de sa moustache, pour que je puisse le reconnaître demain «"■ " Comp. Radiofi, Prcèen dtr Foltslilleraliir der lfirHs(l>rn Stàmmen SûJ- ^'*""nn, IV, 197, où le récit est p!us altéré. Cette variante, où la moustache **'?'« retDplace la marque avec une substance colorante, doit être ancienne : """p. les cheveux coupés dans !e conte du Decamerotie, II, i, dans le;]uel on ' 'ïîonnu depuis longtemps un développement spécial de l'épisode de i^i piiWssï dans le conte du Voient. 56 G. MUET narrateurs se seraient mis d'accord pour y substituer un détail diflférent (marque ou moustache coupée), ce qui ne se comprend guère '. En revanche on voit bien pourquoi celui qui a adapté ce récit aux avcnturts de Tristan a été obligé de le modifier : la ruse du roî, telle qu'elle se trouve dans le Dohpallios etc., suppose que la princesse est complice de son père ; or Iseui nç pouvait être complice du roi Marc. De là la substitution, très ingénieusement trouvée, des pièges à faulx h la marque ou à li moustache coupée. Nous croyons donc que la forme médiévale de l'épisode de la princesse, sans être aussi ancienne que celle que donne Hérodote S est bien antérieure à ta formation des parties tes plus antiques du Tristan et a été mise à contribution pour le rédt que nous a conservé Eiliiart. Notre étude confirme d'ailleuiç une observation générale qu'on peut faire : les nombreux contes qu'on a pu rapprocher d'épisodes du Tristan appartiennent touft à un fonds très ancien de folk-lore, antérieur à l'introduction des contes proprement indiens en Occident '. P. S. Ce travail était achevé lorsque M. P. Mcyer eut l'obli- geance de me communiquer un mémoire de G. Paris sur U conte de Rhampsinit, mémoire lu en 1874 à l'Académie dd Inscriptions, mais qui n'a jamais été imprimé. Dans cette étud^ qui, nous l'espérons, sera bientôt publiée, et qui a une portée beaucoup plus générale que la présente note, G. Paris arrivai^ à la conclusion que l'épisode de la princesse, tel qu'il se trouv< dans les versions médiévales et dans les contes orientaux, e 1 , L'hypothise d'après laquelle les contes ABCDE dériveraieni d'u: typv unique, daos lequel on aurait substitué la marque aux faulx, est e: mcmcnt Invraisemblable, surtout quand on lient compte du fait que le ci se retrouve en prient dans une forme analc^ue à A etc. 2. L'ancienne rédaction indienne, traduite d'après une version chinais par M. Ed. Huber, Biilltlin de l'École Jranf- à'E.xlrfine-OrUtil, IV (1904]! p. 704-707. donne l'épisode dv la princesse à peu près Ici qu'ii est dans Héio dote. }. Le seul Épisode qui fasse réellement exception est celui du jugement d| Dieu par le fer rouge ; mais cet épisode, semb!e-t-il, manquait jusicmn dans le poème archétype, reconstruit par M. Bédier ((. c, II, afij). SUR UN ÉPISODE DU TRISTAS d'eILHART d'oBERG 37 ancien ; il admettait même que cet épisode faisait partie, en même temps que celui conservé par Hérodote, du conte pri- mitif. Ce point serait à discuter; mais je constate avec plaisir que le maître des études de « mythographie » croyait à l'anti- quité de cette partie du récit. — Je n'ai pas réussi à mettre la main sur le travail de M. Prato, annoncé dans la Rotnaniay XII, 140. G. HUET. APPENDICE Roman de Berinus, Bibl. Nat., ms. fr. 777, fol. 1 14 vo « (i> diahU, qui sert àt conseiller à VEmpereur dont on a pillé le trésor ^ parle). Roy, puys qu'ainsi est, je vous diray que vous ferez. Je vous lo que vous facîez assembler tous les chevaliers et les hommes de ceste cité et les faictes mangier avec vous, et quant ce vendra au vespre, qu'il sera temps d'alercouchier, vous aurez en vostre palatz tant de Hz que chascun puist avoir le sien, et ou milieu vous en ferez faire un plus noble des autres; et quant tous les chevaliers seront couchiez, vous ferez couchier vostre fille ou lit moien devant eulx tous, et quant ce sera fait, vous aurez fait apareillier noir espac * en telle manière confit que on ne le poist laver sanz fort aisil J,et le baillerez [fol. 115 r©) a vostre fille si privee- ®eDt que nul ne s'en pouoit aperceuoir ; et lui direz que se nullui vient cou- rber avec lui qu'elle lui feist une tache ou front de cel espac 4. Et puis que ^us aurez ce fait, vous commanderez que sur la hart nul ne atouche a vostre "^^ S et ferez vuidier tout ceulx qui seront ou palaiz, fors de ceulx qui seront «•ouchiez, et faictes estaindre la lumière ; et se vous le faictes ainsi, je vous ^^ur que ceUui qui vostre trésor a emblé est de si grant hardement qu'il yra ^esir avec U7 fiUe, quoy qu'il en doie avenir; et quant ce vendra l'andemain ', '^ pourras congnoistre par les enseignes qu'il aura ou front. . '*. Je donne les variantes de J9(ms. Bibl. Nat. fr. 15097, fol. 190 v») et C y '^*^iî de Paris, Tanot, 1521, in-40, fin du chap. 141, fol. DDiiii. vo, col. . négligeant les différences de rédaction et en me bornant aux détails essen- - * -^ a. en ung vassel noir espac, C a. ung vaisseau plein de noir espac fol espac nuinque dans Godejroy). '* ^ Sans fort argille {sic\ B sans fort vinaigre. "** ^ C ajoutent a son pouce (détail essentiel, ainsi que le moittre la suite du r^cit^ '* ^ Rftafil dt Po^iitt framî!^" au XV' ttdaXVh i'bles, t. IV, p. iîi-179, ribua cette œuvre i Henri Baude : mais M. A, Piaget a montré récemment wifd, XXIV, s8>-î89) que cette attribution n'est pas fondée, JLit Vtrs de miiltrt Henri Baude, p. 1 10. On poumii croire que ce Jaques de b Ville est le trésorier de la Mardie i'iicu l'occasion de parler plus d'une fois (voir noumment mes Élati yt-ifeSMX de la France eenirale, I, 38^-286, ei mes Notn sur U cbdieau dt h ''KOlU, dans le» Mém. de la SocUU des sciences nulurelles et archéologiques de un, tome X, p, 40}. Mats, d'après le témoignage de lettres missives de » VII (Bibl. Nai., franc. IS712, Q" } 34). Jaques de la Ville, dit FaM e distinguer d'uti iils homonyme, était mort i celle date ; il s'agit donc I •**ïTwhUWcnienl de Jaques de U Ville, dit le fenne, fils du trésorier de la '*'^'*^*«,* moins que le roi n'ait été mal informé. Nous possédons en original ~ ^vsiettc de l'équivalent aux aides en BasLimousin, pour l'année financière ol»Tc I4î4-jepterabre 145 s, signée de Jaques de la Ville et de son coHéguc ■•'n jç Gremom, dont il sera question plus loin (Bib!. Nai., franc. 15905, ' î^-ftSicf. mes Elali pnrviitàaux, I, 167, n. 4). *■ Ces lettres sont conienuesdanslevidimus d'où Quicherat a tiré les lettres I •'^•Ux qu'il a publiées (Bibl. Nat., franc. 16699, dossier Baude, n° 4900, "^^^ n» 1) ; il n'a pas jugé i propos de les mentionner. ^- bibl.Nat.,ftw>ç.ï390î, fol, 65-72; cf. mesÀn/KJrm'mciuB.ï, I, 167, n. 4. 6o A. THOMAS Élu du Bas Limousin dus 1458, Henri Baude porte encore titre dans une plaidoirie au Parlement le 6 janvier 1487'. semble donc au premier abord que sa carrière d'élu ait ététo unie pendant une trentaine d'années, et Jules Quîcherat pou- vait se croire autorisé à dire que « Baude n'eut garde d'aller s'enterrera Uzerche ou à Tulle» et qut: " le soin de sa cliai^e se réduisait pour lui à avoir là-bas de bons employés qui ne pré- levassent pas trop sur son casuel n '. En fait il en alla tout autrement. Les registres de la Cour des Aides nous apprennent que l'administration de Henri Baude et de son collègue Jehan de Gremont ne fut pas une sinécure, tant s'en faut. Quelques années suffirent à amasser sur leur tète un gros orage de plaintes et de rancunes, et l'oragefut particulièrement désastreux pour Henri, Baude qui, après de longs mois de prison et une suspensif temporaire, fut finalement desritué et condamné à une foi amende. J'ai expliqué ailleurs dans quelles circonstances les élus avaient été créés par Charles VII, en 1451, dans les pays du Haut Limousin, du Bas Limousin, de la Marche et du Périgord, et comment cette création fut un coup mortel porté au régime des États provinciaux '. La résignation de Jaques de la Ville, imposée par la flétrissure d'une condamnation émanée de la Chambre des Comptes *, n'était pas faite pour relever en Bas Limousin prestige de l'office d'élu dont Henri Baude prenait possessioi Les États provinciaux de ce pays sur\'ei lièrent plus jalousemei que jamais les faits et gestes des élus et ils ne tardèrent pas à It déférer au Conseil du roi : ils réussirent d'emblée à faire si pendre Henri Baude, qui fut emprisonné pendant quatorze loi mois. Finalement, son innocence fut reconnue ; quelques-uns loaj 1. La Vers de maître Henri Baude, p. iio. 2. Ibid., p. j. MËme idée eiprimée d»ns l'Hislnirt de Charh G. Dufresne de Bt^ucoun, Ioide 1, p. lxvi, et dans mon article de Eacyciopédii. j. Èlals pnn-indaux, 1,167. 4. Jaques de ia Ville, trésorier de la Marche et receveur des imp< royaux levés dans le comié peadant plus de irente ans, fui condamné pat fl Chambre des Compics, le 8 aoûi 14J8, pour concussions, ik une amende^ é.ooo livres parisis; son tils fut mâme englobé dans les premiéces poursuiiëj (lENRI BAUDE DEVANT LA CODR DES AIDES 6i ses accusateurs furent même condamnés comme feux témoins, «il fui relaxé avec la faculté de poursuivre ceux qui l'avaient fci jeter en prison. Nous ne connaissons cette première affaire que par le court rfsuraé qu'en donne maître Bataille dans la plaidoirie qu'il pro- nonça, le 19 août 1467, en faveur de Henri Baude mis de nouveau en cause, non plus cette fois devant le Grand Conseil, nuis de\-ant la Cour des Aides ; nous n'avons le moyen ni de priciser les dates ni de contrôler les dires de l'avocat. Nous ne savons si Henri Baude usa effectivement de repré- tîiilles, mais en tous cas ses ennemis ne se tinrent pas pour battus «ils revinrent à la charge. A leur requête le procureur du roi WprÈs de la Cour des Aides fit faire une information contre les ilus du Bas Limousin et leurs nombreux subordonnés : les charges relevées contre eux lui parurent assez graves pour qu'il *rlaniit des mesures sévères auxquelles la Cour accorda Ic/al «ans son audience du 24 avril 1467 : ordre de comparaître ^n personne à la barre et de produire tous les documents de leur ^dfninistraiion pendant les six dernières années ; rappel à l'ob- I'5'^arion scrupuleuse des ordonnances relatives à l'assiette de nïmpitj en particulier pour ce qui totiche i la résidence dans ps bonnes villes du pays et à la convocation des notables au Rloment où se faisaient les opérations de l'assiette, etc- I Après cette mesure préparatoire, le procès suivit son cours OïlTîal. L'affaire fut plaidée, le 19 août 1467. Les plaidoiries , c ce iour nous renseignent exactement sur les faits reprochés ^ He nri Baude et sur la défense présentée par son avocat' . C>ci peut ramener à six chefs les griefs du procureur contre ''3c«z «osé : I " Il a refusé de communiquer aux contribuables les mande- n^erits royaux en vertu desquels il faisait l'assiette de l'impôt; ^** Il a fait l'assiette en dehors des bonnes villes et sans y ^Pp«;ler les intéressés, spécialement le syndic ; î " Il a fevorisé certaines localités, notamment Tulle et Brive ; ' - Fluïieurï des faiis articulas pat l'accusaiion visent non seulement Henri ^"^«.maiswu " compagnon a, c'est-à-dire l'auire élu, Jehan de G rem ont ; ■^*^**>ble cependant que ce dernier ait été mis amérieuremem hors de cause, ■V>*«jti'i| ne lïgurc plus nominaiivemeoi parmi les accust's. 62 A. THOMAS 4° Il a pris soit directement, soit indirectement, des sommes exagérées pour délivrer différentes pièces, notamment les com- missions des francs archers; 5° II a imposé, en sus de l'impôt royal, des frais excessifs; 6° 11 a accepté des pots de vin, notamment de la part des gens de Turenne et de Donzenac, L'avocat de Baude, maître Bataille, chargé de la défense de tous les accusés, commence par rappeler dans quelles circons- tances, selon lui, les élus ont été créés en Bas Limousin : avant la création des éîus, les États provinciaux votaient l'impôt royal, mais « en ce faisant îlz mectoient sus plusieurs deniers a leur prouffit et a la charge du peuple, et pour ce le feu roy fut meu de mectre oudit païs esleuz ». De là la haine des Ktats provin- ciaux et de leurs agents contre les nouveaux ofhciers ; de là des dénonciations calomnieuses dont le Grand Conseil a fait justice. Quant aux griefs précis articulés devant la Cour des Aides, t'avocat.nie le bien fondé de la plupart d'entre eux. Les généraux des finances ont déjà reconnu que les élus disaient l'assiette conformément aux mandements royaux : il suffit, pour « mettre sus >i les tailles, d'appeler m deux ou trois notables gens » sans qu'on ait i s'inquiéter du syndic des Étais provinciaux. D'ail- leurs, " a faire l'assiette chascun y vient, se bon lui semble », et l'assiette a toujours été faite soit à Brive, soit à Tulle, soit à Uzerche. Enfin, en admettant que sur quelques points les élus n'aient pas suivi strictement les ordonnances sur le fait des aides, comme en Bas Limousin les aides n'existent pas, mais qu'on perçoit à leur place un impôt direct dit fquivainil aux aides, les ordonnances qu'en leur reproche d'avoir violées ne les concernent pas. On ne peut nier que la défense ne soit habile et que, dans ses grandes lignes, elle ne traduise exactement la pensée qui a présidé aux réformes à la fois politiques et financières des der- nières années du règne de Charles VII. Le procureur du roi, dans sa réplique, dut avouer qu'il n'avait pas lu les mandements royaux relatifs à l'a-ssiette et protester qu'il ne voulait pas o empeschier que les esleuz ne facent l'assiete selon la teneur des mandements ». L'avocat des accusés insisu pour que la Cour se prononçât sur la question de savoir si le syndic, c'est-à-dire le représentant des États provinciaux, devait être appelé à y I I HENRI BAUDE DEVANT LA COUR DES AIDES 63 prendre part. Mais ia Cour se tint sur une prudente résene en ce qui concerne cette question brûlante : elle se contenta d'ajour- ner les panies, pour supplément d'enquéce, à la Saint-Martin d'hiver, et en attendant, elle ordonna l 'élargissement des accusés. La cause n'était pas perdue pour Henri Baude, d'autant plus (ju'un de ses co-accusés, btîenne Jobert, commis du greffier de l'élection, fut définitivement absous, ce qui était de bon augure, dans l'audience du 20 août 1467. L'ajournement fut plus long qu'on ne le prévoyait et il ne fui pas favorable au personnel de l'élection. En effet, par délibé- nitioD du 2, prononcée solennellement le ) août 1468, pour butes, délits et abus, Henri Baude fut condamné à 800 livres parisis d'amende envers le roi, privé de son oflice d'élu, et astrcînc à la prison jusqu'à paiement de l'amende et des frais de justice. D'autres condamnations, dans te détail desquelles il est inutile d'entrer, s'abanirent en même temps sur ses co-accuscs', dont le nombre semble avoir augmenté (malgré la mise hors de cause dont bénéficia son collègue Jehan de Gremont) dans rintcrvalle d'août 1467 à août 1468. Il serait téméraire de s'inscrire en faux contre ce jugement sans avoir sous les yeux les pièces du procès : ce serait un outrage gratuit au tribunal de dix membres, présidé par l'évéque de Troyes, qui avait charge, le 2 août 1468. de la justice des aides au royaume de France. Mais si la culpabilité de maître Henri Baude doit cire acceptée de confiance, il est certain que la crise politique au milieu de laquelle sa mauvaise étoile l'envoya en Bas Limousin, rendit singulièrement graves pour lui des agisse- ments qui eussent facilement été tolérés en d'autres circons- unces. I, Pinnj eui se trouve Jehan Baude, dit Pintier, greffier de l'éleciiûii, doatQuicbnita publié une quhtancedu 16 mars 1480 (Lci yen,eic.. p. 112); on ne uJI s'il irait ou non purent de maître Henri Baude, Le 8 nurs 1477, il fut cofldininé à payer à malite Ravaut Leroy, jadis gC'uéral des aides, ■ pour raison de certain voyage fait par ledit l.ei diulU Bande . (Ardi, Nat., Z" jo, fol. 70). Il a signé a l'auieite lie l'équivalent pour 1476-1477 signalée plus loin. Je t pin UD Jdun Baude « concierge de l'ostel de la royne a Paris ■ (Arch. S«-, Parlement, X" t^n, fol. 119 w). 1 t 'encontre En tout cas, le jugement rendu par la Cour des Aides fut i exécuté sans merci. N'ayant pu ou voulu payer, Henri Baude vit ses biens saisis et mis en décret. Le 27 janvier 1469, sa femme Anne (nous ignorons son nom de famille) fit opposition aux criées « tant a cause de son dot que de son douaire n passa outre. La mise à prix fut modeste : cent livres tournois, 1 n'y eut comme surenchérisseur qu'un des juges du condamné,*! maître Jehan Compains. général des aides, qui se les vit adjuger pour cent dix livres '. On était loin du compte total de l'amende et .des frais de justice : il est à croire que Baude dut de nouveau « tenir prison». Nous ignorons quand et à quel prix il en sortîtJ D'autre part, il est bien certain qu'il fut remplacé par un noil^ veau titulaire dans ses fonctions d'élu ; l'assiette de l'équivalefi^ aux aides du Bas Limousin pour l'année 1476-1477 est signée par les trois élus alors en fonctions, qui sont : Régnant de Linars, écuyer, Aimeri Leroy ec Jehan Brossan '. Toutefois il faut tenir compte du fait déjà signalé que, à l'audience du parlement du 6 janvier 1487, Henri Baude est qualifié « esleu du Bas Pays de Limosin ' » : il est à croire que, profitant comme tant d'autres de la réaction qui se produisit dans la direction des affairesj publiques à l'avènement de Charles VIII, notre homme ohtîifl d'être réintégré dans l'office dont il avait été titulaire de I4î& 1468. Il me reste à dire un mot d'un document qui ne provient p des archives de la Cour des Aides et que, vu sa date, j'ai plu en tète de mes Pièces justificatives *. Ce sont des lenres de rémtÉ lUX °^ ger ide eau rtitjfl lou^l lefiH 1. En dehors de la mention reproduite plus loin dans mes Pikfs f'itii calhvs, n" viu, celte surenctière donna lieu A de longs débats pour icsquebfl me borne à renvoyer aux registres de la Cour des Aides, Arch. Nai., X'* fol. 1 15 vo : X<> 68, aux dates du S et du 14 novembre 1469. 2. Original i la Bibl. Nai., iVanç. 2)90), Toi. 73-80. Jehan Grant, d Brûssarl, avait été compromis dans le procès de 1467-1468, mais il s'en Éiail tiré â bon compte : }o livres parisis d'amende seulement. Il fut nommé âlu dés 1468, c'est-à-dire immédiatement après la disgrâce de Baude (.\rch. Nat., Z" ]o, fol. ijS). En 1469-1470 il avait comme collègue Richard de Sabr vrais, éci!yer (Jbîd., Z" 28, fol. 8;). }. Les yen, etc., p. 120. 4. M. Pierre Champion avait, indépendamment de moi, découvert i document, dont il veut bien m' abandonner la publication, parce qu'il 1 plus en rapport avec mon dossier qu'avec celui qu'il a réuni de son cAi£ j Henri Baude. HENRI BAUDE DEVANT LA COUR DES AIDES sior en la faveur d'u «s 1 seigneur du Bas Limousin, Guilhume de Piignac, chevalier, qui pour complaire à maître Henri Baude avait gardé quelque temps en prison un certain Pierre de Rofignac saiisfacion, et demande les frais de justice. I Et au regard de Henry Baulde, esleu dessusdit, dit qu'il est chargé que la]4 et son compagnion ont esté plus[ieurs] fois requis * de monstrer le mande- ment du Roy qui i leur cstoit envoyé pour mectre sus la taille, mais ils en ont esté refiisans, et y a des tcsmoings qui en parlent tout au long. Dit ausû que ledit Henry Baulde est chargé, et aussi son compagnion, de faire les assiectes ou plat pais et hors les bonnes villes ; et pareillement son[t] chargés de* supporter csdites assicctes les ungs plus que les aultres, comme cculx de Brifve, qui n'ont esté assis que a lUJ", et ccuU de Tuele a six cens li\Tes ; cl si souffre ledit Henry E^ulde au clerc des esleuz prendre pour ses lectres et escriptures tout ce que bon luy semble, lequel prent pour enregistrement * de t porte ; arbrilaige. a. Le manuscTÎi porte : aprim. ;. Sic, pour planitre, témoignage de b confusion des sons de r et de ionore, si fréquente dans la seconde moitié du xv« siècle ; cf. aeuraciott pour n peu plus loin. . Le nianuscrit porte : renquis. . Le manuscrit porte : quil. I. Lecture douteuse. I HENRI BAUDE DEVANT LA CODR DES AIDES 71 I frine archier dix dtnierfs]; preiu aussi ledii Henry ung cscu pour ta lecire d'uni; Tranc archier, qui ■ esc party enire luv et son compagnion cl le clerc ; lusn est chargé de meccre grans fraiz avccques la taille et deniers du Roy. Dit aussi que ledit Baulde a prins des habîians de Donïcnac ' quatre muys de vin, et preni pour chacune signature des roulles VIJ deniers. Et aussi [est] Ùxtff: ledit Henr>' Baulde d'avoir eu de ceulx de Turenne ' a une (oys XL bms, une foys quatrevins et l'autre fois ceni, en faisant ks assiecles. Dit ^ue (our raison de ses • clwrges il a esté adjoumé a comparoir en personne en b Court de céans, ei est comparu ei a esté interrogué, et resite sa confes- lim. Dit qu'il esi esleu en chief ci se doit gouverner selon les ordonnances royitik. ce qu'il n'a fait, car luy ne son compagnion ne peueni faire assiecie ans ippcUer ceuli du pais qui 1 scevent Ifs facultés. Sy conclud contre ledit Hraiy Biulde qu'il soit condampné a tout reparer et admender, et en ce fai- crt [lUchirurt] V deniers pour chacun ùmpk registre, et la ou il y a plaidoirie X deniers, et pour commission portant J^<' XX deniers, et aussi a prins six ou huit blans pour aultres commissions, et pour commissions de lever la taille neufgrans blans, et de franc archier ung cscu Cl demy escu avecques les aultres ; et sur ce a esté ajourné et confesse avoir prins lesd. cinq deniers pour le registre et aucunes fois X deniers quant il y » graot plaidoirie, deux blans de commission de partie a partie et XX Jenicrs de commission ponant dthUis, de commission pour informer six Maos ou huit blans ; et au surplus recite sa confession. Dit que par les ardofliunces est ordonné combien le clerc doit prendre pour registre, c'est assavoir XIJ deniers ; pour commission d'ung default e VIIJ dettien ; et pour registre IIIJ deniers : mais ledit Jobert en a prins plus a a&sez matière de conclure contre luy et prendre droit par sa iJcssion, en concluent qu'il soit dit ledit Jobert avoir plus prins que ne cfnt] les ordonnances et qu'il soit comdampné a tout reparer, et a rendre roy le cadruple et condampné en adniende envers le Roy en 1 . Le manuscrit porte ; r^iV. 2. Chef-lieu de canton de l'arr. de Brive. ]. Commune du canton de Meyssac, arr. de Brive. 4, C'esi-â-dire us. ;. Le manuscrit pone: quil^. 6. ll&in probablement suppléer : [tl dtdar^ inabile] a auUrts offkes... 72 A. THOMAS radmcndede cenl li\Tes parisis ou telle aultre que de raison, et a tenir prison justjues a plaine sacisfacion, et es frais de justice. Bataille pour les défendeurs dii que avant la creadon des esleui ou Bas Pa[s de Limosin les gens de[s| Trois Estats dudit pais consentoient les deniers du Roy estre mts sus oudit pais, mais en ce faisant ilz mectoient sus plus|ieuTïl denicfs a leur prouffit et a la charge du peuple, et pour ce le feu Roy fut meu de mecire oudit pais esleuz, par quov 'ili consureni haine a l'encontre desd. esleuz CI fisdreni faire certaine infotmacion par faulx tesmoings qui par le Conseil du Roy furent comdamnez, et fut prisonnier, soubz umbre desdilet fdultes et informacions, ledit Henry Baulde l'espace de XII J mois et furent lei esleuz subspendtis et linablement a obtenu sentence a son prouHit et luy fui réservé d^ poursuir ceuli qui ' avoient fait l'acusacion ■- Dit que Boucal, Rofâgnat ' et Bonet, scindic <, ont obtenu leares du Roy pour avoir le double de l'assiete en imposant aux esleuz que oultre le principal ila avoient mis su> grant somme de deniers, ce qu'ilz ne pouaient faire, et depuis ont obtenu lectres céans en chargant les esleuz pour faire infortnacion, lesquielx esleuz a ceste cause se tirèrent par devers les généraux des finances et leur mons- irerent comment ilz (ne) faisaient l'assiete ainsi que on avoit acoustumé et comme il estoit mandé par les lettres du Roy, sans appeller le scindîc; et finableraent fut dit par le Grant Conseil que ilz fcissent selon les lectres du Roy et comme on avoit acoustumé. Dit que après les dessus dis ont pour- chassé commission céans pour les faire adjorner a comparoir en personntie, contre lesquelx le demandeur a prins telles conclusions que bon luy a semblé. Dit que au regard des conclusions prinses contre ledit maistre Marcial Sajgc, le demandeur ne fait a recevoir par plusieurs moyens : premièrement, car selon les ordonnances royauli on ne peut eslire ung juge royal en partie s'il n'y dol ; or dit que en ceste matière il n'y a dol du costé dudit maistre Marcial. Dif] aussi que, pour raison de ceste matière, ledit maistre Marcial est devant le lieutenant du seneschal de Lymosin. commissaire en ceste partie, et ne doit estre tenu en procès d'une mesme matière par devant divers juges, et se c'cstoit contre ung autre que le procureur du Roy, il avroit despens, et s'il eust donné a entendre ce que dit est, il n'eust obtenu la commission pour le faire adjoumer en la courtde céans. Dit qu'il est bien notable homs, chargé de femme, huit hlseï trois filles, et luy est l'ofRce plus a charge que a prouffit a fait chose digne de reprehension, et employé sa confession. A ce qu*il I is dix deniei a cnsme car ] « pour plai. a été dit plus haut de c Il ; cf. la remarque faite ci-dessus ipropc 4. Il s'agit du syndic des États du Bas Limousin, personnage, pièce n" I. HENRI BAUDE DEVANT LA COUS DES AIDES 7Î I ung qui n'«l juge en chief peiii prendre, quia juâfx dtltgaliis polat «i)An)tiiu;^Aii,els'aucune ordonnance y a de non riens prendre, it 3 iki jugn qui ont gaines, et n'a fait en ceste matiËre sinon que les autres ont bit; (I gussi ^ro ligilh on peut prandre. A ce qu'il a prins IJ s. VJ d. des piniB pliidans etc.. dit qu'il 'ne prcm desdites parties sinon qu'il v ait 6n en I] cjuK, et de leur liberalle voulenté et sans contraïnL-tc. Ad ce qu'il i pfins quatre escuz d'un nommé Lcgata etc., dit que ce avroit esté pour les "lacions de ■ ses enqucstes, rnais non point pour juger le procès, et aussi loJil Lcgitaavoit eu senieoce contre luy; et employé sesresponces contenues en u conlcssion. Dit que veu ce que dit est le demandeur ne fait a recevoir, et «» recevoir faîsoit, il est en vove d'absolucion. B quant a Henri Baulde, esleu, dit que par les kctres des tailles est mandé lin olcui les incctre sus appelle deux ou trois notables gens, et n'est nomme le Kindic '.et a faire t'assiete chascun y vient se bon luy semble, et ce fait IWïte a Brive, a Usarche ' ei aucunes foii a Tiielle. Dit que les premiers œmmisnircs des francs archers oblyercnt de asseoir aucunes parroisses, maiz dquis les esleuï les ont fait adjorncr et les ont assis pour lesd. francs archers. A ce qu'il a prins ung escu pour lecires de francarcher, dit que non, et en a cni absoix par maïstre Guillaume de La Haye et autres commissaires et otn ea& les lesmoings trouvez faulx. A ce qu'il a eu quatre muys de vin des habiians d'Onzenac (j/c) etc., dit que le compte de Bouloigne, seigneur dudit lieu d'Onxenac *, cscripvit en la iaxtuT desd. habitans, disant qu'ilz estoiem pouvres, et pour s'en informer allctemaud.lieude Donzcnac;dîiquepour ta vacacion les habitans vooldreni hiillo argent, maïsles esleuz ne le vouidrent prandre, par quoy les habitants leur dbdieot qu'ilz leur envoyeroient du vin ; maiz pourtant ledit esleu n'en M riens eu, combien qu'il pouoit bien prandre, quia exadit domicilium. A ce i]u'il a receu de grans sommes de deniers de ceulx de Turanne, dit t^ac noo- A ce qu'il a assis oultre le principal, dit que non. El i]uan( aux dix deniers pour roolle, dit que c'est selon les ordonnances ; dli que au pais n'y a que équivalent, par quoy les ordonnances faîctes sur le £iil des lydes ne le peuent > Iver. Si ooudud pour ledit Henry Baulde, esleu, qu'il est en voye d'absolucion. il pone : rf«. \ 1. Cette affirmation est exacte : cf. le texte de la u valent au Bas Pays de Lymosin • en 14J7 : ■ appeliez avecques vc trois des plus notables dudit pays n {Étals provinciaux, II, 271). {. Uicrche, chef-lieu de canton de l'arr. de Tulle. . Bertrand de la Tour, comte d'Auvergne et de Boulogne. it pone ; {yusi. 74 A. THOMAS Au regard de Estienne Gyberi, dit que d'une mesme matière il ne esire tenu ea diverses courï et dit que de ccsie matière il en est en p devant le seneschal de Lymosin et ou parlement de Bordcaulx. et s'il tenu en diverses jurisdicion», passent srijui diversa judiâa. Dit que de matière il a esté adjouroÉ a comparoir en la court de céans et fui interi et eslargy qtioui^ut, et doit avoir congié, ou qu'il soit absolz de la premi cause ou renvoyé, ou sinon, et droit par ordre. Dît que partie ne fait a voir, et n'est grant cliost de prandre dix deniers et aucuneffoii quatre b ou les registres, sont gravez, ainsi que en la court du Parlement et ceai est de raison et d'usage et n'y a coniraincie, mdz le luy baillent lit>ei ment. Et employé sa confession au regard du franc archier ; il y a plus charges, comme cscripturc et signature et le double qu'J! fout bailler au cappiiaine. Si conclud que partie ne tait a recevoir et qu'il est en voyc d'abso- lucion et demande provision de sa personne. Dit qu'il ne sera adjousié foy a l'informacion pour les suspendre de leurs offices car elle est faieie avec leur hayneux, faulsuires, infâmes, sorciers et rongneux d'escuz. m Viole pour le procureur du Roy contre ledit Marcial réplique et dit qi|H son entencion est bien fondée, car des cas par luy recite/ il en appert, et per- siste en ce qu'il en a dit. Quant a l'esleu qui dit avoir procédé selon les man- demens du Roy, dit qu'il n'a veu les mandemens et proteste de dire quant U les verra. A ce que les lesmoings sont ses hayneux, dit qu'il n'en scci riens. A ce qu'il a esté absoli, dit que ce peut estre d'autres cas, car il a veu ta sentence qui ne porte ses cas dont est question, et fault dire que s'esioient autres cas, veu qu'il a esté si longuement prisonnier. A ce qu'il a esté absoli au grant Conseil, dit qu'il n'en scet riens, et ne seroit des cas dont ili sont I . 1. ^ Au r^rddu clerc, dit que la Court verra les ordonnances par lesquelles cognoistra s'il a failli, et conclud comme dessus. Dit que on a acousiumé monstrer les maodemens de la taille et ne veult empeschler que les esleui facem l'assiette selon la teneur des mandemens. B.^TAiLLE pour les deftendeurs pour ses dupliques employé ceqi requiert que la Court déclare se le scindic et autres seront appellt taille. El quant a Joubert, commis du clerc, il n'a riens pris que de voulemè et sans contraincte et selon le droit et usage. Et dit que Bocal, le scindic, de Rouffignac sans auctorité du Roy ont bien assis six cens frans ; et conclud Appoincté est a inectre ce plaidoyé, informacions, confessions et chaig par devers la Court et au Conseil. Et touchant la provision des detTendetirs. ïlil en baillent une requeste. (Registres de la Cour des Aides. .Arch. Nat., Z" j6, fol, 597 v. c HENRI BAUDE DEVANT LA COUR DES AIDES I 1467, loaoùl, Paris. — Ajoutnemtnl pour nippUment d'fnqii/U iluns U proeis fniM mire U procureur du roi il Us ogkifn royaux Us finança en Bai' Du jcudy xx™ jour d'aousl MCCCC LXVIJ, M" A. Erlant, P. Chevalier. G. de Sibeuvnys, J. de Fromentieres. Ch, Kapioui et J. Baillet. Efltrt le procureur du Roy nostre sire sur le fait de la justice des aydes, dtnuodtur en ns d'excès et d'abui, d'une pan, et maisirc Hunry Baude, esleu lur It faatdes avdesou Ba; Pays de Lîmosiu, ei maistre Marc ial Sage, commis dneileui sur le faii de la jusiice dcsd. aydes a Tuele, dcfTendeurs, d'autre fan. — Vcuei p:ir la Court les confessions desdli défendeurs, le plaidoyé et concluiions « tout considéré, il sera dit que les tesmoings examinei es infor- nuciont seront recollez, appeliez ceulx qui seront a appuUer, et autres niminn du cosié dudit demandeur, qui vaudra enqueste. Et aussi pourront Ure eiamincr lesdis dertetideurs tant de tcsmoings que bon leur semblerii sur Iti iustidications qu'iU bailleront parescript par devers le commissaire qui a M sera ileppuié, et pour faire lesdis rccollemeni et examen la Court preHge Irrmc iiudiies parties jusques au lendemain de la Saint Martin d'iver pro- (hiio^mont venant, et esiargii h Court lesdiis dcITendeuis parmy ce qu'ik ^orn lenut de comparoir en personne a la recepcion de l'enquesie. et ont •*u Icurdomicille en l'ostel de maistre Anthoine Paure leur procureur, En'w k procureur gênerai du Roy nostre are sur le fait de la justice des r *yàn, demandeur en cas d'excès et d'abui, d'une part, et Estienne Jobert, y "«gucres commis clerc dtsesleuzdu Bas Pays de Limosin, deffendeur, d'autre . ^"- — Veu le plaidoyé d'entre lesdites parties du jour de liyer, la confession «UiJli detTcndcur, par laquelle ledit demandeur a pris droit, et tout considéré, sera dj^ ^^ç |j Court absoult Itdii defTendeur des impeiiciotis et demandes *''"'« demandeur. (Hegistres de la Cour des Aides, Arch. N.it.. Z' date,) VI S loùt, Paris. — jugtminl de h Cour Jfs Aides co'idamuatil à des ry."" vari/ts félu Henri Vaiide tl autres officiers royaux des finances du Bas ^^ mardi ij<»c jour d'aoust M CCCC LXVIlJ.l'evesque de Troyes-, presi- • J- Herbert, G. de Sabevrays. J, Compains, Ja. Lesbay, G. Longuejoe, RH'audJ Leroy, J, de Fromcntiéres, Ch. Raptoui et J. Baiilei. 1-Ouis Raguiei 7^ A, THOMAS Entre le procureur général du Roy aostre Sire sur le fait de la justice des aides, demandeur en cas d'excès et abui, d'utie part, et Henry Baude, esleu sur le fait desdites aj'des ou Bas Pays de Limosin, maistre Marclal Saîge, commis des esteuz oudit pays, maistre Estienne du Pré, procureur du Roy sur le fait desdits aydes en ladite eleccion, Micliel des Ptei, commis par Guillaume Goi gnon, receveur desd. aydes oud. pays '.Pierre de Lissac, commis pour ledit receveur au lieu d' Attentai '. et Jehan Baude, dû Pintier, clerc ou greffier desdiz esleuz, défendeurs oudit cas d'autre part. Veues par la Court les enquestes et recollemens desdiies parties faictes sur les demandes dudit demandeur et jusiifficacions desdis défendeurs et tout ce que a esté produit en ceste panic et tout considéré: Il sera dit que, pour lesfaultcs, deliclietabux commis par lesdisdelTendeurs, la Court les a condempnex et comdempne, c'est assavoir : Ledit Henry Baude en la somme de VIIJ' livres parisis envers le Roy nostre dit seigneur et l'a privé et prive ladite Court dudit ofiice d' esleu ; Ledit maisire Marcinl Saige en la somme de IlIJ' I. p. d'amende envers le Roy et lui inierdict et deffend ladite Court la commission et adminîstra- cion du dit office desdis esleuz ; Ledit maistre Estienne du Pré, en la somme de UIJ' 1, p. d'amende envers icelui seigneur et l'a privé et prive ladite Court dudit office de procureur sur lefaictdesd. aydes en ladite eleccion dn Ras Pays de Limousin et le déclare inhabille de tenir quelconques offices royaulx touchant fait d'aydes; Ledit Michel des Prêt, en l'amende envers ledit seigneur de IIIJ< 1. p. ; Ledit Pierre de Lissac, en l'amende envers ledit seigneur de tllj^l. p. ; Et ledit Jehan Baude, dit Pintier, en l'amende envers ledit seigneur de cent I. p., et l'a suspendu et suspend ladite Court de son dit office de clerc des esleuz jusqucs a ung an a compter de la date de ces présentes; Et ouhre condemptie ladite Court tous les dessusdis défendeurs a tenir prison jusques a pleine salisfacion desdites amendes en tant que a ung chascun d'eulx touche : et si les conderapne icelle Court es fraix de justice, chacun d*eulx fro rata. (En marge) Prononcé le v" jour d'aoust M CCCC LXV'IIJ. E[mendej : IJ-UJM.p. Entre le procureur gênerai... eu cas d'excès et désobéissance, d'une pan, et Jehan Granl, dit Brossarl, deffendeur audit cas. Veue la confession dudit deffendeur cl le procès verbal de maistre Jaques I 1 . Guillaume Golgaon (ou Goiignan) fut lui-même poursuivi et condamné plus tard ; il avait épousé Marguerite de la Ville, probablement fille de Jaques de la Ville, trésorier de la Marche (Arch. Nat-, Z'», 50, fol. ij vo ci 446 v"). 3. Argentai, chef-lieu de canton de l'arr. de Brive. ÉÉ HENRI BAUDE DEVANT LA COUR DES AIDES )f MeniOQ» commissaire en ceste partie, par lequel ledit deffendeur a prins droit et tout coQsideré, il sera dit que pour les désobéissances faiaes et commises par ledit défendeur la Court l'a condempné et condenpne en XXX 1. p. d'amende envers le Roy nostre dit seigneur et a tenir prison jusques a plaine atisladon. (Registres de la Cour des Aides, Arch. Nat., Z*a, 68, à la date.) VII 1469, 27 janvier, Paris. — Opposition faite par Anne, jtmme de maître Henri Baude^ à la vente des biens de son mari. Mabtre Anthoine Faure, procureur de Anne, femme de Henry Baude, s'est opposé et oppose aux criées des biens dudit Henry comme a elle obligez, tant a cause de son dot que de son douaire, et offre de bailler ses causes d'opposi- cion par escript. (Registres de la Cour des Aides, Arch. nat., Z'^ 27, fol. 292 vo.) VUI I4^> 4 août, Paris. — Adjudication sur surenchère des biens de maistre Henri Baude pour la somme de 110 livres tournois, Maistre Jehan Compains, gênerai conseiller du Roy nostre Sire sur le fait de la justice des aides a Paris, renchery les héritages de Henry Baude, criez a la requestc du procureur gênerai dudit seigneur sur ledit fait et par lui mis a prix a la somme de cent livres tournois, de la somme de dix livres tournois par dessus ladite somme de C. livres tournois. (Regbtresde la Cour des Aides, Arch. Nat., Z'^ 27, fol. 418 ro ; suren- chère de 40 livres tournois le 3 octobre 1469, Z»^ 27, fol. 434 ro, et 28, fol. I ro.) NOTE COMPLÉMENTAIRE Le procès des officiers des finances du Bas Limousin devant la Cour des Aides n'a pas été connu de M. Clément-Simon qui, dans un livre publié en 1904 (^Recherches de Thistoire civile et municipale de Tulle, t. I, Tulle, Craufibn, sans date), a été amené à parler de Martial Sage, de Jehan Brossart et d'EstienneDu Pré,co-accusés de maître Henri Baude (p. 264, 273 et 275). MAITRE HENRI BAUDE DEVANT LE PARLEMENT DE PARIS Dans U notice qu'il consacra, en 1S36, au poète Henri Bau Je ',1 Jules Quiclierat fit usage de documents signalés par Vallet c Virîvitle dans les registres du Parlement de Paris. Ces documents nous révélaient complètement l'affaire qafl amena maître Henri Baude devant cette juridiction : entre le 1 et le 9 mai 148e le poète basochien avait été arrêté pour avoir composé une « brîefve moralité » ' jouée à Paris sur la table de marbre, dans la grand'salle du Palais, Mis au Chàtelet, où il était encore prisonnier le 13 mai, il fut à cette date réclatnéi comme clerc par l'èvèque de Paris' : le Parlement évoqua J cause le 24 mai, et le 26 juillet il était élargi ^ I . Lei ven dt Mixiln Henri Baudf, pûele du XI'' si/ch, recueillis et publiC avec les actes qui concernent sa vie par M. Jules Qjiicherat, Paris, 1856, il s recherclies avaient été précédées d'un essai dans la Bihlioihiqiie VÈeded^s Cbarla, 1 X, p. 93 et SI En laquelle Que Droict est s it interdict A maini, par malle voutenlé Avccques singulier ptoufit. Aullres Itctrti de Batide iiiidii seïgtuiir de Bourbon dans Quicherat {[•p. p. 7î). L'inierdiciion de jouer des Farces aun clercs du Palais n'est pas 1477, comme le répète Qiiichetai, d'après les frères Parfaîct, mais bien 147s (Arch. Nul., X" i486, fol. 162 vo), 3. C'est donc entre le 23 mai et le lé juillet i486 qu'il faut placer l'éli du duc et du pays de Bourbonnais, ainsi que le récit qu'il fit à ce prince son arresiaiion et de sa captivité. Qjiicherat, ep. cil., p. 69-74 ; p. 74-79. 4. On trouvera ces documents, aux dates indiquées par Quîchemt, cf. p. 113-120, dans le registre .4r(h. Xat., X'» , }i. ca.,\ HEKRI BADDE DEVANT LE PARLEMENT DE PARIS 79 Nous avons aujourd'hui le moyen de compléter les înfbrma- ùons de Jules Quicherat au sujei de l'affaire qui conduisit Henri Bande pour la première fois devant le Parlement de Piris et lui causa de longs et sérieux tracas dont on trouve la trjadins les vers du poète : si ces ennuis altérèrent sa bonne humeur et sa santé, il faut bien convenir qu'ils animèrent singu- lièrement sa ver\-e caustique et sa satire à l'égard des Parle- mentaires. Le i; février i486' Denis Bournel, bâtard de Naux'. capî- iiine du chAleaude Sainie-Menehould, accompagné de Lambert Rabuain, Thibaut le Vert, Nicolas Malgarny, Girard le Pèi-'beur, munis de bâtons et d'armes, se transportait, à minuii, dans la maison du grenetier de Sainte-Menehould, où éuitjûgé maître Henri Baude, venu avec un décret pour exé- •^ititràson profit les biens d'Antoine, bâtard de Bourgogne. Le poète endormi est saisi par les cheveux, jeté à bas de son '''. 'fappé jusqu'au sang, transporté en chemise dans la grosse tuur Ju château de Sainte-Menehould et mis aux fers : Antoine, irand bâtard de Bourgogne, était comte de Spînte-Menehould "f^enisBoumel son lieutenant dans cette ville'. Saude appela naturellement de cette violence au Parlement ''* Paris, et Martin de Bcllefaye dut se rendre auprès d'Antoine, «ard de Bourgogne, pour l'interroger et faire mettre Baude en *w''l(;. Le 18 avril 148e, Denis Bournel et ses complices étaient jouîmes à comparaître devant le Parlemenf; ils ne se présen- f«ent pas' et le bénéfice de leurs défauts fut adjugé à Henri "'"de. Le 10 avril 1487, le Parlement condamnait b iceuU «cfcn. 10 avril 1487. Vaquerie président. 2. Qijicherat, cp. cil., p. iii-iïS- ). Arch. Nal., X " 4829, fol. 439 V". 4. Arcb. Nat., X " 59- 5. Aich. Nal.,\" 60. 6. L'alfaire fut en elTet appointée i meure devant le Conseil le 1 ; juillet 1491. Les registres du Conseil manquent pour cette période. 1 HENRI BAUDE DEVANT LE PARLEMENT DE PARIS 8l La longueur de cette affaire, les complications infinies de la procédure forment un éloquent commentaire des vers de Maître Henri Baude : ce pénible procès justifie son indignation et sa venc. On comprendra mieux désormais ' le réalisme des pièces Tant a cropy mon sac en Parlement^ du jeu dialogué sur le P&iQme 142 ' et du joli rondeau ' : Mon juge fait de Tentendu ; Mon advocat au bras tendu Et mon procureur négligent Demandent sans cesser argent Quant j'ay tout le mien despendu ! L'un dit qu'il m'a bien deHendu L'aultre se plainct du payement : Mais je prye a Dieu, qui ne ment, Q^e par le col soit il pendu Mon Juge ! La série de ses procès nous fournit enfin une indication chronologique d'une certaine ^importance pour la biographie " "Cnri Baude. D'après une induaion de Jules Quicherat, les **cniiers vers du poète seraient de 1490. « Par Tune des pièces 9^ il fit alors, nous apprenons qu'il se voyait vieillir; il résulte ^^e autre qu'il rimait encore après 1490. Le passage qui î^terme cette date est pour nous le testament de Baude » -♦. ^ nous avons tout lieu de croire que Baude vivait et écrivait '• Qpicherat, op, cit., p. 54. ^* Quicherat, op. cit., p. 55. ^* Q.uicherat, op. cit., p. 55-56. ^' C^}iicherat, op. cit., p. 12 et la pièce p. 92 : Q^i recouvra Guyenne et Normandye Puis quarante ans, sans faire vyolance. ^*^s le ms. fr. 17 16, f. 46 vo, cette poésie a pour titre ; Dicti moraulx. J**^ la pièce intitulée Les dix visions Baule, p. 88-90, le poète parle déjà ^ '^Heillessc. Or elle contient une allusion certaine à la prise d'armes de 1485 . Je me trouvay vieil et cassé Mon(t) vert et jaulne temps passé Et mes cheveulx perdans le gris. ^'^^^ Miisemblablement de cette époque qu'il faut dater Ténergique ron- ixxvi 6 82 p. CHAMPION encore en 1496. Cette indication résulte avec certitude du qui- ^ train suivant, sous forme de requête au Parlement : EncoT ung cop, en la cliambre sur Scint, Vous plaise aller Baude ramcnlevoir Tant que l'en puist de luy mémoire avoir, Car dix ans a qu'il est en ceste peine '. Le procès de maître Henri Baude, commencé le 18 avril I i486 devant le Parlement, n'était donc pas terminé en 14961 et le poète vieilli rimait encore ses malheurs. Pierre Champion. 18 avril 1486. Dudit jour, au Conseil, en la Tournellc criminelle.. . Veues par la Court «rtaines infomiacions faictes a la requeste 1 Henry Baude sur plusieurs excte, crimes, delictz et maléfices a luy faix pwS Denis Bournel, bastard de Naux, Lamberi Rabucan, Colesson MalgamyiT Thibault Levert, Girard Pescheur. Georges de fretin, Guyot bastard de 1 Mauny, Mondot Lapute, Foucijues Servoisier et Jehan Poniault l'aisné et '. autres leurs complices et tout considéré : Lad. Court a ordonné et ordonne lesdits Denis Boumel, bastard deNaux, Lambert Rabucan, Colesson Malgamy, Thibault Levert, Girard Pescheur et Georges de Ftttin vstre adjourneï a comparoir ceans, en personne, a certain jour, sur peine de banissemctit de ce royaume, de conlîscacion de corps et de biens et d'eslre aciaincis et con- vaincus desdiis excès, crimes et deliciï et les auties simplement pour re»- pondre au procureur gênerai i u Roy, a lelï fins et conclusions qu'il vouldia deau, non recueilli par Quicherat, et que 1 satyriquc du quîn^ièiiit iUclt par Marcel Schwob (Pari Dame, si j'ay les cheveulx gris, dans le Pamaot^ 90s), p. I6j : Vous avez la pance ridée ■t la vigoureuse piOce obscène ; Cons barbus, rebondis et noirs (Ibid., 1. Quicheral, op. cil., p. 14. HENRI BAUDE DEVANT LE PARLEMENT DE PARIS 83 uU prendre ei dire et audit Htpry BauJv. a fin civilk SLutleniem protcilw et faire « [Art),. Nal., X- oultre , si, la date.) mitlameiila fn/iunl rtirpia de ri >l xij^ dit auguili uiqut ad fine. parlamtiili (f" 420). Etiitc messtre Anihoine, bastart de Bourgogne, ^omc de Saincie Manehou, ilmiaajant et requérant l'enierincment de eert^ine requeïie par lui baillée " ''> couit de Parlement, et en ce faisant que la maÏD du roy et tout enipcs- ^ficniuii mis et apposé a la requcste de maistre Henry Baude et par vertu de '^:rt>iri anvst dcladicic Court confimiatif de certaine sentence des Kequesles i^u Pabiï, donné le xxiî}' jour de mai derrenicr passé, sur les deniers qui peucnt cstrc deuz audit demandeur, tant a i:ausc de sa pension de celte pre- Kntc inoce que aulrcment par les receveurs des tailles et aydes us élections J'Esutnipcs et de Chosteau Thierry, grenciiers dudit Chasteau Thierry et Suncic Manehouli, receveurs du demaine de Saincie Manehoult. de Chasteau Tliitny, ChasiilloD sur Marne et Wassy ou leurs commis et sur les fermiers Jodicta recepces et aussi sur Victor Gaudin, marchant de Tours, comme Jvjnt (harge dudit demandeur pour recevoir tant moins de sadicte pension, Indicto ailles de Chasieau Thîerrj-, pour raison de la somme de iiij'^ 1. 1. en l*qu«lle ledit demandeur estoit tenu par sa scedulle envers ledit Baude et de i)a)rcnie liuît livres trois soIï dix deniers pour Pierre RaoulJn, fili et héritier « fcm- Jthanne la Boismegre « pour tous les despcns lauxc» et a tauxer cinquante une livre sei« soir deux deniers tournois faisans et niontans cntcnibl; U somme de cinq cens livres tournois, en laquelle ledit demandeur 1 pJT Jo dides sentences et arrest esté condamné envers ledit Baude, feusl !e^■ee " "*'«.■ au proulltt d'icellui demandeur en baillant par lui acheteurs de bietis (*■"" ladicte somme d'une part ; Et ledit maijtre Henri Baude. défendeur a '■fciilc rcil. X ■ ' S9. à la date.) HENRI BAUDE DEVANT LE PARLEMENT DE PARIS I I Dm vendredi, de relevée, quin^iesme jour de juillet mil iîij= ïiij" et unie, en la Toumellc criminelle. R. Thibousl, président. Entre maistre Henry flaude, demandeur et requérant l'entérine ment de cer- taine rectueste et adjudicacion de dcffault, d'une part, et me&sire Anthoine, btstiinl de Bourgogne, defTendeur, d'autre part. Dv Drac. pour ledit demaDdeur. dit qu'il a obtenu certain arresi en la Court de ceatis a l'enconire de Naus et sti complices par lequel ili ont esté condemp- nez pour repparacion de certains abus et excès par euh con:iniis en la personne dutiîidenundeur, en exécutant ou en faisant exécuter certain arrest par ledit dernandeur obtenu contre ledit de Naus et ses complices, serviteurs dudit JeiTiandeur, pour le paiement de certaine somme de deniers [laaint], desquelles lomtna plusieurs sergens ou huissiers ont esté ou lieu de Saincte Manehoult; mais ili n'ont point esté obeiz et, pour ce qiïilz eitoient ou service et puis- arice dudit bastard, luy fut enjoinci de les amener ou faire amener en la foncic^erie du Palays dedans ung jour a luy prefix. Et pour ce qu'il n'avoii 'owitiy fut appoincti estre adjoumi en personne, comparut, fut inierrogui par Mes«. Bellefaye et des Plantes. Et depuys luy fut enjoinct de rendre les •Iclinqiuns es prisons de la conciergerie dedans certain jour et aultrement le P**r puié fui adjoumé a comparoir en personne en ladicie Court ; comme il iic] liit ne soit comparu se seroii laissé mectre en deffault. Mais, pour '"if^vscher, bailla requcstc donnant a entendre qu'il esioii malade et qu'il plcuat a la Court comniectre aucuns de Mess, pour l'aller interroguer ou liMj ^ Chasteau Thierry, combien que ja il eiist esté interrogué par deux de *'^^*-'S,, comme dit est. Mais, ce nonobstant, en obtempérant a la requestc, foi '''uiuance. Et a ceste cause, le cinq™» may quatre ceos soixante et onie, "■■lia requeste ledit demandeur a la Court, par laquelle il requeroii, veu ''^^'îclts injonctions faicies audit défendeur, de rendre ou faire rendre lesdits de» ■ «iquins et amener prisonniers a !a conciergerie, qu'il fust condamné a luy P*y'^' Il somme de quatre cens livres par. avec les despens, dommaiges et ■ni^fftiti esquelz îli sont condempnez ou ce qui reste a en payer. A laquelle "'^ Ripondu otltndatur procuratori régis ; ce que fut fait. Et depuys que les F***-* du roy furent ouyi, et le derrenier jour de juiog dernier passé auroit ^*^^l* requeste par laquelle il requeroit le deffault ou profht dedelTault par luy *'**1 ï*conire lesdits défendeurs luy estre fait et adjugé. A laquelle fut respondu "* '*" aidienciam frima die tl fignifictlur. Ce qui a esté fait par Bachelier, L ^■^ p. CHAMPION 4er en Udicie Court. Ei pour ce requien ledit demandeur li demande ffît de deffault pu luy denunJet luy estre ïdiugez. Et demande despeas, maiges et intérêt/: ofTre prouver a souffisance, se mesiicr est. lit, pour le bastart de Bourgongne, dit que ceste matière ne gist en oyrie : car Baude a bailli requeste a la Giurt le dernier jour de juing ier pas^, par laquelle il requiert que la Court juge ung dcffiult par luy iscomre ledit basiard de Baurgongne. Par quoy, siles parties ioni appoinc- en droit sur ledit deffault par luy requis, de venir requérir de présent la Court juge ledit deSauli ei de ce avoir baillé requesie a ceste tin et de 3Ïr meare la matière en playdoyrie, il n'y a point d'app»rance. El en rd de ce que allègue de presmi ledit Baude par son plaidoyé, sont tous conirouvés dont il ne sjuroît faire apparoir, se ce n'est pas lesmoîngs iz. Car, quelque chose qu'il die, il ne sera ja sceu ne trouvé que ledit ird de Niux ait eue en la puissance et possession ne serviteur domes- ; dudit basiard de Bourgongne depuys l'arresi que ledit Baude prétend r obtenu contre luy ne bien longtemps par avant. Et au regard des adjour- ens qu'il dit avoir esté fait contre le basiard de Bourgongne par ordon- e de la Court, s'aucuns avoient esté, iU auroient esté par circonvencion I Baude ; mali aussi ledit bostard de Baurgongne avoit esté interrogué Li pat procureur. Et se depuys icclluy Baude voulut obtenir deffault, les . en droit. El fut depuys ordonné que le basiard de il intcrrogué par ung des conseiliiers de ladicie Court .lu È fait par Mons' Chanvreui, conseiller en ladicte Coun. i de prêtent il reste a veoir sa deposicion et ce qui a esté fait pLit V ChanvreuK et que la Coun djscuie sur ce si ledit bastard de Bour- jne, nonolistant ledit interrogatoire, sera tenu de comparoir en pcisonne on, veu la matière et aussi veu sa confession et qu'il a esté inierroguè 3rdonn.ince de la Court ; parquoy dit que ladicte requesie baillée par Baude est impertinent et non recevablc et n'y doibi esire obtempcré(c)t fmandc despens, doramaiges et Inieresti. ppoin;cê est a mectre devers la court cl au Conseil sur la rei^uestc iffiec a Petit, procureur dudit bjsurd de Bourgongne. Ira. Nal.. X'> 60, 1 la date.) es furent appoini ■gongne s MÉLANGES TWO NEWLY-FOUND PORTIONS OF THE EDWARDES MS. Ithisbeen pointed out in a récent number of Romania ' ihat ibc EdwarJes mss. of Gui de iVarwick, the Chmtçnn de Wil- iami and Adgar's Miracles de Nostre Dame were formerly the 'oird, fourth and sixih parts, respectively, ofa volume which "^oitaiiied at leastten parts in ail. I hâve now the pleasure lo ^nnounce the recovery of two of the missîng pans, which hâve °'"id .m appropriate resting-place in the Hbrary of Mr. F.W, ^''"'dillon. Soon afier the Edwardes sale (which seems to hâve f"ccessfully eluded the vigilance of most manuscript-hunters) t^n' ^'^"''Jillon boughl the two volumes from a London book- the appearance of the article referred to, he at se//, ooce L - «"ecognized their identity as parts 5 and 7 ot the dismem- r^ .** ^''olume, and wîth the greatest kindni t>«en ; of Si insîd< *- -*• -volume, anil witu tlie greatest kindness lent them to me "^■^ are bound uniformly with the three parts thaï havc Ircady noticed, and are marked (s) and (7) respectively, P^'^*^^ue of the Edwardes library, May 1901, where they are desCt^Vked as tollov^s (pp. 12. 49) : i)9' ^harlenugne, Hisloire de, rnanuscripl of ihe Xiv'" Century, tiii ultum ^,4 U*^XHi\hraw>tmoroct:o txtr.i. by Bedford. ip^ - ligcnde de Swnte K:irlierine, envers, maouscript of ihe XR»»" Cemury, g^ «*"mi (6 itava) uritlen în double coliimni, brmiii morùco) txtra, by Btd/ard. I. — HISTOIRE DE CHARLEMAGNE Lot 99 (Pnrt s of the broken-up volume) contains the trans- lation of Pseudo-Turpinus whîch was made in i2oé for Count Renaud of Boulogne. For other mss. see G. Paris, De Psctido- Turpino, 1865, pp. S5-9; H.L.D. Ward. Cal. of Romances. I (1883), 583-9 ■jRomania, XVI(i887), 61-2. Some copies hâve a statement introduced by che scribe wlio copied it for Michel de Harnes, making it appear as though it had been ihe laner, and not Renaud, who ordered tbe translation to be made. The text of one of the mss. of ihis class was printed, together with a rendering into modem French, by A. Demarquette ' as an appendix 10 his " Précis historique sur la maison de Harnes ». The présent ms. begins: Voirs est que li plusors uni oî volentcrs e oient uacore de Charlemaigne, comeni il conquise Espaigne e Galice, mais queque li altre i airnl osié e mis. ci poei oïr la vérité dlîspaigne. solunc k latin de l'esloire que li quons Reî- nal/ de Bobine Rst par grani estudie cercher e quere es livres a mun seignur saint Denise, e pur refreschir les quors des geaz les ovres e le nun dd ban rei, la lisi en romanz translater de latin, a duze cenz anz de l'incamaciun e sis, el tens Philippe le noble rei de France e Lovs sun Rz. E pur ço que rime se volt afaiter de moz conquilliz hors d'estorie, [volt| > li quous que dsi livres fusl fait sanz rime, solum le latin de l'estoire que Turpins l'arceveske de Rdns traita si cum vus orreique la vérité fusl après elsen memorie. Hit incipil hhloria KaroU magni. Voifs est que ii glorius apostres misslrc saint James.... Ends (fol. 14 v°) : Issi irespassa li arceveske Turpins après sun seignur le bon fà Charle- maigne, la qui aime est par la mérite de sa déserte conjointe a la celesdene compaignie, u Deusere, qui vit e règne e régnera saiu fin in secuU seculo- Explicii ystoria KaroH gloriosùsimi régis et Turpini ai-chitpiscopi Rimmsis. I. Mémoins de la Société impiriale i'agriculturt, tic, du dipaitemfiil du Kord, 2« série, tome 111 (Douai, 1856), p. 171. I. The ms. has four words, erased, the lasl of which appears to be iWl. The three others look like piir U rei's (?). I T»'0 KEWLY-FOUND PORTIONS OF THE EDWARDES MS, OÇ This is followed, as in most of the mss., by a short genea- 'ogical list of the lùngs of France, from iPharamond to Louis Vm : Incipit GtH^ii]l(i^ia Regum Franeonim. '-) premers rois qui unqucs Tu en France après k desiructiun de Troie si ^"f aon Firamons. Après lui fu rois Clodius sun fiz. Après Clodium si fu ^■CTovcûï. de ki nun furent li roi de France donc Merovinge e Phi- ^P* Je Ttobtc roi de France. Philippe li rois eogendra Loys. Loys Ve/lum, ff. 14, 2^0 by 155 millimètres, 40 lines to a page, "^ritten towards the middle of the thirtecnih century, in the same hand as the Gui de iVaruAck nnd Chan(iiit de WiUame which immediately preceded it. Chapter-headings in red, ini- tiais red with green fioorishes, or blue with red flourishes ; a large initial in green, red, blue and whiie at the beginning. n. VIE DE SAINTE CATHERINE l-^*t 404 (Part 7) contains a life of St. Catherine, in 869 lines (,{ *Ckmewhat irregular octosyllabic verse (besides one Latin ^^exatrieter), which does not seem to be known elsewhere*. ^_jïi^iVe most of the extant versions, thîs contains only the ^e^end of her conversion and mystic marriage, with merely a ^(ieï allusion to her martyrdom ai the end. So the Latin origî- f,a\ must hâve resembled the text printed by Dr, H. Varnhagen, 2**^ Gacbichte der Ligende der Kathartna von Ahxandrim (Erlan- jjeïii 1891), p. 18, as to gênerai outline, though very différent in détail. Ii begins : A loenge lui gloriose Père, Qe toui le mounde ert fesere, De neni créa et fist le mound, 4 Ce! CI terre et enfer parfoond ; Et quant qc ceux sont susienam. Ou quant qe a eux est aportenant t. Breaks ofT hère in the middle ol a line. The last iwo words are in difle- rcfic ink. I. [On avait reconnu jusqu'ici onïe vie» en vers français de sainte Cathe- rine. %'oir Hist. m. di k Fr.. XXXm, )42. — P. M.]. 90 J. A. HLERBERT Diverses choses bones et bêles. 8 De counter n'ad mester les parceles, Car assetz sount apparissant De ver oyer en luisaunt. Et al honour de son cher Htz ; la Compayns est lui Seint Espiritz. Treb persones nous sont només, Et un soûl Dieu est avowés. 56 Et a lour loange ' et a lour honour (f. i h) Et de ma dame Seinte Marie, Et puis de tote la compaignie Qe est en joie de cel habite 40 Touz jours durant par lour mente, Et a touz le diables en grant desjnt. Si come en latyn trovay escrit Translaté ay, hors de clergie, 44 De une pucele sa noble vie. Car plus vaut a parler des antecessours Qe de ceux que vivent ore ceo jours. De assetz vaut plus, de ceo me est avis, 48 Un corteys mort que un vileyn vifs * Com Dieu dit, le secle est mys, Qe touz jours va de mal en pis. En le non Dieu men counte comens. En Grèce un roi i ou[t] jadis ; 60 Coustus out noun, sy Tay apris. It ends Par torment oud grant victorie, E soun vencour peyne noyre. Qui cest estorie retent en queor, Dieu lui défende d'encombrer, Et a la joie q*est pure et fyne Lui amené, pur Tamour seint Katerine. Amen. Explicit et cetera. 1. The a erased. 2. It is the old proverb : a Mieux vaut un courtois mort que vilain vif m (Le Roux de Lincy, Livre des prou., 2<* édit., II, 106). TWO NEWLY-FOUND PORTIONS OF THE EDWARDES MS. 9I \'*llum, ft. 6, 227 by 158 millimeircs, in double columos *jfS4 to )9 lines. Wricien in an Englisli charter hand, proba- b!y about the middte of the fourteenth century. /n conclusion, what is known of the constituent pans of the Edwirtici volume may be summed up thus : i , 2. Not yet iraced (see below). »ï. Gui de Warwick (v. Komama, XXXV, 68). 4. Chançun de WillameC^.. XXXII, 597). 5. Histoire de Charlcmagne, >j£>s 2-5 in the same hand, 13 th cent. 6 Vie de sainte Marguerite; Adgar, Miracles de N. D. (lï., ■j^^XS-ll, Î94). In iwo ditferent hands of the XIII th cent. 7. Vie de sainte Catherine; 14 th cent. U is especially lo be hoped that nos. r and 2 may be found ' ; \,ut the pièces that followed the Vie de Sainte Catherine, rthoUgh probably of later date, are by no means likely 10 be devûid of interest. J. A. Herbert. FRANC. DARD, NOM DE POISSON Depuis le xvi' siècle, naturalistes et lexicographes sont d'ac- cord pour enseigner que le poisson appelé vulgairement àani ou vanàtAit ' doit le premier de ces noms à la rapidité de ses mouve- ments '. Le Dictionnaire de l'Académie française, qui en général I. I think ït likely they may prove lohavc bcen Lot 588 in Chrislie's sale: ■ Twument des douie Pairiarches (a fragmcni, ; pp.). — Narration du Livere kî est apde en Ebreu Suda (a fragment of the Life of Christ translaied from Suidis, 7 pp.) ». Hy ffforts to trace this volume, howcver, hâve so far bceti fniîtlcss. 3. C'nt le ttmiscus vulgarii de Cu\ier ; cf. Rolland, Faune pop.. [II, 141. 1- « Lcsliabitans de Loire la uoyan[(U vandoise) moult uiste, la nôment un Dard »(P. QAon, i^mun n dUi/nité dtt poiuom, Paris, lîSi. p. îiî). — > Poisson aommé en France Vandoist, eo Saititonge é Poitou Dard, pource qu'U se lanic comme vn dard ■ (G. Rondelet, Seconde Partit ie rhisloire emlûrt Ja foisiotts, Lion, IJ^S, p. 1)8). Le texte latin original de Rondelet, pt^it » Lyon en is;;, est ain^i conçu {Vniiima Aquatiliam Hislvrix pars alUr*. p. 192) : ■ Alla Leueisei species est ea qu* hodie â Gallis Vandoise rocalur. à Stntonibui et Picionibus Dard, quod sagittx modo sese vibret, 92 A, THOMAS fait sagement abstraction de l'étymologie, n'a pas cru pouvoir, dans ce cas particulier, la séparer de la définition du mot. A la fin de son article dard, il insère l'alinéa suivant : u Dard, en Histoire naturelle, espèce de carpe, ainsi nommée parce qu'elle s'élance avec beaucoup de vitesse. » En 1564, Jehan Thierry disait déjà, à l'article vandoise de la nouvelle édition du Dic- tiotiaire fraficotslatin de Robert Estienne ; « Espèce de pois- son, qui nonnuUis diciiur Dard, quod sagittK modo sese vibret. n Au xvii' siècle, Furetiere n'est pas moins affirmatif ; « Dard, est aussi un petit poisson de rivière qui est blanc, et de la longueur d'un hareng, qui va fort viste dans l'eau, et est fort sain ; car on dit, Sain comme un dard. On l'appelle autrement vendoise. En latin jàculiis ; parce qu'il se lance comme un àard. » Remarquons tout de suite, pour n'y plus revenir, ç[ae jaculus, en tant que nom de poisson, appartient au lacîn des naturalistes modernes et ne tire pas à conséquence. Une remarque analogue peut ûtre faite sur l'italien giaahio, que le lexicographe Antoine Oudin a hasardé pour traduire le nom de ce poisson : e Dard, dardo. Item, spctif dî pe^re. giacchto '. « Le mot italien, représentant du latin jaculus ou iaculum, ne s'applique réellement, comme son type latin, qu'à une sorte de filet, l'épervier. Godefroy, dans son Complément, à l'article DAKT, ne donne qu'un exemple, le plus ancien, de ce nom de poisson '. Il l'emprunte aux Fers de la Mort d'Hélinant, strophe 46 de l'édition Méon : Qui les vendoises ei lesidri, Mules, salmons, esiuïîons, bars Fesoit desor la table mètre. I i nostris Sophie, i Lugdunensibus Suifft. i Voici celui de Belon, Dr Aqtiali- Ubui libri duo (Paris, 1553. p. 3IÎ) : <• Parisîenses Ftif Fandoisr, Ligcrîi accolx à mira velociiate jaculum fn DarJ, An^li Duces, Lugdunenses Suiffum vocant, et quam optime vi nos a Squalo distinguant, Insubics Strtiam . (cf, Romania, XXXV, 191, noie 5)- 1. Seconde Partit iln R/clierchrs il,\li(niits ti Jrançoisti, Paris, 1642. Dans la première partie Anioine Oudin ne donne à giacchio que le sens de ■ sorte de ret qui se iette en rond, appellée vn esperuier 0. 2. M. P. Meyer m'en signale deux autres exemples, l'un dans des recettes médicales du X[v< siècle écrites en Angleterre, Bîbl. de l'Arsenal, ms. 971, fol. 89 v : « lu;; et perches et maleni et dai^ ■: l'autre dans le Vianditr An I FRANC. DARD, NOM DE POISSON 93 I ■ lot On sait que le poème d'Hélinan: vient d'être publié, d'après tous les manuscrits connus, par MM. Wuiff et Waibet^ Jans la collcaion de la Société des anciens textes français'. Dans cette édition b strophe 46 devient la strophe 47 et le nom de notre poisson se trouve rejeté dans les variantes. Voici le texte que les nouveaux éditeurs ont adopté pour les trois vers qui nous intéressent (4-6) : Qii'i les vendoises et les citars, Mult^, saumons, esiurjons, bars Faisoit desor sa table nc'stre. La leçon chars est bien peu appuyée ; les explications fournies par les éditeurs pour justifier son admission dans le texte cri- tique (voy. p. s 7) sont dominées par l'idée préconçue qu'on ne peut pas accepter dars. Un seul manuscrit donne cijars au vers 4 (Bibl. Nat., franc. 195 ji), et comme il porte vetioismis au lieu de vendoises, on est fondé à croire que c'est la « venai- soo ■• qui a amené la « chair ». La présence de cimrs au lieu de bars au v. 5 dans un autre manuscrit (Bibl. Nat., franc. 231 1 1), lequel a bars au lieu de dars au v. 4, ne tire guère à conséquence non plus. Les éditeurs pensent que ce pluriel chars correspond à un singulier (accusatif) r/wr/i qui signifierait « carpe n et représenterait un type latin vulgaire *carpus parallèle à carpa'. Assurément l'hypothèse est belle, mais combien audacieuse ! Les éditeurs voient un vestige de la leçon qu'ils adoptent dans la leçon de trois manuscrits qui portent ■as après esiurjons au vers $, et ils rapprochent cras du n wal- lon • crap, pour lequel ils renvoient à Littré. Le malheur est que Liiiré a fait un quiproquo en lisant l'article carpa de Diez : là où Dieza voulu dire « valaque », c'est-à-dire « roumain », Ltitré a emendu « wallon ». Crap est roumain et pourrait jus- Cifier jusqu'à un certain point l'hypothèse d'un type latin vul- F TxUkv«iiI, «1. Pichon ci Vicjiri.-, p. 48 : ■ lus, brochi;s, Jan, barbilans, lorpe ■.Il faut y ijoutt^ celui qui figure dans le iccueii des Ordonnances. VII, P*779 « qu'a cilÈ Lîtiré ; n que oui ne prangne dars durant ledit tans, » 1, Paris, F. Didot, 190s ; S" de lxxvi-88 pages. 3. Carps n'est connu coninii; mot laiin que par le témoignage de Cassio- dore. far. Il, 4 : a Destinât dir/uni Dauubius. ■ 94 A. THOUAS gaire 'carpus ', mais vouloir retrouver ce latin vulgaire dans le poème d'Hélinant, c'est aller i l'encontre de la tradition manuscrite. Il est clair que les scribes qui ont écrit i:nu après esturjons ont eu en vue l'adjectit qualificatif crus o gras n et pas autre chose. « Dàrs ne rime pas avec -àrs dans notre poème », disent les nouveaux éditeurs des Fers de la Mort. Us ont raison si dars est pour i/flr^, c'est-à-dire si le phonème qui désigne un pois- son est identique â celui qui désigne une arme de jet. En est-il réellement ainsi ? Voilà la question. Il eût été plus sage de s'appuyer sur les rimes dars : bars des Vers de la Mort pour répondre négativement que déconsidérer l'étj'mologic courante comme une vérité acquise. Il y a des raisons directes très fortes qui établissent quêta vraie forme du nom de poisson est dars, avec une s thématique, ce qui ne permet pas de le ratu- cher, à titre de variante sémantique, au nom de l'arme de jet, lequel se présente avec un d thématique, 4^arif. t° L'ancien français possède le diminutif darset qui se lit dans le poème de Chastû-musart ' : Femc est plus escoulani que n'csxdarsel en Loire <. 2° L'ancien français a dû posséder aussi le diminutif i/urW, qui est représenté par le moyen français darceau, derceau : ces deux formes sont enregistrées par Cotgrave, la dernière appuyée sur l'autorité de Kabelais*. 3° L'anglais appelle la vandui^e dore, et da^e est un aJTai- blissenient d'une l'orme antérieure qu'on trouve au xv siècle 1. Les Serbes et les Albanais ont la mime ibmie que les Roumains, et il est >:eriaiD que le mot roumain n'appartient pas â la coudie primitive de l» langue. Cm ce que me fait remarquer notre collaborateur M. Mario Roques ; cf. G. Meyer, Etytiutl. Warltrb. dts AlbaHeiiuhen, 2. Voj'. sur ce poème la notice de M. P. Meyer, Romanii», XV, ôûj. ). Le \-ers est cité par Godefroy i l'artide darset d'après Bibl. Na<., franc. 19152, fol. 107. C'est d'après ce manuscrit qu'est faite la publication du Cbaflit-musarl par Jubînal en appendice de son Rutebeuf, i' édition, 111, )8i-9} ; le vers cité est le vers 157, p. 590. 4. Je ne sais dans quelle édition de Rabelais Cotgrave a lu dtrttau. L*Mi- tion de IJJ3, reproduite par Marty-La\eauz, donne, au pluriel, datCMUx (liv. IV, ch. 60) i d'autres ont la variante darçtaubc. FRANC. D.4RD NOM DE POISSON 95 écrite darse et darce '. Tout le monde est d'accord pour consi- dérrr le mot anglais comme un emprunt à l'ancien français : si Ton était surpris de voir que l'anglais ait rendu par -se et -ce \'s finale du français dars, on n'aurait qu'à comparer le rapport des mois anglais àJvice et plaice avec les mots français aiii et plais (aujourd'hui plie, sorte de poisson). 4" I^ breton appelle la vandoise dar:;, si l'on s'en rapporte aax témoignages courants (Legonidec, Rolland). M- Jules Loth veut bien m'informer que le vannetais dit réellement dars et qu'en présence de ce fait il n'y a aucun compte à tenir, pour la recherche de l'étymologie, de la variante téonarde dar:^. Si, en effet, Jar^ était un ancien *dard, on aurait infailliblement en vannetais 'darh. La forme vannetaise fait foi que dans ce mot, emprunté \TaisemblabIement à l'ancien français, le groupe -rs est primitif', î" Le gallois appelle la vandoise darsen ' : il a vraisemblable- ment pris ce mot à l'ancien anglais darse, dont il a été question ct-dessus, ou au latin médiéval darsus. Ainsi il est bien établi que la forme primitive du français, pour le mot dard « vandoise », est dars. Le hasard d'une lec- ture, qui me fut imposée par mes fonctions de membre du Conseil de perfectionnement de l'École des Chartes, m'a permis de pousser jusqu'à l'époque de Charlemagne mes informations sur ce nom de poisson. M. Barbeau avait joint à la thèse qu'il soutint, le 29 janvier 1906, sur la vie et les œuvres de Sma- ragdus', la copie de VExposilio in octo pariihus Dmaii, ouvrage que l'on doit à cet auteur et qui est encore en grande partie inédit. J'y remarquai une phrase où se trouvent réunis quelques noms de poissons; je l'ai copiée depuis sur le manuscrit Bibl. Nat., lat. 6400 B, que M. Barbeau considère comme le meilleur de ceux qui nous ont conservé VExposilio. La voici telle qu'on I . Voir Munay, Xtw Euglish DUtionary, an. a. Lettre du 9 nov, 1906. j. Nctmiicb, CulMkon oder altg. Polyglolltii Ltxicon dir Nalurgeschiihii, I l«s poiitîon^ de culte ihèse ddi» le recueil deï positions de la pio- e 1906 (Toulouse, Privu, 1906), p. 1-6. ^^É« 96 A. THOMAS la lit au fol. 104 r° : << Piscis species sunt haec : aeses, OarsiUfM alausa, iructa, lampreda et reliqua '. » Je n'ai aucun éclaircissement positif il donner sur l'origioe de darsus : il y a des chances pour que ce soit un mot indigène de Gaule, comme quelques autres noms de poissons, notam- ment alausa, ancoravus, esox, fario. Je voulais seulement démontrer que les étymologistes avaient fait fausse route jus- qu'ici en obéissant à des suggestions sémantiques spécieuses. Je n'entends pas nier pourtant que l'étymologie populaire ait pu intervenir comme facteur réel de l'évolution du langage dans te nom de ce poisson, mais cette intervention ne peut s'être produite qu'à une date relativement récente, lorsque le pluriel i^or^ (de ilard, prononcé anciennement darl'), ayant affaibli son ^ final en s, est devenu homophone de dars. Il est probable, par exemple, que le mot raioti, nom de la vandoise en wallon moderne \ est identique à l'ancien français raillon <• trait d'ar- balète » et que sa création est une conséquence de la confusion qui a fini par s'établir entre dard et dars '. A. Thomas. FR.\NÇ. SliME; PROV. SE(_P)TE Ménage, dans ses Origines de la langue françoise (Paris, 1 6 ^o), a inséré l'article suivant, qui a été reproduit tel quel dans le Dictionnaire etymologiqtte publié après sa mort, en 1694 : Sëmiî. On appelle . es morts sept jours a| .4 septima supple die. 1. Le manuscrit Bibl. Nai,, lu. i;oi9 (qui coniicDt quelques gloses cel- tiques sur lesquelles ont peut voir h Rei'uialliqiir, année 190^, p. 151-4) pone paiement danus ; il t élucidé la fonne barbare arsts (qu'il écrit fw») en U glouni par a uel esoi •. Il s'agit du suuidod, comme on sait, et esox est d'origine celtique. 3. E. Rolland, Fatincpop., 1]1. 141. j. Le prov. mod. lar, que l'abbé de Sauvages rend vaguenicni par • petit poisson de rivière d et que Mistral déclare spédal au Lntiguedoc en le tradui- sant par u dard, vandoise • vient évidemment du fiançais et doit (ne un empruQi récent. I I FRANC. SEME; PROV. 5£(P)7£ 97 Voilà du bon, de Texcellent Ménage : mettez septimus au lieudeseptima (car sente est masculin) et ce sera la perfection, sans compter que Ménage, dans ce cas, a aussi bien mérité de b dialectologie que de l'étymologie et a alimenté à lui tout seul Borel,Du Cange et les auteurs du Dictionnaire dit de Tré- voux'. Borel a le mérite d'avoir relevé V2id]tcti{ semé « sep- tième » dans PercevaL Godefroy donne beaucoup d'exemples de l'adjectif, mais il n'en connaît qu'un du substantif spécialisé au sens défini par Ménage : il l'emprunte précisément à un auteur de l'Anjou, le bon roi René^. Il aurait dû en produire un autre, mis au jour par Ménage lui-même dans son Histoire de Sabliy et que les Bénédictins continuateurs de Du Cange lui ont emprunté : il vient d'une charte angevine de 1382 '. Dans le testament de Louis de Brosse (JLoys de Broce), cheva- lier, seigneur de Sainte-Sévère, de Boussac et d'Huriel, rédigé à Boussac (Creuse) par le notaire Pierre Robinet, curé de Cres- sat (Creuse), le 31 août 1356, et qui nous est parvenu en ori- ginal ^, on lit les articles suivants : Volons et ordrenons que nostre septes soit faitz en la dicte yglise de Seinctz Martin de Huret, et queaus prestres et au [s] povres soit autant donné comme a nostre dicte sépulture, et les autres choses necesseres audit sepie soient fetes a Tourdrenance de nous exequteurs ci dessouz nommez qui a nostre dit sef>U seront s. 1 . Cf. W. Heymann, Fran^, Dialektwôrter hei Lexicographn, p. 10 et 70. — Sur la survivance de ce mot dans la Suisse romande, voy. ci-dessous, p. 99» n. 1. 2. Art. SETME (VII, 405, 2e col.). 3. Art. SEME, 2« section. Les Bénédictins renvoient justement à l'art, sep- TIMVS de Du Cange, mais je crois qu'ils ont tort de définir setne comme le latîn septeuarius : « officium quod per septem dies continuos pro defunctis celebratur. » Il faut prendre la définition que donne Du Cange à Tart. septi- mus : « dies septimus ab obitu, quo sacra, quae pro mortuis peragi soient, absolvebantur. » Godefroy, à son habitude, a superposé les deux définitions. — La Curne de Sainte-Palaye n'a pas oublié, comme Godefroy, l'exemple des Bénédictins. 4. L*original, sur parchemin, est en ma possession. Je viens d'en publier le texte dans les Mém. de la Société des sciences naturelles et archéologiques de la Creusi, t. XV, p. 529-536. 5. An. I. tim, XXXVU 7 ordreaons que, nous lieu d«sus nommé oi c obseque de Volons ei sevelir adccertes soii fei ou dii lieu n maneri: que dessus est ordrend Dans le testament de Louis de Malvai, chevalier, seijjneur de Châtelus, Malvai, etn. (Creuse), rédigé par le notaire Philippe Robinet au château de Malvai, le il avril 1392, dont il ne nous est parvenu qu'une mauvaise copie du xvui' siècle, il est dit que le testateur laisse à l'abbaye d'Aubepierre, où il a choisi le lieu de sa sépulture, la somme de vingt-six livres « pour tout droit de sa sépulture et de son sexie ». M. Gabriel Martin qui a analysé ce testament et à l'analyse duquel j'emprunte cet extrait, remarque fort justement que le sexlt est « ce qu'on appelle aujourd'hui le service de huitaine " \ Il est à présumer que le copiste du xviii' siècle a pris pour un a' le p de l'original et que sexle doit être ramené ila forme s^pte du testament de 1356. Mais faut-il voir dans ce sepie du Limousin le même mot que dans le sente de l'Anjou et du Poitou, c'est-à-dire le représentant du type latin sept imus ? Je ne le pense pas. La langue de messirc Pierre Robinet, bien que française d'intention, est émaillée çà et là de formes purement provençales : on y trouve iia i côté de soit ou soct pour le subj . prés, du verbe esirc, et les désinences féminines sont quelquefois en -a. Or septimus > sepir est inadmissible : en provençal comme en français on doit avoir septimus > setme. A vrai dire, septimus n'a pas eu la môme vitalité dans le midi que dans le nord ; mais nous le trouvons dans le nom d'un pont ou d'une chaussée qui traversait le lac de Capeslang, sur la voie Domitienne, entre Narbonne et Béziers : Pons Septimus, aujourd'hui Pont-Senne '. Manifes- tement, Sfrme est une évolution moderne d'un ancien *setnu. Comparez d'ailleurs le sort roman de minimus : le provençal et le français ont la même forme, à savoir iiu-rme. Donc, si l'on tient compte du fait que le patois du Bas Limousin appelle encore aujourd'hui «/C"o le service de huitaine, on peut a£r- I I 1. Art. XXXI. 2. WiH. dr h Soc. des icùncfi naturdks tt arclk'ohgiquei di la Creuse, \'l, |o8. 3. Eui^. Thomj!., Dicl. top. ik- CHèiMill, art. post-sep.me. l'article AKOVILLASTE DE GODEFROY 99 mer que nous avons dans septe la forme masculine qui corres- pond au latin sep ténus, synonyme vulgaire de septimus au sens de « septième ». Le provençal et le français ont eu recours au même procédé sémantique pour désigner le service de hui- taine : ils ont substantivé au masculin Tadjectif ordinalqui leur servait à rendre l'idée de « septième»*. A. Thomas. L'ARTICLE ANOUILLANTE DE GODEFROY. On lit dans le Dictionnaire de V ancienne langue française de Godefroy un article ainsi conçu : Anouillante, s. f., génisse pleine : AnouillanU (^K\x, 1333, ap. L. Del., Actes nonu. de là Ch. des cotnptes, p. 60). Haute Norm., vache amouiîlante. IJ est Utile de notifier au public érudit les faits suivants : I® Dans le livre de M. Léopold Delisle intitulé : Actes nor- mands de la Chambre des comptes, publié en 1871 (Rouen, A. Le Brument), il n'y a aucun acte qui soit daté d'avril 1333 ; 2** L'acte publié p. 60 [et éi] est un inventaire de ménage du 17 juin 1333, où ne se trouve pas le mot donné par Gode- froy comme en provenant, mais le mot anoily que j'ai précé- demment étudié {Remania y XXXV y 300) d'après ce document, le seul où je le connaisse et où il ne figure que dans le pas- sage que j'ai cité. Il est à peine besoin de faire remarquer qu'il n'y a aucun I. Au dernier moment je trouve un autre exemple du mot septe dans le testament de Mathurin Barton, écuyer, garde du ccmté de la Marche, fait le 7 décembre 1489 : « tant au jour que mon corps sera enterré et mis à sépul- ture que Tendemain, au septe, a la quarantene et au bout de Tan » (original dans les archives de famille de M^ le comte Georges de Montbas, à Amiens). — Sur la survivance dans la Suisse romande du lat. septimus substantivé avec cet emploi spécial, voir un article de M. Jeanjaquet (que je n'ai lu qu'après la rédaction de cette note) intitulé : « Vaudois satamo, chatamo, repas de funé- railles • et publié dans le Bulletin du glossaire des patois de la Suisse romande^ 5e année (1906), p. 47-8. rapport étymologique entre aiioH et aiioilUoe (omis par Gode- froy') dérivés du lat, annus, d'une part, et amouillaiite, adj. participial du vcrhe ainouiller, qui se rattache au lat. mollis, de l'autre. A. Tho.mas. ANC. PROV. WS. Quand j'ai ramène le provençal moderne afous « chenal, exiiavation, trou, gouffre » au latin vulgaire focem pour fau- cem ', j'ai dû me passer du provençal ancien, car Rochegude ni Raynouard ne me fournissaient rien. Depuis, M. Emil Levy est venu ; mais le Prciv. Snppl.'Worlcrbtuh est aussi vide que le Lexique roman et le Glossaire occilanien. Or, en relisant la vie de sainte Énimie. je tombe sur le passage suivant. La sainte, s'appuyant par hasard sur une roche, fait jaillir miraculeusement une source : Et aqui eus qut s'apilec, La rofha sobr' eb crcbei E gilet a raitï t a/ûw Aygua pcr un loc o pcr dos Cbrcla, pcrliizens e bêla i. Bartsch a fait sur fous une courte note que je traduis : a Lire fos : dos. La suppression de I'k, que l'on rencontre également dans le nom propre Pos pour Pons, ne se trouve pas dans la poésie de l'époque antérieure *. >• Ilest plus que probable que Bartsch avait en vue, en faisant cette noie, le représentant non du latin fundus, employé comme substantif neutre, mais du 1. Le plusancien exemple du motiiMoiV/iVrrse irouvedaus un acte normand dtf ijo? publié par M. L. Ddisledans ics Elailti sur la toiiililioii ilt lu classidgritolt ettilaldt ragriçuHure m Noimaidieau mi\ye>i âge, p. 7ÏI, el cet aau «t cîti pirH. Moisy, Dkl. Jepalpîi uor'ii,, p. 2H, an. anouillëre; Moïsy a tort d'ailleurs de renvoyer de l'art, an'ouillére à l'art. aMouillante. 2. Homania, XXVI, 412 ; article réimprimé dans mes Estais, p. aoj. ), Vers Sîo et s. de l'édition Sachs (Berlin. 1857); p. îîO, 1. 8 et s. de l'édition donnée par Bartsch dans les Dtnkmàler dtr prm: Lillfralur (Stwi- gart, iSjô). 4. Dtnkmàler, p. 138. ANC. PROV. FOS lOI atinfons, tis, au pluriel. Je ne mets pas en doute la réduc- tion à 'OS du groupe secondaire -ons : Bartsch cite Pos, issu de Pons (pour Pa«;(), qui représente le latin Pontius, et Ton peut faire remarquer qu'une ferme de la commune de Lanué- iols(Gard), dite aujourd'hui LafoiiXy représente un « mansus de Lasfons » de 1239, appelé en latin « mansus de Fontibus » ou mau. N. du Puitspelu explique 1. Gmpliif dt Pierre Duplay pour nuilsinà ou morfijiwJ, qui dérivent 'malyiiià ou * iiioilyini, cl qui sont les formes actuellesi de Saini-fiticr 2. Cf. dins \'AUas lingiiisliqvt de MM. Gilliéron et Edniont les (105456, 467 et Î79, Au prticipe passé ■ emponi o, n" 456, des formes lerminiîes par -^ (808, 8i6. 819); à l'iultiiitif . (808), msis -A (816) et -â (819) ; au subst. ■ dé n <*d it; 819). ,. O/., ,-//.. p. XXXVI, nM2- - sau (avec diphtongai- son, }e suppose; sinon, le mot localisation ne se comprend pas) > aJ. Je proposerais plutôt : sal > sa (c'est la forme foré- acnne actuelle) > so, avec le changement lyonnais caractéris- tique àça tonique en o. Ainsi s'expliquent notre madinôy puis 00 grand nombre de mots comme ehanôy diau, élindau, turauy îau, mentionne et définit le « vent matinau », qui est ^otr^ vent d'est. Pa.1- contre, le Midi n'a pas de représentant de ma tutinale en ct^ sens; du moins Mistral ne cite que notre forézien maiinaiy flti il emprunte à P. Gras. Le Dict. savoyard de Constantin et AJesoi-inaux ne le donne pas dans la longue liste des vents qui figura à l'article vên. La Lorraine, le Nord, l'Ouest ne semblent pas 1^^ connaître. P ^^-"près ces points de repère, le vent d'est aurait été appelé matiWM^ dans quelques régions françaises et franco-provençales voisi-r^^^s du massif central de la France, et c'est bien matu- tina l ^ qui subsiste en Forez sous la forme viadinà, Eugène Vey. 1 • ^^jà môme dans son Supplément, Puitspelu avait substitué * n i d al c à #t\*^^ ^ llum pour expliquer ,, .iij. dragroes e .j. terç. Item escamono*', .j. dragme e miza. Item turbit »®, .v. dragmefs]. Item [stucados'% que es flor de la erba cabeluda", .v. dragme[s]. E cascun sia en pots. 1. Couverte. 2. L'emporte. 5. Voici. 4. Il manque probablement un mot signifiant plat, assiette, récipient. 5 . Toutes ces drogues, qui faisaient merveille au moyen âge, ne sont plus employées maintenant. On ne s*en porte pas plus mal. 6. Cette R est l'abréviation de Recepta, recette, ou le signe R, recipe^ qui se met en tête des ordonnances médicales encore aujourd'hui. 7. C'est \Qyera pigra de Galien dont V Antidotaire Nicolas p. p. le D' Dor- vcaux (p. 36) donne la composition très complexe. 8. C'est la coloquinte, violent purgatif, toujours écrit coloquintiâe au moyen âge. 9. Scamonée, autre purgatif drastique. 10. Turbith, autre purgatif non moins violent. 11. Cf. Cotgrave, Stechados, qui désigne une variété de lavande, hvanduîa Stoechas. 12. Il est difficile de spécifier cette herbe chevelue ou à grosse tête qui M Kl. ANGES isia ho ab such Je donzcLi ' loi ben mescla lin uxiA prusa, es uiia dragnia e miu. Deve se pendre a giMrir dolor del cap e opiUcio, \-entositat del cap i. e. ■ repleccio, e tcncbrosiut de la vista o percurbacio, e a humidiut del cap v agitameot de aygua que ve sir per los huyils , e sobre tôt guarexen dolor de queixals ', sens que n cal airancaso ', que altra medicina del mon non guart;lx perretamuni, sin aquestes pindoles ■. D' A. Bos. FRANC. PI-LER Les plus récents de nos dictionnaires distinguent deux verbe pfkr différents par le sens et par l'étymolosie: Vpcier, « ôierll poil M, rattaché à pilus, ,2° peler, « ôter la peau ■> (d'ui (ruil, etc.), raciaclié à pellis. C'est ce qu'on peut voir danj Lîtiré et dans le Dkliounaire vénérai, où les exemples soot répartis, d'après le sens, entre les deux mots. Rétrospective^ ment la même distinction a éiè introduite par Godefroy dam l'ancien français: « pehr, v. n.*, épiler, » et « pgUr, v. : dépouiller de la peau de l'écorce " ' ; mais ici Godefroy prouvé une fois de plus son if;norance des faits les plus élh mentaires de la langue, ciir sous pehr, « dépouiller de la peau a il cite Its formes de l'ind. prés. poUe, poikiil, qui bien évidem- ment ne peuvent être rattachées qu'à pilus. Le D' Murray, d'Oxford, qui, au cours de la rédaction ou de l'impression du Nmi English Diclionary, veut bien me con-i devait &ir . Remarquons enfin que les anciens dictionnaires français Nicoi, Cotgrave, Richelet, Furetière ' ne connaissent qu'un seul verbe pekr signifiant, suivant le cas, « enlever le poil a ou " enlever la peau ». L'Académie frantjaise, en sa dernière édition (1S77), se conforme à la tradition, et distingue, pour le sens, fvlir, " ôter le poil )>, de peler, « ôter la peau, t'écorce ", mais elle n'en fait pas deux mots difft:rents. Au fond, il est assez indifférent qu'on y voie deux mots dis- tincts, en se fondant sur la nuance du sens, ou un seul, en fondant sur l'éiymologie. C'est affaire de sentiment personni La même question pourrait être posée pour deisiii et desieti^ conter t\ compter, où toutefois la différence de sens est appuvée d'une différence orthograpîiique. L'important est qu'il soit bien établi que le verbe pflei , dans tous les sens possibles, vient de pïlare. P. Mevek. 'ÎN^S 1. De mâme en béarnais pela (Lespy et Raymond, Dieliotinaire b^ru Dans celte région un verbe dériva de pellcm serait fera. - me roumit un argument du même genre tiré du patois de la Creuse. Voici II noie qu'il me communiqué : « Dans le patois de saint Yrieix-la-Montigne, la î= pers. du sing, ind. présent du verbe qui signifie peler [une pomme, etc.], esi pedtà (la voyelle épeniliétique a passe  l'inf. avec !e son c'un i ou d'un à : pitlâ ou p'eâtS), qui est homophone i l'edlà{XK\a) ou ^dÀHà Csiiila pour Stella). Or, pour les mois où le type latin est -alla on * toujours -Hà, sans épenlhése ; tltrtà ( hastilla), ^/ï(U(appêllat), etc. » 2. Au x\'Ei= siècle certains dictionnaires enregistrent un verbe italien /v(- litrt au sens d'écorcher. Mais j'ai des doutes sur l'enîstence réélit: de cette tbrnie, qui a tout l'air d'avoir été une création individuelle. La Crusca, Tri- mater, Manutïi ne l'enregistrent pas. Dans le dictionnaire italien-anglais de Florio (je ciie l'édition de 1 6>9), je Us « Pttlare, to flay, 10 unskin <•, mais le même dictionnaire donne ipehire le double sens d'enlever le poil ou la peau, « 10 pull out, or of, the hair, the skin ». }. Jean Thierry (1564) et Mo net (16])) font deux alinéas de prlei . ûier le poil, et de p/ltr, dépouiller de peau, d'écori;':. SUR LA PIÈCE STROPHiClUE DIEU OMNIPOTENT III SUR LA PIÈCE STROPHiaUE DIEU OMNIPOTENT Af. H. Suchier a publié, en appendice à son édition du Ser- mon en vers Grant mal fisi Adam\ une pièce, rédigée dans la même forme (sixains de vers de cinq syllabes, rimant en aabccV) qui commence ainsi : Dieu le omnipotent Ki al cumencement Criât ciel e terre Il nus seit confort E doint devant la mort Verrai penance fere*. Il ^11 a tiré le texte du ms. Arundel 292 du Musée Britan- nique î. La versification de cette pièce, que Ton a attribuée — un peu à l'aventure, je le crains — au xii'' siècle-*, est assez irrégolière. Il y a parmi les vers de cinq syllabes, qui sont en majorité, de nombreux vers de six syllabes, et même de sept. Quelques vers n'en ont que quatre. Cette irrégularité est-elle le fait de l'auteur, ou faut-il en rendre le copiste responsable ? Cest une question qu'on ne peur résoudre a priori, alors qu'on °a de cette poésie qu'une seule copie; mais que l'on pourrait serrer de plus près, avec l'espoir d'arriver à une solution défini- ^^e, si on en possédait d'autres exemplaires. Je crois donc utile ^^ faire connaître que la même pièce se trouve encore dans "ftix manuscrits, dont l'un, à la vérité, ne nous offre que les onzc^ premières strophes 5. ^-^s deux mss. sont : 1° le n° 405 de la bibliothèque de Cor- P"s, à Cambridge (pp. 368 v" -394); 2° le n° 4971 du fonds Harl^i^^ au Musée britannique (fol. 120 v°). L^ ms. de Cambridge est un recueil très précieux, écrit en Angleterre dans la seconde moitié du xiii^ siècle, que j'ai déjà \' Biblioihtca normannica, t. I, Reimpredigt (Halle, 1879). 7'' Ihid., p. 82 et suiv. 3' \o\T ibid,, p. LVi. j^- J. Vising, Sur la versification anglo-normande, p. 79. V la pièce a 122 strophes dans l'édition de M. Suchier. en occasion de citer '. Ayant l'intentioii d'en donner prochai- nement une description, je n'en dirai pas plus pour le présent. Le iiis. Harl. 4971 contient l'une des nombreuses copies i{ui nous sont parvenues du Manuel de [xch's de William de Wad- dington '. Dans cette copie, qui est du xiV siècle, a été înairé notre poème ù la suite des chapitres sur les sacrements. Il n'en reste que les onze premières strophes parce que. après la onzième, plusieurs feuillets ont été enlevés. Voici ces strophes et les vers du Manuel qui les précèdent Jhes Kc s t gracie Ke sacremcnî avum termiiiii. E plus ne dirrum Je pecclié ' Mes de h piisïiun voil ore 1 E après ceo un sarmun Kc suffri pur nus Nosti Ke mut poet aider i E ceo deus choses n Ke vole ie dire al comencenieni, Mes pur ceo te mut poet valer E al oaunt e entenjaunt profittr, Jeo les vus ore dirray Aussi bien cuni jeo savcra>', E primes la passiun emeiide/,. Kar mut de bien i aprendrez. Ici Cùiliemt la jhisiiidi. I. A Deu oninipotenl ' Keal c 1) nus seit cunfori E DUS doiiu devdujit m n 6 Verrei penaun^e ferc. II. Pur Ueu en pensez Cum fuies cngendrei E a quel dolur, Cuni en pccché vivci, E en 1ère returneï 111. MES ne Mvei le lioure Quant mort vus curra suri Cco est mut a doter, Ne ce De Al 18 Cum IV. Jeo V, Kecn ;i bone vîe dure bataille 1. KOT._XXXI, 476J.Ses principaux tnérites résident dans la netteté du plan, '< pondération dei jugcmenis, k précision et ta clarté du style, l'heureuse otdorinjiKc ei la richesse de la bibliographie. Les analyses sont nombreuses, "■'cs «traits bien choisis (dont l'intelligence est facilitée par des notes el "" [>ctii glossaire) pemieitcnt de se faire une idée personnelle des œuvres les piu^'' ■ tnportantes. Cette sorte de chrestomathie, intercalée dans l'ouvrage, ''"Ine sjiu doute dans le plan géntïral de la collection ; je ne sais toutefois si itiJéie «tt heureuse, car ces textes grossissent beaucoup le volume et ils sont P"*""*».»» irop peu abondants pour tetiit lieu d'un autre recueil. C''est une plus ^^'*1«.- innovation que d'avoir fait suivre les principaux chapitres d'un "P'dsi historique de la question traitée : ces résumés, fidèles el précis, des J'f^ncip,J[^(JJ^yf^ critiques sont bien faits pour tempérer le dc^niaiïsme inhè- '™' ^*«J genre de l'ouvrage et inviter le lecteur â des éludes plus approfondies. ^"^■»u chapitres, ceux notamment qui traitent de 1» poésie épique et du "'''***^ de Rttmrl, se ressentent des études personnelles de l'auteur et sont par- ticula ^ «nncni riches et suggestifs. Je ne ferai i cet excellent \'oluine qu'un ■^^^^^he, auquel M. V. a insuffisamment répondu daus son Intraduc- ''*'° - c'nt la flagrante in^aliié des parties. Qjj'il n'accorde que dix-huit P"S^^ auï XIV* et XV» siècles, je l'admets encore, puisque cette période doit Ètt* *«~ailée dans un autre volume de la collection ; mais soixante-huit seule- nt*""* pour le xiii» stéde, alors que quatre cent vingt ont été consacrées -i riÇ^'*î«ic aniêrieurc, c'est vraiment trop peu, et ilestinutile d'en déduireici les f^'^'ns : il en résulte que certains chapitres importants, ceux noiamment qui cOP'^'^'nnn les chrtmiqueurs, le théâtre, la poésie morale et satirique, sont saeri- ^fcS- Je ne m'arrêterai pas à relever quelques allégations inexactes ou hasar- j/tfi^ (lu reste bien rares) et me bornerai k signaler dans la Bibliographie qO^^un erreurs ou lacunes. — P. 33), l'édition d'Âiprimonl, loin d'être ^iplétc. De comprend que le début du poème ; ce n'était au reste qu'une L IIÉ COMPTHS RENDUS sone de spécimen qui u'a pas ùai, que je sache, mis djiis le comniera ' (voy. L. Gauiier, Bibl. des chamans degnli, a° 857). — A propos de l'épopie et du roman counois, il eût été boa de citer le livre de Kcr, Epie and rmnanct (Londres, 1897). — ''■ A7°' '^ recueil du farces de MM. Picot e Nyrop a été omis. — Quelques articles de G. Paris ont été a celui, et tris important, sur Joiin-ille (Hisl. lill.. XXXII). ceu d'aventures dans Coimopalis a sur Annulas dans le recueil Furnivall ÇBiblicp àt G. Paris, n"' iSy-S). ' A. jEAl >, doni^l roma^ ■^1 de Lliclie, "^ N. Zlnuarëlli. Hicerche suUa vlta e le rime dl Bemart de VentadOm. Burgamo, Officine dell' Istituto italijno d'arti graficlie, 190} ; 2 fasc. iii-S" de 85 et ly p, (l-xirait des SlnJi fwrfiWvj/r, 1 (1905), p. }09-9î et 594-6n). Cette dissertation, toute pleine d'aimables et brillantes qualités, in trois sujets, qui, au reste, se mêlent cl s'entrecroisent souvent. M. Zingat soumet d'abord à une critique très pénétrante les deux anciennes biographi de Bernart de Ventadorn ; il étudie ensuite les chansons de celui-ci, en les groupant suivant les pseudonymes qui y apparaissent (c'est, hélas ! tout ce qu'elles nous fournissent en fait de noms propres) ou les états d'âme qi peignent ; il essaie enfin de dégager ce qu'on peut savoir de préds si amours du poète et ses rapports avec ses protecteurs ou protectrices. La première partie, qui est purement négative, me paraît la meilleure M. Z. y montre qu'il faut refuser \ Uc Je Saim-Circ, en dépit des autorll qu'il allègue, toute espèce de créance (les impossibilités historiques au ^tqudl se heurte son récit avaient déjà, du reste, été relevées), et qu'il s'esi ^ contrairement à l'opinion exprimée par M. A. Pillei, — à rs l'oeuvre de son prédécesseur anonyme. Celui-ci même, selon M. Z.. n', fait que broder ses fantaisies sur les allusions du poète et sur In célèbre: de Peire d'.^uvergne. Celui-ci enfin, en faisant du père de Bernart un o sirvea : el de sa mère une n fomiera n, aurait inventé à plaisir une fable, deslinëei ridiculiser les passages où le troubadour se présente comme r servant' d'amour et comme embrasé d'une flamme plus ardente v que feu ea four Je crois que sur ce dernier point M. Z. a tort : la plaisanterie eût été obscure et tirée par les cheveux ; enfin, M. Z. le reconnaît lui-même, explication ne rend pas compte du fait que le père du poète est donné cotai expert au tir de l'arc. Pourquoi ne pas admettre que Peire, conicmponûn presque compatriote de Bernart, a eu quelques renseignements étraoj I. Qjjelqu es litres son se demande pourquoi I - -" -i (p. ^96). t corriger, notamment : bi d'eisthl (p. 454). < roniau provenjal de Blandin dt Comcuaillti q z[SGARKU.i, La vila e k ' di . de Venladmn i [7 wi œuvres, authentiques ou non ? Plusieurs de ses traits satiriques, à l'adresse tl'juires troubadours, ne s'cipliqueni que par des allusions, non à leurs Kuvns, mais i quelque particubritâ de leur physique ou de leur vie '. Sauf cniciéserve, U démon sirat ion de M. Z. me parait probante. A cette discussion M. Z. mule, comme je l'ai indiqué. l'Élude des chan- wns dupoile. Je crois qu'il eût mieux lait de l'isoler ; les biographies se pn^ "ïntïnteii effet avec des données chronologiques précises, faciles à discuter; ■u coamirc les indications fournies par les pseudonymes employés ou les •oitiniHits exprimés sont tellement vagues qu'elles ne peuvent servir â con- 'rt/er lu autres. Cette partie a au surplus sa valeur propre el j'y relève en pwiewliet une quantité d'observations de détail ingénieuses et fines, qui 'l'moigneotduscns psychologique et esthétique le plus délicat. La conclusion * M, Z. est que les prétendues amours de Bemart avec k femme desonsei- px^r ti la reine Ëiéonore soni de pures l^endcs, auxquelles les biographes "iMents om eu ion d'ajouter foi et qu'il faut nous résigner à tout ignorer ^ femmes clianlées par le poète. La même idée du reste, j'en suis convaincu, pourrait être exprimée à propos de maint autre troubadour, Comment se faii-il que M. Z , qui jusqu'ici 3 fait preuve de tam de circons- P^"*ion. s'abandonne tout àcoup, dans la dernière partie, aux hypothèses les plus aventureuses et que ce critique sévère des fantaisies d'autrui dépasse en 'Mérité, il faut bien le dire, les plus audacieux de ses devanciers ? O inugi- ^■[««an, voili bien de tes coups I M. Z. veut bien se résoudre à ignorer quelles "fcut i« femmes adorées par le poète ; mais il prétend déchiffrer l'énigme I>scudon>'mes qui nous voilent le nom Je ses protecteurs. Il croit que Mon 'ar et Azimaii désignent Henri II et Éléonore, que Ah'fnihiit^ et Bthv- **^3ignent un comte et une comtesse de Toulouse, et il soupçonne (p. 76) ^tamim n'est autre que Guiguc V de Vienne et que Mes Drcors est la ■*»cou la fille de celui-ci. f^"^ ces idendhcations M. Z. tire des conclusions fort intéressantes et d'une portée. Si c'est bien la chanson Br m an perdul que Peirc d'Auvergne a ridiculiser, il en résulte que cette chanson est antèri déûgne bien une comtesse ,de Toulouse, celle-ci n Xuice (répudiée en 1166) et le séjour du poète .^ la ci P ''^ ■eà \iT,:iiBtht- e peut donc être que lur de Toulouse doit u déclin du rt^ne de e (p. 75)- - H cortes messatgiers u e chanter une chanson (Tel Joiis chant) devant la « reine desNor- le serait-il pas (p, 78) le même que le a Messaigier », nommé plu- I. Voy. par ex. les couplets sur Guillem de Ribas, Grimoart Gausmar, l^nrc de Monxo et Beman de Saissac. 1. La reine seulement et non « le roi et la leine». comme le dît M Zings- sieurs fois p^r le poète, que le • FonsaUda », chargé lui aussi d'une mission-' près de met itnhor la ni ? La pièce dont Fonsalada était porteur était une clianson didactique sur la fin' amor ; or il y a tout an groupe de pièces sur le même sujet ; cellcs-fi n 'auraient-elles pas loutes éiè écrites pour la cour d'Angleterre, dont l'intfueDi^: sur te poète apparaîtrait comme extrêmement importante f M. Z. va plus loin encore d^ns le même sens et se dema-ide (p. ti]) si Bemart n'aurait pas été le irait d'union qui rejoignit la littérature du Midi i celle du Nord... VoiU, certes, d'ingénî séduisantes conclusions. Mais ne nous lais- les prémisses, c'est-à-dire les identifications outes parait à M. Z. (p. 7a) être celle d'J^i- d' Angleterre. Mais j'ai beau, \t 3is dans les textes rien qui l'autorise. ' la lamla et Ces de chanlar), Aximan sons pas ébloi proposées. La plus certaine de 1 num et Mon Esciiditr avec les l'avoue, ècarquiller les yeux, ji Dans deux chansons (Lin^M.ru I' (qui est certainement une femme) est tiommée à cùlê du roi (d'Angleterre) ; dans une autre {Pos preial^ mt), à côté de Mon Esaiditr. Voilà à quoi se réduisent les faits. Pour identifier Ajiman à Ëléonore il faut torturer étrange- ment les textes. Dans le premier (cf. Zingarelli, p. 4)) k poète dit litiêrale- raeni : * Ce vers a été fait... de l'autre côtC- de la terre normande, au àc\à. de Il mer profonde ; et tout éloigné que je sois de ma dame, elle me tire vers elle comme aimant (ii;iniiii;;), la belle que Dieu protège I — Si le roi anglal» et le duc normand le permettent, je la reverral avant que l'hiver nous sur- prenne, — A cause du roi je suis anglais et normand - et n'était mon Aii- man, je resterais ici jusqu'au delà de Calende ' «. Pour tout esprit non pré- venu rict) de plus clair : le poète est en Angleterre auprès du roi, tandis que sa dame (identique à 0 la belle •) est restée st:r le continent ; il exprime son désir de la revoir et le souhait que le roi lui permette bientâi de retourner auprès d'elle. Aximan n'est pas la prolectrice qui le relient sur la plage loi taine, mais la femme qu'il a laissée sur la terre ferme et qui l'y nom d'.4^inincor\d. p. 48) oii M^ 1t la pièce Latupianm ziSGARELLi, Ln vila c k rime di B. de Vmtadorn 119 mWî, toi Jwif iwwni — Siat^i-Oi mon itnhor lo rà. — - Digal^ Uqut moi Aximans ~ Mi Im fuar ieu vas lui non tiiu. Ces vers ont dû gêner beaucoup M. Z. : mamau sdmcnre en efiet que notre soupirant soit assez naïf ou asseï impu- tot pour dire en face 1 son mattre qu'il est reienu aux genoux de sa Icmme} Aussi M. Z. veut-il expulser du v. ; les mois Moi Âiimam et les WnpUcer par (rr forfom. Le malheur est que cette dernière leçon oe se t^iuvequc dans un ms. (qui en 3 du reste de mauvaises dans tout le cours Jt la strophe) ' alors que sept autres, répartis en trois familles, donnent la pnmivre. Le texte est sûr, il est clair, et il constitue contre la théorie de M. Z, un argument invincible. Hais de tous les textes le plus dfcisif est l'envoi de Pos prtial^ mi {p. 46). • {2.ue Dieu, dit le poète (on est assen étonné de voir Dieu iovoqué en pareille Oi^fAsion), donne a mon Escudier cccur el désir que nous allions ensemble en bonne fortune ', que celui-ci emmène avec lui ce qu'il a de plus cher et ■•0» [l'emmènerai] mon Aiiman. » — Aximan est bien évidemment ici la I tnaltrcsse du jmète. M. Z. veut à toute force modifier ce texte si précis ; mais I alui qu'il propose de lui substituer est parfaitement plat et insignifiant. Au Wtc les mots it itu nMi Animait sont Rassurés par l'accord de deux familles ^ rnanuscrils. Il en résulte que ni Aximan n'est Éléonore, ni mon Escuiur Hctirt II : voii-on notre humble troubadour in\itant amicalement, sans céré- ■»<>*%■«, le roi d'Angleterre et son amante à une partie carrée ofi lui-mâme et ^ "tsellekur feraient vis-à-vis? M. Z. considère cotnme à peu prés aussi sûres les identifications de Mos ■^/tv*-)iia(j et Btlvt^ti avec un comte et une comtesse de Toulouse. Elles sont aussi invraisemblables, si l'on veut bien y réfléchir. L'hypothèse repose c« fait que Atvtmhati, dans un texte où il est cité â cûté de Bthtier. est ■■liiié de itnbtr d< BrlcatreK Comme les comtes de Toulouse étaient ' ■"JhoTi — Lmih dt Itis. en Frania. Tel t ■*st employé substantivement; cf. l'an. iJi' I deGodefroy. — P. j8. les noms gascons de h taupe (hauhoun, etc.) viamwn Qcheusemeni interrompre les noms franc-toniiois comme bouisti, hasirtu, boustrfu cic. dont la base esl le verbe buulrr (d'origine germnniquc) uLU U forme dialectale boiisser, tandis que les noms gascons remontent à ffift- et paraissent se rattacher â la base du français bnuffer. — P. 10 et 17, 'c sens de « taupe ■ attribué ji l'anc. prov, ralairol sur la foi de Raynouard 'K paraît pas accq>iablc. — P. 90, l'idée que le lat. glii n semble avoir signi' a gloataa i, l'origine » est tout à fait erronée et ne repose que sur une •néprùe au sujet du nom de glouteron que porte la plante.dite communément ^iTïlane. — P. 109, M. R. a relevé le nom de haiituti donné au blaireau dans un le^ic anglo-normand publié récemment par M. P. Meyer (Raniaiiin. XK'X.U, 98), texte que j'aurais dû citer dans ma note sur hauetiil n blaireau » [«TJC ici l'an dernier (XXXV, ^jé), — P. iji.Jlauyne, nom delà fouine à ljll»r,csi lire d'un prétendu latin /*ru».r : il vient de*fagina,avecrépeolhêse il'ttF»»: / qui se trouve dans les patois solsins el dans le flamand ftuwyn. — P. M9 • je ne crois pas que les romanistes prennent en considération l'idée émise pir W.R. que les mots français yifoti./cïm et ^iicr se rattachent à un prétendu t">in 'frruNiit ou ' fthinus qui voudrait dire proprement ■ fouine »,— P. 159, ■*^'~^, donné comme nom du castor en ancien français, est en réalité un mot *»laii, ainsi que le prouve l'artiJc squirelus de Du Caage auquel renvoie "- 1%,.— P. 331, ^amili est donné, d'après Bourquelot, comme signijiant 'Ptïsfcudcdaîm »; il lâllalt noter que le mot est employé par Joinvillc (voyei 'F*^a»»gedans Godefrov) et qu'on le traduit ordinairement par o chamois n, ■»o*-t ou à raison, A. Th. «I^S^n 0 Libre de les dones per Mestre Jaome Rolg- Ediciân f lica con las variantes de todas las publicadas y las del ms. de la Vati- '», prâlogo, esiudios y conientarîos por Koque Chabas. Barcelone Madrid, 190Î. Gr. in-8n. xix-448 pages '^Bihliothtca hiipanica, t. XVIII). Citt édition comprend, après une introduc i^^'^tre de Roig, un commentaire explicatif a; ^ranccmam la bibliographie duiyime du Xy' siècle, de Mailrt Jaumt Roig. Par ' U . LiiTt iB8s -, Cl i que possible ce poème si étrangement maltraité par se! I- filtrait de la lliMioIlir:<:ion que de Jas obras de Jayme Roeh, poeta limosino, habeis liecho. . . nos ha parecido », etc. Xérit on écrit maintenant, Jérlca étant situé dans U proviiKC de Casiellân de Plana, Villalba, qui se dit habitant de celle localité, devait pos^dcr à fond dialecte valenclen ; il serait donc intéressant de retrouver sa iradm antérieure d'un siècle à celle de Matheu y Sam- La notice biographique qui termine le volume complète et précise sur pi sieurs points ce qu'on savait jusqu'ici sur k vie du médecin- poéle. M. R. distingue bien le père du fils, ce qui n'était pas aisé, car tous deux fui médecins et tous deux s'appelaient Jacmc, puis il suit, à l'aide de di ments d'archives, Jacme Roig lo jcnv, depuis 14;4, où il apparaît comi examinateur des médecins et chirurgiens de Valence, jusqu'à sa 1478. Le personnage se voit maintenant bien plus distinctement, pourrait reprocher â M. R. Ch. des'étre trop servid'un document de fami du xvii° siècle assez suspect, qu'il appelle le ms. Alcahali.d'i les yVufes de Mosscn Febrer, qui, comme chacun sait, sont un misérable' faus,et enfin d'avoir peut-être trop cherché à faire concorder les données du poème avec celles des documents authentiques. J'ai quelque pi ii l'authenticité de la lettre adressée à Roig par Alphonse V, de Milan, li;. Il septembre 1435, qu'on suppose avoir été dictée parPhihppe-Marie conti et dont on ne produit qu'un texte en castillan. Un document cui qui nous renseigne sur les études et la culture d'espril du poète, est vencaire de ses livres dressé au mois d'avril 1478. Il comprend citiquante- huit ouvrages, dont M. R Ch. dit ù tort que tous, sauf un, appartiennent à la médecine. J'en trouve au moins six qui lui sont i:trangers : 1) Libtr dt rfgimitu (^incipum de Gilles de Rome (a' 17); 2) Libtr a fratre PttroJtClih rauallf {no 18), qui parait être le Libtr de aacloritate summi poutifieh de Pierre de CefTona ; 1) Liber ruialium comotlorum a Pelro de Crelentii (sk, pour lie CreiCenlUi) curie Ivtioniemis (n" ja) : 4) Incivil /trolifgus jlutUni ^V- eopi iupir Hhrum ijui dieiturComiuaguo (tire Imago) niu«(/i{n''}4); j) £3 tHodeniui sufxr Preciitnum majorem (n" 21), commentaire sur Priscîe liflé à tort dans l'inventaire de libre de tufdidim ; 6) Vida de S. f (n° J7), sans doute la version catalane en prose. Je passe maînienant au commentaire, la partit la plus neuve et j. ROiG, Spill 0 Libre Je les doiics 127 utile lia livre. M. R. Ch. a compris que son devoir d'cdileur d'un lexic 4iffidlc,M rendu plus obscur encore par l'emploi d'unu versification iuso- ïn, l'obligeait à un travail suivi J'imcrprOiation qui n'avait éii essayé jus- qu'id i(ue pour quelques parties du poËme. Il s'est courageusement battu ivix les difficultés linguistiques ou historiques de ce Spîll, et s'il ne les a pis tomes réduites ni même toutes apers'ucs, il a du moins fait preuve de ïcjitcouii de bonne volonté. Comme bien l'on pense, je n'ai pas eu le temps itc rtlirc U plume â la main ces seize mille vers ; j'examinerai un peu .tu iuurd quelques passages et signalerai ce qui, dans les explications de l'édi- Kur, me parjit inexact ou discutable. V, 160-63. " ^° """ absent — W mûn ïîvint, — oquell jaqnini .. Jaqui', qui signifie en effet « abandon- ner, rqeta- », n'a rien i faire avec jactart, mais semble se rattacher i l'ital. pcAiri a au V. fr. gff'ir, quoiqu'il y ait des difficultés quant au sens. — itiif • ja consuniit, — ab poch delil, — desficids 0. M. R. Ch. voudrait tfK Jilit (it ici pour li'elilyd'halil (haliliis). Mais dans ce passage, comme JuK b deux autres qu'il cile (v. jîS =1 îoS)j le mot a très elairement kwu de ■ contentement » et vient de delectus. — 191-) « com les oplra, — corbs et cucales, — van abiuanl ». Le verbe ahucar et le substantif iiM n'ont rien de commun avec le cast. ahutcar et biKco^ mais remontent i. UD lat.ihuccarc, comme le prov. ucar et le v. Fr. hucliitr. — au a quant ^inptnn •. M. R. Ch. : « de dapuHih t. Non, dtsptnârt vient dedJspeil- Jtre,— a8i-8î, " coiifonedor — de! raus rabinsn. Le mot rau ne revient pas iwleniaiiv. iî9î} (miii de laiora)ec v. 1415 (alsnrujrabins), tnais v. iîjïî {nw ni raW) et v. 14147 (los rata duptaren). M. R. Ch. traduit : ■ Rabi- ■KM, mgcstn» y ministros du los [udios : el çraii rau, el principal de lodos. Vide EJ Arcbifo, tomo V, pjgina 187 n. Dans cette revue, publiée par "■R. Ql.,cst reproduit un document de la fin du xlvc siècle où l'on voit ui lui]' luonier i un rabbin le songe qu'il a eu : n e dix aço a lur Rau, lofliul li respos que s'en anas a, etc. Quoique dans deux des exemples du îMi It niot rau semble être un adjectif qualificatif de rabi, dans les autres il m incontestablement substantif et sjnonj-me de rabi. Peut-on admettre VK it l'hébreu rab ait été fait un catalan rau, qui aurait vécu i côté de ra^ir D'mtn: pin, si l'on lient compte de l'emploi du mot comme adjcc- tili ne FourTaii.on pas penser à rattacher run à rm-us. dans le sens de gris tinni sur |e jaune, ou de rauque, lequel adjectif rau aurait été ensuite sub- «amiïc? Mais il faudrait d'autres exemples d'un tel adjectif. — 424 •_ncgti3 e hrfs .. M. R. Ch. traduit : c. morena.s, dcl color de la miel. *>di- du Cangï, loia] polio melis «. Il fallait se contenter de dire « mort- "*• *. Cil far et le correspondant du cast. loro. — 494-9} « porte daurai -~uaf(Mra(ii ,, C'est le v. fr. /Oi:h 5ur\it " ' — i47-)0 • tlinjs, ^opades, — lotsteraps ub bailfs — c se paigte — o larchs viatgcs ■.. Lt ms, a ahbadti, les Mitions atbadts, et c'est Jemière leçon qui est la bonne : le contexte indique bien qu'il s'agit d' ■ bades ». Badts que l'éditeur rattache j l'iial. badan n'existe pas et ne di d'ailleurs aucun sens. — 607-1 } " ^ f^ vegades — que han mudade forges a l'or, — minves e for — ùc obradures — et saldadures — l'han suniit u.M. R. Ch. traduit assez exactement ce passage, maii je ne cotnpr pas ce qu'il veut dire en ajoutant : ^ es decir, valen mai de io que pesa faudrait inams, puisqu'il s'agit des jov-aux qui, ï force d'être retravaillés, perdent toute leur valeur. — 624-2; n ne hon fort liba — jlur flux voler ». Tiba n'est pas pour j/iifni, mais c'est le prés, du verbe livar « étirer 660-61 « Cathoiicon, — GiiiVi', Papies, — timologies ». Le ms. a Gu(î (et Gitià) qui est bien la forme catalane de Ufutius. — 862-6) ■ — taniost de casa d. M. R. Ch. ; ■ lAexà, de abigirr, echar fuera, ahuyi lar, despachar •. Abexd est naturellement pour abaxà. — I016-17 niai criât, — fct a son louri. u Le mot ne répond nullement au fr. Iture; c'est le cal. Ilmirer ou Htiirer. Labemia traduit bien « a son llourer » [Jar D i su alvedrio •>. — 1062-6; ■ la squena miulti — be li casci ". Lii squcn' aiisiutts. C'est l'expression adverbiale répondant au casi. d • qui revient ailleurs. — 1 386 « fuy a Btsà a. M. R. Ch. hésite entre Béxit et Bessé en Auvergne, mais la localité du Puy-de-Dôme se et non Bcssé, elle est d'ailleurs sans grande importance. Il est clair «ju^ s'agit de Béliers, étape importante du « chemin français ». — 1485-87 tir castells — per hniastflls, — moms et grans fesies o. Le ms. a batuul Il mannequins, marionnettes n, qui s'accorde fort bien avec moms. La Ivçon baiiaslelli des éditions n'a pas de sens. — 1541-44, n ordeiiâ^rwo — aquelU nit — a son marit ». M. R. Ch. corrige bien ma traduction. Le mot est ici l'équivalent du St. prhe et non pas de l'esp, prisa, — 1798-99 ■ la pdl. lexà — pcr ferne bals n. Il s'agit d'une sorcière qui un beau joui sa ■ saint Martin », c'est-i-dire fut exécutée. M. R. Ch. traduit bols « sauts D et voit dans ce mot une allusion aux sauts qu'elle faisdt avoir été pendue. Mais bot a aussi le sens du cast. bola, cuero. Le sens bien clair : e elle laissa sa peau pour en faire des outres •. — 1837-59 lana, scda, — molta moneda, — toi fXJgiii, ». M. R. Ch. rattache i exiiugar qui a le sens de dtsaguar, mais d'abord le parf. ài'exaugai exaugui, puis txaguir ou txtguîr est donné par Labemla comme synon\'iiii: à'ixiciitar, B vendre en vente publique », ce qui convient bien au passage, — 1916-17 " De fct yo braque — ves ma cîutat n. J'ai-ais fait par em de broquf un parfait, c'est, comme le montre M. R. Ch.. un présent. 1971-72, • la ranyinosd, — vclla envejosa «. Ranyinos n'a rien à voir x [. La ponctuation de l'auteur m'a paru so' le texte a étii impriniiï un assex long temps a' j. KOIG, Spill 0 Libir de ks donc 129 '«Uir ni ivtc le fr. T.ullrr. c'ust un dérivé de rtnyir, « quereller n. — 2070- 7î • nriini (fiiote d'impression pour ven'iin), duays, — pur cots, goiielles, — angle (lire anglùs), brunelies ». Fen-ins est lu nom de ville, coinmt JjMW a tniitUcs. — 1163-^4 " coral 'e lambrr, — aloes c ainlire n, et aun *. ib;j-;4 « pegnts de lambrt, — benjui ambn «. Je ne vois pas bien le "eiBdc knibrr ', mais Jiiihrr est en loui cas le ,casi. dinbar et ne signifie pïi une ■ boisson ». — 3887-88 « yo la menege — e lagolrge •. M. R. Cil. TOUiIriit lire : U gottgf, mais lagolejar répond au casi. lagoUiir. a cajoler «■ On irouït lagctrjal Jiu v. 6059, et lagol au v. 8455. — 4466-67 « lo cap x™'» — il bruxfthl K. Le mot est dérivé de bruxa, non pas de brusii. et le *™ me paraît être « ensorcelé, lit(hixado 0. — 4586-87 <■ al bon Boyl — ÏOitmjJor ». M. R. Ch. dit qu'un manuscrit de Paris m'a fait confondre la i''^ KTand nombre, mais les efibrts du latmrieux éditeur ont déj produit ■ ■'fsultats appréciables. Il est juste en outre de lui reconnaître ie mérite MtiÉdiocre d'avoir le premier mis au jour un texte complet de cet ouvrage I tarîeuK el si important, texte fondé sur le ms. de Rome et l'édhion fort ■V dv ij)i qui remplacera désormais l'édition détestable et tronquée de Icii- 0;ux qui s*en sentiront le goùl pourront étudier â loisir la satire du toéilecin de Valence et s'efforcer de la rendre de plus en plus lisible va en ii»'P»ni les obscurités. A. M. -F. PÉRIODIQUES i ROMAMSCHE Philologie, XXX, 4. — P. }B^, G- Bet-J toni, n codiez Amailti IV dillu Unifersilaria di Bologna. Il s'agit de la trième partie (97-1 }4) ^'^ ^^- 12^9 ^^ ^^"^ bibliothèque, recueil de ■ aniiche » apparenté au nts. Casaaatense d. v. j (cf. Rom., XXIV, 494) ^ue tèli de iiioulon l'application de la loi des "oiiccauiniiies peut se faire par la suppression du premier t (fr. parlé : lit' ^■■MilMjou par celle du second (paris. pOp..rât ifmuiifun), les dialectes qui twpWeni le second procédé se trouvent en présen:e de deux formes du mot '"'i Wi la pause ou devant consonne non suivie d'< muet, ièi( en particu- lier ibm le cas que nous étudions ; l'analogie de la première forme amène â "fn^iàim \'t de la seconde comme indépendant d'elle et rattaché plutôt i la ^'Wnoï suivante, de !à ti et formes semblables après consonne ou après la P""t ou même après voyelle. — P, 439. Cl. Merlo, Dti conlinmilori dt\ htl. * "• aimai diattiti deW ttalia cenltv-meriilitmule. Suite (cf, Rom., XXXV, *7i). Cci dialectes présentent i cùté de formes masculines I -11- palaialisé " 'tooique altérée et de formes féminines sans ces modifications, des fomies "'''t'vs qui ne montrent pas non plus d'altération de -Il - et de la tonique "" '*»iifittence de la voyelle finale, ainsi : kflU ^ i/iitUa, Hl = qutlli, l =^ ■ ™ = ^ueila d'itt. Reste à savoir quelle était cette voyelle finale du neutre 1^' n'agii pas comme Vu du masculin. M. M., contre l'hypothèse de Mcyn-Lûbke (u masc. = i/, 11 neutre = «, cf. Rim. Gramm., 1, S 64})> f«"e »|uï nous avons li l'o de hoc, la flexion de hie ayant influencé celle ' '' ' «;. Dans la dernière partie de son mémoire, M. M. explique les mots du 'ïf* *l«e anvllt ■ un rien n, aréi. oitlle u quelque pan u, comme des composés _*S" od, ubi, etc. et de velli, forme moyenne entre velim et vellem qui ■f*** bicii vivante dans le latin du vu siècle. — P. 45;. A. Homing.iTuf Wor(- ''dtu. I. Fr brai, braiser, wall. braht : l'étymologie est bien connue, mais f k (<■ remonteniil à braci-, le wall. 1 brace; pourtant le fr. dit brais qui t aussi, brace. — 2. Ane. fr. (ateroti : le mot est dans Jiicas- f* Hicaltle-.tn joh It caUrvnde U nuinule, où il est employé en parlonl d'une L ([jDOk; il n'y a aucune raison de le modifier, catrron ■= qtiailermi et désigne C0t»ic tn picard ei wallon, l'un des qtuire trayons du pis de la vache '. — I. [Tout cela est fort contestable : la perte de l'i dans calii , itrm.tn une grave difficulté. Cf. Rom., XX, 185. — P, M.] ', pour qiiar- Il; PÉRIODIQUES j. LoiT. cijcvan, u panier » : c'est la seule fonne sepieotrionale'p capanna. — 4. Bas-Maine cosaque, « nieuletie h. — j. Fr. èaniclxr : le pi (toju«' confirme ritymalogie de M. Thomas, eiLCUticare. — 6. Vosgi gemme ; de janua. — 7. Ane. fr. hain n barrière faite de bois enirelacés » encore vivant dans les parle» du nord, de l'ouest et du sud-est : une fom germanique 'hagia {i eâié de haga, cf. gahagium) pourrait expliquer mot, si -gi- germanique a eu un autre traiiemem que -gî- laiin. — 8. Pi iapet ■ babil, caquel » : le mat vit i. câlé de lape, lapttte ■ bout de linge < c'est une réduction de/erlape n bande d'étoffe ■> de falappa (variante i faluppa). - 9, Calai, miiduixii, — to, Lit. maialis im Franxôsischeft : mot vit en wallon et lorrain, mrfîi- ■ truie cliàtrée n, etc. — 1 1. Wallon mox « mëche 1) : le xh ne peut s'expliquer que par un type en x que le franc, 1 peut admettre, il y a donc eu deux types différents, le wal!. et sans dou aussi le lorrain s'expliqueraient par niQxa. — 11. Fr, ramprau : forme nas lisée de raptau (cf. ex, de Godefroy). — i;. Suie : examen plionétiquc d lormes apparentées. Val Soana siihêi (cf. ioméMo de domesiieus) et b engad. iMpJf (cf. MiCo de besiia) ; elles s'expliqueraient par un susii- 1 sucidus (cf. mucidus > moisle). Mélanges. — P. 463, H, Suchicr, Dû fmlai'ie Je suini Guillaume. Da son article sut Vivien, M. S, avait noté comme curieuse la présence aupr de Larchamp (Mayenne) d'une Fontatiu de saint Guillatunt (Zeitscbr-, WV. 6S9 ; cf. Romania, XXXV, 262) ; mieux informé, il reconnaît que le sai Guillaume dont il s'agît n'a rien à faire avec le Guillaume épique. — P. 46 G, Baist, GibI es ein Suffi\ SCL ? Ce suffixe a servi k expliquer co parrïcul les suJHxes hispano-portugais -aclu, -écho, -Uho, -ocho, -uclm ; l'examen « mots qui présentent ces terminaisons fait penser qu'en grande partie e] pourraient avoir une origine étrangère (ital. accio etc., franc., arabe), el o pas favorable à l'hypothèse d'un suffixe latin -sel-. — P. 467, G. Baisu Lo\a : discussion sur le sens i poterie vernissée, ou non vernissée t e|d l'origine possible, en réponse à M. Gonçalves Vianna (cf. Rn-ue bitpan. ^M 157-9). — ^' ^^^ tiiimat Espaiiol. La terminaison est provençale (er (I italienne) d'origine, comme de forme (cf. Rev. bisp., XI, 156) ex. franc . C5p. de ce mot dès le xiit* s. — P. 470, H. Petersson, Uther die Etymolks des Fran^sischen fVorles giséret : 'vervactum n'est pas cniîéremcDI saiîsd sant, parce que l'on ne voit pas quel est le mot germanique parallèle quik.1 amener le cliangemcntdu v-eng-;M. P. propose comme éiymolc^iele vrel, vrtitr a champ défriché », dont le groupe de consonnes initial ai subi la même insertion de voyelle que kaif > canif p. ex., d'où ^uaraU P. 47p,J. Ulrich, anc. fr, aboim/: de apost|emarï dérivé de a Comptes RENDUS. — P. 47î, K. Vossler, Idealismus unit Positrvii dtr Sprachwiistlucliajl (O. Dittritli). — P. 481, K. VassÏKt.Spiaehe ah & mblable ; .- p htm doit doi PERIODIQUES Mî fnai iml EittM.'idiIiiiig (O. Dîttrich). — P. 484, W. Wuiidt. Vo^kerpsycMo- [ûJ.DUSfnKbe: 3" umsearbeitew Auflage (O. DUtrich). —P. 487. O/'-dJ il Lipide yigù. Xli-XIII. I (A, Restori). — P. S04. M. Schiff, Li bihUo- HifiuJuiiarquit dt SanliUaiie (W. von Wur/budi)- — P. S09. A. Bayot, Gtim»d tt lumbart, reproduction pholocollographiquc du ras. (R. Zeu~ br),- P. iio, Rn-ut dei laiigH/s rotnaiiis, XLVIII, 1905 (Schultz-Gori). — P. il], K. Jabcrg. Zum Allas lioguisTique de la France : renseignements pT>lH)Ucs iiir I3 maniiïn.- d'ulUisur l'atlas. Mario Roques. BCLiniN DE LA SOCIÉTÉ DES ANCIENS TEXTES FRANÇAIS. I9O5, — P. jS- 481 P. Mcyer, tlûtûedu rns.fr. 34^28 dtla Bibliolhiqut nathnalt. Ce ms., qui Jucdc II lin du xiii° ùkcla ou du commenccnient du xivc, et qui paraît iwlf éi( Gxkuté en Lorrairie, renferme une version très libre de divers lin» de l'Ancien et du Nouveau Testament : i" Genèse, Esode, Josué, font Jin «bcnihlc ; ï" Juges ; y Rois ; 4° Tobie ; jo Job ; 6" Judith ; 7" Esiher ; *°D»racl; 50 Jouas; 10" Macchabées. Cette version, qui est peui-Être l'œuvre >lt plus d'un traducteur, est différente dt toutes celles que l'on connaît. Virincni ensuite l'Apocalvpsc, traduaiou déji signalée dans le ms. B. N. ^' "lii, voir rjpoMlypst m Jnmçais (Soc. des anc. textes français), P- coxxvlii, les ëpitres de.saini Jacques et de saint Pierre, et enfin une ver- "ox, juuju'ici inconnue, de^ Proverbes. Ce ms., qui devra désormais occu- Pi^ une place importante dans l'histoire de> versions françaises de la Bible, i dans le livre de S. Berger, La BibU fi onfiihe au moyen "okaxiscmë roHSCHUNGEN, XVI, 1904. — P. 1. M. Grois. Grpn Gai- ■•'; JiV l&mposiUim sriner RtinuIrrmiHi ii«d sein VerliàUmss pi dtn Quelten ('■ ''9-;97j). Comparaison vers par vers, pour la partie indiquée par le "^ du texte de Gaimar et de la Qironique anglo-saxonne qui est sa source P"»cipi(t; Gaimar en a eu J'auircs, parmi lesquelles M. Gross reconnaît : 1"' liste de saints, des vies des;iints, des légendes danoises, des récits c'plqu es, ''popft Je Girmuid/, enfin des traditions orales. — P. 137, O. Nobiling, '•"^rtïm jini dem briitîiîaniicbtn Staait S. Pauh. Trente-huit pièces recueil- ^ ^ Espiriio Suilo do Pinhal cl publiées avec notes et courte introduction ?* U phonétique brésilienne. — P. iji, F. S. Krauss,Di> Volksiunde in dtn J™''^ lS^-lÇ02; Btrichte ùbtr Neiurscheinimgfn. — P. J2i, A. Andrae, ^*' H'iitttUhtn alltr Fablios. Lus, Legetultn und umltrir aller Sloffe. Brèves '^. qui gagneraient parfais à être plus clairement rédigées; elles nous itreni, dans les temps modernes, b survivance ou la renaissance de '*<», de légendes, d'anecdotes déjà connues du moyen Age; il est regret- que M. A. n'ait pas au inoiiit essayé de distinguer, dans cet état roe, ce qui n'est qu'allusion savante A quelque conte ancien, ou reprise de PHHIODiaUES conte par un plus ou moins populaire' d'un conte médifval ; toutefois il était iniiïrei de constater combien la littérature amusante moderne répêi< contes médiévaux, — P. ^54, L. Jordan, Ueber Eiilslihimg und Enlv-icielung' des all/iati^Ôsisclieii Epos. Parmi des remarques d'un caractère très généi^l sur l'épopée populaire, l'on pourra noter les hypothèses de M. J. sur le rAlc des Burgondes dans le développement de l'épopée française. — P. }7i, L. Jor- dan, Ein altfran^àsisdxr Prùsalapidar. M. Jordan publie, d'après les manu- scrits indiqués par L. Pannict', k lapidaire en prose étudié A h p. 78 des Lapidai rts franfdis ; cette version se rattache au premier lapidaire en vers pir l'intermédiaire d'une version en prose plus étendue et semblable i celle qu'a publiée F. Mann dans les Rernanisclit Forsçhuugen, II, }6) ; mais, plus, l'auteur aurait eu recours au texte même de Marbode et i un lapidai Irançais en vers analogui; à celui de Berne. Enfin cette version 1 serait la source de la partie « nature " du lapidaire en vers » Gl qui pierresde pris ■, Cette dernière opinion est inacceptable : (Ou t au contraire, c'est le lapidaire « Cil qui aimmenl. , . • qui est une des sources du lapidaire en prose publié par M. J. ei qui lui a fourni la plupart des traits par lesquels il se distigue de la version en prose publiée par Mann, — P. 598, L. }< Das hr^iehiiiigslose Rehlnvii. La construction « qui o soi la poitc. n't c i. celle mais, d^fl lapidatr^l ■" P«i«^ iiilisés pour l'édiiioi taire et un ms. de Rorencc), î t,âBordeaux.Iln'y|! .. ; pourtant son teiiU is. 3]i de la hlblioihéqui ntifiques, latin I . Outre les quatre mis. que M. J. a daire (trois mss. de Paris dont un fragmi signale un autre, qu'il n'a pas vu et qu'il pas à regretter beaucoup que M. J. n'ait pas utilisé c s'en serait trouvé modifié sur plusieurs points. Le n de Bordeaux (xv= s., papier) est un recueil d'écrits s" çais dont les If. 147 vn-151 \-° coniienneni le Lapidaite en prose édité p M. Jordan. Le catalogue de M. Coudcrc {Calai, général, D-p., t. XXlIl) tendrait à faire croire que nous n'avons là qu'un fri^ment, et M. J. s'y est trompé; en réalité cette version est complète et traite, comme l'oru^nal, de t; pierres (mais l'ordre des pierres est modifié, la dernière est VoriJe et non Vigurt, de Ù l'erreur), seulement le texte est par endroits résumé, l'expression est souvent abrégée, les renseignements de caractère trop peu pratique sont volontiers laissés de c6té : c'est ainsi que tout te prologue manque, ce .^ui s'explique bien par l'entrée de ce petit traité dans une compilation plus vaste. L'orareet le nom des pierres sont les suivants : x.Dyamont, 2. Safir, ;. Jîsmt- raudt, 4. Jispes, 5. Jaspfs pantUra, 6. Alcafcmt, j. Igura, S. Ahclidi, 9. Cristal, 10. Jayrt, ti. Ciii-' '^'^ yAUproi: Elenieitlarhuch de M. Schultï-Cora. '^obfe._p.4jj.4^)_ Stanislas Slronski,fof'j^'ci'jfi/j(j/Prr>jHMSfir quelques ^^"^>*is ilcf Irtnifiiidoun (à suivre). Dans ce premier article, l'auteur publie le "iientementd'un longcommentaireduCinvt/i'r' jo/iJi-n^ii/d'HIiasdeBarjols. idle '4 138 PÉHtODiaUES L'crudiiion dom il fait preuve est considérable, mais mal digérée, sans doute parce qu'elle esi de trop fraîche dare. A propos du célèbre Djuphi d'Auvergne, M. S. prétend qu'il faut en revenir à l'opinion de l'Art dt if'ri fier Ifsdjlis, combattue récemment par M. A. Prudbimime, d'jptés laquelle ce seigneur s'appelait Robert : il se fonde sur trois actes n^ligé: M. Prudhomme et pour deux desquels il a pris la peine de recourir aui gtnaux. Il n'était pas besoin de voir les originaux pour s'apercevoir que deux actes coticernent non Dauphin d'Auvergne, mais Robert IV. comte d'Auvergne, cousin germain de son père. Reste l'autre acte, de 121}, sur lequel se sont appuyés les auteurs de VJrl de véHjitr les dalei : c'est précisé- ment celui sur le texte duquel M. S. aurait dû exercer sa critique, tandis qu'il se borne il en parler d'après VArl de ve'rijier les data '. Ailleurs, toujours i propos de Dauphin. M. S. ne s'aperçoit pas que Dici a eu tort d'identi&er Maii^ac avec MoUtac : il s'agit de Mo^al, abbaye auvergoate située aux portes de Riora. Les notes sur « En Trencaleos ■ et sur « En Peyr cuï es Monleos sont beaucoup trop longues pour le mince profit que !e lecteur en retire. Je < que M. S. aété mal inspiré de nier l'identité de .Vnrif/ifU (Chareute-Infér.) Monleos ; maïs de savoir si c'est réellement de ce Momlîeu que le troubadour j voulu parler, c'est une autre question. — P. 494- S07, Boûirt Caillettier, Le * Codi 1 et le droit proivnail au XII' sikh. Excellent résumé critique des idées de M. Fitiing émises dans la publication fiiite récemment en collaboraiioti avec M. H. Suchier et dont le tomç premier a seul paru. Nous n'y itisUti pas, car c'est de droit et non de liiiéraiure ou de linguistique qu'il s'o^l. A, Thomas. Mémoires de la SoaËTË de unguistique de Paris, tome XIII, 1906. — P. 7Î-90, Maurice Gramraont, La mitulhist dam ït parltr Rtgntres-dt-LtKlion. Les matériaux bruts de ce travail ont été fournis â par M. Sarrieu, auteur d'une étude en cours de publication dans la Ri langues romanis sur le parler de Bagne res-de-Luchon. 11 les a élal>orés maîtrise qu'on lui connaît et à titre d exemple, réservant pour plus tard l'étude de la métdthëse dans les langues indo-européennes anciennes et modernes seront formulées les conclusions générales et les lois. Il m'est impossible de défendre d'un sentiment d'elîroi en présence de l'assurance avcclaqueUc M. G. irtes i| Iran-" l. L'Art de vérifier les dalles invoque un acte de lïlj (donation à U Grai ._, Chartreuse), où on lit, paraît-il : Ego Robeitus dittus Delphiiius, Cet acte se trouverait dans les manuscrits de Fonianieu, vol. 11; (pjr une fâcheuse faute d'impression, dans l'ariicle de M. S., ^. 4S3, le chlnrc ii} est devenu m) : or, le vol. 11 ; de la collection dite Porlefeuillis de Fonlanitu à la Biblio- thèque nationale est consacré au régne de Charles Vn, et ne contient i'' ~ de pareil. Il est à croire que l'acte émane da Robert Dauphin, petit-fils troubadour, et que la date de 121 i est fausse. •JM PÉRIODIQUES 139 I tncv luji phénomùnes qu'il étudie l'inflexible r^gle du devoir : agri et imgre sooi pout lui des mots savants ou mi-savanis ; libre est sorti d'un emprunt »u frauç Jit'f* ; ocra « cela » représente 'eccu-UIud: hressa ■ bercer » et eiiàbaii * corvée o sont d'étymologic inconnue, etc. Tels sont quelques-uns dci riauliats singuliers s]u\quels est conduit l'nuicur par son désir immodéré de vouloir tout rt^gcnter. Il y a d'ailleurs grand protil i tirer de sa méthode, à tuiuliiion de ne pas en suivre aveuglément toutes les outrances. Je ne saurais Jdmcnn, par exemple, que la forme immédiatement antérieure i brtiHbui < mmorarc se ait été 'htmbrat provenant de membras, par assimilation de r<* initiale primitive avec le b qui ouvrait la syllabe suivante, puis deve- noat fliiuite brembas par métattiÈse ; il me parait évident, malgré toutes les formules a priori, que c'est ta mftathése de l'r qui s'est produite en premier lieu et qui a amené le changement de I'ih initiale en b, étant donné la quasi in»pe»iihiiité d'une prononciation ' mrtmbas. — P. 22^-150, J. Vendryes, t* Him Ht la ville de Mtlun. L'auteur s'attache à démontrer que le nom ^ulo'is primitif était Metlosedum, transformé bientôt en Metlodùnum four une taiton qui nous échappe. Il ne se préoccupe pas assci de la forme (ran^» médiévale Meleiin, qui est d'ailleurs liés favorable A son hypothèse, puuquc td conservation de l'o protonique sous t'omte d'i; s'explique bien par W gtoupc -tl- précédent: cf. .\ugustodu nuni > OiUmi. Un type 'Mellodimun) aurait abouti i 'MeUliin. * PuHiaiIONS OF THE MODEtlN I.ANGUACE .\SSOC1.\TIO\ OF .\meRICA. Cambridge. Mass. — XIX (nouv. série XII, 1904) '. — P. îJ-è;. W. A. R. Ketf. It Cercle d'Ainoiir. Tel est le titre d'un rwueil de dizains publié A ^> pur Jehan Petit en 1544. Ces poésies qui, sauf quatre, sont anonymes, ou du moins dont les auteurs sont désignés par des devises, avaient été réu- oiacn volume par Pierre Du Val. écrivain dont M. E. Picoi a mis l'ceuvre en ^cinc lumière ■. Les sentiments exprimés dans ces pièces sont ceui d'un amour ipirîtuel et très conventionnel. A ce propos, M. Kcrr étudie sommai- ^^fmi r»mour platonique depuis le moyen Jge et réimprime un bon nomhni des iliiains du recueil de 1544. — P. 64-74. William Wistar Com- fort, 7ï« amiial diprtncf hetwttn a » chùinon Je geste » and .1 ■ romaii •T-nralur, ,, L'auteur combat l'opinion, émise par M. A. Nuit {Ctltie •'«JWiriiiJJitfm.inf,), dsprés l.iquelle les romans du cycle d'Arthur auraient ""'f* une très font influence sur l'épopée carolingienne. C'est affaire de nmiKtJc trainsque M. W. W. Comfon ait enfoncé une porte ouverte. L.»!?™ """^ usage, nous ne meotiontions que les écrits qui entrent dans •e«rd, de* études dl la Rcu.amo. Pats. ??'" "yl'm di Pierre dit Val et des Ubenins spiritueh au XVI' iikU. ""■ 'Ma. Voir pour le Cercle d'amoar. pp. 46 et loi. ,. ot\&'«'= • Z « «i^ ""^ '!c ^^' *°^ Uc o»^ '"^ ?, ' .t« « w«*"" ", «•«•"" L. ««<"»"„ a-on- ■'^ *?»"»' •"'-"ri»-» '"";'^"-">':iS»'.- ;ei«' >* . «dot»'" r 4«l""" ve «'"> ° iwe c»>' " W"' c»'î'; ' i ; ..»'■ °° "«« " ";i ». «•■ * 't t-°°' r*-' *"" [>l-K10DiaUHS 141 , Objecl prù- teur reprend Mj. j.-L Low«, TbePiologMofIbe UgeHdofG»*i IVoiiun, t frmA MargufiiU pofmi ami Ibe * Phîhslralo ». L'auteur d^tcrtiii Jion les emprunts faits par Cliaucur j G. di; Machauli, Ftoisi champs, Doccace. T.XX(N. S., i. XIII. 190)). — P. 1-1)1, W. H. Cheiiei «ffli* l'a J^mJrnl clausfs, u sliidy in old-spiinish nvrà-order. L'a ix jirand détail, et avec un dépouillement fort étendu di^ npiigiioli, la question de la place du pronom régime par rapport au verbe, iqui itM été ^udiée 1 un point de vue plus général par M. Mcver-Lûbke dans Icl.Xmde la ZeilKhr.J. rom.PInl. (cf. «o.niwia. XXVI, 585). 11 considère "JiiDUi le «as où un pronom atone est séparé du verbe qui le gouverne par «31 mire mot, — P. 152-78, R Lefiwii;h Rayenel, Tydorrlaud Sir Gmviher. tj'mpa raison du S'ir Gcvllyr anglais, qui est une des formes de Robert Ir Oiiblf, a du lai de Tydorel (p. p. G. Paris, Komaiiia, VIII, p). Il en '^flc éviileniment que les traits de ressemblance entre les deuiL composi- "ons se réduisent à peu de chose, tandis que les différences sont très considé- ■^Net. G)mme d'ailleurs 5iV Gmvther est, de l'aveu de l'auteur, fondé sur un I~» 0/ Brittaay, et présente de réelles atialogies avec Rr^rl le DUbte, Miss "• L. H. arrive i cette conclusion hypothètitjue que l'auteur de Sir Gou-llitr ^ «» sous les yeux i la fois 'tydorel et Hi^rl It Dîahlt. Le ton d'hypothèses '^ Kvnre, c'est d'abord qu'elles ne sont pas susceptibles de démonstration ^msuiïe qu'elles ne fournissent pas toujours une esplication suffisante des , '*; «■» c'est bien ici le cas, car Miss L. R. est encore obligée de supposer que ^' *y< Tyilarri ne nous est pas parvenu sous sa forme originelle. Ces ^•'er»i>iM sont intéressantes, mais 00 voit que nous sommes dans le vague. '^- * ~y-96. G. L. Hamilton, Goivers ust ef Ihe tnkrgttl « Kamjn dt Trot* ». _. " " '^onarquii, dans le poème de Conrad de Wurtibourg sur la Guerre de '* ^st ii,uis le Setgt 0/ Troyf anonyme, des Épisodes qui manquent au ""•"» »j, Trait -ic Benoit de Sainte-More; d'où la conclusion qu'il a existé de ^^ «Jer»-» iïf po^.me une rédaction interpolée que M. H. hgnale, dans la Cmifeiih amanlis de Gower certains passages qui être en partie rapprochés du Setge ofTroyt i-t de Conrad de Wurt»- t supposent la même source française, dont on rctrotrverait la trace 4iileut-^ encore, noiammeni dans VAiexandrt en vers espagnols. — P. 197- -*"■_ J - D. M. Konl, n To bitr Ihe dusl n atid lymbolital liy connimnion. ^- •'-— reprenant une question qui a d^à été plus d'une fois discutée, rap- proci>«ï^ l'expression n mordre la poussière, qui existe i-n anglais comme en ioÇ*-».a^_ Je l'usage bien des fois constaté de donner à un mourant, enl'ab- prêtre, par exemple sur le champ de bataille, une sorte de commu- IB<^ ^>'"niboIique, avec une feuille d'arbre, un brin d'Iierbe ou même un peu AC ***"'*"c, et il se demande si « mordre la poussière « vient de cet usage, il <^rt>^^I judicieusement dans uu sens négatif, car " mordre la poussiiïre n ^'c^P^^tjue de la façon la plus naturelle du monde par le fait même de la CHRONIQUE Mon dier n hiLi di: b sinpiilîcjcï!) Paris, S octobre 1906. irtografi; française é convcincu qe rien ' I propagande par le fait, j'ai publié réi;jnuiii, dans les . M/langts Cliahaiieaii é dans la Rnue des Hudts rabtlaisirnna, des articles d'£- rudkion ou j'ai tniï la praiiqe d'acord avec la léoriu. J*aurais voulu continuer ' cèle pratiqe dans la Romania, une revue étant cssanciélemani un chanp d'ex pari ances, * i acueillir libéralcmani toute Rtafie plus sînplc qe la grafie ' acadéiàiqe, sons me priïocuper d'obtenir, des l'abord, une uni6cacion rigou- reuse qi, indispansable ou non, ne poura se réaliser dans des condicions 1 satisfaisantes q'aprés de longues anées d'essais é de tatoneniants. Vous m'oposet une fin de non recevoir devant la qèle je m'incline respeciueuse- mant ; mais vous conprandrei qe le nom qe vous m'avez fait l'oneur d'inscrire a colé du votre sur le titre de la Romania ne saurait maintenant i i troope l'euil. Je vous prie de me décharjer de mes fonccions de co-dirce- tcur, ê je rantre dans le rang. Oui i-j-aOdv noluioipivir,- jî; xoi'pavoî Ïotiji. ETî Antoine Thomas. Je ne puis être soupçonné d'une tendresse exagérée pour l'orthographe académique. G>mme M. Thocnas je suis partisan d'une orthographe plus simple ei mieux en rapport avec la tradition de noire langue. J'admets par- faitement qu'un écrivain adopte dans st:s livres une orthographe persounelle. S'il cause par U une impression désagréable i ses lecteurs, c'est affaire à lut. Mais une revue est une œuvre oollecti\'c dans laquelle il importe de main- tenir une certaine uniformité. M. 'l'Iiomas voudrait que la Remania devint un champ d'expéricnires pour l'orthographe. C'est ici que nous diiTérons. La Rmniiiiia est un recueil destiné à l'étude des langues et des littératures ronianes du mo3'en dge : elle n'est pas un organe de propagande en faveur de systèmes orthographiques divers. Si le système auquel s'arrête priseme- nient M. Thomas avait ses entrées dans la Romania, d'autres systèmes devraient, avec le même droit, £lre admis, : il en résulterait une bigamuc I '•«ttWc f^cHc. CHRONIQUE 14s '^ iiKominodc pour les lci:tcurs. tt la correction di's Éprtuvts rL-ncontrL-riiii '"excriables difficultés '.Kt pour qoclrisulut? Pour uiirÈsultat absolument , '■ Ltt lecteurs de la Koimmù savent que notre orthographe officielle est ^^^hiirenie et compliquée. Ils sont tout acquis à l'idée d'une réforme. C'est ^ '« gnnd public qu'il faut agir et non sur un public spécial comme le ^^'C- Je suis donc d'avis que 1» proposition de M. Thomas offre de "'Uï inconvénients qui ne sont compensés par aucun avantage, et je suis ^*idé i maintenir ici, pour le français comme pour toutes les langues ^^'sw dins la Romaiiia. l'orthographe officielle, jusqu'au jour où une auto- * '^Ompciente aura introduit dans nos écoles l'enseignement d'une oriho- «'W. «brait. Ile serait pénible .iu delà de toute expression de me séparer d'un colla- i'ai toujours été en communion d'idées, et grAce i qui la 'tia n'a pjs trop déchu depuis la mon de G. Paris. A vrai dire, plutôt r* •'c renoncer à celte collaboration, j'aimerais mieux abandonner complè- *"' 'C' rtcucil auquel, depuis trenic-cinq ans, je donne la meilleure pari de «lattiviti. J'ose espérer, touiefois, que la séparation sera plus apparente que - Thomas a tenu à martjuer son disseatînient en retirant son nom atre de notre recueil; mais, bien qu'au fond il me considère comme un L" pusillanime, toui à la fois, et tyrannique, il est trop attaché â son vieux tJtTK pour lui refuser son concours. Il continuera sa précieuse collaboration J|C continuerai à !c con.sulter et à suivre ses avis. Il attendra patiemment, ■ »uts a&suré, le temps où je ne serai plus là pour l'empêcher de faire de I JttutMtiii gn (hamp d'expériences onhographiques. — P. M. ( — ^- Alexandre Wbsselofskï, né à Moscou en 1858, est décédé à Saint- ^ersboufg le 110 ob dem II occupait, depuis 1873, la chaire des lii- r»t**'^^ Coinancs e german ques h ! universiié de cette ville. Ses travaux, qui . d'*^'*8u«m par u é ud on es abondante et irèi sûre, parfois un f^g^a tO^V[\x^^ ^ rappo en sunou a la littérature comparée, aux chants et ^jj» ^•^'ilcs popula] \ n passe une partie de sa jeunesse en Italie, il I »v**^ ""^tiuii une connatsian app o mdie de l'ancienne littérature italienne. ^^M ^c*' _^ ï^se qu'il publia, en 1866, la Xovella detiafigUa dii Tt H Diicia, précé- ^^B ^^ <• ''ne impie introduction, ouvrage dédié iiM. Al. D'Ancona. dont il fut ^^B |*i\***- G. Paris en rendit compte dans la Reine critique, année 1868, ^^P ^ft. )■ Citons encore son livtc (en russe) sur Boccace, publié en {894. ^F {Ul- ^'<:»elafsU- a donné plusieurs articles à la Ramania : U dit de l'empereur ^1 (>ui''"'( {VI, t6i); un nouveau texte des Not-as dti piipagay (VII, 327); un ^r ^StHCi vndu important du livre d'Ach. Gihen, Di iina tegge^ida rilaliva i. C'en ce que M. Protat, l'imprimeur de la Roiiiania, Icducoup de force dans un article intitulé « La réforme de l'orthographe et Je* imprimeurs a qu'il vient de faire paraître dans le Bnlltlin âts maîtres 146 CHRONIQUE alla iiOicila < alla giminlù di Cumlanliiia Magiw (XIV, 1 57). 11 écrivit aussi dans le Giotnalr slorko lUUa Irlieratura ilaliano. Une bibliographie de ses nombreux àcnts a été rédigée par ses élèves: elle s'arréie en iHS; et ne contient pas moins de iji numéros (Raiimnia, XVIi, m). Il n'a pas écrit seulement en russe, en italien et en français : quelques-uns de ses travaux les plus intéressants ont paru en allemand dans \' Anliiv fur Slavischt Philo- logie (voir, par exemple, Roiiiania, XII, 157). ^P. M. — Julien Klaczko, mort dans sa soixante-dix-neuviéme année, dCracovie, en novembre dernier, fui, il j' a quarante 00 cinquante ans, l'un des rares écrivains qui, en France, traitèrent avec compétence de Dante, el il étaîl polonais. Il lii, en 1854, un début brillant, dans \aRm^ae (oiitrmporaine,avec: un articlesur « Dante et \a critique moderne 1, et depuis lors, écrivit de nombreux articles sur l'Italie et sa littérature dans la Kfuue det deux monda et la Ret-ue germanique. Nous avons annoncé (X, 517) ses Cauitrits jiûrtntines (Pari», 1880), où, sous la forme as«ez peu heureuse de dialogues, il exprime des idées ingénieuses et souvent originales sur Dante, sur la poésie amoureuse en Italie et sur Michel -Ange. — Le professeur F, W. Maitland, décédé à Las Palmas(Grande Cinarie), le II décembre, âgé de 56 ans, ne s'occupait pas de philolt^ic romane ; les travaux qui ont rendu son nom célèbre avaient trait i l'histoire de la législa- tion et de la jurisprudence anglaises, principalemi.'nt pendant la période du n)o>'en ige. Toutefois il a rendu un service signalé à l'étude du françiïs d'Angleterre au XJV< siècle par sa publication, malheureusement incomplète, des Ytar booki d'Edouard II (voir Romania, XXXIV, 164). — M. Paul Meyer s'est démis de la chaire des langues et littératures de l'Europe méridionale qu'il occupait au Collège de France depuis 1876, Il a été nommé professeur honoraire au dit établissement par décret du 1; octobre 1906. M. Morel-Faiio, qui le suppléait depuis plusieurs années, a été présenté en première ligne par le Collège et par l'Académie des inscriptions, et nommé professeur par décret du 14 janvier 1907. M. Jcanroy avait été pré- senté en seconde ligne. Les deux préseniaiions ont eu lieu à l'unanimilé. — Deux récents fascicules des RindîeoHli de l'Institut Lombard (2« série, t. XXXIX, pp. 569-586 et 60Î-622) contiennent la s M. C. S»lvioni, annoncé dans notre p-écédent volume Iccic de Poschiavo. — A signaler, dans le même volur travail de M. E. Gorra, QiianJu Dante scrisse la ■ Divii prima), où l'auteur conteste l'opinion émise par M. Purodi dons un récent écrit (5/iu.'i romaiiii. 1905 ; cf. ci-dessus p. 147). — La Société des anciens textes français vient de mettre en distribution le tome II du Romnii de Troie, édîli- par M. L. Constans. — Le r.ippori de M. Brunoi sur la simplification de l'orthographe, dont nous .ivons parlé djns notre dernier (jscicule, p. 626 (note i), a paru dans les numéros de novembre de \a Rci'iu- de t'arii. p. ;;■> sur le dia- le (pp. 6Ô6-689), le a Commelia ■• (uo/u 14» CHRONIQUE L't ne rend pas touti: la valeur Ju pt£tixe; je meilrais ; k St riïunir en formant la fourche n. — A l'art, ajonur, il vaudrait mieux traduire par a.nuscrî( français 19093 de la Bibliothèque nationale. Paris, impr. Ber- th^ud frires. [1906]. In^". 18 pages et 66 pbnclics. — M. H. Omon. (qui n'a p,j mis son nom sur le titre, mais signe la préface de ses initiales) * ^'**'*^pii5, sous le litre générai de Bi'iJio/Wçw nationale, àipartimtHt d*s •*'"**"^'''»J, une série de reproductions en phototypie de manuscrits pariicu- l»^^"**'!! précieux que les èrudils peuvent avoir souvent besoin de constil- te*"- *U»u qui, communiqués irop souvent, ne larderaient pas à se ^étcTiortr, Les phoiotypies éditées par M. Omonl. et dont le prix est rela- tivctnctii modéré, dispenseront dans la grande majorité des cas d'avoir ((îC^Urs aux originaux, dont la conservation sera d'autant mieux assurée. \^ t^'ituscrits qui ont pris place jusqu'ici dans cette série (le célèbre nis. ^e • Anthologie latine dite de Saumaise, un ms. de Grégoire de Tours, les fptiuUum du psautier de saint Louis, etc.), n'intéressant pas les études oyf nous poursuivons, n'ont pu Être annonces dans U Romania. 11 en est 152 CHRONIQUE loui autrement de l'album de: Vlllard ' de Honnecouri, qui 1 ment un document de haute valeur pour l'histoire de l'arcliiteciure du moyen ige, mais qui offre beaucoup d'intérêt comme texte picard (Hon- necourt est une commune de l'arr. de Cambrai). Ou en possédait à la yirhé deux Éditions donnant le rac-sirailii, en lithographie, d amplecomment3irc(Lassus et Darcel, iSjg ; Willis, 1859), inaiscesdeus J publications, dont la seconde est en grande partie la reproduction de la J première, sont fort coûteuses. La réimpression du lexie seul, faite récem- ment {1901) dans la Zeilschr. f. rotn. Fhil. (cf. Roi»., XXXI, 44.1-î). ■ n'offre guère d'intérêt, le texte, sans les dessins, étant d'une intelligence 1 difficile. La reproduction photographique publiée par M. Omont est sup^ 1 Heure en quelques points au fac-similé de Lassus et de Willii surtout d'un prix plus abordable, et sera bien accueillie par les archto- 1 ligues, les paléographes et les philologues. — P. M, Ani, BosELLi, Dut fxiesii rttigiose m aulko /raticae. Bologna, tip. succ.J Monti, 1906. In-12, 14 pages (Nomc E. Ronna-lnes Beviiacqua). — J Nous avons annoncé, ci-dessus, XXXIV, 6) t, la pubhcation du Jardin dl 1 PaTiulh faite, d'après un ms. de Parme, par M. Boselli (et non Rottll comme nous avons impriméj. C'est du même ms. que sont tirées les deux pièces aujourd'hui publiées. I,a première, intitulée Jii Vcyi île Parada (;o vers), ne se rencontre pas seulement, en dehors du ms. de Parme, dans le ms. cité, p. 7, par M. Boselli. Elle a été très souvent copiée ci mAme imprimée, notamment par M. Tobler, d'après le ms. Stciger-Maî (Jahrh. f. roui. K. engl. LU., VIL 40a), et par A. de Montaiglon, d'après deux pla- quettes gothiques (Pcisifi/r. des X^' el XVI' sii:Ui. III, ijs), La seconde, CointHl Poil doit saluer la Vùrgt MtirU (28 vers, inc. Qui wmldra la damt bounoiirtr) est une pièce banale, qui ne se trouve probablement pas que dans le ms. de Parme. — P. M. Dos prai-en^itlische Gespràch des Kaisers Hadrîan mil dftii klugen Kiiidi Epib (L'enfant sage). Untersuchung und Texte von Walther Suchihi. Mu burg a. L-. 1906, In-S", 56 p. (fiiibilitationschrift de l'université de J bour^). — Introduction et première partie d'un mémoire qui paraîtra ptq tard en entier sous une autre forme, l^ livri' d(s syndics dts états df Béant (texte béarnais)poblié pour la Société h torique de Gascogne par Léon Cadieh. Première partie. Paris. Champion Auch, Cocharaux, 1889. \n-i°. LV-199 pages. — Deuxième partie publî6 par Henri Couneauh. Paris, Champion ; Auch, Cocharaux, 1906. In- viii-a}4 pages. — Léon Cadier, ancien meivbre de l'École de Rome e I, M. Omont se conforme aux errements Je ses devanciers en (criva a publication Villard, mais il fait justement remarquer Vf ciiitoKiauE 153 4» ilèves les plus disiinguis qui soient sortis de l'École des Chartes, mou- nit en 1889, l'année même où parut la première partie du Livre dis syndics, ■«ns « vingl-hoitièmc armée. La pu blicaii ouest mainteniim complète. Ce boniment, tédigiï de 148S â 1511, et dont l'original est conservé aux "etiivvs Jcs B.isses-Pyn.'nées. a certainement beaucoup plus d'imporiance pour JTiiiloire que pour la philologie. Cependant il n'est pas sans intérêt PT h» connaissance du béarnais, et on pourrait en tirer bon parti, si on ''''i4iait (ÙK un supplément au dictionnaire béarnais de Lespy et Raymond, •î"! emhnsu:. comme on sait, l'état aticien et l'état moderne de la langue. On doit Jonc rcereiier que M. Courteault n'ait pas joint au Livrt its tyn- ''« M*i ïériiable glossaire. La liste de mots, sans renvois au texte, qui ^''«upcMoui juste une page (II, 201-102), est évidemment insuffisante. On *ata*X désiré aussi que l'index alphabétique renfermât les principales »■«. On n'y a guère relevé, en effet, que les noms propres et les I noms de lieun. Du reste, le tente parait fidèlement reproduit et le com- »ire historique est bien conçu. — P. M. V Chaw^jtm Je Sclaiid, a modem frencli translation of 'ilieodor Mùller's text ^ Oxford manufcript, wjih introduction, bibllographv, notes and ■**'*'«- m»p, illustrations and manuscript readings. byj. GeddesJ', profes- ><~mmaiicc languages in Boston University New-York, Macmillan, ^9°^ - in-ii, a-X-}i7 pages. — Ce petit li\Te représente un effort consî- '*'^'>'«;(n vue de mettre à la portée des étudiants et du grand public tout ■ *JL«*a les érudits ont accumulé de recherches sur la Chanson de Roland & une quarantaine d'années. L'auteur fait preuve, non seulement ■"**"*= «mnaissance étendue et sûre du sujet, mais encore de critique en ^*^ '1'^ ■ concerne le choix des opinions adoptées. Il va de soi qu'on pourra " "■■'^ jas toujours de son avis : chacun sait que, malgré tant d'éditions et "*^ *^*-^«Tiineniaires, il reste dans le poème beaucoup de passages obscurs, et *l"^ F*l usieurs des questions qui concernent son origine, le lieu de compo- rnttoiT» ^ ac, sont très controversées. Mais, sans entrer dans des discussions »«3us entraîneraient ires loin, on peut dire qu'en général M. Geddes *"» guide sur et bien informé. Cela dit, on ne peut dissimuler que ^^^c est dssex singulièrement composé. Nous v trouvons d'abord, â la ^«|j préface et de la table, une introduction (pp. xvij-lxxxvij) oi) l'au- ^ .itlicbe i résumer toutes les questions littéraires ou historiques que **' "^-"e le poème. Tout cela est en anglais. Vient ensuite (pp. l»xxix- is^ *-*»ie longue bibliographie, en franrçaïs, qui n'est que la réimpression de c^Uc 4f \_^ Gautier, mais complétée [usqu' l'époque actuelle. Suit (pf- >-l6i) la traduction française du poème, faite d'après l'édition de TT»- huiler (1878). M. G. nous dit, dans sa préface, qu'il a fait aussi usage ^ * édition de M, Stengel (1900), qui est en effet mentionnée dans la ^tA\ogrjphie (p. Kcvij), mais il est bien évident que .M. G. .ivait fait sa ^^Mction a\-anl la publication de M. Stengel, et a une époque où il ne k savait pas (pp. î)î-i66), : Il la publia . Après la naduoion viennent iglais (p. i6s-îî4), « un appendice :ripl Tcidings, Où sont indiquât» quelques- s que présentent les rédactions remaniées. Un index ci mode termine le volume. Il n'y a, dans lout l'ouviagc, à peu prés ri la langue. — P. M. Bibliographie du parltr français au Canada. Catalogue analytique des ou Irair^mi de la langue fraji^aïse au Canada, dressé par James GEODES J^^Ê Adjutor KivAtiD. Québec, Marcotte; Paris, Champion, 1906. Gr. 99 pages. — Celle bibliographie, extraite du Bulletin du parler Jratiçiiis A Canada (w de septembre 190; à aoùl [906), c critique. Les auteurs ne se contenCem pas, souvent dans les bibliographies, d'enregistrer le- pour objet spécial le françaisdu Canada: ils ne se sur les titres, ils ont pris la peine de lire les écri ordre chronologique, et dont les titres bien souvi qu'on y trouvera des renseignements sur la langi oigneuscineni les pages qui concernent l'usage beaucoup de □mme on le fait trop ivres ou articles qui ont int pas réglés simplement qu'ils ont enregistrés en t ne laissent pas supposer cas ils indiquent particularit fraudais canadien. Parfois mênie ils donnent des extraits intéressants. présent tirage à part contient quelques articles de plus que la publicatïoi originale dans le Bulltliti du parler français. François VUlonet Jean de Meun, par L. Thuasmë. Paris, Champion, 1 In-S", 98 pages (Extrait de la Rn'ue des Bibliotlicques, mars-avrit 1906). - Rapprochements très ingénieux entre divers passages du Roman Je la ^ et Villon; observations (incset érui qu'on s'est faite d'Alciblade pendant le moyen âge (p. 20 et suiv.). ] on ne peut pas dire que les rapprochements institués entre les ded auteurs conduisent i des conclusions bien précises. Il est certain que Villon avait lu le Roman de la Rose et peut-être d'autres écrits de Jean de Meun, ^. mais, s'il en eut quelques réminiscences, il a si complètement ttunsforintSi les idées exprimées par son devancier que la preuve d'une imitation posi tivc ne peut Stre fournie. M. Th., qui le reconnaît, et, en beaucoup d^^J cas, admet que les idées communes aux deux auteurs ne sont, en «ominp— ^ que des lieux communs, voit parfois un rapport d'idée et d'cxprei&ion U^K ofi il n'y a rien de tel. Il rapproche le vers du Grand Ttslamenl : Bin iV^0H^| vers moy la pit^ blans, de l'expression ■■ avoir poudreux les talons n pl<^^| d'une fois employée par Jean de Meun, Mais ce rapport est imaginaire, ^^H les deux expressions n'ont pas du tout le même sens. Elles sont bien con^^m nues, et Cotgrave. sous blam et sous pouldreux, les a correcienienl espF^ quées : 0 avoir les pieds poudreu:t u se dit d'un homme, d'un pèlerin [i ■ ^ ex., qui fait de grands voyages il passage cité de J. de Meun ; cf. le Dict. de l'Académie : " arritnr Uifi équipage ■ (cf. Godcfroy, I CHKONÎQUE 1 5 5 Pied Gris, Pied Poudreux). Au contraire, « avoir les pieds blancs » veut dire« passer sans payer », comme c'était le cas des chevaux qui avaient > les quatre pieds blancs, et par extension « avoir permission de tout faire ». « Qui a les quatre pieds blancs peut passer partout », dit un vieux pro- verbe. Coigrave nous dit que la locution « C'est le cheval . aux quatre pieds blancs • s'employait pour désigner un compagnon qui promet beau- coup et n'accomplit aucune de ses promesses. C'est à peu près le sens que donne l'abbé Prompsault et que conteste M. Thuasne. — P. M. J.-M. FttiPPi, Recueils de sentences et diclotis usités en Corse avec traduction et lixùjue, Paris, impr. Bouchy et C>«, 1906. In-120, 36 et 43 pages. — Petit recueil sans prétentions scientifiques. La préface, qui a quelques lignes, nous apprend que l'auteur du recueil a adopté « le langage parlé dans le centre de la Corse ». Mais on ne nous dit pas où les dictons ont été recueillis. Comme plusieurs font mention d'Orezza (pp. 19, 34), d'An- ûsanii, d'Omessa (p. 3 5), et autres localités de l'arr. de Corte, on peut sup- poser que le recueil a été formé dans cette région. En tout cas ce sont bien les formes du dialecte qu'on appelle généralement septentrional, et que les philologues italiens appellent plutôt cismontano, ce qui est une «pression bien mal choisie, car elle n'a de sens que si on connaît le point où l'observateur est placé. C'est au même dialecte qu'appartient le recueil Mattei {Pro^'erbes^ locutions et maximes de la Corse, Paris, 1867), mais "'ïya aucun rapport entre les deux recueils. Celui de M. Filippi parait plus populaire ; ce sont en général de vrais proverbes, dont quelques-uns 'ont connus depuis le moyen ûge, par ex., Tantu Im tantu bali (p. 15), ^ fr. K Tant as, tant vaus et tant te pris » (Le Roux de Lincy, II, 418), ou tJolôre di moitié morta dura fin a aporta, cf. Le Roux de Lincy, I, 222. — La collection formée par M. F. est divisée en quinze sections, mais il m'est "**Possible de deviner à quoi correspondent les sections, qui sont dépour- "Ues de titres. Le classement, quel qu'en soit le principe, a certainement 5 ^P^ré avec peu de soin, car certains dictons figurent en deux sections. '^i : cià chi sorte da nocca casca in senu, sect. III (p. 1 3) reparaît dans la ^^*on VI (p. 18) avec une légère variante, esce au lieu de sorte ; et ce cas Présente plusieurs fois. Le petit lexique, paginé à part, n'est pas inutile, Q y. ^îqu'on puisse désirer mieux. — P. M. ^^d'Esopo. Fabulario portugués médiéval publicado conforme a um manu- ^"^to de seculo xv existente na Bibliotheca palatina de Vienna de Austria ^^ '^ Dr J. Leite de Vasconcellos. Lisboa, imprensa nacional, 1906. ''^ in-80, 168 pages (Extrait de la Rei'ista lusitana, tomes VIII et IX). ^> Ce recueil de fables est traduit de l'Ésope latin connu sous le nom ^ . ^ Anonyme de Nevelet » et qui est attribué à Gautier l'anglais. C'est un -^^^^^oignage de plus sur la diffusion de ce recueil. Le ms. conservé à y^^ ^^ne, est du xvc siècle, et ne paraît avoir jusqu'ici attiré l'attention de ^"^onne, bien que dûment enregistré dans le catalogue imprimé. Un texte ts6 CH HON IQL-E de ce genre ti'auntit pas grande imponancc dnns la littérature fr;iaçat! ma» la liiiémiurc poriiigaise du nio^eii âgt est si pauvre que rîeii de ce qui nouseii est parvenu ae doit firu ii^glîgi.'. M. L. de V. n'exagère pas en disant que ce fablier vient combler une lacune dans la sCrie des ceuvrcs littéraires du Portugal vers la fin du moyen âge. L'édition esl à tous Égards digne d'i^logcs. Les questions de langue umt traitées avec la cornpétencc dont l'auteur a donné la preuve en maints travaux antérieurs (voir Rnmanûi, XXVIII, i6;, iqS ; XXX, 440, etc.) ; les questions d'ordre Uttéraiie sont résolues avec érudition ei critique ; le glossaire très soigné dénote uni- grande connaissance de l'histoire de la langue. En somme cefahuïario pren- dra pbce parmi les textes les mieux édités et les plus commodes à étudier de la vieille littérature portugaise. — P. M. Kotiet iui 1rs manuscrits du « Libtr fiorùhts n Jt Lambert, dnnicitie île Saint- Orner, par L. Delisle. Paris, împ. nat., libr. C. Klineksieck, 1906. In-4°. 21; pilges, avec une planche en pholotypie (Extrait des Nolîcis et Eitrailt des mamwrils, t. XXXVIII). — Le chanoine Liraben.sur ta vie de qui on ne sait rien sinon qu'il jouissait d'une prébende dans l'église de Saini-Omer et qu'il écrivait en 11 30, ne mérite le litre d'écrivain que dans un sens restreint. Son Liber Jtaiîdus n'est niËme pas une compilation : c'est une série d'extraits alignés les uns à I» suite des autres sans aucun ordre Lambenn'y arien mis du sien. Le li\7e n'en est pas moins très iotéa-ssant; D'abord nous a\-OM l'heureuse chance d'en posséder t'originat, probable ment de la main même de I^ambert, ce qui, au point de vue de la paléc: graphie, n'est pas sans intérêt. Puis, si presque tous les extraits sont ti^ d'ouvrages connus, il en est cependant plusieurs — notammcn historiques — qui ne se trouvent pas ailleurs. Enfin le choix morceaux nous fait a. géani est mal choisi pour illustrer le traitement du g Uc/J devant 1 : on sait que gf>i»l se présente en ancien français sous la formel jaiant (en picard gaiaiil) et repose sur une forme du latin vulgaire Où //' pratoniquea été assimilé à l'ii tonique, à savoir : •gag an te. — P. 76, les trois lignes consacrées a iambuca, à propos de la lettre m, :. Je rappelle qu'on a hnprimé u pan, en gothique, un court exin__ Roman de la Rose {Rainanin, VI, 449). II serait intéressant de savoir 'à^ extrait a été publié d'après une des anciennes éditions. 2. Une faute d'impression fait dire à M. S. gigonte au lieu de gigâd CHRONiaUE 159 ceUer purement et simplement. M. S. a fait un étrange quiproquo entre le nom latin du sureau (sambucus ou sabucus)y qui n'a rien à voir ici, et le nom de la selle à chevaucher que l'ancien français appelait samhie et dont les Formuhe An iecavenses offrent précisément, sous la forme samhucay le plus ancien exemple connu. — A. Th. Vn ofmscuUde Robert du Val pa*- Tabbé A. Tougard. Caen, H Delesques, 1906. In-80, 18 p. (Extrait des Mémoires de l'Académie de Caen). — L'opuscule en question est le De corrupti sermonis emetidatiofte LibelîtiSy éditioQ de 1 5 3 1 . M. l'abbé T. y signale entre autres choses quelques mots ou fonnes rares du moyen français : prétérits de la i»^ conjug. en -i7, esplin- gue pour espingle^ Jjeritage au féminin, etc. Il n'a pas cherché à résoudre définitivenient (et c'est regrettable) la question de savoir si ce Robert du Val est bien le même personnage que celui que le fameux cardinal Balue avait chargé de travailler pour sa bibliothèque (dès 1469) et qui écrivit (en 1482) une apologie latine de son protecteur, ou si c'est un neveu homo- I nyme; toutes les vraisemblances, il faut l'avouer, sont en faveur de cette <^ière hypothèse. Il ne faut pas hésiter à admettre qu'il a existé deux personnages distincts ayant porté tous deux ce nom de Robert du Val. — A. Th. ^^P on Médiéval Literature y by W. P. Ker. Londres, Macmillan, 1905. "*^, V111-262 pages. — Réunion de sept articles indépendants les uns des ^Wres et publiés dans différents périodiques de 1893 à 1904. M. K. écrit P^r le grand public et il est rare qu'une note apparaisse au bas des pages ; Partant ses essais se lisent non seulement avec plaisir mais avec profit, ^Jls reflètent directement les œuvres et les auteurs auxquels ils sont ^^*^*acrés. Tous ces articles, sauf le premier, se rattachent à nos études, ^ c'est une touchante pensée que d'y avoir joint la réimpression de la "Oticç nécrologique consacrée à Gaston Paris et publiée dans la Quarte rly '^•iirtt' de juillet 1904. En voici les titres : histoire de la plus ancienne '^^ie anglaise; notes historiques sur les comparaisons de Dante ; Boccacio ; P T^ucer; Gower; Froissart; Gaston Paris. — A. Th. **^^« Crânica General 6 sea Estoria de EspaHa que manda compotier Alfonso el ^^io y se cotitinuaha hajo Sancljo IV en 128^, publicada por Ramôn '''RENDEZ PiDAL. Tomo I. Texto. Madrid, Bailly-Baillière é hijos, 1906. ^^- în-80^ iv-776. — Ce volume, qui forme le tome V de la Nueva Biblio- ^^ de Autores Espanoles, nous donne le texte de la première chronique ?"i«rale d'Espagne, rédigée sous les auspices d'Alphonse le Savant et de ^^^ fils Sanche IV, qu'on ne pouvait lire jusqu'ici que dans les éditions de ï^^ora. 1541, et de Valladolid, 1604, toutes deux très fautives et faites $^^ des manuscrits interpolés. M. Menéndez Pidal, qui depuis bien des années s'est voué à l'étude de l'historiographie espagnole du moyen âge en U^iRuc vulgaire, a réussi à classer les manuscrits de la Chronique générale tft de ses dérivés et à établir un texte correct et sûr de l'ouvrage primitif. Le l60 CHRONIQJUE tome II de la publication contiendra une étude sur les manuscrits qui ont servi à rétablissement du texte, et sur les sources du récit, puis un glos- saire et un index des noms propres. On est heureux dès maintenant de posséder la version authentique, très correctement publiée et imprimée, de ce livre célèbre. — M. -F. G. Paris, Esquisse historique de la littérature française au moyen d^e (depuis les origines jusqu'à la fin du XV^ siècle). Paris, A. Colin, 1907 (paru en novembre 1 906). Pet. in-80, XI-3 1 9 pages. — Ce petit livre, dont nous annon- cions, dans notre avant-dernière chronique (p. 490), la très prochaine publication, ne fait pas double emploi avec la Littérature française au moyen âge (Paris, Hachette), d'abord parce qu'il couvre une période plus étendue, ensuite parce que, pour la partie commune, la rédaction et même la disposition des matières est fort différente. L'exposé, moins détaillé, maii fait a plus grands traits, est plus propre à donner une vue correcte de notre ancienne littérature aux lecteurs qui n'ont point souci des détails. Inutile de dire que cette esquisse, malgré son caractère élémentaire, est riche en idées intéressantes, et prendra place parmi les travaux les plus durables de mon bien regretté ami. — P. M. Le Propriétaire-Gérant, H. CHAMPION, MAÇON, PROTAT FRÈRES, IMPRIMEURS LES CHANSONS DE GESTE ET LES ROUTES D'ITALIE On sait, surtout par les beaux travaux de M. Pio Rajna, que les romans français du cycle carolingien furent importés de bonne heure en Italie, qu'ils s'y répandirent nombreux et qu'ils y formaient au xiii' siècle « une part notable du patri- moine idéal de tous, nobles et vilains » \ On sait aussi que, s'ils y pénétrèrent, ce fut principalement grâce i Taffluence des pèlerins venant de France. « Les jongleurs, écrit M. P. Meyer ■*, accompagnaient volontiers les pèlerins. Ils abondaient dans tous les lieux consacrés : au Puy-Notre- Dame, à Saint-Gilles, à Saint-Jacques de Galice. Ils fréquentaient la voie de Rome et y faisaient de nombreuses stations. C'est par eux que les héros carolingiens et arthuriens devinrent populaires en Italie, dès la première moitié du xu* siècle, et c'est d'Italie, en compensation, qu'ils rapportèrent les notions géographiques plus ou moins exactes qu'ils firent entrer en divers poèmes, par exemple dans Ogier et dans le Courmncment de Lotiis. » Je voudrais rechercher s'ils n'en n'ont pas rapporté en outre des légendes et si plusieurs chansons de geste françaises ne se sont pas formées sur ces routes d'Italie, aux étapes des pèlerins. 1. P. Rajna, Uonomastica italUma e Vepopea airolingia {Ronumui, XVIII, 6> ). 2. De Vexthiusioit de la langue friiui,\iise en Italie pendant le moyen a'i^e {Attt del iongresso internationale di scieni^e sloriche. Roma, 1905. Estratio dal vol. IV, p. 7). 1/-, XXXFl 1 1 I. LE PÈLERINAGE DE ROME Il est inutile de marquer l'ancienneté et la célébrité du pi riiiage au tombeau de saint Pierre'. Dès l'époque carolingien les routes qui y menaient commencent à se couvrir d'hôletlè pour les pèlerins et plusieurs d'entre elles deviendront 1 riches maisons religieuses, du Monte Bardone à Lucques Altopascio, chef d'un ordre d'hospitaliers analogue à celui Saint-Jean de Jérusalem, et ainsi de suite jusqu'à Rome, oi via Cornelia, qui conduisait du Tibre au tombeau de l'apoi était bordée par les scholae peregrinorum autour desquelles groupaient les diverses colonies étrangères : la scfx>hi FraticorX largement dotée par Charlemagiie, ta schola LangobardorunL schola Frisoniim, la schola Saxomim'. Rome était, avec Ccmj telle et Jérusalem, l'un des trois n pèlerinages majeurs ' a m pèlerins qui allaient à Jérusalem tachaient à l'ordinaire dei| coup double et de passer par Rome, à l'aller ou au retour.! xii* et au xiii" siècles, surtout dans les mois d'été', les lid cortèges de « romieux » et de « paumiers « devaient pan couvrir les routes. Dans une de nos chansons de geste >, l& 1. Sur les plus anciens pèlerins francs, voy. Joseph Zcttinger, Die Btri fibcr Bompiigtr aiu Jtm FrunkeiirrUlie bii ^um Jabre Soo. Rome, 19 Sur les pèlerins anglais, voy. Julius Jung dans les Millheihmgtn Jts liutit fur ôsifrrticbischi Gachûbls/orschuag, i, XXV {1904), p. 16. Voyez au) deux précieux mémoires de M. PioRajna : Ptr Ui iSatu dttli Vita nuoii): per usa idlanto (Giontaie stoi-ifo drlla lelleratiira Halùmii. 1. VI, iSfij , p et ViCiscriiione ntpesim dcl nji {Archivio itoiieo Haliaiio. t. XVIU. 2. Sur ces w'w/.ir, voy. ïHisloirt de Rome au moyen ligf ds Gn^OJ (que je citerai, ici et ailleurs, d'après la traduction Italienne, Siori.i i ~ di Rothi iitl medio no, Rome, 1900), I, éjô. M, Ph. Lauer a publié de la Cité Léonine dans son mémoire intitulé Le paime de li Dtitntet SomtrI Its angines df il CiU UmimeiMèUngis Sanhèologitel d'hiiloirtf par rEcoIifroH(aise de Romt, t. XIX, 1899). j. Voy. Du Cange, au mot Peregrinatio. 4. L'itinéraire d'Albert de Stade (voy. ci-après) conseille aux pde voyager surtout au mois d'aoûi, où k- passage des gués est plus facile. j. Ayweii de Kjrhoimt. v. 1990 ss; Les chansons de geste et les routes d Italie 163 e pèlerins i a a grant planté; A Rome vont, a Tapostre ennoré; Anuit seront a Pavie ostelé. » Cest une troupe de soixante messagers magnifiques que lui adressa Aymeri de Narbonne; instinctivement, les voyant si nombreux, le roi les a pris pour des pèlerins. Aussi ces routes, où circulaient pourtant des marchands, des ambassadeurs, des armées, finirent-elles, comme si elles ne servaient qu a des pèlerins, par prendre cqs noms : strata publica P^egKM^torumy via Roviea peregrinorum. Et oes noms encore : strata francigena, via francesca\ si caractéristiques. De même, en Espagne, la route de Saint-Jacques de Galice s'appelle en plusieurs points de son parcours le cantino franct^s- et la porte par où les pèlerins entraient dans Compostelle se nommait Porta francigena, ^s routes françaises d'Italie, nous y chercherons les traces de nos jongleurs de geste. ï • LES PASSAGES DES ALPES. DESCRIPTION DES ROUTES ^s pèlerins entraient en Italie : '** par le Grand Saint-Bernard (Monjeu) et le Val d'Aoste; 2° Ou par la vallée de TArc, le Mont Cenis et la vallée de la ^""'l Riparia; ^° ou par les divers passages des Alpes-Cottiennes et des P^'-AIaritimes (mont Genèvre, col de Tende) et par la rive ^ *^ mer. ^^sque à chacune de ces portes de Tltalie des légendes ^litigiennes sont attachées. \ ^oyez les textes (du commencement du xif siècle, de 1267, de 1391) ^ par M. Rajna {Archivio storico, art. cité, p. 39). 164 J- BÉDIER Les voyageurs qui venaient des parties méridionales, s'ils suivaient la rive de mer (Menton et Vintimille), y pouvaient recueillir, aux îles de Lérins et dans les prieurés continentaux du monastère de Lérins, les légendes qui mêlaient à la vie de saint Honorât et de saint Porchaire Charlemagne et ses douze pairs, et le roi Louis et Guillaume d'Orange, Les comptes Raynoart et Guischart e Bertran, Et Arnaut lo baron et n'Aymon lo marques E Vezian lo duc "... Quant à la route par le Grand-Saint-Bernard, Par les monts de Monjeu ou moult a fort passage', c'est par cette voie, selon les Enfances Ogier S que Charlemagne descend en Lombardie quand il va délivrer Rome des Sarrasins : comme au gué de la Gironde la biche miraculeuse, un cerf blanc lui trace sa voie : De cha Monjeu fu Kalles herbergiés. Il vit le graille et le noif et le giel \ Et le grant roce contremont vers le ciel : « E! Deus, dist Kalles, et car me consilliés De cest passage dont je sui esmaiés, Car je n'i voi ne voie ne sentier Par ou je voise ne puisse repairier. » Deus ania Kalle et si l'avoit mult chier, Si li envoie un message mult fier : Par mi les Loges ■» vient uns cers eslaissics, Blans corne nois, par mi Monjeu se fiert, Ht dist li rois : « Or après, chevalier! Vés le message que Deus a envoie! » François l'entendent, aine ne furent si lié; Après le cerf aquellent lor sentier. Mongieu passa li rois qui France tient. 1. Fù de saint Porchaire, publiée en appendice (p. 193) à la Vida de Softf Hotioraty éd. A.-L. Sardou. 2. Galieti, éd. Edm. Stengel, v. 34. 3. Ogier, éd. Barrois, v. 262. 4. Je crois bien f;ure d'écrire L^^^es par une majuscule. Ce sont sans .ioute CCS Logiae dont nous parle, entre autres, Jacques d'Acqui. LES CHANSONS DE GESTE ET LES ROUTES d'iTALIE 165 Aine n'i perdi serjant ne chevalier, Ne mul ne mule, palefroi ne somier. Huit jors i mist a passer toz entiers. Tôt droit Aûste est Kalles herbergiés, Dusc'a la Cambre alerent li princier. Li rois herberge de la outre Mongis; Grans sunt les os qui le règne ont porpris. Li jogleor ont lor vieles pris, Grant joie mainnent devant le fil Pcpin : Li rois fu liés, si ot beû du vin. Le Mont Saint-Bernard, Aoste et La Cambre, c'est-à-dire Catnera au nord dlvrée entre Settimo et Bardo *, voilà un premier itinéraire bien dessiné. Mais l'entrée principale des pèlerins était par le Mont Cenis et par le val de Suse. Là se dressait sur leur voie l'hôpital du Mont Cenis, dépendance de l'abbaye de la Novalese : nous viendrons bientôt y recueillir des légendes. Tous les chemins mènent à Rome, dit le proverbe; mais ie n aurais garde de conduire le lecteur par tous les chemins. Si les légendes carolingiennes que nous rencontrerons en Italie ^|ix époques anciennes se distribuaient entre toutes sortes de villes et de régions, il serait possible sans doute de relier entre elles et avec Rome, par des tracés ingénieux, ces villes et ces ''^^ons. Mais, si j'ai besoin d'efforts d'ingéniosité en ce sens, ce ^'^ Un indice sûr que ma thèse est fausse ; et ce sera au contraire ^^ indice qu'elle est peut-être juste et que maintes légendes se ^nt en effet formées sous l'influence du pèlerinage de Rome, si "^Us constatons que les légendes carolingiennes viennent se P^^^cer d'elles-mêmes sur la route vraie, non pas sur des chemins "^^ournés, accidentels et qui allongent, ni à quelques lieues à Souche ou à droite de la route, mais sur la chaussée même par ^ Se faisaient normalement les plus grands passages de pèlerins. ^^^T- déterminer en gros la route la plus fréquentée, il suffît de ^^arvîtas Mauriana. , ' • Il a été publié d'abord en fac-similé par Jomard, Les monuments de la I^^^^Phie\ puis, de façon plus satisfaisante, par K. Nftller, Mappae Mundi, ^ ^^^iesten WeltkarUn, III (1895), p. 84 ss. Il n'y a aucune raison d*en ril>\i€r la composition à Mathieu de Paris (voy. à cet égard une note t ^* P- Meyer dans la Rotuania, XIX, 303). La critique de ce texte a été ^ ^excellemment par Ludwig, UnUrsuchung ûher die Reise- tiud Marsclh- ''^^^^^'indigkeit im XII. und XIII. Jahrhundert, Berlin, 1897, p. 122-9. ^- Le Mont du Chat, à l'O. du Lac du Bourget. ^ " -Xiguebelle et Montmélian sont fautivement intervertis dans l'itinérair;* ^-^IfcK^rt de Stade. ^' •« In Castro illo construendo habitus est sanguis equorum et hominutfk ^ '^^rnento. Homo transiens dabat unam libram sanguinis, equus duas. » ^t \jne de ces maies costumes qu'ont souvent à détruire les chevaliers de la ^^>>\q ronde. i68 J. BÉDIER San-Michel. S. Michel (en Maurienne). 36 Fumeaus. Termenion. Terminum, pour ce que ci le val de Mauriene. termine 30 Laiid (Lanslebourg). L'ospital en pé du mont. 10 Mons Sînisius. Mont Cenis ke passe ki va en Lum- • bardie. Secutia. Suse. ,'9 Avilian (Avigliana). Avellane. * • 30 Turirig. Torins, la prime cité de Lunbardie. 20 Salugri (Saluggia). Lavur (Livomo). VercelUs (Verceil). Verzeus. Morters (Mortara). 70 30 Papia. Pavie. 30 Placentia. Plesence. 4S Bur san Domin. Burg saint Domin '. 38 Parma. Parme. 22 Regium (Reggio). Rege. 27 Mutina. Modene. 23 Bolonta. Boloinne la Grosse. 38 Casiellum s. Pétri. Emula (Imola). Ymole. 32 Feance (Faenza). Faencc. 15 Furlin (Forli). Furlins. 15 San Martinen strate. . Meldola. Civitella. Balneum s. Mariae (Bagno). Bain Nostre Dame. 42 Subean (Subbiano). Aretium (Arezzo). Areze. 40 Chasteliun (Castiglione Flo- rentino). Ursage (Ossaîa). Castiglione (sur le lac de Tra- simène). Orbete. Mons Flascun (Monte Fiasco ne). Viterbium. Biterbî. 130 I . L'itinéraire dit de Mathieu de Paris met entre Borgo san Donnîno Parme Creinune^ par erreur. LES CHANSONS DE GESTE ET LES ROUTES D ITALIE 169 Sutriuini. Sutre. 20 CastdlumS. Pétri. Roin^i^. Roma, terminus itineris multorum 4s et laborum... Les deux itinéraires concordent, comrqe on voit. L'itinéraire de Mathieu de Paris suppose qu'on voyage à cheval : les étapes ne dépassent pas ce qu'un cavalier peut faire en un jour; celui d'Albert de Stade est plus précis, parce qu'il suppose un voyageur moins pressé. Arrêtons-nous sur cette route aux étapes où nous rencontre- rons des légendes. 2. MONTMÉLIAN L'itinéraire d'Albert de Stade porte : « Mon Milian. In hoc casteUo dicitur Carolus captivaius, » D'autre part, Jacques d'Acqui * raconte, sans doute d'après une chanson de geste française, une captivité de Charlemagne dans un château sarrasin. L'empereur a été fait prisonnier tandis qu'il chassait dans une forêt; il s'est fait passer pour un simple fauconnier et les Sarrasins ne l'ont point reconnu. Maïs les douze pairs, avertis, se déguisent en moines, portant des armes sous leurs frocs, traversent de nuit la forêt, parviennent grâce à leur costume jusqu'aux portes du château, s'en emparent et délivrent leur seigneur. Or, ce château, Jacques d'Acqui l'appelle Castellum Montis Miliantis. Il le place, il est vrai, dans une toute autre région, et c'est, comme on verra, près de Tortone. Il est vraisemblable qu'Albert de Stade et 3 ^^^^es d'Acqui connaissaient un même récit de la captivité ^e ^^îirlemagne à Montmélian. Était-ce, dans un poème que ^o^^ supposons, Montmélian en Savoie ? Ce qui est sûr, c'est qti^ ^^ pèlerins du xiii* siècle le croyaient. 3. SAINT-JEAN ET SAINT-MICHEL DE MAURIENNE C'est dans les vaux de Maurienne, selon la chanson de Roland, qUC, sur l'ordre de Dieu, Roland ceignit pour la première fois pxjrandal : j. Chfonicon ymaginis ttititidi, dans les Monumeiita historiae {hUriaty Scrip- ^fffCi. t- ni, col. 1 505-6. J. BEDIER 2)i6 « E! Dureadol. cum ic5 e clere e blanche! Cuntre solcill si reluis et reflambcsl Caries esteit es vais de Moriane, Quani Deus del fiel li mandat par sun angle Qu'il le dunasi a un cunie caiaigne; Dune la me ceinât li gentili reis, li magnes,- > La Karlamagnussaga ajoute que c'était quand l'empereur al en Italie rétablir la paix entre les Romains et les Lombards 4. l'hospice du mont cenis et l'abbaye de la mo\'alese Du lac du Mont Cenis sort un torrent, k Cinischia, qui descend vers la Doire. Sur un mamelon de la montagne qui forme vers le Nord-Ouest la vallée de ce torrent, à six kilo mètres en amont de Suse, s'élevait le monastère de la Novalesc, Il avait été fondé en 726, sous le vocable de saint Pierre, ] un riche Franc, nommé Abbon. Les rois carolingiens le prot6; gèrent; Charlemagne notamment, par un acte de 789. Charle- magne, qui passa par là en 773, lors de son expédition c les Lombards, et qui entretint des relations amicales avec l'abbi Trodoin, a pu y séjourner, plusieurs fois peut-être. Au comme» cernent du x'' siècle, les Sarrasins ayant envahi le Piémont, le] moines de la Novalese s'enfuirent à Turin; soutenus par \ marquis Adalbert et par ses successeurs, ils fondèrent vers 92J un monastère à Brème en Lomelline, au confluent de la f et du Pô; puis, après l'expulsion des Sarrasins, ils reprire^ possession de la Novalese, la restaurèrent vers i'an mil, sans abandonner Brème, et un même abbé régissait les deuxL monastères. Parmi leurs possessions, les moines de Brème ec de la Novalese comptaient l'hospice du Mont Cenis. I. Ce qui indique que Mprùmi désigne bion ici la Miurienne. L'eupre: H vais de Moriane u ne permei guère d'ailleurs d'en douter. difficulté est que Mûrirai (Maiirlgeiiiiii dans Grégoire de Tours. ,Wtiiri«ti plus lard) ne devrait pas, selon l'usage du poèie du Rolmul, figui nance dans une laisse en â.^. Mois Oatin tt Lorrain, où la Mauriennc (Savn csi certainement désignée, a Us v.ils df Moriane (1, 7J), et de même pira df Rouisillm : la vais de Muuriaiia (ras. de Paris, v. 1661). H résulte di que de bonne heure Maurigetma était devenji Mauriana. • LES CHANSONS DE GESTE ET LES ROUTES d'iTALIE lyi Entre 814 et 825, Louis le Pieux l'avait construit auprès du lac du Mont Cenis, en exécution d'un vœu : il y avait établi une église sous le vocable de Notre Dame et lavait richement doté au profit des pèlerins et des pauvres du Christ \ Il l'avait donné aux moines de la Novalese; par un acte du 14 février 825, Lothaire I le leur reprit, leur donnant une autre église en échange *. Mais ils ne furent guère satisfaits de cette compen- sation, et ils s'efforcèrent par la suite de recouvrer la précieuse « domus tlemosinaria ». La lutte qu'ils soutinrent, à coups de do- cuments falsifiés, trouva son épilogue dans des actes de ï202 et de 1207, qui ^^^ confirmèrent dans cette possession. Il est pro- bable que, à l'époque qui nous intéresse, aux xi* et xii' siècles, ils occupaient l'hospice ^ Soit par l'exploitation de cet hospice, soit par leurs possessions le long de la publica strata ^, c'est donc eux qui avaient la haute main sur les passages de pèlerins. L'histoire de leur monastère est retracée dans une chronique riche en légendes et ancienne : le Chronicon Novaliciense a été compK>sé au xi* siècle, dans la seconde partie du xi* siècle probablement, et. par un seul auteur*. Pa.rmi toutes les fables qu'il accumula, il en est deux qui intéressent l'histoire des fictions épiques : la légende de Waltharius et celle de Charlemagne conquérant la Lombardie. ^' Cics quelques renseignements sont extraits de la préface mise par * • °^tlimann au Chronicon Noz'aliciense (Mon. Germ. hist.y SS.^ t. VII), et * préface au bel ouvrage de M. Carlo CipoUa, Monumenta Novaliciensia "«/«or-fl Istiiuto storico italiano. fonti per la sioria iVItalia, Rome, 2 vol., 1898 -^» * J r ^^ ^t 1901. * *--'acte est p«rdu, mais il est résumé dans un diplôme de Lothaire I du ^"*"i€r825 (CipoUa, t. I, p. 71 et p. 7^). . ^"^oyez Cipolla, t. I, préface, p. xv, et t. II, au Glossaire, sous Domus ^ipolla, t. I, p. 263. Q. ' ^'est Topinion du plus récent des quatre éditeurs du Chronicon, M. C. Be u Muratori fixait la composition de Tœuvre à 1050 environ. Selon , ^ann, le II* livre a été écrit avant 1027, le reste après 1050. M. Rajna ^^ <îije la chronique a été écrite, à plusieurs reprises, dans la première ^*é du xie siècle. Voyez, pour la discussion de ces diverses opinions, ^ï^Ua, t. II, p. 45 ss. 172 ). BÈDIER Au temps où écrivait le chroniqueur, on vénérait à la ï valese, comme un héros et presque comme un saint, un c Waltharius. On montrait, aux environs, une colonne de a qu'il avait brisée en la frappant Jeux fois de îon couteau ; c ctait la Percussûi ou la hriia t-ValllMiii ' ; tel le /v/row de sar- laigrtf, fendu par Roland, que l'on montrait à Roncevaux. On montrait aussi, aux abords du monastère, in summitat clijusdain rupis, le sépulcre que Waltharius avait taillé de < propres mains pour îui-ménie et pour son petit-fils Rataiilu! Pendant l'invasion des Sarrasins, le souvenir s'était perdu t lieu où il avait creusé cette tombe ; par bonheur, à ce que 1 choniqueur prétend, une vieille femme de Suse, oommÂI Petronilla, %ée de près de deux cents ans, avait aidé à ï retrouver : o J'ai eu souvent entre les mains, dit-il, les oss ments de ces héros b ; et il raconte l'histoire d'une dame qui ayant emporté chez elle des fragments de leurs reliques, Icf dut de conjurer un incendie ^ Qui était ce Waltharius ? On possède, comme on sait, ; le titre de WaJlliarius, un poème' composé sans doute en 9îC par Ekkeharl I, moine de Saint-Gall : et c'est, on l'admet généra , lemcnt. la transposition en beau latin d'école d'un ancien poènv _ germanique, qui remontait, pour le fond, au v siècle, et qir^ appartenait à l'épopée des Goths^. Le personnage vénéré à ■ Novalesc n'est autre que le héros Je ce poème, Waltharitz^ d'Aquitaine, Waltharius manu forlis, l'otage d'Attila et l'ai d'Hildegund, et, pour que nul n'en ignorât, notre chroniqi a inséré dans son œuvre de longs extraits du poème lat Pourquoi ? Que vient faire à la Novalese ce héros de " ■germanique? Le chroniqueur le fait vivre sous Attila*, 1. Ed. Opolla. p. IJ5. î. Ed. Cipolla, p. 1S6-7. j. Publié par Jacob Grimm et A. S^hmdler (Gùitingen, iS}8), Viklor Schcffd tt .Mfred HolJcr (Stuttgart, 1874), etc. 4, Vov. Il- Crririi/ri'ij Jtr s'rintitmdifn PhîMagït hgg. «» H* l«iid.. 1901. p. 81 ss. j. /frW. 6. Selon le Chroniavt Nm-alûiensf (éd. Cîpolta. p. 106), k Novalesc. fondé par une chrétienne. Priscîlla, parente de Néron, dtWuié par les Vandales, puis pur Attila. LES CHANSONS DE GESTE ET LES ROUTES D ITALIE I73 dans le poème latin, et en même temps, par le plus singulier anachronisme, sous le roi des Lombards Desiderius, en soite que les critiques doutent si la chonique de la Novalese raconte les actes d*un seul ou de deux Waltharius. Quoi qu'il en soit, nous trouvons ici, on ne sait par quelle fortune, annexé au monastère de la Novalese un personnage célèbre dans la poésie germanique, et je ne puis m'empêcher de penser que les clercs qui venaient en Italie, comme Albert de Stade, des parties ^l'Allemagne, devaient se réjouir, au passage du Mont Cenis, de retrouver à la Novalese ce personnage familier et de saluer sa tombe. Or le chroniqueur raconte que son Waltharius, après une ^ie héroïque et belliqueuse, a cherché un monastère où se retirer : '' raconte sa conversion, et, chose singulière, le moiiiage de ce ^éros d'origine germanique ressemble à s'y méprendre au Moniage ^illauniCy au Moniage Ogier, Comment Waltharius éprouve les Moines de la Novalese en faisant dans leur église sonner son '^^ton muni de sonnettes *, — l'apologue du jardin symbolique î^ il cultive *, — comment il retrouve et reprend son vieux destrier, — comment il combat des brigands et défend contre ^^x ses famulaires \ — comment il lutte par surcroît contre d^ Sarrasins qui ont envahi la région^, etc., toutes ces "istoires qui nous sont racontées de Guillaume d'Orange, ^oine d'Aniane, ou d'Ogier, moine de Saint-Faron de Meaux, le sont aussi de Waltharius, moine de la Novalese. Quelle explication en donner? Selon M. Pio Rajna^, c'est que des jong^l^urs français ont porté à la Novalese leurs chansons de ^^te^- Selon M. Ph.-A. Beckcr^, c'est qu'une collection d'his- forjetrtes cléricales a circulé au x"" siècle en France et en Italie, ^ appliquant en des cloîtres divers à des héros divers, sans qu'il ^o/îv'i^nne de supposer que les moines de la Novalese aient ^onr^ x^ j^5 poèmes français. Les deux thèses ont été défendues ^* -^^. Cipolla, p. 136. ^' -^V>/(/., p. 137. l- -fèid., p. 151-5. A' ^"radunt atitem nonnulli qiiod tribus vicibus cum paganis super ir ruent ibus juigrt^-t'ivr//, atquf, victorUim ex iîlis capienSy ignomhiiose ab arvis expulerit. cii mouachorum se sont trans- formés en scènes de cliansons de geste et nous devrons recon- naître â quel point l'humour des moines et l'esprit des jongleurs se ressemblaient; ou bien, comme le veut M, Rajna, des chansons de geste françaises avaient, dès le début du xr siècle, passé les Alpes et le chroniqueur de la Novalese les exploitait. Un autre héros partage avec Waitharius d'Aquitaine l'hon- neur d'être célébré par la chronique de la Novalese, et c'est Charlemagne, Comme on montrait aux environs de l'abbaj'e la tombe de Waitharius, on y montrait aussi la tombe de Berthe, femme de Charlemagne. (Il est à peine besoin de dire que Charlemagne n's pas eu de femme qui soit morte h, ni qui se soit appelé-i: Berthe). Il était interdit aux femmes de pénétrer dans le mona^ tère, et, sur la route qui y menait, une croix marquait K limite qu'elles ne pouvaient dépasser'. Tout auprès de cet»- croix, il y avait une chapelle de Notre-Dame (aujourd'hui ^ sainte Marie- Madeleine) ' et une maison où l'on hébergeait 1^ pèlerines. Or, dit notre chronique, Charlemagne, quand - venait en Italie, avait coutume de séjourner à l'abbaye de fi Novalese. Il y était venu une fois avec Berthe. Celle-ci, tour- mentée du désir de pénétrer dans le monastère, profita dt ce que Charles était un jour aux matines avec les moines, et, déguisée, franchit la limite prescrite aux femmes. Venue aux portes de l'oratoire de Saint-Pierre, elle tomba morte. Charles lit reporter son corps à l'église Notre-Dame, auprès de ta t . Les fondements lie c . Cipclla, t. II. p. ii6;cf.. LES CHANSONS DE GESTE ET LES ROUTES d'iTALIE I75 qu'elle n'aurait jamais dû dépasser et l'y ensevelit à grand honneur. Puis il quitta le monastère après l'avoir comblé de riches présents '. Le chroniqueur nous rapporte de Charlemagne une seconde histoire, intéressante parce qu'elle nous enseigne ses procédés d'historien : Après la mort de Pépin, écrit-il, Charles son fils régna. Les Sarrasins envaHîrent son territoire et le dévastèrent. Aussitôt Charles envoya des ambas- sadeurs au roi Liutprand, lui demandant de venir à son secours en Gaule avec les Lombards. Les Francs unis aux Lombards expulsèrent les Sarrasins. Peu après mourut le glorieux roi Liutprand et à sa place Désîer devint roi. La femme de Désier s'appelait Anza '. Ce récit est un emprunt à Paul Diacre (^Historia Longob., lib. VI» cap. 52, 53, 57). Mais, dans Paul Diacre, ce n'est pas Charle- magne qui mande Liutprand, c'est Charles Martel. En ajoutant au texte de Paul Diacre les mots « après la mort de Pépin », le 'Chroniqueur de la Novalese a transformé Charles Martel en Charlemagne. De plus, il fait succéder directement Désier à Liutprand, supprimant deux rois intermédiaires, Hiltprand et Aistolphe, que lui fournissait Paul Diacre 5. Cette légèreté est constante chez notre auteur. Il utilise pour ^ récits des sources historiques; mais il les traite avec la plus "bre fantaisie. Que cette remarque nous serve pour apprécier ^3in tenant le récit qu'il nous donne de la conquête de la Lom- bardie par Charlemagne. Avant de rapporter ce récit, il est utile de résumer en quelques phrases la marche réelle des événements. Entre tant de sources "^storiques auxquelles je pourrais m'adresser pour rappeler les *?/^^lcjues faits dont j'ai présentement besoin, je choisis de pré- '^'"ericela Fita Hadriani^, On verra bientôt à quelles fins. '• ^zd. Cipolla, p. 13 1-2. 2- -^û/.,p. 170. î* ï^emarque faite d'abord par Bethmann (p. 98, n. 48 de Téd. des Mon. ^''*** - hist.) et développée par M. J. Roman, De la valeur historique de la chrof^t^uede la Nwalaise {Bulletin de la Société d'études des Hautes- Alpes, XV, 1^9^ > 1. 1, p. 48). A- Liber pontifiMlis, éd. de l'abbé Duchesne, 1. 1 (1886), p. 488. 176 J. BÉDIER En 772, le pape Adrien I. ayant rompu avec le roi des Lom- bards Désier, appelle Cbarlenia^ne à son aide. — Charlemagne francliit le mont Cenis (septembre 773). — Mais les Lombards ont dressé dans le val de Suse d'imposants ouvrages de défense, qui arrêtent les Francs. Charlemagne, après avoir négocié long- temps avec Désier, réussit à passer. Abandonnant leurs fortifi- cations, Désier et Adelcbis son fils battent en retraite, — Désier s'enferme dans Pavic, Adelcbis dans Vérone. — Charlemagne investit Pavie, et, y laissant le gros de son armée, il va avec quelques troupes mettre le siège devant Vérone, qui lui ouvre ses portes; Adelcbis s'enfuit à Constantinople. — Charlemagne revient devant Pavie ; mais, laissant encore une fois son armée qui tient le siège, il part pour Rome où le pape le couronne roi des Lombards (j-é avril 774). — I! retourne k Pavie, qui tombe en son pouvoir (en juin). Désier est fait prisonnier. Voici, maintenant, la version, enrichie de maintes légendes, du chroniqueur de la Novalese : Au temps dï Vihbi Frodoin ', le Seigneur toui-puissani daigna avenir par une vision Charles, roi des Francs, qu'il eilt à gagner l'Iialie le plus nipiJiS munt possible pour k réduire en son pouvoir. I! convoque aussiiûi les ndiions voisines, rassemble une arniL-e nombreuse et se met en route. II franchît \es Alpes par le mont Genèvre ', détruit, chemin faisant, la lour d'un brigand, nommé Ebrard, et pariient à la Novalese. H y séjourne longuement, hébergé par l'opulent monastère. Cependiuii, Désier, â la nouvelle de son approche, avait, sur le conseil de ses hommes, dressé dans laus les passages par où on pctti pénétrer de France en Italie de» mu(s de pierre ci de chaux qui reliaient les monts entre eu». On voit encore aujourd'hui les fondements de ces murs, qui allaient du mont Pirchirïano i Chiavric. Les Francs ne pouvaient trouver aucun passage, et cependant il leur arrivait tous les jours de nouvelles troupes, le plus souvent un millier d'hommes, parfois deux raille. Ils assiégeaient les Lombards, qui leur résistaient du haut de leurs fortifications. Désiet avait un fils, nommé .il/iisiis. lequel fut br.vve et vigoureux dés l'enfance. Il iivait l'usage, en temps de guerre, de porter. I 1 I 1. CipoUa, p. 172 ss. Je ne me fais pas faute, dans re.itrail qui suit, de résumer le texte. 2. Par le Mont-Cenis dans la réalité. La chronique, qui s'embrouille ici, donne sur le Moits Gtminiis des reiiseigjienienls géographiques ou archéolo~ giques dom deux sont inexacts (voy. les notes de M. Cipolla). LES CHANSONS DE GESTE ET LES ROUTES D ITALIE I77 *tant à cheval, un bâton de fer et d'en assommer ses ennemis. Jour et nuit, il observait les Francs, et, quand il les voyait se reposer, s*élançant soudaine- ^'^cm avec les siens, il les frappait à droite et à gauche et en faisait un grand ^^niage. Les choses duraient ainsi depuis plusieurs jours, quand un jongleur, *-ombard de nation, vint vers Charles et chanta devant ses hommes, en jouant ^* la rote, une chanson par lui composée (cantituiculam a se compositam ^^^ndo,.. cantavit). Cette chanson signifiait ceci : Quod dabitur viro premium Qui Karolum perduxerit in Italiae regnum, Per quae quoque itinera Nulla erit contra se hasta levata, Neque dypeum repercussum, Nec aliquod recipietur ex suis dampnum ? . .^^ mots étant arrivés aux oreilles de Charles, il l'appela le jongleur et Pïï)niit, s'il lui indiquait une route, de lui donner, après la victoire, tout 9u'iJ lui demanderait. 1^ '^^ ordonne à son armée de se tenir prête à se mettre en roule dès le ^^ixain. Alors Tabbé de la Novalese envoie deux de ses moines prier Char- ^^^^gn^ à un repas qu'il lui offre, à lui et à toutes ses troupes. Le roi s'étonne, ^^^ftant Vtcû^* li fil comme il avait dit, puis, descendant de la montagne, il parcourait \es ^^8cs et les champs, demandant à chacun : « As-tu entendu le son de la titJtï*P^^» Et, si on lui répondait : oui, il frappait celui qui le lui avait |.èpofîrtaraet vers Pavîe. La encore nous trouverons des légendes laiives il Désier et à la conquête de la Lombardie par Charle- *gne; mais là plus nettement qu'à la Novalese, il apparaîtra • elles sont d'origine livresque; nous l'avons supposé d la ■^'alese, sans pouvoir le prouver ; !à il sera possible de le prou- '( ce qui sera pour donner plus d'apparence à notre explication la chronique de la Novalese. Et ce qui nous intéresse bien t encore, là, nous verrons des légendes, fondées sur des textes «hroriques latines, se mêler par surcroit à des récits de ch.in- s de geste, soîl qu'elles s'inspirent de ces récits français, ■ qu'elles les aient suscités. Joseph Bédier. (if suivre.) • Ibjni, l. /.; CipolU, p. 190, i u- 3n ■ J D'UN FRAGMENT DE POÈME BIBLIQUE COMPOSÉ EN ANGLETERRE Le ms. Harl. 3775 (Musée britannique) est un recueil de^ fragments très divers réunis sous une même reliure. Il n'es'^ pas utile d'en donner une description détaillée, qui exigerait beaucoup d'espace ut n'apprendrait rien de bien nouveau, n ^ les éléments s'en trouvent épars en diverses publications. G^ recueil, en effet, a été plus d'une fois consulté et utilisé, depur^ qu'il fut, pour la première fois, analysé dans le Catalogue de F j Bibliothèque harlélenne (t. III, p. 6o-6i), bien que le morcea^q que je vais faire connaître n'ait, jusqu'à ce jour, attiré t'attcr^ tien de personne. Avant d'aborder l'étude de ce niorcea,^ j'indiquerai sommairement les pièces françaises que conticf^a notre manuscrit, 1 Fol. I . Le poème en sixain; sur la vie de saint Thomas de CaniorWry, d on poiséde en outre au moins cinq manuscrits '. Fol. 1 4, ro ei vo. A la suiw de ce poème. In chanson française S'onqms » luxiii par dure dfptirlie. Cette piice est notée '. Ces deux morceaux sont en écriture de forme (ce que les Anglais x\v(«JU<=. rmande) de la seconde moitié du xut* siècle. Ibid. Vient ensuite, en écriture cursive du XIV sîéclc, une poé&ie pîeuic 1 Jhesu, que lumer es et jour, De nuit descoveres lenebrour, QjJe de lumere es clartei. . . édition de la Clironique Jtt iM ,). Cf. Hisl. Un. de la Ftù^ t. Publié par Fr, Michel i la suit. de NorHhindie par Benoit (III. 46: XXXIII, Î77, î, N» I iï6 de la Bibliograplnt de M. G. Ra)-naud, n'est p.is indiqué. » EXTRAITS d'un TRAGMENT DE POÈME BIBLIQUE 185 Ex, au bas du Icuillet en marge, les deux prcniierK vers du iraitt!' Je Gau- r tl( ffibbyswonh ; Femme q'approche son temps D'enfTaunier monstre sens, etc. Fol, iî-j6. Fragment du poème de Guy de IVarwick; voir Rontania. XXXV, 69. Fol. 140-149. Le fragment de poème biblique qui est l'objet de la présente notice. Fol. 178 v°. Sur celle page qui est la dernière du recueil, ont Été écrits, i la suite de la Fortria de GeolTroi de Vinsauf, un certain nombre de proverbes français, ac«mpagn&, comme en d'autres manuscrits, de traductions latines Ml veri hnamèttes '.Je les publierai en une autre occasion. Etudions maintenani le fragment biblique qui occupe les I ff. 1 40 à 149. Ces dix feuillets sont répartis emre deux cahiers I l'un et l'autre incomplets, puisqu'ils n'ont chacun que cinq feuillets. Le premier cahier est formé des ff. 140 à 144, le centre étant entre les fî. 142 et 143; c'est donc le dernier feuillet du cahier qui manque. Le second cahier est formé des ff- 14) à 149, le centre étant entre les ff. 146 et 147, d'où il suit que le premier feuillet du cahier manque. On voit donc qu'il y a une lacune de deux feuillets, soit environ 440 vers, entre •*s ff. 144 et 145, Les feuillets ont été reliés en désordre. L Ordre selon lequel ils doivent se lire est celui-ci : 147, 148, '49. 140, 141, 142, 14Î, 144 (lacune), 145, 146. t-*écriture est une cursivc anglaise que l'on peut rapporter "J milieu environ du xiv^ siècle. Les pages sont à deux colonnes, ''ont chacune contient à peu près 5 s vers, soit 220 par feuillet, ^^ totalité 2200 vers. Ce nombre toutefois doit être diminué «e cjutlques unités parce qu'il faut tenir compte des rubriques ^^t occupent ordinairement une ligne. Il faut ajouter que les marges supérieures et inférieures ont été rognées au point que " K>reinier vers de certaines colonnes et le dernier de certaines lUCfes tst entamé et p.irfois entièrement coupé. La hauteur ïctiaelledes feuillets est 243 mill. sur 182 de largeur. Le poème auquel appartient ce fnigment est d'ailleurs inconnu. Il nous est par suite impossible d'en apprécier l'éten- ui^. qui devait être considérable. Ce qui en reste ne corres- ivre 1 poaJ qu'à une faible partie de la Genèse (chap. xxiu et encore manque-t-il deux feufllets. Il est certain que poème commençait avec le début de ce livre de k Bible, mi où s'arrètait-il ? Je suppose qu'il devait se continuer au jusqu'à la fin du Pentateuque, en abrégeant les parties m narratives. Peut-être aussi comprenait-il tout l'Ancien ~" ment. La traduction est fort libre : elle paraphrase le texte qui' n'a pas toujours été bien compris. Mais l'auieur a mis à profit d'autres sources. Ainsi il cite saint Jérôme (§ I, 64), et le n livre des histoires u (§ I, 4), c'est-à-dire VHistoria scolaslica de Pierre le Mangeur. Ailleurs (§ III) il introduit assez maladroiteini un conte qu'il aura pris directement dans la Disciplina chricali de Pierre Alphonse, ou, de seconde main, dans quelque recm " , dist Abraham, i> qenel facici; Jeo enspcir en Dcus qi mclisi vencr Hors de b terre de ma nativité Od mev ad parlé, mev mes ad |urei-. Promis m'ad ci-ste terr e I a mi ■>n lignapi: K'il volidoncr : « lur parage. Jeo sui bien cenevn E Depuis dluer 11 volt tun angcie odt ^^■H Bien te frat csplaiUB| ^^1 ^^^1 ^^1 ^^^1 192 p. MEYER 125 « Mes si la fenme n*i volt vener « Tui quit serrez del jurer « Cuntre Deux z home, saunz chalenger. » Dunt prist luy serjaunt dis mules chargiez De le biens sun seignur avant alez ; 1 30 En Mesopanic (sûr) Sirie, une très bêle cité, A la cité Nachor, Carram apellée. Joseph dist grant temps avoit z labur Celé veage faire pur sun seignur Car en cel païs en yvern est 135 La voye muk parfunde, dunt plus lent est. De ewe ad defaunte cum en estee En larinz laruns sunt gent qe unt tué. Luy serf vint od ses mules près une fossé Pur luy reposer ; mult fu 'travaillé, 140 Ce fu hure de jour en le vcspcrèe. Pucclles i vindrent hors de la cité Pur ewe espucher ; e wus luy serjaunt Començat de prier le sire Deux puissaunt : « Ayde Deu, mi sire, en ce bosoigne grant, 145 « Jeo sui tut desconu a ces qe vei vcnaunt. « Jeo vei pucelles vener ; signe me donez « Si mi sire femme avra de tuz ces adès ; « Ccle qe je dirrai : Beivere me donez, « E saunz escundist die : Asez avTez 1 50 « Vus z vostrc aniail quant qe vus voilez, « C'est la pucellc qe as apparailiez « Pur le tîz mon seignur Ksaac clamez. » II Voici un autre morceau contenant une bonne panie de l'his- toire dlsaac et de ses fils Jacob et Esaù. Le récit de la ruse concertée entre Rébecca et Jacob pour tromper Isaac est pré- senté d'une façon assez originale. L'auteur se rend compte de i U L*idcniihcation avec Carran ^Harcn) n'est pas dans la Bible. L'auteur a dû la prendre d.ins Thistoricn Joscphc cité au v. 152. — 152-7, Josèphe, .-/n/. Jts Ittifs^ 1. xvi. 1. — 127 Corr. Et h iX>ù{Es Urri^?) larun sunt que ^^f*!t i>ii/ tur? — I so iîw.îi; pour ^îm^iU. arnuUfy troupeau. De même II, 10. EXTRAITS DUN FRAGMENT DE POEME BIBLIQ.UE I93 ce qu'il y a d'odieux dans cette ruse et fait ce qu'il peut pour Idécharger Jacob. La scène entre celui-ci et sa mère est curieuse. 1 y a là un dialogue (vv. 113 et suiv.) qu'on dirait emprunté à quelque ancien mystère. En ce temps vint a luy roy de Geraréc, (/". 1^9 <0 Abymelech, od sun amy Ocozat nomé, E de la pees parler z de amesté, Amender le trespas qe fist sa mesnée. 5 Les enfaunz Ysaac [i] vindrent le juor U furent assemblé luy troi grant seignur, En haut diseient : « Ewe avum truvée. » Ysaac la fosse apella Bersabée, C*est une fosse de ewe habundaunt 10 Pur amail enbeverer la fosse pleisaunt. Ysaac dist au roi : « Merveile ai grant « Q.e tu vens a un home de ren amaunt. » Luy roi respunt : « Nus savum Deux est od toy, « Tu as ce que vols saunz nulle effrei. 15 « Tun père avaunt sa mort mult m*ad amé ; « Covenaunt fist entre nus de bone amesté, « Pur luy z pur soenz, ne sai se vols tener; « Nus sumus tut prest ; en nus ne deit pecchier. » Dunt dist Ysaac : « Di mei le covenaunt 20 « Qe mon père feseit en sun vivaunt 1-42 ^ Gen. XXVI, 26-3^. L'ordre du texte est bouleversé dans la version qui, de plus, développe longuement le dialogue d*Abimelech et d*Isaac. — Void le texte : [26] Ad quem locum cum venissent de Geraris Abimelech et Ochozath amicus iUius et Phicol dux militum, [27] locutus est eis Isaac : « Quid venis- tis ad me, hominem quem odistis et expulistis a vobis? » [28] Qui respon- denint : « Vidimus tecum esse Dominum , et idcirco nos diximus : « Sit juranientum inter ilos et ineamus fœdus, [29] ut non facias nobis quidquam mali, sicut et nos nihil tuorum attigimus, nec fecimus quod te laederet, sed cum pace dîmisimus auctum benedictione I>omini. » [30] Fecit ergo eis con- vivium, et, post cibum et potum, [31] surgentes manc juraverunt sibi mutuo, dimîsîtqae eos Isaac pacifîce in locum suum. [32] Ecce autem venerunt in ipso die servi Isaac annuntiantes ei de puteo quem fodcrant, atque dicentes : €c Invenimus aquam ». [33] Unde appellavit eum Abundantiani, et nomcn urbi impositum est Bersabee usque in prassentem dieni. Le développement des vers 27-32 est tiré du verset 15. JbMMM, XXXFI 13 i l 194 P- MEYER « £ luy roi, q'il ne volt nus gucrroier, « Mal parler ne oier, ens volt il saufner (sic), — Enns tiele covenaunt luy avum fest « Pur nus z nos heirs ja enfreynt n'est. 25 — Jo l'otrei », fcst Ysaac, « puis qe vus voiliez, « Le domage qe fest avez si ke Tamendez. — Deux 1 qucles damages? » respunt luy roy. « Q^ ta gent unt fest as mienz z a moy ; « Les fosses qe mon père fîst sun vivaunt 30 « Partoens sunt estupés e petite e granz. « A mun dreit demandant il me unt deveé, • Me gent batu z mult mal démenée. » (/. 140) Luy roi respunt : « Ne savoi de ce nul rien ; « Desque ore le trespas amenderum très bien. 35 « Quant que vus clamez pur toen le pemez. » Ysaac z luy roi sunt entrebaisez ; Fest fu amesté pur tuz jours tener Entre le partiez avaunt lur departer. Ysaac ad le roi la nuit coreié 40 E tute sa mesné joie en unt menée. Après concorde feste z le solail levée Luy roy od sa gent revint a Geraré. Incidence dunt play vint. En ce temps Phoronen fiz Mathi, Mobes (sic) sun cumpaignun, ambduy roi, 45 Primer[cm]ent en Grèce, leys i unt donec, Juges a juger sunt ordeiné. Lu certeyn as jugemenz forum apelè, 43-60 Cette incidence est tirée de ÏHistoria scholastica^ ch. Lxx (Migne, Pair, ht,, CXCVIII, 11 12): Eo tempore Phoroncus fîlius Inachi et Niobes primus Gnecix leges dédit et sub judice causas agi instituit, locumque judici destinatum a nomine suo forum appellavit. Soror sua Isis in iEgyptum navigavit, et quosdam apices litterarum tradidit .Egyptiis ; de agricultura etiani multa docuit eos. Unde, cum lo diceretur, Isis ab eis dicta est, quod in lingua eorum « terra » sonat ; et ob hoc, post mortem, in numéro deorum in JEgypio recepta est. Filius etiam Phoronei, qui Apis dictus est, eodem tem- pore in iEg}ptum navigavit, quem quidem virum Isidis fuisse tradunt, et similiter ab iEg^^piiis deificatus est, et Serapis nominatus. 43-4 Les noms propres sont faciles à corriger, mais roi à la fin du v. 44 ? — 47 Corr. Jor \Ju\apelé ? EXTRAITS d'un FRAGMENT DE POEME BIBLIQUE I95 Au primer juge tel noun fu donee. La soer Foren Ysis en Egipte menée 50 A la gent de Egipte celc ad baillé En escrit la manere terre semer, Plusures autres choses dunt il unt saver. Après ce vint ci qe elc morte fu, E pur deusesce de cels est tenu. 5 5 Luy fiz Phoronen Apis ap)elé, Par la mer en Egipte a celé hure alee. De acune de gent c'est lur opiniun Qe la femme Yside Apis out barun, E après qe Apis estoit mort 60 Pur deux fu honuré ; ce fu tort. En luyvere de Exode uncore vus avez Qe Apis en Egipte [fu] cum Deux honurcz. De les femmes Esaû. Qpant de quaraunte anz fu Esaû, Femmes prist de la terre u il né fu : 65 Judith z Balsamath il sunt apelee, Le[s] filles de granz sires, cuntre la volunté De son père & sa mère pur ceo coruscée. Il furent od lur fiz nient paee ; Ysaac ne voleit mie sun fiz coruscer, 70 Mes il sufFri faire sun voiler. De la benesçun Jacob, En ce temps fu bon secle ; nus trovum. Quant vint a la fin, qe mureit chescun hom, A lur enfauns poe[ie]nt doner beneîsçun E a els diviser lur possessiun ; 75 Si le fist Ysaac qi fu fleble hom : Doner volt Esaû sa benesçun, Mes Jacob luy tolli par seducciun. Vels home fu Ysaac, longement vesquist ; Il ne pout ala (sic), cocha en sun list ; 5 i Contresens. — 54 Lire deuesce (déesse) ? — 60 Corr. deu. — 63-70 = Gen. XXVI, 54-5, mais le traducteur a paraphrasé le texte qui est obscur, espérant le rendre plus clair. — 65 Corr. eîes sunt ? — 66 Le texte donne le nom du père de chacune d*elles, sans dire que c'étaient de grands seigneurs. — 71-7 Ces sept premiers vers sont une sorte d'introduction due au traduc- teur. — 78-88 = Gen. XXVII, 1-4. — 79 Corr. aler. 196 p. MEYER 80 Taunt out yesqui la veuwe luy feblist Quant home ne put oie tuz est en despit» Poy u nient a vie, ce truve escrit. A luy apelad Esaû, mult swef luy dist : « Ça ven, beals ûz ; od toy voil parler ; 8$ «... a ma fin, ne te voil celer. « Je sai bien, beals fîz, tu sez bercer ; (f, 140 b) « Jeo desîr de cheveril la char manger ; « Ma benesçun avras, ne te voil vender. « Mi enfaunt Esaû, tu es bon archier, 90 « Venesun m*as doné sovent a manger. « Bien m*as servi, bien le sez faire. Dunt luy frère parlerunt : « Nus sumus leale gent ; « Venus sumus pur achaier, sire, de vus fument. » Joseph disi : < Est autrement ; vus estez lamin ; ■ N'en pas cum voiliez nus vus atachum. . . Paul Meyer. ETUDE SUR LA CHRONOLOGIE DES POÉSIES D'AUZIAS MARCH '. h me propose de rechercher dans quel ordre ont été corn- Pesées les cent vingt-huit poésies qui nous restent d'Auzias ^rch, et jusqu'à quel point la chronologie de ses œuvres peut Dous dévoiler quelques traits de sa vie et nous faire pénétrer P'Us avant dans son intimité. Cette tentative offre une double utilité. Elle nous permettra, ^' ^Ue réussit, d'adopter, dans notre nouvelle édition, le clas- ^'ïïent chronologique dont l'avantage serait de nous faire connaître les différentes époques du talent d'Auzias March et ^^volution de ses idées. D'autre part, il sera plus facile de découvrir, dans ces pièces ainsi rangées, suivant leur ordre de ^^niposition, certains renseignements biographiques, historiques ou autres, qui, non seulement confirmeraient ce classement lui- °^ême et prouveraient son authenticité, mais encore contri- ''Ueraient à donner à l'œuvre un caractère plus personnel. I Examinons, d'abord, l'œuvre elle-même dans son ensemble. 1^1^ se présente à nous dans un ordre différent, suivant que 1 oî^ considère les éditions publiées à partir du xvr siècle ou les l* ^ principales conclusions de ce travail ont été exposées dans une corf^'ence publique, à VAteneti de Barcelone, le i6 octobre 1906, à l'occa- jiot^ du premier congrès de la Langue Catalane. 204 PAcàs manuscrits les plus complets et les meilleurs qui nous en si restés '. Dans les premiers, le cîassemeni s'efforce d'être logït et est fondit sur !a nature des sujets traités. Dans les secon il paraît être plutôt chronologique, si bien que, par une bi reuse fortune, si notre hypothèse est vraie, les efforts retrouver l'ordre de succession des pièces seraient grandei facilités et abrégés. Or, il est aisé de reconnaître, quand on compare les i scrits et les éditions, que l'ordre suivi dans le texte imprii dû non à l'auteur, mais uniquement aux éditeurs. En IÎ39 ', le valencien Baltasar de Romani avait à peu respecté l'ordre dans lequel sont rangées les pièces dan! anciens manuscrits et s'était contenté de diviser les spécii dont il publiait le texte catalan et la traduction castillane quatre parties : Canlica de Amor, Cantica Mural, CantU Muerte, et Canlica Spiritual. Chacune de ces rubriques coi naît plusieurs capiudos, c'est-à-dire plusieurs chansons ou mentsde chansons. En 1541, le prêtre Père de Vilasalo met, pour la pro fois, en tête d'une copie manuscrite ', exècutéeà la demi de Folch de Cardona, amiral de Naples, la pièce Qui no a de mos dictais no cur, par laquelle s'ouvrent maintenant les éditions, et suit, pour le reste de l'œuvre, l'ordre des scrits plus anciens. D'ailleurs, dans une seconde copient fait l'année suivante, il remet la première pièce i sa place; mitive. Ce n'est qu'en 1 543 î que l'éditeur barcelonais, Caries Al 1 . Lus poésies d'A. M. nous ont été conservées dans treize niss. Cisf lions en oni été publiées au xvi' siècle ei trois au xix'. 1. Las obras dit fammissiiiio \ phihsoja y potla mossen Osias Marco Uali \ ciano ilt nacion Catalan \ tradu^idat par don Ballasar \ de Ri dittididai en quairo canikas : a a sabtr : \ Canlica de Amor \ Cantica Câtîca de Mutrir \ y Canlica Spiritual — Valeiicia. ]«an Naitarro. MDXX in-fol. î. BîH. nat. de Paris, csp. n" 479. 4. Cheiienlum. Bib. de sir Thomas PJiillips, ms. n° 962). 5. Lts ohres \ de mes \ srn | Av \ sias | Mnirh \ ah fna deriara \ marges \ de algvns \ vocables | sciirs, BiiiteloHo, Catln amoms MDXLIII, in-4". CHRONOLOGIE DES POESIES D AUKIAS MAKCH 20Î ros, adopte le classement actuellement connu et assigne défi- niiivcmcm le premier rang à la chanson Qui no es Irisl. Quant i h division lies poésies, elle ne comprend plus quatre càntkas, comme chez Romani, mais trois séries à'obrcs ; Obres de amors, Obtti lie ttiDrt et Ohres inorals. En I Î46, l'auteur d'un autre manuscrit ', Hyeronîm Figueres, simplifie encore davantage et ne conserve que la distinction en Obra iamoT cl Obres inorals, et s'éloigne encore plus du classe- ment primitif en suivant l'ordre alphabétique. Enfin, en 1555' et 1560', la division de Romani est réta- blie dans son principe, mais les Chansons de Mort sont placées à la lin après l'unique Chanson Spirituelle Puys que sens lu, et le titre courant de canlos, pour la première, et celui de canls, pour b seconde, se substituent à càntkas. Quant à l'ordre des pèca, il est, pour chaque rubrique, à peu près entièrement «I([uï sur celui de l'édition priiueps de 1543, sauf en ce qui ■^onarne les esparças que l'on a groupées après les Chansons tTAmour et fait suivre de la demande à Na Tecla et de la 'i'ponse à Mossen Fenollar, ainsi que des poésies de ces corres- pondants d'A. March auxquels il faut ajouter Rodrigo DieK. Enfin, en 1864, Fr. Pelayo Briz*, en 1884, Fr. Fayos Antonj- ■, et, en 1888, Ant. Bulbena' ont replacé les Chan- Wns de Mon après les chansons d'amour et réuni, après clia- t-'iine de ces trois rubriques {Cants d'Amor, Canls de MorI et '-"nts Morals), leurs estranips respectifs. Pour tout le reste, la ^position est la même que dans les éditions de 1 5 5 5 et i j 60. 'ous ne croyons pas qu'il soit possible de faire coïncider Bibl. nat. de Madrid, ms. n" 5695. iai obroi àel poêla nio \ ifn Ausim March, lorregidin .It hs triora q \ *•• 1 ViiUadoUd, Sébastian Marlitir^. iSî5, in-S". tjis cbta étl faUros aniiUtr, y rUgaiilisiim poe \ la Ausias March : ara '*^mtnl ab motta diîi \ gicia reuisles y or | Jeikidts, y dt moUs cils \ aiimi- • Barctiona. Claudi Bornât, 1 ;6o, iii-S». ■Muiiat March. Obias dt aqaut pMla ptdilîcadas.....per Franuich Pelayo - Barctiona. 1864, ia-S". Ofrrai del foeta vakncid Aiaias March pablkadas... per Fraueesch Fayos "»»> Barcelvtiii. 1884, in-S". ijtchrn del vairrot eavaUer y tltgarttisù'ii poêla Aui\ai Maich [... il dis- * *it yAabmi Bulbe'Ui]. Bumlona. i888. in-iî. 306 A. avec le groupenienl par genres ou par matières la suite dm pièces, telle que nous l'ont transmise les manuscrits. Il noL faut donc sacrifier l'un des deux systèmes à l'autre, comir l'ont reconnu tous les éditeurs depuis 154}- La classification par ordre de matières, en trois ou quatre pa lies, qui a été adoptée par Caries Amoros et par ses successeur offre l'inconvénient d'être incomplète et trop étroite. Sat doute, on- peut distinguer, d'une part, les Chansons d'Amoaj 1 qui comprennent, d'une manière générale, toutes celles qui on pour devise Plena île seny ou Lif oitie caiU, et. li'autre parr^ des Chansons de Mort où il déplore le irépas de son amie. Cetre-^ division a l'avantage de rappeler celle de Pétrarque en Cub^wi/ iti vita et en Can^p'" '" morte dt MaJoiina Ijtura, et il n'est pas impossible, malgré le petit nombre de Chansons de Mon com- posées par notre auteur, qu'il ait songé à imiter sur ce point le Cauimiere du poète italien. L'idée de Romani est donc ingé- nieuse et bonne à retenir. De même, il y a des pièces plus par- ticulièrement consacrées à des sujets moraux, phîlosopliiques ou même religieux. Mais il en est d'autres qui ne rentrent dans aucune de ces catégories. Est-îl possible, par exemple, de pla- cer dans les Chansons d'Amour, comme l'ont fait tous les édi- teurs, la pièce Vos qui salvu de la lortral eostuiii, qui est un uial- dit où il accable des pires injures une certaine Na Monhoy ou Mmhohi, que, par une singulière inadvertance, on a confondue avec la Thérèse dont il célèbre tes perfections dans une autre de ses pièces ? Où classer encore les demandas et la respMi., XXXVl |. 2IO A. PAGÈsH moment oCi le souvenir de sa captivité était encore très vif sur toutes les cotes catalanes de h Méditerranée depuis longtemps en relations avec la Chypre, Ij pièce Palmr nom sent que Sobresîaus me vença, qui est la 72' dans les manuscrits, tandis que les éditeurs la mettent au 119' rang, semble avoir été écrite beaucoup plus tard. Elle a été considérée par Milà ' comme un éloge d'Alphonse V d'Aragon, Quoique rien n'y désigne le roi, d'une manière absolument certaine, l'opinion de Milà est assez vraisemblable, et, si l'on tient compte de la place qu'occupe cène pièce dans les manu- scrits, nous pouvons lui assigner une date et mieux comprend'e alors les allusions qu'elle renferme. En prenant, en etFel, pour points de repère les pièces que nous examinerons plus loin, nous sommes amenés à croire que ces vers où, pour la premièrf fois, Aunias chante les mérites de son roi, ont été écrits vers 1443 . C'est le moment où Alphonse V, qui vient de s'emparer de Naples (i" juin 1442), est célébré en Italie et en Espagne, au point qu'A. March ne craint pas de tomber dans l'excès, Loant aqudl qui totes leiigues loen. et déclare même que les païens l'auraient, de son vivant, adoré comme un dieu : Ed temps d' idcus Il ajoute que. pour punir les princes {gratis s^nyors), qui, mépris de ses commandements, détiennent par ruse et lyrad nisent les grands et petits royaumes. Dieu a inspiré au ju! c_^st-à-dire au roi, le plus sage et le plus courageux des homineq l'ambition de s'emparer de l'empire du monde : H^i Jai vi>!cr al jusiifïcai home Qii'l'ii brcu ospây haja la MonarchÏJ. L'universiouteiiiîer retentit du bruîtdesesexploîts, et, poj les glorifier, il n'y a qu'un trop petit nombre de poètes. 1 I . Rtsrnyti hisldrica y crilica ilfis imikl» potloi cataltini, dans les Jochs fl dt Barnhim àii 1865. p. ii2. — MiU ne dit pas sur quelles raisons il s J. Rublù y Ors {Ausi.n March yju épvta, p, }6) « M. Basclga {Cancionenm Ztirago^a, p. jjij n'oni fail qui* reprinJuire son opinion. CHRONOLOGIE DES POÉSIES d'aUZIAS MARCH ^TI Il est vrai que, dans la tornaday notre auteur, se rappelant pcut-erre les difficultés auxquelles s'est heurté le roi dans son entreprise et les échecs qu'il a subis, notamment à Ponza, prend soin J*affirmer qu'on ne doit pas les lui imputer : Aquells afTers, que no son en Tarbitre, Colpa no y eau, si venen per contrari. To\is CCS traits semblent bien ne se rapporter qu'au roi d'Ara- gon et de Naples, Alphonse le Magnanime, qui, nous le savons, était très avide de louanges et dont A. March, comme tous les poètes du temps, a voulu faire l'apothéose. P\us incontestables sont les allusions à des événements ou à des personnages connus, que nous fournissent quelques poésies delà seconde partie de l'œuvre. Dans un long poème sur l'honneur et la vanité de la gloire, qui commence par le vers Qui de per si ne per Deu virtuis usa, et occupe le 104* rang dans les manuscrits et le 122*= dans les éditions, le poète, parlant du monde, où les audacieux prennent les premières places, s'écrie : No y es raho Tordenador al seurc Ne y seur'algu, si espéra bon orde ; No contrafa la taula de Peruça : Orde no y es, mas error sempiterna. î^'i les éditeurs, ni les traducteurs ne nous expliquent ce qu est cette table de Pérouse dont le désordre est comparé par A- March à celui qui règne dans le monde. Dans son vocabu- laire ', Juan de Resa prouve qu'il ne comprend pas cette allu- sion à la taula de Peruça, lorsqu'il dit qu'elle est une « tabla bien ordenada en la ciudad de Perosa en Italia ». Après des recherches assez longues, sur lesquelles il est inu- tile d'insister, j'ai reconnu que par taula de Peruça, Auzias entend les neuf tables de bronze, plus communément désignées sous le nom de« Tables Eugubines », parce qu'elles ont été découvertes près de Pérouse, i Gubbio (en latin Eugubiutn), Ces tables, qui contiennent des prescriptions rituelles, des chants et des I. A la fin de Tédition de Valladolid 1555. — Juan de Resa était chapelain de Philippe II. prières en dialecte ombrien, avaient été considérées i comme indéciiiffrablcs, et de )à la comparaison d'A. Mardi qui n'y a vu ou savait qu'on n'y voyait de son temps qu'un cliaos de signes incompréhensibles. Or, It savant livre de M. Michel Bréal nous apprend ' que ces tables ont été exhumées en 1444, puis acquises par la ville de Gubbio le 25 août 1456, a sous le pon- tificat de Calixte III », ajoute l'acte de vente qu'on a retrouvé^ dans les archives municipales. Cette allusion nous autorise à croire que la pièce Qui de j si a été composée un peu après 1444, et, si elle n'établit [ qu'A. Mardi aie vu par lui-même les Tables Eugubines, elle laiss tout au moins à penser qu'il était au courant de ce qui se passaRJ en Italie, où les humanistes avaient été surpris par le mélange " d'ombrien et de latin qu'offraient les inscriptions de Gubbio. C'est à une date un peu postérieure que doit se placer la pièce 107 des manuscrits et 100 des éditions : O quant es foUquî temm lo format cas ! Elle est iidressée, comme l'avait remarqué, le prt mier, M. Mild yFontanals', à Antoni Tallander, plus connifl sous le nom de Mossen Borra, « le maître des bouffons >i. L'a dreça, qui termine la pièce dans les manuscrits, ne laisse aucui doute sur ce point. Le poète, développant l'idée que La Fontaine exprimera plui tard dans ce vers célèbre : Lepluï semblable aus nions meurt le plus à r raille Mossen Borra, vieux et malade, d'avoir peur de mourir et lui montre que la mort, simple séparation de l'esprit d'avec le corps, n'a rien de redoutable pour celui qui croit à l'immortalité- de l'âme. Prenant enfin plus vivement à panie le spirituel 1 mordant bouffon, il termine par cette plaisanterie : Antoine, mon ami. voire chair esi déjà du fumier, et, sans la goutte, v avez l'esprii bon. Si vous n'y prenez garJe, vous resierei déchatnii ', pour garder sa fraidieur. l'esprii brûle le corps. 1. Us TabUs Eugiibints (26' fascicule de la Bîb. de l'Éc. des Hm Études), 1876. Cf. i'introduciion, et p. joç. ï. Ri-senya,^. i^j. — C'esi à ton que M. M. Baselga y Ramirez, d édiiion du CafKtontro catalan de la Univenidad Jt Zaraxoja, la consid^ comme inédite. Seule, Vfiidrefa a été négligée par les éditeurs. ). A. M. fait allusioti A l'esprit trop vi(a trop caustique du boulîan d I CHRONOLOGIE DES POÉSIES d'aUZIAS MARCH 213 Toni, amieh, vostra carti es ja fem, E, sens Ugot', havcu bon espuril. Si no y p«nsau, resiareu escarnit. Que, per set fresch. lo cors l'esperii iireni. On peut conjecturer, sans trop de hardiesse, que cette pièce aitéécrite peudetempsavant la mortde Mossen Borra, puisque le poère nous le représenta, non seulement goutteux, mais encore ayant perdu n quatre de ses sens o, et qu'il lui dît, non uns bnaulilé, probablement pour mieux imiter les boutades du icrriHe railleur : Puvs es forçai qu'tn moli breu temps morreu ! Or nous savons, par l'intéressant article publié par D. Fr. de Bofarull y Sans, dans les Monorias de la Real Academia ik Biie- nas luiras ', que Mossen Borra est mort, à Naples, le i6 juillet '446. La pièce 107 peut donc être datée avec une quasi certi- tude et se trouve bien placée dans les manuscrits. Il semble qu'on puisse dater aussi approximativement la poé- sie qui suit dans les manuscrits, et qui, dans les éditions, porte le a' t 18, Elle débute par le vers Nom clam d'aigu qitcn tiion mal })ezja colpa, et paraît avoir été dédiée au roi Alphonse V d'Aragon, si l'on en croit Vendre^a : Vos, Mon Senyor, h Vis apeiits mais a vo' Mostran a molts, quiu saben c nou Sil pasiionai ha la raho saucera I Cet ^loge de Mon Stnyor (A. March n'emploie cette expres- sion qvi*une autre fois en s'adressant sûrement au roi) se rap- porte très probablement à Alphonse, et la passion qui, suivant Ve çoète, ne troublait pas sa raison, est, sans doute, celle qu'il tpfoU'''ait pour la belle Lucrèce d'Alagno. On sait qu'il s'est I phC^ V d'Aragon ei lui en montre les dangers. Il joue sur le sen.s du mot ^f^ariil qui lîgnilie * bafoué, ridicule », mais fait penser aussi à « décharné « ^^t « icorché ». I, Triiiartai aut^rafiis i intditas âi Antonio TatknJtr, Mosstn Borra... y ^/^iK" dccummtps deuvnmdos reiativos al vtismo ptnonajt (Memorias de la fl, Aai. de Bucnas Letns de Barcelona, 189}). épris d'elle en 1448 et qu'il a combié de ses libéralités la familli de Lucrèce dès 1449 '. C'est avec plus de précision qu'une date peut être assignée la pièce 122 des mss. et 86 des éditions Mon bon senyar^piii que parlar en [irosa. Elle est adressée encore au roi Alphonse de Naples et à maîtresse. Mais, cette fois, l'allusion est parfaitement évidente Écoutez plutôt comment s'exprime le poète : Mon bonsenyor, puys que parlar en prosa Nom va! 11b vos, ptr haver un faJco, Rn riins ho Jich, sens por quem digau \ Toislos deliis dd cors hc ja perdui. E no atench ios propis U'esperh, Ë no si:ni iiioh de l'animal délit ; Se, mas no sent dcU de moral virtut Tôt mon délit resta sol en caçar ; Per queus suplidi, dels horaensvos Faut me siau donador, escayga io donar. Que d'à Si, per ma sort, no pusch tant acabar, Complauri; voll a ma complexio E fer me ion, quera lunv tant i 1. G. Filangieri, Niunî Jnnii'iriiti iiitomo 1 di Lucrcxia •t'Alagno (Arcliivio Siorico Napolel 2. Nous avions depuis longtemps rapporté au lorsque, dans une élude de J. M. Quadrado sur n Ausi pour la première fois en i8^[ parla Rtx'istix de Madrid et réimprimée o par îc Musep lialrar, nous avons lu les lignes suivantes qui conUrmaîeni notn attribution r No ptudt dudaiit qiie Ausias viajast mucho en iri mocrdad, acoiii[ia- iiando rn sus Miœsas ispfdkhna à Alfonso f, rf qairn parect va dirigUo el canio XCl. C'est â propos de la pièce Mo» bon stnyor qtic Qtiadrado s'cxprim ainsi, p. i]i, et, uti peu plus loin, p. 201, il ajoute ; En uiio Jt sut ù canlos, el que dijinios cretr dirigido al rey Alfonso V.pîde un tjalcan d n lefior para dîslrturse dtl iimor, al que retiuncia, cou el nlrueiido y agilacion À ca^a. — Qjjadrado avait donc deviné que le « Mon bon senyon n'était autre qu'Alphonse V, mais son opinion était encore bien hësiianK,S il ne parait pas avoir vu qu'il y est aussi question de Lucrèce d'Alagno. Saiisfahent vostres senys e raho, Vo h suplidi queus suplich dul fako, E ïiu (str3, jam veig ab ell iia^ani. Ainsi, ce n"es: pas en Espagne, en dei^ù du Phare de Valence, mais par delà les mers, à Naples, qu'il trouvera la femme par- faite, capable d'aimer d'un amour purement întelleccuel, et cette femme qui a captivé un grand roi et qu'il supplie d'inter- venir auprès de lui, pour en obtenir le f.mcon ' qu'il désire» n'est autre que Lucrèce d'Alagno. Auzias March se révèle ici sous deux aspects nouveaux, nous apparaît, d'abord, comme un grand chasseur. Ceux qui- ont lu ses poésies n'en seront point surpris, s'ils se rappelienc les descriptions de scènes de chasse et les allusions aux mœurs des animaux qu'on y rencontre. La chasse était, d'ailleurs, IÇ; seul exercice qui ne parût pas aux nobles indigne d'être cultivé, car il représentait pour eux une image affaiblie de la guerre. On a même soutenu que les premiers croisés emmenèrent avec eui en Terre Sainte leurs meutes, leurs piqueurs et leurs faucon^ niers ^ Notre poète avait une raison de plus pour adresser au rot un telle requête : c'est qu'il avait été son grand fauconnier, comti cela résulte de documents encore inédits'. Dès 1426, un p« 1 . Celait un présent royal à cetie époque. D. A. Gimene/ Soler, dans u article des Memorias de la R. Acad. de Biienas Lttras (1901), p. i}4, s D. Jaime de Aragon, publie une lettn; du J fév. 1408 par laquelle le r Martin annonce â son beau-frère l'envoi d'un faucon dont il lui £ cadeau, n Per ço com sabem que prenets plaer m caçar traitietem vos per feel cambrer nosire «n P. de Ravanura.... un fako grîfaut ab que cadets [i amorde nos. i> — Riccin(Ar(bivio stor. Nap., /oc. cit.) signale de n achats et dons de faucons et de chiens eflectués par !e roi .\lphonse de Na.pla j. Chanoine-Davranches, Le droit de cliatse, tes origints el sa nature. Sou( Lecerf, 189s, in-8», p. ij- ;. " Item, lodit dia (ij Octobre /Jlô) doni a mossen Ausias Mirch, falai ner major de casa del senyor Rey, e, per ell, a Narcis Curça del seu oUid per les despeses que li convendra fer, anani de manament del dit senyor d Valencia a Barcelona per ponar falconsdel dit senyor, del quai cobri albara 1 CHRONOLOGIE DES POESIES D ADZIAS MARCH iprès i : de Beniarjo et autres s avoir été pour\'U de la seigneurie i liein, en raison des services militaires rendus au roi en Sardaigne et dans l'île des Gergues (Kerkeiiah), il dirige, à Valence, un office royal de fauconnerie, lait dresser des faucons qu'il envoie L'nsuiie i Naples, le plus souvent par Barcelone, et achète des chevaux pour les chasses du roi. Il semble qu'il exerçait encore les mêmes fonctions en 1444, puisque, d'après une lettre récem- luent publiée par M. J, Pijoan, dans la Revista de BîbUografia Mla/iwa, VI,42, ie roi fait payer 550 sous royaux de Valence pour deux faucons et un chien de chasse apportés de Valence à Kapies par te fauconnier Adam Lopez et qu'avait dressés Auzîas March : los quah lo amat nostre, mosscn Ausias March, cavalier, tn dia passais havla afaytats per obs e servey nostre. Cetie poésie adressée au roi nous invite, en outre, â classer désormais Auzias March parmi les nombreux poÈtes qui ont • célèbre, non seulement les vertus d'Alphonse le Magnanime, miisencore et surtout celles de sa maîtresse. Chose curieuse, a>tc Perc Torroella et les auteurs du Cancionero de Sluniga, Juan de Tapia, Juan de Andujar et Carvajal, il exalte en elle la pureté des mœurs. Est-ce seulement pour plaire au roi qu'ils sont unanimes à ne' voir entre Lucrèce et lui que des relations purement platoniques — ou ajoutaient-ils foi sur ce point il la rumeur publique qui attribuait à Lucrèce, suivant les mémoires ou les correspondances du temps ', ces paroles pudiques : « Si le roi voulait me faire violence, je n'imiterais pasLucréce, femme de Tarquin Collatin, qui, après avoir reconnu sa faute, se donna la mort, je préviendrais par la mort la faute même ?» Ce qui t (Archives génér.ilcs du Rovaume de Valence. Mestrc Racional : Sisena crdiila il Jehan dit Poho). — On irouve, dans ce registre et dans les suivants, d'auircs ffientions analogues, de 1416 i 142S. Nous publierons bientAt ces documents fue nous devons à l'amabiliié duo érudii valenden, le D' J . Rodrigo Pencgis. jouions que, dans l'inventaire des biens d'A. March (Rcmtwia, XVll, 200}, Dd lit, A l'art. 64 : Iltm hun caxontl (ira tenir scHpiura, tn lo qtial bauia arrêta dt Jatami. I. G. Filangieri, (. c, p. 98. Ce propos a été rapporté par le pape Pie II (Edc3& Silvius Piccolomini) dans ses Commtnlaria, Rome, i6;4. — Pour expliquer l'attîlude de Lucrèce, Hncas Stlvius Piccolomini dit ailleurs: Pitriqat aitirm arbiltattiur, li ami'ux Alfoiist morertUir, banc reginam Juluram, ae prep- terta unttri intulam (Vit. Fred. III), 2lS A. PAGES est certain, c'est que la chasteté, légendaire ou affection réciproque, enflamma l'imagination d'Auzîas March et de ses contemporains, toujours à la recherche de l'amour idéal chanté par les poètes. Cette croyance, très répandue à cette époque, à la possibilité d'un amour absolument pur de tout déi"" sensuel, rend parfaitement vraisemblable le sujet, mis à la scèi par M. Maurice Maeterlink, dans sa Moniia l'anna. Le général florentin Prinzivalle respecte la belle Monna Vanna, bien qu'ils éprouvent l'un pour l'autre, depuis leur enfance, le plus pro- fond amour et que, pour sauver Pise, elle vienne, te soir, sous sa tente, s'offrir à lui, seule et nue, suivant les conditions qu'il a posées lui-même. Ces deux héros triomphent de leur passion, et Monna Vanna sort intacte de la tente de Prinzivalle, traî- nant même après elle en captif le redoutable ennemi de Pise. Ce dénoùment a paru étrange à quelques critiques ' : les plato- nisants du xv siècle avaient plus de confiance dans les vertus du K fin amour ». Un autre éloge, adressé par Auzias March à la chaste Lucn appelle aussi toute notre attention. Le poète dit " qu'elle méril qu'un saint révoque son projet », D'un sain mereix proposit revocai. J'estime qu'il ne s'agit là que du Saint-Père, le pape Calixte III, de qui Lucrèce disait qu'il lui voulait beaucoup de bien, « ch'amme vole forte bene », et qui, le i^ octobre l^jy, reçut, en grande solennité, Lucrèce d'Alagno. Si l'on les récits qui nous restent de l'entretien qu'ils eurent ', Lucri aurait demandé non seulement que le pape consentit au di du roi et de sa femme, Marie de Castille, afin de pouvoir é] ser son royal amant, mais encore, et c'est peut-être à cei seconde démarche qu'Auzias fait allusion, qu'il pardonnât Sigismond Malatcsta, seigneur de Rimini, coupable de certMi méfaits '. ttej lato- :rtus_ 1 1. Voir la chronique dramatii^ue Je M. Emile Faguei, Drhils du 16 nui 1901. 3. G. Filiingierî, l.c, d'après Luis dt Rosa. Voir, pour touie cette entiwue, 3. A. March n'est pas le seul po£te contemporain qui ail mi^ntionnë ente mémorable visite de U maîtresse du roi au pape Calixi<;, Le Cûncïonero 4t CHRONOLOGIE DES POÉSIES d'aUZIAS MARCH 219 La pièce Mon bon senyoty qui est une des dernières dans les manuscrits, semble donc avoir été composée entre le 1 3 octobre 1457 et le 27 juin 1458, date de la mort du roi Alphonse. Motre conclusion est d'ailleurs confirmée par Taveu que fait le poète de son grand âge. Tots los délits del cors he ja perdut, disait-il tout à l'heure. Il insiste davantage, dans une autre rédac- tion de la même pièce que présente un manuscrit et qui n'en est probablement que la première ébauche : Ja la edat a mi no*s cominal. Sere jutjat de tots per galant vell, Y a dpnes plau l'hom quant es jovcnccll ! Totes son carn y en carn es lur cabal : Tant quant a ço recaptels donare ; Dels membres so bc proporcionat, Mas es lo mal que Tull tinch ja ruât. Y en lur esguart vell me reputare ! Ot^ voit que le « vieux galant » prétendait encore être vert- galaï^"^ et qu'il fait de sa personne un portrait qui n'a rien de ^fOp ^ ^plaisant. h ^3 fin de sa vie se rapportent aussi les trois pièces qui ter- ^Vo^^t quelques manuscrits et qui sont adressées, Tune à Johan ^o^^no, encore simple « studiant » et écuyer le 3 mars 1459, ^u moment de la mort d*Auzias March *, l'autre à la « senyora -jJaT^eda », nièce du pape CalixtelII, qui a occupé le trône ponti- fical de 145 5 à 1458, la troisième à Mossen FenoUar % qui n'avait ^niète plus de vingt-cinq ans à la mort d'Auzias. Il convient de StuTiiga^ p. 356, nous a conservé un curieux onzain» écrit par Carvajal, sur l'ordre même du roi et pendant l'absence de Lucrèce, por mandiido del sennor rfVyfablamio en propia persomiy sienJo mal contenta de amor, mientra madama Ijicrecia fuè d Roma. Le roi se plaint de n'avoir pour récompense de son amour « qu'une noire cheminée », iina negra cljeminea! Ce trait corrobore à merveille la date ordinairement assignée à Tentrevue et prouve bien qu'elle n'a rien d'imaginaire. 1. Ratnania, XVII, 195 et 203. 2. V'^oir la biographie de ce poète dans l'Introduction aux Trohes en laljors Je la Verge Maria^ réimprimées par F. Marti Grajales, Valencia, 1894. remarquer avec quelle vénération ses interlocuteurs le traitent dans les vers qu'ils échangent avec lui, tant à cause de son âge que de la grande autorité de son nom et de son talent. « Mon mestre v senyor », l'appelle johan Moreno; a sou de tots lo mes entes», lui déclare Na Tecla. la nièce du Saint-Père; " vos, magnifich, que sou molt avisât », s'écrie enfin Mosstn Fenollar. Ces hommages confirment les appréciations élogieuses du marquis de Santillane et attestent qu'il jouissait d'une grande réputation parmi ses contemporains et ses compatriotes. C. — Je n'énumérerai pas la série des pièces où nous trou- vons une troisième catégorie de renseignements susceptibles de nous aider à constituer la chronologie des poésies d'A. March. Ce sont celles où il parle de sa vieillesse ou des approches de la mort. Elles sont toutes placées à la fin des inanuscrits, et c'est un nouveau témoignage en faveur de notre classement. Nous avons signalé plus haut l'allusion qu'il fait à ses infirmités dans la poésie Mon hn setiyor. La plus généralement connue est celle qui commence par le vers Cobn'r no pusch la dohr qiiim lunnenla (n" 112 des mss. ; lO) des éditions), où on lit ces deux vers sou- vent cités, pour démontrer l'origine valencienne du poète : I il La VL-Uedal ] V'alencians m: vo fasïa obra n mais, dans maintes autres pièces qui précèdent de très peu qui suivent celle-là, et jusque dnns les deux longs poèmes publiés par M. J. Masso Torrents et par lesquels se termi manuscrit de Madrid ', il se plaint, sur un r\-ihme qui rappelle le . ensenhantenls de l'ancienne littérature provençale, de sa vieil- lesse et des tristesses qui en sont la suite inévitable. III J .n il La revue que nous venons de faire a porté, ce me sembleJ quelques fruits. Si le nombre des poésies d'Auzias March, doon la date peut être fixée d'une manière certaine, est encore limitéJ en revanche, il est permis, en s'aidant de ces indications et du] I . Mamiscrili . pp. 8-37. t„il lie .\l.\.lriJ. Hiirojloua, 1896, I CHRONOLOGIH DES POESIES D AUZIA5 MARCH 221 djsscnidiit des manuscrits, de dîslinf;uer deUN grandes périodes dans l'activité littéraire d'A. March. La première commencerait wts I4i8et prendrait fin aux environs de 1445. C'est l'âge mûr ' du poète, l'époque où il consacre ses loisirs, devenus plus nom- breux, à composer des chansons amoureuses, ses œuvres les plus subtiles et les plus achevées. La seconde irait de 1445 i Hi9, c'est-à-dire jusqu'à sa mort. C'est la vieillesse, avec ses sombres pensées et sa préoccupation presque constante d'une fin prochaine. Ses poésies revêtent un caractère plus philo- sophique encore que les premières. On croirait, à certains endroits, entendre un prédicateur qui s'exprimerait en vers. Après la mort de sa 0 muller aymia' n. sans qu'on puisse savoir exactement si cette désignation se rapporte i sa femme ou i son amie, sa pensée évolue tout naturellement vers le mysticisme, ma'sneledétournepastoutàfaiideschantsd'amour. Plus préoccupé d'honorer Dieu et la Vierge, il les célèbre dans les œuvres de la fin de sa vie. Toutefois ses passions le reprennent encore et il a de la peine à s'arracher à leurs étreintes. Ci et là il fait l'aveu de ses nouvelles faiblesses. Dans la pièce Aquesla es perdurabU dolor. qui est la •■)<)' des manuscrits et la 82' des éditions, il exprime ses regrets d'être retombé, malgré ses réso- lutions, dans les délices empoisonnées de l'amour sensuel, du « foU amor », comme î! dit parfois suivant le langage poétique de l'époque. Un peu plus loin, dans la poésie Donu sitis am, qui est U log' dans les manuscrits, et occupe, évidemment à tort, le 13' rang dans les éditions, il s'adresse à une femme qu'il appelle Mon derrerbe et lui dit : Hajau me grat com I0 me Qu'cr'a|>ariïi dWnior di; i putisaitiL'iit 1 . Nous ne connaissons, jusqu'à présent, qu'une seule pièw où il fasse net- tement nllusLon i S3 jeunesse, pour indiquer d'ailleurs qu'il en est sorti et qu'il CQ a perdu r inexpérience ci les dangereuses illusions. Cette pièce est U 6* âci mss. ei la 30^ des éditions : Molt lie tardât en descobrir ma pensa Per jovealat quem ncgfl 'speriment... î. Cf. la pièce A<)uetUs mam, v. 179-180 : \h que la mon loi la muller aymia Sabran juijar part de la dolor mia... A. PAGES Ans del pasMt era ver pcnident, Ara pcr vos v en vos loi lo despciidi, Meiiys Je pensar que ptr^o mi amcu.. et, plus bas, Lonch temps es ja Fugi Amor, en tan Mas, vehi;nt vos, i Dels mais pussats, En lin, liai e Cerl es de mi (n' e paren doiçors, t 1 6 des n nuscriLs e des éditions), il déplore plus longutmenc encore ses éternelli rtthuies dans l'amour charnel qu'il s'efforce d'expliquer, sinon d'excuser, par raniagotiismc des deux natures qui composent l'être humain — et nous savons par son testament ', document dont on ne peut suspecter les aveux in extremis, que sont pas là de pores ficelons, ni de vaines déclamaiions. Auzî^ Marcli, comme d'ailleurs la plupart des grands seigneurs de s époque, n'eut pas des mœurs exemplaires. Ses amours ancîS laires nous montrent combien ce chantre de la beauté idéales laissait aller, même apri;s son second veuvage, à chérir des beait tés plus périssables, mais plus réelles. Auzias March apparaît \ ceux qui considèrent son œuvre a elle-même, indépendamment de l'homme, comme un obsci froid et impersonnel abstracieur de quintessence. Ses analys psychologiques et ses exhortations morales semblent manque] lors même qu'il se met en scène, de vie et d'originalité. Mais si l'on a soin de rapprocher du poète l'homme, tel que nous" le montrent tes documents d'archives publiés ou inédits, si l'on s'efforce, comme nous l'avons fait, de saisir, dans ses grandes lignes, ù l'aide des manuscrits, la suite chronologique de ses compositions, alors ses strophes s'éclairent, ses disserta- tions s'animent, prennent une signification nouvelle et nous donnent l'impression d'une iime en proie à des sentiments réels et profonds. Sans doute, nous ne sommes pas en présence d'une de ces CHRONOLOGIE DES POÉSIES d'aUZIAS MARCH 223 confessions poétiques, toutes vibrantes d'émotion, à la manière d'Alfred de Musset ou de Lamartine; sa poésie n'est pas le journal de sa vie, mais en elle retentit comme un écho des évé- nements les plus saillants de son existence. Le rêve qu'il a fait de réaliser l'idéal platonique de l'amour a abouti à de cruelles dés/llusions. Suivant rus;îge des poètes courtois de la Provence er de l'Italie, il a chanté plusieurs femmes, mais aucune n'a complètement répondu à ses vœux. Lui-même, toujours avide de perfeaion et toujours imparfait, analyse ses passions, sans en triompher, lutte contre un tempérament fougueux, sans j>ouvoir le mater entièrement. De là les tourments de son âme inquiète et désenchantée. De là aussi cet effort pour se dégager de ses tendances vicieuses qui, après la crise salutaire produ.îte en lui par la mort d'un être tendrement aimé, l'amène peu ^ peu de la Psychologie de l'Amour à la Morale et njême à \^ THéologie. TToiat en se ressentant encore, plus dans la forme que dans t ^ fot^cl, de la poésie factice et conventionnelle des troubadours, wjo Q^iivre révèle, sous les voiles de la tradition poétique et des ^\>^î\\tés de la philosophie scolastique, ,un cœur humain qui a ^qO^^ les joies et les souffrances de la vie. * On s'attendait de voir un auteur » : l'étude attentive de ges poésies, dans leur suite chronologique et dans leurs relations ^vcc sa vie, nous a fait « trouver un homme ! «(Pascal). — C'est une raison de plus pour le lire et le goûter. Am. Pages. FAT. aîagèff, -gtag-, ajutark. ^^^^^^ S'incontra frequenremente questo verbo negli scritiori pavani '. Vi si tratta di un 'ajugart o -jçgare clic tanto pu6 rispecchiare •adju[l]are quanto adju[v [are. Forse 'ajugares'è poi ridotto, ____ per sostituzion di suffisse, a 'ajegare (cf. manîcare, alto-it. man degar < manducare), c qui IV. scretto dî spesso, nelle arizoïo niche, tra due a, s'è a questi assimilato. ASTiG. antrech, intelletto. È neir Alioiu-, c ha torto il Giacomino, Arch.ghU. iV.,XV~"^^csf 421, di ravvisare ncl -ch la risultanza normale di cl, di l^gerl ^f cioè comc t, il quai suono non è mai esposto se non per g. I 3 forma antrech va letta anirck, e naturalmente non è aliro che ui ig deforniazione popolare, se pure non ludicra, délia voce don _ VEN. big^îo ; LOMB. ha^it, bà^a. Per la voce veneta, Oit. Ferrari pens6già a umbilicu ', e- Mussalîa (B«/ra^, 36, n.) non fu alienodal dargli ragione.Rec^=r :m. temente l'Ascoli {Arch. glolt., XV, Jlé), che subito sî catliv^s^ -^: l'assenso del Nigra (ib., 401), postolava "bi-gaulu, una ibri «Jj base latino-greca ; e da ulcimo, il Vidossich (^Archeografo T^^^i- I I. V. il MagagnôIII 68», Figaro (v. le note all'an. « burielo e quelche esempio pur nel Ruzanie. 1. La voeu hUUo che dovrebbe dcrivare Ja umbilicu e Ijvorire quïcsi il ragguaglio hlg^o ^= u mb i 1 i c u , nu!la ha in realtà da vedcre colla pies«J • "" base. Essa é un deverbaledalf am. *iVi<:.ir^, fattodiretiamcnie sul *i7- di trif"» cia bilantiare, sotto l'influsso fone di ijuatche ï ETIMOLOGIE VARIE 22} iliiK, XXX, nelb Rassegna degli Studi etiiografici, dialettali e foponoma.s[ii;i) invocava il triest. !>iga,\en. bigaraiii, l'îna, specîe llum del latino medicvalc, elle, se genuiiio, non sari che una rico- ■**'^«ioni; délia voce viva. ^> Aile forme gii note s'aggiunga il piem. Hvo (allato a Wo = * W/o) il *:"• ^ (V. Krit. Jahrtsber., IV, p. !•, 168, Arch. ghti., XVI, 162 ; e aggiungi ' '»oI. mkuo = • Hiyuâ, blcchieri, Gauden/i, ijl, il b\m. parpaifja = ;wr- •^f^ failàlLi) é di molto conforto per il -g- dclla forma veneta. î- Altri derivati in -u. sinonimi del primitivo, sonoi vaiellin. bailùn» 7'U(iii (Monli). Ma ilparm. ba^jolon vaiicc da raazze (Malaspîna IV Giunie), ^'" SU alliio baji^Mii vcirîci da intcssere (rt.). dipendcrà direitamcnte da ■^*"*/i* v-imifli. delta quai forma si tocca più in là. Se si considéra che a . *^no héjfi dicc anche « bastone i>,si capirà che lidove t-ra chiara la noia di ''**nutîvo, sia venulo a dire 0 pîccolo basione n. A tacer ancheche un' allra * deir cvolu/ione semaniîca ci pare addiiata dal lèvent, ^i^arri; cinghie délia ■^m* ^t-ru. A Ver i per la più lace 1' -0 del stifiîsso -(i/o, i ^^in. Ce muva JiAlo, hrug„Oh. p.mlvlp. . *"'Piamcn(c higiUo (bellui C. SALVIONI E delC idea di dualità, di duplicità, clic 226 sionc t quente ail' elemento hi-. La stessa sostituzion di suffisse ' che s'ammette nel ven. f/îg^h, ha avuto liiofio, a veder niio e nella stessa base', anche in Lom- bardia'. É qui viva la voce ha^ii* che dice in primo luogu « pen/olo d'uva n, cioé n tralcio da oui peiidono due o piii graiv poli 0 cosi corne dal W^fr pendono due secchi, poi « grappolo » ; t se ne svolgono î valori di « manata di mazzocchie di panico cet;, h e anche di « stuolo, d rappelle, frotta », ecc. ; cosi conie il lomb, rçs, che dice in primo luogo « crocchio, stormo, frotta n, vienc aquello di " penzolo » (v. il Cherubini V râsc. e cf. berg. ro( d'ài. sic. ro:^^a tralcio carlco d'uva; v. ancora il ven. recia,Aich. jf/o(/., XVI, 2340,). — Daiderivati diminutivi >,s'è poiestratta in Lombardia un prîmitivo * « ba^ia "(milM^d, bellinz. hàga^ pav. bresc. berg. bàia, berg. bàggia, piac. èa^^u), cui compeion seconde i luoghi, divers! significati : «covone, manipolo, manna " H mazzo dicipolline », h pane composto di diverse sczioni di« stinte e facilmente separabili, quasi un mazzo di pani n, « fastell _ di lino », " mazzo di panni dcl bucato «, « tela da involger b e fardelli k li beil- . ^ I. Per lo scambio tra suflïssi diniiuutivi. k fiain, correggiato, per 'jiijW « flagello u. 3. Cf. rail, hditr e biiiô roinchioiie, langhtro j. E a Parma ; v. ba^oedi (plur. di ba^otuUi) in una délit pruccdenii nc=: 4. Il Monii, Vx. com., ha htiàoeu lia leggcrsi baip. V. Arii/. hl. loi^^^ î.ll, vol. XXXIX, p. 481 n. 5. Quesii saranno u bdggiolo > e « baggluolu n. PoicKi^ basgicU, " Ie-I' siini ib-nuidi pécore ecc. », cioi n rmskmi: ddie iniesciDa ecc. n (ChcruEv- B pciizolo d'uva o d'jlini truttJ » (nel lugin. ruse), dipcnderà dlretiameiifl da biii^ii. Alla stessa base ri f ETIMOLOGIE VARIE 229 Ma se camôce rende ben ragione di queste e délie forme pro- vençale e francese \ esso è perô impotente a dirci il perché deir it. 'Scio e délie sue normali rispondenze dialettali (gen camûscio, sic, nap. camusciu -a, bol. camossay lomb. e tic. kamùs). tra le quali è particolarmente importante lalpina (ticinese), corne quel lâche provenga dalla région de* camosci edesuli quindî il sospetto che vi si tratti di voce importa ta. Questo -se- non è quello deir arcaico cascio (v. Miscellama Ascoli, 80, Romania, XXXI, 278), — corne ritiene il Thomas, volendo anche con esso giustificare il suo *camôsius, — bensi quello di uscio, ango- scia^ guscioy pesce, cui appunto corrisponde normalmente Temil. e lomb. 5, scritto ss {ths, ingôssa,gûssa, pess), Questo -scio sop- pone anche a una pensabile derivazione di camoscio da chawais, poichè vorremmo allora *caniogio (cf. cervogia, agio, Luigi)^ a meno non si ritenga siasi qui applicato falsamente il rapporto che corre tr^, angoisse e angoscia, — Ma esclusi *camôc-iu e ^camôs-iu, escluso l'accatto francese, non rimangon, corne basi foneticamente possibili di camoscio-camûs , che * cavioss-iu * o ^camost-iu ^ prescindendo dal r intruse, il bellun. camor^^, garden. tamôrti ecc. (Schneller, ™''»- Volksm.y I, 226-7, Alton, vo chatnùrce^ Gartner, Gredner Mundarty less., ^'^ f^amérti, ecc). Sarà mero casoche un r si riveda anche nel port, aimuria} «Onde proverrà questo r ? Se mi si permette un' ipotesi, io penserei al- mflucnza di orso. Non certo che sia possibile uno scambio tra le due bestie ; *^ ^mbedue sona tra i grossi quadrupedi selvatici e il cacciator dell' uno lo ^ pure deir altro. ^- H franc, chamois potrebbe invero corrispondere anche air it. camoscio vQ. ^/j __ jj uscio). Ma i derivati s'accordan meglio con camôce, per *î^*nto il più antico di essi sia il pic. camoisser (v. il Dict. gén.). . ^- Cfr., pçTSSjfgrascia =*crassia ecc. — Poichè si brancola nel bujo, mi ^onsenta questo tcntativo. Se « orso » puô entrare per qualcosa in camor^y P^^cbbe entrare anche in*camoss-iu, ma in quella riduzion fonetica che *as( (o 1 *hiinque 'illinque, v. Ascoli, Arch. glolt. il,, VU, Si I. H mio elimo non c piaciuto al Pieri [Arcli. ghti. i!.. XV. non mi pnjono ben gravi le ragioni ch" egli nii oppone, cosi qiiella dà (ma non sarebbe qutsto Ctsiio normale ?) c del génère mascolino (do ccno a quakht sinonimo : cfr. canceïh. iporleUe^ ecc). Che poi per a d'an nome locale {CInaIri), noisî debbaammctiere.comi; parvolcrc, U che i- possa essere uoo degli esiti di cl-, i tal procedimento metodia impensierire anche i più ardili. — Circa alla meiatesi. cfr. anche incalrhrt Tare un graticolato, l'a. pisl. aitricola « palixMta ■ (Tommasec I. Si poirebbe anchu pcnsare a * cadra, cnn dr pm invertiio, come ù alcricsempi alto-ilaliani (Mi'irr//. tin^ . Roîii-Teiss, itS), invuKirm forse dair allernare clie tacevjn ira loro -àJiv e -drJo in es. conie tiugùf iugiadro, dei qualj v. anche D'Ovidio, Remania, XXV, jos sgg. ). Per il sulfisso, quello de!U voce friulana sari perô -tggiart o 4. Cfr. del resto qiu-nie n hue " nel pavano (Wendriner. 5 ' î6), e i qui, neir a. umbro, come nppare d:ii versi chcsïcilano piii in W ncll' j coQ&acratoa^iofif, ETIMOLOGIE VARIE 23 I IVfeyer-Lûbke, Rom. Gramm., II, 642) che si rivedono ncgli avverbi parmigiani. LOMB. Crefy AVANZI DEL FIENO NELLA MANGIATOJA, HCC. Vedî Arch, gloit. it,, XVI, 174, 162, 298, 394, Rendu, ht. lomb., s. n, vol. XXXIX, 514. — La voce è stata da me ripor- tata a crodare. Si rilevava per6 corne qui, e in altri derivati da rota, apparisse anormale, per alcuni dialetti, la caduta del -/-. Evîteremo lostacolo, mi lusingo, se, piuttosto che da un crodare con d secondario, moveremo da un crodare con d primario, il qiiale J, com' è noto, puô cadere anche tra i Reti e nell* Emilia. Penso cioè che già in età relativamente remota siasi avuto un incrocio tra *crotare e cadere, il quale condusse alla crea- zîone di *crodare. — Ottenutosi cosi questo -^-, era ovvio che s'estendesse, nel periodo di oscillazione tra *crotare e cro- dare , oltreche al *crotare radunarsi (grogol *, ecc), ad altri deri- vati da rôta (rigolar rotolare). PARM. culàsen, FUOCO fatuo, befana. Vedi Malaspina IV, Giunte. — Vi corrispondono, — se pre- scindîamo dalla desinenza -en che rappresenta forse -ïno o è uovutaalla commistione con qualche altra voce, — i mil. cuar:^ ^^ €rulas5 'la:;^x *> fuoco fatuo, che tutti rappresentano « culo ^rso >:>. Ora culàrs è da*to dal Monti come uno dei nomi val- ^^SSîni délia lucciola K y mil. -ass va quindi coir a. pav. asso arso (il cod. del Onsostomo ha assi per Yarsi délia stampa : Arch. çlott. it.y VII, ^'^> 1), ch' è un nuovo esempio alto-italiano per s da rs^. Ma ^* ^"^1 lomb. ros (v. qui indietro a p. 226; aggiungendo ra^o pcnzolo, ne» *^«~andano, éd. Novati, less.) risponde Bormio con groè. — Délia voce, vcd^^^ poi anche Ccsarini-Sforza, Spogli di per^amene (in. Arch. trentino^ anr». >CVIII), v». ro^iww. 2- ^Idxi rappresenta una falsa interpetazione àicuUss come di « culaccio ». >• lo conosco énldrè « cul-largo » ; ch'è non altro che ^Hùldri non più \t\t^^^ e etimologicamente interpretato. V. la précédente nota. \' Un altro esempio, che risuita abbondantemente provato dai nomi locali, ^ • OUoox^; cfr. Ossascii, OssagOy Oscasale, OssolarOy per cui occorrono nelle 2Î4 ha vita prospéra ne! Friuli, e ne' dialetti délia regîone alpino- \omhArdi(v. PosliUe, e Nuoiif Posl. ; e cf. soprattuuo il valiell. boiwrté « moitt », dove -mit = 'ahundt), e avrebbe in fondo potuto da so!a gîungere a -tnond-, visti i non pochi esempi dî v-n ^g- in w(-« {Arch. glolt., XVI, 490, n.), Formalmenie, non vedo difficollà ne.ssuna ad amnietiere un«-^^ plur. panitivo « dci molti a, irrigiditosi poi nell" avverbio. àolfe, « DOLSE n. Questa forma del pcrf. dî dolêre non ha in fondo mole»- ± esempi (v. Nannucci 221, aggiungendo quelli che si ricavan»- ^[^ dalle Lettere di Alessandra Miicin^lii dcgii Sirozzi, pp. 287-;^^ — 432, e da Jquellc di SwfLapo Mazzei, I, 86); ma certo de-- r^- essere l'unica superstlie d'un tïpo, nel quale dovev'a entrare ^g- ^ es. anclif 'parfe ecc. Il sistema mostra d'avere avuio maggior- .* ^ vîtalità in Sardegna, corne appare dal Guarnerio, neila Illustra: — -; aile Carte Caglia- ritane (§ 95), e sopraituno dal Meyer-Lubk « /(, Gramm., § 482. Una spiegazione del /, — foneticaraente inesplicabile lan^^K xc nella To.scanache nel la Sardegna, — non è per6 stata data. lo cre - tJo la si debbacercare per la via cli'èadditata in Arcb. glolt. il., X^^^'"!, 441, v". ^llo. S'accennaqui a de' casi ne'quali l'incontro tra d^ft «jt forme o due vociVattua in una vocale (la tonica) che risulta ess^^^ rv un compromesso tra le loniche délie due voci incontrant ï-^i- Quello elle li ha luogo tra vocali, accadc, in dotfe ecc, tra ce:»»" ">- sonanti. Allato a thife si ha da una parte doive (Parodî, Bull, c:^- Soc. danl. it.,\\\ 131) dal!' akTidolse, e cosi nell'a. sardo, nWat^^^ a kei'fit si hanno keruit e krsil. Ora i! / risulta insietne dal £■ tf dal s : le due forme si sono cioè ftise nel modo che dell' unj sP conservasse la labiodentale. dell' altra il grado di sorda. SOPRAS. (I^itll, ARC.EVTO, fiCC. Vcdi Huondcr, Vok. wn Pisftt/is, 465, 442 n. Il cotnpiatiio romanologo soprasilvano constaiava qui che la voce non fosse popolare perché vi si ave.sse il g al poste di ^. Le cose s'aggiu- sieranno, parmi, se moveremo da 'arjénio, ariertlo, di cui v, Pieri, Studi rornait:^!, fasc. i", 33. Questa forma ebbc ed ha vita anche neir alta Italia (v. Arch. glotl. il.. XIV, 234, Bortolan, Focah. d. I r ETIMOLOGIE VARIE 2$$ dial. ant, vie, v° ariento, Wendriner, pag. 35, n.), e s'ode, tra aJtro, pure nella Valtellina (Monti, App.y e nella Brianza (Cherubini, V, 6). V. anche Ettmayer, Lmb.-Lad, 540. ANT. FRANC, errcffietii, inchiostro. Vedi Kôrting, num. 1008. Credo che si possa prescindere dalla ipotesî di un accatto fatto al provenzale, se, invece che ad atra- me n tum, ricondurremo la parola a quella forma *acramen- tum, di cui fa fede Vacramentario, calamajo, di vecchie carte italiane (v. Studi medievali, l, 418) e Vagremento « inchiostro », che occorre più volte nel poemetto veneto su Bovo d'Antona (vedi, p. es., il v. 18 del brano ch' è ristampato nella Altital, Chresiomathie dî P. Savj-Lopeze M. Bartoli, sul qualegentil- mente richiama la mia attenzione appunto il Bartoli *). fatiello, -nettOy ecc. E il nome dall' uccello che in zoologia si chiama cannabina linota e che la lingua letteraria désigna anche col nome di mon- tanelIo;t pu6 adoperarsi anche per qualche altra varietà délie fringillidae ; del che, corne pure délie diverse forme del nome e délia diffusione di questo in Italia, v. Giglioli, Avifauna ita- ''^. pp. 34, 36, 37. Per Tetimologia, v. Diez, II* \° fanelloy Schndler,i?(i^7i. Folksm., 140, Mussafia,5<7/r., 53, Kôrting, 3585, e Dal Pozzo, GIoss, etim. pieni,, 2' ediz., la cui proposta (ted. nanf ; cf. Hànfling) non meriterebbe di venir menzionata, ove non Tavesse fatta sua il Bonelli (JStudi di fiL rom,, IX, 429). Si ^ i^l resto che gli altri etimologisti sopra ricordati s accordano 3rav'\isare in fatiello, ecc, un derivato da fagu o addirittura ^**gî nu. L'evoluzione idéale lo Schneller la troverebbe in ci6 ^- (Aux fomies citées il faut ajouter la forme apiwatit employée par Nicoii^s j^. Vérone, Prise de Pampelune^ 3953 (l'exemple est donné dans le Dictionnaire de Godefroy), qui est manifestement un italianisme. Mais je ne croi^ paj qu'il y ^j^ jj^jj pour le français propre d'admettre l'existence d'un \at. ^''\ilg. *acramentum, non plus d'ailleurs qu'un emprunt au prov. (j^\r(^*nent : la forme normale arretnent "faginellq, il valtell. /«(■// che si dichiara ne! miglior modo da * /ef- *Jajn(llo'. Per la Toscans poi, c'é addirirura il pist. fana faggiola (Gherardini, Petrocchi). Sen- nonii\\è faneUoecc, va f>er tutta Itaiia, e se per molta parte délia penisola puù giustificarsi -àna da -agiua (cfr. pîem., lomb., emil. provàtia « propaggine », lomb, loiiàna « leniaggine »), t quindi anche -agm*, è certo clie la région méridionale li3 -àjena -ànja -àjna per -aglva (nap. knlània, pro^jena). Il mcrid. fariieddii deve dunque connettersi afagu peraltra via ; e siccome la via ch' io ritengo buona per l'Italia méridionale puô ritc- nersi taie anche per la settentrionale, cosi potrem credere cht tutte le forme, — ecceziun fatta del tosc, fanello, di faiti/l e di fin^tl, — dipendano da un' unica base '. Quesla ci è additala da! * fa-anellozm riviene il irem. fadancl (^Arcb.glolt. il., XVT, 296, n.) e certo anche il mugg. ven. ed em.fagarié! ' e ch' è un d< vato in -àno da fao ^ fagu, da que! fào che si continua m al to-il-/flii ',/(!, ncW'zhr. faofave fa Ijejafe*. Avremo quindi av prima * fa-Ano * faanello, con aa contratti poi in a, avendos il g di faganéi per la probabilc simultanea presenza di fao e d fagoÇ= faa). Potrebbe del resto anclic credersi a un "fagâni già latino, che avesse poi perso la gutturale per l'influença delb forma volgare fao. t| Non voglio attribuire mag; peso che non convcnga j 1. Se pensiamo air ossol.^MJ, faggio. *y''jr''"'i si potrt-hbe anche riteneit che j5m- rispecchi un */iiin-*faginu {et. il valteli./iorrt fantasma, « paura») 2. Allre fringillidii derivjino il loro nome da « faggio > ; coil la liiiana ahioriim c la friiiglUa mmilifriiigillti son chiamace, in qualchc parte del flresciano, /ii-e/ijwro/-/ii (cfr. bresc./uM e /rusa faggiola); GîKlioli, pag. ;6, Bettoni, Prodromi délia fauniitien breseîana, 299, Bonellt, 1 pag. 446, n. Il Beitoni asstvera dato il nome perché l'uccello si eibidi fi giale, il Bnnelli perché esK> si irattenga nella région de' ■ faggi a î- faguiitlogik nel Brandano ed. dal Novaiî (v. il gloss.)- La redadon^ deiGlossari iliubtrati dalMussalia ha/dJmnWi'fv. &i"/ro^, I, c). Sarà Torse j errore per fjikin- : ma ove non lo fosse, si potrtbbe solo pensare a un 'Jag 4. Quesla forma assimila in /-/il ff dî fave; cosi corne avvîent, m lava, cil' é ptire di qualchc varietà méridionale tra cui l'abruwese. ETIMOLOGIE VAKIE 2J7 aolitar'io /èglii) che si trova iiella sezimie délia Crunaca perugùia dfl cosijctto Graziani pubbiicata negli uirimi icrupï dal prof. Sca\\àxm(y.Bi>n€il.df}lii r. Députai. diSloriaPatriadeir Umbria, vol- IX, pag, 193). e che potrebb' essere un mero sbaglio, ne al fr;>-is-j di una carta del Codex Cajetamis {Arch. glott. il., X.VI, ro), che potrebb' essere, come il de Bartholoniaeis crede, una grafia. Ma méritera piena fede l'analoga forma che occorrc due volte (J'êllilo e filliohi figlio luo) nel velletrano Cantart di f^i'orio e Biancofiore testé edito dal Crocioni ', al cui glos- sarîo rimando. Rîlevo la voue perché clii ne sa più dî me vcda se non bia il caso di rievocare IV dell' a. (diuf, di cui v, il von Planta II, 735. l-nmaso, tommaso. Iniiiolo cosi l'anicolo, perché non ho nessuii dubhio che il iiomt; proprio l'u- o Fomasus, che ho trovato talvolta in docu- ciicnti ionibardi, sia da ragguagliare a Thomas-. E infatti il fio- fentîno Ridolfi che fu a Miîano nel 1480 e s'annoto molie vocî Peculiari alla iiostra citiA, non mancô di rilevare tra esse Sa« Fumtné=San Tommaso{v. Rendic. Isl. lomb., ser. Il, vol. XXXIII, '•57, n.). Ne vienc piena luce ai cognomi lombardi humé, '^i"ii«}, Fumer,), Fitmasi, Fiimasoli,3.\ picm . Fume! . Mail Ridolfi, SUarUandosi dactomo un pôattentamente.avrebbe forsescoverto ^^che nelLi Toscana quakhe traccia délia forma che l'aveva col- f'o a MiUno. Dîco questo. perché mi accadeva lestè di leggere "^ giornali una notiKÎa relativa alla morte di un ufïiciale Fom- '^**' da MontepulcianOj un cognome che poi l'Ànnuario mililare **•' gtiarcntiva sonare proprio cosi. Questo Fommei è evidente- '^'^ntcla siessa cosa che il cognome Tomei -wmfi. Anche nella l^^ltnazia (v. JiriÈek, Die Romam-n in dm Stàdien Dalmaliens, ecc, . » 27) fioriva nel M. E., comt nome proprio ecome cognome, "* 'orma /-"cima/ dialettale, Fi'iwh/hj, -/«di^i, ecc.,in veste latina, *-*^'e circa a -at ecc, son da vederc Knltscher Jahresherichl, Vil, Çr '■*• pag- 122, Romaitiii, XXXV, 216, n., Neue-Wagener, ^**^^t^nUhTe. ccc, V, 104. élOinUlrfdlFiorii ■omana, 1903. Ma^eo (^= Matihaeus Ms-rôatc;) non è dunque pîù solo '. Un J alrio nome proprîo, crisiiano pur esso, gU s'aggiunge, che, odl suo / ^: 0, senibra far prova dî tradîzîoni oriencali perduratel fine a un' eià relaiîvaniente tarda nirlla chiesa occidentale ' i-HiUL. gla- gkndim, lendiue. Non è dell'etimo di questa voce, îniorno a cui ha si beoefl ragionato il Vidossich (JSUuli sul dial. trksL, §§ 6) ', clie intcndû* discorrert, bensi del modo di derivazione. Il Thomas, Essais, 263-4, ^'i'^n^' ^ proposiio di ravéJine* c di cavtdone, a posiulart un lîpo di flessione latina aiternante ira -o -ônis e -o -inis. - Otil glemion (masc.) fa testimonianza che accanto a "lcndo« -inis (Meyer-Lùbke, Rum. Graiiiii,., II, 21; Kôrting, }533)a s'avesse *lendo -ônis. E un uguale rapporto intercédera iraa /cm/o» (franc, ecc; Kôrting, 9439) e l'il. téruline. Dove parmtî che la presenza de' due tipi deponga in favorc délia poixilaril^ délia voce (v. Zau- ner, Die nviiait. Nameti , Il 1 tratia in inganno dai vocabolarîsti, dice feminile la voce. Ma în reaiti, 1 pio del Crcscenii non permette nessuna induzione circa al gcnere, o lagionevole l'attribuire anche qui a cmtdinc î) génère che I1.1 in LomlM cii>i il mascolino. F ETJMOLOGIE VARIE 239 voce sparsa per tutti i dialetti dell' alta Italia, e da qui portata fbrse a Lucca'(v. Zst.f. rom, Phil.y XXVIII, 179 : chioccoy accare), e certamentc nell' Engadina (choc -ccà), Che il C' del lomb. piem., emil., gen., ven. c^kacok^ ecc, ken ricostrutto dal Boerio nel suo chioco (1. côko)^ vada col kj toscano {camà = kjaniare^ ecc.) e non col c di questo stesso dia- letto, e che quindi tok nuir abbia da vedere per questo verso col pis.-lucch. ciucco balordo (it. gituco « di poco cervello ») è cosa più che évidente (cf. ciocco, cinffoy cui corrispondono lomb. ipky piem. soky ven. ^oko^ lomb. ;(w/, ecc). Siam quindi ricondotti senz* altroa una base con kl-^ quindi a un *klokko -a, ch' io non esito a connettere colla base a cui risalgono il franc, clochcy il lomb. e piem. c^ka campana, campano : Tubbriaco sarebbe dunque stato considerato principalmente come il « dondolante » il « barcoUante » (cf. il com. e bellinz. cokàyCu- « ciurlare, don- dolare, tentennare ») \ Foneticamente notevole nella voce nostra è il diverso atteggia- mento délia tonica : diverso non solo secondo i vari dialetti, ma pur nello stesso dialetto a secondo che la voce dica « ubbriaco -a » o « sbornia ». Cosî abbiamo cçk -ka « ubbriaco -a », ma cçka « sbornia », in pressocchè tutta la Lombardia occidentale e nella Valsesia, mentre pare aversi il rapporto inverso a Parma {ciôcc ma cibcca secondo il Malaspina). La vocale aperta in ambedue le voci ce lofFrono Brescia « dove si giunge persino a c^i* e Trento' ; la chiusa esclusivamente ci è invece data dal Piemonte, dalla Liguria (joiucco -a ; ciuccd), dall' Emilia, da Bcrgamo, Cremona, Vicenza. Secondo altre indicazioni, a Ber- gamo potrebbero aversi, indifferentemente e per ambedue le voci, // (= p) e (5. Questa alternativa délia tonica deve certo dipendere da una alternativa che secondo i luoghi, e nello stesso luogo secondo i momenti, già fosse nel verbo da cui i due sostantivi dipendono. Come da « bollire » abbiamo dove il deverbale bùj dove bçj. 1. Dico questo pur non ignorando la diversa proposta del Sainéan, La crMtion mètapJxyrique, 113, intorno alla quale stimo superfluo il discutere. 2. èok è anche délia Valmaggia; v. Arch.glott. it., IX, 203. 3. A Bcllinzona pure iok e tçka. Ma qui dovevan, per una legge locale, coincidcre in una e (> e ^5 (v. Arch.glott. it., XVI, 489 n.). 340 C. SALVIONI dispendendo il primo da bûji, il secondo da bç/i, cosi cçk -ka presuppone un cçkà (che abbîa esteso il suo p aile rizotoniche), mentre êok -ka presuppouc una diretta connessione colle rizoto- niclie (_È^ka ecc.). A Lucca hanno ciucca sbornia, e la voce è pure regisirata dal Petrocchi ma corne volgare e non comune. Allaio ad essa vive, già s'è avvertilo, il pis.-luccli. eiucco balordo. di poco cervello, dacui forse non si staccherà il lettgr. giiicco (juccu a Grinaferrata nelle Marche) '. Diquesti vedi Caix, 5/i«/i 288jeMeyer-Lûbke, 11. Gramm.,$$ 59, la cui dichiarazione non è certo di quelle dic s'impongono. Ilvalore di « balordo »speiu pure al parm. ciâccb, (en. ciiicch, bol. docc, che quindi acquista il significato comune alto-italiano solo se ulteriormente determiiiato (parm. ciôcch dat îtn a balordo per il vino, ubbriaco »). La continuità geografica^ rende ben probabilechela vocetoscana non sia da scompagnaris dair alto-italiana. Sennonchè, toscanamente vorrenuno 'kfuktc^ ^^^ da una base 'kjukkare =^ "klçkkare, L'm non opponegrav t ^^\ difficolli, dato che si pana dalle arizotoniche, e per il c-, a ^g_ _^ volere ammettere una diretta influenza délia voce settentrionale- _ ^ si potrebbe vedervi i! prodotto délia dissîmilazione di k-k. M ^^ ^ anche soccorron ctucciare, c de' sinonimi corne ciiischera, cioncc — ^~~~i LOMB. hlWf, .MOLTO. L'avverbio « molto » manca alla Lombardia attuale che "^_T|o sostituisce con « tanto », con tnntii kiuiié, o anche col "-"p" ^ kunt^, che è altrimenti per i lombard! la corrispondenza dell' '^S.t, coiiu, e, in quanto significhi « molto u viene posposto ail' agg^ï^=- 1- tivo o verbo cui détermina : l'f h(! kain{ o /'f V lontu kuntf ■^r^^ £■ molto bello u, el tavura ktiiitr o el lavura tantu kumé n lavcziz^ 7a molto ». Si tratta, come ce lo rivela tanlii kuni{, non d'altro ^^z- te di unasimilitudine rimasta in sospeso : Tf bçî him{ [n'àiigiil\ ^ ,-/ lavura kiiiiié ['na b^stja], /V tanti kuint [ ] sono molti, ^-^^rc. 1. Siccamc non mancano gli L'scinpi casi di iniziale sorda insonora (p"^=_-» il casospecialenostro, cfr. gtUoe nem.giap cappio, piac.fioitarchiostro, v giavd^l e«. Arch. ghit. il., XVI, ji; crema. giasa pescaja ■■ ehiusa », -fà gimvdon s capirone », giat-ri e (havri capro), e non sovvengono it»' escmpi per il fenomeno inverso, cosi é da ritcnerechtfiwfw procéda ikc** ETIMOLOGIE VARIE 24 1 ccc. — E cosî ritiro la un pô diversa dichiarazione che del nostro avverbio già fornivo nel Glossario del dial, d^Arbedo, in nota alla voce cutnè. MOLFETT. ^rnbraccembronde. Ha allato a se 'mbaccembronde ch'è. nel dialetto di Molfetta, ilnorrnal rappresentante di «in faccia in fronte », e significa «dinmpetto, incontro » (cfr. Yahr. facciafrànde, id.). Èuna bella formola allitterativa da aggiungersi aile moite che sono raccolte in Giarn. st. d, lett. it,, XXXIX, 374, sgg. ^ Ma nella spéciale configurazione délia forma che si legge in testa a questo artico- 'ino, è notevole il primo br sorto non per altro che per rendere più salda, più plastica la allitterazione che già resultava dalla '^''Uiola col semplice b, MANTOV. nos cicèia, noce buona a mangiare Gli si contrappone nos bœga, « noce malescia, guasta », nel Jj.^^I bcega = bucata * (cf. bœgh in avéragh noc bœgh « vederci ^O sol occhio », quasi « aver un occhio vuoto ») è da ravvi- una bella conferma del * voeu us postulato dal Parodi per r* Voce buco (v. Arch, glott., XVI, 291-2) '. La nos ciœia sarà ^tique la « noce chiusa », la noce in cui il baco non ha fatto ^^ssuna apertura, nessun « buco ». — La associazione antitetica ^^* due concetti « bucato » e « chiuso » risulta d'altronde chiara *^i tenga présente il modo popolare lodigiano (fiiorn. stor, d. ^^t^ it,^ XXXIX, 385) din pu de buse che de ciûse « dirne più di [ I . Aggiungansi ancora il ûor.far sera e sahato andare in lungo, non finirla (Giglioli, Uarte d. seta in Firen^e, pag. 311), i lucch. mangiare e manicare ^iaree poriarsi via délia roba per mangiarlapoi (Nieri, v». maftgiare)yfra e targa pari con pari (Nieri, vo tara), bregagl. fçr par e pçsta scherzare, ^•'"3l^ell. tf^A ni sàguma ne sentee « non aver ne sagoma ne sentiero », che nella nr&u fonte non è tradotto, ma il cui valore pressappoco s'indovina, sic. santi t S4i^^€ru, miiseri e minchiuni, -2. . A Bellinzona chiamano appunto hugin (da bàc buco) la bacatura d'un tnitto. 3, Corne curiosità sia ricordato che la derivazione di buco da bucca, pro- L posta dal Pieri, era già stata fatta dal Ferrari. cattive che di buore, piii di bacate che di sane », cui fa risconcro in un componimento modenese (Pullé, TtsHanS. mod., 163) il verso aihssa la vedï busa, e adess cijiosa. Ma una più intima connessione deile due voci risulta, a veder niio, anclie dall' 0 di ciœia (çoia), che si potrebbe al postutto dichiarare da 'c^Ha = clausa'. con j! secondario in J corne negli esempi iihe s' allegano pîù in lu ail' artic. « piota » in nota*; ma meglio penseremo ail' infiuenza diretta di Ivga, l, fors' anche di un boia, non più présente nel lessico mantovano ■ ma vivo. p. es , a Bellinzona, dove c"è bés (fem, bèia) o scavaii vuoto nel mezito n. ■ GEN. ordixe, orditore, -trice. Il punto di panenza é qui il femînile, f la indifférente des nenza -i ha permesso di estender senza più la forma al masc lino. Fonetica mente, ordixe si spiega da aiUerîore 'ordrixt *orc- — , rixe, con uno de' due r poi caduto per dîs:iimilazione, oppi^^^^r da * 0Td^r\ixe, con -r- nonitalmenie caduto e i due i contratti l'r uno. Il fatto di mascolini dipendenti im média tamente dal femir^K. Mk occorre qualche volta per nonii di esercitantî mestîeri pri> f — »/7 prevalentemente délie donne, o per voci designanti chi ha dif<^ ^cri attribuiti per lo più aile donne'. Raramente, corne nel loig * ■ madra, il protettore délie ragazze da teatro (Sttidi di fil. tôt// — -• Vil, 217), si traita di voci aventi diversa radîce nel feminîle — — ^ nel mascolino. La mascolinîzzazzione, eccetio che in qualcfitS^*^ raro caso •, avviene sostituendo la desinenza niascolina alla femî- ^ I. Vcranicnte il rifiosso di ctamu -a, che vive in Lonibardia ijuiil sostiniivo e col valore di i poduri.' chiuM). cintato u, é c'cf -(:a del lema qualc nsuttava nel leniinile, coïl come s'ha.. p. es., il caso contrario nel I-i iiîrvu ilello Sprjih- JiirA del Brcmer (pag. 26J. Cf. JurJeUa sorella Arch.glott., XVI, }tX). 4. Vallell. moisira (cio£ s 11 massaja u) cil disiribuiore del cibo ai legiu- juoli ecc. » (Monti), ETIMOLOGIE VARIE 243 nina, e, ne' dialetti a metafonesi, adattando la tonica alla nuova desinenza : balio è in Toscana il marito délia balia (che a Milano è chiamato bajl^t); a Venezia, si hanno menaresso menatore Ç-€Ssa agguindolatrice) c filaresso « filatore ' » Ç^essa -rice), dei quali già ragiona TAscoli, Arch, gloU. il, y X, 259 *. A Napoli, si hanno parUttisso ciarlone (;'essa -a), viastrisso saccente Q-essùy dot- torona, dottoressa). — Un caso un pô diverse è quello del lucch. tr(^liû « troja » (termine d'ingiuria), applicato certamente, abben- chè il Nieri ne taccia, a un uomo. Qui si traita di ciô, che « troja » si diceva, indifferentemente e conservando alla voce il suo génère, tanto a donna che a uomo (cf. lomb. te se *na tr^'a, detto anche a un uomo), poi, in quanto riferito a uomo, si fece mascolino(« il troja »), adottando insieme la desinenza masco- lina -0 (« il trojo »). BORM. *pej(h. Questa voce vivra forse ancora a Bormio ; ma non vivesse pîù, la si puô con sicurezza arguire dalle forme latinizzate peje- gnos'gnis che il Monti allega, v° pejêgni. Vi si tratta di *pedamuy wi è un beir esempio antico (il Monti non ci rivela Tetà degli Statuti ond* è tratto) per il trapasso di -an in -çn (cf. gli odierni t^todffi guadagno, argéh = posch. -gàgrî) a Bormio. Per il significato, vale la versione del Monti, e cfr. ancora ^en. peàgno pedagnuolo, trent. pigàgn ^ trave che si pone su uun* acqua per traversarla. piniqlo, V^cii Kôrting, 7005. — Il dotto pensilis, proposto a dichia- razione délia voce nostra, non regge anche pel fatto del sonoro ^. Qjaçsta dev' essere invece una forma diminutiva di un posi- i. Il Boerio, yofilaressay atlribuirebbe questo mascolino anche al loscano. jj^^ dev* essere uno sbaglio. ^- Curioso e per me oscuro il ven. hogesso crudele, briccone, di fronle a Uffffi^^ raoglie del boja, e a hogia boja. y II f di questa forma non sarà forse eslirpator d'iato ; potrebbe cioè darsi Yic nella voce s'appiattasse pèdïca (cf. il m\\, pedegdgn « pédale », il pami. ^Vgnotul « pedagna »). *' VStJOSi» ,î „niK (ion 1^' . , sjii da ) L „,.«, lin*'!*" ' ,lûtoVe. '*■■ , Rendu:-' w f f- , ,01.»'*' ETIMOLOGIE VARIE 245 Bestiario morali:^ato edito dal Mazzatinti (JRendic. dei Lincei, CL ai se. mor. ecc., vol. V, 1° sem., fasc. lo e 12). Le Marie, giunte davanti al sepolcro, si guardano dattorno per vedere se vi sia chi loro revolti lapiota ; dove la nostra interpretazione, — diversa da quella del Parodi (5m//. d. Soc. dant. it., III, 147), — con- corda pienamente col corrispondente passo evangelico Çquis revot- ât ndbis lapident ab ostio monunienîi? Marco, XVI, 3; v. ancora Matteo XXVII, 66, XXVIII, 2). L'altro esempio si trae dalla 13* delle Laudi eugubine pubblicate dal Mazzatinti (^Propugnatore, N. ^r., II p. I*). S. Tommaso dice qui ai suoi compagni (vv. 88- 92) : Poco remarrà con voi ; \ en piagere é de colui \ \ondé\ omni ben descende \ che l mio corpo non sera quende ne vie cuopra vostra P^ia, In questo passo pioia potrebbe anche voler dire « zoUa, ^^Ta », ma « lastra », che trae conforto dalT altro esempio, con- ^'lene certamente meglio. E cosi una parola, che ha sempre florida vita in Lombardia (v. ML stor. d. Svi:^^. il., XIX, 162, XXIII, 90, Rendic. ht. lomb.^ ser, II, vol. XXXIX, 514-5, aggiungendo i brianz. piàla ^P" spioeùla, Cherub., V, 146) *, trova un esatto riscontro antico ^clla regione umbro-toscana. mIl. pôbia. Questa voce si dissimula nel Cherubini sotto pôbbta pioppo, dove appunto s'allega Tesempio vess segn de pobbia esser cattivo segno. Ma col « pioppo » ognun capisce che la voce nostra nulla «a da vedere, e solo Toccorrere essa, a quel che pare *, non ^orî di quel modo, ha indotto in.errore il sagace Cherubini. *nfatti vess segn de pôbia dev' essersi detto prima dei presagi del ^^tti\o tempo, del temporale, délia pioggia. E « pioggia » dice ^Ppvinto la voce nostra, andando essa coll* a. ven. plobba, a. pav. '- Jfiôla sarà ^piè[J]ola o * piôdla, e spiœùîa sarà o *piô[a]ola o *piôd'la J^^ • il bellinz. piôda, e per altri esempi di p da au trattato come il primario, '^^Txz.gôd godere, com. trosa tralcio, tra[d]uce, lod. panda « parola », ven. n*€>co^ puovero\ e v. più indietro l'artic. « nos cioésa ») o pio[d]ola. , • II solo esempio che mi sovvenga li per li del suo uso nella letteratura * ^T>t;se, cioé nella 25* strofa dell' Adress de meueghin Tandofuggia al Pmicep y^^^^ ^i Gius. Bossi, c questo : ....se te hwiet face longh | Ue segn de 246 C. SALVIONI piobia e po-, a. gen. pobbia, canav, pi^bja, Areh. ghlt. il., X| 113, piem. pioba,che tutti rivengono a "plôvta WediArch.gk it., XIV, 1 1 î, piem, pioba, che tuiti rivengono a plovta. V< Anh. ghlt. il. , XII, 42 1 . e le mie Postille, v" « plovia MOLFETT. prejàjesce, caprii-ico. Per.la caduta délia sillaba îniziale, cfr. il napol, prufico, e pe le altre alterazioni foneûche, basti dire ch' esse sono il normal portato (cfr. jâjechc iico) délia fonologïa dt quel dîaletto. Noi perù il ic (i) al posto di k, che vuo! quîndi essere dichiarato E io credo sia da spiegare allô stesso modo che il berg. fi (^Rmiiania, XXIX, 148), cioè da un ancico plurale analogici *fici, risaWntea un masc. •fîcuche vivesse anche nella regîoi méridionale allato al fem. la fico (plur. kfico e leficora) e la fica e la cui forma di plurale, passara prima al singolare, venisse po corne a pietrificarsi in un composto, Per il se, cf. poi « pace a, lausce « luce ", ecc. Circa poi al prepotere del plurale in una tal voce, è da rii dare l'abruzz, ///riira, sing- e plur., il quale ci avverte che da plur le fica {Studï meiHevali, I, 411) potrebbe pur dipendere i napol. sing. la fica. Anche per l'Engadina, il Pallioppi registr un sing._^.v, con un -s che certo non proviene dal nominativ< latino. Inoltre rappresenta coniechessia un plurale il mugg fis fico -chi (_Arch. gloll. it., XII, 265, Rendic. Isl. loiiib., ser. II vol. XXXVI, 607, n. '), ed è ben probabile che non si siacch dal berg./fî cosi corne foins, fungo, non si stacca dall' alto-ii /on^ ecc. Dico qnesto perché altri casî di -es in -s mancherebben al muggese, non potendo corne taie considerarsi il -s di madr (_Aich. gioll. il., XII, 264 n.); cfr. ven. maràsso, ecc. SOPRAS. ra- rudicn, presso. Nella iîowaw/d.XXVin, 92,ragionando io dell'engad.art ragguagliato a radente (v. ancora Ascoli, Arch. ghlt, il., JQ 179, n., e aggiungi un esempio milanese dal cap, 2471 1. Aglicserapi qui ricûrdjtï aggiungi PTKto^Arch. glotl. il.^ XVI, i], bratieia ■ br si odono pum ncll' Umbria (v. Trabaiza, Saggio di um focah. uiithro, s ETIMOLOGIE VARIE 247 Nova StatutUy éd. Cotta : deredtnte et secus vias), credevo di potervi mandare insieme il sopras. ra- rudien. Ritenevo che la drcostanza dell' aversi la forma radente tanto al di là che al di qua dell'Alpi (redent Tlio anche dal comune valtellinese di Ponte) costituisse senz' altro una forte presunzione in favore dell'etimo, pur non dissirnulandomi la difficoltà fonetica insor- gente dair -ien al posto di -fw. Ed ecco che su di questa appunto batte il compianto Huonder {Vokal. von Disseniis^ 513) per escludere il mio etimo e proporne un altro (rotundu) che, a veder mio, mal si giustifica semanticamente, e addirittura s'in- valida, lo riconosce lo stesso Huonder, foneticamente. Onde, analogia per analogia, io preferisco quella per cui radien risul- terebbe anche foneticamente normale, ma dipenderebbe allora non da radente bensi da un metaplasticb e relafivamente antico ^radentu \ Circa al resto, sorvoleremo tanto più facilmente al r»-*, in quanto viva sempre la forma ra- ^, e ci daremo ancor meno pensiero del -d- conservato, visto che pure in Lombardia vivano Tuno accanto ail' altro redent e rent *. VERON. ragùioy secondo fieno. La voce m' è data dal Piccolo Di:(i(m, del dial. moderno di Ver(ma di G. L. Patuzzi e G. e A. Bolognini. Semasiologica- I. Inutile pensare a un radento puramentc aN'verbiale (cf. il lomb. sémpru, illucch. hèno tpuroj pure, tanto diffuso per Tltalia centrale e. méridionale). 2' Potrebbe avervisi una dissimilazione sul génère di quella che s'ha nel lucch. ionereÇy. più in là), nap. esic. torreno tu-) terreno, parm. tonémhra, wwlla, lo strumento cioé che s*adopera neU'ufficio délie ténèbre; date s'in- ^^de che s' abbia a muoverc dal lomb. redente, È curioso del resto che niorni la vocal labiale nel fiorentino, dove c'è Taw. rosente = ra- (v. Corsi, molla di scène popolari fioreutiue, pp. 39, 61, 72, 83). Onde si puô *anche ^ se tanto nella Sopraselva che a Firenze non s'abbia radere disposato ''^ tenendo présente che., p. es., Tacqua rade e rode la sponda. )• il quai ra- e puô essere primario e puô essere secondario da quel re- wnto ditTuso e che cerio si dissimula pur ncirengad.dr^am/. *Von dubiterei più che questo rent sia da anteriore *raent o * reent. Si ^ P«rô anche pensare a una forma accorciata, come par essere il caso P- ''^tite, — E rent compar del resto anche Oltralpi nel verbo rentar ^P^., ranter engad.; v. Refidic, ht. lonib,, ser. II, vol. XXXIX, 605, n. mente e foneticamente (ra-^-uio *raiiîo *ravûîo) puô convenir- refûsu da refundcre '. Vedi i!sl. f. rom. Phil., XXII, 469-7C MisceU. AscoU, 94, TREViGL. srhicoia-scàcola, altalena. A pjg ;;89, n., del vol. XXXIX del Giorn. stor. il, Leilerm il., c accennato alla possibilità clie il diverso aiteggîamento Ê che Ci si offre la lonîca di certe parole, possa talvoUa dîpendc da ciù ché la parola stessa s'adoperi in quniche comblnazioa redupliiiativa a base apofonica. Una bella iliustrazione del fat ce la fornisce anche questa voce trevigtiese, che certo non pw scindersi del \omb. ski'ka {Misaltanm AscoH, 90) '.e che c^- tiiolta facilita potrebbe ridursi a un semplice schkola o scàco^. cosi come il nap. noima, ninnananna, deve rappreseniare seconde membro dell' apofonia * ninva-nonna. i.LXCH. tonere, tekere. É una curiosa forma e ch' io, a no» volere ammettere dissimilazione (p. 247 n.) di e-é (nell' inipf., inf., 2' pi, t^ près, e delt' imper., ecc), non mi saprei spiegare. Checchè sia essa è _bcne antîca, poichè toiitineti, n lenuta, tenimento ■■ ricorre per ben tre volte nel docum. 1160 (ann. 9is)del vol. TU pane 3', délie Memorie Lucchesi del Barsocchini '. Doveva udirsr* anche al di quà dell' Apcnnino poichè la voce si rivede ira i documenti dell' Abbazia di Nonantola (éd. Tiraboschi) ai num. I48 (ann. 1039). 180 (ami. 1067): cum cash et tuniniinis atqut fossalis. E di loiiere fa certo prova del resto anche il parm. totiaja tenaglie. U .cl I . Il ra- sarà dovuio al fréquente alternare di rt- con ra- (cf. ven. raitsih omenio ■ recici^llo », rj'iiia ruina, Mussafia, Britrag, 91, rtniengo e ratmtigo, • reJtsIolii rrs- e ragfsloln, nome d'un uccello). 3. Si sarà avulo duppnms' icliicola-sc^old ; ma una volia entrata la voce nella corrcnte apofonita, ogni vârinzione riusciva senz' altro possibite. La prî- mitiva apofonia Ë forsi: coiiservaia nel com. iliica-Hi(ka (Ghrn. «a/-., XXXIX, }90), se il /, com' È probabile, vi é piT dissimilaiiont di t-k. Q^ianto al r, qf. il valsass. skr^a altabvna. ). E il toininem del docum. 1609 (ann. 986) sarà certo da emendare per ETIMOLOGIE VARIE 249 Vie. seségta, bellun. revesia, orbettino. mie il tosc. ciciglia, il sic. ctdgghiu, ecc. (v. Postille e Niioz^e ., V** « caecilia », Nigra, Arch, glott, /7.,XIV, 271), è sesigia xjLTk^L bella e esatta rispondenza délia base latina caecilia. — E riterrei che la stessa base s'appiatti anche in revesèa. Poichè nella Venezia si ha tôrgolo torbido, e questo presuppone * tàrvolo (cfr. il tosc. pàrgolo da par vu lu), cosi è ben probabile che abbia pure esistito un *orvo orbo (v. Parodi, Rowania, XXVII, 187-8), a cu.i il franc, orvet, — dichiarato in modo poco convincente dal Dicr. gén., — parrebbe assicurare una bella diffusione. Dato il quale *orvo, possiam credere che Belluno avesse un giorno ^orxHiigola al posto deirattuale orbeUgola orbettino *. Ma ne' dia- lettî veneti, non sono infrequenti gli esempi per r^-da or- ar- seguiti da consonante, e vedine //rrA. ^/o^/.î'r., XVI, 319-20, n., tenendo soprattutto présente il vie. re- rabigolo allato a orbégolo orzajuolo*. Quindi *reveilgola da cui poi, dopo Tincontro con * sesêa, — con quella cioè che sarebbe stata la normal rispon- denza bellunese di caecilia, — il nostro revesèa, A. UMBRO trasanna, tugurio, capanna. Vcdi D'Ancona, Ori^^/m del Teatro ItaL, 2*ediz.,I, 139, n. Il Vocabolario ignora la voce, ma pur non è essa estranea a' testi toscani, corne appare dalla nota del D^Ancona. Oggidî s'ode nelle Marche, dove indica una specie di « pergolato », e nel- 1' A.bruzzo col valore di « gronda » (v. Pieri, Zst. /. rotn. Philol,, XX VII, 460-61). Essa occorre anche nella forma di Irasanda, e siccome neirUmbria e vicini territori tanto è possibile nn da ^ pliiitmta{ s. V.) che pensa al basso-lat. Iransmda, via, passagio, e confort la proposta allegando una voce sinonîma di tregenda, che sarebbi andata. Soltanto anzîchè transenda, invocheremo 'trauiienda (sy *lransio -s'tal ^= transeo -seat, ecc; cfr. l'abr. tiaç) corne ca^ cacio, vaçc, Finamore), da cui poi tregenda corne fagiamt fagiuolo da phasianu, ecc. L'e assiniilato délia sillaba inizialc ricorre anche neU'altt Italia ; dove la voce tresénda -xe- (col suo diminutivo IreîandSj vive nel signilïcato precipuo di via, vioitola che serve da latrin^ imniondezzajo. Vedi Parodi. Arch. gloll. il., XIV, 16. XV, 75, Rossî, Gloss. meàioev. Iigt4re, s. v., Schneller, Roman. Volksm., ^ 207 v*. Irisatidèl'. Il significato puù spiegarsî o nel modo proposto da! Gherap- dinî o anche pensando al duplice valore délie vocîrAiiîJïo elrfbbùh MOD. lullanaldi, continuameste, tuttodi. Questo avverbio torna con una certa frequcnza ne' Testi anti . Nel Ghss. berg. edito dal Lorck c'è quesia glossa (iium. M18) : ieundii, slricla, angulus : 0/ cunlo ; dove transeunda rit:osIruiïi:c certo il camn triunda, cost corne ilrida corrisponde a! lomb. sin'ca » vionola, vîcolo. Per esempi medievali di IresfiiJa, v. Anche 1. Du Cange, e Honmnia XII. ] n., 436. ETIMOLOGŒ VARIE 2)1 chi modentsi ediri da F. L. Pullé (Bologna. 1891), e vedine pp. 14^, 168, 170, 180, 217, 229. Il Bertoni {Dial. dt Modcna, % 12s), che conosce un solo esempio, vi vcdrebbe un "totum- omnem-dieni, dove il / rappresenterebbe il -m di omnem. Forse non sarebbe venuto il Bertoni in cale conclusione, ove avesse conosciuto che, allaio alla forma da lui studiata, occor- rono luttanarwtt n tucta la notre », 0 Tîntiera notte •>, ijé, tut- lom'niw -nati- « tutto oggî, tutta la giornata ", 148, 168, tulla- navia « tuttavîa, luttora, continuamente », 62, 77, 157, 252. Abbiamo qui un tultana, la cul indipendenza parmi anche pro- ^"•"ita lia tullananolt e di a tutta la notte e [tutlo il] di n 262. Cht tjuesio lultana possa risultare da « tiilto » e « orme ■• non ^' vorrcbbe a prima vista iiegire (cfr. isilC agmm « tuit' ognuno, "gnuno u, 244), ma sarebbe in ogni modo fuorî di giuoco il '^ cioÉ l'accusativo (il / di -aldi è l'articolo). Siccome pero vedo 5'*-oniparirc quel -tia nell' avverbio prnopiana « proprio a 247 \**armnt 202), in doncana « dun^ue a (Pullé, i j, e la forma "ïorna in pîù altri dialetii), in altri avverbi del dialetto pavano t^'- Wendrincr, pag. 42), cosi la cosa non apparchiara. Soggiun- ^^^ii che quello stesso elemento si rivede fors' anche in grandi- "'-^^tmo che a Modena (Bertoni, §§ 136) e allrovc compare come ^Uperiativo ^i grande. L ■ UN CONTINUATORE REGOLARE DI SCOpûlu? ■ fï noto a quanti scogli si urti il ragguaglio scoglio= scopûlu ' '^^ - I^ôning, S499). S'aspettcrebbt in via regobre 'scoppio. Ora, T *-* t^sta forma ci pare realmente conserwata nel Poema dî Uggero ' C>anese, iniorno a cui ha lunganiente dissercato il Sanvisenti S '^^*^»norie diW Ace. di Torino, S. II, vol. L, pp. 1 5 1 sgg.). Si trova "^ ^Tsso quesio verso (v. pag. 218) : passando monli, scoppi, terra et mare. , n Sanvisenti annota la voce scoppi nel suo glossario e la tra- .•-**=e^ per « scogli », faccndo perô seguirc un punto interroga- ^'^^ . Forse non ve n' era bisogno, il contesto essendo assai ""^^a-ro, Tuttavia la prudcnna non nuoce, e speriamo che abbîa P^^^io a shucar fuori da qualche altro cantuccio un secondo *^^Tnpio che ci rassicuri intieramentc sul primo. C. Salvioni. MOTS OBSCURS ET RARES DH L'ANCIENNE LANGUE FRANÇAISE TABLF ALPHABÉTIQUE GKNÉR.\LE I!T NOTF.S COMPLÉMESTAiRES Dans cet article complémentaire nous avons relevé tous mots signalés par notre regretté collaborateur A. DelboulIe= quelques autres qui figurent dans les textes cités par lui n^ sur lesquels ne s'était pas portée son attention. A chaque n^ défini sommairement (lorsque la définition paraissait assuré' nous avons joint l'indication des commentaires dont il a i l'objet par la suite, soit dans la Roiiiatiia, soii dans d'aurr recueils. Enfin nons avons fait de nouveaux efTorts pot. résoudre les nombreuses difficultés qui hérissent encore cetl< ingrate matière. Parmi les communications que nous avon; reçues de collaborateurs zélés nous avons dû faire un chois et nous ne publions que celles qui nous ont paru mériter considération ; nous faisons suivre chacune d'entre elles du nom de l'auteur qui nous l'a fournie. Pour les mots qui restent inexpliqués,- et pour ceux-là seulement, nous nous sommes attaché i en indiquer dans la mesure du possible la provenance géographique, persuadé que c'est là un élément très important des problèmes lexicographiques que l'avenir aura À résoudre. A. Thomas. 1 Aboutoir, s. m., terme de marine indélemiiné (Rouen), XXXI, îsi. AcHANGONMK (s'), V. pron., s'éiioler. XXXI, îSi. — Outre la noie G. Paris, voir le mélange de M. P. Meyer sur chanjon, XXXII, 452. AcMOQL'IÉ. pan. passe, ^arni de soudics, XXXIII, 547, an. ExcmoqL'ie - Non relevé par Delboulle. Agastis, s, m., XXXI, îîi.— Un terme d' ;l forétï I MOTS OBSCURS ET RARES 253 tré dans Trévoux d'après Ragueju avec le sens de « dégât ou dommage fait et causé par des bêtes ». Cf. l'anc. verbe agastir « endommager », dont Gode- £roy donne beaucoup d'exemples, et Tart. agastis de Mistral. A la rigueur^ le sens de « méfait » conviendrait au passage de Bouchet où figure le subst. Aglatir, v. intr., s*aglutiner, XXXI, 351. — Cf. XXXIII, 356 (L. Vignon). AiGNEN, s. m., morceau de fer percé d'un trou, XXXI, 351. — Cf. XXXIII, 556 (L. Vignon), où le mot est identifié à agnan^ terme enregistré par tous les grands dictionnaires français modernes. AissAT, s. m., terme de marine (Rouen), XXXI, 352. — Cf. XXXIII, 139 (^A. TTiomas), où le mot est rattaché, d'après une indication de M. Ch. de la Ronciére, au verbe hisser. Il semble que la véritable désinence soit -as et non -dl. Aleantride, s. f., poisson indéterminé, XXXI, 352. — [Altération du grec Utcoxpi;, {5o;, poisson mentionné par Athénée. — P. Dorveaux.] Aleche, s. f., terme de menuisier (Flandre), XXXI, 332. — Le sens invi- terait à voir dans ce mot une variante altérée du mot français bien connu ^yttU, mais la forme ne s'y prête guère. La désinence fait songer à huche, <1 autant plus que c'est un travail de « hugier » ; mais Imche peut-il se con- fondre graphiquement avec aleclie ? ALLuÉ.adj., XXXI, 352. Almadurie, s. f., instrument de musique, XXXI, 352. — Cf. XXXIII, 139 (A. Thomas), où l'on rapproche le mot de l'espagnol nianduria. Amal, s. m., XXXI, 352. Aman-, s. ra., terme de marine (Rouen), XXXI, 352. — Mot d'origine méditerranéenne (grec ({xaç «vtoç, etc.), qui désigne le cordage dit itague dans le vocabulaire maritime actuel des marins français; cf. Jal, Gloss. naut., AMAN, AMANTE, etC. Amarander, V. tr., terme de tanneur (Bordeaux), XXXI, 353. Ameser, faute pour amesser. Amesser, V. tr., bénir à la messe (une femme qui relève de couches), An ABULE, animal à fourrures, XXXI, 353. — Il n'y a aucune vraisemblance à rapprocher ce nom de celui d'un serpent inconnu enregistré par Polemius 5îl\*ius sous la forme analniîio (Romanidy XXXV, 167). — [C'est l'animal plus qO moins fantastique dont parle entre autres Albert le Grand : « Anabula, ut ^cribii Plinius, bestia est Ethiopie quam Arabum quidam et Italicorum seraph ^ppellant» {De animalibus, Venise, 1495, fol. 213, r»). Le mot, qui n'est pas ^e Pline, se retrouve sous la forme anahulla dans VOrtus sanitalis, dont l'au- jeur l'attribue à Isidore' de Séville. — P. Dorveaux]. Anac, s. m., terme de marine (Rouen), XXXI, 353. — Cf. XXXIII, 140 /H- Walberg), où l'on propose de lire ancre au lieu de anac. Anaticité, s. f., Anatique, adj. XXXI, 353. — [Un exemple analogue se trouve dans J. Webster, auteur anglais du xvit» siècle : " ...in iinalic/a5 ?./. rom, Phil.y XXVII, 350, où est indiquée une étymologle «ns vraisemblance. Adbur. Voir anbur. AuRACHE, sorte de poisson, XXXI, 356. — Cf. XXXIII, 140 (E. Walberg), où l'on fait voir qu'il faut lire lavraclx^ forme francisée du grec XaCpaÇ « bro- fn« », prononcé à la façon du moyen âge. Altvs, s. m.(?), oiseau indéterminé (Normandie), XXXI, 356. AzARoTiauE, adj , XXXIII, 456.— Cf. XXXIII, 556 (L. Vignon), où l'on ûJt voir que c'est le lat. asaroticus « de mosaïque », dérivé du grec àaaptoToç, ^Diou, s. m., mot de Normandie, XXXI, 336. Bagarot, s. m., XXXI, 357. Bajobike, s. f., mot de Béthune, XXXI, 357. — Peut-être faut-il lire Ihijceve ^t rattacher le mot au français actuel bajoue (au sens technique) et bajoyer ; <;f. Tart. baygawe, de Godefroy, où se trouve, sans définition, un entrait ainsi conçu : « les baygawes des ventailles des mollins ». BAtiGANT, s. m., XXXI, 357.— Cf. XXXIII, 140 (E. Walberg), où il n'est i^en à\\ d'utile. Il faut vraisemblablement corriger le texte et, au lieu de bali- ^ransS^^^ iasigans : cf. la note que j'ai publiée sur l'ancien français casigan etc. (fif^mania, XXXV, 599). Bai-otage, s. m., XXXI, 357. — Cf. XXXII, 471 (C Nigra), où l'on ^^plique le mot comme étant une altération de l'ital. Ijallatojo « terrasse ». Baxnelle, s. f., XXXI, 357. — Cf. XXIII, 139 (A. Thomas), où le mot ^t expliqué comme étant une variante du français actuel venelle. Baron, s et BABONL's de Jal, Gloss.naul Barragan, sorte d'étoffe, s 356 A. THOIUS Baquenaut, s. f., XXXI, 157- Babbette, s. f., terme de marine (Rouen). XXXi, 557. — Cf. XXXIII, 140 (E, Walberg), où le mot est rapprocha d'un terme de marine pur l'iiïl. ei resp.,et les art. barbeta, barbete, barbetta de Jal, Ghss. nanti vêlement indélcrniinè (Normandie), XXXI, JJ^. rrae de marine (Rouen). XXXI, îs».— Cf. les an. b-^roI le sens est très incenain. 1,. XXXI, 358. — Cf. XXX1I,47I (C. Kigra] où on remarque que c'est une variante du mot français bien connu houracaH Barsses, s. m. pi., terme de marine (Rouen), XXXI, } j8. — .\ noter que mol est cité plus loin, XXXIII, 364, sous la forme lurst qui doit éite fauiiv cf. L. de la Ronclére, Hisl. df la marine franc., 1, 1 iS, où banir est considi comme ideniiijue an lemie de marine actuel bras. Baruhl, s. m., moi de Reims, XXXT, 358. Baste, s, f.. mesure de capacité (Limousin), XXXI, îî8. — Cf. XXXIfl,; IJ9 (A. Thoraasj et Z.J. lom. PhU., XXVII, 2S4 {Meyer-Lùbke), renvoie à Mistral. B.ATA[SON, s. f,.indinaison. XXXI, js». - Cf. Z. J. row. PhU.. XXVII, 2i4 (Mcyer-I.ûbke), Maine de Dollin. Batari.le, s. f., tet 140 (E. Walberg), où baUirlIt en hitaille. Bateleos, s. tn., i< Batteau, s. m., ti B feuillure, pii Battee, s. ' J l'oi i l'art. BATÈZON du Ghssai du 1 de marine (Rouen), XXX, Jî». - Cf. XXXIH n propose de comprendre n sabord " ci de co terme de marine (Rouen). XXXI. îî8. mot de Picardie. XXXI. jsg. — Le sens parait être lire laquelle vient battre une fenêtre n ; cf. hattet. i de Béiliune, XXXI. 3;9, — Même sens que te n technique actuel, de forme identique, en tant qu'il peut f ire question de por" cf. plus loin Tort, boistee et Hécart, Dicl. roucbi-franfais : « Bâtée, f« Batli,s. m., mot de Tournai, XXXI, 359, Baudier, s. m., terme de tanneur (Bordeaux), XXXI. jsg. Beaulse, f. f.. mot du Puy, XXXI, JS9- — Le sens de " girouette a, in que dubiiativemeiii par Dciboulle dans la noie alTérenic, est manifeste ; XXXII, 471 (C. Nigra), où est proposa un rapp roche meni avec Tital. h qui ne paraît guère appuyé par le sens. Beccagne. s. f. (?), oiseau indéterminé (Perche), XXXI, 359. Bennauoe. s. f., XXXI, 360. — Le moi doit itre U francisation d'i expression provençale; nuis je ne trouve rien d'analogue, daus Misual, pour BENNAUDE nî pour la variante GUtN'AlJOE. Bequet. s. m., mot de Notinandie et d'Anjou, XXXI, }6o. Berchelette, btrihtrrltf, 5, f., bergeronnette, XXXlll, î6s, n. ;. BERGEBETrE, s. f., bergeronnette. XXXIII, j6s, n- y MOTS OBSCURS ET RARES 257 Beruere, s. m., XXXI, 360. — Cf. XXXIII, 556, n. i (L. Vignon), où le mot est identifié avec le forézien actuel harliaere « huissier ». Bersé, part, passé, mot de Lyon, XXXI, 360. Besagre, s. f. (?), oiseau indéterminé, XXXIV, 614, art. ritte. — Mot non relevé par Delboulle. Besmbque, s. f., mot de Normandie, XXXI, 360. — Cf. XXXIII, 139 (A. Thomas), où le mot est donné comme identique à un des noms vulgaires de b patelle, coquillage. Besquieu, s. m.', mot d'Amiens, XXXI, 360. Bestier, s. m., terme de marine (Normandie), XXXI, 360. Betollie, s. f., mot de Savoie, XXXI, 361. — Cf. XXXIII, 139 (A. Tho- mas), où betollie est ramené au mot français bouteille. Biocesque, s. f., mot de Normandie, XXXI, 361. — Cf. Z. /. rotn. Phil., XXVIl, 254 (Meyer-Lûbke), où Ton suggère dubitativement que Ton aurait ^TC au mot français actuel bicoque ^ emprunté à Tital. bicocca, idée peu vrai- sonblable. J*ai vu de mes propres yeux le manuscrit d*où M. Léopold Delisle a tiré le texte dont Delboulle cite cet extrait (Bibl. Nat. franc., 25998, P*^ 485) : bien que la stricte paléographie donne raison à M. L. Delisle a avoir lu biccesque^, je n*ai aucun doute qu'il faille entendre bretesque^. fi'OMAODBRiB, S. f., XXXI, 361. — Le voisinage, dans le texte cité, du root ^siainrurie porte naturellement à corriger bignauderie en dignatiderie et à '"^ ^ le mot actuel dinanderiey attesté dés 1399. Bi^iHois, s. m., mot de Flandre, XXXI, 361. fi'-A.BE, adj., mot wallon, XXXI, 361. Blage, adj., XXXI, 361. — Cf. Z. f. rom, ?/;//., XXVII, 254 (Meyer- Lûbko), où le mot est identifié avec Tadjectif blage « pâle » usité dans le patois deMons. Bi-AiRE, adj., XXXI, 361. — [A rappprocher de Tadj. W^rd du patois de Bou^^^ne : une vache blere est celle qui a la tête tachée de blanc. On dit aussi, ^ B<>^logae, des yeux bUres^ c'est-à-dire « brouillés, comme recouverts d'une ^^Ct Cl même louches » ; mais est-ce le même mot ? Cf. l'anglais blear eyes. VoVf ci-dessous Fart, esblaré. — J. DEROcauiGNY.] — Le chanoine Haigneré, j^fi^son Vocabulaire à\i patois boulonnais, ne donne que la première locution : ^n/ voqw bUre^ et il cite fort à propos ces vers du Renaît le Nouvel de Jaque- f0jX^ Gielee (p. 181), qui s'appliquent à une vache : Une des dames ot nom Blere : De poil ert moult luisans et clere. Il remarque en outre que Scheler, ignorant l'existence de cet adjectif, s'est fc(^ ^ y voir la base du substantif blaireau. Je croirais volontiers qu'il faut f^connaitre dans blaiieau (à l'origine blarely et non *blaerel) l'adj. germanique ^ias « brillant, chauve, pâle, blême » sous une forme rotacisée analogue à celle du néerland. blaar. Cf. l'art, badger du New English Dictionary. lia, XXXVI in Blaonnler, s. m.. XXXI, 561. — Cf. XXXin, 1 59 (A. Thomas), où bim nier est considéré comme une faute pour biasonnitr « fabricant de Miutms m Blesse, s. f., XXXI, î6i. Blouet, s. m-, mot de Piwrditf, XXXI, ',62. BoECAUT, s. m., bid sarrasin, XXXI, }62.— ^Cf. XXXIII. 1 39 (A, Tlioma a Z./. rom. Phil., XXVII, 254 (Meyer-Lùbke). BOF, s. m., terme de marine (Dieppe), XXXI, 362, — Cf. XXXIII, 5 (E. Walberg), où l'on remarque que Godtfroy a cité le même texi le ms.ei lu laf; c'est lùKins doute la bonni: leijoii. Sur le sens matériel de voir Jal, Gloss. naiit., et L. de La Ronciére, Hht. di la marine ffiini., BotssART, adj., mot d'Arras, XXXI, 362. BoissE. S. m. (f), XXXI, 362. — Cf. XXXIII, 1 59 (A. Thomas), où le 1 est expliqué comme une forme francisée du prov. mod. hauisse 1 canard » . BotiiTEE, S. f., moi de Normandie, XXXI, 362. — Cf. Z. /. rvm. f***/ XXVII, 2j4 (Meyer-Lûblte), où le mot est rapproché du manceau tt^M. n lucarne, trou dans un mur u. Mais te manceau bwrt correspond à un rm-moi d'ancien français bien connu, bualt (voir Godefroy),et la forme ni le sens »iï Bonde, s. f , mol de Lorraine, XXXI, 362. — Parait être une forme fr» cisêe de l'allemand hund >i alliance, confédéralion n. BoNk. pan. passé, XXXI, 363. — Cf. XXXIII, 140 (A. Thomas), o remarque qu'il faut lire boui, et voir Godcfroy, i. i". BoNVET DE GALRRE, locution de Normandie, XXXIII, j6o. BoRDlNGOE, s. f.(?). terme de marine (Normandie), XXXI, 363. - XXXIII, 140 (E. Walberg), où le mot est considà-é comme .un erapna ù l'anglais boardiag i< bordage n. BouFFEAU, s. m., terme de fourreur (Rouen), XXXi, 363. — n'a pjs pris garde que l'exemple qu'il cite est dans Godefroy, an. K>vtf% d'après l'édition des Ordonaanccs, XVII, 409. BouGHAiN, S, m., déchet du grain, XXXI, 363. — Cf. XXXIII. Thomas), et Z.f. rom. PbiL. XXVII, 234 (Meyer-Lûbke). mot de Noniiandie, XXXI, 363. — Il est [ graphie arbitraire pour houqtieUl, proprement ■ petit Jé-'igne. par métaphore, une pièce de support. -me de menuisier (Amiens), XXXI, 363. - Semble ei se rattacher à bouqiie, forme normanno- picarde li^ BOUQUKSTEL, qu'on a aiïaire à bouc », et que ce BouQi;iER, s. n signilîer n ou ver tu BoL'HDEU,K,s. f., mot de Picardie, XXXI, 365. — 11 s'agit d'un poisson : u' il y a un poisson connu actuellement sous Icuomdc borde}i/re (voir Bjudni- larl, Dkt. du pkbes). Toutefois, comme le mot bordfliire (que Rolland, Famu ^,, III, 14s, donne seulement sous la forme handtliirt) ne semble usîié qu'en Savoie et que le texte cité par Delboulle est picard, le rapprochement n'a pas grande vraisemblance. ^^ à MOTS OBSCURS ET RARES 259 Bourdon, s. m., mot de Picardie, XXXI, 364. BouRDONNEAU, S. 1X1., mot de rOuest, XXXI, 364. BouRGARis, s. m., terme de marine (Rouen), XXXI, 364. BouRGE, s. f., sorte de toile (Flandre), XXXI, 364. — Cf. XXXIII, 140 (A. Thomas). BousoY, s. m., sorte de mesure (Rouen), XXXI, 364. Bouture, s. f., mot de Normandie, XXXI, 364. BouvE,s. f., sorte de toile (Rouen), XXXI, 364. Brakchete, s. f., petite branche, XXXV, 399, n. 5. » Brasset, s. m., petit oiseau indéterminé, XXXI, 364. Brecqjuenade, s. f., cerise aigre, griotte, XXXI, 365. — Le mot est encore vivant aujourd'hui et a été recueilli dans le pays de Metz et dans la Meurthe sous la forme hréknôde : cf. Rolland, Flore pop., V, 351. BreschEjS. f., sorte de marbre, XXXIII, 578, art. misque. — Mot non '^«vé par DelbouUe ; cf. Cotgrave, s. i« et Dict. gi'n.y art. brèche. C'est Htal. breccia, Breteau, s. m., chien de mer, poisson, XXXI, 365. — Au rapprochement indiqué en note par G. Paris, ajouter : Mistral, Trésor, art. breto; Rolland, F(ttint pop.,niy 82; Schuchardt, dans Z. /. rom, PhiL, XXV, 347. — [Le 001 angbis hret désigne, selon les lieux, la barbue ou le turbot. Cf. le New ^^lish Dictionary qui cite cet article de Cotgrave : « Bertonneau, a "Bret or Turbot. Norm. » — J. DEROcauiGNY.] Bretesq.ue. Voir biccesque, Bretonnier. s. m., sorte d'arbre fruitier (Arras), XXXI, 365. Brigne, s. f., sorte de poisson, XXXIII, 364, art. haubar. — Mot non ^^^é par Delboulle ; c'est le nom du bar à Bordeaux ; voy. Rolland, Faune »m11I, 182. Bugnole, s. f., chevelure (Dauphiné), XXXI, 365. — Cf. XXXIII, 556, D- 1 (L. Vignon). Bmkdelle. Voir brindole. Brindole, s. f., XXXI, 365. — Cf. la note afférente (G. Paris) et XXXII, 47^ (C- Nigra), où sont cités l'ital. brituiolo et le vénitien sbrindoîo « frange ». Ces rapprochements sont sans valeur car la leçon brindole n'a pas d'autorité. On lit dans le ms. Bibl. Nat., franc. 17, fol. 201 : « Elle empoisonna et enve- nima a un jour les brindelles ou branches d'un chappel qu'elle lui fîst et depuis lui nist en sa teste. » Brindelle signifie « brindille » et l'exemple en question est icplus ancien qu'on ait encore cité; cf. Godef. CompL, art. brindelle. Bris'guenel, s. m., nigaud (Paris), XXXIII, $59, art. jagois. — Cf. peut- être les art. bringuenarder et bringuenaudée de Cotgrave. Bruissement, s. m., XXXI, 365. — Cf. la note afférente de G. Paris, où le mot est expliqué comme un dérivé de broissier, pour boissier « garnir de buis ». 0RUISSERON, S. m., sorte de ftl (Normandie), XXXI, 366. iéO A. THOMAS Bhl-mast, s. m-, bruyère (Bmy), XXXI, ;66. — Cf. XXXIII, 140 Thomas). BRUNCHAILLE5. S. f. pi-, moi de Reims, XXXI, î66. — Cf. Z. {. , ?hii., XXVII, ii4 (MeyCT-Lûbkt). où le mol eipliqué. sans commenu;^» commi; signiti.ini 0 polieribend n, c'esi-à-diri: « veille de uoce ». BhuskiÈ, part, passé qualifiant Jrflp, mot de Flandre, XXXI, 566. — [E^^*'^ être apparenté à l'anglais brmi ou brusii nom donné jadis, en terme de fc» »on, à la couleur tannée ou orange. — J. Derocquignï.| Bûche honteuse, XXXIII. 566, an. houteuse. BuYDON, S. m.. XXXI, î66. — Cf. XXXIII, 140 {A. Thomas), où est *=it le patois genevois buiJon a étable i porcs a ; le sens du mot dans le tnt^ d> Paradin produit par Delboulle ut plutôt celui de « cage i volaille »; cf. cî-^H«s Cagahel (impriniii fautivement laganl), s. m., mendole, sone de poisi«^« XXXIII, 561, n- 6. Cahot, s. m., luyju, aqueduc (Normandie), XXXIII, j6o, art. gahoc. Calemon, s. m., oiseau indéterminé (Flandre), XXXI, j66. Calimwt. s. m-, XXXI, 566. — Dans U référence, au lieu de : .éi^C:»' 16411, lire; •< édil. 1611 ». CALLrBCET, s. m., terme d'arboriculture, XXXI, 366. Camboissi-.h. V. intr., XXXI, 367. — Cf. XXXII, 471 (C. Nigra), où mot est expliqué comme signifiant n s'arquer, tanguer u. Camineite. s. f.. sorte de plante, XXXI, jé?. — Cf. Z. f. r. XXXVI], ÎJ4 (Meyer-Lûbke), où le mol est signalé dans le patois n avec le sens de « camomille ». —[Au lieu de : }th. Cawot, il faut lire : /i#^ Gaurol. — P. DoRVEAUX.] Cahel, s. m., partie indéterminée d'un navire, XXXI, 367. — Cf. Jil^^ Gloss. tiaul., an. CANALE deix' albero, canau, etc.; mais le rappoitei^' peu probable. Cangre, faute de leciure pour taugre. Cakosele, faute probable pour cnisch « couvercle «, XXXI, 367. Cappe, s. f., voûte de four (Picardie), XXXI, 367. — Cf. XXXIII, 140 (A. Thomas), el Z.f. rom. PMI., XXVI], ^^4 (Meyer-Lûbke). Carabasse, s. f.. sorte de poisson, XXXI, 568. — Cf. XXXIII, 140 (E. Walberg), où le mol est mis en regard du grec ça^fo;, qu'il traduit. M. Wal- berg dit qu'il ignore le nom français : on appelle ce poisson pagre, d'âpre le provençal. Carakne, s. f., giroflée, XXXV, 399, an. senagee. — Mot non relevé par Delboulle ; cf. Mistral, oarano, garanié, Rolland, Flore pop., I, 117; Gilliéron elEdmont, Allai Ung., carte 646. Carbouson, s. m-, mot d'Anjou, XXXI, j68. Carrassos, caressom, s. ni-, échalas, XXXI, )68. Cahrengue, s. f- (?), mot de Rouen, XXXI, 368. MOTS OBSCURS ET RARES 26 1 Carrie, s. f. Q), sorte de redevance (Picardie), XXXI, 368. Carsonniere, s. f., mesure pour les céréales (Normandie), XXXI, 368. — Cf. l'art. aUARSONNiER de Moisy, Dici. de patois normand, Carteboucle, s. m., mot du Havre, XXXI, 369. Cassât, s. m., mot de Rouen, XXXI, 369. Cassiche, s. m., mot de Flandre, XXXI, 369. Cassieu, s. m., châssis (Amiens)» XXXI, 369. — 'Cf. Z. /. rom, Phil., XXVII, 254 (Mcyer-Lùbke), où le mot est rapproché du patois de Démuin (Somme). Dans ce patois cassi désigne un carreau de vitre, une croisée ; c'est une extension du sens ancien. Cassik, s. m., XXXI, 369'. — Cf. Z./. roni. Phil,, XXVII, 254 (Meyer- Lûbke),où on propose de lire cassiu et d'assimiler le mot au précédent. Castaignole, s. f., terme de charpentier (Normandie), XXXI, 369. Castelle, s. f., mot de Flandre, XXXI, 369. — Le mot étant au pluriel, Delboulle se demande s'il faut lire casteUet ; c'est peu probable. Catanche, s. f., terme de médecine, XXXI, 370. — Le mot traduisant le latin an^ina tioctnrnay il semble que le latin médiéval ait tiré un subst. catan- (ha du verbe grec xataf/eiv « étrangler ». Caterane, s. f., XXXI, 370.— Cf. XXXII, 471 (P. Meyer), où est pro- posée l'identification avec le mot franc, i^oiidt'on, ital. catnwiCy etc. Caurette, s. f., sorte de volaille (Pays-Bas), XXXI, 370. Caurois, s. m., chevreau (Amiens), XXXI, 370. — Cf. XXXIII, 556, ï*- ï (A. Thomas), où l'on remarque qu'il faut lire cavroi en renvoyant à l'art, chavroi de Godefroy. Cendail, s. m., terme de marine, XXXI II, 355, art. estandel.\r. — Non relevé par Delboulle ; paraît se rattacher à scandi'glio, nom méditerra- néen de la sonde ; cf. Jal, Gloss. naut,, escandail, etc. Cerubin, faute de lecture pour tenihin. Chabot, s. m., mot de Valenciennes, XXXI, 371. Chal(?), s. m., terme de marine (Normandie), XXXI, 371. Chalaille, s. f., fougère, XXXI, 371. - Cf. XXXIII, 140 (A. Thomas). Chauemin, s. m., calamine, XXXI, 371.— Cf. XXXII, 471 (P. Meyer), et S^XIII, 605 (A. Thomas). CttANDEGouTE OU CHAUDEGOUTE, S. f., terme de plombier (Rouen), X^^^' 37^- — lï ^t clair que la bonne leçon doit ùtrc cfmudegotttey bien que :^ pe connaisse pas d'autre exemple de ce mot composé. Les verriers ernp^®'^"^ f/w/iJ^ substantivement pour désigner une quantité déterminée de jxïatJ^''^ en fusion. Chanjon, s. m., enfant changé en nourrice. Voir ci-dessus achangonir. i . Le renvoi pour le texte cité doit être précisé ainsi : Bull. arch. du comiU\ etc. y ann. 1885, p. 317. B«:=fl Chanol, s. m., mot de Mew, XXXI. 571. — Cf. XXXII, 471 (A. &. où l'on propose de voir dans chiinol une variante de cbttiat et de chéneau. Chasset, s. m., terme de bonnetier (Bloii;), XXXI, 571. Chastulle, chatulle, s. f-, boite, XXXV, 597, an. sc.vroLLE ; une notke de M. Salvioni, Kimumia, XXXI. 289. Chestivel ou chestdrel, adj. qualifiant une sorte de clou {An|< XXXI, J71, — La boDne leçon paraît Ctre cheUhfl, probablemem din de chtitif. Chesturel. Voit chnihil. Chouc, s. m,, terme de marine indilermint (Rouen), XXXI, î7a_ Semble sans rapport avec l'an, chouquet de Jal. Cive. Voir cy%'(. C1.INQUÉ, pan. passé, bordé A clin (terme de marine), XXXI, }6). -, BoRDnjGQE. — Mot non relevé par Delboulle ; cf. mes MAingts iT^fjytn. franc., p. Sî. CUP-CLAP, s Coffre, s. i COIRIAU, s. G. Paris qui ■ it de Rouen, XXXI, 372. arte de toile (Rouen), XXXI, 372. „ mot de Bétliune. XXXI, 371. — Cf. la note dans le mot un diminutif de coirr ■ cahier : 1. (î). : t-»< plutôt qu'il s'agisse de carreaux (de vitres). CoMMENTix, s. m., mot de Monididier. XXXI, 572. CoNciEL. KO:«ciEL, S. m., mot de Flandre, XXXI, 37]. — Même eKm0 dans Godefroy, art. kouciel. Il me semble qu'il faut suppléer une nbrév. tion médiane et lire kmtrcitl 0 couvercle u. CoNHlLLE, s. f., terme d'Artois, XXXI. 373. CoNQUiLHE,s. f., XXXI, î7î. — L Identification avec coquille, propo dubitati\'emeni par G. Paris, dans la note afférente, paraît certaine, I^-^ coquille était une panîe du chaperon ; cf. les articles ckapebok et coot'iu^"^ du Ghsi. itreMol. de Victor Gay, CoNTRECLER, 5. m , terme de marine (Rouen). XXXI. 574, an. cort- VALLE. — Non relevé pir Delboulle, ce mot parait avoir id un sens différent de ceux qui sont attribués par les dictionnaires au mot actuel contrtcarur. CoMviNtER, s. m., mot de Paris, XXXI, 375. CoQCEBtN, s. m., nigaud (Touraine), XXXllI, 359, an. jagois. — Moi non relevé par Delboulle, dont Godefroy donne un exemple de 1426 et un qui provient d'on autre passade du Moyen Je pantnir ; l'indication de provc- CoQL-ETF., adj. qualifiant une sorte de soie (Artois), XXXI, 173, COQUILLEBERT, S. m., terme du Normandie, XXXI. 575. CoRBECHON, s. m., sorte de hareng (Rouen), XXXI, 373. CoHD, s. m., poisson indéterminé (Amiens), XXXI, 334, an. aqbiei.^ Mot non relevé par Delboulle. CoRMEAU et cosiiEAU, s. m., oiseau indéterminé, XXXI, jjj. MOTS OBSCURS ET RARES 263 CoTENALLER, COTON AILLER, V. tr., terme de marine (Rouen), XXXI, Î74. CoTEVALLE Qhc COTENALLE?), S. f., teime de marine (Rouen), XXXI, 374. Coucou, s. m., sortr de poisson, XXXI, 374. — Cf. XXXIII, 141 (E. Walbcrg), où le mot est rapproché du grec x'Jxxu; qu'il traduit, et le Nou- veau Larousse illustréyOii coucou est enregistré comme un terme d'ichtyologie. CouDERON, s. m., XXXI, 374. — Cf. XXXII, 471 (C. Nigra), où U mot est rapproché de Tital. codrioite « croupion ». CooET, s. m., XXXI, 374. — Cf. XXXII, 471 (C. Nigra), où le mot est expliqué comme un diminutif de queue. Couloir, couLLOiR, s. m., terme de marine (Rouen), XXXI, 374. CovEscLE. Voir canosele. Cram, s. m., terme de Flandre, XXXI, 375. — [Cram est donné dans le texte comme synonyme de hayon ; effectivement c*est une simple transcrip- tion du flamand kraam « tente ou étal où Ton vend des marchandises dans un marché, une foire ». L'écossais connaît aussi le mot sous la forme crame. -J. DEROcauiGNY.] — Cf. Z. f. frani. Spr. u. Lit. y XXVIII, i^e part., P- 301 (Behrens), où est donnée la même explication. Crinque, s. f., mot d*Amiens, XXXI, 373. — Cf. Z.f. fran^. Spr. und Lit., XXVIII, i«* part. p. 81 (Behrens), où le mot est rapproché du picard mod. crenquet ou crinquet « butte », ce qui ne paraît pas convenir au sens dans l'extrait cité. Croee, faute pour crote. Croleboys, s. f., fête de la Nativité de la Vierge, 8 septembre (Franche- Comté), XXXIII, 581, n. 5. Cronche, s. f., son (résidu de la mouture), XXXI, 375. — Cf. XXXIII, i40(A. Thomas). Crote (lu fautivement crou), s. f. crotte, XXXI, 375. Crotiere, s. f., terme de maréchal -ferrant, XXXI, 375. CucuPHE,s. f., oiseau indéterminé, XXXI, 375. Cy>ïe(1u à tort cyve)y s. m., cygne, XXXI, 372, n. i. Dacnette, s. f., sorte de fruit, XXXIII, 344. — Cf. XXXIÏI, ss^, n. i (A- Thomas), où Ton identifie ce mot avec daguenette, nom dialectal de la poire tapée. Damé, pan. passé, terme de blason indéterminé, XXXIII, 344. Dandeffle, s. f., fronde, XXXV, 407, n. 3. Dasiest, s. m., terme de mirine (NorminJie), XXXIII, 344. — Cf. ^î-dessojs l'art, david. [La leçon ^tU'/Vi/, poir daviet, proposée dubitativement P^r D^lboulle, doit être la bonne : le daviet ou davier est un rouleau tournant 5ur lui-même et servant à faciliter le glissement d'une amarre. — A. Bos.] Darcelet, s. m., dais, XXXIIÏ, 344. DaRte, s. f.. mot de Lille, XXXIII, 344. Daudiflë, s. f,, fronde, XXXV, 407, n, }. David, s. m., davier, XXXIIl, 344. — Cf. ci-dessus l'art, damât. Deco.i-fat, adj.?, mot de Meu. XXXlII. 544. Degruk, s. m., grain tombe pendant le transport de la moisson, XXXli 1 )4Î- - IDoi, re rapproché de dahaul, do :a traduit par « luniulie. conf^ Désbast, s. m., XXXIIl, 545. Godefroy rapporte plusieurs exempli sion, diband.ide «. — A. Bos.] Oesbbolrndk, p.iri. passé, mot de Flandre, XXXIIl, 345. Desclisqle, s. r. terme de marine (Rouen), XXXI, î4S- — [Subst. ■ bal de ileictinqiitr au sens de n déclencher », désignant tout appareil qui se séparer deux organes pour mettre en mouvement une machine, ouvrir 1 porte, faire tomber une chaîne de poni-levis, etc. — A. Bos.] Desrente, s. f., moi de Béihune, XXXIIl, \.\%. DwNE, s. f.. XXXUI. Î4S. DiEP, s. m., chenal (Normandie), XXXIIl, }4}- — Cf. le Dielipnmiirt /M/o/i noriiiaiid âe FEiire, où le premier exemple est cité. DiESTRE, s. f., pas (mesure de longueur).* XXXin, SS7.n. '■ DiKCcER, V. inir., vaguer, XXXUi, 345. Dogisarde(1u à tort dogmardt), s. f., sorte de cuve (Limousin), XXX Î45- DOGMARDE. Voir dogitiardt. DoLLERIE, S. f , terme de Rouen, XXXIIl, 545. — L'idée de lire d'oUt proposée dubitativement en note, est peu vraisemblable, ce mot oOerie (| rie J) n'iitani pas attesté. DoSNAiN. s. m., XXXL 371, art. clip ci.ap. — Mot non relevé par boulle et qui paraît Être une faute de lecture pour douvain. DoucEMiLLE, S. f., sorte de plante, XX.XUI, 346. — Cf. Z.f. rom. XXIX. 249 (Mever-Lûbke), où le mol est rapproché du grec f Xuiû^iiîLov, qui s.'uléve bien des difficultés, Doi'VAlN. \ou ilonnain. Dkille. s. f., lambeau, XXXIil. 546. — Cf. XXXllI, 556, n. (L. Vignon). Dringuet, s. m., trictr.ic, XXXIIl, ;73, an. martlte. — Moi tion rek par Delboulle, qu'il est bon d'ajouter, i cause de sa date, !i ceux qui sont dl Godefrov, art. DRiNCtJET et triïjglet. Dros'i;, s. m., drosse, terme de marine. XXXIIl, h*. Dropost, s. m., mot de Flandre. XXXIIl, }46. Dunette, s. f.. grive, XXXIil, 146. Di;rqj;emal, s. m., pierre précieuse indéterminée, XXXV, 41 j, an. TOI Rffriboter. XXVIII. ftpan.. p. ;02(Behi ment, à l'angl. frerl'Oal. XXXni. 346. — Cf. Z. f. frani- Spr. und . is), où le mot est rattaché, peuvrsi MOTS OBSCURS ET RARES 265 Élitte, s. f., élite, XXXIII, 567, n. i. Elleter. Voir Eslecter. Emakdoyer, V. tr., XXXIII, 346. Emmamotté, part, passé, mot d'Angers, XXXIII, 346. Empaturé, part, passé, mot de Béthune, XXXIII, 346. — [Cf. le terme technique empaturé n assemblage bout à bout de deux pièces de bois au moyen de pattes et de tenons » (Littré). On a pu tirer de ce subst. empaturé le verbe empaiurer (cf. courbaturer^ de courbature, etc.), de sens analogue à mfater. — A. Bos.] Empelté, part, passé, enté, XXXIII, 346. Empexouger, V. tr., empêtrer, XXXIII, 346. Empukier, V. tr., empoisonner, XXXIII, 347. Enchaplot, s. m., enclume portative, XXXIII, 347. Enchiffré, part, passé, XXXIII, 347. — Cf. z/f. rom. Phil., XXIX, 249 (Meyer-Lûbke), où le mot est expliqué par « geziert, geputzt » et rattaché dubitativement à la famille de chiffe, chiffon, Enchcxxuiet, part, passé, garni de souches, XXXIII, 347. Enfouir, v. intr., rougir, s'enflammer, XXXIII, 347. Esgal, s. m., sorte d'imposition, XXXIII, 347. Ekgravement, s. m., entaille (?), mot d'Anjou, XXXIII, 347. EsKiEVRÉ, part, passé, mot de Flandre, XXXIII, 347. Ensaouvré, part, passé, terme de drapier (Louviers), III, 348. ESTOUPI, part, passé, engourdi, XXXIII, 348. — Cf. XXXIII, 5:7 (I.. Vignon). Entrasille, s. f., terme de menuisier (Amiens), XXXIII, 348. En'trebiguer, V. tr., XXXIII, 348. — Cf. XXXIII, 557 (A. Thomas), ^ù Von établit que eutrebiguer est une faute pour entreli^ner « insérer dans Tentreligne ». Entreligner. Voir eulrehit^uer, Equipou, s. m., mot de Dieppe, XXXIII, 348. — [Peut-être apparenté au français moderne esquipot, qui signifiait à l'origine « vase » ; cf. ci-dessous l'art. EsauiPEL. — A. Bos.] Er AILLE, s. f., terme d'agriculture (Normandie), XXXIII, 364, art. HERAILLE. Erubiner, V. intr., mot de Genève, XXXIII, 348. Esbalufreement, adv., XXXIII, 348. — Godefroy donne un seul exemple de cet adverbe, qu'il traduit par« follement », sous la forme esbauleireement \ mais il en a plusieurs de l'adj. esbauîevré, notamment un avec la leçon esba- luffrê, qui est d'accord avec la forme adverbiale relevée par DelbouUe. — Cf. Z. j- rom. Phil., XXIX, 249 (Meyer-Lùbke), où est cité le verbe actuel s'eba- Icufrer « s'épouvanter » dans le patois de Démuin (Somme). Esblaré, adj., chauve, XXXIII, 348. — {La traduction par « bouffi », que donne Godefroy, n'est pas satisfaisante. Ni lui ni DelbouUe ne tiennent 266 . THOMAS compie de l'anicle suivant de Coigrave : b Esbiaré ; m. ée : f. Gasllic^^zz- pjU qf counleaanu ; bkak, vian, as ont that h affrighUd, or hatb hada/ean,^ "^ Les patois de Boulogne et de Normandie connaissent l'adj. thS^r/ ou iht^^^ " effaré, ahuri, iberlué " ; mais est-ce le mime tnoi ? — J. pEBOCQi.'tGTg' -" — Il est intéressant en tout cas de constater que le sens de n cham'e » comraun X l'anc. franc, etblar/ et A l'anc. hxut allem. blat ; cf. ci^euuï Yss. ' BLAIRE et le patois douaisien ^Maré n qui a perdu ses chevcUK, ses poils, ,_ parlant de l'homme el dci animaux « (Escallier, cité par Rolland, . VU, tu). EscAB^scHË, s. m. 'i, saumure, XKXIII, J48. — Noter que ie mot » gnol en question a fini par pri-ndrc racine dans les Pays-Bas dans un sens ; cial : cf. l'art, escaveche du DkUonaaire étynol. da la langue uiûhniu Grand gagnage. ESCACHON, s. m., mot du Havre, XXXIII, 548. EsCANDELAR. Voir tsiandelar. EscAFÉ, part, passé, mot de Valenciennes, XXXlll, 349. EscARSE, s. f.. terme de conslruaion (Saint-Omer), XXXlll, Î49. EsCAVON, s. m,, mot de Béthune, XXXIII, }49, EscHACONs ou E5CHAçON'S, S. m. pi., terme de jeu, XXXIII. Î49. — s'agit probablement de quelque variante diminutive du jeu d'échecs ; pcut-fc '* s'agit-il du jeu de dames. — A. Bos.] ESCUARDRF, s. f. (?). XXXIII, 549. EscBARPOULE, 5. f., pelote (de fil), XXXill, 349. EsCHAt;BOURADB, S. f., écliauffourée, XXXIII, Î49. EscHAULBRE, 3. m., ciseau triangulaire du charron, XXXIII, ;49, EsCHEMOTE, s. f., burette, XXXIII, 349. EscHERMETÉ, part, passé, mol de Flandre, XXXIII, 149. EscHERULLE, s. f. (?), poisson indéterminé, XXXIII, 549. EsCHOisEi-ER, V. tr.. creuser(?). XXXIII. )S0. EsciLLDN. S. m., sillon f?). XXXIII, 350. EscLAiMETÉ, S. f., inclinaison, déclivité, XXXIII, 5 jo. — Cf. XXXIII. s jj (A. Thomas). Esia,A\DRATTE, s. f., pierre précieuse indéterminée. XXXlll, t,\o. EscLAOK, s. m., mot de Flandre, XXXIII. 350. EsCLERRE, s. f. (?), terme de cbnstruciion (Maine), XXXlll, }[o. EscLOFTiN (faute pour cs/o/i/'i'r;?), s. m., terme d'arlillerie, XXXUI, \%a. EscocHON, s. m., baie du Hi, XXXIII, }îo. EscoiEL. s, m., coyau, XXXIII, 350. EscoiRiE, s. f., puileterie, XXXI. 371, art. cohmentix. — Xon relevé par Delboulle; cf. Godefroy, esco ESCOLAILLER (s'), V. pron., XXIX, ï49(Meyer-LQbke), où cuUeus soit au fraDf. corailit. XXXIII, îîi. —Cf. z. 'on propose de ratlaclier e /. rom. PhL, ■ mot soit au lai. MOTS OBSCURS ET RARES 267 ESCORNOFLE, S. f. (?), XXXIII, 3 5 I . EscouPE, S. f., soucoupe (?), root de Flandre, XXXIII, 351. EscREVALLE, S. f., sorte de plante, XXXIII, 574, art. marrange. — Mot relevé par Delboulle. EscRiNCE (faute pour estrimie}), s. f., XXXIII, 351. Escroyellb (lu à toit estroyeîU), s. f., lambeau, XXXIII, 355, n. 4. EscussoN, s. m., écusson, terme de médecine, XXXIII, 351. IsFOiL, s. m., parturition des bétes (?), mot d'Anjou, XXXIII, 351. ^EsGKLBOCHE (lire esgalboché })y s. m.(?), sorte de bâton, équilboquei(?), ot d'Anjou, XXXIII, 351. XsGALDRiNE, S. f., femme de mauvaise vie, XXXV, 397, art. scalerine. — est rital. ^ualdrinOy qui a le même sens. — A. Bos.] XsGAUGRiNiER, V. tr., mot de Bretagne, XXXIII, 352. SsKiER, s. m., mot de Picardie, XXXIII, 352. IsLECTER et ELLETER, V. tr., émonder(?), mot de Normandie, XXXIII, 3. — [Citations analogues dans Godefroy, eslecter. — A. Bos.] SsLiERRE, s. f.(?), terme de marine (Rouen), XXXIII, 352. EsPABRE, s. m., sorte d'étoffe (Normandie), XXXIII, 352. PACHER, V. tr., XXXIII, 352. — L'idée de voir un italianisme s l'exemple cité me parait aujourd'hui mauvaise, M. Paul Meyer me fai- t justement remarquer que l'on trouve espachar, au sens de despachary en .prov. (voir E. Levy, Prov. Suppl.-fV.). Au Hou de : « débiter, vendre », 'V'aut mieux traduire par « expédier au loin, disperser ». HsPARCE et EPARSE, S. f., office d'une collégiale (Lille), XXXIII, 352. HsPAREiT, s. m., mot de Lorraine, XXXIII, 352. RpARVE, s. f., terme de marine (Rouen), XXXIII, 352. EsPAUMAL, s. m., mot de Flandre, XXXIII, 352. ÏSPERCINE, s. f., terme de marine (Rouen), XXXIII, 352. — Mot d'ori- tfne méditerranéenne qui désigne un câbleau : cf. Jal, Ghss. naui., esper- Mne, sparcina, etc. Esperté, s. f., espérance, XXXIII, 353. Espette (lire espette), s. m., cul-de-jatte, XXXIII, 353. EspiE, s. f. (?), sorte de poisson (Dieppe), XXXIII, 353. — [Peut-être l'épinoche. — A. Bos.] EspiLLON, s. m., mot de Flandre, XXXIII, 353. — [Peut-être diminutif de espiy avec le sens de baie des céréales. — A. Bos.] EspiNART (fil d'), XXXIII, 353. — (Peut-être faut-il considérer espinart comme un nom propre, celui de la ville d'Epinal, célèbre par ses filatures. — A. Bos.] EspiOTE, s. f., épeautre(?), XXXIII, 553. EspLENT, s. m., éperlan, XXXIII, 358, art. flouée. — Mot non relevé par Delboulle ; lire probablement esp[er]îenl. EsQUELAGE, s. m., niot de Normandie, XXXIII, 355. 268 A. THOMAS EsdUEMBiEU, S. m., écubicr (terme de marine), XXXIII, 353. — esquembiertf plutôt que esquembieu. EsQUERiCHE, s. f., mot dc Lorraine, XXXIII, 353. EsQUETEAU, s. m., terme de marine (Rouen), XXXIII, 354. EsauiEUL, s. m., terme de marine (Rouen), XXXIII, 354. RsduiPEL, s. m,, esquipot, XXXIII, 354. — Cf. ci-dessus Tart. equipoi^ 1. EssAY, s. m., sorte d'étolTe (Normandie), XXXIII, 354. 2. EssAY, s. m., coupe à faire l'essai des boissons, XXXIII, 354. Esses (en), XXXIII, 354. — La locution m esses de « préparé à » est ass^ fréquente ; Delboulle a raison de renvoyer à Godefroy esce i , mais il fai^" y joindre les articles en aise i et 2. Estai, s. m., XXXIII, 354'. — [Lire : estail te morceau, coupure », sub verbal de estaillier « couper ». — A. Bos]. EsTAiLETTE ct STAiLETF, S. f., sorte d'étoffe, XXXIII, 354. EsTAiLLiERE, S. f., mot de Normandie, XXXIII, 345, art. diep. — M non relevé par Delboulle, identique à estaliere qui est dans Godefroy comn-7 terme de pêche et qui est encore usité aujourd'hui, bien que Littré ne donne que étalier. Cf. Tart. étalière du Dici. des péchs de Baudrillart. EsTALON, s. m., XXXIII, 354. — Se rattache vraisemblablement à chiJon « couverture de lit » ; cf. Ann. du Midi, V, 501 ct mes lissais, p. 405, art. CELONE. Estamain et ESTAMANT, S. m., terme de droit, XXXIII, 3^4. EsTANDEFFLE, S. f., frondc, XXXV, 407, art. tandeffle. EsTANDELAR, s. m., terme de marine (Rouen), XXXIII, 355. — Il faut vraisemblablement lire escandeîar et rattacher le mot au vocabulaire méditerra- néen, dans lequel scaudolaro, etc. désigne une chambre de la galère; cf. Jal, ESCANDELAR. EsTANTARE, S. f., terme de marine (Rouen), XXXIII, 355. — 5>emble identique à l'anc. catalan estautatas, auquel Jal, GIoss. uiiut., s. vo, attribue par conjecture le sens de « ferrures du gouvernail ». Dans l'exemple unique produit par Jal, il faut plutôt con>idérer estantaras comme fém. plur. que comme masc. plur. EsTARCHO, s. m., mot wallon, XXXIII, 355. EsTKLLOUERK, S. f-, terme de charpente, XXXIII, 355. EsTERSE, s. m.(?). étricr(?), XXXV, 404, n. 4. EsTAULETei ESTRELLKT, S. m., partie du fuseau ? XXXIII, 355. Estoppin(?). Voir esdoppin. EsTOUPPEROL, s. m., terme de marine (Rouen), XXXIII, 355. — [Le mot est dans le Xouv. hirousse il! us t/r sous la forme e^touperol, avec cette défini- tion : « Terme de marine. Sorte de clou à tète ronde qu'on emploie dans I. Pour la date, au lieu de : « 1496 », lire : « 1476, anc. style. » MOTS OBSCURS ET RARES ' 269 le *rhevillagc des fonJs. » Le Larousse indique comme origine Tespagnol ^jf^^j^roL — D«" Bos.]— Cf. le Gloss. tiaut.y de Jal, art.ARONDiR etsrouPEROL. EsTRELLET. Voir esteulet. EsTussoN, s. m., XXXIII, 355. >TRiBLE, S. f., terme de marine, étrave(?), XXXIII, 355. îTRiNNE, s. f., étrenne, XXXIII, 351, n. 2. JTROYELLE, faute pour escroyelle. XRDURE, s. f., ourdissure, XXXV, 418, art. urdure. BuvRE, s. f., œuvre, XXXIII, 577, n. 5. •AFioT, s. m., XXXIII, 356 ; d. la note afférente. — [Peut-être « fève, îcot ». N. de Puitspelu, v» fiageola, ôonnc fafiola (assimilation de v àj) ^ûviau; cf. vosgxen /a/çto{t) « gousse de fève, haricot ». Les /fl/o/i feraient dant aux lapins dans le passage cité. — A. Horning.) AiSARESSE (lu à tOTl f arf are S se), s. f., faiseuse, XXXIII, 356, n. 3. •ALAiNE, s. f., sorte d'étoffe, terme d'Anjou, XXXIII, 356. — Encore ^^i'v^nt aujourd'hui : cï. Doiùn, Gloss. du Bas-Maine: a falèn futaine ». "anfarde, s. f., XXXIII, 356. 'arfaresse, faute pour fat sures se. F^arge, s. f., sorte de couverture, XXXIII, 356. Ï^auliere et folliere, s. f., feu de joie, bûcher, XXXIII, 356. Faul'X grenon, terme de cuisine, XXXV, 396, n. 4. Î^AuauET, s. m., oiseau do mer, XXXIII, 356. — Cf. Z. f. rom. PhiL, ^^IX, 249 (Meyer-Lùbke), où le mot est considéré comme un diminutif de joul4jiunrf„-épr - Flageu[l], s. m., tTùte, flageolet, XXXlll, ]j8. Flebge, s. f.(?), iL-rmc d'horlogerie (Lille), XXXlll, }s8. Flet, s. m., fléau à battre le blé, XXXXIII, 558. - Cf. XXXlll, SS7 (A. Thomas). Flion, s. m., tellinc, coquillage, XXXV, 409, an. telune. — Mot non^ relevé par DelbouUe ; il est dans Littré (saiu historique) et dans Cotg rave ;^ c'est un mot normand connu ; cl. MoUy, Jorel, etc. Flonc, s. ni., terme de marine (Rouen), XXXlll, 358. — J.1I a un art— FLONCH ; mais le rapport esi douteux. FLOU6E, s. f., terme de marine (Rouen), XX.XIll, 558. — Semble syno- nyme de^ujT, marée, et se rattache probablenieut au yerixjher.fiuer. Fluwel, s. m., velours, XXXlll, Î5H. — Cf. vauUnel. FOCQUE, s. r., sorte de faui (pour faucher), XXXlll, 358. — Cf. Z.f. rom. Phil.. XXIX. 149 (Meyer-Lûbke) et Z.f.frani.Spr. u. Z.,-/.,XSVII1. i« pan., p. )oa (Behrcns), où le nwt est élucidé. Fol, s. m., soufflet, XXXlll, ss9, n. i. F0IJ.AYS, s. m., terme de draperie (Flandre), XXXlll, jjS. FoLUEKE. Vmi faulûre. FoONS, faute pour foous, plur. de fol. FoRBOT, s. m., XXXm, 359. FoUL, s. m., terme de vénerie, XXXlll, 3}9. FooRCET, S. m., terme de construaion (Bëthune), XXXlll, 359, FouRMiER, s. m., couveriute de si^e, XXXlll, 3S9. FouRREL, s. m., XXXlll, 359- — C'est le mot actuel /ourraiu, au sens défini en ces termes par le Dû/, gcniral : « Peau dont on garnit le trait k l'endroit où il frotle contre le flanc du cheval. » FouRSE, s. f., XXXlll, J>9. — [Correspond, dans le texte cité, au lat. fiir/ar « pellicule écailleuse de l'épiderme ». — P. Dorveaux ] Freniete, s. f., terme d'horlogerie, XXXlll, 359. Fretel, s. m,, petite frette, XXXlll, sjg. Friau, s. m., dans broiitsu (brosse) dt friau, XXXlll, 3 59. Fribolct, -ette, s. m. et f-, sorcier, -iérc, XXXlll, 360. Fridoche, s. mot du Canada, XXXlll, 360. FrinchÈ, pan. passé, mot de Flandre, XXXlll, 360. — Cf. Z././ra»-. Spr. II. Lit., XXVIII, i" pan., p. 302 (Behrens), où le mot est rapproché du verbe iKtael/rcnthtr, /riiicber qui, en picard, signilie a plisser u. Fbiolle, ad), fera, qualifiant i-aclx, XXXlll, 360. Frison, s. m., oiseau ressemblant â l'étourneau, XXXlll, 360. Frisque (altéré en Jiriqiii). ad}., vif. éveillé, XXXlll, 358, n. 1. — Cf. l'an. FRiscHE de Godefroy. MOTS OBSCURS ET RARES 27 1 puiE, S. f., colombier, XXXV, 415, n. 2. F"u isoLEiL, $. m., traduaion du lat. solift^a^ tarentule, XXXV, 401, n. 3. F'uR-AiN, s. m., cordage, XXXV, 405, n. i. — Jal, furain 2, a relevé trois erriplcs de cetie forme dans un ms. de 1541 ; c'est un exemple intéressant (iis&îmilation pour /urm/'/i (écrit à ion funin par les dictionnaires usuels). FuscLE, faute i^ur juscle. HusTiNE, adj. fém., XXXV, 406; cf. ci-dessous, art. sustitte. GA.B43IS, s. m., mot de Normandie, XXXIII, 360. Gahoc, s. m., tuyau, aqueduc (Normandie), XXXIII, 560. Gai_I£Re (bonnet de), locution de Normandie, XXXIII, 560. Ga.i.^jion, s. m., sorte de coiffure, XXXIII, 360. GA.Aft.Ais, s. m., colonne, terme de construction (Artois), XXXIII, 361. Gaî^cîuerillié, part, passé, XXXIII, 361. GAR.CSOULETTE, S. f., bec, goulot (Flandre), XXXIII, 361. Ga.rji,lon,s. m., cloaque, XXXIII, 361. — Cf. XXXIII, 557 (L. Vignon), o^ le mot est rapproché du prov. gasilhan, garilhan. GxRi.oANE, s. f., dévidoir (Handre), XXXIII, 361. — Cf. XXXIII, 557 (A. Tïioraas). Grroonelle, s. f., jargonelle, sorte de poire, XXXIII, 539. ÛA^RT, s. m., terme de marine (Normandie), XXXIII, 361. G^VE, s. f., cage (Lyon), XXXI, 366, art. buydon. — Mot non relevé par ÏX^boulle qui respecte la graphie ^«m^ de G. Paradin. Cotgrave imprime geve Cl " a raison. C*est la forme francisée du lyonnais /a/vi, que Puitspelu a tort de^ucr de l'ital. ^o^^w, mais qui vient directement (comme le savoyard jfe^vc) de la forme latine *gavia pour cavea. On lit « geve ou gabie » dans \es documents municipaux de Lyon relatifs à la cage que les consuls firent fabriquer en 1476 pour enfermer Jaques d'Armagnac; il est vrai que R. de C^*ntelauze et M. B. de Mandrot, qui relatent le fait (Revue historique X^V, 278), ont transformé, par ignorance philologique, geve en gène. Gode- froy, art. j.\ye, réunit l'exemple de G. Paradin, qu'il lit getu, à un exemple de jaye dans Gautier de Coinci. GiRBOLOT, s. m., gibelotte (?), XXXIII, 561. Guode, s. m., bassin de barbier, XXXIII, 361. GoDRiOLLE, s. f., sorte de céréale (Ile-de-France), XXXIII, 361. GoMON, s. m., terme de construction (Anjou), XXXIII, 361. — Au |i^ de goinonSy il faut probablement lire goujons^ au sens 20 de l'art, gou- jon 2 du Dict. général. Goujon (pièce d'assemblage). Voir gotnon. G0URBEILLE, s. f., corbeille (?), XXXIII, 361. GouTE, adj. fém., mot de Bourgogne, XXXIII, 361. — Cf. goulot. GouTOT, -OTE, adj., mot de Bourgogne, XXXIII, 361. — Cf. goûte, Gradebrochier, V. tr., mot de Flandre, XXXIII, 362. Grasque, s. f.(?), terme de marine (Normandie), XXXIII, 362. - Cf. Z./.Jra»^ - Sp'.u. Lit. (BehrcDs), où le moi est identifié ifr«B/(«, dimiamif de fr«w n jambières «; peut-iire, au lieu de gravûllts, conviendrait-il de lire jrji-'^ vtlla. GReMi!.pi--CT, s. m-, sont d'herbe (Flandre), XXXIII, jéï. Gbecrellk, s. f., mot d'Abk- ville, XXXIII, î6i. — Signifie probable- Grin, s. ra,.aiiim;)lii)d£tenninâ, XXXIII, )63. Gkivsoire, s. m. mot wallon. XXXIU, î62. Grumuaz, s. m., lemie de charpemc (Anjou), XXXIII, 161. GucME, S. r.. mol de Normandie, XXXIII, jb2.~- Peut-être fauie par fini», cheville; cf. Godefroi, heusse, etc. GuELiËR, i. m., nom du diable en Anjou, XXXIII, ]6i. GUEZE, S. f. (?), levée faite le long d'une rivière (Louviers). XXXIII, jéj. — Cf. Z. f. TOHi. FUI, XXIX. 149 (Mcyer-Lûbke), où «t suggérée la lectun; g>u^i, ei où te mot est rattaché a. giir^, forme médié\-ale de gHf'; cela est bien peu ïTaiscniblablc. GUIBEILEUX. ad)., XXXIII, 562. GuiNAuDE. S. f.. XXXI, î6o, n. 1. — Cf. ci-Jesius t'fiiii.indt. GuYBELra. s. m., sorte d'éioffe, XXXIII, 563. Hacoiioner, V. tr. lemie de construction (.Anjou), XXXIII, 563. Hacon.S. m,, mot de Hlandre, XXXIII, î6î, — CI. Z.f. fr. Spr. u. LU., XXVIII. ir>part.,p. ;oi (Bulirens). où l'on propose, avec vraisem- blance, de lire haioii. Haigme, s. f., XXXIII, 563. Hainoue, s. f., lianche. V. Ixtniqut. Haligorke. s. r, nUiwrie, XXXIII, 36). Hamecbl, s. m, mesure pour la bière (Nomundie), XXXIII, 363, — Cf. les anides hama et hamelici;s (HAMEKELLL's)que les Bénédictins ODt ajoutés à Du Cange : on y trouve un texte français qui mentionne n trois himt- quim de scrvoise n. La base parait être le latin ha m a pour a ma: l'aspiration est due à quelque conurainaiioii germanique. Voir l'art, amiau de mes M/langti. p. li, et Z.}. fran^. Spr. u. LU., XXVIII. 1" part., p. }oî <^~rEAU, s. m., mot d'Artois, XXXIII, 366. — Cf. Z. f. fr, Spr. ti. Lit,, ^^* iXi, i« part., p. 304 (Behrens), où le mot est identifié à ostel 4 de Hoi^CE, s. f., terme d'agriculture (Boulonnais), XXXIII, 366. Hc»ïGRis, s. f., partie du harnachement, XXXIII, 366. HoîsîTEUsÉ. Voir Ijouteuse. Boc^UERÉ, HOauEREL, S. m., terme de marine, guindeau d'auant, XîOUlI, 366. H^i^ToiRE, S. f., XXXIII, 366. — A rapprocher de Tart. heurtoir de Qoà^Toy et de Tart. HEURTEauiN de Littré; cf. ci-dessus fmirtott. H^XJBis, S. m., XXXIII, 366. ^OucQjUE, S. f., mesure de sel, XXXIII, 366. l^OUDON, HOUDET, terme de cuisine, XXXIII, 366. JlotjLLAR, s. m., terme de meunerie (Normandie), XXXIII, 366. — p^r^ît identique à oeullard, qui a son article plus loin. H<>ULLEBiCHE, S. f., sorte de coquillage (Normandie), XXXIII, 366. — Y ^'t-il quelque rapport entre ce mot et un des noms normands actuels du ^ygftuîà Fhermite, cornebichet ? HouTEUSB, adj. fém., faute pour honteuse, XXXIII, 366. HouzEMENT, s. m., mot de Béthune, XXXIII, 367. HucHON, s. m., enflure de la gorge (Flandre), XXXIII, 367. HuDiN, s. m., ajonc (Anjou), XXXIII, 367. Hue[t], s. m., mesure pour l'avoine (Artois), XXXIII, 367. — Cf. Z.f, KcmmmU, IXXVl 18 274 A- THOMAS /r. Spr. u. LU., XXVIII, v^ part., p. 304 (Bebrens), où le mot est j ment expliqué par le néerlaadais hoed et xattaché à Tardcle hoet de God^ froy. HuFLER, V. intr., flairer (?), en pariant du chien, XXXIII, 367. HuGUET, s. m., enflure de la gorge (Flandre), XXXIII, 367, arr^ HUCHON . HuiLLET, s. m., fourrure indétcnninée, XXXV, 417, art. uilU. HuMiER. Voir bunnier. HuNNiER, s. m., terme de droit (mot wallon), XXXIII, 367. — Cf. Z.J^' fr, Spr. u. Lit., XXVIIl, i« part., p. 304 (Behrens), où le mot est juste- ment reconnu comme une mauvaise leçon de hutnier « usufruit », qu' trouve dans Grandgagnage, Godefroy, etc., et dont l'étymolc^ie n'est pas connue. HUPPIN, s. m., XXXIII, 367. — Au lieu de Heure, il faut lire 5^i«r^ dans le texte cité. HuRDEHURE, S. f. ourdissure, XXXV, 418, art. urdure. Hyve, s. f., ruche (Normandie), XXXUI, 367. — Cf. Z. f. rom. PbiL, XXIX, 249 (Meyer-Lûbke), où Temprunt du normand à Tanglais est accepté comme plus probable que Tinverse. Iestre. Voir dUstre. Impothichiner, v. tr., enter, XXXIII, 557. Inqete. Voir vergeté. Intibezé, part, passé, terme de maréchal-ferrant, XXXIII, $$7. loNC (impr. i tort jonc), s. m., bergeronnette, XXXIII, 560, o. 4. IssANT, terme de blason, XXXIII, 566, n. 5. Iule, s. f., sorte de poisson, XXXIII, 558. IvRON (faute probable pour viron « vrille t), XXXIII, 5 58. — Une erreur de mise en pages a fait placera la p. 561, n. 3, la note qui s'applique à ivron : il y a eu chassé-croisé avec celle qui s'applique à kassvougte. Jabot, s. m., sorte de poisson, XXXIII, 558. jAFFARiN,adj., XXXIII, 558. Jaffe, s. m., jâspc(?), XXXIII, 558. Jaffre, adj., moi de Franche-Comté, XXXIII, 558. — Cf. Z.f. fr. Spr. u. Lit., XXVIII, ire part., p. 304 (Behrens), où Ton rappelle que faffre et jiiffreux ont été déjà relevés et étudiés par M. Cli. Beauquier dans son Vocah. des prùvincialismes du Douhs. Jaffrkux, adj., mot de Franche-Comté, XXXIII, 558. — Cf. jaffre. Jagois, s. m., nigaud (Anjou), )C<.XIII, 559. Jallon, s. m., jalon(?), XXXIII, 559. Jan blanc, s. m., jcan-lc-blanc, sonc d'aigle, XXXV, 407, n. 2. Jarge, s. f., oiseau de nuit, XXXIII, 559. Jargon KLLE. Voir gergoneîle. Jau, s. m., robinet, XXXIII, 559, n. 4. MOTS OBSCURS ET RARES 275 Jaul^el, jaulnot, s. m., sorte de poisson, XXXIII, 559. Jeau» s. m., robinet, XXXIII, 559; cf. jau. Jenchei, s. m., mot de Normandie, XXXIII, 559. Jernubz, s. m., excavation (?), mot du Hainaut, XXXIII, 559. Jeume, s. f., terme de serrurerie (?), mot d'Anjou, XXXIII, 560. Jeus, s. m., manteau (de cheminée), XXXIII, 560. JoHiÊ, part, passé, XXXIII, 560. — Cf. Z. /. fr. Spr. u. Lit., XXVIII, ï*» part. , p. 305 (Behrens), où Ton propose de voir dans johié une faute de ^ure pour /o/iV. JoiïxGKEUR, s. m., terme de marine, cordage servant à joindre les deux pièces ae l'antenne, XXXIII, 560. Jonc, faute pour ionc. JoNGOYANT, faute pour rougoyant. Jouaj_e (impr. à tort /cwa/^), s. f., jouelle, XXXIII, 561. Jovf-mjELy JUHEL, s. m., ivraie, XXXIII, 560. /ouxL-M-E, s. f., confrontation (d'un terrain), XXXIII, 560. .£, s. m., terme de marine (Rouen), XXXIII, 560. — CI. Z.f.fr, .1/., XXVIII, i« part., p. 305 (Behrens), où le mot est rapproché Lodais juffery ce qui soulève beaucoup d'objections. -, faute pour jouale. :y, s. m., XXXIII, 588, art. pansour. — Mot non relevé par Del- qui parait synonyme de jubé. lo^'*'^^^^» faute de lecture pour ver jette, t l^H^-^ — Voir jouhel, «^5C*— ^(imprimé fautivement fuselé)^ s. m., sorte de poisson (Narbonne), -OO^^^* 561, n. 6. ' ^^^S^^'OUGTE, s. m., XXXIIl, 561 (voir la note relative à ce mot, p. 558, N. — Cf. Z, f. fr. Spr. M. Lit., XXVIII, i« part., p. 305 (Behrens), où ^' ^o'i «st rattaché au bas-allem. Kaspelfdgd ; en réalité le mot corespond au *^ ^^i^lem. Kastvogty avoué, protecteur d'une église. ^^i;^e'^CELLE, s. f., lingot, XXXIIl, 561. I^Oî'ciEL. Voir koverciel. j^oVERCiEL (lu à tort konciel), s. m., couvercle, XXXI, 573; cf. ci-dessus LjtFFET, S. m., étoupc(?), terme de marine (Normandie), XXXIIl, 561. • LaGAREL, faute pour cagarel. Lm\Ghele, mot de Flandre, XXXIIl, 561. — Le mot étant au pluriel et ^tant qualifié />ar/j, il faut lire probablement laglieUs. Lm\goue, s. f., mare, XXXIIl, 561. Lanier (imprimé fautivement lavier), s. m., sorte de faucon, XXXIIl, 564. "• ï- Laisi, s. m., petit-lait (?), XXXIIl, $62. Lamier, faute pour larmier. Lammehë, s. m., sorte de poisson, XXXIJl, s6î. Lammier, s. m., animal indéterminé, XXXIII, ;63. LAMfROYÉ, s. m., sorte d'étoffe (Flandre), XXXin, jéi. Lanceur, s. m., fabricant de lances (?), XXXIll, séa. Landhead, s. m., sorte d'oiseau, XXXIII, {62. Languel, s. m., XXXIII, s6i. — Cf. le vers 7819 du Roman de Tr-, édition Çonsuns, où Ungiiel (que M. Consians ne relève pas) correspond j leçon leiigtelda ms. Vitic. Reg. 1505, laquelle est sans autorité. Lanier. Voir lavicr. Lansot, s. m., mot de Bord^ux, XXXIII, 562. — [Le mol la»u>r encore employé dans \i Gironde, où il désigne ce qu'on donne par-dessu niarclié, par exemple ce qu'on accorde À un enfant en plus de sa pan quelque gourmandise. — M. Roques.] Lappekin, s. m., braguette à pont-levîs, mot wallon, XXXIU, 562. Godefray a un art. lapplouin, sans définition, Bvec un seul exemple (Li ~M iSSfi) oii l'on voit condamner des gens " pour avoir esté aux Innocenta porté des lapfx^uins a. Lare, s. f., sorte de manteau des Hébreux, XXXJII. 56}. Laret, nom propre qualifiant une sorte de soie, XXXIU, 563. Larmiek (imprimé fautivement lamitr), s. m., soujnrail, XXXIII, jéî. Lasagne, s. f.. sorte de beignet, XXXIII, 563. Lastre, s, f., lame employée pour revêtement, XXXIII, >65. Lathit, s. m., mol de Tournai, XXXIII, 563. Lattëret, adj.. qui sert à clouer les lattes, XXXIII, 56;. Ladcheter. v. tr., mot de Normandie. XXXIU, 563. — [Peut-être pu* loiubeltr, loHqiieUr, loijueler, garnir de loquets. — A. Bos.] Lavier, faute pour latiirr. Lavrache, s. m,, brochet, poisson, XXXI, 356" XXXHI, 140. Laïsiere. s. f.. terme de construction, XXXIII, 564. Lecine, faute pour ii.tiTw. lessive, XXXIII, 564. Lenot, s. m., vélon(?). lerme de marine. XXXIII, 564. Léonce, s. m., lynx, XXXIU, 564. Leonthoofon, 5. m., animal dit en latin leonloplionos, XXXIII, jS-l, n. » Lerouenoux, s. m., substance tinctoriale, XXXIII, 564, — [Peul-ëm l'orcanitt, en supposant l'incorporation de l'article et une désinence. — M. Roques.] — Cf. Z. f. Jr, Spr. u. LU., XXVIII, p. 306 (Behrens), où l'on propose de voir dans Irrqiuiioiix le \v.]|I1oli lakm. ■ teinture de tournesol i>. Leteril. Voir iHtiil. Leteul, faute pour fe(m7, lutrin, XXXIII, 564, Leuj*. s. m., légume, XXXIII, 565, n. i. Levignier, V. tr., terme d'agriculture (Ponioise). XXXIII. S65. — f] revignier u replanter en vignes ■ ; toutefois, il faut remarquer que ri n'est pas directement attesté. — A. Bos. ] MOTS OBSCURS ET RARES 277 Levin, faute pour îeum^ légume, XXXIII, 565. Lexive, s. f., lessive, XXXIII, 564, n. 2. LiCHUE, s. f., roseau, XXXIII, 565. LiEFFRE, adj., XXXIII, 565. LiE^ER, s. m., sorte de marchandise (Saint-Omer), XXXIII, 565. — Cf. Z". y. ^r. Spr. u. Lit., XXXIII, i« part., p. 507 (Behrens), où l'on propose (peu vraisemblablement) de lire licwery pour liqueur. Li F" i^REE, s. f., lippée, XXXIII, $6 s. Li.^«-ARRE, s. m., oiseau de nuit, XXXIII, 56$. LiBi<£E, s. f., pierre de taille, libage, XXXIII, 56s. Li»«x>E, adj., limpide, XXXIII, 566. LiOï-^ZEFON, LYONZEPHON, S. m., animal dit en lat. kontophonos, XXXIII, S84, n.2. Lis».A.SQUE, S. f. (?), plante médicinale, XXXIII, 566. — [C'est la livéche ou acl-»« des montagnes, en bas lat. levistica et lupistica ; cf. les formes fran- çaises inposche et levesque dans Godefroy, V, 5. — A. Bos.] Lire, s. f., abondance, XXXIII, 566. LiF^.ic:uiN, s. m., plante médicinale, XXXIII, 566. Lise:i^[t], s. m., lézard, XXXIII, s66. Li&iKiR, s. m., alisier (?), XXXIII, 566. L1SS.ANT, terme de blason, qu'il faut lire Vissant, XXXIII, 566. — Remar- quer cjueCotgrave a un article Lissant de gueules (sans doute d'après Paradin) et qu il traduit à tort lissant par scaled, c'est-à-dire « écaillé ». l-is"x^:^R^ V. intr., terme de marine (Rouen), XXXIII, 567. — [Le mot signifia « border » et vient de liste v orle, lisière » : il s'agit des trente-deux vents cj ^i bordent la rose das vents sur le compas. — A. Bos.] — Cf. Z. /. ''^'"- ^^^i7., XXX, 118 (Meyer-Lùbke), où lister est expliqué par « auf der Listes-^^jjçj^^ verzeichnet sein ». ^'^ -"^^^j faute de lecture pour elitte « élite », XXXIII, 567. Li^'^^GiN, s. m., courlis (Normandie), XXXIII, 567. Li^^^^^Y, s. m., serpe de vigneron, XXXIII, 567. U^^^»ER, s. m., hysope, XXXIII, 567. LO'^Tr, s. m., jeune taureau (Maine), XXXIII, 568, art. loueil. \^oC:c>.uETTE, s. f., sorte d'étoffe (Béthune), XXXIII, 349, art. escavon. — ^Qi tvon relevé par Delboulle. \P^y S. m., terme de marine. Voir hof. ^O^Ure (mal lu loizre)y s. f., lien, XXXIII, 367. — Remarquer que -,g^cttiple pris par Delboulle dans Dehaisncs est cité par Godefroy (art. ^i;RE, IV, 778, 2e col.) d'après le Cartulaire de Flines, p. p. Hautecoeur, où jfjot est bien lu. j^oiVRE, faute de lecture pour loiure. l^ûscE, s. m., lynx, XXXIII, 564, art. leonce. XX)KCHURE, s. f., terme de draperie (Flandre), XXXIII, 567. 278 A. THOMAS ■ LoNCERE, S. r., travc rseCO, XXXlil. 567. ^ Longeron, s. m., te rme de meunerie (Lorraine), XXXIII. 568. LONGIER, s. m., le rme de construction (Bordeaux), XXXIH. 568. [Godefroy enregisire tn lis exemples angevins de longiert, assocîiï comme k miirailk au i mur, mai is il ne précise pas le sens. Il s'agit du rcvaerncnt. U bordure qui court le long du mui, — A. Bos.j LoucEL, LOZEL, S. m,, veau. XXXIII, 568. LouEiL, LOAIL, s. m., jeune taureau (Maine), XXXIII, 568. LOOTON, s. m.. XXXIII, î68. LouvETER, V. tr., mot de Rouen, XXXIII, 568, LoïKL, s. m., veau. XXXIII, 568, an. loucel. Ldceran, s. m., XXXIII, î68. Ldnce. s. m., lynx, XXXIII. 568. Ldsande, s, r., petit bateau pour le transport du vin. XXXIII, jéS. Macedon, adj. (f), XXXIII, 568. Macimsë, ad;, fém-, qualifiant une variéti; de pomme, XXXIII, s68. - Cf. ci-deisous maïusani. Maciel. faute de lecture pour mantiel, XXXIII, 569. Mactifië. faute de lecture pour madefii, XXXIII, $69. Madefié, pan. passé, XXXIII, 569, r. 2. Mac, s, m-, terme de médecine, XXXIII, 569. — [N'est-ce pas une abi — viation de magma, grec |ii-]-;i«? — M. Roques.) Mahon, s. m., tenne de marine (Rouen), XXXIII, 569. Maicnete, s. f., terme caressant, XXXIII, 569. Maillot, s. m., flèche enflammée (tat. malleclus). XXXIII. 169. Maising, peut-£ire faute de lecture pour maisnie « compaigaie », XXXIII, Maisnie. Voir maisini. Malal, s. m., sotte de pain (Metu), XXXIII. 570, - Cf. Z. f.fr. Spr. b. LU., XXVIII, i« part., p. 306 (Behrcos). où Ton renvoie à l'an, maillei 1 de Godefroy. Malandhë, s. f.. crevasse au genou du cheval, XXXI, 570. n. i. Malasbron. s. m., malandrin, XXXIII, ^70, Malcandre, faute pour mahnJn, XXXIII, 570. Mallasse, s. f., lempéte, XXXIII, 570. Mal SAiHT Bwce, XXXIII. 570. Mamal'S. s. m. pi., XXXm, 570. 1. Man, margelle (?), mot de Lyon, XXXIII, 570. 2. Man, s. m,, larve du hanneton, XXXIII, 575, n. i. Mahante (imprimé fautivement mansolt). adj, fera,, riche, XXXITI, 571 n. 4. Mahcbolb, s. m., mausolée, XXXHI, J70. Mande (lu i tort mandr). S, m., quartier, XXXm, jyt. 1 MOTS OBSCURS ET RARES 279 ^XMandeur, s. m., appariteur, XXXIII, 571. — Cf. l'art, mandeor de J^Manouere, s. f., mangeoire (?), XXXIII, 571. ^^Mansote, faute pour mariante. ^^Mantel, s. m., terme de charpente (Normandie), XXXIII, S71. ]^Mantelet, s. m., unité de mesure pour les fourrures, XXXIII, 569, art. k^^iEL; sorte de monnaie, XXXIII, 571. [anteliné, adj. qualifiant le poil d'un cheval, XXXIII, 571. Iantiel, s. m., unité de mesure pour les fourrures (?), XXXIII, 569, n. r -^^AQUEROLLE, S. f., mot de Rouen, XXXIII, 572. J^^Iarcanet, s. m., sarcelle (?), XXXIII, 572. Iarcat, s. m., animal à fourrure indéterminé, XXXIII, 572. ÀRCHEPROiE, s. f. (?), support d'une poulie, terme de marine, XXXIII, ..«^Iarcign eux , s. m., écoulement, pus, XXXIII, 572. :^. Marbtte, s. f., jeu de marelle, XXXIII, 572. — Il est bien probable i -^^ marette est une mauvaise leçon pour marelle, :^fc. Marette et mareste, s. f., marée, XXXIII, 572. ^^iARGAiGNE, faute pour mort-gage. ARGOT, s. f., panse (?), XXXIII, 573. ARGUET, s. m., membre viril, XXXIII, 573. ARiGAUT, s. m., XXXIII, 573. — Cf. Z./. rom, Phil.y XXX, 1 18 (Meyer- ^ke), où le mot est rapproché de manigant (dans Godefroy) et de Tital» 'migoldoy ce qui n'est guère satisfaisant. ^ARiNEAU (imprimé fautivement marmeau)^ s. m., matelot, XXXIII, 573 a. 4. Marion, s. m., sorte de plante (?), XXXIII, 573. Marjol. Voir marjot. Marjot (peut-être faute pour marjol), s. m., marjolet, XXXIII, 573. Marmeau, faute pour marineau. Marmette, s. f., oiseau de mer, XXXIII, 573. Marmorelle, s. f., branque-ursine (?), XXXIII, 573. Marmot, s. m., terme de marine, XXXIII, 574. Maroute, s. f., fausse camomille, XXXIII, 574. Marp aille, s. f., tas de vauriens, de « marpauds », XXXIII, 574. • MARQ.UELOGE et M ARTH ELOGE, S. f., plante médicinale, XXXVIII, 574. — Marquelage, dans la vedette, est une faute d'impression. Marquerolle, s. f., macroule (?), XXXIII, 574. Marrange, s. f., sorte de plante, XXXIII, 574. Marsouppe, s. f., marsouin, XXXIII, 574. — Dans ma note sur le man- sopa de Polemius Silvius (Romama, XXXV, 183; cf. XXXV, 605, note de V. Henr\), j'ai oublié de mentionner cet exemple intéressant. Martheloge. Voir marqueloge. Martin, s. m., mot de Normandie, XXXIII, 574. - tcau >; ce martin doil ^re le prinihirde moiti forge ", — A. Bos.] MartinH', s. m., vrille de; plantes grimpantes, XXXIII, 575. MassklÈ, faute pour nasifiè. Mati, s. m., larve du hanneton, XXXIII, 57Î. Maugere, s. r.. Itrme de m.irine. XXXIII. 575. Macllet et MAULUKi. {au plur. ace, maulHaux). s. m., mo xxxril, 171. Malpiktb, s. f., oiseau de nier indiïttrniinê, XXXIII, 575. Mal-ssane, s. f.. viorne iiiancienne. XXXIII, S7î, — Sur les noms vuî- — gaïres de «lie plante, cf. Kolland, Flore pap,, VI, 254 et s. En ce qui concerne i^ l'ittyniologie, M. le docteur Bos me rappelle que M. Jules Camus a proposé. _- -^ il y a vingt ans, une explication séduisanie : d'après ce dernier (L'optra utltr — — ■ Hifanii ■ Circa iiiilam n, p. 87, n. j), mancinme représenterait le latin mat z tiana (cf. esp. man^ana etc.), les petites baies rouges de la mancienne ayan éié comparées à des pommes sauvages. Meue (f). s. r. mélancolie, XXXIII, iSj. n. j. MbllF-, s. f., maille (boucle). Voir ci-dessous niflU. Melochite (imprimé à lort mtlorlie), s. f., malachite. XXXIII, )76, n. i Mklortie, faute pour ttulochite. Memitke ou MEMITKÉ, produit pharmaceutique végétât, XXXIII, %^6. - [MtmUlxi ou inimilhd est le nom arabe de la phnte qui est appelée yIaûhiv par Dioscoride cl glaucioii par Pline. — P. Dobvej Menkvekie. faute pour " Mknstroul, s. ni., terme de meunerie, XXXIII, 576. Mhntonciel, s. m., mot de Flandre, XXXIII. 576. — [Diniin itif de m qui doit avoir, comme notre mot actuel mtnUmntt, le sens de a le iCKie cité, c'est ce qui servait ï fixer la cuiller i la chaînette. — A. Bos.) Mesuyekie, s. f., bimbeloterie, XXXIII, jyé, a. j. Mëruh, s. m., nom du célèbre enchanteur emplové lîgiirémeni au . bâtard ».XXX1U,S76 Mermel'x, adj. qualifiant n yeux •, XXXIII, 576, MeKRI, s. m., mot de Rouen, XXXIII, S76. Mesee, s. f., assemblée mensuelle, XXXIII, 576. MESHmCANDë, adj., XXXIII, Î77. Mesuwaige, s,m.,donuine rural. XXXII!, Î77. — Cf. Z./. /r.i u. LU., XXXIII, I" pan., p. îo6 (Bchrens). — M. Dcrocquigny me la penisiaiice de ce mot d'ancien français dans l'angl. moderne mtauagt, jadis meiiiagf. Godefroy ne donne r^ue masuage ; dans la forme meiuagr (cf. Du Cange, messl'agium, mesuagilm ci Itagueau, Glosf. du droit Jiatif., s. t«), Ve de la syllabe initiale est dû 1 l'intlucncc du simple mts < mansus. Metï, s. m., lame violente qui déferle, XXXUl, 577. — [Ce leiroc de mei MOTS OBSCURS ET RARES 28 1 ^ 1^ méroe étymologîe que le français usuel mets, à savoir le latin m issu m ^ ce est envoyé, lancé ». Mel:^ de mer répond à Texpression actuelle coup Se wmer. — A. Bos.] Meynne, s. f., XXXIII, 577. — [Mot du Lyonnais et du Forez, que N. du Puiitsp^lu enregistre sous la forme manne. Il a deux sens distincts : 10 limon r^tilouRNEAU, s. m., poisson (?) indéterminé, XXXV, 424, art. vrac. >CoussiER, s. m., sorte de poterie, XXXIII, 579. >l0LTRE, XXXIII, 579. 282 A. THOMAS Mdltre, s. f., membrane qui enveloppe le fœtus, XXXIII, 579. MuscHE, s. m., musc?, XXXIII, 580. MusERAGE, s. m.. XXXIII, 580. McsiER, s. m., bananier (?), XXXIII. 580. MïOTE, s. I'.. moi du Puy, XXXIII, 580, Naie, née, s. f-, mesure puur le charbon (à MetO. XXXIII, 58.1. Nmre. s. f. (?), XXXIII, î8o. Nanotte, s. f., mot de Normandie, XXXIII, 580. Narol-e, s. f., parque, XXXIII, s»o. (î), XXXIII. 581. irt maaeUa l'.mrU). XXXIII, 575 ci XXXV. 419. , qui sert à naviguer, XXXIII, 581. héron. XXXIII, 581. — Peut-être, comme il est d ne faute typographique pour heron ; peut-ètte ausa a : ancien de la fusion de t'n de un et de b sylUbc in f. patois poitevin végrtm, nrgnituau (Roilao- 1 puisse hési m. Pb., XXX. 1 18 (Mcyer-Lùbte; c'est-à-dire ■ filet », ce qui peu Nasitier, Nasselé (lu à t Navirech, adj. Neeow, s, m., note, neron est-il une nous li un iémoignag< non aspirée du mot txron Fauiif pop.), II, Î71. Nielle, s. f., XXXIII, 58:. —Je ne ci mtlle, c'esi-à-dire maille < macula, au Did. de paloit normand de Moisv. NoEL, s, m., XXXIII. sSi. — Cf. Z. f. n où l'on explique noil par « ïungenbaad n vraisemblable. NoCHANTËR, s. m., terme de construction (Le Havre), XXXIII. 581. NOGUETTE. s. f-, XXXIII, i8[, - Cf. Z. f.frani, Spr. u. Ut., XX\1II. f part., p. ]07 (Behrens), où l'on rappelle que nogutttt, donné par Sachs comme terme vieilli signifiant « fille de boutique d'une lingerie », est sii^iTialé par Tarbé comme usité dans les Ardennes. On trouve le moi dans I hirousse illustré et dans la plupart des grands dictionnaires i parjir de cdtl de TrévDUi, lequel enregistre aussi dans le même sens migutlle « tui^ue, NoLLE, faute pour volk. NoLOflOïS (faute pour crolthoys), s.f., (île de la Nativité de ta Vie 8 septembre, XXXIII, 581. NoMNETiER, s. m., fabricant, marchand d'épingles (Meti), XXXIII, jSJ — Cf. Z. f. frani. Spr. u. Lit.. XXVIII, i" part., p. îo8 {Behreiis), où « signalée la survivance dans les patois de nmtntiti » épingle Nou, noin d'arbaiète, XXXIII, 582. NoïELLE, S. f., plante indéterminée, XXXIII. 581. — D'après la for du mot, ce serait la nielle (cf. Behrens dans?././-.ifiî. 5^. 11. Liy.."xXVni, I" part., p. (oS), mais cela ne parait guère convenir au sens. NoEE, s. f-, terme de broderie indéterminé, XXXIII. 581, NuRELis (faute probable pour mirtiis), s. m., sorte de Jeu, XXXIII, 58». NïEiL, s. m., serpent indéterminé. XXXIII, s8î. — Cf. Z.f.jran^. Spr. MOTS OBSCURS ET RARES 283 M. Lit, y XXVIII, 2« part., p. 308 (Behrcns), où le nyeïi est très justement identifié avec l'orvet. Obinel, s. m., terme de construction (Saint-Omer), XXXIII, 358. Oblet, s. m , XXXIII, 582. Obsiane, s. f., obsidienne, XXXIII, 583. OcHRE DE RUTH, variété d'ocre, XXXIV, 617, art. ruth. Oeullard, s. m., oeillard de meule (de moulin), XXXIII, 582; cf. ci- iessus houHar, CDmble, adj. qualif. fil, XXXIV, 604, art. auEUVRicH. — Mot non relevé Delboulle. .iE (lire la melie au lieu de Vomelié)y s. f. mélancolie, XXXIII, 583. Onglet, s. m., solen, sorte de coquillage, XXXIII, 583. Omgnon. Voir ongru, Ongru (faute probable pour ongnon, ognon), XXXIII, 583. Oksclage, faute pour msclage. Okthonson, faute pour leontfwufon, Orcane, s. f., orcanète, XXXIII, 584. Orche et ORCHEPOUPE, terme de marine, sorte de palan, XXXIII, 584. Orestil (faute ou variante pour ar«//7), s. m., prise de main sur la hampe ^«^ h bnce, XXXIII, 584. OwcHE. Voir orithe, Oribnne, s. f., sorte d'étoffe, XXXIII, 585 ; cf. orion. Orige, sorte d'oiseau, XXXIII, 585. Orincle (faute pour orinde}), sorte de pierre précieuse, XXXIII, 585. Orine. Voir orirul. Orinel (lire orinés^ au lieu de orines), s. m., urinai, XXXIII, 585, n. 3. Orion, s. m., sorte d'étoffe (?), XXXIII, 585 ; cf. ori.nne, Orisel, s. m., orseille, XXX, 58$. Orithe (lu à tort oriche), s. f., sorte de pierre précieuse, XXXIII, 584. Orïx, sorte d'oiseau, XXXIII, $85, n. i. Orlaie, sorte d'étoffe (?), XXXIII, 385. Orlain, adj. qualifiant cresson (?), XXXIII, 585. Ormulx, mot de Aandre, XXXIII, 586. OsTE, s. f., sorte de cordage, terme de marine, XXXIII, 586. Ouche, s. f., terme de serrurerie (Normandie), XXXIII, 586. Oudrine, s. f., outre, XXXIII, 586. Quelle (lire ovelle)^ s. f., éperlan, XXXIII, 586. OuRiR, s. m., mot de Flandre, XXXIII, 586. OuscLAGE (lu à ton onsclacre)y s. m., oscle, terme de droit, XXXIII, 584, D. I. 0\*ELLE. Voir ouelle, OzAHAR, s. m., sorte de plante (?), XXXIII, 586.^ OZINE ou OZIVE, s. f., égout, XXXIII, 586. 284 A. THOMAS Pagele, s. f., mesure pour le bois (Le Puy), XXXIII, 587. Pmllol, s, m., fond de ode, plancher, XXXI», jS?. — Un autre esem^^* de mime provenance, se irouve à l'art. batahllEj XXXI, ^59. Paienc, s. ra., variiti d'anguille, mot de Flandre, XXXIH, 587. Pai-LE, mot de Metz, XXXIII, i87. Pallehom, s. m., mot de Picardie, XXXIII, 587. Palmabe, s. r., amarre, terme de marine, XXXIII. 587. Panelle. s. f.. sucre I.rui, XXXIII, 587. Panelerie, s. f., mot de Flandre. XXXIH, 587. Pavnetiere, fanon du breuf, XXXIII, 588. Pausouk, s. m-, terme de construction (î), XXXIII, (88. Paktheron, s. m., pierre de panthère, XXXIII, s88. Pakton, s. m., panneton (?), XXXIU, î88. Paonne, s. f., cuvier, XXXIII, 588. Paratitle, s. m-, euplication sommaire d'un titre, XXXIII, j88. Parouere, s. f., ordure ?. XXXIII. s88. Parpillier, V. intr., cligner de l'reil, XXXIII, jSg. Pasiné {?), mot de Flandre, XXXIII, iSg, Pasnecte, s. f., petite panne, terme de charpente, XXXIII, 589. Passeao. s. m., tamis?, XXXIII, ,89. Pasturon. s. m., terme de serrurerie (Noniiandie). XXXIII, 589, — \Pnr^ bablenient' partie des fers qui enserre les pieds des prisonniers. — A. Hos. / Patesqhe, s. f , pastèque, terme de tnirinc, XXXIII, 589. Pateur. s. m., terme de droit, XXXIII, 589. Patinerez, adj., propre pour les patins, XXXIII, 589. Patoillard, s. m., plumitif, XXXIII, 589. Patoncque, s. f., sorte de plante médicinale, XXXIII, Î90. Paulmete (faute pour ^Himf<-),s. f.,coup du plat de la main, XXXIII, 590. Paumee, s. f.. coup du plat de la main, XXXIII, 590, a. 1. Paumille, s. f., terme de fauconnerie. XXXIII, 590. Paumillon, s. m., partie de la charrue, XXXIII, 590, n. 1. Pearel, s. m., sorte de monnaie (7>, XXXIII, 590. Peguerie, s. f., terme de tanneur (Bordeaux), xAl, }i9. — Mot non relevé par Delboulle. Pellamage, s. m., action de plamer, XXXIII, 590, Pellameh, V. ir.. plamer, terme de tanneur. XXXIII, S90. Pelletrace, s. m., sone d'impôt, XXXIII, 590. Pelot. s. m., ploc, sorte de bourre, XXXIII, S90- Penchenil (mal lu penchenuC), s. m., pénii, XXXIII, S9' , i- Penchenul, faute pour /wndwiii/. Pennard, s. m., pennon de flèche, XXXIII, 591. Penharder, V. ir., empanacher, XXXIII, J91. Pentis, s, m., pente, \XXI1I, 591, MOTS OBSCURS ET RARES 285 Pen'Xoir (niai lu penton), s. m., pendeur, terme de marine, XXXIII, 591. Penton. \o\x pentoir. Pepekdille, faute pour perpendicîe, Percet, s. m., presse, pèche à noyau adhérent, XXXIII, 591. Perchelle, s. f., perche, poisson, XXXIII, 591. Perchon, s. m., sorte de piège, XXXIII, 591. — Faute probable pour peucfxftt, peuçoît, diminutif de pieu ; sur ce sens spécial du mot, cf. Godefroy, PAUCHON. • Perohu, s. m., sorte de poisson, XXXIII, $92. Perelle, s. f., gravois, XXXIII, 592. Perike, faute pour perme. PERL.ONC, s. m., retard, XXXIII, 592. Perme (lu à ion perine), s. m., sorte de vaisseau turc, XXXIII, 592. Permeter (faute probable pour permenter = paremeuter\ v. tr., préparer, SXXIII, 592. ï^fcRNE, s. f., boulon, terme de marine, XXXIII, 592. Perpeîjdicle (lu à ton pependi lie), s. m., fil à plomb, XXXIII, 591, n. 3. Ï*ERQ,UANE, mot de Flandre, XXXIII, 592. Peselé, part, passé, mot de Flandre, XXXIII, 592. Pesteche, s. f., pétéchie, terme de médecine, XXXIII, 593. Pezette, s. f., mot du Bourbonnais, XXXIII, 593. — [Mot analogue à fesof^y diminutif de poids : c'est le plomb de la ligne. — A. Bos.) PiCARNE, S. f., chassie, XXXIII, 593. PiCARNEUX, adj., chassieux, XXXIII, 593. PiERRONELLE, S. f., mot dc Flandre, XXXIII, 593. FÏEUQ.UE, s. f., pêche, fruit, XXXIII, 593. piGER, V. tr., fouler aux pieds, XXXIII, 593. FIGNOLAT (lu à tort pygurlaCy au lieu de pygnolat), s. m., nougat, XXXIII, éoO> n. 4. FiLLouiLLE, PULOUiLLE, S. f., sorte de pâtisserie (Abbevillc), XXXIII, 593. PiLLOuiLLER, S. m., fabricant, marchand de « pillouilles », XXXIII, 593. PiXPELocHER (se), V. pron., faire sa toilette. — Cf. Z. /.fran^. Spr. u. Lit,, ^^VIII, irc part., p. 308 (Behrens). PiKPiN, s. m., piquette (?), XXXIII, 594. pioNiCE, faute pour pion i te. PiONiTE (mal lu pionice, plonice), s. f., péanite, pierre précieuse, XXXIII, 595» °- 2- PiPAN, s. m., tuf, XXXIII, 594. PiPPET, s. m., farlouse (?), XXXIII, 594, ' PiRON, s. m., gond, XXXIII, $94. PisMER, V. intr., grogner (?), XXXIII, 594. — [Cf. Jaubert, Gloss. du antre : « pimer, respirer difficilement », et Jônain, Dict. du patois saintortgeais : a PîMER, gémir bruyamment, comme les petits chiens ». — M. Roques.] 286 A. THOMAS PiTiECSE, s. (., variété d'euphorbe, XXXIII, Î94. Plastiere, s. f., platin (?). XXXIII, 594. Plastree, s. f-, terme de serrurerie (Normandie), XXXIII, 586, au^* OUCHE. — Mot non relevé par Delboulie. Plasube, s. f.. sorte de plante (f), XXXIII, 594. PuiTECONE, s. r., objet en fet (Le Havre), XXXUl, 595. Plenot, s. m-, plane, arbre, XXXIII, jgs. Pi^NiCE, faute pour picmile. • Plommade, s. f., projectile en plomb, XXXIII, 595. Ploumade. s. f., plombée, terme de marine. XXXIII, 595. Ploutraille, s. f., pierres, cailloux brisés, XXXIII, 595. Plumette, s. f., pUnte indéterminée, XXXIII, i9î. — Ci. Z. {, fra»;^^ Spi. II. LU., XXVIII, 1" pan., p. 509 (Behrens), où plumtllt est signal «j comme un des noms vulgaires du Holtonia pdlustrii. Plumeture, s. f., plumetis, XXXIII, 59). PoHJiL, S. m., pénil, XXXIII, 596, n. j. I PoiTOUËR, faute pour portiiiur. ^ POLICKON (]\re polim}), poulie d'arbalète. XXXIII, 596. POLON. s. m., mot de Flandre, XXXIII, S96. ~ Cf. Z. /. /mi/j. Spr. LU., XXVIII, i" part., p. 309 (Behrens), où polon est asùmilé à plomb. POMACHE, s. f., mâche, XXXIII, 596. - Cf. Z. f. frun^. Spr. u. ir^. XXVIII, i^ pan., p, }09 (Behrens) et Rolland, Flortpop.. VI, 194, où 1'^^ verra que le mot poniiiche est très répandu dans les patois français de la B01 — ■ ' gognc, du Morvan, de la Franche-Comté, cti:. P0MIS, faute pour poinis, plur. de poiniL P0MMIERE, s. f., XXXIII, 596. PoMPË, s. f., sorte de gâteau, XXXIII, 596. Poupe, faute pour poupe. POMPETUHE, faute pour pourrfl lire. PoNET, PONNET, S. m., mot d'Anjou, XXXUl, 596, PONSSON. s. m., partie d'un tombereau. XXXIII. 597. — Cf. Z. f.fran;,. Sp. H. Lii., XXVIII, :« part., p. 309 (Behrens), où pension est rapproché du fran(. poinçoH et congénères, mais non expliqué PoNTiL, s. m., tenon, XXXUl, 597. PoRFi, s. m-, XXXIU, Î97.- [Cf. mon gloss deville, où j'ai expliqué pourfi par « cancroide n a j'en mettrais maintenant pu d'hui " tumeur » C I .'ce précision. re de U Chirurgie de Mon- c un point d'interrogation; une expression vague, comme au jour- - .\. Bos]. Porpesture et poubpeni>ure, terme de [Cf. l'art. POURPENTURE de Godefroy : c't o auvent, porche, fronton ». — A. Bos.] PoHQUE, terme de marine. Voir poiiqut. PoRTALiERE. S. f., portière (riJeau de [>orie}, XXXIII, 597 XXXIU. Î99. pend en avant •>, donc MOTS OBSCURS ET RARES 287 PoRTELOF, S. m., terme de marine, XXXIII, 597. PoRTEPiECE, mot de Flandre, XXXIII, 597. PoRTouER (lu à ton poitouer\ s. m., brancard, XXXIII, 595, n. 5. PosDEUR, s. m., terme de marine, XXXIII, 597. PosTRiER, faute pour potier. Pote, s. f., méduse, XXXIII, 597. » Potence (lu à tort (?) y)o/ 37- — A. Bos]. — Cotgrave le définit vaguement : « A kind of Wood- «nd fow^le. » Comme, dans Rabelais, pouacre voisine avec heyronneauy et dans Ch. Estienne, avec Imron^ j'imagine que le pouacre (bien que ce nom soit encore conservé dans les Deux-Sèvres et appliqué au héron ordinaire ; cf. Rolland, Faune pop., II, 372) pourrait être le blongios (Rolland, op. cit.., II, Î75). — Cf. Z. f. fran\. Spr. u. Lit., XXVIII, i^e part., p. 310 (Behrens). PouGE, s. f., sorte de corde, terme de marine, XXXIII, 598. POULDRURE, s. f., XXXIII, 598. PooLiER^ s. m., banc de galet et de sable, XXXIII, 598. '^ounamou, s. m., poisson du Canada, XXXIII, 598. ^ooi»E (lu à tort pompe), s. f., partie postérieure (de la tête), XXXIII, 596, "• 4- Il est étrange que Cotgrave traduise os de la pouppe de la teste par * The ibrhead bone ». Pooc^ue (corriger /x>rON. Voir redou, RtDOu (mal lu redon)y s. m., roudou ou herbe aux tanneurs, XXXIV, 609. ^^Ec, s. m., mot de Dieppe, XXXIV, 610. Eefoisonner, v. tr., XXXIV, 610. Eegïet, adj. (?) qualifiant pain (Saint-Omer), XXXIV, 610. Féconder, v. intr., rejaillir, XXXIV, 610. Behaisiner et rehasiner, v. tr., terme de meunerie, XXXIV, 610. Kkhemé, s. m., réméré, XXXIV, 610, RelaRj s. m., terme de tannerie (Bordeaux), XXXIV, 610. Relolassé, part, passé, XXXIV, 610. Kemeil, s. m., XXXIV, 611. Remue, s. f., action de changer, XXXIV, 611. K£AfULÉ, part, passé, XXXIV, 611. Renaud (parier), loc. verbale, nasiUer, XXXIV. 6ii. Rekgle, s. m. (?), anneau passa au nez du porc (Saini-Omer), XX.N.^ Renouvelle, famé pour rouille. Renterce, s. f-, revendication, XXXIV. 6it. Rkpalkter, V. tr., XXXIV, 6il. - [Rrp^UUr. c'est reldire le ;'est-â-ilire les louches de l'orgue. — A. Bos.] Repentie, s. f., lision de répiderme. XXXIV, 611. Repon, s. m.,, terme du marin.;, tampon {?), XXXIV, 611. Repstnse, s. f., support, console, XXXIV, 611. Repubon, s. iti., peiit-laii, XXXIV, 611. Resnevler (lu à tort lesvti-iir), s. m., usurier, XXXIV, 611. - lalogue de revn'iir en rtnivitr daus le roman de Jou/roi i :l approuv t par G. Pai . ptobabltui "^ ite français cité. a correction proposiSe par M. Cliabanea X, 418, n.î). Resvevier. Voir miirfifr. Retartigné, part, passé, XXXIV, 613. — [Le « ratatina b ; cf. relaliiiè dans Coigrave. — A. Bos.] RtTORSEUK, S. m., retordeur. XXXIV. 61}, Rethié, part, passé, XXXIV, éi;. — {Dans k te; rrlrU traduit le latin rugosus. — P. Dorveaux.] Ribakdorin, faute pour rîbauJetin. RiBAUDEKiN (lu à lurt ribaiidorin)ti. m., sorte de canon. XXXIV, 61;, n Rime, moulin à broyer le chanvre, XXXIV, 61 } ; cf. le verbe Hbir (einpru*J de l'ail, rtibeiî) à Montbilliard et ailleurs. R[flotJiLLES (faire), loc. verbale, faire li de quelque chose (?), XXXIV, 61)— RiCALER, V. intr., hésiter (?), XXXIV, 613. R[ESTRE, s. f., hart (branche tordue en anneau), XXXIV, 613. RiEULLÉE, s. f., ruilée de plâtre, XXXIV, 611. RiFAGE, S. f., femme revèche, XXXIV. 614. RiNtXl. s. m., mot de Saint-Omer, XXXIV, 614. RiSE, s. f., risse, terme de marine, XXXIV, 614. RiTTE, S. f-, cane (?), XXXIV, 614. Rivée, s. f., terme d'horiogerie (Ulle), XXXIV. 614. RoAL, ROHAL, S. m , ivoire marin, XXXIV, 614. Rode, s, f., dorée (poisson), XXXIV, 615. Roerbe, s. f. (?), patience rouge (?) plante, XXXIV, 615. RoiL, s. m., tenue de construction (Normandie), XXXIV, Sii. - Mènie exemple cité dans Moîs^-, Dicl. dt palais nonn., rouet, avi •t solive », dont il n'y a pas ^ douter ; cf. ci-dessous rontl, RoiNETTE (roynette), s. f., plante îndéterminét, XXXIV. RoivoLLE, faute pour laujelle. RoLLiN, s. ni., terme d'orfèvrerie, XXXIV, 6ii, XXXIV, 61)— A MOTS OBSCURS ET RARES 29 1 RoAcuz, mot de Troyes, XXXIV, 615. Ro>jEr, XXXIV, 615. — [Lire rouel et entendre « solive »; cf. Godefroy, ROET, où le premier des exemples de Delboulle est cité d'après Moisy. — A. Bos,] Roi» ART, s. m., bélier, XXXIV, 616. Rossignol, s. m., instrument de torture, XXXIV, 616. — [Parmi les sens tcchnî<]ues de ce mot, on trouve « coin de bois servant à serrer des pièces de charpente » ; on imagine facilement le rôle que pouvait jouer un rossignol de ce genine dans la torture. — A. Bos.] RourcÉ, part, passé, terme de peinture (Le Puy), XXXIV, 616. Rouelle (altéré en renouvelle^ s. f., instrument de chirurgie, XXXIV, ^ïi. «. s. ET, S. m., solive. Voir ronet. CET, s. m., partie indéterminée du vêtement, XXXIV, 616. ^<^1-><30YANT (impr. à tort jongoyanl)^ part, présent, roujoyant, XXXIII, 560, i^. 5. ^<^^J JOLLE (lu à tort roivollé)y s. f., Melampyrum arvense^ plante, XXXIV, 61J, «. 3. ^<^Uï»piER, S. m., matelot chargé de l'entretien des cordages, XXXIV, 616. R^Oi_ys.EL, s. m., variété de héron, XXXIV, 616. ^^>^XTEAU, s. m., partie indéterminée d'un moulin hydraulique, XXXIV, 61S. î^o^TiNE, s. f., mot de Picardie, XXXIV, 616. Î^V3s<:ijDiLLEUX, adj., accidenté, XXXIV, 617. ^u-TH (ochre de), variété d'ocre, XXXIV, 617. ^V3>rEE, s. f., démolition (?), XXXIV, 617. ^Y^SENOER, s. m., arme indéterminée (Flandre), XXXIV, 617. ^MiouROT, s. m., terme de cuisine, XXXIV, 394. ^>^ftRAz, s. m., terme de cuisine, XXXV, 394. ^^ceARD, s. m., homme de sac et de corde (?), XXXV, 394. Skffrv-k, s. m., safran, terme de marine, XXXV, 394. SxGouLLE, s. f., menu cordage, terme de marine, XXXV, 394. — Cf. les ;jrt. SAGLE, SAGOLA, etc. du Gloss. ttdut. de Jal. Saigkie, s. f., saignée, XXXV, 396, n. 5. SaJNEe, s. f., partie du corps, XXXV, 395. San'ine (poire de), expression de Normandie, XXXV, 395. Sanivert, s. m., chèvrefeuille (?), XXXV, 395. Saunier, s. m., saunier, XXXV, 395. Sarau, s. m., oiseau indéterminé, XXXV, 395. Sarcerie, s. f., tenure d'une terre exploitée par des sarcierSy XXXV, 395. Sarcier, s. m., terme de droit féodal (Artois), XXXV, 395. — Il faut pro- bablement lire sartier et sarUrie^ bien que ces mots manquent dans Godefroy ; radical sart, défrichement. SARL^t. Voir narle. Sargont OU- SABGOUT, ï. m., plante inJéterminée, XXXV, 395. Sarte, s. f-, poisson indéterminé, XXXV, 396. — [Variante de sanlt, m '^ vulgdin: de plusieurs poissons de mer, baleine (?), brème commune, dorad -^ bonite, etc. ; cf. Littré sardk. — A. Bos.J —Cf. un exemple de Sttrdt, il'ar^^ VEILLE, XXXV, 419. Sarte BiE. Voir tarant. Sartier. Voir sarcler. Satouille, s. f., sorte de poisson, XXXV, 399, n. j. Sauchié, s. m., fonctionnaire indéterminé (Meti), XXXV, 396. SAUCHur, s, m., moi de Normandie, XXXV. 596. Sauris, ad],, qui sert à souder (?), XXXV, 396. — Cf. l'art, sol'deis di^ glossaire de t'Eilairt île la guerre salnU par Amhroisc. Sauer, forme altérée de srùr, sureau, XXXV, 396. SaUguernoK (peut-être faute pour fMgutrnon), terme de cuisine, XXXV - 396. Saulable, mot de Picardie, XXXV, 396. — Je soupçonne une altératioi '» du texte ; il est probable que iaiiUihU est pour hmlahir, forjiie picurde de l'adj - Transis seiiihIabU. Sai;lman ei saumant, s. m , ouvrier exerçant une profession indéter- minée (Bordeaux). XXXV, 396. — [Mistral, art. sauman, indique un mot roman saumant « ânler ", qui manque dans Rayoouard, et qui conviendrait Saume, faute pour saigalt, saignée, XXXV, 396. Sauve, s. f., engin de pèche îndéiemiiné, XXXV, 397. — [Il faut proba- blement lire suime, forme fréquente eu ancien français du mot iiauel stine, filet tnen connu. — A. Bos.] SAvAriT, s. (., terme de mirine.XXXV, 397. —[Cf. l'art. lawit^du Glms. tmul. de ]al et du Dlciioniuiire de tiurlne de Willaomei, Où l'on trouvera les différents sens techniques de ce mot. — A. Bos.| Savie, s. f. ?, XXXV, 397- ScALERiNE, SQUALORiNE et ESGALDRiNE, I. f., femme de mauvaise vie, XXXV, 397. — [Ces mots sont des emprunts 1 t'ital. iguMrina, qui a le même sens. — A. Bos.) ScATOLtJi, s. f., boite, XXXV, 397. SctATiQUKUX. s. m., malade atteint de sciatique, XXXV, 397. ScoHMEssB, S. f., pari, XXXV, 397. ScRABROM, s, m., Irelon, XXXV, 404, n. 5. SsBiERE, ». (., sablière (terme de construction), XXXV, 398. Secolesfre, mot Je Reims, XXXV, 39B. Seoon, s. m., collet d'oiseleur, XXXV, 398. Seime, s. f., fleuri du vin. XXXV, 398. Seine, s. (., plante indéterminée, XXXVi J^ft.i MOTS OBSCURS ET RARES 293 Semboty, part, passé, XXXV, 398. Semé, s. f., meule à aiguiser, XXXV, 398. Semence (altère en seniette), s. f., XXXV, 399. Semott, s. m., terme de construction (Troyes), XXXV, 398. Senechon, s. m., séneçon, XXXV, 400, n. 4. Sengresse, faute pour smgresse, Sekiette, faute pour semence. Sennagee, fenugrec ou senegré, XXXV, ^99. Sentier, s. m., signet de livre, XXXV, 399. Sektrille, s. f., poisson indéterminé, XXXV, 599. Sept ANE, s. f., pièce de lingerie, XXXV, 399. Séquelles, s. f., branches sèches, XXXV, 399. S^*^-^*nEL, s. f., vêlement indéterminé, XXXV, 400. ^'^-A.TiQ.uEux, faute pour sciât iqueux. ^'^CHiER, s. m., dignitaire ecclésiastique (Metz), XXXV, 400. ^•^ï» s. m., ustensile de cuisine, XXXV, 400. ^»^-»^il.LE, arbre indéterminé, XXXV, 400. *'-*^^«EAU, S. m., sorte de serpe, XXXV, 400. ^^I*iLLEUX, adj., XXXV, 400. — M. E. Dupuy, Bernard Palissy, p. 522, traaui^ par « en charpie ». Serpilleux paraît effectivement une francisation '**^*^<*rxDite du saintongeais fAar/)/7/ow5 que Jônain, Dict. du patois saintongeais, ^ç *^ par « comme en filasse ». ^^"iTNE, s. f., mot de Dieppe, XXXV, 400. ^Ei^^V-ijj^ s. m., élément du corps humain, XXXV, 400. — [Lire senim, au lieu de- ^^,„ _ A Bos.] Sel7^:^resse, s. f., belle-mère, XXXV, 400. SEâ*^^ s. m., sureau, XXXV, 396, n. 5. ^^^^«HON, faute pour seneclxm. S^^'^ciN, SEVESiN, s. m., plante indéterminée, XXXV, 401. Slt^>jciE, faute pour silenite. Si^^NiTE, s. f., sélénite, XXXV, 401, n. i et 2. Si^^NTE, faute pour siUnite. Sv^^RE, adj. qualifiant goutte, XXXV, 401. — [SiUre doit être pour cilierey «^ ^outte ciliere étant naturellement une maladie des paupières des .faucons ^^ A. Bos.] $iMER, V. intr., XXXV, 401. — [Simer qui, dans le texte cité, signifie ^^fîifestement « faire signe », doit se rattacher à la forme sime qui, dans le /^^0çais oriental signifie « signe » ; cf. L. Adam, Les patois lorraivK, et le glos- ^,'re de mon Ost/ran^. Dialecte. — A. Horning.] 51NAGRÉ, s. m., fenugrec ou senegré, XXXV, 401, n. 4. 51NSOLEIL, faute pour fuisoleil. SiSTARCHE, s. f., sac à provisions, XXXV, 401. SoLANE, s. f., terme de tanneur (Bordeaux), XXXV, 402. SoLEE, S. f., étendue du sol, XXXV, 402. SoLOiRE, s. f.. XXXV, 401. — [Peut-être repr avec des rayons solaires. — A. Bos.] SoMMAiLLE, S. f., lïcueil {?), XXXV, 401, SoMMEAU. s. ni., XXXV, 401. SoNGioN, S. m., sommet, XXXV, 402, SoNiER, s, m-, terme de marine ind^termind, XXXV, 402. Sotte, s. m., rei-de-chaussée, XXXV. 401. SouDEMNE, S. f., inondation, XXXV, 405. Souc iiE DRISSE, wp de drisse ou irhauraard, terme de marine, XXX' 574, an. marmot. SouiwuvRft, s. m., fainéant, XXXV, 405. — [L'explication de ec mot h locution « SLioul d'ouvrer n paraît certaine : il y a dans le Mysitre du ^ Trslamml, éd. de Rotschild, t. VI, p. i}8 et s., un charpentier i râle grote^^ du nom de Saoul il'oiiir^r. Le mot est vr^semblablement dû à l'influencts théâtre. — G. CoHKN.) SouDRE, adj., sordide (î), XXXV, 40}. SouET, S. m., souhait, XXXV, 40). i Souhaitc;he, s. (., mesure de superficie, XXXV, 40}. < SouLciCLE, s. m-, pouiilot ou roitelet, XXXV, 40}. SouRiER, s. m., terme de construction indéterminé (Anjou), XXXV, 401 SoURLEE, S. f., raarcliaodise indéterminée (Louviers), XXXV, 40Î. Sous PONT! EAU, S. m., terme de construction (Paris), XXXV, 401. SOUSPHESTURE, S. f,, fraude, XXXV, 404. I. SouvENDlER, S. m., chicorée (?), XXXV. 404. a, SoovENDiER et sovandigr, adj. et s. m., sorte de pain indétemûi (Reims), XXXV, 404, SovËNDiER. Voir imivcaâifr 2. Sparlin, s. m., émerilion, XXXV, 404. Stadre ou stavrb, ad)., qui a peu de profondeur, XXXV, 404. Stavre. Voir Uadrt. Sterse, étrier (?), XXXV, 404. Storgine, s. f., maladie indéterminée, XXXV, 404. Stram^h. faute pour seriihrtm. Sdage, s. m., vent du sud (?), XXXV, 405. SuRAiN (faute probable pour/iiratii), s. m., LOrdage. X\XV, 40Î . SuRFAtrrÉ, part, passé, XXXV, 405. St;RGE, adj.. XXXV. 405. SURMOHT, s. m., terme de construction (Normandie). XXXV, 405. SuRDK, s. m., terme de construction (Rouen), XXXV, 40;. SoRPLOHBER, V. tr., ondoyer, terme de liturgie, XXXV, 405. SORFOIL, s. m., bijou indéterminé. XXXV, 40;. SusiN, S. m., mot de Reims. XXXV, 406. i J MOTS OBSCURS ET RARES 295 NE, adj. fi-m.. (jualilîant nv (Normandie), XXXV, 406. — [Au lieu de nts juiSitifi il Èiut lire ; rots fusiirus, c'est-à-dire " en bois, non ferrées n ; d. l'in. njsTiN de Godefrov auquel on peut incorporer son article fustif. -A.Bos.] SvMNETE, ». f. (ï), animal exotique indéterminé, XXXV, 406, Tac, s. m-, terme de pèche mariiirae (Louviers), XXXV, 406. TxCttDiBT. s. m., terme de serrurerie (Béthune), XXXV, 406. — [Doit tire le mcme mot que le français technique laquel : dans le Boulonnais. """w le laquel, c'fst iernier la piirte au «errùu.Le chanoine Haigneré n'a pas recueilli cette ciprcssion. — J. Df.bocqvignï.J Tafpeter, V. tr., garnir de « laRètie n, XXXV, 406. Taffette. s. (.. fattiére. XXXV, 406. Tacledreub (faute probable pour taglfur), s. m., tailleur, XXXV, 406. T*iLi_*[iiE. s, {., partie indéierminée d'une garniture de Ut, XXXV, 406. Tallee, terme de marine (Normandie), XXXV, 406. — Peut-être pour '"''II, poulie ; cf. Jal, C/pjj. naut., art. Taglia, etc. Tau3pe, s. f., tanpinfe, XXXV, 407. Ta»* klanc (faute pour jan blanc), s. m., jcan-Ie-blanc, sorte d'aigle, XXXV. ^07. Tandeffle, s. f., fronde. XXXV. 407. — (Voici deux autres exemples de ce moi emprunta aux e^traiii du dictionnaire de Firniin Le Ver (1440) qu'a puWiis Ambroise Firmin-Didoi dans ses Obsert: sur l'orth^rapht, î' éd., p, (04 : « Bahariui, getteur a la landnît ou arbaJestrler. — Bakator, getteur 1 la t-*ndesii ou arbalestrier a. 11 me paraît évident que lantlesU doit être lu : ^ItnitJ'^. Qjjant i l'étjTnologie, on peut proposer un type *iendibalum tiré tendere sur le modèle de lundi balum. — A. Bos.] \ TAliBEFLEB, V. tr., lancer avec la fronde, XXXV. 407. "tAXURE (lu à tort itingrt), s. m., partie effilée de lj lame d'un couteau qui jt 6»tc dans te manche, XXXI, 567, n. 1. •tAUCDE, S. f., sorte de danse (Normandie;, XXXV, 407. Taupenne. Voir tauptnaf. T*>HJtaLE (lu tanvitlU), s. f., couvrechef (?), XXX\', 40JI. 'Takiibllk. Voir tenuitUi. TaP, s. m., limon argileux. XXXV, 408. Tapiné, adj., tacheté, XXXV, 408.— (La base de ce mot est le subst. ■ f^piit ' coup, bleu, tache, spécialement tache brunâtre produite sur les jambes ■ ^r l'aaiondu feu de la chaufferette a ; liipîn manque dans Godefroy, mais il t ^1 dans mon Glonairt àt la lungiir d'oil, tapin 5 . — A. Bos). Tapineure, s. f., moucheiure, XXXV, 408. Tab, s. m., animal indéterminé (Nonnandic), XXXV, 408. — [Au lieu de W. l''"^ ''i* " taisson. blaireau ». — A. Bos.] — Si séduisante que soit cette on, elle n'est rien moins que sûre. En effet, la Nouttlle Fabrique, où n Urs, esc un pamphlet composé en Normandie, et l'on n'a pas encore trouva (ni), • blaireau " ailleurs que dans le domaine de la langue carte i]4 de VAtlas liiiçiiisiique de MM. Gilliéron ci Edmoni. Tahegne, s. f. (?), mot de Reinis, XXXV, 408. Tarljmn, s. m-, ver qui ronge le bois, XXXV, 408. Tatrbact, s. m., variété indt-tcrïiiinéc de bière (boisson). XXXV. J08. Tatiffet, s. m., affiquet de femme, XXXV, 408. TaI'PEnnk, f. (., mot de Lille, XXXV, 409. — Il faut lire lanpennf ajouter cet exemple  «ux qu'a réunis Godefroy, avcL- la dWnitioti ■■ pignoa Taveluere, s. f., ver qui ronge le bois, XXXV, 409. TëLUKE, s. f., genre de coquillage, XXXV, 409. Tehaire Cl TENiER. S. m., partie indéterminée de l'arc 00 de la flichs XXXV, 409. Tenchon, s. m.,étan(;on(?), XXXV, 409. Tendillb, s. f., croc i suspendre la viande, XXXV. ^og. Tebemabih, faute pour lennjahin. Tkbekjabin, s. ra., manne liquide de Perse. XXXV, 409. — fLa c lion de liremcAin en lerenfahin va de soi. Le mot est dans tous les di naires de matière médicale et dans Littré qui écrit lér/iiiahî>i ; cf. le Did, étym. des mots d'origiiK an'ttilale de Marcel Devic, qui donne IringiHn de tèrAiiabin. Puisque l'i a la valeur d'une consonne, il v a lout avantage' écrire térenjabin et non Urfyiiabin, qui est une forme factice. VEAUX, 1 Tersignë, adj. qualifiant « lit », XXXV, 409. — |Le contexte semU indiquer le sens de » à trois phiccs o, et invite il rattacher le mot a tertius. — A. Bos.| TtRUBiN (lu ù tort uruhUi). s. m., térébinthe, XXXI, 170; cf. XXXUj 140 (A. Thomas), où le mot est cMpliqué. Testlxal, s. m., terme de maçonnerie, mot d'Anjou, XXXV, 409. Thireau, s. m., mot de Picardie, XXXV, 409. TiACÈ et TiAssÈ. part, passé, brodéfî), XXXV, 410. TiERCEHOL. s. m., terme de marine (Rouen). XXXV. 410. — [C'« l'ital. Urjeruoh, qui désigne la plus petite voile d'un navire. — A. Bos.j — 1 mot a été aussi en usage ù Marseille, bien que ni Raynouard nï Jal I l'aient recueilli comme tel : cf. la forme proven^-alc trisayral (pour Ifrmyr citée par les Bénédictins dans Du Cange "tessavrolum. TiERCHAiN, s. m., alliage métallique, XXXV, 410. TlERECKE, adj. fém,, servant à transporter la terre, XXXV, 410. TiEBSERON, s. m., tierceret, terme de construction, XXXV, 410. TiGNET, s. m.,poil(?). XXXV, 410. TiLiASSE, adj. fém., coriace, tenace, XXXV. 410, TiNTAROLE, S. f,, clameur retentissante, XXXV, 410. TiRAL, S. m., mot de Normandie, XXXV, 411, — (Il est bien p MOTS OBSCURS ET RARES 297 qu'il faut lire tirans au lieu de tiraus dans le texte cité et rattacher le mot au français actuel tirant dans un de ses nombreux sens techniques. — A. Bos.] TiRECHAiN, faute pour tiercÎMtn. TiRKPOiL, s. m., XXXV, 411. — Cf. Cotgrave, tire-poil, et Fart, corres- pondant du Bernard Palissy de M. E. Dupuy, p. 325. TisoNiER et TisoNNEUR, S. m., XXXV, 41 1. — [Probablement ouvrier qui entreiîertt le feu en tisonnant ; cf. le terme moderne chauffeur, — A. Bos.] ToFF-EMUSE, sorte de plante, XXXV, 411. — [Ce n'est pas toffemuse, "ïais iojffh musc et touffe musc, qu'on lit à trois reprises dans les marges de la traduction de Pline parDuPinet. — P. Dorveaux).— Il s'agit probablement d'une ex. pression italienne signifiant proprement « mousse plongeante »,' de nusco ex Éyffare. ToLiï»^N^ s. m., turban, XXXV, 411. ^^>*^-A.c (clou de), terme de marine (Rouen), XXXV, 411. ToiNfî^j^^ 5 (^ instrument de supplice (Metz), XXXV, 411. ToMiM j?HP çi TONYERE, S. f., partie d'un soufflet de forge, XXXV, 41 1. — ^ P^rise au mot actuel tuyère « tube conique qui conduit le vent du soufflet ^^ '^ forge ou le fourneau » ; la lecture tonvere et tai'eyre n'a rien d'impos- sible, rris^is la présence d'un v et d'un 0 fait difficulté. T^H^LSsoT, s. m., terme de cuisine, XXXV, 411. ToRi^,^^ (suif de), expression de Blois, XXXV, 411. T^'^c^, s. m., égout, XXXV, 412. T^^^, s. f., branche d'un chandelier (?), XXXV, 412. TOVÎHE, s. f., terme de construction (Le Havre), XXXV, 412. toxjHT, s. m., XXXV, 412. tû\3ppEBRAS, m. S., terme de marine (Rouen), XXXV, 412. — Le con- ^c*t^ invite à donner à ce mot le sens de « bourrelet d'étambrai » ; cf. Fane. {^aOÇ. XanibrèSy tamhroi^, cité à l'art, étambrai du Dict, gén.y^X que M. de la foncière rattache au norois tappr. TouppiN, s. m., sabot, toupie, XXXV, 412. TouRD, s. m., mot de Touraine, XXXV, 412. TouRNELET, S. m., mot de Bourgogne(?), XXXV, 412. — [C'est proba- blement ce qu'on appelle, en héraldique, le tortiî. — A. Bos.] ToURNEVELLE, S. f., crécelle, XXXV, 413. ToORNiouR, s. m., mot de Normandie, XXXV, 413. TouRQUEMAL, S. m., pierre précieuse indéterminée, XXXV, 413. ToziNE, faute de leaure pour torine,<\\x\ est lui-même une faute de copiste pour troine. Tragarganter, V. tr., avaler, XXXV, 413. — [Le verbe semble formé avec le préfixe tra- et avec le mot espagnol et provençal garganta « gosier ». A. HORNING.] Tragarganteur, s. m., avaleur, XXXV, 413. Tramet, part, passé picard de tramer^ XXXV, 413, n. 4. Tras. s. m., sous-sol, XXXV, 41 j- Tranchevas, s. m., lemiL- de cuisine, XXXV. 411. Trakchule, s. f.(î), poisson indéietrainé, XXXV, 41 j, Tranict, faute probable pour traintl. Tranmue, s. f., XXXV, 414- — Jt propose Jl- lire l'iinm'iir « iréfic » -, 1 l'art. TRANAINE de Godefroy. Trannine. s, f., trtfie. Voir tranmiif. TSAMSOH, s. m., terme de minL-, XXXV, 414. Transtui-Uî, s, m„ jouci, XXXV, 414. Transtube, ï. f., XXXV, 414. Trapprr. V. tr., terme de vigneron (Met»), XXXV, 414. Trappoincte, s. f., tourtepointe {?), XXXV, 414. Trappon, s. m., mot de Troyes, XXXV, 414. Traule, ad]., XXXV, 414. — [Forme oriemale de triple; cf. Jouit dj le même texte (Sermons de S. Bem.), p, 129, qui correspomJ au fraj iloiéle. -~ A. HoRNLNG.] Traveau, s. m,, partie ind^terminte du corps d'un animal du bouclw CBlois), XXXV, 414. Travoib, s. m., dévidoir, XXXV. XXX, 414. Trebane, s. f-, plante médicinale indéterminée, XXXV, 4 1 j. Trebool. s. m., plante odoriférante, XXXV, 415. Trec (florin au), terme de monnaie, XXXV, 415. — Il est probable qi faut rapprocher l'expression relevée par Dciboulle de cette autte >)ui (igi dans un texte écrit en Limousin en 1489 : a 1res ilorenos ihlrecl a (Arçh hist. du Limoufin, VIII, 175). L'ùditeur de et dernier lextL-, Louis Guibc a proposé dubitativement de voir là des florins û'LIrrchl. C'est bien pi bable : florin â'Utrte perçu faussement comme florin dii trtc, aurait aV donné naissance A l'expresson refaite ^orin au Ira. Tresele, s. f., terme de manufacture de laine (Dieppe), XXXV, 41^, Treste, s. m., mot de Normandie, XXXV, 41 î- — [Peut-être îUentit A l'anc. franc. Irtslre b tréteau » pris au sens extensif de o support ». A. Bos.] Triballëur, s. m., mot de Blois, XXXV, 415. — [n est probable, malg l'avis contraire de Delboullc, que IrihalUiir désigne celui qui tenait un cibal dit IribalU. — A. Bos.] Trie, faute probable pour Juif , colombier, XXXV, 415. Trier, v. intr,, faute probable pour crw, XXXV, 415, TriferF-, s. f.. antidote. XXXV, 416. Trille (lire Irill/), treillis, sorte d'étofte, XXXV, 416. Trimphe, terme de construction (Le Havre), XXXV, 416. Trippal, s. m., sorte degJtcau(?) i Noyon, XXXV, 416. Trocqiue, s. f., lot (de forêt), XXXV, 416. Trousse (loile), treillis, XXXV, 4 16. MOTS OBSCURS ET RARES 2^9 Troterie, s. f., terme de foulon (Paris), XXXV, 416. Trukferie, s. f., terme de poissonnerie (Dieppe), XXX, 416. Trum EL, s. m., XXXV, 416. — [Doit être le même mot que le français ictuel tr-umeau qui signifie proprement « jarret, jambe » mais qui s'em- p/oie aussi comme terme de consiruaion. — A. Bos.] Trusson, s. f., dissension (?), XXXV, 417. TuFKiERE, s. f., mot de Bordeaux, XXXV, 417. — Dans l'exemple cité, truffière est une faute d'impression pour tuffiere. TuRBE, S. f., sorte de manteau, XXXV, 417. TuRGELLE, s. f., plante indéterminée, XXXV, 417. TuRooN, s. m., poirée, XXXV, 417. Tyrelouet, s. m., bilboquet (?), XXXV, 417. UiLLEx, s. m., fourrure indéterminée, XXXV, 417. — Dans les textes cités il faut vraisemblablement lire uillh et huilUsy au lieu de uilUs et huiUes. UfcCBELLETTE et UMBLETTE, S. f., omblette, plante, XXXV, 417. llNîciLé, faute probable pour virelé. Urovtre, S. f., ourdissure, XXXV, 418. V^CHERON, s. m., vesceron, XXXV, 418. V.voHE, s. f. (?), mot de Flandre, XXXV, 418. V\CiîcoN, s. m., variété de prune (Reims), XXXV, 418. V.v>cr>RE, fourrure indéterminée (Rouen), XXXV, 418. — Peut-être alté- raùotx ïKEauiN, s. m., petit drapeau (mot de Flandre), XXXV, 418. V'^i^E, adj., décoloré, découragé, XXXV, 418. Vm^denette, s. f., engin de pêche dit aujourd'hui warnettCy XXXV, V^^ON, S. m., bourgeon du visage, XXXV, 419. Varre, s. f. (?), terme de cuisine (Pontoise), XXXV, 419. Vase, s. f., mot de Rouen, XXXV, 419.— Cf. wadeL Vasiere, s. f.,mot de Normandie, XXXV, 419. Vasselé, faute pour nasselé ; cf. masseJé. Vazois, s. m., accessoire d'un marais salant, XXXV, 419. Veié, part, passé, mot de Troyes, XXXV, 419. Veille, faute pour vieille. Veillete, s. f., ivraie ou colchique, XXXV, 422, n. i. Ventail, s. m., vantail, XXXV, 420. Vfntelette, s. f., mot de Flandre, XXXV, 420. Ventine, s. f., coup de vent, XXXV, 420. Verdesin, adj., verdâtre, XXXV, 420. Vergeté (lu à tort ingete) et verjette (lu à tort juette), s. f., bague, XXXIII, 557, n. î, et 561, n. 2. Verhoule, s. f., marée, XXXV, 420. 300 A. THOMAS Vkrict. Voir vfrri, T. Vkrin, s. m., partie d'un calice» XXXV, 420. a. Vkrin, faute pour xrrjns, XXXV, 420, n. 2. Vkrjrttk. Xoir itr^ete. Vkrjus, s. m. Voir tvWif 2. Vrrri, part, passé, vermoulu, XXXV, 420. Vkrsklk, s. f., motduPuy, XXXV, 421. Vkrtauchikr, VERTOCHiER, VEHTucHiER, V. tr., bondooner, XXXV, 42- VfiViLURRE, S. f., terme de construction (Le Havre), XXXV, 421. Vexin, s. m., mot de Normandie, XXXV, 421. — Peut-être vanaiv phonétique de t^m, terme technic^ue qui désigne un engin pour soulever d fardeaux. VIAIKE, s, f., épîce indéterminée, XXXV, 421. VicrwK, s. m., verroterie (?), XXXV, 421. Vieille* s. t\, sorte de poisson, XXXV, 419, n. 3. ViKiLLCTTK, faute pour xYttUiie. ViElttOETC* mot de Flandre, XXXV^ 422. — [Cest le néerlandais vierhoet ou xmurhtH^ qui signifie « £uial » — J. DsROcaviGxv]. VlQOClt« s. m., bouncau (DqonX XXXV, 422. VlKTAïKE* S. f.« coidage. XXXV^ 422. VKMtKE« s. t\« instnnaent de nnràyie ittiémmiiié» XXXV, 422. ViOTOk s. f.« noi lie Lrocu XXXV, 422. Viuoi (mal Ki «wirX part, pusse, gsni de virole, XXXV, 418, n. i. Vuunjnr^ s^ «.« tcnae «le cotsine, XXXV, 422. Vuunnu s^ na^. «wniebradie* XXXV. 42^ VutOK« Sk na.» vTilIie. XXXm. >6i. n. ;: c£ ci^lessiis rmm. Vl»!.. 3^ nu. XXXV. 42^. VoMtik 9w na.. «ursiBKS.». varient desaaie. XXXV, 423. VoàxxK V^ eftX aaot ie Rixkol XXXV. 42;. VsHyK.>iB^ àwce po«r cw-ss-w; Vv>e<\ïs\ s. !tt.. vcèÀna^. XXXV, 425. ». 4. VvX \cits. XWV, 4^ : Vv»^5VSv V :.. ^rrmt-anî înUKtKrnini:- XXXV, 42?. Voùia. s. :.. pounK ie la. Tuxtt^ XWTTT. ;iî. n. 4. Vv\Mi.cxsîC irç :v»irt-.>H«r»- Voit. -tt.. Ttcc A rjircrr. XXXT. 424- — [Ct*. le néerkmd. xxianchot, Vov',v^v^, V rt. v-.cur\ X\X~". liii ^". d-^besBuas Htm-ei . YsH,*-,.-», tii^tK ,^; ^ic;urs. WX"*. 4^4. \'tv^.>^c■>x N V »t. s^i^ ^-c jra* r^anônc», X2ÇXV. 424. MOTS OBCURS ET RARES 3OI VuADiz, S. m., mot de Normandie, XXXV, 424. VuiGNERON, s. m., sorte de drap(?), XXXV, 424. Vyorbe, s. f., escalier en vis, XXXV, 424. . Wadel, s. m., mot de Rouen, XXXV, 425. — Cf. i*ase. Wagaige, s. m., action de « waghier», XXXV, 425. « Wagenscof et wagenscot, s. m., mot de Flandre, XXXV, 425. — [Il y a un mot néerland. wagensclxft « merrain, bois de construction 0 ; mais le sens ne convient pas. — J. Derocqjuigny. — Le sens doit être « droit de circulation » de utigm « voiture » et schot « impôt ». — A. Bos.] Waghier, v. tr., mot wallon, XXXV, 425. — [Probablement « draguer», qui convient bien au sens ; cf. le néerland. haggern, — A. Bos.] — [Le verbe ux^her est encore usité à Béthune, mais en voie de disparition : c*est « enle- ver les débris de toute sorte, branches, roseaux, etc., qui s'amassent aux tour- . nants des rivières. Ces débris s'appellent tuaglots. a — A. Ernout.] Waglot, s. m., mot wallon, XXXV, 425. — Cf. waghier, Waiche, s. f., mot de Metz, XXXV, 425. Warret, s. m., mot de Saint-Omer, XXXV, 425 Wauller, V. tr., conduire un train de bois (Metz), XXXV, 425. Waxjllour, s. m., celui qui conduit un train de bois (Metz), XXXV, 425. Wel>4e, mot de Flandre, XXXV, 425. Weï« t>E, WENDELE, fautcs pour weude, weudeU, W&vrr>E, WEUDELE, gaude, plante tinctoriale, XXXV, 425. — Le sens ^ pi\i^ôt « guède » que « gaude » ; mais les deux mots sont souvent coï*^^^*^^ • ^' Rolland, Flore pop., II, 122. V^^iN, s. m., sorte de céréale, XXXV, 426. V^^'iRURE, s. f., mot de Flandre, XXXV, 426. S^*^^Ut, s. m., mot de Metz, XXXV, 426. — [Le sens n'est pas « grain 1^ r^^sin M mais « noix » ; cf. Rolland, Flore pcp., IV, 36; Roniania, II, 445 (bb^^^\ ^^^' — P' DoRVEAUX et A. Horning.] SJ^ulle, s. f., mot de Metz, XXXV, 426. SRispal, s. m., mot de Savoie, XXXV, 426. VssE, s.f.,XXXV, 426. Vveré, part, passé, XXXV, 426. y viere (poire), XXXV, 426. — [Cf. l'expression père ivoire dans Joret, fîori pop. de la Norm., p 274. — A. Bos.] YvRON, s. m., XXX, 427. Zermine (toile), expression de Savoie, XXXV, 427. ZucHE, s. f., citrouille, XXXV, 427. A. Thomas. MELANGI SUR DfvUX CHANSONS FRANÇAISES Le ms. 55) (ancien A 468) de la Bibliotlièque de Ro™ provenant de l'abbaye de juniiêges, est un recueil de iliv~ ^^rs opuscules latins dont on trouvera l'énumération dans le cav xrn- logue de M. Omont '.Il a été écrit par des mains diverses, n — s aïs qui toutps peuvent être attribuées à la seconde moitié 'Ie Je cette lettre, qui se compose de formules banales et '''«expressions bibliques gaucbement assemblées, est extréme- '^"•e-ni prétentieux et manque parfois de clarté ', On en jugera '<*»-it: à l'heure. Mais, ce qui est fort inattendu, et en cela con- sister l'intérêt de la pièce, c'est que l'auteur a intercalé dans sa P*ititecomposition dar d'autres chansonniers à Pierte de Molaines '. Notre écri- ''aïr» ne nous tirera pas d'embarras. Il est même possible qu'il »it ignoré le nom de l'auteur qui pouvait manquer dans le iTian usent où il avait lu cette chanson'. Le second morceau cité dans la lettre est le premier couplet d'une chanson à la \ ier^e par Gautier de Coinci *. Trac' ; en aprte en l'assise dt McuUcnt •>, ces chevalers presens t Dominus /oliarmnw le Tk^, chevalier; Dom. Stephanus de Cliarmont', miles: Dom. Coill«;iniusd(; Girvill'J; Dom. AnccUus le Tics, miles; Dom. Ricardus de Banï»-||ui_ miles; Dom. Johannes di; Porec; Dom. Johannes de SanteuK. ■ - Il faut dire que le lexte parait corrompu en certains endroits. 3 - Voir G. Huei, Chaînons de Gace Brut/, p. Lxxra. — M. Huel a publié cel*^ «h»nson parmi les pièi;es douicuses, sous le n' XL. — Cf. sur l'attrî- jjil*'*'=»»i, Romania, XVIil, 480, fin di; la note. î - On verra que le texte cité se rapproche beaucoup de «lui de la famille f^ ^*: M, Huet. Cette famille se compose du ms. 589 de Bcnic, du ms. Douce /C>''''°''J)> des niss. fr. 845 et 10050 de la Bibl. nai. Or les trois derniers de .(^ tnu, donnent celte pièce sans nom d'autour. A. N° 1600 de la table de M. G. Raynaud. Les deux premiers couplets de ^ctic pièce ont été imprimés par Waekernage!, dans ses Alljraniàtische Lieder y «aUa. S.-ti-O. .. S-ci-O.. C4nl. Mi^ny. i. Himcaudfla coni, â'Omcrvjlle, cant, Migny. I, Biulbclu. ont. Magny. /, S.-n-O.. uni. Marines. MÉLANGES Voici maincenaiu ie texte entier de l:i lettre. L'auteur, vrai,» _^^ ou supposé, est un raaine, qui se désigne par l'initiale G. ', et —t- = qui s'adresse ù un antre moine appelé Guillaume, Exoellcnlisiimo amico suo alque karijsînio frairi, bane tndolii juveni. ^ ^^~ scii lanquam altur Samuel jugiler in donio Doraini devow et humllitete:;— ^^ -^ famulami ', donno {iic) Guillelnio dt cali loco monaiilio • gemnu — ^ ^ rum nitore virtuoso decorim niirilio;, frater G. de tali loco monachus ^ talis qualis, salutem, i;t lia oUas camium Egypù ' ïpemere, ut manna [■- .f deserio possit retîci ubi filii Israël jocunde delccUHtiir et dclectabiliter jiKun .^c--;^ ^ Onques ne soi amer a repentir, Pour elle ai je ' mainte peine endurtc ; Fin 7 et leal '. Douche rien cnhourée, Pour Dieu vos pri, sï vos vient a plesir ', Que vosire amour fine me soit dounév, Qu'en gi:iiiil cuer doit bit;n estro itouvéc La grant pitié dont nierchi doit venir. Iii:et, mifhi dulcissime, non dubitent quîn habeam quod postuK.*: tamen dubîio, secuiidum quod per vestras litieras dileciioiie n;fer[tjEa_ ^ ^* multiplia michi mandastis, ne irriguum '•■ eordis vesiri pînguedine dile^* — "^^i postuî^^^^ îliRCntiam raea sapientis consolaiorium oi^:umt, guère caritatem que nos in C propter in veritatc que Deus est : 1 aiiquantuluni refrigescat, sed illud n quia aque iiiulte non poteruni extin- Iniïio fiiialiter unit fédère sociali. Ej natis quod niuiuus inier nos dilectionis (Bile, 1836), p. iH4, d'aprts un ms. de Neudiiid, le seul où on l'ail rencontrée jusqu'ici. Cette clianson présente la disposition de rimus que tes L^ys d'aman (1, 186) appellent rime dérivative (rim dirivaliii), et dont H y a quelques exemples dans la poésie lyrique française; voir Romaniii. IV, 376, et Scheler, Troirvîrei beigts, 2' série, p. 17, 1. Ce devait être un moine de Jumiéges. 3. Cf. 1 Reg. iri, 1. ;. Ici une douuîne de lettres ont Été grattées. e plusieurs mots ont été grattés. 5. cr. Ex. XVI, î. 6. La leçon ai je ne se trouve pas ailleurs. 7. Fin (ailleurs Franc) est la leçon de la famille S de M. Huei. 8. Ms. loaL a leçon de la famille 5, rapporte (Vi'^fiiMWÎ II doit manquer un substantif neutre. SUR DEUX CHANSONS FRANÇAISES 305 ex parte mea non dcfîcit, sed proBcit, neque, (t^) secundum quod filialiccr timetis, meam dilectionem, quod tamen est minimum, in aliquo listis. De statu meo, de quo tam sollicite requiritis, regratiando vobis. certifico quia sanus sum et incolumis corpore, licet in peregrinatione buîus e»lii iniînitis miseriissum ' subjectus. Infelix ergo ego homo quid me iiberabit de corpore mortis hujus ? Gratia Dei per Jesum Christum et vestre orationes dévote, in quibus quam plurimum confido, licet immeritus. Cum vero in ipsis Domino mactaveritis, precor vos, mei, amici vestri licet exigui, meinentote, ut tandem vestris orationibus propiciatus Dominus suggeratis Pliaraoni ' illo > videlicet qui vcnit separare fîliuni a pâtre ^, quia inimici liominis domestici ejus s ut educas ^ nos de illo carcere ad confîtendum nomini ef us In ejus delectabili presentia, cum ovibus illis quas venit querere et proprio humero ad gregem reportavit 7, eum eteraaliter collaudantes. De status vestri felicitate Deo et gloriose ejus genitrici virgini Marie gratias refero, que vos in presenti semper et ubique custodiat, et in bonis operibus perseve- rabilem reddat, atque in conspectu fîlii dilecti sui decenter constituât cum lignis Libani in ferculo Salomonis ^. Ad istud tamen ferculum non est introittis nisi per illam que est asillum penitentibus. Ergo porta salutis ave, Per te patet exîtus a ve » ! Porte deu chiel, puchele de haut pris, Com boen fu j\és qui t'aime et sert et prise ! A tei servir e amer s'est tout »<> pris. Qui ta douchour, douche dame, a aprise. QjLii de t'amour, flour de pris, est espris Toutes amours gete hors " e desprise. Qpi bien te sert, puchele bien aprise, Ja n*iert de mort enginniés ne soupris. 1- ^^tc, corr. stm. 2' ^f. Gen. XL, 14. 3* CZorr. illi. 4. Allusion a Matth. x, 3 s ? ^- MicH. VII, 6. ^- Corr. educat; cf. Gen. xl, 14. y- Cf. Luc. XV, 5. S' Cf. Gant. cant. m, 9. a- C'est le début d'une pièce connue, n» 15 154 du Repertorium du cha- îne Ul. Chevalier. 10. Ms. de Neuchitel c'est tost aers et />. j I . Ncuch. tost desdaimrne. fUmMmU, XXXVl 20 joé MÉLANGES Igitur, karissime, rogemus hanc portani ut nobis clemende sue aji— ' sinum in quo munde sunt manus Moysi ' que (/. quas î) entra sinum il morbus tepre in conspeciu Domini r^dJii feiidas aique extra castra filial Israël eternaliler punicndas. Bene et diu valcaiis. Satutcs ', niichl spccîaltïsi^ in osculo pat:isomnc5 ainicos uostros. On remarquera que dans les deux citations c suivi dV^ devient cb : che, douche, puchele, tnerchi. Je ne croîs pas que soit là un caractère linguistique de îa région où la lettre a w écrite, c'est-à-dire du Roumoîs. J'y vois plutôt la preuve q l'écrivain a pris ses deux couplets dans un chansonnier — Beauvaisis ou de la Picardie. P. Meïer. ENCORE ALAIN CHARTIER M, Noël Valois vient de publier ' une Histoire de la Pragma- tique Sanction de Bourges fortement documentée, dont les histo- riens ne manqueront pas de faire leur profit ; mais il n'est pas sûr que les philologues songent à y avoir recours pour étoffer la biographie des auteurs du temps de Charles VII qui marquent dans l'histoire littéraire de la France. Aus.<ïi me semble-t-il utile de signaler ici un document du 24 novembre 1426 où figure le nom d'Alain Chanier et qui doit prendre place dans la série clironologique que j'ai dressée naguère pour jalonnc-r la biographie du célèbre écrivain *. Charles VII ayant obtenu du pape Martin V la faveur de présenter vingt-cinq clercs qui seraient exceptionnellement maintenus par la curie dans des bénéfices à eux conférés par des collateurs ordinaires, fit établir, à la date indi.juée ci-dessus, la liste des bénéficiaires dans laquelle nous trouvons !a mention suivante ; M igistur Aljiius CliarritÎLT, sucretarius régis, pro canonicatu et prebeiiiJa 1. Cf. Ex. [V, 6, 7. 2. Ms. iahilela. 3. Paris, Picard, 1906. — Le livre porte co de nUoire rt::gituit ik /j F-iWf. 4. RiHimtiU, XXXIII, 394; cf. XXXV, 60}. ). N. Valois, 0. c, p. j4. FRANC. CORMORAX 307 ue maître Alain Chartier ait été chanoine prébende de rs, voilà un fait absolument nouveau dans sa biographie. A. Th. ENCORE PIERRE DE NESSON ^lns les nombreux documents mis au jour ici, soit par M- "Valois, soit par moi sur maître Pierre de Nesson *, il n'a pas été ^question de sa femme, dont le nom même était ignoré jus- qu^îci. La voici qui paraît à son tour dans les registresdu Parle- ment de Paris, plaidant contre ses trois frères, longtemps après la. mort de son mari, le 8 mars 1462. Son nom de famille était ly^raê et son prénom Gnilleniette. Elle avait pour frères, à cette Asic^, maître Jehan, Andrieu et Pierre Dent, qui avaient appelé avi F^^rlement d'une sentence du bailli deSaint-Pierre-le-Moutier; \a. OcDur demanda la production du procès dans le délai de deux moi 3. Je n'ai pas eu le loisir de suivre Taffaire, qui est sans mtérét pour l'histoire littéraire; je me contente de publier les quelques lignes qui nous révèlent le nom de la femme du poè Ent^re Guillemete Dente, vefve de feu maistre Pierre de Nesson, intimée, d'ut^^i part, et maistre Jehan Dent, Andrieu et Pierre Dent, frères, appellans du failli de Saint Pierre le Moustier ou de son lieutenant, d'autre part. jVppoîncté est que les appellans feront apporter le procès par escript dedans ^e^^ mois, alias congié. (Registres du Parlement de Paris, Matinées, Arch. Nat., X'* 4807, {c^^ 217 vo, à la date du 8 mars.) A. Th. FRANC. CORMORAN L*étymologie que j'ai proposée, il y a douze ans (Romania, XXIV, 115; cf. mes Essais, p. 269), pour le mot français ron//o- ran a été approuvée implicitement par les deux directeurs de ce recueil et qualifiée de « ùberzeugende Deutung «par M.Meyer- Lûbke\ C'est là pour moi une satisfaction d'amour-propre 1. Remania, XXXIII, $40; XXXIV, $40; XXXV, 82 et 278. 2. Z. f. rom. PhiL, XIX, 475. 308 MtLAMtES suffisante pour me cuirasser contre l'opinion exprimée récem- ment ici-même (Romania, XXXV, i8) par M. E. Philipon ; aussi n'ai-je pas cru nécessaire de contredire M. Philipon, qui trouve que ie second élément de cormoran « s'explique par morinnum, variante insignifiante de morinum, du celtique mori, mer » et qui rapproche cornwran de Morvan <;Mor— vinnum. Si je reviens aujourd'hui sur la question, c'est qu& j'ai \ combler une ftcheuse lacune dans mon information der 1894 ^^ dans celle de mes devanciers les plus proches. II y a sux" - ce mot français un texte capital du xil' siècle qui semble avoi «-^ échappé à tout le monde : c'est un fragment de glossaire putli^^ dès 1837 par J.F. Willems, dans£/Ho«fMjifl, d'après un mani:». scrit appartenant i M. Dunioriîer, de Tournai, et dont ^■ devait la connaissance à Hoffmann de Fallersieben '. Ce f ra Tn^i ment, intitulé Glose sub siîendo legaide, contient, à la cinquiér^ ligne, la glose suivante : Fulic -.areg : Il est manifeste qu'un signe d'abréviation a été oublié, .■=^ par le scribe du manuscrit Dumortier, soit par Hoffmann Fallersieben, sur Vc de cormareg, et que la leçon originale c:3 . être : conitareng. C'est tout ce que j'avais â dire *. A. Th. I. Lts recherches faitus, à ma demande, par M. A. Bayot, ftour retrouve,*' ce iiianuscrii n'ont pas abouti ; la collcciion Dumortier a é\ù vendue tu. "* ciichÈres i Gand les i8-ai mars 1879. 1. Elaonensia, Momitiienls des. IdHgiui Romatit el Tudtsgue... ^. p.}iOSm>i^- de Fallcnlebcn avec une trad. et des remarques par J, P. %iU(.-ms(Gand, i8}7), p. ao; i* édiiion (Gand, 184s), p. a?. }. Je profile ccpcndam de l'occasion pour Hgnaler l'existence en français, dès le xn[< siècle, de la forme concurrente dti mot avec * pour a dans U syllabe médiale. On lit dans le Glessaire hebrea-frati(ais publié réccmtncni par MM. Mayer Lamben et Louis Brandin (Paris, Leroui, 1905), page 54, n» î7 ; la ko'rmonml. Étant donné la graphie habituelle du scribe hébreu, la disincDce -ont correspond au français normal -tnl. — A noter aussi dans Eustache Deschamps un eieniple où la désinence apparaît sans l'i fle.vion- nelle : coqmuranl (éd. de la Société des anciens textes français, V. ;i: l'exemple est cité par Godefroy, IX, aor, cobMarekc). — Enfin, pour réparer une autre omission de ma notice de 189S, je renvoie aux obièrva- , lions de M. G. Cohn, bien qu'elles n'aient qu'un intérêt rétrospectif, dani son livre si suggestif intitulé : Die SuffixiMnâlut^eH im Vulgartatriti, < (Halle. 1891), p. 145-144- COMPTES RENDUS ^^ixdicn ûber die Prise d'Orange und Prûftang von Weeks 'igin of the Cwenant Viiietty von A. Fichtner. Halle, 1905. In-S», 58 p. Cl .« *"-^ dissertation de M. Fichtner se divise en deux parties. Dans la première I^^Wie ce qu'il considère comme une chanson de geste perdue, ou du moins '^e un fragment de cette chanson, le SUge (TOrange, Les vers publiés ne ^ autre chose que la fin du ms. de Berne de la Prise d* Orange, Plusieurs i3tsont connu ces vers, mais personne avant M. F. n'y a vu autre chose c3es vers de remplissage, l'œuvre de quelque mauvais poète. - ^ ^^abord quelques mots au sujet du texte. M. F. le publie d'après une copie *^^ par M. Suchier en 1874. L'écriture du ms. se trouvant effacée à bien des x^oits, l'éditeur a eu à proposer des restitutions. Au v. 2 du texte, le ms. î hébergent; au v. 146, estrivere ; au v. 161, ch'r. Au v. 180, au lieu de : r -^^^rsans^ le ms. porte : après ans. Au v. 216, le ms. a plutôt le. Au v. 149, *^« faut pas de virgule. V. 258, 1. hrans. V. 359, le ms. porte :/?9. II faut ^*^^ placer le point d'exclamation du v. 384 par une virgule. V. 385 : le ms. ^ '^*o^y et au V. 424, Batx)n. Au v. 458, 1. Ains i lairés. Au v. 509, l'éditeur ^^^i^ne les mots nos deus remanra comme une restitution ; cependant, nos deus ^ ^'<» final de remanra sont lisibles à la loupe. Par contre, au v. suivant, tout ^^ aujourd'hui illisible, sauf : Ei dist G -in. Au v. 550, 1. Guielin, qui est *^ V>onne leçon, à moins qu'on ne veuille changer la fin du vers. Au v. 607, »^ ^ns. porte ^, et maleir^ et, au v. suivant, les mots les et />. Si, au v. 547, ^ lettre p est imprimée en italique, la correction de l'éditeur ne se comprend p^. Le vers qui suit a été ainsi restitué : Qui il consut i ot d' arme mestier^ ce qui est inadmissible. Il faut lire, soit : // fi'o/, soit : n'ot de mire. On indique une lacune de deux vers (511, 512). Il ne manque qu'un seul vers, dont le dernier mot paraît être hermin ; le v. après finit par des esporons d* or fin (cf. le V. 513 du texte de M. F.). Outre les passages ci-dessus mentionnés, la restitu- tion des w. suivants me semble fautive ou peu probable : 514, 528-529, 544, 560,615, 637. M. F. publie 648 vers, dont les 303 premiers correspondent aux vers 1744- 1888 de l'édition donnée par Jonckbioet de la Prisey qui finit avec le vers 310 COMPTES RENDUS 1888. Le reste du texte de M. F., — soit J44 vers — constitue ce qu' appelle le Silgt d'Orange. Ces vers racontent, dans un style rempli de tieu communs, la tentative de Tibaut pour reprendre Orange, sa défaite et sa fuiii Un passage de l'édition de Jonckbloei (j2;;-i}i}) avait déji annotKâ qi Tibaut préparait une expédition contre la ville. La plupart des critiques <]i ont lu le récit qu'offre le ms, de Berne j" ont vu des vers de remplissag ajoutés par un copiste et devant leur origine aux vers ii;;-i}i} du poèm Tel est aussi mon avis. M. F. au contraire croit que le récit de ces }44 ve qu'il publie est, avec AUscans, la source du long si^e d'Orange dans les Nt boitfii, I. 1, pp. 416-61, et 497-jt8. Ces mauvais ver«, qui n'existent dat aucun autre ms., auraii'nt été connus d'Andréa da Barberino, et auraient é utilisés par lui. C'est i. rêver debout 1 II n'est guère probable que les c tiques appellent jamais ces vers le Siigi d'Orange'. M. F. montre A mainte reprise une connaissance insuffisante de la tégen du si^e et de celle de la conquête de la Catalogne : mentionner et dïscu. tous ces points nous entraînerait trop loin. Par suite de cette connaissaa insuffi^nte, l'auieur ne comprend pas toujours les théories que j'ai avancta par exemple, au paragraphe ; de la p. 26, et au passage qui commence s quatorzième ligne de la lin de la p. ];- Par contre, aux pp. 4j et 44, l'anal présentée d'une partie fort compliquée de mes idées est d'une lucidité pariia La critique que l'auteur m'adresse (p. 37) d'avoir attaché trop d'imponanc des détails est fondée. A la p. }8, M. F. rtfuse de voir, dans les vers 665-675 de la Chanson IVillame, la source du récit qu'offrent les Nerhmesî de la bataille sous les mu d'Orange (t. 1. pp. 300-5 cS). Ici il faut distinguer. Je ne veux pas di. qu'AnJreaail connu ces vi.;rs du IVilUime comme nous les avons ; mais qu' ait connu la légende nut laquelle ces vers sont basés, voilii ce dont on ne pei pas douter ; et je crois que M. F. serait de mon avis s'il avait sous les yei toutes les preuves. Dans la deuxième partie de son travail, M. F. combat ma théorie de double origine du C » de 5 vient d'une erreur évidente : le nom de la province de Galice est iTBc^T^tionné bien des fois avec celui du jeune héros. Encore un point. Si, â la fi»-» 'é par un autre, qui paraît fort ancien, dans le Siège de Barhastre (voir le ms. fr. Î448 de la Bibl. Nat., fol. 131 r»). On pourrait citer encore des t&mc^ignages qui indiquent que la source B a véritablement existé. Pour cfc^ ci^AÎ est de la source D — la mort de Vivien entre Tortose et Barcelone — il f^iadrait fermer les yeux à toute évidence pour la nier : la Chanson de W^wii^zme, dans sa rédaction Ay est là pour répondre, appuyée puissamment par FoMA^mJTt de Candie. Même les événements qui, selon moi, sont censés précéder inriTO^&diatement ceux de D, — c'est-à-dire, la conquête de la Catalogne — se trouvent mentionnés dans le Coi'enant de Boulogne (fol. 82 r®, fol 82 v©). Ces passages sont à comparer avec deux autres que j'ai cités ici-même (Roma- niu^ XXXIV, 256, 257). M- F. est d'avis que, parce que l'épisode de Renoart existe dans la Cfxinson à^ f^Ulame, un poème sur ce personnage n'a jamais eu d'existence à part. On n a pas parlé autrement d'Aliscans avant la découverte du H^iUame. Même M-Suchier admet une origine complexe pour cette chanson {Zeitschnft fur ^owawiische Philologie, XXIX, 642, 643). M. F. croit, comme c'était à prévoir, ;u^^ j^5^ In-80, xxvi-344 p. \\ n'est pas facile de rendre compte des études particulières qui se publient ^\}t ^^'le ou telle partie du cycle Arthurien. On est obligé de se frayer un y^c*TiJn à travers une foule d'hypothèses qui, souvent, semblent s'exclure les 0es les autres ; et on hésite à s'engager formellement dans un débat entre i^iix partis opposés, débat qui, faute d'arguments irréfutables, d'un côté wjfïimc de l'autre, n'est pas près de se terminer. COMPTES RHNDUS ' Miss Wcstan, qui, depuis plusieurs années, s'est fait avanugeuscment coi^r^^ naître par son zèle ei sa persévérance (j'estime sunoul très haut sa iraduoiic^»- â anglaise du Par^tval de Wolfram d'Esche nbach 'J a peut-être jugé nécessaL- S^^ d'évoquer le souvenir de polémiques assoupies, en rédigeant le chapitre ^r ^ , sert d'introduction au premier volume d'une série de recherches, qui pri^~^M II de fournir d'amples matériaux A la controverse. Le caractère qu'elle ^^^^^ imprimé à sa très instructive publication me servira d'excuse si, avant d'aboe^^^^ der la substance très réelle de son livre, je hasarde quelques objections q ^ — s'adressent esctusivemeni i, sa méthode d'investigation. Dans son Inlrodattiù^r::^^^ t les différentes théories qui ont été émises. Miss W. se pl=~^^B, à grouper par nations les savants qui les ont mises en avant, dans l'intenli^ .^S louable de condenser son exposé amant que possible. Pour l'Allemagne, i- —=^.^~~ se contente de rappeler l'ancienne formule de l'hypoihése armoricaine insulaire telle qu'elle fut autrefois présentée par M. Foerster, confirmée ^ ^r M. Golther CI appuyé par le très solide savoir de M, Zimmer. Mais elle ""t ^- de prendre en considération l'exisience d'une étape intermédiaire, réccm^^^K- non secondaire, qui aurait pu l'empêcher de formuler une anthithise des f^^^Si trompeuses : « To sum up the criiical position in a few words, M. Gas ^ ^^kj Paris and bis school stand for the iheory oftvolulimi. Profcssors Foerîïer s». :^k» Goither and iheir followers for that of iinriKi'wi '. u Si Miss W. s'éuii déct.«^F-4  observer de prés les progrès notables que vient de faire l'Allemagne dat»s ^ domaine qu'elle-même explore et cultive avec tant de circonspection, elle 3 aurait fait des découvertes qui l'auraient flattée. Il semble au moins qu'et— -*** t dû tenir plus de compte de la série d'articles ités documentés qi^*^ M. B, Brugger a insérés dans la Zeilschrïji fur fraH^àiiiche Sfiache und Liilt-"-^^. ratiir : Uibtr dit Bediutung von Bretagne, Brelcn m «lilItUilterliclxn TtxttH, ^ ^ (t. XX); Btiirâge ^ur Erklâratg dtr arihnrischtn Gf^rilplrit. 1. Bflrrgah. 11. - Go're (1. XXVU, XXVUI); VEiiserremtnt Mirlin. Sludîrn ^ur Merlinsagt. "^ 1. Die Qutlitn und ihr VtrhâUniss ^n tinaudtr. II. Dit Version J« Pmia- Lanciht (t. XXIX, XXX) '. ^ simple compte rendu on ne saurait se dispenser de leiùr ^^| compte des résultats importants que, graduellement, M. Bni^er. grAce à dei .^^| 1. Je me réjouis de pouvoir constater que, récemment, dans la Zeituhr.f. fn. sir. u. Lut. (t. XXiX, 9ï, note), on a rendu pleine justice i sa brochutc Tm Tlirte Dtiys' Tournmiient, dont le mérite semnle avoir échappé k M. Gol- iher, plutôt préoccupe de polémique rendu par trop sévère. z. /ufrn/iii't/ou, p. xx[]. }. La reniarque qui se trouve i la Guivïin, permet de supposer que l'au un simple « foUower d de M. Zimme ige xiii de son livre, Tlie Lrgend of ur, ayant considéré M. Urugger comme , a cru pouvoir se dispenser de l'examcD s travaux. Mieux instruite, elle eût pu se préserver de plu! u une conclusion précipitée. Chemin faisant, elle eût rencontré dans cent lecture la hsle presque complète des puhlicaiions qui ont trait au même sujet ime I Weston, Thg Lc^aui oj Sir Pcrctval Jiî il purement fortuites. Car le tant que les méthodes qu'ils E de Miss f -hcTches approfondies, a su obtenir. On regrette seulement que ses études 3re loin d'être terminil-cs; mais on peut déjà y recueillir, outre des r;a.Bts soliJcinein établis, unp foule d'en ce! lentes id£es. Notons que, pour q«;*«'la]iii:s points de vue essentiels', il existe une certaine eolncidence entre lui tft Miw Weston. Une fois déji, M. Brugger s'en est aperçu lui-mûine. Dans ux«e note, ajoutée au dernier article que je viens de citer', il s'empresse de &i^nAler une communauté de vues entre lui et l'auteur de la Legend of Sir t^^Mpttr-^lot. it va sans dire que ces coïncidences so c-mt-îA^in des travaux des deux savants dilTére ai &*-ii'v«;ni dans le cours de leurs investigations. T .<;■» quinze chapitres dont se compose le livre inégale. Toutefois, l'ouvrage, fruit de patientes recherches, est digne d'être •^•^«Jîïi A la mÉnioire de celui que nous pleurons tous. H esi riche en décou- "•sn^rs doni la portée se fait déjà pressentir. F*«>ur mieux orienter le lecteur. Miss W. offre, en un chapitre préliminaire, un <=c3urt résumé du récit de Chrétien, auquel est joint celui de son premier *•*!»* inuaieur, Wauchier de Denain. Peut-être cet exposé serail-il encore plus ''^■I^ si les relations qui existent entre les deux poèmes étaient indiquées d'une i^*St>«» pltis précise. C>^ns son chapitre l (77* Trxli), Miss W. énumére et décrit les versions de '^ la^gende de Perccval. Malgré sa connaissance approfondie des textes, Miss W. *■ reculé devant l'entreprise hasardeuse d'établir la lîliation des rédactions, pro- ''l^riic des plus compliqués, où, à chaque instant, on rencontrerait des diver- S*^"«:ei d'opinion. Pour n'en relever qu'une seule : quelle importance faudrait- il r«sccinnaltn; au Syr PircyvtlU ? Si on était d'accord pour voir dans le poème kTiglaij 1^ représentant d'une très ancienne rédaction du roman de Perceval, ^^■us forme de traduction remaniée, un point considérable serait déjà gagné. Mais l'entente n'est pas faite sur ce point, non plus que sur tant d'autres. Faute d'une édition critique, Miss W. a rencontré de grands obstacles sur i» route qu'elle parcourt si vaillamment. Le soin minutieux avec lequel elle ifluchL', un i. un, textes imprimés et non imprimés, est digne de tout éloge, U chapitre !l mérite d'être mis en rappon avec l'article de M. Brugger sur Aliin Je Gomeret '. Miss W. se borne à grouper les renseignements donnés pirlcsJivcrsconteurssur les parents de Perceval, Ces indications sont malheu- rcuitmcnt contradictoires. Mais elles s'accordent sur le rôle prépondérant de la tnère, de sorte qu'on peut présumer que ce trait a favorisé la fusion du Ronun de Perceval avec la légende du Saint-Graal, Par contre, il est évident que le père n'est nommé prince d'.-\njou que par Guiot, obéissant à des préoc- Wolframet Guiot de Provins. Cf., pour des Opinions contraires, F. Settegast, Flom.-aiit «nd Jiilian (Halle, looé), p. ij. 2. ibid., t. XXX, 169. ]. Dans la FaUcbrift dédiée à M. H. Morf (Halle. 190}). cupaiions politiques. Qiiant 1 U saur, prétcniéc généralement comnie femm^» ^^ dévote, j'hésite à croire qui' ce personnage ait appartenu au\ venions prîtnî .^S-,^^ lives lie la légende. Parmi k» observation' 1res judicieuais que contrent le ch-ipiire m (T/v iVr-^ -^^ cn^l " Enfantes v) je n'en relève qu'une seule : l'uuieur cherche À têful^^^ ~^ l'opinion traditionnelle d'après laquelle le prologue du ms. du Musée hiiTii' ^ _^^ nique AJd. ;66i4 aurait éié composé pour combler les lacunes du récit ^~~~- Chréiien. Misî W. substitue a cette hypothèse, trop arbitraire, l'idée pli_^ %^ plausible que l'auteur du BUacadiain fragment n complètement igtioré le f^» — — -.^ du poète diatnpcnois et que ce prologue serait comme un dernier débris c.^ la source commune où ont puisé Chrétien et Wolfram d'Eschenbach <'P^=^^- r intermédiaire de Cuiot). Le Syr Pfnyivllr et U rédaction iuliennc (le Ce- ^ iuinc) semblent lui donner raison. On peut admettre que les plus andenic — ^^^ traces de cette partie du récit ont été elTacées par le poète courtois que ^~- , néanmoins, que même le témoignage fou^ ^ suffît pas k démontrer que les Kiifancts large place dans la légende. Ce qui est ^^^ _-^ dans des poér ^^Birt Chrétien. Hais je pi par les rédactions étrangères Pticrval aient jamais occupé venu [usqu'i nous ressemble trop à des épisodes analogi antérieurs. • Le chapitre iv {Tht hits of ttu h/ro) mérite surtout l'aitcniion en ce i^ met en pleine lumière la variété des éléments hétérogènes introduits d.ir» légende, et dont la fusion, difficile â réaliser, préoccupa etChrétien et Wolfr 3 L'épisode Pfrcfi'iil Blancliefior est très instructif. DiStaché du récit, il mer; évidence la multiplicité des phases qu'a dû subir l'histoire de Pcrceval. nombreuses interpolations se sont glissées successivement entre le début et dénouement (c'est-à-dire le mariage), conservé seulement dans le poên anglais et par Wolfram. Avec le ch. v {ViUt lo Iht Grail Galle), nous arrivons à une nou\fK^ étape de l'interprétation de l'histoire du Saint-GraaI. En fine obscrvalritc.,-- Miss W. a serre de près des problèmes très graves. Mais, dans sa modesiie. elle a refusé de s'attribuer ici aucun mérite. Cependant, si pour certaine deuils elle a pu profiter de communications privées, ellea, par ses propres cffons. obtenu d'intéressants résultats. Le premier paragraphe de ce chapitre traite de l'épisode de l'épée brisée tel qu'il est reproduit par Chrétien et Wolfram. On y constate, fait surprenant, que l'origine et l'histoire de cotte épée varient de Chrétien à Wolfram. Le premier a adopté les débris du récit de l'cpée magique de Gauvain '. Wolfram, i. son tour, peu satbfait des maigres infor- instions fournies par son modèle, se renseigi e ailleurs. Miss W. suppose que chet lui l'épée signifie plutôt le « sun weapon » de la tradition celtique. Fer* vente adhérente du u folklorisme " elle s'ég.ire quelquefois un peu trop loin. Westox, The Legeud of Sir Percei'al 3 1 5 Je CT-oîrab plutôt qu'ici Wolfram, cédant à son penchant, a donné Tessor à sa fîant^isie. Peu à peu le rôle important qu*a joué cette épée mystérieuse, est par la lance et le graal, les saintes reliques de la Passion. Dorénavant, à Fargumentation de Miss W. il faut y ajouter Thistoire des couteaux qui, conservée par un étrange hasard, dans le P(i/-:^iffl/, permet d'établir des pports avec la célèbre tradition du Saint-Sang de l'ancienne abbaye de ramp. Ce fait est confirmé par d'autres. Cinq rédactions du Percti'al con- tiennent une allusion directe à cette tradition qui ne fut pas seulement orale, a été rédigée en français et en latin : Si com le conte nus affiche Qjji a Fescans est toz escris '. cette découverte importante, Miss W. tire les conclusions suivantes : 10 lii légende du Graal, d'origine païenne, a revêtu, par deux fois, une forme chr^titnne : la prtmiére fois (forn.e continentale) avec Nicodènie et Fécamp, la seconde fois (forme insulaire) avec Joseph d'Arimathie et Glastonbury"; ^** ^\'auchier, dont le patron était Philippe, marquis Je Namur, ne\eu de Philippe de Flandre, protecteur de Chrétien', a probablement connu la rédac- tion c|ui forme la base du poème du poète champenois. Cette source, com- mune à Chrétien et à Guiot (source de Wolfram), reflétait la tradition de l abbaye de Fécamp. Ax-ant d'aborder les questions principales soulevées dans ks chapitres vi- '^» XI, XIII, XIV, dont l'enchaînement est interrompu par l'exposé des cha- pitres X et XII, il faut envisager le jugement d'ensemble que Miss W. porte sur Pceuvre de Wauchicr. On se souviendra que l'idée de l'existence d'un "seudo-Wauchier est aujourd'hui presque unanimement abandonnée. Récem- ^^rit i on a supposé qu'un inierpolateur maladroit aurait farci le texte qu'il copiait à Taide de sources variées. Miss VV. pense différemment. Tout en niant ^uth^fniicité de la fin du récit donné par l'unique manuscrit de Berne, elle ^^ïniient que Wauchier lui-même, versé dans la connaissance d'anciens V^^mes, aujourd'hui perdus, en aurait utilisé des branches d'âges diflférents. " aurait donc eu à sa disposition divers manuscrits de multiple provenance. Aametiant cette possibilité, je me demande cependant comment une telle "ypothèse suflfîrait à expliquer l'existence de deux groupes distincts de manu- scrits, dont l'un aurait conservé une rédaction plus détaillée. Mais en tout cas, un fait important peut désormais être considéré comme acquis. C'est que Wauchier, le premier continuateur du Percn'al de Chrétien, Jisposait de modèles très anciens et que son poème, qu'il ait été ou non inter- polé, conserve des traces d'éléments complètement étrangers à Chrétien. En 1. P. I5S- 2. Remania, XXXII, 583. 5. Zeitschr. /.fr^. Spr. u. LU., XXIX, 70. COMPTES RENDUS entreprenant l'analyse minutieuse de ces parties anciennes du récit. Miss 1 déploie une grande dextérité à dénouer les fils qui se sont glissés parmi i trame plus récente. Sa démonstration, pin 'ée dans les chapitres ci-dessus én^^a mérés, tend i re;on:>[ruire quelques branches de poèmes perdus, où le rC^ ' de Gauvain semble avoir éli prépondérant. Cette découverte la conduit .^m présenter une conjecture très hardie. Le héros originaire Ju Graal aur — ■ porté le nom de Gauvain I Espérons que, dans le cours de ses rechercha ^ l'auieur trouvera des arguments qui suffiront à nous convaincre de la soliiS^^ de son h^'poihése. Pour le moment elle est plutôt préoccupée d'appuyer l't^-!:^ podièse a nglo- normande. Le nom de Blelieris (ch. xii) l'amène aux conc — sions qu'elle a déjà publiées dans un article inséré dans la Rcmiania '. Le |>^— - sage ' sur lequel s'appuie sa théorie, me paraît très important, sans doi» -m mais il peut être interprété de diverses manières. Serait-il tout à fait imp.«zK: sible qu'ici nous remontions à une iradltion otak insulaire qui aurait excrt^^ une grande intluence sur celle du continent ? Pour ces questions compliquêi la lumière ne se fera que peu à peu, i l'aide des efforts de tous les travail leti/;^ Je trouve que dans le chapitre intitulé Cotichtiio» ei l'auteur ne se rend pas pleine justice à elle-même. Je regrette quelle S< ù des polémiques dont ses recherches pourraient t'es bien se dispciiScr. Ce qui constitue le principal mérite de ce livre est la iiiiessc de la critiqtt^ Dans ce domaine Miss W. excelle. Jamais on n'a mieu.i' parlé du style i~ Chrétien >. Mais c'est surtout l'Allemagne qui lui saura gré, non ^eutemcnf' d'avoir traduit en anglais le Parxival de Wolfram, mais, d'avoir si bien com- pris le génie et les intentions poétiques de ce grand poète et d'avoir contrihn^ à l'interprétation de passages obscurs qui avaient résisté jusqu'à présent a efTons réunis de nos germanistes *. M.-J. Min- Festschrlft A'dolf ToQler zum slebzlgsttia Qeburtsta^ dargebracht von der Berliner Gesellschaft fur das Studium der Sprachen. Braunschweig, G. Westermann, igi'j, ln-8°, 478 pages Bis rrptliiii phctnt. Aux Ahhmdlungtn publiées en 1895 par les élèves J M. Ad.Tobler pour fêter ses vingt-cinq années de professorat unîver«t^ s'est ajoutée dix ans après la Feslicbii/I dont on vient de lire li illeii/^ 1 I. XXXIU, îîî; XXXIV, î. P. 188. }. J'excepte naturellement 1903, p. 290 ss. 4. Pour une nouvelle édition, l'auteur fi l'on trouve par exemple le nom de Waitz, Kaluza, etc.) font défaut. S- Voy. Romama. X\IV. 116 et 451. écrit Gaston Paris, Jou n de compléter Vlndex, i d'autres noms (P. Mej" Festschrifi Adolf Tabler 317 Poco^ision du 70« anniversaire de Téminent professeur de Berlin. En nous d'en rendre compte si tard à nos lecteurs, nous faisons des vœux que la série continue, tous le; dix ans, et nous espérons, sauf accident ±^ x'imaire, être plus exact la prochaine fois. volume contient vingt-cinq morceaux, de caractèie fort différent. Nous bornerons en général à transcrire le titre de ceux qui, par la nature ou 1^1. «i^ce du sujet, sortent du cadre de la Romania, P. I. G. Grôber, Vont echUn Ringe, Traduction en vers allemands du Vrai ^gmm^l il'après la 2« édition donnée par M. Tobler en 1884. i*. 13. C. MiCHAKLis DE Vasconcellos, Tausend portugiestscJje Sprtchufôrler, Il y en a cxactemeift ici i, précédés d'une introduction aussi spirituelle qu*érmidite où l'auteur proteste contre le rôle de Cendrillon que notre igno- rsaxsœ fait trop souvent jouer au Portugal et à la Galice vis-à-vis de l'Espagne. Vl«n>e C. M. de Vasconcellos a splendidement vengé VuUima Thule de cet injuste d^«l^in : c'est tant pis pour Sancho Panza. F*. 49. K. Sachs, Fran^ôsiscJie Inierjectionen, — Dépouillement fait sans méiFicxle des auteurs les plus divers (surtout les fournisseurs des beuglants), et où ToQ trouve péle-méle des exclamations proprement dites, des jurons et des locutions de nature toute différente comme : à bientôt, au revoir, etc. I*- ^5. A. Brakdl, Dante und Adolf Fichier. I*- 75. G. Carel, Neuere spamsche Lyriker : Niinez de Arce, Ramôn de Cam j>oamor, Gustavo Adolfo Bécquer. ^- 105. H. Conrad, Baudissin als Ûber seller Shaksperes, ^- X 17. M. Cornicelius, Romanische Einflûsse in Gottfried Kellers Dichlung. ^* * 37. O. Driesen, Zum Wortschat\ der Pariser Lumpensawmler. — Essai ^^^ ^T^téressant et qui se distingue avantageusement de tant de compilations soi-disjm philologiques qui encombrent la bibliographie. L'auteur est en t^latîon depuis longtemps avec les chambres syndicales des chiffonniers de Paris et il sait ce qu'il pique de son crochet pour le mettre dans sa hotte : son 9^^^ glossaire complète très utilement les nombreux dictionnaires d'argot P*nis jusqu'ici et l'article CHiFFOKNiER^du Reallexicon de Klôpper. A signaler, P- ^41, une note sur l'anc. franc, biffe « sorte d'étoffe », malheureusement peu Concluante. P* 153. M. GoLDSTAUB, Physiologus-FabeUien ùber das Brùten des Vogels Strauss. — Article très érudit, comme le nom de l'auteur le fait augurer. Le sujet « incubation de l'autruche » ressort essentiellement du folklore, mais la ixçon dont il est traité en fait un chapitre curieux de l'histoire de la culture soi-disant scientifique et même de la poésie au moyen âge. J'y relève au vol les noms des troubadours Peire Espanhol et Raimon de Miraval, du poète italien Cecco d'Ascoli, etc. P. 191. G. Herzfeld, Zur Geschichte der Faustsage in England und Frank- reich. P. 205. A. KoLSEN, Die beiden Kreui^lieder des Trobadors Guiraut de Bornelh, Voir It» compte rendu de M. Jeanroy, Ann. du Midi, XVII, 535. 3l8 COMPTES RENDUS P, Ï29. G. Krueger, Wjj ht Cl slang H, ht^ûgUdi a argot nf P. 241. A. LuDWiu, Lopt dt Vega iils Sehukr Ariosls. P. 3Ô}. B. Macnbl, Romaiiisehes iind FrainôsUchts îm Nitderàtuiubcn. D^iis ctixc courte nuis pt^néiriiiiio citide, l'auiEur s'jiiuclie * liimaaita ^^m les mots français qui se irouveni dciUL-llenieni dans les psirlers bns- allenu^ (surtout du Mec Ul- LU bourg) n'y Mm pas entrés par des emprunts directs _ langue française, mais pir l'allemand littéraire que U culture du xvii* et^^ xvm* siècle avait saturé de gallicismes. P. 275. W. Mangold, UngeJiuikle Vent voit Greatt an Fritirkh P. 189. P. DE Mdgica, Stùin ieadimica iJral. — Fantaisie anodine co~^k: l'insufiisacicc philologique de VAetidemia dt la Utigiia de Madrid. P. )0}. A, RisoF, Mù^elltti ^r ntufrati^àshche» Syntax. — Ces études la syntaxe du français niodirne sont tout à fait dignes du maître a qui ^^^ sont dédiées et dont elles rappellent l'érudition et la fine psychologie : l'ai» «j^ français (malgré le titre] y lient unv place considérable, M. K. examin*.:^ nombreuses constructions Jan^ lesquelles peuvent entrer les verbes /iri^f^^'^ P. 3ÎÎ. F. RoSEhBERG, D.r EsUnrsIoff în der gtrmamscheii und romiin£r^=^ Literaiur. — Peu de ehnse pour le moyen âge. P. };;.S. ScHAVER, Ùbtr Sativirbitiduag in dtr àUfslmfratt:^osisihen Spra^s^' — Ëtude minutieuse sur un sujet qui n'a guère attiré l'attention jusqu'^B' M. S. examine seulement 5aiii(ï Eulalie, les vers i-3ode5i]ini Léger tt lesi--^^ 1-40 de la Pi^sù'i ; les différents procédés de liaisOT des phrases sont mit relief par d'ingénieux tableaux. P. 369. G; SptRAMZA, Villoria Coloiina ispira Vaomo dalle quallro anint^-^ P. }8î. H. SfiES, ChatKtrs * Relrtulaliox. P. 39Î. W. SPLEtTSTûssER, Ùher Vitlorio Alfitrh « AgomeHnom* m^ H Omit ». ^ P.4i}.G.THLRAu,£V«tr./oH stela reste seul; l'on P^'^stîra sans doute que c'est trop peu pour fonder une loi phonétique. — * > 3a, C. Salvioni, Discussioni et'uuologiche : \. pèdria^pi- etc., « entonnoir », ^ formes appartiennent à des parlers qui ne transforment pas pi- initial ^ftf- et pour lesquels l'étymologie d'Ascoli, */)/f/r/a de pletra, ne peut ^tnre ; il faut la compléter par un croisement avec pi pa, w tube de l'enton- t^oir « 2. negôçii ; argùç. La discussion continue au sujet de ces mots (cf. R - imnia^ XXXV, 476-477) entre M. Salvioni. qui élève des objections d'ordre phonétique contre negotium> negossa et d'ordre sémantique contre le croisement de negossa et nassa dans nagossa^ et M. Schuchardt, qui répond utilement à ces objections dans une note additionnelle, même fascicule, p. 637, et est amené à préciser une fois de plus sa conception de la valeur incertaine des lois phonétiques. Je signale aussi, p. 658-39, un paragraphe important sur les conditions du croisement de mots qui n'exige pas nécessai- rement une identité sémantique. 3. cuteriola. Discussion de l'étymologie de S. Pieri {Zeitsch., XXX, 298). — P. 540, A. L. Stiefel, Notiien ^ur Biblio- ffriip^if uiiii Geschichte des spatiichen Dramas^ II (à suivre). — P. 556, l^, Sainéan, Notes d'ètymologie romane, deuxième série : i. Français : barba- ^fi^y rattaché avec d'autres termes de fortification à barba : « le point de l'ÉRlODlQUK 1 départ dt ctttt nomenclature lechnique, est \» ressemblance plus ou moi m ^ frappante entre une barbe hârissée ou chenue et l'extérieur escarpé de .^ murailles ■ ; — barioU, de barrt^ cf. vtrgt-vtrgtU, etc. ; — bigarré, ratta-^^^^ au provençal ou gascon bijar, bigar, n frcba u, cf. moudx-moueheU; ^ là s'expliquerait aussi l'ancitn français bigairre, maintenant biiarre\ cajoler de gajoU (dissimilé en cnjolt), diminutif du prov. gudi, le » _ premier étant alors o crier ou bavarder, comme le geai »; — niifn 1 1" ■ formes apparentées, toklivi, etc., formations onomaiopéiques « qui ten~^t-^ de reproduire le cri clair et perçant ■ de l'alouette hup|>éc; — chal<> ^^^rj « bateau », Identique i cijahupe, u co.juille a (écale) n, cf. le double sen. ^^ cogiu, etc. (pour cette étymologîe, voir BchucharJt, Z'ilich,, XXIX, }^ ^^S e î); — m^rr gigogne =: cigogne., cf. co'itef de la cigogne, plus tard Jr r inlrt l'oie, — fiitr, n boire ii, du nom de la^rV !i qui l'on attribue l'habi'C «_^ < de se Rriser.— I. Provençal : egalixi,a sedisperser »,iega}ho, 'i caille » — diriJoiilelo, et « sabot n, il s'agit I ■ B d'un seul mot, comme le montre la comparaison de divers parlers, ce ■ j peimeitrait d'écarter, pour le sens de n sabot », l'êiymolt^ie soccus ; : ciocoiù, •• maltôtier », intéressante explication de ce mot, i^^ ™ désignant le mâle de la ciotiai, v choucas », serait devenu le nom ^^^ maitôtiers rapaces; — deimienin, « caresse -.expliqué comme un mc[ nourrice originairement identique aux formes romanes desmerJar, e^^^^ n débarbouiller n (cf. Philippide, Isliirm iimbii rotHinr, p. 19, etc.); Ii{)a, B crier n et n jeter n, onomatopée dont le sens premier est 0 \^^^^. lir », de là « lancer » et " pousser des cris » : — 4. Italien : Wî^*^^ • colère », de hi^^a, " guêpe " (cf. prendre la mouche), de là bigarra, ^'^^^^ esp. bi^arro.puh h. hiiarre; ^ ga^ti, 1 bleu », de ^.i^^ii •> pie », eomir :^^ l'esp. gar^p, de gar^a, * héron », à cause de la couleur des yeux de ces oiseaui^^" — luaiolii, n larme », proprement « ver luisant ", i cause du reflet brilluc^^^ des larmes; — imtscalioiu, 0 chenipan », le sens originel doit être celui àr . a mal vêtu », scal^o, cf. va-nn-pieJs ; — ""ii^ii, n race u, les dialectes o'onv n lignée », mais des acceptions botaniques, n pousse, jet '.^■ qui diMvent être primitives ; — S- H ispano- portugais ; haht^orro. ■ rustre ». M. S. préfère l'étyniologie de Parodi, baba, n bave », ù celle de Schuchardt. vakusor. le passage de ce dernier mot au sens de i> rustre » lui paraissant impossible ; — harraciii, n vaillant, célibataire », dérivé, dans les deux sens, de frurrûiM, B verrat » ; — ùihifHi^/afifl^ii, « calebasse», même mot que fdfu;. L » : cachalote, « caclialot », dérivé du ponug. cncliala, « caboche « : giirja, * héron », a d'abord désigné la pie, cf. cal. et ital., et le mot s'explique dès lors comme l'ital. piilla appliqué à la pic; — miilibù, n hibou •. lé portugais de fto et iii)ife(bceur de nuit) parallèle au rouni. boû Je noaple; — pardci, •< gris », rattaché i pardo, a léopard n, à cause de Ij couleur mêlée du pcUge ; — sandio. n niais », expliqué comme forme masculine de Sdndia. v pastèque u, cf. citrouilU cornichon, etc. PEKIODiaUHS 321 Mf.lanoes. — P. 572, R. Zenkcr, Zn Iscmhart et Gonuomi. A l'appui de ridentîfîcation qu'il a proposée entre hembart et le gabtalde italien de ce nom qui vivait vers 860 (cf. Romania, XXXIl, 8 ss.), M. Z. invoque la formule maislre Isembart (y. 561 et 564), qu'il rattache au titre de magUttr mililuin^ jxaïjTooji.'Xio;, attribué au préfet byzantin de Napes; — P. 574, L. E- Kastner, A propos iTune pn'tendue traduction française des Triompljts de Pétrarque II s*agit des Six triomphiS de Pétrarque de Jean Robertet, recueil de huîtains qui n'ont de commun avec Pétrarque que le titre de chacun d'eux. — P. 577, Ph. Aug. Becker, Das Fragment von Belluno. Sur cj fragment c(, Roniania, XXX, 577; M. B. conteste le caractère poétique de ce fragment : il n'y voit qu'une note d'annaliste intéressante seulement comme exemple ancien de l'usage de la langue vulgaire. Il nous paraît cependant difficile de ne pas tenir plus de compte de cette coïncidence : emploi du vulgaire, fomie O^tHmée et rimée, au moins en apparence. — A. Tobler, Zu dem Ave Maria ^s Huon le roi. Remarques et corrections à l'édition de ce poème par A. Lângfors (cf. ci-dessus, p. 148). — P. 581, J. Subak, Epitijese. A propos l<^ie, ^^ Sùtterlin). — P. 597, Très coniedias de Alonsode la Vega^ éd. p. M. Me- ^^*^<^ez y Pelayo, Gesellschaft f. roman. Literatur, VI (W. von Wùrzbach). -ï^. 599, M. Menendez y Pelayo, Tratado historico sobre la pritnitiva novela ^^^^'^^ ^ola, Nueva Biblioteca de Autores espanoles, I (W. von Wùrzbach). ■*^. 608, Serrano y Sanz, Autobiografias y memoriasy Nueva Hiblioteca de ^^^^^res espanoles II (P. de Mugica). — P. 609, Le petit et le grand Testanunl "^ -^^^^rançcis Villotty reproduction du ms. de Stockholm (F. Ed. Schncegans). ■^^. 614, G. Cohen, Histoire de la mise en scène dans le théâtre religieux d^ ^^moyen dge (?ï. Beck, d. Romaniay XXXV, 614). — P. 617. Zuccante, ^. /-^ <^onna gentile e la filosofia nel Convtvio di Dante (Fr. Beck). — P. 618, G- ^umpf, Beitràge \ur Geschichte des bestimmten Artikels im Fran^ôsischn (S^- This). — P. 619, F. Roblcs Dégano, Ortologia cldsica de la lengua Ci^^^ellana (P. de Mugica). — P. 621, Elfter Jaljresbericht des Instituts fur ff^'nânische Sprache :^u Leip^^ig (Kr. Sanfeld Jensen). — P. 626, Archiv fur Rimmnia, XXXVl 2 I PERlOOlQjUBS ' laliiiiîiclK Lexicograjéie iiiul Grammilît, XIV, 5-4 (E. Heriog). Le Moytn Âgt, XVIll, (F. Ed. Schaeegins]. — P 629, Studi medievali. z-j (P. Savj-Lop^î). — P. 6îi, Giormlr storico délia LclUratura itali XLVII. î-î, (B.Wiese). — F. 654, Livres nouveaux (E. Henog, B. Wi G. G.)- P. 657, H. Sthuilurdt, Zu Ititichr., XXX, Sî4 ff. : Srgo^^a. Cf. Maria RoauiiS. 1 Rkvue ues langues HOMANES, t. XLIX ()= série, i. iX). Jar 1906. — p. 5, B. Sarrieu, Le parler Je 8iigiet-de-Liiclioti et Jeu ro/to(suî^^ M. Siirrieu présente, avec de justes réserves il esi vrai, des idées quelque p^^ aventurées, sur les rapports du Juctionndis «, en général, >lu gascon, avec celtique et le basque. La délimitation du parler luchonnais est tracée av-^ prudence et un tenant compte de ce fait que chaque caiaclére a son tî "^ particulière. — P. 49, L -R. Kastner, Les venions françahn iti/diles de ^-_ Dtseenie de saiiit Paul ci enfer (suite), II. version anonyme du ms. fr. 2094 A ^^ la Bibl. nat. Cette édition, comme !es précédentes, laisse beaucoup It désirer. M. Kastner n'a pas encore la préparation nécessaire pour publier des te«eV même faciles. 11 qu'il propose sont intempestives bien que 11' ms. ne présente aucui rr les passages corrompus, et les c Il y a aussi beaucoup de fautes de leam difficulté. V. 2, El a armer hrim npreavt Il y a bien armer dans le ms., mais i! est visible qu'il faut restituer r V. 14, Eiilrehisseal h celtsire, vers faux; M. K. a omis luil après rnlrelaisM V, 58, (('11/ debout; lire de bciii en deux mots. Sur le sens de cette exprc voirie gloss. de Guillaume le Martcl1.1l. V. 95, .in qui, lis. tinqui. V, 95, ^| nis. I. Cette faute est fréquente (par ex. w. 1 j;, 166). V. lai , pandui, ms. pa}idu,e\ en etTel ce participe est au cas sujet du pluriel. V. lis, Que cefur/n! cil qui i)ciaieiil\ ce vers est trop long; il v a non pas /iiri ri(, mais siiiil. V i |K. Qiiiits Uinies faut gries lormant, na. iiiii.'i... grief . V. 161. Siiinl Po (au cas sujet), rns. Saiti^ Pox. V. 184, iSj, 1K9. etc., /;ij^«, ms. /"que. Cette forme est constante, ci il y a d'uuirvs exemples de la chute de \'s en ce cas V . Siinltmant li anges rispeiil: ms. 5«'i(''wuii(, et l'i iniiiale est une capitale p Visiblement le nibricaieur s'est irorapè; lire mtinituant, qui convient V. 117, Et dtlorpoileni «ml foi, ms. El se., .maie V. 2)1, Piiii .1 que llfur.nl, ms, qni. Ici et ailleurs M. K- a confondu l'abiéviatioi avec celle de^iif. Inversement, v, 2)B, ^mi, lls.^w. V. 3&-,,f>arft<»l, Us. p,ir/M,; . au cas sujet. V. (09-10, les finales sont eilitHl-m.n^ietil ci aon j'j estoient-nhmgmeiil. V. 518, tw//, ms. iwtV, qui est nécessité par le sens et p.u la mesure. V. po, Ausi co.i s'il lowil formant ; ms, louml, leçon que M- K. 1 modifiée i ton, ne comprenant pas que IoiiimI ou foiin.i/ étaii à l'imp. du subj. (= lonast). L'imp. Je l'ind. ne serait pas conforme à l'usage du temps. V. })0, iHiiUier, ms. hiisiei. V. 4JI, /umei, nii, sumnies. V. 4îî-4, JejM n def^n I PÉRIODiaUES 323 r^Mos^M^^jent'Saniissetity ms. reposissient-santissietU. — P. 63, A. Vidal, Comptes des ^I^jvdires de Montagnac (14)6-7). On y relèvera quelques faits lingui- stique^ dont il est toujours intéressant d'avoir des exemples datés de temps et <1^ lieu : la finale -ier devenant -ia dans Monpeylia, taulia, pancossiay etc., î»i^me est celle qui soulève le plus d'objections. L'érudition de M. Gi.stets c*^ c^onfuse et ses rapprochements historiques n'emportent pas la conviction. h ^o\it instant on rencontre des assertions très hasardées. Ainsi, p. 214 : ^ ^-^^s textes les plus anciens où il soit fait mention des Fils Aynton sont (Jirar-/ de Roussillotiy ms. d'Oxford, vers 756 sq. xii« siècle. . .» Il n'est pas d^^ Un mot d'Aimon ni de ses fils à l'endroit indiqué'. — P. 210, Jeanroy, Notes critiques sur la Passion de Semur. Corrections au texte publié par ^' Emile Roy; remarques sur la langue et sur la versification. — P. 23c, G. C\avelier, Les poésies de Guillaume Ader. — P. 241, Bibliographie. — ^- 168, Chronique. Jubilé du professeur Chabaneau. Juillet-août 1906. — P. 273, J. Calmette, La correspondance de la ville de Perpignan de i^pç à 14S0 (suite). Lettres en catalan (14 19- 14 50) tirées des archives de Barcelone. — P. 299, Bertoni, Sulla vita prot'en^ale di S, Margh- rita. M. B. indique de nombreuses corrections à l'édition fort médiocre que M. Chichmarev a publiée précédemment (cf. Rotnania^ XXXIV, 483), de la vie de sainte Marguerite transcrite dans le ms. de Pierre de Serras. — P. 302, Comptes des clavaires de Montagmic (suite). Je remarque (p. 302 etc.) la forme plusieurs fois répétée lo sendema', pour lendema^ que je ne m'explique pas. L'annotation géographique est irrégulièi e : certains noms fort ronnus sont identifiés, d'autres, jtlus rares, ne le sont pas. Ces comptes renferment beaucoup de détails curieux ; je noterai en passant une allocation à des clercs 1. Il y est question du roi Yon, ce qui est bien différent. Voir ma traduc- tion, p. 23, note. 2. On la rencontre déjà dans l'art, précédent, p. 77 (art. 156). 3^4, PÉRIODIQUE! chargés de ' caviK en bon frances u une siipplii^ue adres>£i; au roi (art. 442]— — P. }2i, Kasiner, Les Viriiom fraisai sn viriiiUi lit la Desienledr saint Puni (Il enfer (suite)- IH> Version Hf Geoffroi de Paris. Cette publication est, coaime les précédentes, irés fautive. Le premier mot du premier vers doit être iu. non p» /oui. mais vous. Partout où il y a dans le m . i, adverbe, M. R. écrit _v{vv. 7t. 71, etc.)- V. m, Il y a pechients avec un seul c ci noii pecchitru. V. 118, so. lire 30/. V. \ii, par, lirc^A.eic. — P. îîi, Ulrich, Mots inle'rfssaiils ou rares fournis par les EpUres Ju Nom-eau Testament ili flj/ruH. Liste alphabétique coniciiani les lettres .J-C. — P. jél, Biblio^raphîi:. Septembre -octobre, [90e. — P. i6'),Casli;\i, Les quatre fils Aymoa (soïtc). IV. Description des manuscrits, Rédactions en prose et imitations étrangères, M. C. commence par la description du ms. La Vallîére (actuellement B. S. fr. 34 387), qu'il avait déjà donnée dans la Rev. des I. romanes, tanèe 1^1, p. ;i et suiv. Dans l'une et l'auirc description, M. C. parlant du fragmcm de la Bible en vers d'Hvmian de Valenciennes que renferme ce ms,, nomme l'auteur > Hermant le Jeune, maître de chceur il Valcndennes, x J'ignore absolumem où M. C. a pris cette désignation si précise. La description des nianusciits est très imparfaite : elle ne donne pjs une idée suHisanimeiit ciiacte des rapports des textes. Au sujet des mss. d'Oxfoid, dont l'un présente une rédaction toute parti eu lii:re, M. C se borne (p. 414) à une simple mention. C'est un travail à reprendre sur de nouvelles bases ; cf. ce que j'ai déjà dit d ce sujet, Roiminlii, XXXIIL 396. — P. 417. Kasiner, Lii versions /raH(iiises iiiéiilts dt la Deiceale Je saint Paul en enfer (suite). IV, La version bourguignonne ; c'en la version dont j'ai donné jadis (/fixiutiriii, Vl. II- 16) des extraits d'après te ms. du Musée britannique, Add. i}6o6. Il est incontestable que ce ms, est bourguignon, mais les deux autres mss. que j'ai indiqués de ce poOme (liii/., p. 12) ne sont pas bourguignons, 11 en est de même de quatre autres mss. de la nié me composition que j'ai signalés depuis {Nolicei el exirailt, XXXV, i" partie, i)S-6), La dénomination de a Version bourguignonne u n'est doncnullcment|usiitiée. M. K. imprime le textcdanis. Add. i;6o6ct néglige absolument les autres lenies qu'il n'a pu utiliser, nous dit-il (p. 417). 1! aurait mieux fait de remettre à plus tard une édition qu'il n'iïtatt pas en état de mener à bien. — P. 450, Bibliographie. Novembre-décembre 1907. — P. 465,8. Sarrieu, Le poirier de Btij^nère;- Je- Liiehou (suite). Additions et rectifications aux articles précédents. Quelques autres rectiftcaiioni, sur des points particuliers, suroni proposées dans un prochain article de la Honiania. — P. 49s ■ A. Boselti, La Passion Noire Damt, potiuitlû Ttligiosû itttdilo in anlîco froneest. D'après le ras. de Parme dont M. Boselli a déjà tiré divers textes du Xi'' siècle (cf. Komanra, XXXIV. 6(1. J 0(1 iirautlire&ueHieinonffn«J/(', et XXXVI, 151). C'est une des notnbreuses t variétés de la Plainte de la Vierge, différente des compositions de ce genre 1 qui ont été signalées jusqu'à présent. Elle est en partie dialoguéc. La Viei^cr y tient le principal râle, mais le Saint-Esprit, saint Jean et l'Acteur y prenncnH PÉRIODIQUES 325 aus^i la parole. V. 203, sue^oii, faute d'impression pour suc^oi^. On a beaucoup d'cTccmples, et dans ce texte même"(qa, 351, emhracia, 397) de qpour (:; cf. l^s exemples que j'ai cités de cette graphie, dès le xiic siècle, dans Notices et ^jc-iraxis^ XXXIV, 2c partie, 37. V. 246, je lirais /V5w//<'5 et non pas tes nues. V. 309, il faut lire niaJe colle (et non niale ecolU), c{. Godefroy, cole. — P. 3 :20, A Cuny, Les spiranles palatales et vélaires dans la vallée de la Meurthe, - Grammont, lui simplification de V orthographe française, A propos de mon )rt et de celui de M. Brunot, celui-ci présentant un projet de réforme pivi^ limité que le mien. Je suis, naturellement, tout à fait en communion ^l'ici^es avec M. Grammont. Je me permettrai toutefois de lui faire observer 9^*^ mon rapport ne s'adresse nullement à l'Académie française (comme ^- <3r. l'affirme, p. 536), mais au ministre qui avait constitué la commission ^^'^ "t j'ai été le président et le rapporteur. Si, ensuite, le Ministre a jugé à P*'^^F:>os de communiquer ce rapport à l'Académie et de lui demander son avis, *^ '^^«în suis pas responsable. Je ferai remarquer en passant que les objections ^*^*^'^'nent actuellement, non plus de l'Académie, mais de quelques journalistes P^^> ^V^ndément incompétents qui ont exercé une pression efficace sur ^^l>Tit du ministre actuel de l'Instruction publique. — P. 546, Bibliographie. 3^ â, p. 546, un compte rendu assez injuste dans le fond, et inconvenant ^^^^ la forme, des Causeries sur Vètymologie de M. Emault. P. M. ^XJLETiNUL Societatei filologice, Bucarest, 1905.— Une société de phi- ^logiea étéfondée en 1905 à Bucarest ; elle a pour but principal des études ^taiives à la philologie romane et au domaine balkanique. Elle publiera '^ti bulletin semestriel et, annuellement, un ou plusieurs volumes de recherches. ^'est là un intéressant témoignage de l'activité philologique en Roumanie. *Jans les Bulletins i^Q 1905 nous signalerons : p. 17, O. Densuçianu, Cotitri- f^ufiuni la studiul latinei vulgare; p. 21, A. Candrea, Din epoca de formafiune Q limbei rornine : particularités communes à l'albanais et au roumain ; p. 39, A. Candrea et O. Densuçianu, Addenda la elementele latine limbei roniine : a Ayjf/jfwrrt < *disglabrare; mac.-r. di^vucare < *disvocare ; a (f*5/Jcfl < •disfabicare; a Jc5^/;ïoca •< *disglubicare ; a />ré'^<'/rt •< pigritari. Les procès-verbaux sommaires des communications ne peuvent être analysés ici ; presque tous cependant méritent attention. Mario RoauES. a rendu* ail pris part :es Études (1869) u la révélât! Alexandre BErjAUE, professeur de langue et littérature anglaises verjité de Paris, est dici-dé il Domoni (Seine-et-Oise), le 18 septeml< dans sa 64° annil-c. On n'a pas A insister \d sur les servi, dans le domaine de ses éludes propres, soit comme profc publiciste; mais il est bon de rappeler que Beljame 3 premières conférences de Gaston Paris à l'ficole des Hai et que c'est là (commi; il aimait â le rappeler) qu'il avait h vraie méthode du travail scientifique. Il avait copié pour l'Ëcole la Vit A- saint Alfxi en vers qui a été publiée sur sa copie par G. Paris en 1879. (_Raniania, VIII, 16)}, et il v avait ébauché une étude sur Jourdain FantosTue qui n'a jamais vu le jour. Deus de ses publications ont été signalées e» leur temps i nos lecteurs : sa thèse latine, Qur t gaïlicii vrrhii in attglicam linguam Jolmntw! Drydeit iiilradnxeril, parue en 188 [ (ftmionAi, V, 465) mémoire sur la prononciation du nom de Jean La«', le financier (,ibid., XX, IS7). - A. Th. — Gr. AsTAiLi.l'éminein professeur de Milan, sénateur du rovaume d'Italie, associé étranger (depuis 1 89 1 ) de l'Académie des inscriptions et belles-letlm^ esc mort le zi janvier dernier. Il était né A Goritz, hors du (et personne ne fut plus patriote que lui), le 16 juillet 1819. Depuis quelque^ années sa samé était chancelante. La dernière fois que je le vis — c'était i l^n de mars 1904 — il m'avait paru affaibli. Il était alors fort préoccupé de terminer le glossaire qui devait accompagner son édition du célèbre nianuscril irlandais de l'Ambro^ieniie. et se plaignait de ne plus pouvoi la même vigueur que par le passé. Il ne m'appartient pas d'apprécier i'aeuviv entière d'un savant dont l'actinté s'est étendue bien au delAdeslimîtcsqi assignéesUffummii'ii. Disotisseulementqu'ilfut l'iniiialeiir, ou, âtoui le moÏMi le rénovateur des études linguistiques en Italie, qu'il a composé di considérables sur la grammaire comparée des lances inJo-européctines et témoigné par plusieurs écrits d'une connaissance approfondie des langues sémitiques. Dans le domaine de la linguistique romane il fut un matire. L'apparition du tome I de VArchiiif ghttologico ilaliana (i870> contenant M première partie des Saggî hâini marque une époque dans l'histoire des énida mes. Pour le? r ssur^nieni nous avi CHRONIQUE Î27 .e idit a idcrux variélés d'un mËnit.' idiome; mais ci«a't>ccupaii <;et idiome l-( hUiioul celle q ^r» connaissail les variéttis aussi nombre xfaJes a orientales? Ce qui frappait i romaniïles, ce fui une rËvâJariori. acte du ladin et du roumanche. ces |ui, alors, aurait pu délimiiiT l'aiic 'il avait occupée HUtrifois? El qui es que les vallies det Alpes cen- )i d'abord c'éiaii la composition m£n)e de l'ouvrage, l'habjle répartition des faits en t'atigiities bien dëlermi- rt£«rs. la clarté des explications. Au point de vue de h méthode, Ascoli est grandement en progrès sur Diei, et il n'a été dépassé par personne. 11 est resté L>r) modèle dont certains romanistes, venus après lui. ne se sont pas asset inspirés. Par une fatalité singulière, il est arrivé que les piincipoux travaux d'Ascoli, tiré en des sons divers par la variété de ses éludes, sont restés •nschcvés. C'est le cas des S^iggi ladini, dont le chap. i, qui avait si brillam- ■T>«:ni inauguré X'Arihivio, a seul paru 11 est vrai que ce chapitre a plus de 5 oo pages. Ascoli est revenu J plusieurs reprises au ladin, mais sans jamais Compléter son travail selcn le vasie plan qu'il avait conçu. Mais il avait ovjvt^rt la voie. De [eunes érudiis, originaires de la Suisse ou du Tyrol, y entrèrent après lui, si tiien que niaititenant la zone ladine est l'une des parties les mieux connues du nionde roman. En Italie, on avait eu de tout temps la vénération de la lanpue florentine et des Itsli di lingua, surtout quand ils étateoia dcl buon secolo n. On ne méprisait pas les patois : on en coUigeait *^*» échantillons, que l'on publiait avec dei remarques plus ou moins appro- priées, maison ne savaicniclasscrni sainement imerpréier les faits recueillis, A ''apparition dei S-iggi. la vieille philologie (Biondelli, Xuccagni-Orlandini, etc.) fut rejetée dans t'ombre. Non seulement les jeunes gens entrèrent avec ardeur dans la voie tracée, mais des hommes plus âgés, qui avaient déjà fait leurs preuves, se mirent en quelque sorte à l'école du professeur de Milan et tluditrctii les pjrlers populaires selon sa méthode. Il suffira de rappeler ici 1» nonis de Flechia et du comte Nipra. 1^ Homania qui, parfois, s'est permis de contester certaines idées du maître, i loujours reconnu hautement la valeur de ses travaux, I! était itl^possibie de n'ètie pus frappé de la puissance de sa conception, de la tifucUT de S.-I méthode, du talent avec lequel il exposait ses idées. Qu'il me sO" permis de consigner ici, en terminant, un souvenir personnel. En sep- (imbre 1879. je me trouvais à Milan, au cours d'un voyage de vacances. :>yager. voulait m'emmencr ft Veglia, on >rt sans doute : je m'étais mis dans la a Pompei. Ascoli changea ses plans et te promenade. Au cours deccttc ewu'sion iticns eurent souvent pour objet, comme M ce fut pour moi un grand profit. Je ne agnon m'ait ramené â sa conception des ^xdU, qui se disposait » c«inprcnil pourquoi. Je ré.sisiai, à te lAc d'aller, par étapes, i Napics ei v-oulul bien m'accompagner dans et qui dura trois semaines, nos conver' l'on pense, b linguistique ramane, puis pv dire que mon illustre com liniilCT dialectales, ni qu'il it persuadé que brilUirr et hrUltr devaica se ■il "CHROmoHE raiiAcher ù ebriiis, mais je dois convenir que chaque jour j'appréciais davan' lagc les ressources de son esprit ingÉnieux i la fois et puissim, et la belle ordoiiiiince avec laquelle il présentait sm ccnceptious. Parfois, en de simples convcrsaiiotts, il s'ilevait jusiiii'A réloqui'nire, Cènes. Ascoli fut l'un des lin- guistes les mieux doués Je noire temps et son tcuvre si varlic tiendra u Sratide place dans l'histoire de la stieiicedu lanna[;e. — P. M. — Vi,-ior Henhy, professeur de sanscrit l't de grammaire comparée des bnsues indo-enropjcnnes à rL'niverwté de Paris, tst mort subitemiot A Sceaux (Seine), le 6 février 1907, i l'âge de 57 ans. C'est une grande perte pour la linguistique générale aux progrès de laquelle il avait contribué par qiii'li^ues études originales (notamment sa ih^'^e sur VAnali^ie, 1884, honorée par rinsiiiut du prix Volncv, et ses Antinomies H«guiitiqitr%, 1S96) et par des manuels irés appréciis et traduits dans plusieurs langues étrangère; tenant au couMni de taut ce qui faisait dans te dcmainc de la philologie romane, M. Victor Henry esl rarement intervenu dans les questions qui 1 sont débattue' : cependant il convient de rappekr qu'il avait écrit, il y a vingt , ans, une Ccnlrittrlioti à Ce'ltiilf ile% {•ritiiui i/ii ilfcasyllabr romati, dont Gaston , Paris rendit compte ici même {RomanU, XV, i )7), et qu'il nous avait donné a il V a qu.'Ique^ semaines, une note étymoli^ique sur le mot tmiriiepa emplcn par PoiemiusSilvius {ibiâ., XXXV, 605). Son Lexiqnt iljmologiquf du hrtlm Hiotlrnie, publié en 1900, est en bordure de la philologie romane : j'en ai rtndiM compte i.:i {Roman'u, XXIX, 4îi) lors de son appaiition. — A. Th. " 1 — Giosué Carduccj, le grand poète de l'Italie contemporaine, est décéd»p9 i Bologne le 1 ; février dernier. Nous n'avons pas i apprécier ici sa valeur mé comme poète ni son caractère comme homme politique. Nous devons rappelc^^ seulement qu'il tint dignement sa place Jans le groupe de savants patriote: qui, il y a quarante ans, firent entrer les ètudei sur la littérature i dans une voie véritablement scientifique. Nous avotis rendu compte de sotr précieux recueil de CantîUne H IhiUalr, ilriiinbetli f madrigali tui ucolî e XIV (RpHunia. I, ii;), de sa brillante étude sur Bernard de Veniadoi* (X. Î09), desesC4fc«i>ni«-arffi wru/i.'ï/CcXKfXXVI. ï^4). etc. Aune érudition sûre ci variée, Carducci joignait un sentiment litiéraire très élevÈ, I Il est mort en pleine gloire; ses d<.'niiéres années toutefois ont été attristée J par un état de santé qui lui interdisait tout travail. — M. Adolphe Neubauer, qui fut, petidant de longues amiées, s> bibliothécaire de la Bndleienne, à Oxford, est dt^édé le environ huit ans, les infirmiii-s (il était devenu aveugle) l'avaient contraint t] résigner ses fonctions. Il était né à Bilse, Hongrie, en iSji. S<» travau relatifs i la Bible et i la littérature juive du moyen âge, sont étranger nos études. Toutefois je ne puis oublier qu'il a donné i la A'imtun intéressant mémoire sur les traductions hébraïques de Vlmiigt du 1 (V. iig) et qu'il m'a aidé i publier le curieux roman proven^^al d'E écrit en caractères hébraïques, qu'il avait découvert dans une collection p: CHRONIQUE 329 léywnanùt, XXI, 194). Rappelons enfin qu'il a fourni à V Histoire Uitcraire de 'ratice deux» importants articles sur les rabbins français, qui, revus par - Renan, parurent dans les tomes XXVII (rabbins du xiii^ siècle) et XXXI >ii s du xive siècle et du xv«). Dès 1869 je m'étais lié d'amitié avec l«:ii a Oxford, où il faisjit le catalogue des manuscrits hébreux de la leinne. Depuis lors jusqu'en 1899, époque où je le vis pour la dernière déji bien affaibli et presque aveugle, j'avais entretenu avec lui les Imitions les plus cordiales. C'était un homme très bienveillant et très *« la même collection, les Lamentatiofis de Matheolus et le Livre de Leesce de )^H;aitî Le FèvredeRessons', édition qui eut pour point de départ la découverte, ^'^e par lui, à Utrecht, du Lib r lameutatiotium Matheoluli, qu'on avait, jusque ^» considéré comme perdu (voir Remania, XVII, 284). Dés 1884, alors qu'il n'avait pas encore donné sa mesure, une chaire de langue et de littérature* fran<;aises avait été créée pour lui à l'Université de Groningue. Sa leçon d'ou- venurc, faite en français, a été appréciée ici-même, et G. Paris put dire : « M. Van Hamel a au même degré, ce qui se trouve si rarement réuni. I. Il fut nommé élève titulaire de l'École des Hautes- Études par arrêté du 2] juillet 1880. 2. T. 1,1892; t. II, 1905; d. Rotiiatiia, XXII, 334, XXXIV, 352. Un troisième volume reste à paraître. 330 l'érudition ei le lalent, u memciit liiiérain: » (Roi- CHRONiaOE <; solide préparation philologiqiii; et un esprit ipl> ^^^Êtri- (»/*a.XlV, :69). En réalité, Vjn Harael étjît 11- ^ .«i homme, en Hollande qui fût i:apable de traiter a-vec compéienire de n. ^ -tut langue et de notre littérature i sus diverses époquii. ki nous devons j-^^ - dus borner à citer ceux de ses iravaux qui coticertieiit nos études, maïs on «« que Van Hainel aimait la littérature française dans son cnbcmble, iaai i ii i ■ "'"' sion aucune et jusque dans £ei> manifestations les plus modernes II sa u ^^""i'' l'exposer avec un talent dont il a donné la preuve en de nombreuse» ccwi ^ *" renccs, faites ordinairement en français; et en des Études ptibliées dans le Gi^'^^ ' ' revue dont il étiii l'un des réducteurs miiirés '. La Romama doit » Van Ham» *^ m' outre quelques brèves notices, un mémoire imponant, sur Cligh et Tn'ttm!^ (XXXin,46j), ct,s'il eût vécu, il lui eût apponé dans l'avenir une ration plus fréquente. Van H»mel, qui aimait la Hrancc, et qui ne laissait gui» -^^ J" ^ passer une année sans venir au moins une fois rendre visite à ses imis ifc' Paris, s'était tout récemment démis de sa chaire de Gronîngue. et compu- ^ ' venir s'établir parmi nous. Il s'était entretenu avec moi de projets de puUi-l** cation pour lesquels la Société des anciens texte» français lui aurait prêté so»*»-^ **f appui. 11 av,iit pris une pan active au»; travaux de la Société Gaston Pariî"»-^ *"' dont il avait été l'un des fondateurs, et qu'il avait présidée en 1905 . Sis ancicwï* "*"* compagnons d'études se réjouissaient de vivre de nouveau dans la société dE> '^ "' cet ami si cordial et si séduisant, e' c'est à ce moment qu'un coup imprév -i^^~'*'T est venu briser une cnr'icrc jusque là bien remplie et qui semblait permeiiTX»-»— "it encore de longs espoirs. — P. M, — M«" veuve Delbuulle a généreusement cédé i la bibliothèque de l'L'n *« uni- versité de Paris les ficlies sur lesquelles ^on mari avait mis au net, dans Iwf h dernières années de sa vie, le résultat de ses nombreux dépouillements c^ ie textes français anciens et modernes. Notre regretté collaborateur les avait ItL^ ~Vi- même réparties en deux séries distinctes ; mots disparus et mots encore vîvant^^^Ki. j D; la seconde série il avait tiré, au fur et i mesure de linipression, lacop^^W" à utilisée par la Rn^iie d'bisloiie liltrraire de h Fraiia (jusqu'à la fin de la Icil '^'^ M F) ; mais les fiches contiennent beaucoup plus que ce qui a été imprimé et ell^r* T seront consultées avec profil ausn et Edmond Edmont, pour leur Atlas linguistique de la France en cours e publication à la librairie Champion. Nous saisissons cette occasion pour mnoncer à nos lecteurs que cette œuvre monumentale se poursuit régulière- lent et a atteint le fascicule 26. La dernière carte publiée est la carte 12 17, Dnsacrée au mot séneçon. Il ne reste plus qu'une dizaine de fascicules pour Lie la publication touche à son terme. — Nous avons dit plus haut que feu Van Hamel s'était démis, peu avant i mort, de la chaire qu'il occupait à Groningue. A la date du 22 février, .. Salverda De Grave a été nommé à sa place, et a prononcé son discours ouverture le i«" mai ». M. K. Sneydcrs De Vogel l'a remplacé comme aîf re de conférences de langues et littératures romanes à l'Université de Notre collaborateur M. Kr Nyrop vient de publier dans le Bulletin de icadtmii des sciences et des lettres du Danemark une curieuse étude sur les komatopéC) en français (année 1906, pp. 329-346) La liste, bien classée, est * io datty car M. N. enregistre teuf-teuf. Poum-poum (sorte de canon) est iglais plutôt que français. — Le mémoire de feu Bertheloi pour la défense de l'orthographe officielle académique, paru dans la Revue des Deux Mondes du 1 5 février, est la dernière 'blication faite, de son vivant, par ce grand savant. Elle n'ajoutera rien à sa oîre. Berthelot était une tête philosophique et en un certain sens encyclo- ^ique. Il aimait à disserter sur tout avec autorité. Mais, en dehors de ses •^des propres, il n'étudiait pas toujours les sujets sur lesquels il donnait son vis. Sous prétexte de réfuter le rapport de M. Brunot, il discute des points i^i n« sont pas en questi'on. Il commet, après tant d'autres, la confusion de ^ langue et de la graphie, et il donne une fâcheuse idée de l'attention qu'il a apportée à l'ex.imen des documents de la cause, lorsqu'il dit que le rapport <^«M. Brunot - constitue une surenchère sur celui de M. Paul Meyer ». C'est, comme on sait, le contre-pied exact de la vérité, les propositions contenues dans le rapport de M. Brunot — et M. Brunot le dit en propres termes — étant une atcénuition, plus exactement une réduction des propositions de la commission dont j'ai été le rapporteur. — P. M. — Vient de paraître le fascicule 21 du Proi*eu^alisc1oes SupplenieKt-JVôrter- hchdcM. Emil Levy (Leipzig, Reisland). Il comprend les feuilles 25-32 du I. Quelques observations sur révolution de la philologie romane deptns 1884. ;>iscours prononcé le !«•■ mai 1907 à l'occasion de son installation comme »rofesseur ordinaire à la Faculté des lettres de l'Université de Groningue, «ir J. J. Salverda De Grave. Leide, Van der Hoek frères, 1907. In-80, o pages. 3J2 . CHRONIQUF. lome V et s'arràte au moi ordeimdor. C'est liirt que l'œuvre si cotatit^ L'Qin pri.ie par l'aiilcur en 1R94 et qui a C-lé honorée du prix de la fmA^ Diet trn 190». aproftrcssé leiiTemcin mai» rOguliêrenmr bicoi6i U- icriiie. 11 n'est pas besoin d'aiiL-ndie jusque là pour lecimmlirc services que ce;te ituvre est appelle â lundre aux èiudci pro verticales Taisons des vœux pour que l'accutil du public siudieux soinîennc l'i dans les dernières étapes de U longue carrière qu'il s'esi proposi-e et oûi marche avec autant de clairvoyance que de courage. — A, Th. — Dans le compte rendu des Roman iiebe SinHitn, t. XVI. 00 a (cl'dessus. p. I ))) une « ancienne formule p qui pourraient servir d'introduction à l'Iiistoire de n'importe qttelte ifl romane, Ke nous en plaignons pas : l'exposé de M. Br. est a la science, et les lecteurs â qui le livre est destiné a à trouver par eux-mêmes et à .combiner les éléments qui ment groupés et mis en osuvre. M. Br. a visiblement fait cflbn(diJ en général) pour donner satisfaction ju\ JmWiTii/i CHRONIQUE 333 et les parties nouvelles sont si nombreuses qu'on n'aurait plus guère de lacunes importantes à signaler. C'est plutôt sur le plan que pourraient porter les critiques générales. Il y a, à mon avis, trop de grammaire dans cette histoire. On y trouve toute une grammaire historique du français, travail certainement utile en soi, mais qui étant morcelé par époques, ne donne pas une idée suffisamment claire et précise du développement de la langue. Après tout, un classement absolument logique était bien difficile à établir, étant donnée la variété des notions que M. Br. voulait faire entrer dans son livre. Je n'ai pas le loisir de rédiger un véritable compte rendu, qui exigerait bien des pages si on voulait examiner avec le soin que le sujet exige toutes les parties du livre, et, dans une appréciation générale telle que celle-ci, il me paraîtrait puéril d'indiquer çà et là des divergences d'opinion sur des points de détail : j'aime mieux dire que si tout n'est pas de première main, tout a été vérifié. M. Br. s'est efforcé de lire tout ce qui pouvait avoir de l'intérêt pour ses recherches et sa bibliographie est en somme très bonne. Il a visé surtout à la clarté ; certains trouveront qu'il y a çà et là un peu de prolixité, mais le livre n'est pas fait que pour les spécialistes. Louons l'auteur de s'être attaché plus qu'on ne le fait ordinai- rement à distinguer ce qui doit être distingué ; ainsi il traite à part de la graphie, mettant à leur vraie place des faits d'importance secondaire qui, on manuel sera surtout utile à des étudiants plus avancés que ceux auxquels s'adresse l'ouvrage de M. Gartner ; il est souvent moins clair que Ce dernier et les renseignements élémentaires y tiennent moins de place, mais il sera pour l'étude historique du roumain d'un secours plus efficace. Il contient, outre une bibliographie critique et quelques renseigne- ments sur la division dialectale du roumain, une grammaire historique en trois parties : phonétique, morphologie, syntaxe, un choix de dix-huit textes anciens, modernes et dialectaux, enfin un lexique pour l'explication 334 {:iiHo\iQ.i."E de ces texlei. L'exposé liîstorique prend pour poinl de départ  moderne du roumain, celui de M. Gartner suivant l'urdrv inverse, lcsi> manuels se complètent d'autant plus utilement. — M, R, S, Alkxic], Gnchiihic du- riiiiiiltihehfii Lilleraliir {Dit LitUralum Oittni iii Ein^elilaT/ltlIuiigi n, ïll). Luip/Jg, Amelang, 1906. In-S", v t priv^ des indi i, i la coUecilon i laqut est naturellemeni ! qui diminue un peu l'imponance rapport de h litlératute roumaitic ei 196 p. — Exposé rapide vt clair, 1 précises indispensables ; la faute en est, il est v: cet ouvrage dtâit destiné. La plus grande plac i la litiirature du xi,\= siècle, ce qui diniinu. observations de la préface littératures de l'Europe orientale dans les périodes est consacré à la littérature macédo-roumaine. — M. R. Gbaiul NOSTKU, Trxle dw tivlf ptlrlUt IkuiU de Sawiini publicale de 1. Candrea, Ov. Demslsiasu, Th. D. Sperantia. I. Bucarest, Socec, i9c^^^k In-So, 128 p. — A l'occasion du jubilé du roi Charles t« le minïsiirc l'instruction publique de Roumanie a chargé trois membres de la Sa' ^ phitùtt^iqut de Bucarest de constituer une collection de textes de loui dialectes roumains. Le présent volume donne Ifs résultats des premii^jZ-^:^ enquêtes dans la Petite Valacliie et le nord de la Grande Valachie. L'oi ^ nalité de ce lion controversée des rapports de la fhanson avec le Pseudo-Turpi>-» avec la Carm », il s'en tient à l'opinion de G. Paris, sans ignorer les «-> | nions différeniei. Sur tous les points M.R.est un cxceilcnt guide (je Ttr» cependant une petite réserve pour le pjssage (p. xxvi) où il dit qu<= science a démontré les origines germaniques de l'épopée françjist-). F» difféa-nt de l'imniJuciion de M. Crescini à une autre version it3li»ci-«i moins complète, que nous avons louée en son temps (Romania, XXV, & ï ^ le métnoire de M. R. ne mérite pas à un moindre degré l'attention tous ceux qui s'intéreiscnt i l'histoire de notre épi'pée. En français, r»«T avons eu bien des traduction' de la GiMniiiiii/rJîalaHi/, depuis Delécluz*; %^ qu'à M. J. Fabre. La plupart sont assen médiocres, ei les préfaces qkJk». pr-'cèdcnt sont bien loin de valoir celle le M. Renier. — P. M. Le Propriftaire-G/rant, H. CHAMPION- LES CHANSONS DE GESTE ET LES ROUTES D'ITALIE (Suite) '. S. MORTARA ET 6. PAVIK. On vénérait à Mortara, sous les noms de saint Ami et de s^^nt Amile, les deux compagnons qui sont TOreste et le Pylade, TAthis et le Prophilias des chansons de geste. Les tra- vaux sur la légende d'Ami et Amile sont très nombreux et souvent Ton y lit que Mortara est une petite ville de 1-Oînbardie ; mais jamais, que je sache, on n'y trouve posée cette question : pourquoi les religieux de cette petite ville lombarde honoraient-ils de leur culte les héros d'une chanson ^^ geste française ? ni celle-ci : comment les jongleurs de la 'Tance du Nord savaient-ils que leurs héros étaient tenus pour Jl^s saints dans une bourgade de Lombardie ? Nulle part on n'y ^^ cette remarque bien simple que Mortara est située sur la '"ovitede Turin à Pavie, à 126 kilomètres de Turin, à 64 kilo- ^^^tres de Pavie, en plein sur le chemin des « romieux » ^ tlors les murs, à peu de distance de Mortara, s'élève une ^^ique église, jadis abbaye, de Saint-Albin. C'est là que se livra »^ 1849 la bataille de Mortara entre Sardes et Autrichiens ; ^'^t là, s'il faut en croire une inscription placée en 1542 dans lise, que Charlemagne aurait combattu Désier, roi des ^ - Voir le premier article, ci-dessus, p. 161. ^ - M. Pio Rajna, à qui rien n'échappe, a pourtant écrit cette note dans ^e ses beaux articles intitulés Contributi alla storia delV epopea (^Homatiia, -^VI, p. 50, n. }) : « Si consideri che Mortara era ancor essa sulla Via Fran- Romamia, XXXVl 22 Lombards '. On conservait encore au xviii' siècle dans ccc^ église la tradition que les corps de saint Ami et de saint Ani^*^ y avaient reposé t leurs précieuses reliques, disait-on, avaieB été vendues à vil prix ; mais on y voyait encore « des restes C leurs tombeaux et leurs statues en costumes de chevaliers» Bien des témoignages prouvent que ces tombes ont été vénéré pendant des siècles : celui de Jean d'Outremeuse par exemple ou celui de Fazio degli Uberti : Giiiiili a Mortara udimnio dire appieno. Clie ptT pli molti niorti il nome pnae, Quiindo gli dui compagiii venner i«i:no < Mais, longtemps avant, Godefroy de Viterbe(morten 1191' décrivant une bataille légendaire que Cliariemagne y a livrée Désier, y fait mourir les bienheureux Ami et Amile, et il nous dire que Mortara est de son temps une importante de pèlerins : Pro nece muliorum, quae facia fuit, popuioruni, Didtur illoruni Moruria nomen agroruni QiiaL- peregrinorum stat modo grande forum. Tune duo cOQSOcii, mcriiis vilaque beali, Amis 1 et Amilios parili sunt mjrie necati ; Carolus liîs tribuit digna sepulchra satis'. La l'ilii iiiiirluniin Aiiiki cl Aiiirlii 1. Amaio Amati, Diiioiiario cm'grafico J/U'llalia, au mot Mortara. 2. Aclaiaiicl.BoU.imi., t. VI d'octûbr;;(i2 oclohre),p. ri; : « Ac pcrqii renies si quid nienioriae aut inonumentî horum virotuni (Amici et Amelii){ (Mortariae) reliquum esset, coguoviinus arcarum etîaranum nianei ei eorum imagines militari corporis liabitu ; prueterca Mortari<;iises 3 in^ ribus acccpisse quod uorum corpora fuerinl in vcclcsia S. Alhiiii : quod ab improbo quodam sariioiiJo prciîo Iradiu siiii C.isalcn^^ibus ; qujnqu) apud Casalensei nullam rei memoriam reperi. ■> }. Cbiomq\ie, éè. Borgnet, t. 111, p. ZIOI. 4. Dillamomlo. livru 111. ch. v, 5. Remarquer ta forme française du nom. 6. Muratori, kenim ilaUc. scriplorrs, t. VII, p. 406. Cf. Bajoa. an. cîtè.p. 7. Publiée par Kùlbing, pp. xcvii ss. de son édition lïAniii And Aw\ {AIU.iglîSilv miiolUt, II), Hdibroiin, 1884. LES CHANSONS DE GESTE ET LES ROUTES D ITALIE 339 tient, sans doute à la première moitié du xii*= siècle * et qui fui posée dans la région et pour le bien des églises de Mortara ', .se de la sorte : Ami et Amile étant morts dans la bataille où IDésier fut vaincu, Charlemagne, alors occupé au siège de P^-'V'îc, voulut honorer leur mémoire. Sur le conseil de saint A.ll>îii, évèque d'Angers, prélat qui suivait son armée, il fit coinstruire aux lieux où ils étaient morts, deux églises, sous le vcxra,He, Tune de saint Eusèbe de Verceil, l'autre de saint Pierre. Il fit apporter de Milan deux sarcophages de pierre, pou.r les deux compagnons; Amile fut déposé dans Téglise Siiîim-Pierre, Ami dans l'église Saint-Eusèbe. Mais, le lendemain, fSLr- un miracle de Dieu, on retrouva les sarcophages réunis dans l'église Saint-Eusèbe. L'évèque Albin établit dans cette église de^s prêtres, des diacres et des clercs, chargés de la garde des derux: corps saints. Il n'est pas dit expressément, mais on com- pn^nci que l'église Saint-Eusèbe prendra un jour le nom de son fondiiteur, saint Albin'. C^tte double tombe de Mortara, les chansons de geste du XII •* ^t du XIII* siècle la connaissent : ^^li et Amile * : 1$ A Mortiers gisent, que de fi le set on... 3496 Iluec transsirent, c'est veritez prouvée. ^* • CDn en connaît un manuscrit du xii^ siècle (Kôlbing, p. xcvi). Plusieurs ctiXic|vi€s attribuent la Ki/a au xie siècle ; je ne sais sur quels fondements repose cette opinion ; si c'est parce-qu'ils voient, avec Kôlbing, dans la Vita V* ^o\irce de la chanson française, telle que nous l'avons, cette vue est aS^vir^érnent erronée. ^- C'est ce que prouvent la précision topographique et la richesse des r«i^:^seignements que donne l'auteur sur les origines de ces églises. V Ces indications sont répétées, avec plus ou moins de détails et de modi- îicaiions, par plusieurs chroniqueurs italiens, Jacques d'Acqui par exemple (S^ du xiiie siècle) : « Les corps d'Ami et d'Amile furent portés à grand (Jeuil dans l'église Saint-Albin hors Mortara, et déposés chacun dans un lom- txau. Les deux monuments étaient un peu éloignés l'un de l'autre ; mainte- nant, comme tous l'affirment (tit ab omnibus continue asseritur), les deux sépultures ont changé de place sans œuvre humaine, par miracle de Dieu, et Jans l'église de Saint-Albin, le monument de saint Ami touche le monument f\c saint Amile » (Chrotiiœn ymaginis mundi, dans les Mon. historiae patriae, ^S., III, col. 1492). 4. Éd. C. Hofmann (1882). Je néglige plusieurs textes dérivés plus ou fiion^s directement des chansons de geste françaises, comme le poème anglo- 340 J. BÉDIER Li pèlerin qui vont par mi l'estree, Cil sevent bien ou lor tombe est posée. Girart de Blaye ' : Amillez et Amis, ce dist l*auctorités, Furent bon compaignon, loiaus et esprouvés, Et tant que il sont saint et cors sains esievés ; En Lombardie sont... Jourdain de Blaye * : A Mortiers gisent, es plains de Lombardie. La Chevalerie Ogier ^ : Charlemagne, ayant trouvé les corps des deux compagne dit à ses hommes : 5935 « Prendés ces contes, franc chevalier nobile. Dnsc'a Mortiers ne vos atargiés mie, Ses enterrés el non sainte Marie. » Et il respondent : « Con vos plaira, biaus sire. » D'iluec s'en tornent, od els grant conpaignie. Le grant chemin et la voie bastie ; Au mostier vinrent a une aube esclarie. Ganter ont fait hautement le servise. Tôt premerain ont enfoy Aniile ; En sus de lui conte Ami enfoïrent Près d'un arpent, l'estore le devise ; Mais teus vertus i fist Deus nostre sire Que tôt ensanlle assanlerent et revinrent. Enfin, la plus ancienne version que nous ayons de la légende à* Ami et d'Amile est contenue, comme on sait, dans une épître normand d'Ami el Amilun (Amis aiid Amiîoun, hgg. von E. Kôlbing, 1884, p. 187): Lor corps gisent en Lombardie U Deu fait pur eus granz vertuz, Evegles veer et parler mutz. 1. Cité par C. Hofmann, Amis et Amiîes, 1882, p. xvi. 2. Amis et A miles und Jourdain de BlaivieSy éd. K. Hofmaun, 1882, p. io>, v. 7. 3. Ed. Biirrois, t. II (1842), p. 243. ■ LES CHANSONS DE GESTE ET tES ROUTES D ITALIE 34I en distiques latins où sonl célébrés tour à tour les amis célèbres, Damon et Pylhias, Nisus et Euryale, etc '. Elle est l'œuvre de Raoul le Tourtier {Radtilphus Tortariti.i'), moine de Fleury- su r- loire, et elle date de la fin du xi"-" siècle '. Raoul le Tour- rier connaît déjà le miracle de la réunion des tombes et le pla«rc à Mortara, prèsVerceil. « Personne, dil-il. pas mtîme la Mon, n'a pu séparer Ami et Amile et rompre leur amitié : 19 a Ex illo valuit quam Icmporc solvfre nemo »Ncc mors, namque locus continet unus eos. Esi prope Vercdlis fundus Mortvij diaus, Horum famosos qui cumulât tuniulos. • Cl^ue sont ces deux héros, si anciennement célébrés par la poé-sie, si anciennement vénérés par l'Église ? Leur belle his- toire, chacun la retrouvera dans son souvenir, si j'en rappelle ^^s «quelques traits : ils sont deux enfants nobles conçus à la ■"^«ne heure, nés le même jour en deux régions de France, '^'*3 innées l'une de l'autre ; leurs parents, avertis miraculeuse- '"^nt qu'ils sont prédestinés aune éternelle amitié, les ont P^^rc^sau pape, pour qu'ils fussent baptisés le même jour, par ''^ Ti^nie parrain ; dés l'enfance, ils se ressemblent à tel point 1*^^^ nul ne peut les distinguer l'un de l'autre. Ils grandissent ^pa rés ; mais, venus à l'âge d'homme, tous deux se mettent en f^^^Ce le môme jour pour se retrouver. Après s'être longtemps cruîr-chés, ils se rejoignent en effet, forment un pacte de com- Ç^^nonnage et servent ensemble avec honneur le même roi '. jusqu'au jour où l'un d'eux, Amile, accusé d'avoir séduit la nv\e de te roi, est tenu de s'en justifier par combat judiciaire : " île saurait soutenir ce combat, car l'accusation est vraie ; '^Hs les deux compagnons tirent alors profit de leur men'eil- I 1. Publitt par E, de Cerijin, Archives ilcs Minions, V (1856), 119-12^, Li partie de cette Epislola qui concerne Ami et Amile a itù publi<;e par C. Hofnunn. ouvr. cili, p. xxiv. 2. Raoul le Touriier e^t mon peu apr^ 1122. E, de Certain (Biblîa- ihiquf il VÈcoU Jts Charltf, sirie IV, 1. I, i8sî, p- 488) place entre 1090 et iioo la compositioD de ]' Epislola qui nous intéresse. Celte détermination de Li date n'a pas été contestée depuis, que je sache. j. Galfetus, chez Raoul le Tourtier, Charleniasi»; partout ailicurs. leuse ressemblance. Ils changent de vêtements ei se font pas.scr — :: l'un pour l'autre, Amile se retire dans le château d'Ami, et -^ tous ie prennent pour le vrai seigneur du lieu, même la femme -r-^ de celui-ci, auprès de qui il couche, comme s'î! était le mari, .^ mais en mettant entre elle et lui une épéc nue, symbole et gar — dienne de sa chasteté. Cependant Ami, se faisant passer pour-^ ^ Amile, a pu jurer sans mensonge qu'il n'avait pas séduit \im^ J princesse, a soutenu le combat judiciaire, tué l'accusateur, ew —^^ victorieux a épousé, sous le nom de son compagnon, la filltî^ .^ du roi. Il la conduit à ion vrai mari ; mais, peu après, Diei_v -^ le frappe : il devient lépreux. Chassé par sa femme, il erre pa »^ — les pays, pendant des années, réduit à mendier, tant qu'entiv .^^ il parvient au chiteau où son compagnon, ignorant S£^^» ^ malheurs, vivait en paix. Amile reconnaît le misérable, i^ recueille, ie soigne tendrement. Un jour Dieu lui enseigiKr^^^ comment Ami pourra guérir : i! faut qu'Amile égorge ses iIph ^- enfants et qu'il frotte de leur sang les plaies du ladre. Il le ^-— m et guérit Ami ; un nouveau miracle ressuscite les enfant ^ Les deux compagnons meurent le même jour : miracle c»*^^ leurs tombes qui se réunissent. Il n'entre pas dans mon dessein de rechercher où et quaw^^^i-d cette légende s'est d'abord formée. Comme elle utilise quelqia*^^^ thèmes répandus dans le folk-lore de maints pays (l'épée ga/^^— ^""^ dienne de continence, le sang innocent, qui seul peut guérir, etc. ).^ — *" de nombreux critiques y voient un très ancien conte populaire. d'origine orientale, naturellement. G. Paris écrit ' : « Malgré le manque de parallèles orientaux signalés jusqu'à présent ', nous penchons fort à voir dans la légende du lépreux que son ami guérit en sacrifiant ses enfants pour l'oindre de leur sang, un conte d'origine orientale venu en Occident par un intcrraé- 1 diaire byzantin et par transmission littérair*. » C'est une hypothèse gratuite. Je ne l'accepte ni ne la c tredis. Je m'en tiens à constater en fait que la légende d'Ami et I 1. Rom.jH.-a, XIV (1885), ^18. I. C'est-à-dire josqu'i i88s. Vingt Ans ont passé depuis : ji: ne sache pu u'on ait découvert dans l'imervalli; le moindre parallèle ni dans l'Inde, li nulle part en Orient. LES CHAKSONS DE GESTE ET LES ROUTES DITALIE 343 ['d'Ami le 2 ; fois ; 1 fin du : chan- I apparaît pour la première i chez Raoul le Tourcier, puis, au xii" siècle, dans i son lit gesre franijaise c: dans la yila saiiclontm Amici et Amrlii\ que ce sont là les trois seules versions anciennes du conte, et qu'elles s'accordent à donner les traits rassemblés ci- dessus, Que par des spéculations ingénieuses on dépouille cette histoire de ses éléments chevaleresques (le combat judiciaire, etc.) et de ses éléments cbréliens (la maladie et la guérison envoyées par Dieu), je ne sais ce qu'il pourra rester du conte ; mais la tentative est permise. On peut imaginer abstraitement une forme de la légende telle qu'elle se déroule en civilisation indienne, arabe ou byzantine ; en fait, une seule forme nous est connue, primitive ou non ; et l'on ne peut que constater que. sous cette forme, l'histoire d'Ami et d'Amile est une «gende à la fois féodale et chrétienne. Cette légende féodale et chrétienne, on peut concevoir abstraitement et par un jeu d'hypotliéses qu'elle n'a été coulée 9^*^ sur le tard et par accident dans le moule des chansons de fieste : il n'est pas nécessaire qu'Ami et Amile soient des ^*"ïites ou des chevaliers, ni que leur destinée se noue à la ^t>ur d'un roi, ni que ce roi soit Charlemagne. Mais, en fait, '^'^ si l'on se garde des hypothèses, on ne peut que constater que 'es trois seuls textes anciens dont nous disposons s'accordent à faire d'Ami et d'Amile les héros d'un roman épique. On peut f^oattre (je n'entrerai pas dans ce débat) si la chanson de geste '^ançaise représente un état de la tradition poétique plus Jncititi ou plus récent que les poèmes fran^"ais exploités par Ixaoul le Tourner et par l'auteur italien de la Vila ; ce qui est •constant, c'est que Raoul le Tourtier et l'auteur de la Vita '^■^pAoiiaient l'un et l'autre des poèmes français (ii suffit de rappe- I >^ti entre d'autres preuves, que le dénonciateur d'Amile est dans ^m tous tes textes Hardré ', traître propre à l'épopée française); et, ^H sans m'arrêter â démontrer un fait avoué de tous, je constate ^P que, aussi haut que nous puissions remonter, la légende d'^wii* ^^ // cTAmUr est une chanson de geste française. Or, si Kaoul fe Tourtier écrivait vers 1090, nous devons nous reprèsen- . Adraâui chei R. Le To[irtlcr(v. ji cic), Ardc-tù ter une clianson d'Ami cl Amile à peu près contemporaine Ju Roland d'Oxford. Cette ancienne clianson de geste fram^aise, on peut imaginer abstraitement, et par un jeu d'hypothèses, que les héros n'en sont devenus des saints que sur le tard et par accident. En fait, ce si l'on se dispense de toute hypothèse, on ne peut que cons- tater que nos trois textes anciens les donnent pour des sa il est bien vrai que, seule, la Fila développe ie récit de leur « passion » et de leur « déposition » ; maïs les trois textes. s'accordent à les marquer, dès l'heure de leur naissance, des. signes d'une prédestination surnaturelle : Dieu les mène tous deux à travers les épreuves ', vers une même fin, qu'il sait 1. Pourquoi Divu frappe-i-il Ami de b lèpre? Plusieurs des criikji modernes ont compris que c'était pour avoir combattu Hardnï en comi judiciaire (Vo)'. par exemple, Schwieger, Dit Sagftmi Amis andAmilrs, Berlin^ 1884, p. 12). C'est un contresens que personne n'eût fait au moyen igej Les textes expliquent autrcmeni le malheur d'Ami. Selon la chanson geste Dieu le châlie parce que, épousaui la fille du roi sous un faux doih a commis le crime de bigamie. C'est ce qu'un ange vient lui expliquer danc le Miiiide d'Amis (Mir^cks de Nosirc Dame, éd. Ul. Robert et G. Paris, t. IV> comme d.ins la chanson de geste : 1220 n Amis, Amis, sache de vray Four ce qu'as fait un seremeoi Que nt peus tenir tionncment Que ce ne soit contre la loy {C'est J'espoiistr ta fille au roy). Dieu le mande qu'en brief tcnnine Seras mesel... » Cependant, à la réflexion, cette n bigamie s paraît qu'elle soit si cruellement châtiée. D'autre pan, jamais dans la suite de chanson de geste, il n'est rappelé que, si Ami souffre ainsi dans sa cha c'est parce qu'il s'est dévoué pour son compagnon. Celui-ci, dénombrant I obligations qu'il lui a, n'y fait nulle alluùon. Pourtant le poète avait ! meilleures occasions de rappeler que la lèpre d'Ami est une conséquence son dévouement : par exemple, quand il s'agit de nous faire accepter meurtre des enfants. Ce sont des indices que le thème de la lèpre-chAiitui n'est pas primitif. Chei Raoul le Tounier (v. 176) la lèpre d'Ami est u maladie accidentelle. Dans la Ci'M, ce n'est pas un châtiment, mais u L . Dieu frappe .Anii parce q , jiixld illtid qiiod scriptum LES CHANSONS DE GESTE ET LES ROUTES d'iTALIE 345 nés le même jour, liés par Dieu dans la vie, leur histoire n a de sens que s'ils meurent le même jour, liés dans la mort ; et ce n'est donc pas seulement Taccord des textes conservés, c'est Tes- prit intime de la légende qui veut que le miracle des tombes soit primitif et que les deux compagnons soient des saints. Enfin, on peut concevoir abstraitement et par un jeu d'hypo- thèses que ces tombes n'ont existé d'abord que dans l'ima- gination des poètes, ou que. montrées d'abord dans quelque sanctuaire de France ou d'ailleurs, elles n'ont été placées que sur le lard à Mortara. En fait, on ne peut que constater que leur localisation à Mortara est indiquée par les trois textes anciens. Bien mieux, si la mort des héros les rattache à Mortara,. on n'a pas remarqué, mais il n'est pas moins remarquable que leur vie les rattache à la route de pèlerinage, passant par "'ortara, que suivaient les « romieux ». Dans la chanson de S^ste comme dans la f^ita, leurs parents, sur Tordre de Dieu, '^ portent à Rome pour les faire baptiser par le pape. C'est ^^ la route de Rome (v. 52 ss.) en passant par Vézelay, la JT^Urgogne, Mongeu, Mortara, Pavie, que le comte Ami cherche •j^fcord Amile. C'est à Rome, auprès du pape son parrain que, ^^v-enu lépreux, il trouve d'abord un asile ; et, quand les deux ^^^^pagnons périssent à Mortara, c'est la septième ou la hui- ^'^*^ie fois qu'ils ont passé par là. Ils sont donc eux-mêmes ^^ï^çus, par les poètes et par l'hagiographe, comme des * ^^mieux. » ^n résumé, on a montré, dès la fin du xi*' siècle au plus ^^^, à Saint-Albin de Mortara, deux sarcophages accouplés. t^^ient-ce des tombes romaines, où se lisait le nom (d'origine S^'^s doute sémitique) d'Amelius ? Ou bien la légende a-t-elle existé d'abord, et a-t-elle été arbitrairement rattachée par les f^V\gieux de Saint-Albin à deux sarcophages quelconques de \^r église ? On ne sait. Mais, aussi loin que nous remontions, U légende apparaît sous la double forme d'une légende hagio- r Omnem filium quem Dtus recipity corripit, flagellai et castigat. C'est là Tcxpli- f cation chrétienne. Seule elle s'accorde avec le reste de l'histoire ; c'est donc très probablement le thème primitif. Il met bien en relief le caractère hagio- ^aphique de la légende. ' graphique exploitée à Mortara et d'une chanson de geste fran — i;aîse rattachée à Mortara. Et qui donc peut rendre compte ders ces faits, sinon Li ptlfriii ijui vont par nii IVsiree î J'ai différé jusqu'à mainienant, à dessein, de considérer lc=^ circonstances, diverses selon les textes, de la mort des dcu .a compagnons, Raoul le Tourtier ne les raconte pas. Selon F chanson de geste, ils meurent tous deux, au retour du Sain _m Sépulcre, de maladie : Î494 Par mi Mortiers ont lor voit torntc ; L;i lot prise ttiaus par bonne destinée ; llluec trjnssirent.. et c'est peut-être la version primitive. Selon la Fila, ils ont accompagné Charlemagne dans s — ■^ expédition contre le roi Désier. Après avoir passé les Clu^^^ Charlemagne a livré à Désier une batailie si terrible que lieu où Lombards et Francs se rencontrèrent, nommé jusqu^s-- Palcra Silvula, prit de ce jour le triste nom de Morlaria. f^ n et Amile y moururent, les armes à la main. La Chfvalcrie Ogier raconte à son tour la « passion o de nt: deux saints '. C'est aussi pendant l'expédition de Charlemagr:^ contre Désier et le jour de la bataille unique et désastreux** livrée par Désier. Mais ici les circonstances diffèrent. Désier"^ vaincu, s'enfuit à Pavie, comme dans la V'ila, et s'y enferme ^., mais son allié, Ogier a tenu plus longtemps sur le champ à.f^^^ bataille ; il fuît enfin, lui aussi, seul, poursuivi par les vain- queurs. Il arrive à Pavie et voudrait .s'y réfugier ; mais la porte est close ; Désier, las de la guerre, lui en refuse l'entrée. Il fuit plus loin, toujours sur la vieille chaussée romaine, jusqu'il Saint-Domin. Là il rencontre Ami et Amile, qui revenaiem d'un pèlerinage à Rome pour porter leur secours à Charle- magne : ;88> 11 voit venir cli;us vaillans chevaliers, Le ^onie Amile et Ami le guerrier. Dt Rome vienent, de liamcdiu proicr, 1. Ed. Barrois, v. 5847 s: LES CHANSONS DE GESTE ET LES ROUTES D ITALIE 347 Escerpe au col, corne vaillant princier. Muh aiment Dieu, servent et tienent chier. A lor signor Kallon vienent aidier... $898 Ogier encontrent qui s'en aloit fuiant. Com il les vit, si les vait conissant. Il lor escrie : a N'en irés en avant ! Por Kallemainne le roi faire dolant Vos ocirrai a m'espee trenchant. » Quant il l'entendent, mult s'en vont esmaiant. Car il n'ont arme ne espee tranchant ; Merci li crient, si vont les cols baissant. Tant fu iriés Ogiers au cors vaillant Por lor proieres ne volt faire niant : Les ciefs en prist li dux demaintenant. Quant ot ce fait, si s'en torna fuiant, Puis regarda delés un desrubant. Et vit venir Kallon, le roi poissant. Charlemagne trouve les deux cadavres et les fait porter à Mortara. Par le texte de la Fita et par la Chevalerie Ogier , nous voici amenés vers cette conquête de la Lombardie par Charlemagne, que la chronique de la Novalèse narrait à sa façon. Les moines oc la Novalèse y avaient introduit la légende d'Adelchis ; les "Moines de Mortara y ont introduit Ami et Amile : qui donc y a introduit Ogier ? L*histoire poétique d'Ogier tient presque tout entière dans le poème de 1 3.000 vers en laisses assonancées, qui porte ce titre li Chevalerie Ogier de Danemarche \ C'est l'histoire d'un rebelle, Ogier, qui, fuyant la colère de Charlemagne, a trouvé asile chez Désier, roi des Lombards. Charlemagne passe les Alpes p^ur punir Désier d'avoir accueilli cet hôte. Les Lombards lï^^rchent contre lui, et lui livrent une bataille. Vaincu, Désier s'enfuit vers Pavie et s'y enferme. Ogier, qui a tenu plus long- temps sur le champ de bataille, s'enfuit ailleurs en Lombardie et soutient la guerre de son côté. Quant aux motifs qui j. Ed. Barrois, 2 vol., 1842. Cf., entre plusieurs bons travaux, la très belle étude de M. K. Voretzsch, Ueher die Sage vmi Ogier dent Dànen und die £ntstehung der Chevalerie Ogier (Halle, 1891). animent Charlemagne contre Ogier, ce sont des fictions roma- — ^ nesques dans le poème tel que nous l'avons ; mais ce poème, ,^ -^ si remanié soit-il (il n'est que de la fin du su' siècle), garde -^^j des traces de la version primitive : le crime d'Ogier est de s'être-;^» -^ fait le protecteur de deux orphelins, les fils de Carloman,^ .a^-, frère de Charlemagne ; il les a emmenés en Lombardie, auprè^s-^^. de Désier, pour les opposer à Charles '. Or toutes' ces circonstances sont historiques. Comment i^ ^ l'auteur de la Cljevahrie Ogier et le plus ancien auteur de 1= X ChevaUrie Ogier primitive ont-ils pu les connaître, à trois otm ^[^^ quatre siècles de distance ? On répond : par des « cantilènes », ou par des o epischi Sagen », contemporaines, ou presque, des événements. Je cro- « qu'ils les ont connues par la Vita Hadriatii, et je voudrais rendw cette opinion vraisemblable, i. Dans If poème conserva si la guL-rre de Lombardie éclatt, c'est qu' "" fib légendaire de Charlemagne, Chirlot, a tué d'un coup d'échiquier un • légendaire d'Ogier, Baudouinec. Pourtant, Il Kïto dans eu poème, comEr l'a remarqué le pn/miff G. Paris {Hhtoirt ptiéliqiie, p. joj), un reste foss"-^ un " témoin a de la version plus ancienne. C'est aux vers 4420 ss., lorst^H Ogier dénombre ses griefs contre Charlemagne. Il lui niproche d'avoir la^H impuni le meurtre de son (ils Baudouîuei et ajoute : n J'en afui a cesl roi Desier, Passai Mongieu por ma vie alongier, S'en amenai Locys a Loihier, Ces deus enfans petis a alaiUer, Qu'il voloii faire ocire et dciranchicr. A PeTiiecosie les ferons chevaliers ; Encor voiront voslre roi guerroier. « Ces enfants, doni il n'a pas été question jusque-là, dont il ne sera plus pirli, ne peuvent être que les deux yée par Charlemagne à Désier, Carolus J Francorum rex direxit eidem Utsicierio suos missos, deprecans ut easdem quas abstulerat pacifice redderet civitates et plenarias parti Romanorum faceret justitias, promittens nsuper ei tnbul XIII milia auri solidorum quantitatem in auro et argento. Sed neque dcprecationibus, neque muneribus ejus ferocissimum cor flectere valuit. Charlemagne franchit le Mont Cenis. Désier fortifie les Cluses. Négocia- 1. Liber pont ificalis y éd. L. Duchcsnc, t. I (1886), p. 488. 2. Ibidem, p. 493. 5. P. 494. J. BEDIER lions. Tune ' agi^rcgaiis is ipse a Deo proiectus Carulus niagmis rex univer — ^ -~^ sam regtù sui Francorum excicituum muliiiudineni, alqui: ad occiipiuiild:.^^^^.^ cuDctas Cluias ex eodi^m sua exurcitu dirigent, ipse quoqui: cum plurimûj ^-^ fortissiniis bellatoritius Francis per motitem Ciniieni ad eaïdem adptopin«~x ^ qtiavit Clusas ; ei remolus in lînibus Francorum cum suis exercilibus remédies f ^ Jamdicius vero Desidcrius et univetsa Longobardonim exi-rcituuni multitude .t.» ^ ad resisicnduni fortiter in ipsis clusis adsisicbant; ijuas fabricis et divenf.^ maceriis curiosc munire visi sunl. Al vero qua hoîa... Fiancorum rex ^.«i^ easdem adproximavit ciusas, Dico suos dcnuo misses ad praefaium dires^^^— _ Desidcriuni, deprecans,.. Dûu frappe Ui Lombards de panique. Disier et son fils Adalgis {"mfuirM -—m^ précipitammeat dis Cluses, pùursuiiis par les Fnincs. D^sitr s'enferme Jaiis Pavt^^ — __ Unde otnnipoteas Dcus, conspicicns ipsius maligni Desiderii iiûquam p«r' — -^^^^ diam atque intolerabiletn proteruiatn, dum veikut Franci alio die ad propivr -^b^h-i reverti, tnisil tcrrorem et validam trepidalioneni in cor eius vel liliî îpsL^r-.^^ ^, Adelgisis, scîlicet et univcrsorum Longobardorum. El cadum noae dïniiï-^^^B^ssi propriis tentoriis atque omne suppcllcctile, fugam omnes generuliter, ntmi^r ^Ent eos persequenie, arripuerunt. Qjiod cémentes exercînis Francorum p^f"-' uti sunt eos ei plurcs ex cis inlerfecerunt. Ipse vcro Desiderius. quantocius c^^ ^tjm suis judicibus velociori cursu fugiens atquc Papiam conjungens, ibidem H' cum multis ipsis suis judicibus et multitudîne populi Longobardoroin rccl^ *"- di studuit. fît muniens tnuros ipsius civitatis, ad rcsistenduni Ftancor ^L-ani cxerciiibus et propriam defendendum civiiaictn cum suis Lougobardis ^ prae para vit. 773. Adalgis el Ogiir, eiiimenanl ht iviive et les fils de Carloniiin, se fi>^^^ '" fonf dans Feront. Adelgis vero eius filius adsuniens iccum Aulcliariu Francuni et uxorem aique Blios saepedictï Caruiomannï, in civitaie <}Ui Vcrona nuncupatur, pro eo quod fonissima prae omnibus civitatibus Urogo- bardorum esse videlur, itigrei^sus est. Silge de Pavie. Murclie de Cbarleinagrie contre ^'erom: (^'iei Plus lard, Pavie est prise et Wsier d/portè en Frdnre. Et dum fôrolusl agno- vissel fugam airipuisse in Veronam praenominaium Adelgis, rclinquims p!u- rimam partera ex suis exercitibus Papiam, ipse quoque cum aliquatïiis fortis- simis Francis in eandeni Veronini properavîi civiiatem. Et dum illuc conjun- xlsSL-t, protinus Autcarius et uxor atqtii: filii saepius nominali Qirolonunni propria voiuntate eidein benignissimo Carulo régi se tradiderunt. Eosque recipieiis ejus excellentia denuo reppedavii Papiam. Etc. Ce texte a été exploittî de diverses 1 voir. .hières, coniim; on \ LES CHANSONS DE GESTE ET LES ROUTES D ITALIE 3 5 I I. Vilass. Amici et Amelii, — L'hagiographe d'Ami et Amile avait sur sa table la Vita Hadriani, et Ta copiée. Exemple : Vita Hadrianiy p. 493. Vita Amici, p. 107. Carolus Francorum rex direxit Karolus Francorum rex direxit «dem Desiderio suos misses, depre- eideni Desiderio nuntios suos, depre- cans ut easdem quas abstulerat paci- cans ut civitates et reliqua quae beato fice redderet civitates et pknarias Petro astulerat redderet et plenarias parti Romanorum faceret justitias, parti Romanorum faceret justitias, promittens insuper ei tribui XIIII promittens insuper ei dari XIIII milia auri solidorum quantitatem in millia auri solidorum quantitatem in auro et argento. Sed nequc depreca- auro et argento. Sed neque depreca- tionibus, neque muneribus suis ejus tionibus neque muneribus eius ferocis- ferocissimuni cor flectere valuit. sinium cor flecterepotuit. Tune... Tune... Et ainsi de suite. • Il avait en outre sur sa table un second livre, les Annales ^^g^ni Francorum^ dites aussi Annales Laurissenses majores, et ^* en combinait diligemment les données avec le texte de la ^iiu Hadriani. Exemples : ^nnalesregni Francorum, cd.Kurze, Vita Amici, p. 107. Tunc domnus Carolus rex perrexit Erat namque tune Karolus in loco ^^ Hiemandum in villa quae dicitur qui dicitur Theodotionis villa. Ibi * "^^odone villa ; ibique veniens missus veniens domni apostolici missus Adria- ^^^*^ni Adriani. apostolici, nomine ni, nomine Petrus, precibus pape *• ^^ï^us,.. ad domnum Caroluni regem eum rogat ut... ^^^e perjungens, invitando scilicet... ^ita Hadriani, p. 494. ^pse quoque cum plurimis fortissi- Ipse quoque rex cuni plurimis bella- ^îs bellaioribus Francis per monteni toribus Francis per nionteni Cynensem Cinisem ad easdem adpropinquavit ad easdem adpropinquavit Clusas et dusas. Annales regni Francorum, p. 36. Perrexit ipse per niontem Caeni- per montem Jovis avunculum suuni s/uni et misit Bernehardum avunculum Bernardum cum ceteris fidelibus Yia- suum per montem lovcm cum aliis liam intrare prccepii. e/us fidelibus. 3)2 ]. BÉDIEB 1 fortitiT in fortiCer us VLTO DesidL-rius cl uni- j i multitude ad rt^isiecdun^r- D ipsis Clusis assisictui-^ livre, et c'était, comin»j chanson française d'Atn^^ ViUi H.i.ln.uii. p. 494. Jamdicius vtro Desiderii viTsa Loiigobardoruni muliitudo ad resisicndur ipsis olusis adsistebani. eii Il avait sur sa table un troisième '. nous l'avous vu, une rédaction de I et Amik ; il a mêlé le tout, pour conférer quelque dignité liîs-- lortquc à la légende de ses saints. En résumé, il suit tîdèleinent la Vita Hadriatti ; il en supr:^ prime Adelchis et Ogier ; il y ajoute ' la fabuleuse bataille tf~^- Charlemagne contre Désier et les personnages d'Ami et d'Amil» .^3 2. Chionicon Novaliciftise. Nous avons cru reconnaître 1» M^ mêmes procédés dans la chronique de la Novalèse : là, ils sor ^^^ seulement moins nets, parce que le chroniqueur de la Novalè:: traite ses sources plus librement, et sans les plajiier. Mais, aussi, croyons-nous, il avait sur sa table la Fila Haditai.^ lui aussi, il en a éliminé Ogier; pur contre, il a fait un s à Adelchis. 3, Paifli Diacotii fonthiiialio lerlia ' . — C'est VHÎsloiiedes Lc_j»-,^^ hards de Paul Diacre continuée au xii' siècle par des enipn»^ «r^fs à différentes sources et principalement au Liber Pontificalis. Venu au récit de la guerre de Lombardie, le chronîqi»*^ «r copie, en l'abrégeant, la Vila Hadiiani ; mais il l'interpc:»/^ aussi, de la sorte : Cuiii 'Carolus propria si;n voit à quoi tendent ces analyses ^ : puisque tous ces xtes légendaires procèdent de la Vita Hadriani, n'y a-t-il pas >|>arence que l'histoire légendaire d'Ogier procède, elle aussi, ^ la Viia Hadriani '> F^our résumer ce qui précède en une sorte de tableau synop- :iia€(voyez la page ci-contre), si nous représentons par quelques >rns propres la substance de chaque texte, on trouve ceci. Toutes les chroniques qui racontent des légendes sur Désier <^oiirent à la Vita Hadriani ; aux mêmes pages de cette Vita ^driani où il est parlé de Désier se lit tout ce que les chansons ^ geste nous rapportent de véridique sur Ogier, et je demande : y a-t-il pas apparence que c'est là que les poètes ont appris ^ XI* siècle le nom d'Ogier ? Supposition absurde, si Ton se 'Uredes jongleurs du Nord de la France qui liraient au fonddô Il le fait passer par Mongcu, ce qui n'est vrai que de la partie de son qu^ conduisait son oncle Bernard, et descendre par le val d'Aoste, Ivrée, Hia (Sancta Agathaoù M. Gabotto reconnaît, je ne sais pourquoi, Sainte- A^ de la Qyei'dlerie Ogier), San Gerniano, Verceil ; au-dessus de San Ger- o, il signale un rehaussement de terre, que l'on appelait de son temps /lus CaroJi ; etc. Nous en parlerons plus loin. Je pourrais analyser bien d'autres textes d'origine italienne, où Ton Dareillement des chroniqueurs recourir à des sources historiques authen. i pour y enchâsser des légendes de chansons de geste : Le Piitttbéou de frov de Viterbe, par exemple (Muratori, Reniiii italicaniw scriptores^ , p. 406), ou le Manipulus fîonttu (Muratori, t. \I, p. 600) qui com- le texte de GodetVox de \'itcrbe avec la F/Aj SS. Atuici et Amflii ; ou micou Brixiiiiiuni (Muratori, t. XIV, p. 850), qui raconte lui aussi la ' de Mortara, et qui connait la chanson de geste franco-italienne de la c Piimpeiiine. Mais je veux m'en tenir ici aux chroniqueurs qui se sur la yilii Hddi iani. la Picardie ou de la Champagne la Ti/o Hadriani pour y cher-«- cher un sujet de roman ; mais supposition moins léméraîre, ^^ l'on se représente des jongleurs français qui hantent la route de "^= pèlerins entre Mortara et Pavie, qui chantent à Mortara la chan .*r son des saints Ami et Aniile, et qui reizueillent sur Désier e -^ sur son satellite Ogier quelques données de la bouche de= — moines de Saint-Albin de Mortara ou des prêtres des églises d^^ Pavie, tous clercs intéressés à lire et à exploiter la Vil'a Haditan — . et qui, nous l'avons vu, la lisent et l'exploitent en effet. Et s-y l'on songe enfin que, pour expliquer la formation des légendes d'Adelchis et d'Ogier, on n'a le choix qu'entre cette explication et la théorie des « cantilènes lombardes » et des « cantilènes romanes « du vm" siècle, notre supposition, j'imagine, paraîtra moins téméraire encore. Nous quittons Pavie. non sans y avoir regardé au passage une relique de Roland : un grand fragment de rocher qu'on y montrait dès de \nr' siècle au pied des murailles, et que son bras avait lancé '. 7. BOHGO SAN DONNINO. On rencontre parfois dans les chansons de geste ' ce saint obscur : saint Domin. L'en&nt Vivien, par exemple, blessé, au moment de soutenir ses derniers combats, l'invoque : Il réclama le baron saint Miriïn El saint Audrieu, saint Pierre et saint Freniin El saint Herbert, saint Mikiel, saint Donûn, K'il le maintignent vers la gent Apollin '. Un seul manuscrit d'Aliscans, il est vrai, celui de l'Arsenal '. I. Voy. P. Rajna, Romania, XXVI, p, ji : cf. A. lyAncona, TniJi^icni, p. 410. M. D'Ancona dit aussi ija'on moniro Je nos joun., dans la caihédnie ie Pavie, la lance de Koland ; mais depuis quel temps ? Nous ne relève- rons au cours de ceitetiude.panni les nombreuses iradiiionsitalitnincsrecuâl- lies par M, D'Ancona, que celles qui sont alicslées i de hautes cpo(ji]e&. ï, Voy. la Tiihlf des noms proprts publiiie par M. Em. Langlois. 5 AHkiiiii, cJ. Guessard, v. 557. 4. Voy. rW. de Halle, j.. 10. LES CHANSONS DE GESTE ET LES ROUTES D ITALIE Î57 nomme ici saint Domin, et Vivien, dira-t-on, ne Tinvoque que r la rime. Sans doute ; mais il suffit d'ouvrir un Diction- des rimes pour constater que les saints qui riment en -iw foî^^onnent, et, d'autre part, quel poète saurait, de nos jours, fût- il ^x"ès versé en hagiographie, dénicher cette rime ? ^V^érification faite, il s'agit d un saint Domninus, qui, lors des lainières persécutions contre les chrétiens, subit le martyre à Jvilîst Fidentia. Ses reliques y étaient conservées dans une église qui fut mise sous son vocable, et par la suite l'ancienne Ivilis Fidentia reçut son nom : Borgo san Donnino '. CI2es faits n'eussent sans doute exercé aucune influence sur les cV^ansons de geste françaises, si Domninus avait reçu le mar- tyre à quelques lieues à l'Est ou à l'Ouest de Fidentia ; mais F\dlentia s'élevait en plein sur la voie Émilienne, entre Plaisance ei Parme ; c'était une étape nécessaire de la route de Rome, soit, que l'on gardât la voie Émilienne pour gagner Modène et Bologne, soit que l'on prît la vallée du Taro pour se diriger sur Pontremoli et Lucques. Il y avait là plusieurs hospices pour pèlerins*. ^ Dans la chanson d'ÀioP, Macaire de Losanne, guerroyant Tempereur Louis de France, lui envoie un ambassadeur gro- tesque. Lombard de nation, chargé d'un message insolent. Lempereur le raille et lui rappelle comment jadis son père Charlemagne est venu châtier les Lombards et quelle humilia- tion il leur a imposée à Saint-Domin : • 883 1 « Amis », dist Teiiperere, « ne sai com tu es prous. A la gent de ta tere est coustume a toujors Qu'il sont fol et musart, estout et vanteour. Mes pères ♦ lor fist ja une niolt grant paour : Vers François s'aatirent li Lonbar a un jor, Car lor fissent mangier qui ne fu gaires prous. Dolans en fu mes pères quant en sot le clamor. 1. Voy. Ughelli, Itiilia sacra, éd. de Venise (1717), t. II, col. 62-77. 2. Ughelli, col. 62. Sur Timportance de Borgo San Donnino au moyen âge, voy. L. Schùtte, Der Apenuiueupass des Monte Bar done, Berlin, 1901, p. 40-2. 3. V. 8782 ss ; cf. P. Rajna, art. cité de VArchivio, 1887, p. 44. 4. Charlemagne. Î58 El vint a Saint Domin par sa ruiite fii'ror ; Vne porte de piere fisi lailljer a un jor : Lonbacs le fist baisior, m grans et as mctiors. Puis lor tî^ mangier ms et grans cas surceo» ; Encor en ont lî oir reprovier et li !our. ■ Quant )î Lonbars )'oi, a poi d'ire ne font. B A ia foi, enpererc, pecié dites et mal Des gens de Lonbardie que a ti;t tort blâmas r Il sont boin dievalier quant vient as cos doti,ir. Martinobles mes pères ne fu mie buinars ; S'il vit franc che\'alier qui a saint Pisre alasl Rt il ot bêle dame que mes pères amast, Aine ne veïstes home qui plus tost les corbast : F.ncor en a en France cent chevaliers bastars. J'oï dire mon péïe, si sai qu'est iwilos, Que vous estes mes frères : vctiès, si me baism l Quant l'enient l'empereres, si letoma agas :... Venus est al Lonbart, bêlement l'en aresne : B Va l'en de chi, Lonbart, li cors Deu mal te fa Tant as mangiei compeus de soris et de rates Et tant de le composte, de présure et de rapcs. Jument me sambles plaine u asne u porc u vach^ Il y a des obscurités dans cette scène dérisoire, manifestement faite d'allusions à un récit épique perdu, que les auditeurs d'Aiol connais-saient. On y voit du moins que le poète plaçait exactement Saint-Domin sur le chemin de ceux qui « a saint Piere aloient » ; on y voit aussi que l'on montrait à Saint- Domin une porte de pierre bâtie, disait-on, par Charlemagne ; et, si l'on se rappelle combien de légendes carolingiennes se sont nichées dans de vieilles ruines romaines, on peut suppo- ser que cette porte était un reste de Julia Fidentia. Charle- magne, disait-on, avait forcé les Lombards à baiser ce monu- ment de son triomphe, et à manger en outre des mets immondes i cette légende en rappelle d'autres, familières aux chanteurs de geste, et par exemple l'historiette du Lombard qui va, armé de pied en cap, « assaillir la limace '. » On sait I. Voy. Fr. Novati, // Lomhirdo e la luiMca, dans le Gioniale slorico dilLi lltralnra ilalian.i, XXII, Jîi-jî {reproduit, avec additions, dans Allrawrfo LES CHANSONS DE GESTE ET LES ROUTES D ITALIE 359 quel rôle parodique les Lombards jouent presque toujours dans l'épopée française ^ Ce blason populaire, où a-t-il pu se for- mer, sinon de préférence dans les grandes foires de France, han- tées par les marchands et les changeurs Lombards, ou bien, comme il résulte ici de la localisation à Saint-Domin, sur les routes de pèlerinage ? et pourquoi ce blason a t-il pénétré dans les chansons de geste, sinon parce qu'elles s'adressaient à l'ordi- naire soit à des pèlerins, soit au public des foires ? L*obscur patron de Borgo san Donnino, qui est demeuré, semble-t-il, un inconnu pour tout le reste de la chrétienté, quelle surprise de le voir, dans une épopée française, la chanson h^ Asprer^iont^ guider en personne Xost de Charlemagne et pro- téger l'enfant Roland dans la mêlée ! C'est au moment où va s'engager, dans les monts de Calabre, la bataille décisive entre Agolant et Charles : Par mi un tertre vienent troi chevalier : D*une monteigne les virent abaissier ; Blanches lor armes et blans sont H destrier. Il ne finerent jusqu'au conroi premier Dont Ogiers fu maistres confanonniers, Rolanz o lui, ques ot a.jostissier... ^ .III. chevaliers vienent esperonnant D'une monteigne, dou costé d'un pendant. Issi com vont les conrois trespassant, Il ne parolent, qu'il n'est qui lor demant ; • Aus premerains an sont venuz errant. Ogiers parole hautement en oiant : « Com avez non, vasax au cheval grant ? Ne vos conois, por ce sel vos demant. Estez iluec ; ne venez en avant. » Cil li respondent : « A trempe ton talant. Jorge m'apelent la ou je suit menant '. // meàio eiVy 1905, p. 159 ss). On trouvera dahs cette belle étude des j-éférences aux textes français qui raillent la couardise des Lombards. I. Voyez aussi R. Renier, Ricerche sulla leggenJa di Uggieri il Danese in francia dans les Mnnorie delta R. Accademia di scien:^e di ToritiOy 2^ série, t. 41 (189O» P- 419- 2. Bibl. nationale, ms. f. fr. 25.529, (<> 63 r° b. 3. Ibid., fo 64 vo. j6o J. BÉDIER Lçs deux compagnons de saint Geoi^es sont saint Mauric» -^:z et saint Domin. Saint Georges prend Ië cheval de Roland pa^K^ la bride et le conduit : Qi les veist vers Bolaiit aprochîcr, En pesauz cops douer et amploier I Je ne sai mîe ne ja diri; nel t^uier Se tuil cil muèrent qu'il font jus trebuchier ; Mais il ne puent relever ne drecier. Li troi baron sont an l'ester venu, Qj des monteignes estoieni dessendu : Ce fu s. Jorges et s. Domin son dm Et s. Morises qu'avec aus fu venu.... < Que les deux saints « cavaliers », Maurice et Georges, coks^ ■ battent en Aspremont, c'est de leur rôle '. Mais à quel tît^" saint Domin ? sinon parce que son sanctuaire, la seule églï^^ peut-être qui ait jamais été mise sous son vocable, s'élevait su^ ■* la voie Émilienne et qu'il était l'un des patrons des « romitux »— Joseph Bédiek. . {Asuivri). I. Bibl. nationale, ms. f. fr. 2;. 529, (•> 6; t" et v». a. De même dans Garin U Lorrain (éd. P. Paris, t. I, p. 108), lors de la bataille que Gariri et Bègue livrent aux quatre rois sarrasins dans les vaux de Maurienne, saint Maurice et saint Georges combattent, escortant un troisîënK saint, qui est ici saint Denis : Et li quens Bègues e n la presse se mist : ■ Monjoie 1 » escrie, l'enseigne saint Denis. Es saint Denise, sor un bon cheval sist. Et saint Meurisse et saint Jorge autressi ; Molt furunt bien ei \ .■eu et choisi ; Des pflvcillons gitterent Sarrasins. LA PASSION NOSTRE DAME ET LE « PÈLERINAGE DE L'AME » DE GUILLAUME DE DIGULLEVILLE petit poème récemment publié par M. A. Boselli, d'après J^ manuscrit de Parme, sous le titre « la Passion Nostre *-^rne » » n'est pas inédit, comme l'éditeur l'avait pensé : la '^^^^ grande partie au moins s'en retrouve dans le Pèlerinage de -^^^911 de Guillaume de Digull^ ville *. ^tardons-nous d'affirmer d'emblée qu'il n'en est qu'un extrait, "^^is hypothèses en effet sont possibles : ou bien le scribe du ç ^ * de Parme a emprunté, en le modifiant quelque peu, un » ^T^IS^ment du poème de Guillaume; ou c'est, inversement, celui- ^ ni s'est approprié une œuvre antérieure, et la légèrement for- ^v aniée ; ou bien enfin il avait d'abord écrit ce poème sous la que nous offre le ms. de Parme et l'a récrit pour l'in- uire dans son Pèlerinage '. On reconnaîtra j'espère, après lu les observations qui suivent, que c'est à la première de ^^^ hypothèses qu'il faut s'arrêter et qu'elle confine de bien V^^ à la certitude. 1. Revtu des langues romanes ^ XLIX (1906), p. 495-520. 2. Ed. J. J. Siùrzinger, London, 1895 (Roxburghe Club), v. 6353-574. ^" M. Boselli s'en serait lui-même . aperçu s'il avait eu Tidée d'ouvrir le Jiaionnaire de . Godefroy au mot avoîler^ qui se trouvait dans son texte (V. 325). 5. On sait que Digulleville a écrit deux rédactions du Pèlerinage de la vie humaine (fi. Paris, Esquisse historique de la littérature française au moyen âge, p. 214-5). Î64 Apûstroplii au iieupk d'hr-, 3 M.id(.-lL-iiie aux Apùircs à Jésus à saint Jean . JEANROr* 2;o.8i (t4) 384.9 ppn~^^it au moins de très bonne heure dans l'iconographie. La Vierge tenant Ot^e fX)mme ou sortant de la racine de Jessé sont des motifs fréquemment trait«=rs par les peintres de vitraux. î* Quand enfin la Vierge s'écrie : Et mon corps n'a plus point de force ; De luy ce n'est plus que une escorce (363-4), 'A y a, là encore, une allusion à la métaphore qui fait d'elle un arbre. Toute- (q\^ ]^ ne retrouve pas ces deux vers dans l'édition. Ont-ils été pris à un ijcre passage, aux vers 6359-60, par exemple, qui vont être cités ? ou le ^ftianieur a-t-il connu du Pèlerinage une rédaaion perdue? Dans ce cas on ne wjUrrait lui attribuer à coup sûr tous les vers de remplissage que je vais ^,'^aler. }66 A. jliANROV C'est précisément ce désir qui explique les modifications de /détail ' ou les suppressions qu'il se permet. S'il n'a pas repro- duit l'apostrophe aux fils d'Adam (6597-6626), c'est que ceux- ci y étaient invités à venir s'abreuver du jus de la pomme et à faire en elle « leur mansion ». 11 était plus nécessaire encore de supprimer l'apostrophe à l'arbre sec, k réponse de celui-ci et le commentaire de l'ange : voilà pourquoi il a remplacé toute I.1 fin du morceau par le récit à demi dramatisé que j'ai résumé plus haut. Un autre genre de preuves concourt à la même démonsira- . tion : elles sont tirées de !a maladresse avec laquelle le texte de ' Digulleville a tté remanié : certaines « beautés u de détail, auxquelles l'auteur tenait évidemment, ont été omises ; ailleurs c'est Je sens même qui a gravement souffert. Dans Digulleville, l'apostrophe au Saint-Esprit a un sens très précis: « t)c même que tu m'as ohotiibrée, dit la Vierge, qtund Jésus est descendu en moi, de peur que je ne fusse éblouie de sa divinité, de même tu devrais le faire encore aujourd'hui, afin que tapis Me fust le grief de mon chier fils » (6)7S-6). Le remanieur, qui peut-être comprenait mal cette comparaison, en a supprimé le second terme et l'a remplacé par une longue description des souffrances de Jésus qui n'a que faire en cet endroit. — Dans l'apostrophe à Gabriel il a omis la formule de salutation empruntée à X'Ave Maria: La graci; est jus cspantlue (6}86). Chez Digulleville, Marie, priant le soleil de se voiler, de cou- I. Celles-ci sont parfois bieti maladro (61S9-.S): Quant le me baillas a vestir El d'escorce humaine countI Pour lisus pomme.. . ir écrit près platement (9-ss.) : Qjiant en mon corps tu l'en^ A humanité le livras Pour estre iiomme... LE « PÈLERINAGE DE l'aME » 367 '^y^^r pas moins de i8 exemples du v. i au v. loo. Je ne vois d'hésitation possible que pour les v. 9} et 97, où l'on peut au reste retrouver le chiffre de huii syllabes en écrivant ait premier sauk^èyuT et en itdmettatit au second la non ùlision d'un ( atone. THE QUESTE OF THE HOLY GRAIL FORMING THE THIRD PART OF THE TRILOGY INDICATED IN THE SUITE DU MERLIN HUTH MS \ I."^ << La Demanda del sancto Grial : Con los maravillosos FECHOS DE LANÇAROTE Y DE GaLAZ SU HIJO. » ^^ the year 1 5 1 5 was printed iii the city of Toledo * « por Juan de Villaquiran empressor de libros », a book entitled « La ^"}^nda del sancto Grial » etc. The only known copy of this e*s:r«j explained by ail the bibliophiles wlio hâve handied the volu rane and by the bibliographers ' who hâve described it, as well as by the expert in the British Muséum' who catalogued «r he book, as « an error » of the press. It is surprising that not (^ ^^ of thèse gentlemen has realised ihat thîs discrepancy can a "*^ , ougbt to be explained in anolher and vcry simple and natu^^*^ way.Quiteapart from différences of orthograph y and lan^ua^^*^' nish. The earliest French translation *-as 6rït primed in 1516 a iS]o — but I hâve also a rare édition of Paris tS2î. 'ITie présent a>p\-" purchased fram Mr. Heber's library and his note in it w3s thit hc had a seen or heard of any oiher. I iherefore bought il ihough it war leaf whicb there is Utile h<^ of supplying. The colophon lus the truc d i;t;, the date in the title-page is an error of the prc^. > rcferred to is F. S. Qiiadrio, Dtlla Sloria el dtlh Ragùnit J'i^ni Poaia, MiL«"' ' "^ 1749- I. a. Bninet, Maniul, V, 49 : ■ Edition eicessivement rare. Le u.»^" commence au f. 2 et se termine au f. 194. 11 est précédé d'un litre et de 8 -^ de table. L'exemplaire décrit dans la bibliothëtjue Heber, ix, a» i )69, n'a ^ vendu que 6 li\-res parce qu'il manquait un f. el que trois autres fcuHl^-^ étaient endommage. Bien que l'exemplaire ici décrit porte la date IJIS toutes lettres nous avons cru cette date fautive ; mais elle doit pourtant fr'^ exacte, car selon M. de Ga\-angos, il exbte une édition de Sévillc datée 13 octobre t;;; en toutes lettres et qui comme celle de ifij, de 194 ff. ei de 8 ff. de table. » Ste alio Supplément, vol. I, p. 774. b. D. Pascual de Gavangos, Libres dt CahalUrias cou un discurio prdimiii.m^^-^ y UN Caldlogo ra-;pniiii>. Madrid 1857-8, p. liiij. c. J. G. T. Gracsse, TV/ior i* livrts rares cl précieux, U, 355. — < C^ n\sl pas comme dit M. Brunet le même livre dont Antonio (we atoce^ ciie une êdiiion de Sevilb 1500, în-f..... mais une seconde édiijoa de Sé\-ilk I5)S est cité par P. de Gajangos (sa abmv) qui, eu même temps, J démontré que la Demanda coïncide avec le roman espagnol de Lancdot du fl| L,c.. I 3. General Catalogue, British Muséum : ■ The date on the title-page is W THE Q.UESTE OF THE HOLY GRAIL J7I there exist différences of a very striking character between the first and second parts oLthe volume. The initiais used in the first part are Avidely différent from those in the second one ; the type in the former is larger than that used in the latter, for, while up to fol. 97 forty-eight lines (to a full column) cover 23. 5 centînieter,from fol. 97 to the end, forty-nine lines cover only 22, 5 centimeter. But what I should hâve thought would hâve struck an experienccd eye more than anything else is this : the title-page which, if marked, would bear signa- ture ai (its verso is left blank) is followed by a leaf marked Ai being the first of a gathering of eight leaves, four of which 3re marked in the usual way. The leaf following A» is n^arked ^2, being the second leaf of a gathering of eight Jeav€s,of which one is the leaf on which the title is printed, three leaves marked ^2, a^, an, and four not marked. Now ^^ 3.11 the early printed books I hâve seen, I hâve never come ^cross an example of a similar case, w^here one gathering of ^'Sht leaves is inserted after the first leaf of a second gathering ^* ^îght leaves, unless it be through an unpardonable mistake ^^ the binder. Besides, it is the gênerai rule observed by the ^^^^y printers in the signatures that capital or double letters ^^^ only resorted to when the small ones are ail used. ^îow then is this discrepancy to be explained ? ^\^hile there really was an édition printed in Toledo in 1 5 1 3 ^^ot:her was printed twenty years later in 1535 in Sevilla». The P^^riters of the second édition, although they used différent ^yï>e, différent initiais, altered the orthography, and to some ^xtent the wording, arranged their work so that it corresponded P^e by page to that which formed their copy. They even ^*etît so far as to reproduce a blunder in the pagination. ^Hile niô recto bears the figure 91, ;//6 recto is numbered 97, ^t\d m is again 97. In the Grenville copy the title-page, signatures ^2 to pio and a gathering of eight leaves marked A, inserted in the wrong place, really represent the édition of 1535», as stated on the title-page, copies of which are in the Bibliothèque Nationale, Paris ' and in the Advocates Library, Edinburgh and in the I. Vente du 5 au 14 mai 1890. Catalogue de livres rares et précieux compo- sant la bibliothèque de feu M. le baron S (i. e. Seillîère). Charles Bosquet, \ J72 H. O. SOMMER Biblioteca Nacicinal, Madrid '. Tlie wliole ol' the second i, e. signatures m-z- Zio, are, so far as is known, uni forming the only remainder of the édition of 1515 in 1 leiice. Both éditions consist, according to the Roman figures pi- ed in the right hand top corner ofever\' leal', of 194 led minus of course the five leaves counied too many, as at> stated, and plus the eighl leaves occupied by the table of c tents, which oughi to follow after n", as in the copies of édition of 1535. In addition, the leaves are niarked by signatures. It is evidently the Grenville eopy B. j. Gallardo' is speak of, when he says : h Primera edicîon conocîda de este rarisâ libro, ciiada por Brunct en su Manuel du libraire. El ejemp que alli se describe debi6 cener una portada copiada dcl de ediciôn de Sevilla de 1535, pues solo asî se explica el que, fecha alli sea 1535 y en la nota final 1515. « This explanati' is by no means plausible. Is it likely that a primer, if he 11 copied i!ie one half of a book from oiic, the other half fr< anotikr, earlicr, édition, would allow two différent dates appear on his titie-page and in his colophon, not to menti the differenttype, height of columns, initiais and onhograph And had such a slip really occiirred to a printer, would he 1 whotn he printed the book huve overlooked it? Does it 1 seem much more probable thac a clever bookseller or collée who had acquired defective copies of the éditions of 1515 ï I ^S35i ^ot\\ on account of their very deficiencies ' of 1 Librairi;. N» 658. ett. La demanda del sancio grial inf. 194 ff. cbiffrci c nirnçani au f. 2 ei di: 8 tT. non chiiïrC-s pour la tibii: â duux calcnnes en golh., fig. sur bois. Très rare. I. Formeriy in Ihc colleciion of (he Marquis d'Astorga. 3. Ensayo de una BibUottcj cspaiiola dt Ubros r.iros y fatiam, Jùr\ Us apUHtamUntoi de B. J. Gallardo, etc. Madrid, i86;-89, 4 voli. I p. 891. no 8i3. j. This copy was cenainly ihus tiiade up before l8;4, whtm, on the- pcrsal of Mr. HL-ber's Library il became ihe property of Mr. Grenvillsj ail who kuow anyibinK about Mr. Heber and his meihods deddrc ibf*^ having anyihing to do witli this iiiatier is aliogeilier oui of ihi: ques Ùie fraud, for such it is, niusl ha\c been comiiiitieJ lowards the ciul of or ihe beginning of ihe I9'l> century. THE Q.UESTE OF THE HOLY GRAIL 373 small value, trimmed and joined the two fragments into one complète copy — a proceding rendered possible and simple by the fact that the later édition was a reprint page for page of the earlier one — which would hâve commanded a "Undred-fold higher price than the two incomplète copies, sold separately, would hâve realised. That he haJ his wits about him is clearly demonstrated by his fixing the eight leaves containing ^"^ table marked A, after the first leaf of the gathering marked ^> a.s I hâve explained above, instead of placing them where the^ ought to hâve been, and where they, actually, are in the ^^hcr existing copies of the édition of 1535, viz. at the end. "^ci he done so, the two différent kinds of type, appearing ^'^e by side, would hâve, at once caught the eye, and betrayed "i rn long before Ifound him out. The collation of both éditions is : û to ^ in eights, / and m ^^ ^ixes, ft to z in eights ; z in ten, and A in eight. 'he édition of 1535 has the following title : La demâda DEL SANcro Grial : CON LOS MARAUILLOSOS FECHOS DE LÂÇARO = TE Y DE GaLAZ SU HIJO.*. 1535 ive the date, that of the édition of 1 5 1 5 was probably very ^'^rnîlar. The colophon of the édition of 1515 runs thus : ^ <)ui se acaba el segundo z postrcro li || bro de la demanda del sancto ^Tia.1 con el baladro del fa || mosissimo profeta y negromantc Merlin con sus VTo \] fecias. Ay por consiguiente todo el libro de la de || manda del Sancto ^^^1 en el quai se contie || ne el principio z Fin de la tabla re || donda y aca- baoïiento y vidas de ciento z cinquen || ta caualleros com || paneros délia || E\ cjual fue erapres || so en la impérial cibdad de Toledopor Juan de || Villa- quiran empressor de libros. Acabose a di |1 ez dias del mes de Octubre. Ano del nas || cimiento de nuestro Redemp || tor z saluador Jesu christo || de mill t quinien || tos y quinze || Anos.:: || That of the édition of 1 5 3 5 : — A qui se acaba el primero y el segundo libro de || la demanda del sancto Qm\ : con el baladro del fa mosissimo poe || ta & nigromante Merlin cô sus 374 "■ O- SOMMER profecias. Av por côsiguië || te lodoelllbro de lademâda del santo Grial : .^ cl ^1 II se contie j| ne cl principio t da d'Ia mcsa reiiôda z acabun)iëto r^^ vi II dm de ciëlo z cincuëtn cauallcros côpaneros délia. || El q1 fue Impsso la niuy noble y Ical Ciudad || de Sevilla : Y acabosc en cl ano delà en || c^i ^ cio de nuesiro redemptor Jesu Qirisio de {[ Mil! [ quînienti» z trevn^ç- — . cin II co Anos. A doze dias del || Mes de Octubre || M. D. XXXU^ ■ 0 + 0 II n. — The contents of « La Demanda. » The volume bearing the inîsleadîng title : « The quest o thc Holy Graîl with the marvellous feats of Lancelot and his 5*:>c Gnlahad -•, has the following contents : — Book I : 1" Ff. 2» to 29*, the prose-rendering of the Merlin by Robert de endin^ uiih the corOîiatîon of King Arthur ; Huth-Merlin, vol. I, [^. 1-1 3" ri'. 29'', ^o>, ^, ', contain six chapters giving an acconnt of what Me tells Blayse his ma^ter, which are not in the Huth-Merlin, viz : Chapter i;8. : ■ como MetlÎD dixo a Blaysen que harii coooscer al AnuT. » iî9:.dei como Merlin sono vn sueno. » 140 : « cor no (Merlin) conto la vi»on que viera a blaysen. « 141 : « con lo meriln dixo a blaysen que viera su niuerie en la vision. 141 : B con- 10 merlin dixo a blaysen la nasciencia de Lançaroie. u I4Î ; " COÏT 10 Merlin dino a blaysen que abria cabo su libro. « jo Ff. jo' - — 8î< chapters i44-}î4 contain the " Suite du Merlin » Merlin vol. I, , p. 147, to vol. II. p. 146 and, 10 a cenain extent, pp. 197. 4'>Ff. }2-s6, or chapters 240-261, are a fragment of the ncuemode! b^^*"' dro n, i. e. the conU del hrait, and apparenilv out of place hère. î» Ff. Sî-84, or chapters }2S-}î2 Riving a brief account of the lovers ^<^ whom the « caméra », in which Merlin is to be enchanted, w^s origina//* ' constructed, are probably — ff. 85-90, or chapters 335-}4i — a secoinT fragment of the conte del buii. 6" Ff. 90*'containsat the boitom the heading of chapter }4a, ode alguius profecias que el sabio Merlin dixo antes de su morte, s Columns c and d on ihe verso contain a paragraph formiog a sort of épilogue to the (irst book beginning : <■ Y desde dicz i nueue fasta en ve\'nte vno ; très del mas d«I millar z los trezienios z cincuenia afios de mas de la era de Jesu Christo u etc. At the end is printed ; " Aqui se acaba el primeto libro delà demanda del THE Q.UESTE OF THE HOLY GRAIL 375 70 Ff. 88, 89, 90, 91 and 92» (in the book 97), or five leaves, are laken up with Merlin's prophecies chiefly relating to Spain, beginning : « Aqui comien- çan las profecias del sabio Merlin profeta dignissimo.:. » and ending on fol. 97*» (really f. 92^) : « Fin de las profecias ». The verso of this leaf is left bknk. Bookn. 80 Ff. 97« 194** are occupied by the Queste of the Holy Grail indicated in the Huth-Merlin, the one that has hitherto been believed, never to hâve been WTÎtten. It ends, as stated vol. I, page 280 : «et la tierche finist il apries la niort de Lansceloi, a chelui p)oint meisme quil deuisse de la mort le roi March », with the death of Lancelot and King Mark of Comwall. The Spanish translator of the- French original, v la ystoria ^n fiances », is, according to a very curious passage, Book II, chapter 32, to be dealt with la ter on, a friar of the name ^ Joannes Bivas ». This passage, apparently left standing by ^^cîilent, also contains the only référence in the book to ^^^^rle de brunco i. e. Robert de Borron*. The arranger of the Spanish text for press has very freely ^^"3.1 1 with Bivas* translation, as far as omissions and addi- ^^rrs are concerned. Suppressing altogether the preliminary P'^ï'X of the first book of the trilogy, viz. « lestoire del graal », *^^ cJivides what is left i. e. R. de Borron's Merlin, the « Suite ^'^ Werlin » and the « Queste » in two books, and ^dapts the ^ta^^j^g^jg Qf ^j^g French romancer, where the latter speaks of ^^s intention of making the three parts of his book equal in ^^S^h, to his own case ^ I^.de Borron's Merlin is complète. The « Suite du Merlin » is ^•^c^T-tened, and, in lieu of whatis omitted, the sections of the cofE/e del brait and the prophecies are added. ^ • According to Rudolf Béer, Die Hattdschriftenschenkung Philipp II an den Escorial l'ont Jaiyre 1S7^^ nach einem bisher unverôffentlichten Inventar des }Aodrider Palastarcfjivs, Wien, 1903, 4°, nos 4^ and 50, it appears that tb^reexisted two Mss. of « La Demanda del sancto Grial » in the Escorial- tibrary. 2. In order to avoid confusion I hâve retained the pagination in the prin- ted text although it is not correct, as I hâve shown. j. Thèse statements are quoted infra, p. 397. 37^1 H. n. SOMMER In order to regulate tlie lengtli of tlie « Queste » accordi » v 10 tliLit of his first book, also in thîs, considérable portio^^e-y bave been suppressed, as is to be concluded from several stacr -— , meurs to be mentîoned later on. But in spite of ail its sbortcomings the " Demanda n is , immense value from a crîtical point of view, and would li^- ^^ completely cbangeii MM. G. Paris and J. Ulrich's Introduciic=>.^^;, bad they known it, and would hâve made Mr. Wechssl^ — ^f-, pampblei impossible. And tbe triiogy as a whole, the Uterary and ssthetîc vil ^^ of whicli M, G. Paris bas correctly and justly appreciated ~~iy [!ie contents of the « Suite du Merlin, bas become t 3w coping-stone that will enable us lo understand tlie whole I^s=3st period, the period of décadence, in the developnient of the Arthurian prose- romances, for whu knows anything abc» ut the Tristan and Meliadus mss. cannot fail to be struck by ma nv points suggesting some iniimate connection heiween c tnj various créations of ihis last effusive output, marking the fi rst quarter of the thirteenth century. Why MM. G. Paris and J. Ulrich had no idea of its ejcis- tence, it is difRcult to explain. The n Seillière » copy, it is true, became the property of lin.-" Bibliothèque Nationale only five years after the publication, of the HutlL-Merhn, in 1891, but there were the copies in thi.- Grenville Collection and in the Advocates' Library, not to mention the one in Madrid, and the two former are mentioned on llic very page Lxni of Gayangos, Lîbros ^^ Cûhallerias ', from whicli the note 2 on page i,xxn, Int*"*^" duction to the Huth-Meriin, is taken, while on the oppt^sits page, i. e. lxxiii in note i, the word « baladro ' ■> is explain ^^"' which appears also in the colophon of the édition of x»i'" 1. Voy. D. Pascual de Gavariiîos, Llbio! Je Cahallfrîm, p. hiij, eic. 2, " Le mol baladro l-si asw? pou usiié tn atit'icn espagnol et a dispA la langue moderne ; c'est le substamif verbal de baladrar, n crier très f<= Dicî voit dans baladrai une alKiration de l-lh'Iart <• bêler n, influencé être par latrare. Nous serions peut-éiri; plus portés à le rattacher i bUit^ cf. hiliidrime, a cri.iilleur, fanfaron «, ti le btin blaHro. n THii QUESTE OF THE HOLY GRAIL ^77 ianda, viz, « con el baladro del fimosissimo profeta y Ornante merlin », only a little hîgher in the same column I El Baladro del Sabio Merlin. » 1 the occasion of my iast visit lo the late M. G. Paris, wc pssed among severa! other points referring to tlie Merlin- pd, Mr. E. Wechsslt-r's pamphlet Ufhfr die verschiedcnen \ktioticn des GraaI-Lamelol-Cyclus ' in ics relation to the p-Merlin.Mr. Wechsslcr, considering thelaiterH einegrund- pde Arbeit », has founded his théories on it. Bien dedared and 1 hâve, since thcn, several times repeated neclaration, that the explanations ' of the statements of the 1er of the n Suite du Merlin », given by the two scholars foot seem to me probable, nor were they allogether satîsfac- f, being loo hypothetical. In considération of the fact that pThomas Malory niade use, lor part of his compilation, of a bch ms. coiitainiiig more than the Huth ms., and that ms. f 12 of the Bibliothèque Nationale contained on ff. 22'-)7'' continuation of the adventures ' formlng the end of the p ms. I argued, that ihere was a strong probabilitj' that a I book containing a « Queste n ending with the deaths of ^tot and Mark of considerably larger size than both scho- l^dmitted, had really existed, and that the varions state- ps concerning the tri partition of the work were only intel- le if, instead of the « Joseph of Arimathia » the « estoire graal « had preceded R. de Borron's Merlin. To the lion that in the Huth ms, the « Joseph n preceded the rlin » I replied that both thcse branches as they oceurred ! Huth ms. had nothing whatever to do with the following kedu Merlin ». Thereexisted,and stiliexist mss. containing [«Joseph » -|-R,de Borron's Merlin *,andother5 containing '■■ Wcshssler, Ueber die verschitdentti Ra!.iklioneii J/s Ki-h^rl vo'i Bortoii in'rfmoi Gr^I-Lmcthl Cyclm. H.ille, 189s. 8". l. G. Paris in vhe Imroduaion 10 theHuth-McrIin, Mr.E. Wuchssier in d pamphlet. l hdvi- copied ihese folios 3nd hope to publish ihcm shortly, in faa as i magazine will prini ili«m. scpb CI Merlin : Bibliofliéque Nationale iK'748; n" 4166; n" 1469; 0° iij. Estoiru del Gr.ial et Merlin : Bibliothèque Nationale n" 11 ; ; PM97. Britisli Muséum Add. }2iïs, SSESS^ only the « estoiredcl Saint Graal ))-|- R. de Borron's Merlin, and the latter wcre often erroneously styled n Joseph of Arima thia » , The scribe of the Huth nis. copied his « Joseph an , Merlin » from a ms. différent from the one containing i>^. j Il Suite du Merlin », and ihus ail discrepancies between tb- jj two sections are satîsfaciorily expiained '. I foriher declarcd tliat I was unable lo believe in the exL^^ tence of two ditTercnt « Qiiestes » having Galahad as ils pri^ cipai hero, in the sensé both scholars assumed. Tlie omissioir!— :— and the points not quite clear in the vulgate were in my opini^^^ due to ihe scribes, and to the fact, thaï copies reprcsenti -^ différent stages in the developement of the mss. were made ur^^ of e. g. by the man who incorporateJ the « Quesie m iu cr 9 Lancelot, and by the one who welded the « Quesie « into Kl .S second part of the Tristan ^, and prohably by ilie writer of v^Kr " Suite du Merlin n for the ihird book of his trilogy, As to the Ms. fr. 1 1 2, I exprossed the opinion that, far fro,^^ attaching to it the importance Mr. Wechssler ascribed ^B*^ it. I thought it was a confuscd patchwork from the Tristan am^^* Lancelot, the only value of which consisled in the conients c tf. i7"-57\ unconnccted though ihey were wilhanything tlia- preceded and followed them, for critical purposes. Holding thèse opinions I confessed niy inabilîty to bclievcd in the soundness of Mr. Wechssler's bold théories, M. G. Paris listencd to nie with his wonied counesy and' attention. He told me that he had of latc becn unable to devoicl any timc to the study of the prose romances, but hoped one ' day to résume his studies. He was, thereforc, not in the posi- tion to express a definite opinion on the value of my remarks. I left bim, however, with the impression that he couM not_ altogether see tbings in the same light as i did, although 1 did not say a word to this elîect. Now, neariy ten years later, after much — what I 1 thought fruitless — labour and thought, I know ihai what I 1. Ms Add. ÎII15, Brii. Mus. 2. As to llie " Questc » in tlie Tristan mss. l havc treatud of il în 1 » Gilahad and Perceval », Part 1, published în Modem Phiîotogy,C cago Universitv Publicatioti, J»ly 1907. mdV oirfl ane^ THE aUESTE OF THE HOLY GRAIL 379 întnîtively, had felt to be the solution of the riddle, is correct, for the book printed in 15 15 at Toledo and again in 153S at Sevilla enables me to adduce the irréfutable proof that my interprétation of the statements of the writer of the « Suite du Merlin » was the only right one '. But that is not y et ail. The Portuguese ms. N° 2594 * in the Impérial and Royal Library, Vienna, as I supposed froiTi the portion that has been published and then ascertained by an examination ofthe whole ms., represents, too, thethird part of the trilogy, and is a better and more complète version than the Spanish one, so that it will enable us to know what the Spanish arranger, in his endeavour to make his two hooks of equal lengths, has omitted. There exist, besides what we possess in the Huth ms. and in the above-mentioned section of ms. 112, considérable por- tions of the French original ofthe trilogy viz. : i** ms. fr. 343, Bibl. Nat., ff. 6i*-i04'* K I. Ms. fr no 343, anc. 6964, is, to judge from the handwriting and the costumes, architectural designs and arms occurring in the illustrations often coverîng half a page with the natural colour of ihe vellum as background, ^^^ten in Iialy about A. D. 1360 and very probably in Ferrara or Milan, so an expc^rt tells me. Mr. Wechssler mentions this ms. in his pamphlet in sup- P^*^ of" his theory of the « aeltere » and « juengere Kuerzung. >> — I shall ^^*^^ c>n repeatedly refer to this ms. ^- -A. bout 72 folios of this ms. were published in Berlin 1887, by Karl von ReinHsixdstôtmer with the title A Historia dos CavalUiros da Mesa Redonda e da II>tswnanda do Santo Graal, This is the « portugiesische Demanda » repea- teuiy mentionedby Mr. Wechssler, the one which in his pamphlet (1895) he hopti^ ^o publish within « Jahresfrist ». On the suggestion of MM. Paul Meyer 0^^ '^- Morel-Fatio I went to Vienna for the purpose of examining the ms- n^ ^>^4. Through the kind médiation of Dr. Rudolf Becr, of the K. k. Hof. \iivlioilj^ji^ I was so fortunateas to obtain from Dr. Otto Klob, «Hofsekretàr il^ Ministerium des Kaiserl. Hauses und des Auesseren » theloan of his copy oi ^Hq part of this ms. Icft unpublished by von Reinhardstôttner for my ^fvidles. To ail thèse gentlemen I express my warmest thanks for the assis- ^^nce they hâve thus rendered me. ). Ms. 343 consists of two distinctly différent sections. A. Ff. 1-61* cor- respond to the contents of pp. 1-2 18 or chapters i-x of the vulgate queste ^sediied by F. J. Furnivall ; there is, however, between ff. 32<* and 33* the r^rtion of the narrative missing which fills in the printed text pp. 98, Une V 2° ms. fr. 112. Bibl. Nai., ff. 84''-97'' ' ; ioo'-i28''; 138 ^ô*"'; ^6''-IS2',a^dl7|^''-lSo^in facteverj'thingMr-Wedia! 1er calls Robert quesU. 3° Sections in the Tristan mss. at Paris, London, Vicnc etc. The « roman de chevalerie ', the « version du graai * the « livre de Robert de Boroii n which Mr. E. Locseih conçl des, must be the sources of certain ponions of the Trislan '..l well as, other incidents, are copied froni the ihîrd book ol 1 trilogy; the ms. fr. 340, Bîbl. Nat. has taken its Mort A^ from it, 4° A fragment in the Archives générales du Royaume « Belfjîque *, To complète mattcrs, I am, ifcenain threads I hâve talreS up, lead to where I think and hope they will lead to. in a fafl way of shorily laying liands on the complète « conte del brait ■ hitherto considered as losE. 24 10 13] line 17. b. Ff. 6i» 104-', rupreseni iht s.ime vvrsion as tht SpaiùS'^^^ and Porluguese Dtmamias. 1. Ff. 971^-100* are drawn froni ihe Ijnccloi, ;iiid do not, as Mt. Wechs kr suggests, rcprestni the Koherlquritt. 1. In ihis socEion f. ijS'' i:Diii3ins n condcnsed account of IT. (>i*--^ifi i ms. î4}. Ff. Iî9'-i46'' jre ocmpied by ÎDcidems froni the Trisla wiih parts from the trilogv. j, E. Lceseth, A 'lalyse oriliquc (Puis 1891). PrèCicc, p. xvij, 4. Itid. Préface, p. xviij. As to tho " liure de Roben Je Bnrroa'l pp. 176; 280; 284;a8s. etc. 5. Ihid., SSÎ16-S16; Sîi, note 4; Stî ;SS i5i-S17; itM-jio; îs*-S S6}-566. 6. Set : Alphonse Bagot. Rti'ue des Bihliolhèques tl Archiva de Belgi^ vol. IV, tase. i-6, Bruxelles 1906. Mr. Bomians in ihc cnurse of an article ^ the Arthurian romances in n Compte rendu des séances de la Comisl d'Histoire, ï™ série, 6"« tome, Bruxelles, i8j4, pp. 158-196 ", gives i aocount of ihis fragment, and expresses surprise thaï Palamedcs Is susbsritq ted for Gavain. He has printeii the fr;^;ment on pp. 179-192 sidc bv s wiih the correspond in g passages from the vulgate-queste according 10 the fi xiii''| cent, ms, N° 9617-18 in the Roval Library. Brussels. THE aUESTE OF THE HOLY GRAIL 381 m. — Robert de Borron's Merlin. The Spanish translation of the French Ms. of the prose- '"^ridering of Robert de Borron's poem « Merlin » begins on *ol. 2*. The first paragraph in the French mss.^ « Moult fu iries li diables, etc. », is styled el prologo, and the first, in reality the s^oond, chapter is headed : « como fablaron los diablos entresi ». ^^ ends on fol. 29^ with chapter 137, giving an account of A.irthur*s coronation. -Although there exist other slight différences between the nch and Spanish versions, I must limit myself in this section ^ the discussion of two passages of capital importance from a ^ical point of view. In the Huth-Merlin vol. I p. 127, occurs the passage : ^n t H rois tint puis sa terre lonc tans. Et puit avint que il chai en vne 'Kit maladie de goûte et des mains et des pies. » In only one ms. of ail those so far known, viz. N** 748 fol. ^,not N° 749, as stated in the Huth-MerHn p. xxvij note i ^*^ is passage is to be found : -E^t vterspandragons tînt puis la terre lonc tans, si li auint » vne moult t mescheance au chief de .vii. anz. car sa famé yguerne sadola si de son nt que perdu avoit en son cuer que ele en prist vne grant maladie qui li '^^'■"'^ deuz anz & demi & plus si que a morir len coujnt si en fu a merveilles ^ ■^ ^— »is trop dolanz & grant duel merueilleux en fist qui longuement li dura ^^■^ ^a merueiUe lamoit, & puis après li rauint » quil chai en vne moult ^^^-^'«^t maladie de gote de ses mains z de ses pies. ïn the Huth-Merlin, vol. I p. 129, we read : •^ Tu ses bien que Yguerne ta femc est morte et tu ne pues autre fcme f^^^îs avoir. » \n the Spanish text the first passage is rendered thus : « z vter pandragon touo su ticrra en paz fasta que le dio gota en las pier- 0Os V en las manos. » I. « Auint » is hère printed in capitals, in order to illustrate the argu- ment set forth infra, page 383. j82 H. O. SOMMER And thc second one : — 3 niugcr vgucrna c& Il your wîfe Ygen □ pihî qut DO puvdt: auur 01 ne is nowin such a condiiion il)at&l cannot liave any more issue. " In tlie vulgate version of tlie Merlin, wliere Ygerne is longer required afier Artlnir's coronation thc iwo passages qua. ^1 ted from tlie Hmli-ms. are perfectly correct and logical, at^r -inJ ihis wûuld not K- otherwise, if thc first passage was extend,. M^à as quoted from tlie ms. 748, on tlie contrary, the second p^-^"^' sagewould become more intelligible, Not so in the " Suite du Merlin 0 where Merlin comp^a^^ * Ygerne to déclare before the Kîng and his barons that whi. *"'*^^. she did with her child, she did by command of her lord an*^ master(i. e. she gave it to Merlin) in order lo prove th^- Arthur was the son of Utherpeiidragon, As will be seen from the text of the Spanish translatio* given above, this does not blunder ht-re at ail, for the firs-*^' passage does not contain any référence to Ygerne, and tlit^^' second does not state that she was aiready dead, We may^^*- tlierefore, reasonably assume that thc French original fron» which thc Spanish vErsion is derived. did not blunder eithcr at this point. As I hâve aiready above stated 1 nevcr admitt- ed this argument as tbrcible, because I always thought that thc Huth ms. was derived from two nisa._ which had notWing whatever to do with one another. M. G. Paris believing that thc Huth ms. was who!]y copied from onc ms. directly or indirecily derived from the one of the writer of the u Suite du McrUn » atgued that the wriier of the « Suite « while he had suppressed ihe first passage as quo- ted from Ms. 748 had « par distraction « allowed the second one to subsist. This argument is now definitely refuied by thc Spanish text, and at the same tinie it loses its force in proving that Robert de Borron cannot be the writer of the " Suite du Merlin ",a fact which is. however, conviticingly eiiough esu- blishtd by other arguments. To me who hâve copied and read so many Artliurîan mss. it appears in the highest degree doubtfui that the writer of the Suite du Merlin had any occasion to suppress the first passage THE aUESTE OF THE HOLY GRAIL 383 in ihe form it occurs in the ms. 748. The fact that this ms. isthe only one which contains this passage, speaks in favour of the carefulness of its scribe, and of that of the scribes whosucc- ïssively wrote the mss. from which it descended, and it proves that the scribe of the archtype of this séries did not meet with :he same accident as did the one who copied the ms. from which ill the other mss. originally descended. How the passage was at the outset, omitted is as clear *as the day, and I could with little trouble produce any number ofsimilar cases, if desired. It is simply what is called in French a « bourdon » . The scribe looked at his model, read and wrote down : « lonc lans si li auint » ; then taking his eyes off his parchment, directed them again to his model ; but instead of returning to the « auint » which he had just written dow^n, they caught another « (j)auint » four or five lines lower down, and he wrote down « quil chai en vne moult grant maladie » instead of continuing « vne grant mes- cheance etc », and thus the passage was not only suppressed in his copy, but in ail the mss. descending from it. This kind of accident must be taken into serions considération by the cri- tic of the Arthurian mss., for in some cases it has produced the most extraordinary results, and created situations which are altogether unintelligible. A good many of the variations bet- ween the earlier and later Lancelot mss., e. g. are solely due to such unintentional omissions. IV. — The « Suite du Merlin ». Connected with Chapter 137, recording Arihur*s coronation by Chapters 1 38-143, relating what Merlin told Blayse concern- ing king Arthur, his own dream«and the vision he saw^ about the birth of Lancelot and Blayse's book, already noted supra p. 374. The 144 *^ chapter, corresponding to the paragraph in the Huth-Merlin on page 147, begins the Suite du Merlin in the Spanish text thus : — Agora dize el cuento que vn poco despues que Artur fue rey vino a vna ran corte que el teiiio en cardoul en galaz Elena muger del rey loc » etc. 384 '!■ "■ SOMMER The conception uf Mordred ' îs thcn lold and tlie narrati-' in Elie Frencll and Spanish versions agrées wiih regard to i^ main points. From tlie Spanish text fol. j i' it appears that there is no g» in thc Huth ms. I. 14$ iast Hne, after n Jedens son cors ». "I passage which slightlydiffersfroni theFrench is, after the worc^ « trente ou quarante », this : V pcnso que eran los suvos c leuatito la cabt'ça z vio venir vna bestia :— - muy grande mis era la mas dcssemejada que uimca vio por que era tan estrana z tan dessemejaja cra eomo el cuenlo dcl sancto grial di,;^ por ende no os dize aqui a tan complidamcntf como era yo delo mas d «1-— -^ fechuras dire : en ella auia la cabeca z ciiello de ouc)u blanco conio nien^'^— pics t piernas de can negras como carbon. z aula el cucrpo v cl alcafar c raposo : z la bestla vino a la fuenie : •• elc. » In Huth (thus I shall refer in this chapter to the Hu^r th- Merlin) vol. 1, page 160, Merlin says to Arthur .iboui ^«^ the questing beasi : Ne ja plus ne le Jirji de lui a ccste fie mais tant le di gc dt- la bcslc c^ 1"* tu n'en savras ja la veriié de l'aventure devant que cil qui de cestui isicr^E=^^^" *■ te fura connoistrc. Et cil avra non Perclieval IL Galois. pour chou que '^ . Gales sera nés, et sera uns des boins chevaliers dou monde el gracieus via nostrc signeiir qu'il gardera sa virginité si scuremenl et si micn.'il1i;uscmc qu'il isteri de famé vierges et en sa mère enterra vierges ' ». ^ *-«ienl I. Huth-Merlin, Inirod. p. LXV, note î, rcferring lo a passage in PjulB *-~' Paris, II, p. loj etc., oo the conception of Mordred ; n Robert de Boiter ' avait d remarks : n Nous ne savons d'où, est prise cette citation, ni et qu'il faut entendre ici par <• Robert de Borroo » ; M. P. Paris ne lui attribue en général que le Sttinl Graal cl ie Mtrlin primitif, où il n'y a rien de pareil. Nous remarquerons seulement que voilà une troisième nianic;re de raconter la con- ception de Mordret. Toutes trois ont pour source le passage obscur du Lan- celot. •• — Tlie passage quoted by M. P. Paris is takeo from the « conte del saint Graal n, called by Hucher « Le grand saint Graai ». Sft E. Hucher, Lt Sailli Graal, III, p. 271. a. S. f. ii^ : rque amaua el mundo z amo a vn su hermano de fol amor que era fante grande y femioso. z prometiera a dios su castidad. Y este infante auia >mbre galaz. z porque no quiso fazer lo que ella quiso fîzo al padre que lo cndiesse. Ca le dixo que la forçara y era del prenada y mentia ca todo gelo ostrara el diablo que la engano. ca le dixo que durmiesse vna vez con el & le faria que la amasse su hermano : y ella lo fîzo z durniio con ella : ca le irecio el en vna fuente de vna huerta de su padre do ella yua amenudo a tar y pareciole en forma de hombre fermoso y assi durmio con ella el dia- o muchas vezes : y ella fuc prenada de diablos. z quando el padre la vio enada pregunto le que fuera aquello. Ella dixo assi como cl diablo gelo iseî^o. senôr padre sabed que me forço mi hermano galaz. El rey ypomenes rendio al hijo : z pregunto ala fija que iusticia queria que hiziessc del : z ixo que le diesse biuo a corner a canes : z assi fve galaz echado a canes por entencia de su hermana. £ fîzo vna oracion a dios z dixo que diablos ladras- en en su vientre porque mentia : y que ladrasscn como canes. Y despues que el fue iusticiado ella pario a su tiempo esta bestia que vos aqui vistcs : y fuesse por el monte que parescia que mas de cient canes ladrauan en su vientre. Eassi andara fasta que vcnga el buen cauallero que aura nombre Galaz que la matara E quando Ydomenes vio que a su hijo matara a tuerto enteodio que dios oyera la oracion que fizo por oltestimonio que su hermana dixera contra el. E torno entonces a la hija z atormento la en la manera que le como como el diablo la enganara. Entonces hizo el padre iusticia braua hasta que de [sic] aquel que dcste salira os lo fara conocer : z aura nombre Perseual de galaz : por que sera natural de galaz : z sera tan amigo de nuestro senor que el dara su virginidad tan marauillosa que quel salière del vientre de su madré tal entrara so la tierra. y esta verdad aura este cauallero que desta bestia el os dira la verdad. mas antes no podeys saber tan complidamente la verdad. » Rommnia, XXXVl 25 386 Z cruda tlella porque niiinÎLTa : t n. su mala venlura, El hombrc bueno dix n^ocio mas que vo pensi;. vr\ nonibi H. O. SOMMER prend io yJc munes sus hijos ambos f lie conuilo vna parte d& ino el rey pues mucho 3 His story is relatetl witli inuch preater dctaiî in the seco^ .^i^ book ofthe Demanda, cliaps. S43-347, as weshall sec. The passage Huth, I, 192, II. 10-17 referring to « Robîers ,^ Borron n bas no équivalent in S., f. 38''. As in Huch, I, 206, se in S., f. 40S Mordred is ukei^^^^^ Nabor ilie fathtr of Sagramor to be brought up together w^ ^-t^ ihe latter, but « Nabur li Derr(e)és « îs « Nabor el "' — — ^1 dor » '. « Le chastiel as Gen(v)res »,Hutb, 1, 211. 1. 11, is !n5., f « el casttllo de los heredados ». The gap in the H. M., I, 222, at the bottom can be tîlled 1 -k. ^^=Ij S., ff 43" bottom to 43* line î from bottom. « Lancer Sus au roî d'Irlande », Huth, 1, 230, îsin5., f. '^^04', « Saluador u. The supposed gap in Huth, I, 252, is explained as a corrapC^ passage by S., f. 48'', 1. 1 1 from bottom, viz : En tal guisa se justaron de ambas las partes assi que si mal auian los vn^-* luego los oirosde sa compana losacorrian z quando los dos hemiaiios vÎEroO que el rey artur encrara eo la batalla dixicron... The référence to « Robers de Borron u.Huth, 253 in 5'..f. 4S' runsthus : como adelante os Io contara cl scgundo Itbro dcl sancio grcal. (1 Hernil de Rinel », Huth, I, 254, is k Oruis de Revnel d, S., i. 48^ The passage corresponding to Huth, I, 258, II. 26-29, in S., f. 49'', runs thus: 1. This is the passage of whicli M. Paulin Paris, tfi Rnmjns de la Tablf RoiiJt, III, J4I, bas in his tnind wlien lie says ; « .^jouions que dans une première rédaction du roman d'Anus, fournie par le manuscrit Bachelin, f. 96, Sagremor est le fils de Nabor le desrée, pire nourricier de MorJrvt. • Befoie il beoanie ihe propeny of M. Huth, what is now called the Huth ms. was in the hands of Ric hel in -Défi o renne, thc booksellcr, wlio haJ acquired it aniong ollier books upoii tlie dispersai of ihe librarv of Couni THE aUESTE OF THE HOLY GRAIL 387 estonces diso vn Cauallero de su compana a quel que luengamente anduuo ^ri 1 1 show^ where the difficulty was. the Huth ms. Robert de Borron's Merlin runs from fol. 19** 5*; it occupies therefore about55 leaves. In the ms. Add I o, ^92, British Muséum, e. g., itfills ff. yé'to lOi'^jOr, about 25 le-a.'^'-cs, or in other words the contents of twenty-five leaves of tVi^ latter are about equal to 55 leaves of the former. Ii^ the Add ms. 10, 292 the Estoire del Saint Graal which, ^^ ^^r. Wechssler agrées, must hâve preceded the Merlin instead ^^ "C: lie Joseph of Arimathia, fills about 75 leaves; it would, tbex—^ore, in the Huth ms., if it were there, fiU about 155 iea^^ ^isuming that the points indicated as the beginnings of ^'^-^^ics II and III were correct, the first part would consist of ^^> -{- 10^ OT 260 leaves, and parts II and III w'ould hâve the number of leaves. As we only possess 105 leaves in the Il ms. of part II, that would mean, that 155 leaves of it are iing. While not altogether impossible, this does not seem probable; a definite answer to this question could only be iible when a more complète Part III was found than is repre- '^e^^'^^d by the second book of the Spanish Demanda, The V'^'^Tina ms. was this Part III. l"here were however, two possibilities to be taken into con- ^\à.^ration. 1° As the writer of the Suite du Merlin has practically re- ^ritten parts of the Lancelot and the Tristan, as he has to a l^rge extent invented the Suite du Merlin and only left, like the writers of the Vulgate, Robert de Borron's Merlin almost J90 H. C. SOMMER intact, it would not be unreasonable to assume that he h ,f\ similarly dealt with tlie Eitoire del Sahil Graal. 2° The other possibility — and as far as I ara concemeA J U was aslrongprobabilityalmostamouming to acenainry — v%,— ^,.."o.-3S this. It must be admîtted that the scribe of the Huth ms_ — is not to be irusicd, and that he certainly misplaced the poî i'^înt where Book III begîns. May he not hâve done exactly the sanr^*^-"!'^ with the bcginning of Book II ? — What could hâve been l^rS- "'* motive? — Having derived ûie Joseph of Âritnatim and Robe-^ï^ '*^^" de Borron's Merlin from a ms. that had noconnectîon with ûr^ ;»tne one froni which he copied the Suite du Merlin, it was onl-l *~^|^ natural that the beginrings of bocks II and III, calculaiedon th*" » ^"^ basis of the Estoire del Saint Graal, and notûa: Joseph vf Annut^:^^^"'' Ihia, were no longer correct in hîs combinaiion ms. What \i '^ now more Hkely than that he did exactiy what the Spanisl ^^ ^ translator did in order toacconiplish his purpose,viz.thaihepu*^-* '^^ them in the right places ? _ Whether my explanation wili seem as clear to others as i i ''^ seenis to me Icannot say, but I feel sure it îs the most natural^ _^»-Ji and the only logical exptanation that ean bc given, I accordingly conckided that the contents of the three book: of equal lengths of the trilogy must hâve been as follows : Book I. Joseph, i. e. lestoire del Graal, plus Rohen de Borron"^ - Merlin. Book II. Suite du Merlin (Huth nis. ff. 7s'-230''), plusm^ - ff. 112, ff, 22'-57'' plus an unknown quantity, which how— ever, according to tlie internai évidence of the trilogy as whole, must hâve included an account of the death of Kir- Pellinor, Perceval's father, the birth of Galahad, and the arr val of Perceval at Arthur's court, such as we find it in < Roman de la Charette » of the Lancelot and in two versior^ in the Tristan mss. Book III. n El segundo libro de la Demanda del sancto GriaJ as friar joannes Bivas translated it, and as it can be restored ~ the helpof the Portuguese Demanda. There isa ms. in tlic St. Mark's library at Venice which n^e- probably enlighten us on the only doubtful point in thetiilo^^ As proof of the soundness of my hypoihesîs that the Estoire -^ Graal, and not the Joseph of Arimathia preceded the Merlin j THE aUESTE OF THE HOLY GRAIL 39I cJie first book of the trilogy, I quote from ms. fr. 343 f. 98** : cl«dens cellai an auint il que auenture laporta a labeie ou li rois Mordrains âfttioit demore des le tens iosep darimathie dusqua la venue de Galaz si plaie si naure com li contes la deuise en la première partie de nostre liure. tlenz li conta len que totes les plaies au roi Mordrain auoient este sanees a J^ venue de Galaz, etc. King Mordrain does not figure at ail in the Joseph but he j>lays a conspicuous part in the Estoire, The French romancer ^apressly States that Mordrain will not be healcd until Galahad ^omes to him, and, as if he had foreseen that I should one day ^^quire his testimony, he added, as has been told in the first fy^n of our book. In the Spanish text chap. 346 the passage runs thus : E vn dia le auîno que auentura lo leuo al abadia dondc el rey Mordrayn llagado & ciego : & atendia a Galaz : & alli lo atendio assi bien npo de Josep abarimatia y supo nueuas en el abadia como auia de ser en la venida de Galaz, etc. In the Portuguese ms. at Vienna, in the corresponding p^^sage, on fol. 177*, référence to Palomades* going to this abbey is omitted. But I can do more than point to this évidence, I can pro- ducre in support of my theory, a ms. which, contains the 're copied from another ms. which contained a Portuguese ;lation of the first book of the trilogy. The Portuguese ms. 643, in the State Archives of the Torre ^c> Tombo in Lisbon, is the ms. 1 refer to. While title and ^c^lophon of this ms. hâve conveyed no information to the ^^holars ' before me, who hâve read and endeavoured to ^^pla.in them, they speak tome an éloquent language in support ^* rny statements. The title of the ms. is : ^*iuro de josep abaramatia. Intetulado aprimeira parte da demàda do santo ^ - F. A. de Vamhagen, Cancioneirinho Vienna, 1870, p. 165. ^tto Klob, Beitràge ^ur Kemitnis der spanischen und portugiesischen Graal- ^^^er-atur; Groeh&r, Zeitschrift f. roman, PhiL, vol. XXVI (1902), pp. 169-205. H. O. SOMMER As the ms. contains the esloire and not the Joseph, this proves that I ara righr in thînkîng that the former, and not the latter belongs to tlie first book of the trilogy. That the esloire. in the first book of the trilogy ïs siyled the Joseph is proof that my explanation of the appearance of tlie Joseph in the Hiith ms. is not only plausible and reasonable but logically correct. e A primeira parte da demàda u can only luve sensé, if by demanda is not understood whai it really means, i. e. quest or search, but what is understood by it in Portuguese and Span- ish i. e. the trilogy. The colophon of the ms. is no less instructive, it runs ihus : - E agora se cala a Utoria de todas estas Images que de Cecidonci sairâo ^ toma ,ios ouiros Ramos que cliania estoria Demerlim que combem por tod::ii niane\Ta junitar com a estoria do graal por que lie dos ramns e llie pcrlcncc^ E saibâo todos aqueles que esta Kstoria ouuyrem que csia «stotia cra junilad: com ademerlim na quai he coniemçamemio da mes» redomda E .\ nacemi;- de Ariitr. E comeni;ai»ento das avemiuras. mas por noso livra nom : luuy grade repartimolo cadaliûu Eni sua pane por que cadahûu por si sci milhores Detrazer Aquv se ataba este livTo. O nome de Deus. In this paragraph I distinguish the work ot two persons w had nothing whatever to do with each other, The first lîni H E agora » to « pertence » are a translation of tl passage with which the wriier of thewWjrrctc. wound up Ir work, such as we find it e. g. in the ms, Add. 32,125, fc 205'' (Britîsh Muséum) ' : Si se test ore li contes de lOtes les lignages que de celidoîgne issiren^ returne a vn autre brandie que Icn apeie lestorie Merlin que coucrn a (^ force aiusier a Icsioire dcl seini graal pur ce que branche en est. & t jipancnt, [Si commence mi sire Robert de boron celé branche en ^ Ici finist lestorie de ioseph daritnathie & de son lignage. & Je Nacîeir de son lignage. Si commence le liure de Merlin.] Although the words enclosed in brackets do not concem "■ point at issue, I could not refrain from adding them, beca "» the complète passage furnishcs, without another word fr^ i. cdiied bv 1:. Huchcr, and othcr mss. 1 I THE QUESTE OF THE HOLY GRAIL 393 Dïe, the best possible explanation. how tlie confusion between lestoiredfî seint graai, and lestoire de ioieph darimathie orîginated. Now the Translation of this passage tiie Portuguese scribe found in the ms. he copîed in exactly ihe same place where he has placed il in his own copy. The second pan of the colophon from : a E saibao » to the end is an addition by the scribe whose work we hâve before Us, Heexplains that lie has suppres,sed the Mcrlhi which in his model was joîned to the Joseph {and, lIxTcfore, logdher with the Joseph Jormed « a primcira parle h); because he did not care ïo make his book too large, and he was of opinion that Joseph **^«3 Malin would be beiter iinderstood if each was read by its«If. V I-ike the scribe of the ms. fr. 343, the Portuguese scribe "••^^ms to bave had an idea that I shouid one day requîre his ^^"idence, therefore he added that the Merlin was the one in ^^" '1 ich the foiindation of the round table and the birth of Arthur ^*"«ire related, ihus niaking it perfectiy clear that he referred to .'^c>bert de Borron's Merlin, as it was slightly altered when * "^ «lorporated in the trîlogy. JPonions of the trilogy are found in « El Baiadro del Sabio -^^«^rlin " printedat Burgos, 1498, a copy.so far theonly known *^'^^, is in the hbraryofthe Marquis de Pidal, Madrid, This is ^" *ir book mentioned by M. G. Paris in the Introduction to the H «Jï th-Merlin. "Xhe ms. 2. G. 5 in the Biblioteca real, Madrid contains frag- "^^rits of the Joseph ' on ff. 251-282 ; of Robert de Borron's * - This is the ms. seen in 1846 by F. \. àt- Varnhageii. It has nothiog ^ *^^lcver 10 do wiih ihc Ponugucse « Estoria do inuy nobre Vespasiano "**"* l^trador de Roma n prinleJ jn 1496 at Lisbon (a liiile work, 1 consider. . *** bcionping 10 the Arihurian cycle], as appears to be suggestcd in Groe- T*^*"''s Grunjriis, vol. II, Abi. II. pp. 215-115. There are undoobtedly somc ^^* lires b [his versioa wliich agrée with Robert de Borron's Joseph; but the , "t*** ^ applies 10 the French irhanson de geste « La destruction de Jérusalem n. ^*^ Portuguese. as well as the Spanich Vespasiano tnay very well be a L'-*^*; rendcriug, or a translation of a Freni;h proscreiidering of the chan- ^~*^ de geste. I found in the Bril. Muséum a copy of the very rare édition of ^^ * ystoria del noble Vwpesiano emperador de Ronia u printed 14"" '- j ''''îlla and copies of éditions printed iji? Lvon ; 1626 Rouen; , ^"**'ï*ion ; 1664, 1770, 1820 Amsterdam. H. O. SOMMER Merlin on ff. 282-296 ; and of the Mort Artiis ending ihe ihird book of the tribgy, on tf. 398-302. Nor is the recalling froni oblîvion and tlie reconstruction of the French irilogj' whkh was iranslatt-d into Spanîsli and Por- tuguese, drawn upon by Rustiden de Pise and the compiler of ~^^ La Tavoîa Rilonda, the only resuit of my labours. Unless any discoveries are made to prove ihe contrar)', an«-a- eventuality verj' unlikely to occur, it may henceforward hf—'-m m^ consideredas an establîshed fact, that neîther Italy, Portugal oi»^:;^ Spain can boast of an independent Uteraiure of the Anhuriarz»- ^ cycle, and that instead of reproducing the earlier form of ihfc ^t^^;^ French romance, thèse countries hâve favourably received th* ^r^^ later, more especially the trilogj'. How great the influence of the latler was, can be recognîset^^^- ^ in the Spanish translation of the iMticcloI wbere the o chevali^^^^^ aux deux épées •> is iniroduced. The trilogy is of spécial interest in regard lo the Tristan m^^^ The " gran historia de Tristan » several times referred to, a^^i / shall show by irréfutable évidence, can only be the version of the Tristan aitrlbuted to Luces de Gast and represented by c l-ie prinled éditions. And, as is proved by internai évidence iH ».i»r the version callcd the enlarged Tristan alleged to be the wcr>»-Ji of Hélie de Borron prc-supposes the irilogy, the importance- o( this statement in référence to the dating and classing of T:l~»c Tristan mss. is obvious. But the most interesting and important resuit of my labou t< concerns the Queste del sainigraai. The hypothesîs Iadvaac^if._ years ago is correct. There exîsted, at the outset but one version of the quesce which Galahad was the principal hero, and this was modeJlerfl on a Perce val -que s te united to the Lancelot. the existence of f which is attested not only by the passage from the ms. fr. 75/ f. 144' (Bibl. Nat.) as first quoted by M. Paulin Paris, and by J similar passage! discoveredin ms. Lansdowneysy.f. i64'(Brit Mus.) ' but by almost ail the mss. and printed éditions of the Lancelot in existence. repairier en la fin a percw»' fl"' . chcualiers. z tuii soni btandw THE aUESTE OF THE HOLY GRAIL 395 If this Perceval-queste was not itself the source of Chretien's m and of the Didot-Percevaly it was undoubtedly, based ^JXDn the same source as thèse two versions, and thus it was , either directly or indirectly, one of the sources of Perce- H Gallois. As a side-issue I shall be able to show that if bert de Borron is to reniain the commonly açknowledged hor of the Joseph znd the Merlin y he cannot hâve written the ot'Percevaly which if it does not emanate from the same rkshop, or one closely connected with it, belongs to the period as the trilogy. The original Galahad-queste has been worked into his third by the writer of the trilogy; the vulgate-queste, as we fin«l it in the Lancelot mss. is but a clumsily shortened and înrcrpolated reproduction of it for which the arranger of the I^£tTKelot is responsible. The queste found in the Tristan is a crombination of the vulgate-queste and that of the trilogy. The queste of the trilogy renders it possible to undo the reclcless work of the arranger of the Lancelot and to reconstruct the Galahad-queste as it existed at the outset. It enables us, too, to form, with the help of Chrétien's poem, the Didot- ^^rceval and Perceval H Gallois^ at least, an idea what the I^^rceval-queste was like which formed part of the primitive Lartcelot. Instead of Huth I, p. 280, 11. 5-27, the Spanish arranger has intercalated on ff. 52*^-37* chapters : 240-262 belonging to the a conte del brait » of which I shall speak in my next chapter. Aderlin's prophecy that Gavain will revenge his father's death, Hurh, II, II, is found in S., f. 59**, thus: ccste camino vengara galuan al rey Loc : r tajara la cabeca al rey peli- *^^*" on los primeros diez anos a quel rey recebira orden de caualleria. The référence to the death of Perceval's sister Huth II, 19, *s in 5"., f. 60**: ^ duro despues aquella astrosa costumbre muy luengo tiempo que nunca ^* scnora del castillo pudo guarescer fasta que la preciada donzella hermana ^^ perceual de galaz cumplio la auentura de a quel castillo que de su sangre ^c lui por ce quil acheua la grant queste. E H contes de perceual meismes ^t Une branche del haut conte del graal " etc. Tue la duei^a vnMda z garescio luego assi <:onio h historié gnn demanda del sancio grial. The gap occurring in the Hmh ms. II, 27 and there madegoocfc ,^ from Malory, II, chaps. xv and Xiv. maj' be filled in by S-. f^=^ 62", 1. 27, [0 62\ I. îî. M. G. Paris is riglit when he declar^^-. in his note : « Les explications que Malory donne sur ce « doL^»- ^ loureux coup », ne sont certainement pas celles qui étaie»^ ^ dans notre texte », but I do not understand what be can me^^^ by M puisqu'il y est question de Galahad au lieu de Perceval „ Merlin's enchantements in the island vvhere Balan is buri cv Huth., II, 57, are told in S., on f. éy*". As this passage is tjf importance from a critical point of vîew, I give it in full : Merlin 1 fue derechanicnie a ta campana a las cabeceras i fizo leim oro en vna pii^lni que dezlan jqui ya;e Boahii cl CJmlUra de Us dot t qiit Hi^o cou la lança vtagadora el golpr dohrvso : for qiit et rtyao Ji /iironrV istotuiido tn cuyia y n dislruymimto t quando niertin cslo ouo fe^ho irioro CD la insob vn mes i hizo encanlamemos muy cstranos : z hito Ljt>«.- cl moniroento vd lecho muy estrano i que ningcoo no podia vazcr que ijr perdiesse el seso z la memoria y en lal guisa .jue le no nenbr*ua cosa. «:]u ouiesse forbo despuci que en cl Iccho se echaua ï mientra moro en la in.50. r duro este moninicnto Hasu que Lançarote fiio del rev ban de bonot ; que ay vino y esionce fue el encanumiento dcsfecbo ito por lançaroie mai por \-a aniljo que traya que desfarîa todos los eacanumentos ; z aquel anillo le dio la Donidia del IJt:o assy coino la hîstoria de Unçaroïc lo deaisi aquella hisiork deuer se auida 1 partida de mi libro no por que le no penc- ncscd z nosM dende sacada : fer que todi parle de «lî iiAii' ifiin ygmla ' l'iu Un grandi lamt {su ? como) la otra c â junta&sen a quclla grande histo"' 1 que diie de los hechos de Laui^arote c de su nacencia i Jt k'i nurucs tiatjif ■ naeioit assi como lo deuisa la alla hîstoria de &ancio iriat ï 00 dire cos) 4 caua> G>1>»' o M»" 8»» ccW^ (tiiV bas cotvc- , Gfllû** e^-\S:^n, mets .*>^^x-f-s;\^ , .t "\s, o^ t Wui\i. "' tof- i ai; . Bkral orrf; As I »i« ,at"= àe«V' „&=■' ,9^-'' «.8V .eisio" ' ,„do« o!*'= îïSsS-^SîsîrSif «wi*: i. 9» ,cte. M '-^ ' (Otiûnê, ;s::^- - t*J THE aUESTE OF THE HOLY GRAIL 399 15 15 and 153s, the Spanish arranger would, really, hâve suc- ceeded in making his two books exacily equal in lengths, viz. 97 leaveSy for what he gives of the « Queste » fills exactly 97 leaves; as it is, his first book is by five leaves shorter than the second; one might almost feel inclined to suppose that the blunder after f. 92 is an intentional one to save appearances. V. — « Le conte DEL BRAIT » I hâve already stated that I believe that there are two sec- tions from the Conte del brait incorporated in the first book. The former of thèse, on ff. 52-57, appears to be misplaced by acci- dent. As I hope soon to be able to find the complète Conte del brait and as it is therefore not advisable to conjecture what the contents of this romance were, I shall hère only quote two passages, that may throw some light on the connection which the first intercalation has with what précèdes and foUows : Atthe end of Book I, Chapter 241, f. 53*, we read : z. fizieron lo escreuir en el lîbro de las auenturas que en a quel tiempo era ^mençado de nueuo : y los caualleros de la tabla redonda auian puesto por 'ii^nclado de merlin que metiessen en escrito todas las auenturas z caualle- ■ rus <2ue en aquel tiempo aueniessen en la gran bretana en tiempo del rey le chapters 240-262 hâve the following headings : '• s 2. 240. De como el Rey prometio a la muger de ebron el follon que ^"^ cauallero a brius su liijo. ^**- X . De c. el Rey artur fizo cauallero a Brius sin piudad. ^' S 3. 242. De c. baudemagus fue preso en el castillo de su padre de Oria^i:^ ^^ "i . De c. la donzella prometio a Bandemagus que la libraria. ^^^ . C. fue dada sentencia contra bandemagus que fuesse descabeçado. ^^ S • C. la donzella libro Bandemagus de la prision a dondc estaua. VV6. C. bandemagus z la donzella llegaron de la floresta de Armantes. (• 54- 247. De c. bandemagus aluergo en la hermita z supo nueuas de ^48. C. bandemagus supo nueuas de Merlin. ^49. C. Bandemagus hallo otro cauallero en la tienda que le desafîo. ^$0. C. el cauallero dixo a bandemagus la razon por que lo cometia. H. O. SOMMIll . C. el i^juiilltro jusio l'oii BjiiJciiKigus i Je l.i bjutb i :. hiïicroii pa^ el cauïtlero z bandL'oiagus de h jusia i 3^}. C. bandeniagus z su dontdia fucron ioa e\ cauallero. 2;4. C. «I cauailero conio a baniicmagus como comiticra k donzellai 3 Merlin. 255. C. niorloc dcrribo a Bandeitiagus z le tomo la doniella, {. 56. 1^6. C. Il donzella de bandt-itugui Tue muy cuviada desque 9 que era en poder de Morloc. ÏÎ7. C. los caualleros embiaron rogar a Morloc que fuessc alocrgat 1 tendejones. I^R. C. los caualleros de los tendejones ragaron a Morloc por la doni ,d 259. C. morloi: derribo seys caualleros de los tendqoues y el fue heri 260. C. morloc se partin de los t:aualleros : dixo que se scntia mal Ua^ lél- C. Bandemagus fobro su doiuetla que la leuaua morloi: a se fue :. De c. bandemagus u donzella. u doiuella llegaron al valle donde p At the end of chapier 262 the second passage occurs, viz ; I sabed que aquellas chocas fueroo de la coiiipafia de Merlin r ■ duena del lago que esto uieran iv ante dia y cntraran ay en vna 1:11 Z aquella cucua era ay en el valle y esta donEelU del \jgo encerrara ay vn monumento de marmol bermejo tjue ay csiaua a merlin z metïo o de guisa que sus encantameuios que le el mostrara que uo dende salir hasia que morio t por que esta ystoria no vos lo puedc en ;r entendtr lanbien por esta guisa porende vos lo quicre cnlender mas llacumente ; z cuniar vos he todo el fecho de mertia z 1 doniella del lago en pero esto no dedarara en el libre del sanao Criai 1 no podria saber como la douzella del lago soteiro biuo a merlin 1 comiençu de los amadorcs v en que manera z quiero vos contar La dcsie hecho en i]ue1 niaiicra passo : z como merlin murio mas no porquc loma a liablar del i^auallcra de las dos espadas. The second intercalation occurs after chapter 324. o and consists of ilie contents of chapters 32 j-34 1 , and thi ihe following headings : S. 8}. }25. Agora comiença a conlar de como merlin acompaii donxeila del lago : i Je lo que del aprendido contenls of ibis cliap THE aUESTE OF THE HOLY GRAIL 4OI ^^6. C. merlin conto a la donzella del Uago en que manera fue fecha la cueua en que era la camara. ^^7- C. el infante z su amiga biuieron en la pena : z los vino a buscar el ïcy su padre. ^ Verdad es que Merlin fue fecho del diablo z bien se otorgar z todas l* ext sic ?] z bien se otorga en todes las hystorias aniigas que el fue el mas sesudo Hombre : y el que mas supo en el mundo de las cosas que auian de venir saluo dios : z ninguno no sabe hombre que tan marauillosamente hablase de las cosas pasadas z de las cosas que auian de venir reyes ni prin- ^P€s no fueron en su tiempo cosa del mundo que el no adeuinaua : z a cada ^o quai fin auria mas sin falla por el gran ser que auia fablotan escuramente ^ ^ puis un « Epitaphium Monini », sous forme dialoguée, ^^^«'^c: S. Brifse. M., soit six distiques (p. 20-21). 1 1 n'y a pas lieu de s'étendre ici sur la personnalité de Jean miard du Monin, né à Gy en Franche-Comté (auj. ch.-l. de :on de Tarr. de Gray, dép. de la Haute-Saône) en 1559, ^^^^^^siné à Paris le 3 novembre 1586 : on trouvera sur ce sin- ê^^*- i^r polygraphe dans les Français italianisants au XFP siècle ^^ ^^^. Emile Picot, t. Il, p. 229-240, une notice d'ensemble plus <^^^^ plète que toutes celles qui ont paru antérieurement. II suffit ^^ ^"^ppeler que la mort tragique de Du Monin donna lieu à iVTi^ série de publications analogues à celle qui nous intéresse. ^^ revanche, nous sommes tenu de chercher à satisfaire la curiosité du lecteur en ce qui concerne François Granchier, à 0^^ nous devons indirectement les deux quatrains patois qui (o^t de ses Larnies un monument précieux pour la dialectologie ^t^^çaise. La qualification de « Marchois » est par elle-même asseiî vague: la Marche 5'^'iendait,en effet, sur environ i6s kil- mètres en longitude, de Cliarroux (Vienne) à Saini-Merd— li Brouille (Creuse), c'est-à-dire de l'ouest à l'est, ei sur loo kî| mètres en latitude, d'Aigurande (Indre) à Eygurande (CorréstQ du nord au sud. Mais le nom de famille « Granchier » est indice presque infaillible d'origine ; il me persuade que l'autt^ des Lanws^dù naître dans la petite ville deFelletîn, auj. ch de canton de l'arr. d'Aubussou (Creuse). Ce nom de fam provient vraisemblablemeni du village dit aujourd'hui Grattde^^ (jadis Granchier, Gianubier ou Giandcbier) et situé daii^i~ commune de Saint-Geprges-Nîgremont, canton de Crocq '. plus ancien personnage de Fellelin qui soit connu pour l'au^^ porté est appelé « Mathieu de Grandchier o, dans le Trrritr charith de Fdkliu publié naguère par M. Autorde ' ; il i"^ mort avant le 25 mars 1484, date où son fils Jehan intervi -^ dans un accensemenC. Par la suite, on trouve dans les acr^ dont le texte a été conservé, ou dont la substance est connue, ^^ Jean, des Claude, des René et des François Granchier ; n^* parmi eux il n'en est aucun qui puisse être mis en rapport ass^* avec l'auteur des larmes. On peut seulement conjecturer quc=^ dernier était fils de Jean Granchier, lequel fut « garde des sea'^" au païs et seneschaussee de la Marche n pendant au moins q ' rante-deux ans, de 1560 à 1602'. Est-ce à Poitiers, où DuMo^w se réfugia pendant la peste de 1580, est-^e à Paris, où Du Mo^* était venu dès l'âge de dix-huit ans cl d'où la peste ne l't pas pendant longtemps, que le Marchois et le Bourguigr « Gyanin » se rencontrèrent, et comment le premier devin non seulement l'écolier, mais le neveu du second ? On l'ignc I. Il y a trois autres villages de k nom dans la Creuse, a Guéret, de Bonnat, de Crozani. 1. M/m. Je hi Soc.iin Se. tial. tl anh, di li Creuse, 1. X (1895-96), p. Î41, jSa. — Les représentants actuets de la faniilli; Privent leur 1 o Grancher a. J. Tirritr, reç. cité, p. 388, 4. Bibl. Nat., franc. 268j>, dossier M/dm; abbé A.Ramade, Recberçbff .err la paroisse de Giotix (Parti, 1866), p. 99; voir sunout les noies msmutaita d'AuRusic Bosvieui sur les ch.mceliers de la Marche (Areliivcs Jép. in '' vin aie ^M n«). ■ DEUX QUATKAINS EN PATOIS DE LA HAUTE MARCHE 40] Tout ce qu'on sait de plus sur François Grancliier, c'est qu'en K 5 88 il publia un second poème français de son crû, intitulé Prosopopff de la Paix, lequel n'est pas moins rare que les Larmes, mais n'intéresse pas la dialectologie : il suffit donc de le men- tionner'- Le premier des deux quatrains patois est signé : L. Nabeyrat \Iarefxns. II n'est pas douteux que l'auteur soit le même que celui des deux distiques latins qui se lisent en tête des pièces lîinînaires et qui sont signés : L. Malnyrat. M. L'auteur étant inconnu par ailleurs, on se demande si son vrai nom est Malteyral ou Nabtyrai. Je n'hésite pas à choisir cette dernière ^&>mie. A vrai dire, je n'ai trouvé ni Ncdvyral ni MaÏHjral dans Bfcnomastique de Felletin et je ne connais aucun nom de lieu ^Boinonyme dans la région. Mais il est bien établi qu'un certain ^ Simon Nabcirat, procureur de Maignat a, résidait en 1567 dans le village deMéouze, com. de Saint-Oradoux-de-Cbirouze, canton de La Courtine. Le « Maignat n en cause est sûrement ^nai-I'Etrange, ch.-l. de com. du canton de La Courtine, ■ 7 kilomètres environ de FeIIetin,'ï.idis centre d'une inipor- Bte seigneurerie'. A la même famille, vraisemblablement. *• Je dois aussi à M. I^mik Picoi .'d exemplaire a h%\tti en :887 â la vente Bosvieux et appartient Urd'hui 1 mon ami M. Alberi Ma;!âi ; la Bibliothèque Nationale en ;de deux autres, cotùs Inv. Yt 2}48f (en mauvais État) et litt: Rà. Yi 9-^- Voïd le litre tout au lon^ : n Prosopopee de la Paix par François '*Hchier, Marchois. A Monseigneur de Dio, baron de In Roche, chevalier de Qrtlr* Je Saini-Jean de Jérusalem, commandeur de Charieres, Sainte-Anne "^t Ju Nabeiron. Paris, Varengles, ijSB. a Clxuriires est auj. dans la com. de ^>nt-Mordl. cant. de Kayèze; Sainte- Aniu, dans le cant. d"Eyniouiiers CH au le. Vienne) ; le NaUron dans la coni. de Crocq (Craust) ; cf. A. Vavssière, ^'f^*rti,f Jf Saint-lain dt JMisalim m Limousin (Tulle et Limoges, 1884), P- ■*». îi et94- = - Af.jomiB.rfwdirfi. rf«/..de;jCrfaj^(Paris, i88s),iiasseE7il(page 141). ^^n ami M. Autorde, archiviste de la Creuse, m'informe que la date exacte "^ dcKument où Simon Nabeirat intervient comme acquiîreur d'immeubles ■^^ Iï; 16 août 1 567. Le surnom <• l'trange 0 de Magnat lui vient de la famille ° "^^ tcstrange " qui en a possédé la seigneurie depuis 1516 jusqu'à 1789 ; '*'w A. Tardieu, Crund Uil/. de la HauU-Mdrdx, col. ijj, ari. magnat.— ^'^ tlvmier momcm, j"apptt'nds de mon ami M. Germouiy, inspecteur pri- ""aire ù Gannat, qu'il existe encore au village de Méouw une famille H.ibryral. appartenait « Guillaume Nabeirat », notaire de la cour de Mont- ferrand qui, le 3 septembre 15 17, passa îe contrat de mariage^^^ de noble Jacques Sarrazin et de demoiselle Antoinette de_Ma! — _^ leret:la mère de la mariée était Anioinettede Magnat '. M.Ëmil^ _^ Picot me signale aussi l'existence de différents personnages d» J^ la fin du XVI' et du commencement du xvii'' siècle qui s'ap«:^-_ pellent " Naberat " ou « de Naberat » : il me sufRra de 1^^^ indiquer en note, leur origine n'étant pas nettement établie ^ leur parenté avec l'auteur de notre quatrain restant tris prt»-^^ blématique '. Le second quatrain patois est signé : S. Brisst Marchns. I même auteur sont deux pièces latines que j'ai indiquées i dessus dans la description de la plaquette cl qui sont -'-^^^^tS^ en abrégé : S. Brisse. M. Cet écrivain est aussi inconnu q^^^B ve L. Nabeyrat, mais l'existence d'une famille bourgeoise du ntr=>ni de « Brisse »> à Felleiin est bien établie : Jehan Brisse est p — -r^- duit comme témoin dans une enquête en septembre 1462 — '; Janie et Banhelemi Brisse, frères, v bourgois marclians «Je 1. Bibl. Nat. franc. 30654. fol. 199, dossier Malltnt «les Carrée. Je (l'Hozier. Il n'y a qu'une analyse modvnic du contrai, où le nom de la r-^ -s «rt t-st écrit biiarremeni MaigMhac. La fa.mille noble dt Magiutt (ou Je .Wj^^-»»*, forme primitive) est bien connue; elle lire son nom de Magniii-r^lrang^^ — 1. Laurent de Naberat, ■ Callus, cum mafcula] irl mcdio frontîs», s'ir^s^tr"' à l'université de Padoue comme juriste, le 16 nov. i;9;, nation de ProV'er«-T- (Arch.del'univ.de Padoue, reg. XXX, fol. 6; v"). — Pierre Kabetai, gic#^^ de la cour des Momiaics, [uori le 4 juin 1605, fut enterré A Saint-Gctiiu* " l'Auxerrois (Lebeuf, Hisl. de la viltfel du dioe. dt Paru, 6d. Cochcris, 1, p. 1 j ^ ^'. — i'rcTc Anne de Naberat, de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem, 3 publ^^*^ plusieurs ouvrages d'histoire et de morale entre 1610 et 1650 : en 1616-161; il était chargé de visiter les maisons de l'Ordre en Limousin cl s verbaux ont été publiés ou analysés par A, Vayssiére dans son livre intiiuK: L'ordrt de Saiat-jMn dt jhusaUm tn Limousin (Tulle et Limoges, (8S4). - U.ins la série des PUcts originalti de l'ancien Cabinet dis Titra de b BibUo- 1 Ihèquc Nationale, le dossier Naberat (Frani;. 18571, "" 47Slo) rtnfcrroe I 7 quittances de n maîsire Laurens de Naberat », qualifié d'abord « secretaite 1 de la chambre du roy, demeurant dans l'hostel de Fiesque, rue d'Orléans, , paroisse Saint- Eustache u, à Paris, puis 0 conseiller et secreiatre ordinaire de la royne u, qui s'échelonnent de ifoi* à 1614. ;. l'Iumiiif d'audience de la sénéchaussée de la Marche en 1462, fnigmeni publié p,ir moi d.ins M/m. M.Ort.^r. Vil. p. 2ij- DEUX QUATRAINS EN PATOIS DE LA HAUTE MARCHE 4O9 Pheletin », font hommage à Anne de France, comtesse de la Marche, pour différents cens et rentes, le 30 juillet 1506, à Guéret ' ; Antoine Brisse (i 581), Jehan Brisse (1598) etSilvain Brisse (1580-1603) figurent parmi les prêtres communalistes de la paroisse du Moutier * ; Pierre Brisse (1666) et Léonard Brisse C1693) sont des bourgeois en vue qui arrivent au consulat ^ etc. Il serait téméraire d'identifier notre poète avec le prêtre communaliste de 15 80- 1603; mais il est probable que l'initiale S désigne le nom de baptême « Silvain », assez fréquent à Felletin. U est grand temps d'arriver à l'appréciation et à l'étude phi- lologique de nos deux quatrains patois. L'idée de faire interve- nir le patois, au même titre que le grec, le latin et le français, dans une sorte de concours poétique destiné à célébrer les mérites d'un auteur qui n'a écrit qu'en vers français est une idée qui peut assurément passer pour originale. On peut s'étonner de la voir mise en pratique en 1586 par deux obscurs rimeurs de la Marche ; mais il faut peut-être s'étonner davantage de ce que le fait ne s'est pas plus souvent reproduit au xvi® siècle. Loin d'être en contradiction avec l'humanisme qui enthousiasme tous les intellectuels de l'époque, cette idée apparaît comme une de ses conséquences. S'illustrer en produisant au jour quelque chose de rare, illustrer en même temps le coin de terre où Ton a ^'^ le jour et l'idiome qu'on a bégayé tout enfant en le haussant ^u niveau littéraire du français, du latin et du grec, c'est l'idée ^ où est né le félibrige au xix*= siècle, mais c'est aussi celle qui a inspiré Pey de Garros, l'ami des deux Scaligers, dont les Psaumes ^ David virat:^^ en rhyUne gascon y parurent en I5é5,et Salustedu "^rtasjdont Téglogue trilingue où la Nymphe latine, la Nymphe française et la Nymphe gasconne célèbrent »\ l'envi l'entrée de •^^nri de Navarre et de Marguerite de Valois à Nérac, est de ^^79. Bien que Du Bartas ait écrit un compliment (en vers fran- ^is, d'ailleurs) à l'adresse de Jean Edouard du Monin, il est peu 1. Lettres patentes d'Anne de France, en original, Arch. Nat., P 452 ', cote 255. 2. Voir Felletin, XVlh et XVIU^ siècles, par l'abbé L. Pataux (Limoges. j83o), pp. 155 et 241. 5. Abbc' Pataux, 0. r., p. 76, 215 et 225. probable que nos deux quatrains en patois de la Marche doive leur naissance à une imitation voulue de la Gascogne: témoignent d'un état d'esprit analogue, voilà tout. Cet état d'esprit devait être, en isS**, chose a.ssez i dans la Marche, et à Felletin en particulier : ce serait s'abuî étrangement que de voir dans la mise au jour de nos quatra" patois le dernier fruit d'une culture traditionnelle de l'idionr-^ local : ils marquent un point de départ (encore qu'il n'y ait ^^ \à qu'un faux départ) et non un point d'arrivée. De toutes L^É petites villes de ta Haute Marche ', Felletin est la seule do^H tes documents échappés à la destruction permettent de connati^H la vie municipale et ecclésiastique au xv< siècle: â côté ~ Terrier des clxirih's, publié par M. Autorde ', se place le Tfri^^ du prieuré de Sainle-Valeric, encore inédit ', et ces deux recu-^^j ne comprennent que des actes en latin ou en français, l-'n'^ ^sxtj de l'idiome indigène est banni des actes publics où il ne tr^^/j/ son existence souterraine que par la coloration qu'il donn^ û(7r devient /Jwm. *^3.ns un cas comme dans Tautre, la graphie des quatrains corres- pond bien à la prononciation actuelle. Authour 6 accuse son ^ai-3ctère de mot savant par le maintien de IV finale : il en ^"^ our -ei. Mais il faut remarquer que la notation è n'indique pas, lans nos quatrains, un e ouvert, puisqu'elle est employée dans les cas où l'ancienne langue avait un e fermé, aujourd'hui issourdi en e féminin : fè 2, bè 4, libre 7. Il senible donc que dans a diphtongue finale -ie, l'accent grave indique simplement que e premier e était plus fortement accentué que le second : la ransformation d'une diphtongue ascendante en diphtongue iescendante est un fait trop fréquent dans l'évolution des parlers oixians pour que l'on hésite à en voir un exemple dans le cas |ui nous occupe. En dehors du fait général que je viens de signaler, il suffit indiquer quelques faits particuliers. — Voyelles : Va atone est >nservé comme Va tonique, sauf dans gro 10, qui est le lat. 'anum (le passage ào de Tû provençal devenu « estreit » sous nfluence d'une nasale finale est un fait relativement ancien sur luel il n'y a pas lieu d'insister), dans pouu 8, anciennement »r, et dans coume 5 et vide 9 : dans ces deux derniers mots Ve al est certainement dû à l'imitation inconsciente de la graphie içaise *. Ue ouvert accentué se renforce d'un a épenthétique s vear 5 et dans meau 5 ; même renforcement dans peau 3, I que la diphtongue primitive de ce mot ait dû avoir un e lé (j)éu < lat. pi lu m) ^ Ue atone se change en a devant r : par S^farra 8. — Diphtongues : ai atone, conservé dans jha 3, est aff*aibli en oi dans anioina 4 ; on peut considérer comme atone l'adverbe ley 10, qui correspond à la forme rh. des missions scientif. et Utt., 3c série, t. 5, p. 440. i prononce aujourd'hui coumâ, vida ou vitâ. r mon rappon, la. cit.^ p. 445 : « Voyelles épenihétiques. » »• Tiédiévalc lay; il e f-) dans : possib n-»-W irjuence labislisante I position aqtk précédente. On a oti pour i dou, 9, 10. Consonnes. — La chutt de Vn latine dite i< caduque « dans vesi i, bi 4, degu 7, fhaniij 8, iiot* io,gro ro; maiî maintient s'il y a liaison syntactique avec un mot suivant 'A vesi I, mon bon coimial 2 : c'est l'image fidèle de l'éiat actuel remarquer que le nom propre Monin a clé artificiellerr ramené à la phonétique ambiante et transformé en Mù d'après l'analogie de vesi = voisin : c'est une assimilation-i' atteste chez l'auteur du second quatrain un sentiment instij| très délicat des conditions phonétiques de son patob. 1 La vocalisation en i de \'s de mesine (primitivement mem devenu meinieè, est un fait normal. — La notation para son ; (prononcé dj") est conforme à un usage qui appanS commencement du xiV siècle dans une région comprenan Velay et l'Auvergne et à laquelle se rattache la partie orien de Sa Haute Marche '.J'ai signalé cet usage, il y a que/i vingt-huit ans, dans les Sirophs au Saint Esprit, et d; les Statuts d'iinn confrérie du Saint Esprit de Saint-Julien-i Coppel {Ronusnia, VIII, 213), où on lit par exemple: aUo^hm (str. XXXVin, 227), fl«i,'/ja(siat., 3), Hfiï«^'/j//(stat., 47), rfi^ (stat,, 152), inangharant (stat., 60), etc. Je l'ai aussi relevé di les comptes de Saint-Flour, où l'on trouve des formes com' belugha, bolglia, chavalghar, etc. ', Pour le Velay, je citerai graphie Vilalonglm en 1322, nom d'un hameau dit aujourd'l Villelonge, com. des Vascres (c''"de Fay-le-Froid,arr, du Puy le subj. prés, agha ■< habeac, qui revient â presque toute lignes d'un document en langue vulgaire rédigé en 14 Chantoin, com. de Bains, C" de Solignac-sur-Loire, arr. du! 1. Cet usage se trouve sporadiquement d^ins d'auin;!. régions de la d'oc : c'est ainsi que dans la cliarte n" 58 du Recatil de textes de ttui fiiJCOH de M. Luchaire, on )h: i^lv et agita < h ah'iat, /udglmmenl < camentuni, liiiliadglie < 'linlaiicum, .maridaJghe < ma ' menghar < minducari:, pariidghe < paraticum, />rtij^/v l.de laFiK.deikUrtsJsPani,lV), pp. 90 et 154- DEUX QUATRAINS EN PATOIS DE LA HAUTE MARCHE 4I7 ;- Doc (pu diphtonguej, art. m. sing. combini! av« la prép, de devant tsonnc, 9, 10 : du. — Auj. dou (ou iliph longue). B. Dov, adj. m. pi., s ■ doux. — Auj. dou (ou long au sing. et au pi.). Esio, prép. 6 : i. — Auj. inusité ; cf. l'art. Enta du Prm: Sappl. Warttrh. W, Levy d les an. End, Ende, Ent« Ente de Mistral. EutAiGHA, V, trans., j : arracher. — Remplacé auj. par tirâeht, probablc- Wt sous l'influence du français. M. Levy a montré que l'unique exemple 'uraigar donné par Raynouard n'avait pas de réalité et il n'en a pas «jïé d*auire pour le remplacer ; mais il n"); a pas à douter de l'existence *exradicafe> 'araijar en ancien limousin. Fahra, pan. passé m. pi., 8 : ferrés (empierrés). — Auî./iifi) oajârd. Fé, s. f. sing., 3 ; foi. — Auj./i-. Saka, %. (. pi., 8. — j'ai traduit ce mot par n sentiers Tangeux ■ ; cela ninde une explication. Dans le patois actuel de Felleiin et des ei iBt. gânâ (pi. gdiiâ) désigne un petit ruisseau, mais il s'applique paniculié- IKcnl i l'intersection d'un peiii ruisseau et d'un dicmin rural, point où le ■seau s'élargit et diminue de profondeur pour former un passage guéable '. Bsodaiion de f a'bi à chamij farra recommande la traduction que j'ai cru roir adopter ; d'ailleurs le mot gdiie est usité en Berry a ■ Monami, M. Gcrmouty, inspecteur primaire à Gantiat, originaire comme t de SaiQI-Yrieix-ia-Moniagne, et dont les souvenirs sont plus ftaïsque les is, m'écrit que le subst. fém. ,fiiHii représente avant tout à ves yeux ■ une u claire formée par l'épanouissement d'un ruisseau. Un ruisseau a E excavation 3sse;i large, mais peu profonde ; voilà une gdiie. Un d'orage, le ruisseau détiorde et forme des mares aux endroits creux du a desjfiincj u. Sous les formes Li Gdne, Idi Gdnis, La U cm lei GdiiflUs notre mot revient 18 fob dans la lopoiiyntie de la n de hameau. Le ruisseau qui passe au pied de Bourganeuf « jette dans le Taurion s'appelle la Gdnt Molle. Guérei possédait un g dit de la Gdnt (écrit Gamt). lA. le D' Villard commente ains) cette > Gamt est un mot patois : sous ce nom on désigne l'élargisse- d'un chemin, éla^issemenl qui permet à l'eau l:ndre en largeur, d'en diminuer la profondeur et de k rendre ainsi 1. (Un Chif-lieu di prmiMt au KVIU' s., Guirrt, capitale àt la HauU- ' panic, 2* fasc, p. )o6). Cf. Béronie, Did. du patois du Bai- I. an. GANO ; - Nous appelons ainsi les petits ruisseaux qu'on trouve ■ campagnes : mais ce nom se donne plus parliculiéremeni aux amas f forme un ruisseau au cours duquel on a opposé quelque obstacle. » ■uer l'opposition entre ■ ruissi^au ■> et 0 gasne » dans un acte de 1 soi \ d'Ëvaux. où on lit : « 1 uîiseau qui vient de ta gaine de L'Àight. n =7 . toa« d'ci»J »«>"»"• Itoien'i* -».«««;°g= dan* ' ;"^^?fi.:^"'Sï.- UP^ jW»» ÇOWI „ioW"' ,oW» d.t°»' LA. ,n.< ittivan'- UtW » 9°>» ,.t' .,wés >oi»W " lonR) * ^•1 lOi» W0««°'\ ,ouu- *' „ ■je.."'»"; i«M* dè(- ,soo«'' '; ÎAK^ 0.1 ,. mai' 1. st"ï' .-ï"-." iè,«»«.' le ào». ' p\Ml- :. nio" , sous \i\- ' -, iiiP"' îAo^ Vinrt>' ,M ^■^ nioi s* .î"»t!, de Ciia«* If.4.«'l'"'' M*'"" DEUX aUATRAINS EN PATOIS DE LA HAUTE MARCHE 4I9 Ne (devant une consonne), 2, 4, 10 ; N' (devant une voyelle), 7, particule i^ative : ne, n*. Nen, adv., 4 : en. — Nen^ encore usité, paraît sorti de la fusion des formes ^ji et ne usitées concurremment au moyen âge. Nou, adv. de négation, 10 : non. — Auj. no et noun selon la syntaxe. Ny, ny May, conj., 3 : ni... non plus. — Auj. «/, prononcé avec n a-BOuillée et i très affaibli et très voisin de ^, et ni mai. Pa, 8; Par, 8 ; Per, 2, prép. : par. — Auj. par et /w, selon Tinitiale du sxiot suivant. Peau, s. m. pi., 3 : poils, cheveux. — \\\],p)au : d. mon Rapport cïiéy p. 447. Per. Voy. /w. PouDÈE, 2«p. pi. ind. prés, du verbe « pouvoir», 4. — Au]. poiidU;iïi{.poudei. Pouu, s. f. sing., 7 : peur. — Au], pou (on diphiongueV 1. duE, pr. rel. sujet m. pi., 5 : qui. — Auj. ke et k\ selon l'initiale du rEïot suivant. 2. Que, conj., 9 : que. — Auj, ki et k\ selon l'initiale du mot suivant. Redu, part. pass. m. sing. servant à former le passé indéfini, 9 : rendu. Auj. redu, avec un d palatalisé en dy ; inf. rèdre. Subsiste avec le sens de « lâcher » ; la plupart des sens de « rendre » sont assumés par rendre, randre, d'origine française. Sa, adj. poss. 3« p. f. sing., 9 : sa. — Auj. sa, devant une consonne; devant voyelle, archaîquement 5' et ordinairement sou-n ; au plur. sa, 5à-^ et 5-d:^, [on l'initiale du mot suivant. Sèe, 2« p. sing. ind. prés, dn verbe « être », 10. — Auj. sU ; inf. iètre. Son, 3« p. pi. ind. pr. du verbe «être». $. — Auj. son et joi<», selon les lieux. Souu, adj. poss. 3c p. m. pi., 5. — Auj. sou (ou diphtongue) devant une consonne, sou-^ (ou diphtongue) devant une voyelle. Tourmenta, v. tr., 3 : tourmenter. — Forme conservée. Tu, pron. pers. suj. de la 2c p. sing., 10. — Auj. lu (t palatalisé), mais seulement après le verbe; devant le verbe, le régime te ou / (selon l'initiale) a pris la place de tu. Va, 2« p. sing. impér. du verbe « aller », 10 (cf. ana). — « N'y va pas » se phe entre le vrai logudorien et le vrai campidanien (Medna, loni). D'après M. Campus (p. r., p. 38) deo est la forme ordi- ire de la troisième variété logudorienne qui, selon son sys- t:ème, correspond à la partie septentrionale du domaine linguis- i^îque logudorien et qui comprend Ozieri, Itiri, Ploaghe, etc. Oans la deuxième (Bosa-Bonorva), c'est eo qui est la forme la plus usuelle ; dans la première (le « Nuorese ») on dit alterna- vement «0, ;Vo(Bitti), z.^o (Gocéano et Marghine). Dans la Gal- lura on dit ^u ; dans le dialecte de Sassari, dq'u, qu (et en corse : çju^ eu) ; cf. Guarnerio, Arch, Glott. ItaL, XIII, 136. La plus intéressante de ces aires linguistiques est sans doute celle qui comprend Nuoro, Bitti et les villages groupés autour du Gennargentu. Spano avait déjà attiré l'attention sur les formes de ce groupe dans sa note plusieurs fois mentionnée. Il dit qu'on prononce geo à Orgôsolo, à Austis et dans la Bar- bâgia d'Ollolâi *, ce qu'il considère comme une « transposition » de ego; leo (avec :( sonore) à Dorgdli, i^eo (^ = j français) à Ortuéri et à Samughéo ; ego à Gavôi, à Mamojâda et dans plu- sieurs autres villages qu'il n'indique pas ; dego à Bitti et à Kuoro. En faisant abstraction de quelques nuances de prononciation négligées par Spano, je puis confirmer les indications du cha- noine. Les indications de Spano ne donnent pourtant pas une idée cxarte du véritable état de choses. J'ai tracé, au fur et à mesure de mes voyages dans l'intérieur de l'île, un tableau du dévelop- I. On distingue en Sardaigne trois régions appelées « Barbagias » ( = har- kria), celle de Seule, celle de Belvi et colle d'Ollolài. La Barhagia d'OIlolai comprend les villages d'OlIolâi, Olzai, Gavôi, Fônn'i, Mamojâda, Sarùle, /-k—t-.: 424 M. L. WAGNER pement de ego dans le « Nuorese » et dans les régions limi- trophes qu'on pourra étudier au moyen de la carte jointe à mon article. Ces formes se répartissent de la manière suivante : 1° Formes qui reflètent le latin ego sans aucune apparence de prosthèse consonnantique : eo, ego (= e^o) ; 2° Formes qui semblent être munies d'un élément prosthé- tique : deOy de^o,, deu, jeo (= ieo), j^eo, ^eo, zfo. Parmi toutes ces formes il faut encore distinguer celles qui ont un g intervocalique de celles qui n'en montrent aucune trace. Nous allons nous occuper d'abord de ce dernier phénomène. Nous voyons que des formes avec g (e^o^ deyo) existent à Nuoro, Orani, Oliena, Mamojada, Olzai, OUolai Gavoi. Ce sont justement les villages ' qui, avec quelques autres, se dis- tinguent de leur voisinage par un trait spécial, l'intercalation d*un^(= y) entre deux voyelles afin d'éviter l'hiatus. Ainsi nous avons : 4 *plôvere: log. gén. prôere; Nuoro et villages cités: profère (écrit : prôgherè)^ pulvere, *pruvere : log. gén. pitierCy prùene ; Kuoro etc. : prù^^erCy Gavoi = prû^^ine aéra : log. gén. aéra; Nuoro, Orani, durera ruere : riiere; Nuoro etc. nh^ere ruina : ruina ; Nuoro etc. ru-^ina paûra : Nuoro : partira ^. C'est évidemment ce phénomène qui a amené la forme r;(?, de^o pour eo, deo. 1 . Nous les avons marqués par un astérisque dans notre carte. 2. On pourrait citer encore les noms locaux Nuoro et Luhi, qui, dans les dialectes mentionnés, se prononcent : Nti^oro et Lù^uhi ; malheureusement nous n'avons pas le moyen de contrôler ces formations, puisque nous igno- rons complètement le caractère de la langue ou des langues parlées en Sar- daigne dans les temps préhistoriques et dont la toponomastique sarde nous a conservé les débris. Dans des mots comme ni^è^du (écrit nigl)èij(ju) « noir >» < nigellus, forme des mêmes villages, à côté du log. gén. nicdiiu. nous avons affaire au même phénomène. Il s'agit d'un y intercalé postérieurement comme dans pnï^ere. Au lieu de y» on intercale parfois h : on dit suy « truie » à Nuozo et à Orune, suhe à Fonni ; ju^u « joug », à côté de julm. * BM * Oràne . Nàoro *^ Oliena \ianu)jàda •Orgàsoh • o«^o«^o< xv^^ ,»«» lil' //'//^^^/^ \ Dorgàli >o«^o^ o« , t7r;ç«W ,*«^'-s?fi •- LE DÉVELOPPEMENT DU LATIN EGO EN SARDE 425 En ce qui concerne Bitii, Spano indique dego comme forme courante. Pour moi je déclare n'y avoir jamais entendu une autre forme que jea, soit dans la conversation ordinaire, soit comme réponse à mes demandes dans lesquelles, il est à peine besoin de le dire, la forme était tantôt isolée, tantôt enchâssée au milieu de la phrase. Je vois que M. Campus (p. 38), lui aussi, a noté jeo comme forme unique à Bitti. A Orune, de même, on ne dit que jeo. Malgré cela, il n'est pas impossible que la forme {d)e^(0 ait existé autrefois à Bitti ; à Orune, on doit même s'y attendre, puisque Orune est au nombre des villages qui intercalent régulièrement un g dans le cas étudié antérieure- ment. On dit à Orune : prù^erCy â^^era, profère, ni-^éddu* Pour Bitti, il faut remarquer qu'on y dit couramment : prôere cipnœre, sans intercalation du g. Il est vrai que M. Campus, au § 201, où il parle très brièvement du phonème qui nous occupe, cite un seul exemple : ru^(ina, qu'il donne pour Bitti et Nuoro. Pour moi, j'y ai entendu dire : Lû^^ula et âstra-^u c delà glace » '. II semble que Bitti ait appartenu autrefois au domaine où l'on intercale un g ; la forme dego serait donc tout à fait justifiée. Mais les formes prôere et prûere (la dernière mentionnée aussi par M. Campus, p. 37) prouvent que l'ancien état de choses tend à se modifier. Il ne faut pas oublier que, même dans le Nuorese, on se sert fréquemment des formes du logudorien commun en poésie et que la langue de la chaire et du caté- chisme y est le logudorien commun, ou pour mieux dire, un logudorien stéréotype qu'on a créé pour cet usage. A Bitti sur- tout, c'est l'influence de Bono qui se fait sentir dans plus d'un cas; on y dit, par exemple, iriku < triticum, tandis qu'on s'y attendrait à tridiku, forme usitée encore à Nuoro ; la forme triku ne s'explique qu'en admettant un emprunt aux dialectes environnants. On peut dire la même chose de jeo à Bitti et à Orune. I. Ce mot, prononcé dstnt^n dans tous les villages qui intercalent un;^, se prononce dslrau, astrdu dans le logudorien général, et équivaut à*astratum; cf. là-dessus M. Guarnerio dans la Miscellanea in onoredi G. J. Ascoliy p. 231. Le déplacement d'accent dans ce mot, qui n'est pas sans exemple, ne peut être étudié ici. LE DÉVELOPPEMENT DU LATIN EGO EN SARDE 427 l'origine seulement dans un cas spécial, se généralise ; ainsi on dit en campidanien : su diàulu, is tiàulus^ d'où Hàulu <; dia- bolus. Toutes les formes citées s'expliquent, selon nous, par une phase antérieure : deo. Comme le d s'est préfixé par suite d'une règle syntactique mal interprétée, il a pu en être détaché de nouveau par le même procédé * . Et alors on lui a préposé un nouvel élément, le / {g y ^, ? selon les différentes régions). Ce procédé de décomposition phonétique par des règles de phonétique mal interprétées et sa contre-partie, la recomposition syntaaique dans le même sens, est attesté en sarde par des exemples que personne n'ignore : = sa (ji)nla = bula, etc. (Meyer-Lûbke, Gramvi., § 620) ; bessire < exire, boccire < occidere, etc. A Tappui de notre hypothèse on peut citer le mot campida- nien gentâli assez répandu, à côté de déniait <; dentale « pezzo dell'aratro, quel pezzo in cui è infilato il vomero », gti^ere (Bitti, Nuoro : jtikere, Dorgali : iti^^ere, Orgosolo ifûyeré) à côté de dtlkere 2^} vol care plati. nu var afa fac. [47] ji si açl siruta sojil vo^tri numal, ce riû faccjT. fi nu limbîle I fac. I48] (i{[ ainu vol desfrifit. cl tatàl vostru de l'i ceri desfri^it caste. *ÎAC. IS. [VI, i] itsE DOMKUL. lua^i-vi aininle railosteniea voastrA. ij faceil tnalnié oamcnilor si ti^i vizu^i lor. c si nu plail nu ve\l avea vosiru ce caste In certure. [2] cind amu facl milostenie, nu bucina. Inaititq ca fifamicii fac, tu gloaiele lor. in u!i;e ca si se prosliv^sci de oamenl. dji vir griesc voao. lua-f-vor plaia lor. [3) (le cind facl milosienie, si nn sin)fe slânga ta. ce face derifpta ta. [4] ca si lie miloslcniea ta In ascuus latil tâû vedé-va in ascuns. acela va da (ie acave. [i} fi cindu-te rogi. nui ca fi^amicii In misuri. ci lubesc in uli^e pre cale stând a se ruga. ca si vizuJI de onmenl. dédcvir griesc (/o 3a) voao ci lua-f-vot plata lor. [6] c cindu-lc rogl. Intii i» ciinara ta. fi incMde u;a ta, roagi-tc tatilui tiû £elal easK t» ascuns fi taiil tiû vedé-va In ascuos fi da-va (ie aeave. l'èvangèliaire roumain de coresi 433 n. — Évangile de saint Jean, cf. Tetravangheluly éd. Timuç, p. 229*. - - . [XIX, 16] atunce déde-1 el lor de sà-1 ràstignéscà. (cah. K(ô y en réalité ^o, y*» I*») luarà Is. ducé-1 [17] ci purta crucé luï, e^irà îmru un loc c^ma se al {estixlui. ce se grâea^te Golgotha. [18] undc râstignirâ el. ^i eu nusul ^i al^i doï de incoace ci de \nco\o, e ïn mijloc Is. [19] scrise §i o scànduré Pilât, çi puse lacruce..era scrisâ. Is nazaréninul. împâratul ludeilor. [20] ac^astà scàn- duré, roulai c^tiea deîf^ ludel. câ aproape era locul de cctate unde râstignirâ si C-^ic^'fJ ^ra scrisâ, ovreeaçte. grecé^te. lâtinéfte. [21] gràirà lu Pilât maï mariï preuf f . nu scrie fmpâratul ludeilor. ce câ acesta zise împârat sânt ludeilor. [2a] i-âspunse Pilât, ce scriç scriç. [23] e voiniciï când râstignirâ Is, luarâ veç- mîritele lui. ci fàcurâ patru pàrçï. cine-ç eu voiniciï parte, fi tâmbarïul era tâm- barf ul necusut de sus urzit. [24] ziserâ câtrà eï-çi. sa nu spargem el. ce sa arviocilm sorjï pre el. cuï va fi. sa se izbândéscâ (/o ib) scriptura ce se grâiea. îwpirçirà veçmintele mêle loru-ç, fi pre tâmbarïul mïeu aruncarâ sorçï. voiniciï amu ac^astâ fâcurâ. ^AC SA. [25] In VRÉMEA ACÉEA sta lângâ crucé lu Is. muma lu Is. fi st>ra mumânieï luï. Mariea lu Cleop. fi Maria magdalina. [26] Is vâzu muma ;i ucenicul stând ce-1 ïubiea. grâi mumânieï sale, mueare. ïatâ fiïul tâù. [27] dup^ acéea grâi uceoiculuï. ïatâ muma ta, fi de î;/tr' acela c^s, luo ea ucenicul intru a luï. [28] dupa acéea ftiu Is câ toate se sfrâfirâ, ca sa se izbândéscâ *^ptura, grâiea séte. [29] un vas sta plin de oçet, eï Implurâ burétele de °î^^> ^i \n trestie îwfipserâ-1, déderà câtrà rostul luï. [30] când luo o^etul Is. ^*5e, sfrâfirâ se. fi plecà capul déde sufletul. [31] c ludeiï ca sa nu lase trupurile îwtru sâmbàtà. (/o 20) derepce era vinerï. era amu zi mare acé sàrnb4tâ, rugarâ Pilât, sa frângà fluerele lor fi sà-ï ea. [32] vinerà voiniciï. ^* îwtiluluï amu frâmserà fluerele. fi altuea ce era ràstignit eu nusul. [33] la As mérserâ. ca vàzurà el câ e mort, nu frâmserà luï fluerele. [34] ce unul deî« ^oinicï eu sulija coastele luï îwpunse. fi aeiea efi sânge fi apà. [35] fi vâzu *^^^^^urisi. fi adeveritâ easte màrturiea luï. fi acesta ftie câ adevâr grâi. ca voï ^^^din^sâ avep, [36] furâ amu acésté. sa se izbândéscâ scriptura. os nu se '''^mse deln el, [37] fi ïarà altâ scriptura grâeafte. càutarâ spr' insul ceea ee-1 î»»»punserâ, (38] dupa acéea. ^AC. SB. in VRÉMEA ACÉEA rugâ Pilât losif ce e deîw Arimatheï. acesta /-^ïiic lu Is. î« ascuns derept frica ludeilor sa ea trupul lu Is. [39] fi (/o 2b) *^^ Pilât, vine amu fi luo trupul lu Is. vine fi Nicodim ce mersése câtrà Is ^^pté maï denaintc. purta mestecàturà de zmimà fi de aloi ca o sutà de litre. * . Ici encore manquent à Tcxeniplaire de Bucarest les deux premiers feuil- ^^^ du cahier 30. Rùmamia, XXXVl 28 i MÉLANGES [40] ludrâ trupu] lu Is. }i InibmiMri el eu câtuije 1: waiul ludcilor sa se Iwgroape. [4T| era la locul urde-l râstignîrâ, gradinâ, ^ lu gradinâ. groapà noao. liiiru ea nimé new dmioarâ era pus. [42] a< derepi vîneré ludeilor. cà aproape era groipa, pusèse Is. ZAC. Zr. |XX, 1] liiTRUKA DEÎnsÂMBËTE.Mariii tnagdalina vine dctnânip, incâ CM unlunérec lu mormânt. ^i vâzu piata \uA\i dtsprc groapi. [1] cursc amu ^i vinc cltrf Simon Piltru, ;i cdtrâ ait uccnic et fubiea !s. ji grâl lot, juat au domnul dei'n groupa, fi nujtiQ undéû pus d. [}] ey Pdtru fiait uccuîc. fi se dusurl cAïti momiânl, I4] curserA ainu amJndo! Impreunà. fi niait uce- nie (f" i'i) cutst mai curând de Pâlru. fi vint maînli; cAlril niarmlni. Mario RoauES. UNE REPRÉSENTATION O'OJiSON DE BEAUVAIS A TOURNAI EN 1478 La légende mise en œuvre dans la chanson de gesie d'Or . son de Bcauvais n'a pas obtenu un succès extraordinaire. Comnit,^^^^ l'a constaté Gaston Paris, à la fin de l'introduction qu'il a pla . . cée en tète de son édition, Orso/t de Beanvais ne paraît avoir et»- ^ l'objet ni d'un renouvellement ni d'une mise en prose, et ^r^ ^ n'a donné lieuiaucunc imitation étrangère '. Aprèsavoir mei ^ . tionné deux tapisseries exécutées pour la reine Isabeau (^^3.^ Bavière et un résumé inséré dans le Charles Martel anon_vn~- — -» «. en prose de 1448, l'intormationde Gaston Paris s'arrête, et no^^s^^j pouvons croire t^u'Orson de Beanvais a été enseveli dans 1 n » oubli profond où quelques articles de catalogues de bibli -t^- thèques permettent seuls de ne pas le perdre complètcmeni •wJc vue pendant trois siècles et plus. Or voici un témoignage, q ^-«.le G. Paris n'a pas connu, bien qu'il fût imprimé dès i8jj, à'-^^zfii il résulte que, sous le règne de Louis XL Orson de BeauvaCs j été mis en mystère et représenté à Tournai par une iroi^ pt d'acteurs venus de Valenciennes. Le texte m'en est tombé sous It-"- yeux dans le Dictionnaire de Godefroy, où il figure à l'arti. «;If PARTEURE avec un fâcheuse faute d'impression (Cmmow, pcyur Ourson) et une bonne correction {parlure, pour posture). I! [> «"O vient du Kalendritr des guerres de Tournay dej. Nicolaî, œu'^-''^ t . Onoii lit Bfawais, clianjon de gcsic du n Soc. dn a»c. textes franc.}, p. Lxxx. = siècle (Paris, Didol, ^S■^9 ■ UNE REPRÉSENTATION D*ORSON DE BEAUVAIS 4}$ publiée par M. Hennebert dans les Mém, de la Soc. hist. de l(mrnaiy t. II, p. 514. Je le reproduis non d'après l'édition, mais d'après le manuscrit qui a servi à l'édition et qui est con- servé à la Bibl. Nationale, franc. 24052, fol. vii'^^xi,r*» : Le dimence noefviesme dud. moys [aoust 1478], au matin, aulcuns com- P^ïgnons de Vallenchiennes venus en Toumay tendirent ung drap point de l'istoire de Ourson de Beauvais a l'ostel au Cie[r]f sur le grant Marchiet, ei ^^ aprezdisner remonstrerent ycelle istoire par personnages, quy fut le primier jeu de parture veu en lad. ville depuis l'entrée de la guerre. Il y a dans le manuscrit un détail que n'a pas relevé M- Hennebert et qui mérite de l'être. Après avoir écrit : Ourson^ '^ Scribe, suivant le fil de ses idées plutôt que le texte qu'il ^^pîait, a ajouté : et Vallentin ; puis il s'est ravisé, a barré ces deux mots et les a remplacés par : de Beauvais, Cette correction 'istantanée, qui fait pour ainsi dire corps avec le texte, prouve '^dubitablement que c'est bien Orson de Beauvais et non Valen- ^^^ ^t Orsan qui a été représenté à Tournai en 1478; mais elle ^/"ouve aussi (ce qui n'est pas pour nous surprendre) que Valen- '** ^ Orson était plus généralement connu, à la fin du règne ^^ Louis XI, ({\i Orson de Beauvais *. A. Th. HENRI BAUDE A TULLE EN 1455. ^4. G. Clément-Simon veut bien m'informer que, s'il a Sïioré l'existence des documents publiés ici-même {Rotnania^ "^;^50CVI, 65) sur Henri Baude considéré comme élu du Bas — ^ixiousin, il a cependant protesté contre l'aflSrmation de Jules ^Micherat d'après laquelle « Henri Baude n'eut garde d'aller enterrer à Tulle ». Effectivement, dans le tome II de ses ^^^herches de l'histoire civile et municipale de Tulle, en cours de ^^^blîcation dans le Bulletin de la Soc. des lettres y sciences et arts ^ Tullcy M. G. Clément-Simon a écrit les lignes suivantes, ■^^^ïit je m'excuse de n'avoir pas eu connaissance en temps ^- Sur Valentin et Orson, voir W. Seelmann, VaUniin und Namelos (Leip- » 1884), ifttrod., et Petit, Bibliogr. der middelnederl. Taal- en Letterkunde ^^-«tdcn, 1888), 00462. 43^ MÉLANGES opportun pour les signaler à mes lecteurs : « Plusieurs de ( fonctionnaires royaux étaient d'origine distinguée... Mais celui^^ que Tulle doit être particulièrement fiére d'avoireu pour citojTr:* est le bon poète Henri Baude, dont le séjour dans cette vill»^ en qualité de receveur royal était resté jusqu'à présent ignoré Les biographes de Baude supposent que nommé élu sur le fa~_, des Aides au bas pays de Limousin, il ne vint pas dans cet^ province. C'est une erreur d'information. Avant d"ètre nomn~z^; élu, Henri Baude était receveur royal des tailles à Tulle et résidait, comme il est établi formellement par un acte de 14===^ [21 novembre], Henrkù Baude, receptorn lalliarum rrgiaru^^j hal'ilatore Tiilelle'. » Ce qui est siinout nouveau, après la publication des doczzt nients tirés de la Cour des Aides, c'est d'apprendre, gràct^^ M. G. Clément-Simon, que Henri Baude débuta en Bas Limci»t] sin par un office de finances pures avant d'y exercer une ju^»ii caiure financière. Ce début n'était pas fait pour lui faciliter plu, tard l'exercice de sa charge d'élu. En 14S), le receveur titul=».irc des aides et tailles en Bas Limousin était Guillaume Goigr»ort (ou Gouf^tion)' : Henri Baude devait être, a Tulle, un simple commis du receveur royal. Toujours est-il que l'acte de i -4.5Î signalé par M. G. Clément-Simon constitue le plus an«:TÏen document direct que l'on possède pour l;i biographie de norre poète. A. Th. FRANC. GUÈDE ■ Mémige a fait tant de tours de force étymologiques que le l*-^^ Wachter est presque excusable d'avoir cru, pour l'-ivoir lu ar'"^ I. Bull. ciU, n" di- janv. igoj, p. 79-80; Hul/ercba. cli:., t. Il, p, IJ',- 1:4. La date cotnpiÉmenUÏre du mois et du jour m'est fournie directcmer/ par M, G. Qé ment -Si mon d'après l'acte notarié dont il possède l'otlginil, acte qui n'offre pas d'ailleurs d'autre intfrit que b mcDtion panni les tiîmom < de noire personnage. 1. Voir les extraits des comptes de Mathieu Beiiuvarlei, rcceveui gi^C-i. de Langucdoil de 145 1 à t4i9, faits par Caille du Fourni (Bibl. n«.. fr.in, ÎIÎll, fol. 159 et s.), qui prouvent que le receveur liiulaircdcs aides ci d, tailles du roi en Bas Limousin était dËs lors coDune plus tard Guillauni'. Goignon (ou Gougnon). FRANC. GUÈDE 437 vite, qu'il considérait le mot guédcy écrit alors guesde, comme venant du grec «jaTt; : « Vox Gallica..., judice Mena- gîo, facta à Latino isatis per prosthesin ' ». Mais c'est pure cr^lomnie, ainsi que l'a justement remarqué A. F. Jault dans l'édition de Ménage qu'il a publiée en 1750. Ménage s'est au traire rallié à l'opinion de Saumaise, qui corrige arbitraire- le texte de Pline (XXII, i) et lit guastum, au lieu de j^Instum, pour rendre raison du mot français. Diez a fait justice par le silence de cette opinion ; mais il a propagé une erreur d'un autre genre qui ne semble pas avoir été soupçonnée jus- qu'ici. D'après lui (et ses imitateurs, Grandgagnage, Scheler, Littré, etc.), le mot français viendrait de l'nnc. haut-allemand zueiiy et les graphies fréquentes telles que waisde, guaisde, guesde, contiendraient une s sans aucune valeur étymologique*. Il suflSt, pour réfuter cette manière de voir, de mettre sous les yeux du lecteur les textes les plus anciens où figure le mot qui nous occupe, en commençant par les textes latins ^ Dans le célèbre capitûlaire De nilis, promulgué par Charle- magne vers Tan 800 et dont le manuscrit est presque contem- porain, on lit à l'article 43 : « ad genitia nostra... opéra ad tempos dare faciant, id est linum, lanam, waisdOy vermiculo, warentia ^... » : donc il faut supposer une forme masculine {wéMisdus) ou neutre (urnsdum ^). Oans un glossaire grec-latin dont nous possédons un manu- scrir du x* siècle^, on lit la glose suivante : « Isatis, id est u/as-^us unde tingunt persum '. » ins le poème De viribus herbarum attribué à Macer Flori- I- ^îossar. Germanie, p, 1846. î- ^tymol. fVàrUrb.y I. guado. 3^ Cf. Fischer-Benzon, Altdeiitsclje Gartenflora, p. 83, et Rolland, Flore pap"> II, 121. \^ Capitul, regum Francorum, éd. Boretius (dans la coll. des Mon. Germ, 1^5*0, 1883, 1. 1, p. 87. S- C'est par erreur que Du Cange et M. Rolland attribuent à ce texte la fQi^twaisda, 6. Bibl. du Vatican, fonds de la reine Christine 1260 : « Incipit Hermen- ^ma, hoc est interprétât io pigmentorum vel herbarum de multis compositis ^i^nslatum ex graeco in latinum. » 7. Gcetz, Corpus glossariornm latinorum, III, 583, 48. uéLAtiGES (lus, œuvre de provenance et de daie incertaines, mais qui | semble avoir été composée surles confins du \' ci du xi' siècle, un chapitre spécial, le JS', est consacré à la guèdc. Il débuie:^^ par ce vers : Isatis a Grecis est vulgo gaiido vocaia '. ■ Bien que les manuscrits flottent entre les formes gaisâo c^^b gaisda, le dernier éditeur paraît avoir de bonnes raisons poi_^3 préférer la forme gaisdo, qui suppose une déclinaison gaisâo on^^^p j'ignore d'après quelle source DuCange attribucanMarbodcu^^ un poème analogue où la guède formerait le 30' chapitre ^^^j^ livre II et où notre vers figurerait avec la leçon gaisda '. En tcr^uf cas la réalité de la déclinaison en -0 oiiis ne parait pas coni -^^s- table : au xvii* siècle, d'après Ménage, la guède était appelée en Anjou gutsdon ', et l'italien a la concurrence de gtiadonr a.-vee guado et erba guada *. Dans les Glose suh silentio légende, publiées en 1837 pirj. E Willems, p. 21. d'après un manuscrit du xii' siècle, on lit cette I Isatis : umsdus'^ ». Cène énuniération de textes latins concordant me dispense de citer les textes postérieurs qui sont groupés dans Du Cange à l'article guaisdium. J'arrive aux textes français. Les Bénédictins ont enrichi Du Cange (art. ^«a/Wmtn) d'un extrait du cariulaire de Corbie oil on lit concurremment, dans un acte de 1249. waisde et waide. L'amuïssement très ancien de l'i devant une sonore est un fait bien connu * : donc, il n'y a pas lieu de s'étonner que waïsJe, forme primitive, puisse être écrit, conformément à la pronoi dation, waide. Cette disparition de \'s est attestée par la rimt J en même temps que par la graphie dans le poème de Quillaumtm I. Kdtt. L. ChouUnt. Leipzig, i8}a,p. toi. 1, Glosi. mtdùt tt in), lalin., »n. gmsoa. Ce potme ne tïgurc pas lespotsies autheatiquci de Marbode, évfque de Rennes, mon en iii^ j. Origints et Diet. clymo!., art. cdesde. 4. Nemnich, Jllg. Polyghllm-Leiuan lUr Kalws'^'icblt, art. (t. m. col. 254). 5. Sur ces gloses voir Romania. XXXVI, jo8. 6. Voir II- compte rendu par G. Paris de la tWse de M. Kteïtt, Ji XV. 6 18. FRANC. GUÈDE 439 ^* Angleterre de Crestien ; comme ce témoignage, qui constitue plus ancien exemple du mot dans un texte français, a échappé ^Xix auteurs du Dict. gén, et à Godefroy*, bien qu'il ait été \risé par Diez, je le reproduis d'après l'édition de M. W. Foer- srer, Christian von Trayes sàmtliche erhaltene IVerke, t. IV, p. 325, ^v. 2265 et suiv. : Sire, j*ai non Guiz de Galveide, Ou j*ai assez garance et pieûie Et alun et Brésil et grainne Don je taing mes dras et ma lainnç. » Au lieu de gueide un manuscrit donne la variante tvaide. Je tiens donc pour certain que la forme primitive du mot français ^«A/^ est waisde ou guaisde^. D'autre part, le témoignage du capitulaire De Fi lits ne permet pas d'accepter une autre base étymologique que waisd-. C'est aux germanistes à voir com- ment cette base s'accorde avec l'anc. haut allem. weit et avec le gotique wiT^dila ' ; entre temps, il sera bon de mettre en observation le latin litrutn, dont on acccepte peut-être trop facilement la parenté préhistorique avec le mot qui nous occupe -♦. Je terminerai par quelques observations sur le genre du mot 1. Art. GUEDE du Complément. — Il serait bien facile d'augmenter le nombre des exemples réunis par Godefroy. Je me borne à remarquer que dans le tonlieu d'Amiens (vers 12 18) on lit concurremment waisde et uxiide (V. de Beauvillé, Rec. de doc. inài. conc. la Picardie^ t. IV, p. 48). 2. La réalité de 1'^ est tellement incontestable que cette lettre est encore prononcée aujourd'hui dans le mot wallon waiss « bleu royal » où la dési- nence 'de a complètement disparu ; cf. Diez, I, guado. 3. Wiidila est une forme gothique restaurée d'après un témoignage pré- cieux relevé par Valentin Rose dans un remaniement latin d'Oribase qui parait remonter au commencement du vi* siècle : « Isatis quam Gothi visdi- Um vocant, tinctores herbam vitrum» (Anecdota graecaet graecolatinayll, 1 17). — J'exprime à mon collègue M. Meillet tous mes remerciements pour l'obli- geance avec laquelle il a mis à ma disposition sa science éprouvée en matière de grammaire comparée ; c'est grâce à l'indication qu'il m'a fournie du livre de M. Joh. Hoops, Waldhaûmen und Kulturpfliin^en im Genmmischn Altertum (Strasbourg, 1905, p. 473 et s.), que j'ai eu connaissance du texte cité par V. Rose. 4. Cf. Kluge, Etym. IV. d. deutschen Spr., 6« éd., w.md. 440 MELANGES françab. Littré a déjà remarqué que giûde avait été emplo^-é ^^ comme masculin dans un Règlement sur les manufactures dont il _^ ne donne pas la date, Furctitrc (et après lui le Dktiontuûrt du »^ Commerce de Savary dus Bruslons et le Dicsionnaire de Tréucmx)^^ — - a deux articles indépendants : guesde et vouede. Dans le pre — - niier on lit : h guesde, s. f. C'est la même chose que pasul.. On appelle encore voiicd,- un Normandie, le petit pastel, "■ ^ ^ guesde. » Et dans le second : « vouede, s. ni. Plante qui ser-:^^^ aux teintures. C'est une espèce de pastel qui croît en Nomiairr — — , die... Il faut mêler de l'indigo ou du bon pastel avec le """~^^^^ pour faire de bonnes teintures' ». Non seulement les exemples du genre masculin sont abo^^^~^ dants à toutes les époques de la langue française', mais il ^^^s—, permis de croire que ce genre est le genre primitif du mer— ^-, puisque l'allemand waid et l'italien guado sont masculins et <^ "»je les formes latinisées les plus anciennes rangent le mot gen^:^ j. nique dans la deuxième déclinaison latine >. Donc guide A*— -^j; I. Édition primitive (1690). a, En voici quelques-uns, dont plusieurs m'ont ëi£ obligeamment iodî^L. par M. le D' Dor\-eaux et par M. Maugis, qui a récemment soutenu en Scz bonne ses thèses de doctorat sur les institutions municipales d'Amiens, 17 où le commeix~e de la guède avait jadis une grande importance ; Nous volons ke li markié du u-aidt soit cswardé 3 vos perpetueumr-^ (irad. d'une cUane de Philippe-Auguste accordée à Amiens en 1185, da» V, de Bcauvillé, Rk. dt doc. inid. conc. la PUardU, IV. p. 24). Cli'ost Ij tonlieus./u ^uiV#(vers 1118; ibid., p. 48). Dm gtieJt [rnJu a tounel (E. Maugis, Rtth. sur Us Iransform. du rtgimt fii.<^>^ tt stf. JeLivilltd'.4ttiùns, p. 4^2, n. I, texte de iJî?). Receptes pour hatjges de uuiJ« Ivius au molin (V. de Beauvitlé, Rtc. I\^ ' p. ii6; texte de M^y)- fti u\iiie d'Amiens iiij-.;uw' et mis en toimeaui (E. Maugis. Rech., p- " "v" texte de 1461). Il\iijfi trjii et m^nis hors (Ibid., p. 21, n. î ; texte de 1480). Kiitreles truisdespljnte*. 7/ fn«Jï dit glastum a la plus belle couleur ipr&"^* U i;omn)e de lacea (Richard le Blanc. Les /nra de Hierosmt Cardanus, Paiiii"^ t, I V prvw ;---iJj (manque dans Ra^inaard, mais relevé par M. E. Let"^^ P-.f. S^.f-t'i.-IIW tjit l'eiïet d'être empnmié au français. Le nom \Taimew^ ('ix^wh^m! de Ix i;-jêde irsi /v;-.v.'. d'après la [réparation industrielle qu'on tiwit. e; Ai-'-y-i ^ pjstelbrîj: \w Rolland, Fhrr pep.. Il, lîj.PuJi ANC. FRANC. VEGEN, VIGEAN 44 1 rendre place dans le groupe assez nombreux des mots français ont le genre masculin a été abandonné sous l'influence de la ésinence en -e qui les a fait indûment passer au féminin ^ A. Th. ANC. FRANC. VEGEN, VIGEAN, PLACE PUBLIQUE • M. Drouault, auteur d'une monographie du canton de Saint- ulpice-les-Feuilles (Haute- Vienne), qui a été mentionnée ci- ^^ssus avec éloges (RomantUy XXXIII, 458), signale l'existence, ij^ia XVI* siècle, dans les textes français des confins de la Marche, 4J|ia Poitou et du Berry, d'un mot écrit vegen et vigeariy qui ne 3^ trouve dans aucun dictionnaire de l'ancien français \ Voici d^ux des exemples qu'il en a rencontrés et dont nous lui vons l'obligeante communication : .4 nov. 1543. — Une maison au bourg de Lussac-les-Eglises, joignant au à r a ban de mondit seigneur, a la maison d'Estienne Mazeroux, et d'autre vtgen et place de Lussac (Terrier de Lussac-les-Eglises, dans les archives du marquis de Lussac, au château de Comacre, Indre-et-Loire). ^6 février 1593. — Masure... joignant a la place publique et xHgean de Sa.ixit-Sulpice (Arch. dép. de la Haute-Vienne, E 9385). / Il est probable, comme le conjecture M. Drouault, que cet ^ridien mot est le même que celui que le comte Jaubert a reu; with the varions printe^^'^ texts of the Roman de la Rose, and find that it is undoubtedl^"^ draun from one of the four éditions of Clément Marot'; Recension, and probably the first, ihe folio of 1526. Thr's could bring the date of the undated httle book 10 about 1527 or 152S, corroborating Brunet's' suggestion of 1520 to 1530. There are several misprints and slighi différences, but the tcct ' is unmiscakeably Marot's. In the course of chis extract occurs ihe curiously vapid and makeshift line Qui ne la viciiJrj secourir, which Jean Du Pré had supplied to replace an omission of the fîrst three Folios, and which Clément Marot allowed to stand in hîs revised version. See my monograph on the Early Editions of the Roman de la Rose, p. rsj. J. W. Boi;rdilloîj. 1. Cf. Le BibliobhiU Limousin, année 1901, p, 157 cl s. 2. Manuel du twraire, ;« M.. !1I, 49t. I I 4 COMPTES RENDUS Glossaire hébreu-français du xm*" siècle, recueil de mots hébreux bibliques avec traduction française, manuscrit de la Bibliothèque Nationale, fonds hébreu, n» 302, publié sous les auspices de 1* Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, par Mayer Lambert et Louis Brandin. Paris, E. Leroux, 1905. In-40, xvi-296 pages. Le manuscrit qui a servi de base à la présente publication a été décrit et -apprécié sommairement par Arsène Darmesteter dans la Rotnania^ I, 163-4 ; ^es éditeurs en fixent la date à novembre-décembre 1 240 (au lieu de décembre :i24i, date de Darmesteter). Des nécessités matérielles les ayant obligés à x-éduire leur introduction, ils n'ont pu insister que sur deux points : la «néthode de transcription et la langue du glossaire. 11 était d'autant plus xiécessatre qu'ils précisassent leur méthode de transcription qu'ils n'ont pas reproduit les gloses françaises sous leur costume hébraïque, mais en caractères latins. La question de la langue du Glossaire est très compliquée parce que nous avons à faire à une compilation dont les éléments constitutifs n'ont tous ni la même date, ni la même provenance. Beaucoup d'anciennes gloses de Raschi ont été utilisées, mais la plupart du temps elles ont été soumises À un rajeunissement systématique, surtout en ce qui concerne le consonan- tisme. Ordinairement, les voyelles rapprochées par la chute d'une consonne médiale se sont fondues en un son vocalique simple : erhediiy tiavredure, parledii sont respectivement devenus erhi:;^, narrure^ parli^. Dans des cas spéciaux les voyelles rapprochées se sont maintenues l'une et l'autre : saluder est représenté par saluer^ hasleJes par haleeSy tmsneJi% par nuynee, etc. Plus rare- ment, un V a pris la place d'une dentale tombée : c'est ainsi que l'on a tuyel pour un plus ancien iudel. Mais, en somme, le caractère archaïque qui donne un si grand prix aux gloses de Raschi et de Gerschon n'est plus guère sen- sible, ce qui diminue beaucoup l'intérêt de ce nouveau document linguistique, ou du moins ce qui lui donne un genre d'intérêt différent. Les éditeurs annoncent qu'ils reprendront quelque jour l'étude complète du dialecte, mais ils formulent dès maintenant la conclusion à laquelle ils sont arrivés ; pour eux « le dialecte du scribe est un mélange de formes lor- M. LAMBERT, Glossairc hébreu-français 447 d^ns Ja langue populaire : cf. aijer < aedificare seyntijer < sanctifi- care turijer, torijer < turificare, fréquents dans le Glossaire. — Borhe a niarrice • est un représentant intéressant du lat. vùlva. — Sur hou^èkles « ni >. lire • eouverture k. — Creiisir 1998 n'est pas un verbe transitif, mais est intransitif. — Desdaver 6596 : il faut imprimer desclautr, c'est-à-dire n déclouer ». — Doit 7080 ; \» traducrion par ■ doigt » n'est pas tout il fait exacte : dote est un collectif qui signifie ■ les doigts p. — Embroier (%') izj8 : ce n'est pas n s'accrocher d, mais 01 s'embrocher, s'enferrer ». — Errer : la locution iviiir erranl ne signi- fie pas simplement o venir », mais « venir rapidement ». — Esclaîre 3177 : ce n'est pas un adj., mais l'indic. prés, du verbe esclairier. — Eiptrer, lire : nptrir. — fcslintt 871B : je n'hésite pas i lire OU à corriger : festiver. — Frrnt^il 794} ; ce n'est pas une o sorte de ceinture n, mais une « boude ». — Casle 4i.\i : forme curieuse, assurée par la rime, pour laslé n fatigue 0. 1! aurait fallu expliquer la form.ition du mat qui a probablement son point de départ dans les doublets aommt poésie porsl/, lempale tempesU, etc. — toriert ^^5 « lisière » : la traduction est duc i une confusion avec ariere; il est pro- l>Jble que /«-iVr/ signifie « bouquet de lauriers », bien que Gode froy ne four- nisse pas d'autre exemple du mot. — Soi 911 « filet de piche u ; c'est par erreur qu'il est dit que Godefroy ne ciie que roi'e ; roi est fréquent en anc. "^"Ç., mais il est vrai que Godefrov a renvoyé ses exemples à l'art, roi 1 "•^ son CompUnuHl. — Savoir : la locution curieuse ne saisir mol fj}6 a été ""•iso. — Teseilliir 1160: la traduction n bâiller n, inspirée fiar Godefroy •jui dji a ouvrir la bouche ». ne me parait pas bonne : je comprends n s'Cii- "^' » ; cf. le glossaire de Cwe Brûlé, édit. G. Huet. — Travtr doit fitre lu ''"*"*■, forme picarde de trouer. — Traîne : on aurait pu renvoyer à ce que \'^ dit de ce mot ici même (KoiHjnij, XXXV. 41}, n. j, et 460). — Fersftr S°S6 : te verbe est iniransitif et non transitif; il signifie • tomber à terre d i^t Hoq «combattre n. — f^oU 8970 a visage « ; il y a une méprise complète *"'' Ce Ycrs, où son fol est pour son vitel, comme l'a bien vu M. Œrtcnblad ; linierprélalion de M"' D, est insoutenable. "armi les nombreux mots omis par M"« Delp. je me contenterai d'en "g*ïalcr deuK qui sont particulièrement intéressants. L'adj, cors, au cas rég. "■**«. plor. figure dans le v. 9615 : Les orgeillex plaisse et tient cors(\ menleors). _ "ous avons là un des rares exemples delà forme masculine primitive de ™i- cnirbe : Godefrov n'i;n à relevé ^lucun. — Le vcrbi* întransilif «n/riit'- 450 COMPTES RENCUS j'jiiVi, dont le sens propre tst, coninii; on sait, « devenir grosse, i est employé deux fois par Viateur di Guillaume de Pakriie dans i figuré qui valait la peine d'être iiuié (vers 4491 et 9199) : Les voiles enflent et empraigtunt Du vent qui s'i iiert a planta.... Et Its voiles ont levés sus Qui del vent enflent et empraignent. On voit que M"' D. est loin d'avoir irailé ù la perfection le sujet reljll\ — i_ ment asseî limité qu'elle avait choisi comme ibése. Elle a fait preuve ccpe ■ ; dam, dans celte ceuvre de début, d'un bagage déîï sérieux de coniuissaru philologiques que l'avenir lui pcrmetim sans doute d'augmenter e publications ultérieures, f^iites avec moins de prècipitaiiorn, doute mieux en relief. A. Th. Recueil des historiens des croisades, publié par les»» l'Académie des Inscripiions et Bell es- Lettres. Doeumunts annênienj IL Documents latins et français relatifs à l'Arménie. Paris, Impr. (librairie Klincksieck), 1906. Gr. în-fol., ccxxiv-toîS pages '- La publii:alion de ce gros volume a été singulièrement laboric a exigé plus de trente ans d'un travail qui, â la vérité, fut assex intermitta et aucun de ceux qui y prirent part, sauf l'auteur de l'introduction, M. ( Kohler, n'a vécu assez pour en voir l'achèvement. Le tome I" des Dofunu»ti arminiens parut en [869, L était tout entier l'ceuvre d'Edouard Dulaurier, It professeur d'arménien de l'École des langues orientales (■)■ 1881), dont It nom, par une irrégularité que je ne m'explique pas, ne lîgurc ni sur k titK-g ni eu aucune partie du volume. Ce tome l" jusiiliait pleinement s> puisqu'il ne contenait que des textes arméniens, accompagnés de la iraducÙB française et d'un, riche connnentaire historique. On n'en peut dire âutonld I. Il, qui renferme beaucoup de documents, inicressanis assurément, maiiB plupart étrangers â l'Arménie. Dans la pensée de Dulaurîcr, ce totne : devait comprendre des documents non narratifs, monnaies, inscripiioi clianes, lettres de papes ou de seigneurs occidentaux relatives à rArnicnie^ etc. {voir t, I, p. vii-vni). Mais, Dulaurier étant mort aiant qu'auc I. Ce volume, de dimensions inusitées, et imprimé sur beau papier ij^l cuve (on ne fwut imprimer un in-fol- sur un papierléger), esi assuréinentfl^l maniable, mais c'est probablement la dernière des publications de l'Aci^^| mie en ce format. On a décidé, il y a plus de dix ans, qu'à l'avenir les pob^^ cations de l'Académie seraient dajis le format in^". La nauvcHc série du Recueil des bûlurieiis de la France, dont neuf volumes ont paru depuis 18^9, Recueil des historiens des croisades. Doc, arméniens, II 451 <^u t. II eût été envoyée à l'imprimerie, la publication fut reprise selon un ^lan tout différent. A vrai dire, ce plan n'apparaît pas très clairement, et des <<=irconstances fortuites Tont plus d'une fois modifié, au cours de l'impression, -Knais il est sûr que le t. II est formé de matériaux que Dulaurier ne songeait siuUcmcnt à y faire entrer, à part la Fleur des histoires d'Orient, de Hayton, «Jont il avait commencé à s'occuper peu avant sa mort, et la chronique de Jean Dardel, découverte en 1880, dans la Bibliothèque de Dole, par feu lysse Robert. Les personnes qui ont travaillé au texte de ce volume sont, utre Ul. Robert, attaché aux travaux de l'Académie des inscriptions de 1879 1891, quatre membres de la même académie, Paul Riant (f 1888), L. de Latrie (f 1897), Ch. Schefer (f 1898), G. Paris (-j- 1903). G. Paris ne 'en occupa que pendant les dernières années de sa vie, et sa collaboration limita à l'établissement du texte des Gestes des Chiprois, qui occupent la fin u volume (pp. 649-872)'. A la mort de G. Paris je fus chargé à sa place de 1^ direction de la publication, mais le texte entier et la table * étaient déjà ^sn bonnes feuilles, et ma tâche, qui fut très aisée, s'est bornée à revoir l'in- 'KJToduction rédigée par M. Ch. Kohler, de qui G. Paris s'était assuré la colla- ^^^oration. On comprend qu'une publication à laquelle tant de personnes ont mis la -main ne doit pas être rédigée d'après une méthode très uniforme. Il y a en effet d'assez non^ibreuses inconséquences tant dans l'établissement 4ies textes que dans l'annotation. En outre, si l'on voulait entrer dans la cri- tique des détails, il serait facile de dresser une longue liste d'errata à joindre à. ceux que M. Kohler a relevés, sous la rubrique additions et corrections, dans la dernière feuille de cet énorme volume (pp. 1051-1038). Ulysse Robert, attaché à la publication de 1879 à 1891, et qui prit une grande part à la l'édition des textes, était un homme soigneux et un excellent paléographe, mais ses connaissances en philologie française étaient assez limitées, bien qu'il eût publié, en collaboration avec G. Paris, plusieurs volumes pour la Société des anciens textes. On trouverait assurément à reprendre dans les textes de Dardel et de Hayton : l'emploi des accents et autres signes diacri- tiques n'est pas toujours judicieux et même est quelquefois fautif (par ex. sc€Ût, pour scetit, prétérit de savoir-, w/^55(//^<'5,, constamment ainsi écrit, au 1. G. Paris fut officiellement chargé de ce travail en 1892 (voir Rowania, XXI, 323), alors que Mas Latrie et Schefer vivaient encore ; mais c'est seule- ment après la mort de ces deux érudits qu'on lui fit accepter la direction de la publication, avec M. Kohler comme auxiliaire, celui-ci étant chargé de rédiger l'introduction. G. Paris a indiqué avec précision sa part de collabora- tion dans une note jointe à son étude sur les Mémoires de Philippe de Novare {Reinu de VOrient latin, t. IX, 1902, p. 164). L'introduction de M. Kohler ne fut achevée qu'en 1904, plus d'un an après la mort de G. Paris. 2. Cette table laisse à désirer à divers égards. faulu5 ijui d'ordin^rc c 452 COMPrES RENDUS lieu de iiKSsiiiga, eu.)- ^^'^ <^^ S""!' 'à '1'^ l^cre font pas obscaclt: i h leciure. La pubiicaiiou s'ouvre par la Chrmtiqui d'Armàtie, de Jean Dartlcl, est le joyau de ce volume. Elle s'éteud de l'Ère chrétienne i 1 384. évidemineot. D'y est pas de valeur £gak : on peut mfmc dire que 1 précède le xiv: siècle manque d'originalité, mais pour ce qui concen quarante ou cloquante dernières années c'est un document de premier dont M. Kohler a mis l'importance en pleine lumière. L'écrivain de la cli._^ citiue. le frèrv mineur Jeaji Dardel, évSquc de Tortiboli (f 1 564), n'a ^Ss pour un bon nombre de chapitres, que le porte-parole de Léon V, roi d' ménie, pendant plusieurs années prisonnier au Caire. C'est, pour i'hi.stniri^— ■ ce prince, une source absolument originale. Dardel, de son côté, si on peut lui attribuer une grande part dans la découverte et dans le groupeir;^^ . des faits, a le mérite de les présenter avec clarté, souvent même avec art— n'est point du tout un écrivain méprisable. Son récit du siège de Sis, « après une énergique cési.siance, Léon V fui fait prisonnier (chap. S9 et sum. ^^^ est, dans sa simplicité, vériublement dramatique. La narration de Dac~«J e:(cmpie d'emphase et de déclamation, est précise, bien ordonnée ; quei«^ «j expressions populaires, des proverbes intercalés â propos ■ lui don.»!»*^;: de la vie. La Chront'fiie d'Arménie devra désormais occuper une (^I^at. honorabie dans toutes les histoires de la littérature française du ino^'»[i âge'. Vient ensuite l'ouvrage de Hayton, La fior dts uloira delà Ttrri d'Orù^tt , en rédaction franijaise {pp. lij-ïîî), puis en rédaction latine, Flos hiitpriar-m^**' Terre OrUnlii (pp. 355-363). Établir le texte, très variable selon les man***- crits, de CCS deux rédactions, n'était pas une tâche aisée. On ne peut f ^* dire que les éditeurs l'aient accomplie d'une façon très satisùisantc. Comr"»^' M. Kohler l'a montré, ils n'ont pas suffisamment distingué les rédactions, ^^ nous ont donné un teste composite. Ajoutons qu'ils n'ont pas connu (et « " pouvaient guère connaître) le ms. Ashbumham-Barrois qui renferme \^^ texte très intéressant, mais dîflîcile à bien classer, de la rédaction frar"'^ çaise. Ce ms., acquis par la Bibliothèque nationale en 1901 (nouv.iicq.fr — I00}o), a été l'objet d'une notice détaillée de la pan de M. Omoni, dans Ic^^ Noticti a extraits dts niaimscrUs (XXXVlll. j-fo). M. Kohler l'a ÈtudW 1 * son tour (pp. lxxiv-lx.VM), et estarrivijà une conclusion qui, bien qu'elle 1 , <• Envie qui ja ne mourra « (p. 29) ; cf. Le Roux de Lincv, II, 197, 476. — « Qui ne treuve ne prent » (p. 1 }) i Le Houx de Lincv, II, 400. — B Homme propose et Dieu ordonne n (p. l6); Le Roux de Lincy, I, ajs, a. Dardcl est mentionné par Molinlcr {Mamiil de bibliog/apliit bittoriatu, D" 3001) et pir i'abbé Ul. Chevalier (2= édit. du Rdprrtoire) d'après l'aride fublie par M. Robert dans le 1. II des Archives de F Orient iiiltn (1884), otihast (2< édition, 189;) l'ignore. Recueil des historiens des croisades. Doc, arméniens y II 45} étonne au premier abord, semble cependant justifiée : c'est que ce. ms. nous présente une version française faite sur le latin par un traducteur qui s'est .aidé d'une des recensions françaises. Le Directorium ad passagiumfaciendnm (pp. 367-517), ici publié sous le nom ^e « Brocardus », est accompagné, au bas des pages, d'une traduction fran- ^çaise due à Jean Mielot, chanoine de Lille, l'un des écrivains attitrés de Phi- lippe le Bon, duc de Bourgogne. M. Kohler a justement fait observer ^p. CLXvni) que, si l'on jugeait à propos de joindre au texte original du .directorium une ancienne traduction française, il eût été beaucoup plus natu- :I de choisir celle de Jean de Vignai, datée de 1333, que j'avais signalée dés ^66 dans le premier de mes rapports sur les mss. français des bibliothèques ^'Angleterre (Musée brit., Roy. 19, D. I ; cf. Romaniay XXV, 406). Mais il y ^» encore une autre observation à faire. Les éditeurs, en mettant ce curieux ^>tivrage sous le nom de « Brocardus », n'ont fait que suivre une opinion cr^aditionnelle, mais qu'on n'avait jamais vérifiée, selon laquelle l'auteur, en £Winçais Brochard ou Burchard, n'aurait été autre que « Burchardus de Monte Slon » connu par une description de la Terre Sainte, qui, en plusieurs manuscrits, se trouve jointe au Directorium. L'erreur a été commise pour la P'^m ière fois par le traducteur Jean Mielot, et on l'a, depuis, répétée indéfiniment sans examen. M. Kohler a établi de la façon la plus certaine que '^ J^frectorium est anonyme, que l'auteur ne peut aucunement être Burchard ^u ^^ont-Sion. Il conclut enfin que le Directorium a été très probablement rédi^^ par Guillaume Adam, connu d'ailleurs comme auteur du De modo ^^'^^'^M^enos extirpatidi. Les analogies de style, d'idées, etc., entre ce dernier °**'V'»-^Lge et h Directorium sont incontestables. La démonstration de M. Kohler ^^^ i^B peu longue (pp. cxliii-clxxiii), mais elle me paraît péremptoire. ^ -^^e modo Sarracenos extirpandi fait suite dans le présent volume (pp. $19- 555) au Directorium ; nous n'avons pas à nous en occuper, pas plus que de la ^^^P^>9uio ad errores impositos Hermenis qui vient après (pp. 557-648). *-^ dernier morceau dont se compose le volume, et celui assurément dont 1 édition donne le plus de satisfaction, est la compilation incomplète, conriviç^ depuis la publication de M. G. Raynaud (Soc. de l'Orient latin, * ^7"), sous le titre de Gestes des Chiprois (pp. 649-872). La nouvelle édition c^^ essentiellement l'œuvre de G. Paris qui n'a pas eu d'autre secours que la copi^ dont s'était servi M. Raynaud, mais qui toutefois, a pu améliorer ^^'^iblement le texte soit par des conjectures, soit par la comparaison avec \^ ^^Vironiques italiennes d'Amadi et de Florio Bustron publiées par R. de V^as latrie {Documents inédits y 1884 et 1891) dans lesquelles a passé, sous {otme plus ou moins abrégée, la substance d'une partie des Gestes. Ce titre, Gtiits des Chiprois, maintenant consacré, ne convient pas très bien à cette compilation qui se divise en trois parties bien distinctes : 10 une chronique des royaumes de Jérusalem et de Chypre de 1131a 1224 ; le début, qui devait être une sorte de chronique universelle jusqu'à et y compris la pre- 454 COMPTES RENDUS niiire iiroiuJe, l'st perdu ; 1° l'histoire de la luik soutenue de i par le royiiame de Chypre contre l'empereur Frûdérii; ÎI ; c'est l'œuvi probablement plus ou mains rem.iniêc, de Philippe de Nov^rc ■; ;" u histoire des rovaumcs biins d'ouire-mer depuis 124] jusqu'au diïbuc < xivc siicie. L'auieur de cette troisième partie est tris vraisembbblcme Gérard de Montréal, cnevalier chypriote qui fut témoin des événemi rapportés depuis 1269 ; c'est la Chreniqui du Ttmplitr de Tyr de l'éJit Raynaud. Oc voit qu'il est peu correct d'aiiribuer à l'ensemble de la lation le titre de GtsUs des Chîprois, qui ne convient proprement qu' deuxiËtne partie. Mais ce titre étant passé dans l'usage par l'éilition Ra>'n( ou a cru devoir le conserver. Du reste, les trois parties, si elles ne 1 — — ^j ' cernent pas toute l'hisioirc de Chypre, sont du moins d'origine chvpri -^^c^^,, 1j panie due à Philippe de Novare a été, depuis l'édition de 18B7, l'o^ •^/lt de deUK études imporiaules; l'une par M.Paul Richter =, l'auite -.^^ G, Paris 1. Tandis que M. Richter considère l'oeuvre de Ph. de N<^ "x-_-p, comme une sorte de compilation, où des notes prises dans r£»-<^»y,, et dans les Annales de l'erre Sainte auraient iii combinées avec ^,.. souvenirs personnels, le tout avant été rédigé en deux fois à des époq aj^s diffërentes, G. Paris est d'ivis que l'ouvrage a un caractère absolument ^^c-r- sonnel et a été rédigé d'un scu! jet entre 1245 et 1247. M. Kohler*ifoï'tc l'opinion de G. Paris, sauf i la modifier sur quelques points peu impona»r»*^ et il l'a, ce me semble, mise hors de doute. En somme, cette importante publication, si on l'envisage au point de i-''*' de l'exécution, est asse?. inégale, comme i! arrive fatalement aux ouvra^^^*^_. qui sont le produit de collaborationi successives ; mais les imperftaii^^* _, qu'on y peut relever sont réparées en une grande mesure dans l'iniroducii^^^' ^ de M. Kobler, et d'autre part elle a, non pas seulement pour l'hisioirc ^^ j . l'Orient latin, mais spécialement au point de vue de nos études, une granc^-^'^j^ ^ valeur, puisqu'elle renferme l'édition princeps, et en génèml satisfaisante, ^^^^^ Jean Dardet, une édition imparfaite à certains égards (elle éuit difficile ^-^ _ faire), mais cependant utilisable, de la F]rur du Insloiris Jr h Tfrrtd'Oriml. et enfin une édition qu'on peut croire définitive, sauf découverte d'iir nouveau manuscrit, des Gtsifs dfs Chîprois. P. M. 1 . Appelé longtemps Pliilippc de Sai-aitt ; voir G . Paris, RoninnU, XJX 99- 2. Mitifilimgai d. liiititulsf. ait». Gescliicblsforichuiig,\lU et XV(iSiiiei 189}}. 3. Refuede POrient latin. IX {1902). ! Van Velthem's Foortietting van den Spiegel Historiael 435 XoDBwijK VAN Velthem's Voortzettiiig van den Spiegel His- toriael (1248-13 16), op nieuw uitgegeven door Herman Vander Linden en Willem de Vreese. Eerste deel. — Bruxelles, Kiessiing, I9ic>6. In-40, xrv-486 p. (Académie royale de Belgique. Commission royale d'histoire). On sait que Jacob de Maerlant avait traduit en vers néerlandais le Spéculum JHistoriale de Vincent de Beauvais. Cette traduction, divisée en quatre « par- les », resta inachevée. Elle fut reprise, plus de vingt ans après la mort de ^^iaerlant, par un prêtre brabançon, Louis de Velthem, qui termina' la traduc- 'CioQ de la quatrième partie, et y ajouta, comme « cinquième partie », un récit ^es événements depuis la mort de l'empereur Frédéric II jusqu'à l'an 1315. Odette « cinquième partie » ne nous a été conservée — à quelques fragments ^rès — que dans un seul manuscrit, très mauvais, qui a été publié d'une façon déplorable par Is. Lelong en 1727. Divers savants néerlandais, depuis Jonck- fyloct jusqu'à M. Verdam, se sont efforcés de corriger un texte souvent incom- préhensible ; cependant une édition complète et lisible faisait toujours défaut, au i^rand regret de ceux qui s'intéressent à l'histoire des faits et des idées au noyen âge. En effet, le livre de Velthem est un tableau singulièrement varié rt 2>i^arré, où, à côté du récit d'événements historiques importants, on trouve 3urc^ sortes d'histoires miraculeuses et merveilleuses, des traditions popu- lîr^s, qui jettent une grande lumière sur les mœurs et les croyances aux 'av'^-Bas, durant la période de transition du xiii^ au xiv* siècle. En outre, la ue^^ion des sources où Velthem a puisé, celle de savoir si, dans les parties lar» m festement non historiques de son récit, il a suivi des autorités antérieures u .^*il s'est fié simplement à sa brillante imagination, donne lieu à des pro- 'Î^r-Tics fort curieux. ^ 'S* Cinquième parité du Miroir historial » n'est pas seulement intéressante >oi» ïT les spécialistes qui étudient l'histoire des Pays-Bas et pour les savants qui 'OC1- fenbiJttci, Helmstedt 1099 (xiv' siècle), qui contient ij6 motets, donr 3T n'étaient pas connus ; le fragment de 4 feuillets conservé depuis tS;; j ^ bibliothèque de la Cour et del'Ëiat de Munich, Gallo-roman ^3, dont lus *^ motets (huit nouveaux seulement ) ont été publiés en 187; par K. Hofmi»^»^ dani les Cmiipirs nndus de V Académie des Sdfiicts dr Munich ; enfin le Ir»-^' ment de la bibliothèque grand-ducale de Darmsiadt, portant le n*" 347'. do*'* l'unique motet français, d'ailleurs incomplet, se retrouve dans d'autmn»=*'" En somme, 4j motets sont mis au jour pour la première fois. Nous avouons ne pas avoir très bien compris le plan suivi par Stimmir"»8- L'éditeur en effet publie intégralenjent le contenu des mss, de Bambeig, *** Munich et de Darmstadt, aussi bien les motets nouveaux que ceux déjà publJ»** dont il noie les éditions précédentes. Pour le ms. de WolfenbiSltelaucontr»*"*' M. St, se contente de donner le texte des 57 pièces jusqu'ici inédites, sa*** même offrir la concordance des 99 autres avec les publications antérieuc-^^- Ceite lacune, qui empêche d'apprécier exactement la valeur du ms-.estd*^^'*' unt plus regrettable que dans le cas unique où M. St. a relevé les variir**^ d'un autre ms, (W 7. c, p. 8i-8î). on peut constater que le tCMC de *.''«'- fenbûttel est meilleur que celui du chansonnier de Montpellier. Mil^^' ce desideramm te travail de M. St. n'en est pas moins le très bien vcou. <^ complète utilement l'œuvre de ses devanciers. Une série de notes «wvW' relevé refrains dû d M. Rudolf Adolbert Meyer ; cette publication, à bLjuelle eat^ûiot U Stimming, Die altfranxpsische^i Mofette 457 lecture des pièces inconnues jusqu'ici nous a fourni l'occasion de faire remarques suivantes : P. 76 (B 56. b, v. 7), créance^ lisez créante. — P. 82 (W 8. a, V. 17), le mot saini (plur. du lat. siç^num) signifie clocljts et non pas sanctuaire (p. 1 34) : le pauvre Gautier joue sur sa viole le carillon de Saî rit-Pierre de Sens. — P. 83 {ibid. c, v. 4), le hon vin ferré (cf. p. 134) est certainement du vin conservé en fût, voy. Du Cange-Henschel, III, 238, a. P. 83 (ihid.^y, 11), Tant et c^r, incompréhensible pour M. St. (p. 135), doit se lire Tant, et cetera ; il y a ici une reprise du commencement de la pièce Tant ai amé. — P. 85 (W 1 1 . a, v. 4), à noter le mot lai (= lac\ que Godefroy ne connaît pas et dont M. St. cite -deux exemples empruntés au Bru^ de Munich, — P. 86 (W 13. a, v. 4), au lieu de oirre, sunpléez erre Cm^me mot), qui donne la rime à esclere dont M. St. constate l'absence (p. 135). — P. 92 (W23. a, V. 14), guéri y corrigez plutôt guerni, garni (= prot«îgés, défendus), meilleur pour le sens. — P. 96 (W 29. a, v. 11), ma dete^ L'éditeur traduit (p. 137) cette app)ellation amoureuse donnée à une tiosiorete par « obligation que j'ai à payer » (=: chose que je dois) ; il semble prér«6rable de traduire par « chose qui m'est due, qui m'est prédestinée ». — I^- ^6(ibid., V. 14-16). Ces veis ne sont pas inintelligibles (cf. p. 137) : ^n répondant à un galant qu'elle se donnera à lui sans hésiter sur la tourelle de Ist tour de Tournai, la pastorete lui oppose une fin de non recevoir et justi- fie le nom de brete (= prude) que lui décerne l'auteur, un Tournaisien sans doute, celui-là même peut-être qui a composé le 87* motet du ms. de Mont- pellier. — P. 96 (ibid., V. 16), mettre une virgule à la fin du vers. — P. 99 (^^ 3 3. a, V. 6), En nuit, lisez Ennuit, — P. ^^(ibid.y v. 10), dans l'expression ^ ^^t^it que M. St. propose (p. 1 38) de changer en déduit, le mot bruit (qui a "^ Originairement se prononcer bru -ï/, avant de s'être confondu avec bruity ^^^^^^Txt de bruire) se rattache à bruïr (= brûler) et signifie « ardeur amou- reuse » ; les exemples du verbe bruir avec la même signification sont du reste ï^oixiBreux. Le sens de la phrase est celui-ci : « et maintenant que toutes "^^2i pensées soient [des pensées] d'amour brûlant. » On trouve le mot avec un sens analogue, celui de ruit, rut (dont il est peut-être une des formes), û^ns les Poésies de Froissart (éd. Scheler, II, 230, v. 346) ; Ou temps que les cers vont eo bruit. ^^ présente aussi avec le sens d'« éclat » (l'idée de chose éclatante dérivant °^^Urellement de l'idée de chose brûlante) dans un passage de la Manekine ^^"^^t^es poétiques de Beaumanoir, I, p. 69, v. 2158), où M. Suchier, le ratta- ^^ant au verbe ^rwir^, l'a traduit par « vogue » (II, p. 366) : Ce fu en la douce saison.... ... Qjie la bêle rose est en bruit. P. 99 (ibid., v. 19), mettre une virgule à la fin du vers. Gaston R.wnaud. Der Einftuss des altlranzcesischen Eneas-Bo mânes av die altfranzœsische Lit te rat ur, von Alfred Dbessler. Bonr-; Loipïig, Noske, 1907. In-8". 171 pages (Disscnation de Gôtlingen). I Celte thèse mérite dt^s tïlogi.'s pour le soin avti: lequel elle 3 étf écrite:^ pour 1.1 bonne mùihode dont l'auteur fait preuve. Elle a dû demander ^ lecturts tris étendues et très attentives, dont les résultats ont , V. 21 10, etc. — Je ne pousserai pas plus loin ces critiques qui ne I pèchent pas de reconnaître que cette thèse s'élève sensiblement au s de la moyenne des dissertations universitaires. P. M. PÉRIODIQUES Zeitschrift fur romanische philologie, XXX, 6. — p. 641 , 0. M.Johns ton, Use ofàt and que after the comparative in old Freud), La construction d comparatif avec de est une création romane, plutôt qu'une imitation des coii^ tructions grecque ou hébraïque qu'on en a rapprochées; un tableau «^^ç- emplois de qiu et de de et surtout des constructions qui hésitent entre ^ ,^^ et de^ montre que de s'emploie avant les pronoms plus qu'avant les no«x75 • l'emploi exclusif de que dans les comparaisons dont les termes étaient des verbes a entraîné l'emploi de que devant noms et pronoms, exception faîte pour quelques constructions avec des rtoms de nombre. — P. 64S, K. Ettmayer, Zur Ausspraclje des lateinischen l. Essai d'explication des téino/. gnages grammaticaux sur la valeur de / ou de // en latin et des développe- ments romans de ces sons surtout dans l'Italie insulaire ; l'auteur n'arrive pas à des résultats bien précis : il croit pouvoir dire que / exilis avait un son te/ qu'il pût se développer aussi bien en / ou d qu'en ly. — P. 660, A. Par- ducci, Notifia d'un vis. couteuente componimenti religiosi in antico diaUtto picardo. [Ce ms., exécuté dans la seconde moitié du xivc siècle en Picardie ou en Artois, et conservé dans la bibliothèque publique de Lucques, ne paraît pas avoir été signalé jusqu'ici, sinon dans un ancien catalogue (1792) où il n'avait pas attiré l'attention. II renferme divers opuscules en prose : v un texte du « Doctrinal pour simples gens » qui paraît se rapprocher beau- coup de celui que M. E. Langlois a fait connaître, d'après un ms. Ottoboni. dans les Mélanges de V École de Rome, t. V (1885), p. 40, sauf que le prologue du ms. Ottoboni y fait défaut. 2° Divers extraits des Évangiles traduits en français ; ce sont les évangiles de certaines fêtes (Pentecôte, douzième dimanche après la Pentecôte, saint Marc, saint Denis, etc.). 30 Une brève vie de saint Georges, ayant l'allure populaire des deux vies que j'ai fait connaître, l'une d'après un nis. de Bruxelles (/?o///.,XXX, 505), l'autre d'après un ms. d€ l'Arsenal (Bull, de la Soc. des anc. textes, 1901, p. 57). 40 Une « ammonition » traduite de saint Anselme. 5° Une allocution adressée â rame au moment de la communion. 6° Un long sermon sur la Passion. Cette noiicc est très soignée et accompagnée de nombreuses références bibliographiques. — P. M.]. — P. 675, A. Lcvi, La fa mil îa di afan/aronen. Fanfare une fois misa PÈRIODiaUES 463 part et expliqué comme une onomatopée, les mots apparentés à fanfaron sont rattachés à l'arabe farfdr^ « inconstant, bavard, brouillon », passé de Sicile en Italie, de là en Espagne, puis en France. — P. 681, G. A. Cesareo, Un romança d*amore nel secolo XIII. [Sous ce titre un peu trop vague M. Cesareo présente des considérations ingénieuses, mais souvent contestables, sur la Vita ««mu qui est, à ses yeux, une oeuvre d'imagination, une libre création du poète où les faits réels tiennent bien peu de place. Cet essai, qui semble s'adresser à un public autre que celui de la Zeitschrift, a été visiblement écrit à Tocca- sioB de la nouvelle édition de la Fita niicn'a publiée par M. Melodia. — P. M.]. — P. 698, L. Poulet, Le prologue du Franklin's Tale^/ les lais bretons. [M. Poulet admet, avec M. Rajna (Rom., XXXII, 204 et suiv.) que le franklin's Taie est tiré de Boccace, et il est bien préa aussi d'admettre, avec 1« même savant, que le prologue, où sont mentionnés les lais bretons, "^^ient de Marie de France ; seulement il ne croit pas que Chaucer ait puisé ciirectement l'idée de ce prologue chez l'écrivain français et particulièrement <:lans le lai de VEquitan ; et, à cette occasion, il s'efforce de montrer qu'au temps «le Chaucer on ne lisait plus Marie de France. Mais naturellement, on ne peut sur ce point fournir de preuve décisive. Il croit toutefois (et ici ses £i.rguments sont plus probants) à une sorte de dérivation indirecte, en ce ^^ o. Cette transformation insolite jOiluirait dans les cas où nu est précédé de [ : ainsi ghiaagi, houlette- ilîquerait par *i/autiJ <.'chviea(de clavis) et fiori par 'JÎMiird nj (p. 4 et suiv.) est un vocabulaire de mots makis dérivés du portugais. P. ]4, Leile de Vasconcellos, Pociia e elhnographîii. Sous ce litre quelque f^cu vague l'auteur cite, i propos du livre récent d'un poète portugais, une rliées ici-méme (XI, 357), par M. Cornu. — P. 187, L. de Vasconceilos, Ktos archaicos para use da aula porluguesa. Textes variés, tirés d'éditions, rc un petit glossaire dépourvu de renvois. — P. 215, TradiçÔcs poeticas de tre-Douro^-Minho, Chansons populaires recueillies et publiées par Th. Pires. — P. 221, Miscellanea. Entre ces mélanges on peut mention- * particulièrement les remarques critiques de M. L. de Vasconceilos sur anciennes poésies portugaises publiées par M. Lang dans le Bausteine- issafia (cf. ci-dessus, XXXV, 1 1 3), et quelques proverbes portugais qui rencontrent aussi pour la plupart dans les autres langues romanes. — 226, Bibliographia, A signaler les rectifications, en ce qui concerne le por. gais, apportées par M. L. de V. au livre de M. Cl. Merlo, / ttomi roman^i ; le stagûmi e dei mesi (cf. Remania j XXXIII, 289). — P. 230, Periodicos. / ns le compte rendu de Tun de ces périodiques M. L. de V. cite le pro- 6c portugais « Se a cobra cega visse e escorpiâo ouvisse, nâo havia nin- MU que resistisse » ; c'est un proverbe qui existe avec des variantes par te la France, et qui repose sur Tidée absurde que Torvet est aveugle (il a cnant des yeux très visibles et très brillants) et malfaisant : « Si Torvet a.it, si le sourd (la salamandre) entendait, pas un homme ne vivrait X^oUand, Faune populaire , III, 20; cf. Sébillot, Folklore de France^ III, >- — P. 234, Varia quaedam. «* 4. — P. 239, Joaquim Nunes, A visdo de Tundalo, Édition d'une ^nne version portugaise en prose (\iv^ ou xv« siècle) d'après un manu- • L'édition est précédée d'une étude linguistique qui paraît bien con- c^. — P. 263, Th. Pires, Investigaçôes ethnograpljicas. Beaucoup de faits -ornant le folklore, — P. 279, J. Moreira, Notas philologicas, — P. 288. ^içôes poptdares porttiguesasy collection de formulettes, de recettes popu- -^, de devinettes, etc. — P. 298, Th. Pires, FocabularioalemteJanoQQUreB), ï^. 300, Miscellanea. — P. 306, Necrologia ; G. Paris, — P. 308, BibUo- '^ia, — P. 310, Varia quaedam. P. M. O-LLETIN DE LA SOCIÉTÉ DES ANCIENS TEXTES FRANÇAIS, XXXII, I906. ^- 37"52> P- Me ver. Recettes médicales eti français. Ces recettes, que ^ède une courte bibliographie des publications du même genre faites jus- ^ présent, sont tirées de trois mss. de la fin du xiii« siècle : lo d'un feuil- 468 PÉRIODIQUES kl double, aj'ant fait partie d'un recueil dont nous ignorons l'étendue ; feuillet est relié dans le ms. B. N. nouvelles acquisitions latines i{8i ; i' ms. B. N. ht. J714 (deux receltes à la fin du ras.); î" du ms. B. N. no< acq. lat. 356, qui renferme des recettes taiines; les recettes lT3ni;3Lses se ajoutées ç et là sur les marges. Hntre les prescriptions médicales, dont bc: coup sont ce que nous appelons des remèdes de bonne femme, on n contre des charmes (par en., p. 52, un hrevtl pour faciliter l'accoucheme^ et de curieuK spécimens de croyances populaires (par ex,, p. ^o, on proci pour savoir si une femme enceinte aura fils ou fille : cf. la recette en imprimée dansnotre précédent volume, p. $79). — P. 78-81. Recetln n calfi tH Jrançais. Seize recettes publiées d'après un feuillet de garde du S5Î de la Bibliothèque municipale de Rouen. Suit, p. 83-7, un gloss^.^^ index de toutes les receltes publiées dans ce tome XXXII. Plusieurs des it-^.^_ relevés sont rares, ou même ne sont point connus d'ailleurs. Tous n'ont > pu être expliqués d'une façon satisfaisante. Neophilologische Mittellungen, hgg. von Neu-pliilologiscben Vei^ s= in Helsingfors. 1905. In-S", 140 pages; sis numéros en quatre fascicules. — P. 4 1-54, A. Wallenskôld, La simplification de l'orll>ographt jraiiçaiH. Conif»-^ "" rendu très détaillé et très intelligent de mon rapport sur ce sujet. L'juie^^ serait favorable ù une réforme plus étendue, mais en France, les joumalisli qui font la loi, ne sont pas de cet avis, et mime la réforme réduite propo dans le rapport de M. Brunot n'a pas trouvé faveur. — I A. Ungfors, Vnt paraphrase anonyme de TÂve Maria en anciru frai Médiocre pièce en douze quatrains qui commencent chacun par 1' mois de la salutation angêlique. M, L. la publie d'après les quatre ma en connaît. — Il faut signaler dans le même volume, des comptes rendi.^^' critiques de Th. Gartner, Danlellung J. rumdnischen Spradie (p. 14, Wallen ~^^^^^ kôld; cf. Rom., XXXVI, 313); de Bninoi, Hiil. dt la langiu franfam^^^^ (p. 109, Wallenskôld; cf. Rom., XXXVI, jja); de Grandgent, Onllinr oj i "— ™ * PlionoIogY and Morpl»lagy of old Provençal (p. i}i, WaUcrub&ld : m^^=^^ Ram., X'XXIV, jsi). — Année 1906, trois fascicules. — P. 41-69, W. Sôderhjelm, }âan Paris. Analyse de cet agréable roman pour lequel M, S. revendique i^^k^ T" originalité que M. Suchier semble hii refuser lorsqu'il le considère comme -*" remaniement de Jelian et Blonde. Il reprend « précise certaines idées 1^^ -^^ exprimées par A. de Momuiglon et G. Paris ; rapprochements intérea . ^ ^'O avec Ant. de La Salle ; recherches sur les paroles énigTnatiques que % « adresse au roi lorsqu'il voyage avec lui, et qui appartiennent au Jolilor^ — Comptes rendus de Torsten Sôderhjelm, Die Sprache in ion akfr. MartintMiK^'Aa d. Pean Gasliiicau (p. 17, Wallenskâld) ; Eugenia Levï, Lirica ïtaliana * (p. 70, A. Lîngfors); VoretîSch, Einfiàirung iu das Stiidium der aitJr.Lii iur(p.7},Wallcnskôld;cr.fo"i„XXXVI, iij). M . P. M. _#ii^ CHRONIQUE comte Nigra, ancien ambassadeur d'Italie à Paris, à Saint-Pétersbourg, ^ X..ondres et à Vienne, est décédé le 30 juin, à Rapallo, dans sa quatre- année. Il a suivi dans la tombe, à peu d'intervalle, son contemporain li, qui était son ami et fut, en un certain sens, son mattre. Le comte ^iS''^9 c^ont nous ne pouvons rappeler ici que les mérites scientifiques, était ^n Iiomme admirablement doué. Il avait des connaissances à la fois très et très spéciales. Bon humaniste, il publia une édition savante de la ^ure de Bérénice^ de Catulle, avec une élégante traduction en vers ita- lîewis et un commentaire abondant : La chiotna ai Bérénice, col testa latino di CaiMdJio riscontrato sut codici, traduzione e commento di C. Nigra (Milan, ^^91). n fut l'un des premiers, après Zeuss et avant Ascoli, qui abordèrent * ^ude difficile de l'ancien irlandais : Glossae hihernicae veteres codicis Tauri- ^^^nsis (Paris, 1869) ; Reliquie celtiche (Florence, Turin et Rome, 1872). Mais ^^ux de ses travaux que nous devons signaler plus particulièrement sont les ^^dtîs qu'il a consacrées à la poésie populaire et à la linguistique italienne. *^ très bonne heure il s'était appliqué à recueillir, en Piémont, des chants Populaires, qui, il le savait mieux que personne, n'étaient pas propres à cette province, et se retrouvaient, avec des variantes, en maint autre pays, notam- *^ciit en France. Il les publia d'abord isolément, les accompagnant de com- 'ïï^ntaîres savants, mais parfois aventureux (on était alors sous l'influence de ^ ^îllcmarqué), dans une revue de Turin, \2Rivista contemporanea, de 1854 'S60». Ce n'est que bien plus tard, en 1888, qu'il se décida à les réunir au o*Ume^ y joignant une longue introduction dont une partie avait paru en 7^ dans la Romania (V, 417-452). Les Canti popolari del Piemonte prirent ^^^itôt une place éminente parmi les recueils du même genre. G. Paris leur ^J^^^CT^ÔSinsleJourftaî des 5fli'flw/5( 1889) trois substantiels articles, où, tout en .**^^iii ressortir le mérite des recherches de Nigra, il s'écartait sur des points ^^Portants de ses opinions. — C'est sans doute l'influence d' Ascoli qui ^- Rappelons en passant que les versions piémontaises de la chanson ^Pulaire de Renaud ont été publiées par Nigra dans la Roniania, XI , 391. L CHRONiaUE 470 conduisit Nigra i l'étude scientifiqut: du patoii qu'il avait parlé dant s enfance, celui du Canavese. Son premier travail en ce genre, sa Foneika dialttlo di Val-Soana, conçu d'après la méthode du mafite, est une ceuj tout à fait distinguée (Arehifie glollohgieo, III; cf. Ramania, V, 393). D les derniérn années de sa vie, Nigra s'était tourné vers les recherches écy logiques, ayant principalement en vue des mots appartenant aui diali de la Haute Italie. La plupart de ces recherches parurent dans la Roi (XXXI. 499; XXXIV, 301), dans l'Archivio gloll. (voir Komania. : 609. 611, 614; XXXI, 455), dans la Zcitsctir.f. rom. Phil. (voir Rom„wr . XXXII, 1903 ; XXXIII, 119, 292, 294 ; XXXIV, 315); dansla Mituima en l'honneur d'AscoIi (voir Romaaia, XXX, 571). L'auteur y dèploit^ ressources d'une vaste érudition et d'un esprit fan ingénieux. Le corr Nigra, qui fut un diplomate éminent, qui, à ce litre, restera dans le souve- de la pottérilé comme l'un des créateurs de l'unité de l'Italie, 4tali d hommes qui laissent une trace profonde dans toutes les entreprises quelles ils s'appliquent '. — P. M. — A signaler, dans les Rtndiamii de l'Istituto lombarde (3* série, t, X^- année 1907. pp. 719-736), le mémoire de notre collaborateur M. C. Salvioc- intitulé Lingva t diaUlli délia Svi^i^ira ilaliana, qui est la rédaction origina- ' d'un travail qui forme un chapitre de l'article SuiiSf dans le Dicliotmain gt^- graphiqur dt la Suiue en cours de publication à Neuchâtel. M. Salvioni avtn ^ en note que, dans la version française imprimée dans ce dictionnaire, 1^^ parties les plus spéciales, et par conséquent les plus nouvelles,de son méraoii*^ ont été supprimées. ~ M. J. Matzke, professeur à l'Université Leland Stanford J', Californie qui imprime en ce moment, pour la Société des anciens textes français, uir~^ édition des deux poèmes (RonMii ilr PhHosophif et Vit de taiitl Grorges) c^^ Simon de Freine, nous informe qu'il prépare une édition du Oxùcliiin . — Lorsque j'ai publié ma notice du ms. Bodley 57 (ftimanu, XXXV, J — et suiv.), il ro'aéchappé que la pièce anglaise sur le Christ en croii (p. s8c^^ se trouvait, avec quelques variantes, Jans un ms. de Dublin que j'ai *r- jadis et dont je donnerai quelque jour la notice. En outre il en existe 1^^ rédanion un peu différente dan» le ms. Harley 7322 (Musée britaoniqu ^m qui a été publiée dans les Polilical, religions and Lavt paems de M. Fuiaivss^ édition de 1866, p. 330; édition de 1903, p. 249 (Eariy Engliih 7 ' Society).— P. M. I. Il vient de paraître dans le Afjr^co (Florence. 14 juillet) deux ressants anicles sur Nigra considéré comme poète (par A. d'AnconiKj comme savant (par P. Rajna). CHRONIQUE 47 1 — Livres annoncés sommairement : ^^dstaire littéraire de la France, t. XXXIII, suite du xiv« siècle. Paris, Impr. nat. (libr. Klincksieck), 1906. In-40, xxiii-651 pages. — Les articles que renferme ce volume ne sont pas nombreux, mais ils sont longs, et plusieurs ont le caractère de notices collectives embrassant un nombre considérable oèmes différents ; 11 à l'art. Catherine; ii à l'art. Eustache; ii à l'art. Marguerite ; 8 à l'art. Marie, 7 à l'art. Patrice, etc. En tout environ 200 poèmes, et il est probable qu'on trouvera des additions à faire à cette liste. Quelques-uns de ces poèmes avaient été l'objet d'articles dans les volumes précédents. Pour les autres il n'a pas été jugé à propos de leur consacrer 472 CHRONIQUE des notices rédigées en la tbrme ordinaire. Beaucoup appanicnnenl k époque irop ancienne, sur laquelle VHhl. litt. ne peut plus teveoL d'autres sont trop récents (xiv* et xv^ siècles), et doivent être réscrvi|-=^ un futur volume. La seconde partie de la notice (Ugetid/s tn proit, pp. j—^ 4jS} comporte plusieurs .lubdi visions. On y païsc en revue tous les lég- dicrs connus, dont beaucoup n'avaient pas été signalés jusqu'i force d'en présenter un classement sommaire. Com de ces versions en prose est encore inédite, on conïoit que des redi de diitail, qui ne pouvaient prendre place dans VHisloire UlUraîre, nécessaire! pour arriver i des ré;ultats plus précis. — P. ag, Jacju^^^^ Ummiiwjrirt jn-icbair (Hauréau, art. revu et complété par M. N. V-1- ^^ — P. 479, ^'"■« 'i''"oK friri mineur (N. Valois). — P. JiS, Jta« di _^^ diiH et ManiU de Padoui, auteurs du n De/tnsor pacis a (N, Valois). f~~~ m ■_ notice est d'une importance capitale pour l'histoire des querelles religiisii au temps de Jean XXII et de Louis de Bavière. Giulio Bertonl. Giin-anni Maria Barbieri e gli Sliidi nmmtt\i iitl ite. Jï" | Modena, Vincenzi, 1905. In-B", 15) pages. — G. -M. Barbieri (ij ij 1574) fut, au xvi= siècle, l'un des hommes qui étudièrent avec le jr "^1' de succès, et aussi avec le plus de méthode, la poésie du moyen ige ^ général et spécialement la poésie provençale. Ses mérites ont été pour ' premiÉre fois mis en lumière par Mussafia dans son mémoire n sur " chansonniers provençaux de G. -M. Barbieri 0 (Vienne, 1874), où, apt ^^^' avoir analysé l'écrit principal, du reste inachevé, de Barbieri, DelV orip, '^f lielh poesia rimula, il identifia dans la mesure du possible les quaire du sonniers qui y sont cités sous les titres de Libro di Miclxlt, Libm assicelle, Libro shgulo et Libro Siciliauo. Quel que fût le goût de Barbie ^ *" pour la poésie provençale, l'activité de cet érudit s'est portée sur d'autt»^ ^•""^ sujets que M. Bertoni a successivement examinés dans la présente moiitfr* ""'' graphie. En ce qui louche les études provençales il n'a pu ajoutée be^^-^^^"' coup à ce qu'avait dit Mussafia : voir cependant quelques intéressanr ^'rM^" observations sur le Libro sitgalo (p. 4!-}) et sur le Libro Si(itiano{f. 44^=^ *'' mais il y a plus de nouveauté dans les chapitres m à v où il est imité 1^ "'^ études de Barbieri sur la littérature de la France, de l'Espagne el = ^' l'ancienne IjTÎque espagnole. Si approfondi que soit ce mémoire, il -" "' contient cependant p^s tout ce que l'auteur avait à nous dire sur Barbiw M. 'it^- il faut voir encore, dans le Gioniale stoiico délia letl. ilal., t. XLVI (1 p. jSj et suîv., son anicle sur Barbieri et L. Castelveno et le recueil poésies de Barbieri qu'il a publié tout récemment : Rimr di G. M. tralli dalle slampe e dai inanacriiii QAodena, 1907; in-8", a; pig<%)- Commtmora^ione di Gio^-aimi Giikaiii, per G. Bertoni. Modena, Vincew^^' 1907. in-S", 39 pages. (Kstr.iit des Atli c Memorie délia R. dtputa;,itn^^-^' 'Ile «j; 1874, I piilria per le pi,' is guér e Mcxlrm-ii). — Galva nu que par un !i^ 1806, 1 ede s 3 Oai^ cHRONiauE 473 ùmi sulîa poesia de' trovatori (Modena, 1829), le seul de ses ouvrages qui uisse encore être lu avec quelque fruit, quoique, naturellement, bien rriéré. Ses autres travaux n*ont plus aucun intérêt, et, étant conçus n dehors de toute méthode scientifique, n'ont jamais aidé au progrès des tudes. M. Bertoni a tracé un portrait sympathique de cet homme esti- lable, qui s'intéressait à Thistoire et à la philologie et fit ce qu'il put en n temps où les méthodes critiques n'avaient pas encore pénétré en Italie. [. B. ne dissimule aucune des faiblesses de son compatriote ; il va trop >în cependant lorsqu'il le qualifie de a grande intelletto », et peut-être It-il mieux fait de laisser inédites et ignorées les lamentables compositions ne l'excellent Galvani a cru écrire en provençal. tstomathia archaica. Excerptos da Litteratura portuguesa desde o que mais itîgo se conhece até ao seculo xvi, acompanhados de introduçâo gram- latîcal, notas e glossario, por José Joaquim Nukes. Lisboa, Perreira & diveira, 1906. In-80, clx-493 pages. — Cette chrestomathie de l'ancien Drtugais est destinée à l'enseignement secondaire ; toutefois elle pourra :re employée utilement dans l'enseignement supérieur. Les éditions d'an- ens textes portugais sont ordinairement des ouvrages rares et coû- ux, et on ne sait quel livre recommander aux étudiants qui veulent :quérir une cenaine connaissance pratique de la littérature portugaise du loyen âge. Le choix des morceaux est judicieux et tous les genres litté- LÎres y sont largement représentés. Il y a même au commencement, ins la section intitulée « portugués proto-historico », des chartes latines j ix« au xiii« siècle où le portugais fait de rares apparitions. L'objet que ! proposait l'auteur ne comportait point un appareil critique, mais l'utilité un tel appareil n'est pas, à beaucoup près, aussi grande qu'elle le serait )ur l'ancien français ou l'ancien provençal, car on sait que les anciens lonuments de la littérature portugaise nous ont été rarement conservés ir plus d'un manuscrit. L'introduction comprend une grammaire abrégée, lais tout à fait scientifique, de l'ancienne langue, avec des notions sur la n^ification. En appendice sont publiées des notices succinctes sur les itcurs des morceaux publiés. Le glossaire qui termine le recueil contient s mots hors d'usage : il eût été plus utile si l'auteur y avait joint des :nvois aux textes. En somme, ouvrage très recommandable et qui com- era une véritable lacune dans la série des livres qui peuvent servir à l'en- ignement des langues romanes. •5 de philologie vosgientu. Les formes originales des noms de lieu vosgiens leurs formes officielles, par Nicolas Haillant. Épinal, l'auteur ; Paris, ouillon, .1905. Jn-80, 128 p. (Extr. des Annales de la Société d^ émulation M dèp. des Vosges). — M. Haillant, dont on connaît l'infatigable activité L le dévouement à l'histoire et à la philologie vosgiennes, a mis face à ice, au prix de longs dépouillements, les formes actuelles de 400 et uelques noms de commune du département des Vosges et quelques-unes .t CHRONIQUE it !a double disptf^^^^^^ _.. de celles qui les ont pric^dfes. Sa brochure reprodi alphabétique du Dictionnairt lo{icgi-aphîi[iu de la Fronce publia lion du Comité des travaux historiques et scientifiques, recueil dans 1^^^^ "*'!l, comme on sait, les Vosges n'oni pas encore trouvé leur place, u Ct ' Wp. prochement, dit l'auteur, permettra de proposer ct de fixer d'une ^:^^^^"a^(ï logique la graphie qui pourrait être adopléi.' définit! vetiienl, et ferait ûin concorder la langue toponom astique avec la langue usuelle et littéral ^r^^^^tç. Il se conteme d'indiquer quelques desiderata, en cotisiatant que « les j:^. rivi sions ou rectifications les plus urgentes ne sont ni bien dilficiles â faïr — «^mw,i); bien urgentes u. Il souhaite, par exemple, que l'on distingue l'article .^K-P'"- rie! Us de la préposition Us i^M-, et la miche. Renvoyant â ce que ['ai dit du tome V {Romania, XX-Y/j/ 6j2) en ce qui concerne les observations générales, je me bornerai i fine ici quelques remarques de détail. — P. tg, la mention " row. f-, wc, franc., Godefroy » n'est qu'un irompe-l'ceil, car en fait d'mdoi fnuftà CHRONiaUE 47$ Godefroy se borne à citer un exemple de Bernard Palissy. — P. 30, c'est >ar erreur que la forme canehasse est attribuée à J. Thierry avec la date [564; elle manque même au Nicot de 1606; mais elle se trouve dans Zotgrave en 161 1. — P. 66, le lat. médiéval rapinum, cité d*après Du Zsmge comme nom de la groseille sauvage, est une mauvaise leçon pour bamnutn. — P. 79, une note n*aurait pas été inutile pour expliquer les loms du groseillier tels que courintié^ etc. ; cf. mes Mélanges (Tétymol, ranç,^ p. 57, art. coulindrou. — P. 87, M. R. a le mérite de signaler tn exemple du mot cassis plus ancien que celui du Dict. gén, : il se trouve lans la Vénerie de Du Fouilloux (1560). Il ne cite pas ce témoignage inté- essant de Furetiére ; article groseille : « Il y a une groseille noire ou le aux poivrier ^ appelé cassin. » — P. 92, le prétendu lat. médiéval barbaro^ liSy comme nom de la joubarbe, est une faute manifeste pour harhajovis : 1 fallait l'omettre ou le rectifier. — P. 1 30, M. R. a voulu expliquer l'anc. »rov. ache-pelada^ donné par Raynouard comme nom de la livëche, par ;ette glose : « la tige de la plante est glabre ». C'est peine perdue : Ray- louard a commis une grosse bévue, que M. E. Levy a relevée, à la suite de li. Stembeck : pelada « pelée » ne se rapporte pas à achey qui est masculin, nais à raiti « racine » qui précède le subst. ache, — P. 142, M. R. ne cite e mot franc, beru (qu'il explique hypothétiquement par « berceau ») qu'à lartir de 1779 > ^^ Dict. gén, le signale, un siècle avant, dans Toumefort. — P. 219, c'est une fâcheuse idée de voir, même dubitativement, le chè- vrefeuille dans le sti de cheveril qui figure dans une recette publiée par •4. P. Meyer {Romania, XXXII, 98) : il s'agit de « suif de chevreau ». — \. Th. ? Beteuerungsformeln im Fran:{osischen^ von Rudolf Zôckler. Chemnitz, ^ipzig, verlag von Wilhelm Gronau, 1906. In-80, 176 pages. — L'auteur ie cette laborieuse compilation a mis à profit diverses publications anté- ieures (notamment celle de M. Toile, sur laquelle on peut voir Romania, CII, 635), soit sur le français soit, à titre de comparaison, sur l'anglais et * allemand, et il est plus complet que ses devanciers. Il mène de front l'an- îenne langue et la langue contemporaine, le provençal et le français, ce qui élargit d'une façon intéressante son champ d'étude, mais non sa compétence. ^a bibliographie est étendue, mais déparée tant par des fautes d'impression [p. 44, Le Misanthrope et V Auvergnat de Labiche devient Misanthrope de V Auvergnat \ ^. 166, art. Béronie, au lieu de « pays », lire « Bas ») que par des ignorances candides (p. 159, M. Z. .croit que le « blatsois » se parle dans le « pays de Biaise »). Les méprises et quiproquos foisonnent au cours même du mémoire. En voici quelques échantillons. — P. 2 et 8, l'auteur ne prend pas la peine d'expliquer le sens de visier dans ce passage de Gautier de Coinci, qu'il cite d'après Toile : Rate, pomon, visier ^ boele Juroit de Dieu a chaque mot. 47^ l'hirr esi manifestement u .— P. los, l'auteur conronJ — i — ijjj; Marcel et saint Marlid. — P. 109, saint Guodtgfin n'est pas tin sain^c= ^1- lif { il y a deuK saints Chrodtgang (c'est aiiisi qu'on écrit hlHtnilI|-| ^ aujourd'liui); nu svin siècle on disait couramment Godegranc. — P. ^a«], l'advertv bourguignon jarre n'a rien à voir avec l'eiclamation ja'ti, • i' renie » : cf. Ro>njnf«, XXXIII, 91. — P. 156, le ï>-pe étymologiqu^= du subst. m7 n'est pas vectus. mais vectis. — A. Th. Hisloirt gMnile du llitiitit fti France. II. La Comédie, moyen Ikge elRcr~ ^aii^- sancc, par Eugène LiNTfLiiAC. Paris, Flammarion. — Ce que nous it- ^"""^ dit du premier volume de cette œuvre considérable (iîoniiiHij, XX)^''^ ' iji) s'appliquam de tout point au dcuxiéitie. nous nous bomcrot» 1 c:^-^ *■ siaier que les 27 1 premières pages de celui-ci tentretit seules dans le ii:^^- * chronologique de cette revue, Elles comportent une introduction (le pX '' blême des origines) et six ciiapitres disiint.ts : i , la scène et les aut(=-* ^"" comiques; 2, la Comédie médiévale du xiii" au xv= siècle : j, ta Com©» «"itu"- médiévale au xv^ et au xvi' siècle; les moralilrs; 4, les trrmmt jar-^^^^'''^ ex lennonologiiii ; î, les iolies et le^ farces , 6, les petits chcfs-d'ctu*-* —"^"^ ' de la farce. — P. n, la date o vijt siècle ■> proposée dubiuiivcmeni p^t^ P*'' le Querolus est auisi surprenante que l'absence d'un renvoi à la lbe^»^='*''' dortorat de M. Louis Havei, parue en 1880. — P. 1 i. la date de 1 *: 'U' assii^ée i. la traduction du Geta de Vital de Blois par Eusiache Z—M. D<>- champs est nécessairement fautive puisque Deschamps trépassa mis. }X^ }'("- tours de 1406-1407. Dernier choix Je Jccuniniis Itisioriquti sur If Limousin publiés par Af^^^ll/vJ Leroux. Limoges, Ducourtieux, 1906, In-6°, viti-40ï p. {forme le i. .\ de la 1" série des publications de la Sec. ilts iirih. Iiist. Ju UnHmsinT^ Ce nouveau recueil dû à l'inlaiigable archiviste de la Haute- Vici peu de documents médiévaux qui puissent intéresser le phiiolc mais ce peu n'est pas négligeable. J'y note, dans l'ordre clircmolo^ "Z^Hin; les textes suivants : 1° Uéve en laiin du xii< siècle, environs de Ra chouan (p. ÎI4-ÎÎ7)- A remarquer, parmi les mots romans dont el^T c ( parsemée, plusieurs noms de mas ou de bordcries en -tnt et -«via fin-, demment Aociu'A' doit être complété en Rocholau); ariila, argUe; ^i/rj ■<*pensllos, correspondant au lyonnais ^ji/o que j'ai étudié ici mAn^ {Rommia, XXXIII, 126); dondoia. qui manque i Raynouard et i Le'l; et qui par;iit sans rapport awc l'an, doiimlrno de Mistia! aussi tien iiu'j'ïr CHRONIQUE 477 * t. dondaine de Godefroy. — 2» Registre des comptes du receveur de irêque de Limoges à Saint-Léonard de 1467 à 1475 (p. 282-301). Ce istre est écrit dans un français émaillé de limousinismes et pourrait faire t>jet d*une étude linguistique intéressante ; mais il faudra recourir à i'ori- al (Arch. de la Haute-Vienne G. 170), car M. L. ne donne que des raits et ses lectures ne sont pas toujours sûres. C'est dans ce registre i se trouve la mention d*un certain Gargantuas, mention dont j*ai »ntré l'importance : cf. mon article intitulé : Gargantua an Limousin dans Rev. des études Rabelaisiennes, 1906, p. 217-223, avec fac-similé. — 30 stament en limousin du prêtre »■ -^mou- uoir trouver des chartes plus nombreuses et plus instruciivesque les quel^^^:^uei textes anciens qui ont été jusqu'ici mis à profit : il doit exister des do ■■. "■•-'"- numis privés (ventes, donations, contrats) dans lescartulaires du moyen J. .^^^^'^- En attendant, la dissertation de M. Menéndcz Pidal sera très bien accurfV V ""• car elle se substitue avaniageusement ù tout ce qu'on a écrit sur U mitic-^^*''^'' II faut noter, entre autres choses intéressantes, qu'il considéra le dialn»-^^^^ "" du territoire de Miranda. si bien étudié par M. Lciie de Vascconedlc^ * -* ' comme 1 un des restes du léonais occidental >. — A. M. -F. Étude sur Us pronoms abrogés en ancien ispagnol, par Erik Staaf. Uppsab, AU -^^- dctniska Bokhandelo ;Leipîig, O. Harrassowiii, 1906. In-i.", isip.- —''^ M. Siaaf étudie l'apocope des pronoms personnels après un mot Wrmir « ■ *""" par une voj'elle, dans les œuvres poétiques du moyen -i-%ç castillan, tels q' .f '^"' le Cid, Berceo, VAltxaiidri, le poème sur Fernan Gonïalci, X'Apolmie et :*^* " Libro ic hum amer de Juan Ruiz, sommairement dans quelques luiv-"^"'^ ouvrages également poétiques du Xiii' au xv siècle, puis, plus somniai» M-Xf^K- ment encore, dans quelques écrits en prose des mêmes époques. L'infc»"*' «for- mation de l'auteur est étendue, mais elle n'est pas égale : pour certa: ^^ -ms textes il avait à sa disposition des éditions satisfaisantes ; pour d'autres, f .il! dû se servir de reproductions très infidèles. II en résulte que ses siatisriq- ^:»^uej restent, sur certains points, sujettes D re^'ision. Néanmoins son travail »■ rro soigné nous olTre un classement méthodique des cas d'apocope qui n'a- ^^^ari:! pas été tenté encore et qui rendra de bons services. J'ajouicrai seulen— .^ — ■am qu'il y aurait lieu de poursuivre l'enquête pour la période postérieure i Li tîn du xv siècle. Ainsi l'apocope des pronoms est Iréquente au xvi< » JS iWii dans la poésie dramatique : les imprimeurs de l'époque ne la font pas, r-^^mu/i les auteurs la faisaient, et pour rétablir la mesure du vers il faut sou^ iiv:; supprimer )a voyelle de ine et le {voy. par ex. la farsa SalmoHlimi, pul ^j/i'it dans le tome 11 du Bulletin hispanique'). — A. M.-F. Qbrts de Rainon Liill, edicib original feia en vista dds millors y 11 ils. Volum I. Palma de Mallorca. Cotnissiâ editora luUiana. i^^ 1 CHRONIQUE 479 i-8o, xu-475 pages. — Après avoir achevé la publication de trois volumes rs œuvres de Lull laissés en suspens par^D. Gerônimo Rossellô, la G)ni- ission d*érudits majorquins, qui s*est constituée pour livrer au public une ' ition complète des écrits de Lull en trente volumes environ, qui compren- ont ce que Rosellô n*a pas imprimé et la réimpression améliorée de ses >is volumes, nous donne aujourd'hui ie premier volume de la nouvelle llection. Il contient la Doctrina puéril ; le Libre del Orde de cavalleria, :otnpagné d'une traduction française du xv« siècle tirée d'un ms. du Bri- h Muséum ; le Liber clericorum avec une traduction française incomplète xvii« siècle tirée d'un ms. de la Mazarine, et VArt de confessià, L'impres- »n de ce volume, en beaux caractères, fait très bon effet et Ton doit louer ssi la qualité du papier. Sur l'établissement des textes, l'éditeur, M. Obrador Bennassar, s'est longuement expliqué dans l'introduction. H se prononce ur un système de régularisation de l'orthographe qui n'est pas sans elques inconvénients. Ainsi on ne peut pas dire d'une façon absolue que et Ve atones du latin aient même son en catalan : il y a des cas à distin- er. Le cas de piadôs-piedàs n'est pas le même que celui de mateix'tneieix, : tnéme je ne puis approuver qu'on écrive partout coratge pour coraiie, ^e pour iutie. Ces réserves faites, je dois reconnaître que ces textes raissent bien établis et qu'ils sont correctement ponctués. Le volume se mine par d'utiles notes bibliographiques. — A. M.-F. bro de Alixattdre, Manuscrit Esp. 488 de la Bibliothèque Nationale de Paris, blié par Alfred Morel-Fatio, avec deux facsimilés. Dresde. 1906. In-80. :viii-33 3 p. (Publications de la Gesellschaft fur romanische Literatur, t. X). Ce volume offre la reproduction aussi exacte que possible de l'un des ux manuscrits du roman espagnol d'Alexandre qui fut acquis par la bliothèque Nationale en 1888. L'introduction résume les renseignements le l'on possède sur les manuscrits perdus de ce texte et contient aussi une jde sommaire sur le dialecte de celui de Paris. Il y a dans cette introduc- m deux passages à corriger. P. xxiii. Au lieu de : a j'ai conservé les gra- des du scribe en ce qui concerne les consonnes s, c, z », lire : « s, ç, z »^ XXVII. Supprimer les mots : « auies (37 d) ». Cet a auies » n'est pas un us-que-parfait, mais un imparfait, pour « auias ». — A. M.-F. ntaciones criticas sobre el lenguaje bogotatto con frecuente referencia d de los \eblos hermanos de H ispano- America, por Rufino José Cuervo. Quinta iiciôn muy aumentada y en su mayor parte completamente refundida. 1-80. Paris, A.-R. Roger y F. Chernoviz. 1907. XL-692 pages. — Lorsque Dtre éminent collaborateur publia pour la première fois ses Apuntaciones iticas, il n'avait en vue que l'étude des particularités du langage de son lys d'origine et particulièrement de ses impropriétés, mais déjà sous sa remière forme le livre représentait beaucoup plus qu'un manuel du bon ngage : l'auteur, partisan résolu de la méthode historique et comparative, recherchait le pourquoi des transformations subies par l'espagnol sur un point déterminé de l'Amérique laline, sans jamais perdre de vue i'évolu — du mèitje idiome dans d'.iuires ri.'gions et paniculièrement dans la r^ patrie. En le rééditant, M. Cucrvo tint d'abord son traité au couraai de -i les progrés réalisés par la philologie romane, puis il étendit toujours j son enquête, qui, dans cejte cinquième édition, porte sur l'ensetnbl^ l'espagnol d'Amérique et a nécessité une modification du titre du 11 outre, M. Cuervo s'est convaincu qu'il est impossible de séparer l'évoluii de l'espagnol en Europe et en Amérique, car tel phénomène qui s'est pr' duic ou s'opère sous nos yeux dans le dialecte andalous ou aragonais a respondant à tel autre que nous constatons dans l'Argentine ou au Péro C'est pourquoi, en revisant une fois encore ses Apuniaciones, il a jugé nia saïre, non seulement de mettre à profit lous les travaux publiés si gnol américain, mais d'étudier de près les variétés dialectales de l'e- d'Espagne et les tendances du langage populaire telles qu'elles se n Testent d:tns toute l'étendue de la péninsule. Cft accroissement considérabl E * d'informations diverses ne pouvait être entièrement condensé dans ceti ^r^ cinquième édition ; aussi M. Cuervo nous promet-il un autre ouvrage doixr^- le titre sera : Caslelliitio popular y aisUllaiio lïl/rario, et qui, on peut le dir-^ J d'avance, consacrera la réputation qu'il s'est acquise par ses précédents ir«^ ~ vaux, réputation qui lui vaut déjù d'être unanimement reconnu pour IM plus haute autorité en matière de philologie espagnole. — A. M. -F. PrSsrtis (Iniikativ) und Futur iwi .^ibiV nach 32 Blâttent des Allai lingui^r -^ lijue dt la France in hbtorlsch-phonetischer Behiindlung. Inaugu rai- Disse -^^^ tation,.. ai Bonn, vorgelegt von Friedrich Hild. Neucliâtcl {Schw-ci^^:^ Attinger, 1905. In-S", 128 p. — Dépouillement fait avec soi gence, dans lequel l'auteur a utilisé concurremment un grand nombre mémoires spéciaux énumérés en tête dans une bibliographie bien établ^^H_. ; Il va de soi que. dans le délail, il y a plus d'une réserve à faire. C'est ai z^^^m que je remarque une lacune dans l'information de M. H. au sujet de^ [ 2' p. plur. du présent de l'indic. dans la partie orientale de la Cret^^^^ _:».' , p, 8î : M. H. croit que dans avy^, l'y est un élément parasite. En réal --^m^ ii', comme je l'ai expliqué, il y a préï de trente ans, dans mon Rapport sur une mission philologique dam la Crème (cf. Romania, VIII, 469, et XXX^ "^"1, 41}), c'est I'* ouvert de la forme médiévale at4s (pourat^t;) qui s'est d^^k fh- tongué en eè, d'où, plus récemment les formes II, yi, dont 1'^ Rna^k^ csr plutât ouvert que fermé, malgré la notation de i'Allas linguistique — A. Th. Le Prcfri/Uiire-Giranl, H. CHAMPION LES MANUSCRITS FRANÇAIS DE CAMBRIDGE IV. — GONVILLE ET CAIUS COLLEGE Bibliothèque du Collège de Gonville et Caius n*est pas u.i:ie des plus riches en manuscrits entre les nombreuses biblio- "^èIous savons que la Bibliothèque fut bâtie en 1441 *, mais s ignorons ce qu'elle contenait. Jusqu'à la fin du xvi« siècle informations font défaut. n 1600, Thomas James publia, dans son Ecloga Oxonio- tabrigiensis (pp. 98-1 1 1), un inventaire des mss. du Collège -^ ^ Premier article, Rom., VIII, 905 ; second article, XV, 236 ; troisième ^^le, XXXII, 18. ^^ ^ University of Cambridge ; Collège historiés. — Caius Collège^ by John >>ïN (London, 1901, in 80), p. 5. Voir aussi le même, Biographical history "onville and Caius Collège, III (190 1)» 3. tnimXXXyi 31 4^3 p. MEYER divisé en deux parties : i" les manuscrits conservés dans !a Bib^^'"' tlièque (33 numéros) ; 2" les mss. conservés dans les archi ^■^'^ (281 numéros). Ces listes sont très sommaires et il n'esifS^'* possible d'identifier toujours les livres qui y sont inscrits. En 1697' Bernard inséra dans ses Calahgi Uhrorum vuur •"' icripiontm AngJixel Hihrmx (t. 1, 3' partie, p. 107) un invc» ' taire beaucoup plus copieux, et classé par matières, . Ms, en parchemin, paginé par pages (258 pages) ; écritur«si la seconde moitié du xiii' siècle, A la p. 66, dans la marges Jl' il la Jatc que porte li s la préface est litii': de »eptcf 1 2. Lesn«69il 1211 de la sériL-. j. A Catategui ofthe mmiiiscripls iii Ihe Hbi-ary ofGouvHli and Cniiu Ccilqi Ciinibridgr, by the Rev. J.-J. Smith. Cambridge, 1849, în-So. 4. Lu premier volume de ce catalogue vîeui de paraître : A dncriplive Chj- logtit of IIk mamiscripls in ibt iibrary 0/ GmivUlt mid C du ms. Lauii. 484 Bibliothèque de Bruges, et aussi parce qu'elle a profité de tion précédente '. Mais son plus grave défaut est qu'elle p:r sous silence le commentaire qui renferme le ms. de Bruger=^ —jT Le ms. de Caius serait i consulter pour une nouvelle édîti. ^^ q„ L'écriture de la première page est très usée, et le commetita^^^;,^ écrit très fin dans les marges, est devenu presque illisible. J^ donne ci-après un échantillon tiré de la p. 4. C'est le morc^^^^au que j'ai publié comme spécimen dans la Reviie critique, mai^^=s le coinmentaire est différent de ceux que j'ai fait connaître d^s— ■'"* mon article. H a du reste peu de valeur. Texte du traité (cf. Wright, p. roc; Scheler, Jahrb., \'"*-— rf^^* 64-s ; p. 90-1 du tiré à part). Je place entre () les gloses i\^ ^"'• dans le ms., sont entre les lignes. Dans la glose .i. signifie lyr"*- '"' Coopenorium viridi (de vcrf) de sagîo (lire saye), poiuU (fiane) ux: ^^^^^ (lacan) vel catioa (de (liai) vel beverina (de bevere) muniatur (vti munitm ^ «■'■"" suppoimtur), si forte desil purpura, vel calum volatile (.r. lah coofiertorium^^ «J""), Assit eiiam pertica cui insidere possit capus (muschel'), nisus (tiprrver) et alï ^^ ^''^ lus (hic, id.y, ciiri (.(, niaude) perpcti infeslus (.r. odiotus), herodius (o«jr«K»»^*^'*") et lercellus (gfrjaciim), fako peregrinus (fiie, a fakando dicitur ; faca'^^^^^-''^" ramage), falco ascensorius (fnucoun bautnn), tardarius (laiier), ardcarf-» .«ifins (bcrouner), gruarius et ancipiier (Itousiour). Commentaire : ^M Hoc coopertoriurn di dicitur a vireo -es. — Hoc catu et V0I0 -as, quia prohibée nu!: coopcno -is. — Hic m volaille dicitur s ■1 liée virïdis cl t. Scheler cite aussi dans sa prèfece (fahrb,, VI, 45, p. ; du tiré le ms. de Brugi-n 546 dont le fol. i contient le début du traita d'Aï, Ncck avec commcinaire. C'est un feuillet isolé ; au fol. 2 commence le Me scolariuni de Jean de Garlaude. Ce fragment n'est pas mentionné dacr catalogue imprimé des mss. de Bruges (iS;9). 2. Dans le compte rendu précité de l'édition de Schder, j'avais sups (p. 297) que si l'éditeur ne parlait pas du commentaire, c'éiaic parce ms. de Bruges ne le contenait pas. Mais c'était une supposition comme je l'ai reconnu en examinant à Bruges le ms. en quesrion. Je dai un jour à Scheler pourijuoi i! n'avait par donné quelques extraits : l'écriture était trop difRdIe jk tire. Et. genre, écrits dans les marges du inte. commentaire. 11 me répi vrai que les commentaires de d'une Écriture très fine. blverem. ~ Hic capus dicïtur de capio -is. — Hic nisus dtcitur de t îs, (|uia se ad predam «piendum '. — Hec cirris est ulauda, de hic cirrus -ri, uod esl capillus in c^pite : Pluma fuît ; plutnis in avein muiaia vocaïur Cirris a tODSO nomen est adcpia capillo ' ; et sic patei quod hi:o cirrij dicitur de \c cirrus, quod est capillus longus in capite ; et Prudencius dicit in Sïchoma- lia : Cirribus i extruclos augeret ut addila cirros. ~- Hic herodîus dicitur ab :ros, quod est domiuus, quia herilis est alej, .i. vîrilis. — Peregrinus dicitur •eragro -as et agtr, q[uasi] a peragrando per agros. — Ancîpîter -Iris -tri, ab Jbe et capio. Hic accipiier xb accipio. ' Une nouvelle édition du traité d'Alexandre Nequam apporte- lit assurément de nouveaux éléments à la lexicographie fran- tise. Les Coriogaliones Protiiethei du même auteur nous ont déjà lurni un certain nombre de gloses intéressantes +, le De ulen- lihits en fournirait bien davantage, les unes intercalées dans le ijtte même, les autres insérées dans les divers commentaires, lais, avant de faire l'édition, il y aurait utilité â examiner de- rès ces commenuires, à les distinguer et à déterminer les râp- ons qu'ils ont entre eux. Ce pourrait être un sujet de llièse à ecommander à un jeune homme bon paléographe et ayant de )PD5 yeux i, I " 2. Adam du Petit-Pont, Df tiiensilibus. Ce traité, qui porte le nêmc titre que celui d'Alexandre Nequam, a été paiement lublié par Scheler d'après le ms. 536 de Bruges. C'est le troî- ième article de sa Lexicogi apbU latine du X!I' cl du XJÎI' siàU *. Il, phrase incompIi;te : le ms. Couonien (Rfi: cn'i., an. cité, p. 198) porte Uuod nititur ad predam capietidam a. Ht. Ovide, Metam., VIII, i;o-i. Lire : eil hoc nomen. p. 5k, mais il faut crinibus (Psycltomiicliia, v. 184). Mi Voir mon mémoire, dans les Wotkes et extraits des mss., t. XXXV. i>5. La première chose ù faire, bien entendu, serait de dresser la liste des ISS, du traité. A ceux qui ont ixé indiqués plus haut, p. 48;, on peut ajou- T ; Besançon, 4)4, fol. };, — Cambrai, 969. — Cambriixse, Trinity oU., O. 7:9, fol. lîi. —Dublin, Trinity Coll. D. 4. 9, fot. 16 et fol. 156.' - Londres, Musée brit.. Harl, 68], fol. 12, — Londres, Musée brit., Harl. t9i. foL I. — Oxford, Bodléicnne. — Oxford, Bodléienne, Digby 57. 1. III. — Oxford, S. John's Coll.. 178, fol. 402. — Paris, Bibl. Sainte- cneviéve, 1210, fol. 70. — Smnt-Clai^de (Jura), 6, p. 133 (voir Ca/rt- pie ginfral iti tiui., XXI, 141). 6. JahrhichJ. rom. u. tnsl. Lileratiir. VIII (1867), 75-94; Ûti i part, ►. «'9-I37- 486 p. MEYEH Il est moins riclie en gloses friinçaises que le traité de Neq»;^^^"! Comme le fait remarquer l'éditeur, Adam du Petit-Pont s'atlat:^»*'" surtout à éiiumérer une foule de termes latins peu conrr"^*^" et désignant des choses usuelles. Le texte de M. Scheler laî=- " à désirer, et ce n'est pas uniquement par la faute du ms. de Bruges. De plus l'éditeur n'a fait aucun cffbn pour recherch*^ " les autres mss. du môme ouvrage, et enfin il n'a pas fiiit suf^ samment usage du commentaire qui, dans le ms, de Brugr^^"— "- accompagne le traité. Une assez bonne copie de l'écrit d'AJa» *^3ii du Petit-Pont se trouve dans le ms. Bibl. nat. lat. 14877 dor»*^"» feu Hauréau a donné une notice détaillée dans les Nolûes . " extraits des mauusciits ' . A cette occasion, Hauréau a publié I 'c te-tte entier du traité et le début du commentaire. Ce commentaire, tel que le donne le ms. utilisé par Hauréau-*' U, est extrêmement développé. On en jugera par ce fait que lt»> Jm dix premières lignes, ou environ, du texte donnent lieu à utr — rMte annotation qui, dans la seconde édition d'Hauréau, occupi^pe quatre pages et demie (Notices et extraits de qq. mss., III. 1 gi ■ ■ ■? - 20î). Hauréau signale deux autres mss. du traité d'Alexand-^- r~c du Petit-Pont : l'un est le ms. 3807 de l'Arsenal, l'autre e^_' .^i précisément le ms. de Caîus dont nous nous occupons en mj c moment. Il en a tiré parti pour l'établissement de son text_ ^^k. faisant justement remarquer que les deux mss. de Paris ont 1 n^^n commentaire fort différent decelui que nous offrent les mss. ^ '^ Bruges et de Caius '. Je vais donner ici le début du texte et 1^ partie correspondante du commentaire. Dans le teste j'iniercs entre parenthèses les gloses interlinéaires, non pas toutes cèpe dant : ce serait trop long et peu utile. (P. 2j) Phale (.i. lurris liante) tholum (.1. sitmmilaltm) cillenti*^ (.1. moftntibui) radiis cum jam perspicuum (./. valii( clarum) prospkcr'" 1. T. XXXIV, f parric, pp. 40 (M suiv. Celle n les Notices et extraits de quelques mss. latins de l et suiv. —Cf. Romania, XXI. 298. 2. On pourrait citer d'autief; mss. du même ouvrage ; par. ( Cambridge, Trinity Coll. O. 7. 9, fol. IJî, i la suitt; du De ^lenùti^'^ d"AI. Nequam. Dublin. Trinity Coll. D. 4.9. fol. i}9 \-o, i II suite du traité de Neifu^m' Ce trailéJ« ufriitiVibul, étant ordinaîremenl joint â l'opuKule qu'Ai. NtqtKf MSS. FR. DE GONVILLE ET CAIUS COLLEGE 487 . procul aspicerem, s, ego magister Adam Parvipontanis) accelerantem (bas- nt\ ecce (.«• ^iàe) morabantur (tarieyent) tesqua {g. wasdeus ») cum scabris . locis asperis), dumeta (bussefieus) cum quisquiliis (ramayl) » et confraga pUsts) rubetis (bossoneus) circumvâllata (.1. circutndata),,. Préambule, dans la marge du haut : ^haJe tbolumy etc. In principio hujus libri quinque sunt inquirenda, se. que teria, que intentio, que utilitas, que causa suscepti operis et quis titulus. teria hujus opusculi sunt nomina diversa et exotica que, in redeundo a lia in Angliam, vidit, in notando res diversas. Intentio scribentis est hujus- di nomina in summulam quamdam redigere ; utilitas est hec libeiio taliter pta memorie commendare ; causa suscepti operis erat Ancelmus Cantua- isis archîepiscopus qui sepecorripuitipsum super hoc quod ievia verba sibi erat in epistolis suis, et ideo excusât se super hoc dicens qùod sibi mittet ba duriora et obscuriora. Titulus est : Incipit epistolo mugistri Ade de r%H}pattte ad Ancellinutn (sic) amicum suum. Incipit autem hec epistoia : lie tholum, etc., unde sic appellatur quia per hec nomina inquoatur, nec est L causa quarc sic intitulatur, nisi quia a prima fronte libri sibi nomen sor- :ur. Commentaire marginal (à gauche) : Hec phala -le est turris lignea et hec phalang -gis est societas disposita ad Jum, et hec phale, in sech'c(?) idem est quod curva (corr. turma?). Versus : ^nx, turris phala curvaque phale. Item, difTerentia inter phalanx, pha!an- 11, phalam : Ante phalas phalerata phalanx fregere phaiangas s, et dicit 3d hec palanga -ge est coliectio uvarum. — Hic tholus -H est idem quod nmitas domus, et duobus modis exponitur, vei a stolum, quod^est perfi- e, quia perfecta domo apponitur tholus, vei dicitur a tfjolotiy quod est pendere, quia arma devictorum ad tholos suspendebantur antiquitus, ^e Stacius [TTjeb. 11,733-4] : Figunt arma tholis,etc., et notentur isti ver- : Dicas perficere stolon et tholus enen« (?), inde : Figunt arma thoiis, tenet ^ Thebays alta; et de hic tholus dicitur hec ITiolosa, quia plena thoiis... imposé sous le même titre, et qui était beaucoup plus répandu, on s'ex- ^c que les deux écrits aient été attribués à ce dernier auteur. C*est ce qu'a Richard de Fournival dans sa Biblionomia : « Item, Alexandri Nequam l^Ius qui a sui initio inscribitur Phaleiolum^ et ejusdem alius de nominibus tnesticorum utensilium » (Delisle, Le Cabinet des manuscrits^ II, 526 b), « Ce mot, qui m'est d'ailleurs inconnu, paraît avoir le même sens que ■^Mf>, warquié pâturage, terre non cultivée, i- Godefroy ramaille, branchages. . Dans le commentaire étudié par Hauréaucc vers est attnbué kV Alexan- is de Gautier de Châtillon ; mais je ne l'y ai pas trouvé. ! f V . MEYER A la fin, p. 30, on lit cet cxpUcU ; " Explicit cpistola magïsr^^-"^ Ade de Parvoponie, Anselme, Cantuariensi archîepiscopt -^^ de utensîlibus, cum elucidatioiie Magisiri N. » Je ne sais si c-^^^ « Maître N. » doit être identifié avec Alexandre Nequam, mais- *■ ' ce qui est sûr c'est que l'archevêque de Canierbury saint Anselme» ■ n'a jamais connu Adam du Petit Pont. 11 s'agit d'un maltrer^»" Anselme plus récent. Et, en effet, le préambule du commentaire, ^ " dans le ms. de Trinity, Cambridge, porte : « Causa susccpii i ^ operis est ut satisfaceret Anceimo magistro suo, qui cum ar guerat de levi modo loquendi in epistolis suis. » Dans le ms. de r^:» Brugescet Anselme est ainsi qualifié : « quidam magister nomine^^» Anselmus ». S.Jean de Garlande, Dictionarim (p. 31). C'est un escm — « plaire a ajouter à tous ceux qu'on connaît déjà de cet ouvrage»- ^ si répandu, déjà cinq fois publié, à savoir par un certaîr:»- j Vincent Cirrer, i Caen en i;o8 ', par H. Gcraud (1837) Kervyn de Lettenhove (1851), Th. Wright (1857), Schcle (1867), et dont on attend encore une bonne édition, qui devraf comprendre le commentaire joint au traité par Jean de Garlani" lui-même *; j'aurai peut-être une autre occasion de revenir si ce sujet. 4. Jean de Garlande. Dtstigiuiii. — Poème bien connu q^ se compose de 42 vers hexamètres, vers mnémoniques où l'a— leur 3 entassé une quantité de mots rares, presque tous d'o- -: gine grecque, dont la réunion n'offre pas grand sens. Hauré- = me paraît avoir prouvé péremptoirement que cette singuli^^ composition était l'œuvre de Jean de Garlande '. Corniitus, nom que fournissent plusieurs mss., est un ps^= donyme. C'est, comme d'autres écrits du même auteur, ouvrage scobiîre qui ser\ait de texte aux explications, ik «?n existe beaucoup de manuscrits ', tous accompagnés de gl^Ms ;. On ne conDa[t pas d'exemplaire de celte édition, dont louicfois l'axis- tence est incontestable. Voir ce que je dis à ce sujet, Rfi-ue criliqut. 1 S*J. n, 296. 3. Voir la notice publiée sur Jeun de Garlandi; par Haurèiu (S^it exIroUs des mss., XXVII, 2' partie), art. XIII. ). Dans sa notice surjvan de G.irlandc, an. X- 4. Hsurûau en cite plusieurs. MSS. FR. DE GONVILLE ET CAIUS COLLEGE 489 înterlinéaires et de copieux commentaires écrits sur les marges. f -'édition de Th. Wright (>/ volume of Focalnilaiies, pp. 175) faice d'après un nis. du xv siècle (Harl. 1002), est fort défec- tueuse '. Elle contient un assez grand nombre de gloses, latines ^c anglaises ; en raison de la date tardive du ms. il n'y a pas d^ gloses françaises. L'éditeur a négligé le commentaire qui eût j>^ui-ètre présenté quelque intérêt, Jean de Garlande, qui a commenté lui-même son Dtctimia- rirts, ne semble pas avoir fait le même honneur au Disiigiiim. ï^ouf. possédons, à la vérité, des gloses abondantes sur ce der- r>î^r opuscule, mais elles ne sont pas de lui. C'est du moins l'<:>pinion d'Hauréau, qui s'est occupé à deux reprises du Dlsli- ^i*4tn. Dans sa notice sur Jean de Garlande, il publie un frag- ment (deux pages in 4") de l'un des commentaires, d'après le nis- B. N. lat. 15037. Dans l'Histoire liltéraire, XXXII, 463-6, il donne une idée générale du caractère de ce commentaire, ^'Suale un certain nombre des explications plus ou moins - biiçarres qu'on y trouve et y relève quelques gloses françaises. 1' y a peu à tirer d'une édition du Dislrgiiim qui fut publiée en iSSS dans le programme d'une école allemande '. L'éditeur s'est servi de mss., en général peu anciens, conservés la plupart à Munich, et d'une ancienne édition (Haguenau 1489). II a éta- ''li Un texte éclectique qui ne peut inspirer qu'une confiance '^^ctiîocre, et placé sous chaque vers des extraits des divers coirinjentaires que lui offraient ses manuscrits. J'ignore d'après ''.^^ principe cette compilation a été faite ; ce qui est sur, *■ *^^t que ces commentaires offrent peu d'intérêt, et il ne parait pas cju'il s'y trouve de gloses françaises. De plus la disposition J'pographique est fort incommode. Le travail est à reprendre "•" de nouvelles bases et en tenant compte des manuscrits ^^illeursque possèdent nos bibliothèques et celles de la Grande- •"^tagne. Il y aurait lieu d'abord de distinguer et de classer ^ '- Il eKÎsic lieux éditions du U fin du x\'' siÉcle([48i et 1489); voir Hain, f*^*"!. bibliogr., n" 7469 ei 7470. * - Die Distkba Cornuti. auoli Cornuiu! oJer DisUgmin des Jo. v. Garlandia *^*Hnt. und dcr Scholiast Corautus, mit dcm Texi des Corautus aoiiquus ""' novus, vora... Hans Lisbl. Programm der Kgl. Siudicn-Anstalt Strau- b>nB. - Straubing, 1888. Id-B' înfamato. 490 P. HEYER les commeninires, puis d'en extraire les gloses françaises. > le début du poème et du commentaire dans notre manusi {P. 4S') Opus isiud dicitur Disiigium, a diii, di in duobus vcrsibus comprL-hendit autor toum gilL. cryiIH iqulnlt iqui» .i. purpn™ Cespitat in phaleris ippus blaiiaque Glossa velut lemeto labat Hic fespes est gleba lierbosa ut ibi : In gradibus ^edit populus de ccitf factis '. Ccspttare est cespiteni perdcre, — Phalere -arum suni proprie 01 nieota equina, unde Juvtinalis [XVI, 6a] ponit : Ut leii phaleris omnu et t quibus omnes. Sîmilitcr aiibi dkh Juvenalis [XI, loi] ' ^^ plialer rct equs, .i. omamentis cquoruni, et est sermo gtecus, et compon'iiur pluli.s= -arum, pro omamenio verborum, sive, quod melÎQS est, phalere suot onu=i== dicta in aucloribus, ut in Anlklaudiano • : Auctoris mendîco stilom falenistj^B poète, L't in Pcrao pC, ij] : Ad populum faleras. Item, a phalere -an=: dicitur falero -ras, et Inde est passivum phaleror -aris, et iode phaleratus -tum ^ Ippoi grccc, equs latine, et iode hii: ippus -pi, equs, quod o nitur Philippus, a philos amoV i-t ippus ts^us, quasi amator lippus interpretatur os lampadis <, et inde componitur ipodro ubi refreoatur equs et doniatur,et idem estjpocoercium «. Item, lpos<:c tut ipocabîs i, et est navis in tjua porlantur equi, et in hiis exempUs scribS ipos per unum p ; de ipos coniponitur îpomanes, cl est canui>;u(n)la îlla glarea que est in fronce pulli quando tiascitur... J'arrête ici citation, ce commetitaire étant, comme on le vo it, peu intéressant. Mnis je rapporterai les premières lignes k-^u commentaire sur le troisiirme vers {Qui calus in (>raxi sir^^ ni est et pisticiis emo), à titre de coirparaison avec le commenta i du même vers édité par Hauréau (XXVII, 11, jo) d'ap'M B. N. lat. 15037. Ce sont deux commentaires bien distincts : CiUm Brei;e, bonus lat., et caloii g., votoii ' lat., et calon r.. ligni 1 . Je ne sais d'oii est tiré eet hexamètt 2. J'ai vainement cherché ce vers, qui }. Voir Remania, 1, }6o. 4. Cité par Du Cange d'après un autre commentaire du Disiigium. 5. Papias : '< Hippogabis, navis in qua equos vehi solitum est >. 6. Il faut lire cah... voca. MBS. FR. DE GONVILLE ET CAIUS COLLEGE 491 nsîsinu» tesintur diccns : Pro cala sigiio bonuni quU nascîiur liinc Calo- nton, Est quoque calo voco vulique calendarium, Esique calon ligDum, iturhinc caUthus'. Calon idem cstquodbonum. et indt; didtur calodemon, angclus bonum sciens, qd démon vel dcumas idem est quod scicns'.., », Merarium. — Très court opuscule en prose destiné, tome le Distigium.^hire connaître aux étudiants certains mots rticulièremeni rares. II y a un préambule, d'un style extra- dant, où on lit : « Utilîtas est vocabula exotica in hoc libello ntenta compilare et ad intellectum conducere. Titulus est ppil Mtrarittm, et sumitur a prima parte libri. » Pas de nom UlEeur. Ce petit traité a déjà été mentionné par Albert Way, |3s la préface AaPromptuarium parvuhrum (Camdem Society), ' XXX ». It y a quelques rares gloses françaises soit en inter- ne, soit, mais plus rarement, dans le commentaire. Voici Iques lignes du texte et du commentaire : '. fit) Merarium Duptir Ç.i. quasi ptr nuluin')ciiu.\l[aat\Çi.%ibraiili) jubare ùi(_j. tpisfa)Ti:]eaAdip]oide(.i. mea Jupplicitvst/jmiieUimf^.l . Ifnutm) o (.f. alto utico) subunculam (.1'. tamisiiiiii) cum Kcino (.1. pallia In'i), tt(.i. tantummodo) influx! (.1. igo iuàuï) oloserico (.f'. iolo dt urico). iper, etc. Hoc merarium ec lioc merenda e in mendie, gall. miivriu, ex dicii Isidorus hec verba : Mcrenda est qui déclinante die sumitur, quasi post meridiem tdenda et proxima ccqc. _J eianiecenij a quibus[dam] vocatur, ec iiide merendare, quaii in meri- isdera. Usque uc sunt verba Isidori [Etym. XX, cap. II]. Item, sciendum |d bene diciiur hoc merarium et lioc meridiarium, et dicicur a meridîor f^ quod es commedere vel spaciari în mendie. — Nuptr adverbium est, et l^onitur ex nutu et per. quasi pcr nutum, sicut paulispcr de paulo et per, |ti per pjulum. Hic et hcc et hoc scintiilans, a KÎntillor -ans, vcl a sdn- j -e. — Hoc jubar, â quo jubarius -a -um, a juno -nas, et dicitur jubar quasi te. ~ Hic et iiec panideosis ei lioc -se, diciiur n panno et densus -sa h; Ce sont trois vers, incorrectement transcrits, du Grécisme d'Evrard de (ch. vm, vv. 56-8). Cf. Evrard de Béiliune, c1i, viii, v. 109 : ■ Estque sciens démon... • M. James l'a omis dans sa description du présent ms., de même que qui suit. Il a considéré les pages 51 i 60 comme faisant encore partie iiligium qui précède. 492 p. MtYER 6. Vers sur le calendrier. — Je ne suis pas en mesure dVJ^^" . tiHer ce traité, bien que j'y aie reconnu un certain nombre "^^ "^ vers déjà vus ailleurs. Voici les premières liynes du préamb:*' *^^i\t en prose : (P. j6) Ut ait quidam philosophua, omnium expcdiendonim primuni • «-«i «i sapiencia in qua perfecta boni forma cansistit per quem ('. quam) pos^b.v^ £^ibij^ L-st tiominem uni versa cognosccre, quapropter summum bonum in vita 5ot«:».^jQ|j. L-ium fst studium sapiencie ; quam qui iuvenii felix est ci qui possîdel beat^^E-^jj^j est; Kd quoniam nostra presens intencio est de anekalcndarii.idco, ns div^-,^-^j^^^ sis tiomiuibus deludemur, vîdeanius quoi modiï dicalur ars sivc scîenda... Premiers vers : Bis ci;no5 {sic) menses tenet annus, nomina quorum Officiumquc simul déclarât littera prt'sens, Pocuin Janus amat ei Februus (iiV) algco clamât... Ce dernier vers et ceux qui suivent (au nombre de six) ^^ ' retrouvent dans la Massa coiiipoli d'Alexandre de VJUedieu. _ j, sont les vers bien connus sur les occupations des douze ni^c^jj^ Voir Rmiiattia, XXVI, 229. Le commentaire commence ainsi : Notandum quo[d] Zodiacusdividitur in .xij. partes pênes (î) sumîiur;:^^ — ^j, mcnses, et dicitur Zodiacus a zoe, quod tst vîia, quia, secundum m ^^j(i,~ pianetarum sub zodiaco eit oinnia vita rebus inferioribus, vel dicitur lOt-^gi^^ a zodias, quod est animal, quia duodecim cjus partes singula appelbiK.'«u,p, quodlibct signum nomcn spéciale ab aliquo animali sortiiur, et hoc p'«-xyv,„ soliiudinem (sic, ccrr. similitudinem) quam habet cum animali... Voici deux vers bien connus : (P. 60) Est aries, ihaurus, gemini, cancer, leo, vir^o, Libraque, scorpius, archiienens, caper, umaquc piscc^. 7. Seri^om, De differencui. — L'objet du petit poùme de Serlon est de grouper dans chaque vers, au milieu et à b fin, deux mots semblables par l'écriture mais différents par la quan- tité et par le sens. C'esl ce qu'exprime suffisamment la n]bri£|ue Versus tnagisiri Serlonis de diffeieticUs, ou Différencie «u/iH" Serlonis, qui est placée en tête du ms. Dit;by 53, tl'Oïfoni, d'après lequel j'ai fait connaître, il y a quarante ans, ces vrn MSS. FR. DE GONVILLE ET CAIUS COLLEGE 493 riémoniques '. Ici, nous trouvons dans la glose ce titre uveau : Incipiunt dicrona *. Mais la glose n'est pas de l'auteur, parait être sensiblement postérieure. On connaît d'assez mbreux mss. de ce poème, qui n'est pas le seul dans lequel ait rapproché des homonymes. Hauréau l'a publié en entier, is le titre très impropre de De partibus orationisy et à ce pro- > en a énuméré diverses copies, dans sa Notice sur les ^langes poétiques d'Hildebert de Lavardin '. Le succès qu'ob- rent dans les écoles les Differentiœ de Serlon n'est pas attesté ilement par le nombre relativement considérable des copies on en possède, il l'est encore par les citations qu'on en peut 2ver en divers écrits scolastiques du xiii' siècle -♦, et jusqu'au [I* siècle. Beaucoup des vers de Serlon sont imprimés parmi œnigmata diversa qui font partie de la rNûMOAOriA de chler 5. En voici quelques-uns que l'on retrouvera dans l'édi- n d' Hauréau. Je cite les pages du recueil de Bûchler. P. 489 : Non probitate vires nisi sint animi quoque vires, P. 490 : Post res egestas multos comitatur egestas, — In rate triste malum cum frangit navita malum, P. 491 : Saepe bibes et edes si magnatum colis xdes. : . Dans mon troisième rapport sur ma mission en Angleterre, Arc}), des 'siofts^ 2* série, V (1868), 144, 172 ; tiré à part, 140, 168. i. Le grec 5iyj)ovo;, qui s'applique plutôt à une voyelle commune, pou- it être longue ou brève, à volonté. \, Notices et extraits des mss., XXVIII, 2« partie, 428-435. — II est à ter que dans la seconde édition de cette notice (Paris, Pedone-Lauriel, $2, in 80) Hauréau s'est contenté de transcrire les deux premiers vers du ème (p. 203). 4, Voir les notes d'Hauréau à son édition. $ . Je cite le recueil de Bûchler d'après la quatrième édition, que je pos. le : rNÛMOAOriA seu sententiarum memorabiiium, cum primis germanicst licxque îingiur brevis et aperta, latino carminé ^ inspersis rhytlmtis festivissimis, ta descriptio per Johannem Buchlcrum a Gladbach, jurisdictionis Wicradanas efectum, praeter senigmata partim sacra, partim profana, eaque perquam lusta... Editio quarta ab auctore recognita et locupletata. Colonise, cxxxix. — La seconde édition, que possède la Bibl. nat. (voirie catalogue primé, t. XX) est de 1606. La première édition paraît être de 1602, voir ticle, déplorablement confus et incomplet, de Graîsse, Trésor, sous CHLER. p. ME Y EH — Non cjrfi illi; jt'f cui mentis graliajîiie. — Non est luia iiisî sine Niso tîlia Nisi. — Non levitaie inotx sed aqua curric roia moir. — Non sunt digaa /<^i qiix sunt contraria lii^-i. P. 49J : Est ca vilis oi'ii quae non mclior tribus wi'i, — Qui mihi mente ifJrt mentis raihi vulnera stdel. — Scorio nemo placel ni dtxiram niunert plaaS. V. 49; : Fur, obslanle itro, non funa facit nisi stra. — Cura tua rura mrlis vicinï parcito tiiclh. — Est gravis ille labor sub cujus pondère labor. — Esl in aniore inari Veneris se subdere mori. V. 494 : Multis niultj dedi que nune eupercm niihi dedi. s solus cqiies libi me per equum precor rqMi. : ab eo bcne duei. vint sed tua lobes. lum cur fluniina pata. laris undas uiere ivh's. •I sub qua vis seminis areC. nihi das, ideo tibi/nt'i'. P-49S crede Jwi si Si per vina laUs, n Si poiare^lM vit)i Terram nuUus .t. Verbula plena/aji Vilis ixpe caro vi Ut raiLor.e lilrs a .elilcs. : specit's trahit ar/j. La plupart des copies des Dt'fferenliw sont dépour\-ues *:/i commentaire. Notre manuscrit au contraire est acconipa^ç'i^t^ d'un commentaire abondant, et de gloses interlinéaîres. Gl(»s^=s et commentaire renferment de nombreux mots français o*J anglais. C'est là ce qui en t'ait l'intérêt; le reste est souve/»^ négligeable. Jadis — c'était en 1871 — j'ai copié, sans riecr omettre, les trente premiers vers du texte, avec les gloses et \i partie correspondante du commentaire. J'aurais plus de peint actuellement à mener à bien ce pénible travail, car l'écriture, hérissée d'abréviations, est d'une finesse désespérante. Mais je ne donnerai pas toutes les gloses, dont beaucoup se réduisent à indiquer, par hic, bec, hoc, le genre des substantifs cités. La reproduction en typograpliie de gloses interlinéaires trop [ nombreuses présenterait d'ailleurs de sérieuses difficultés, {P. 61) Qjionlam, ut dicit Boecius, oportet addïscenlcm ferre sc-ijunii lioncs... ablorum, auctor iste, liabens dicrona pro matcria, ista collegil e diversis auctoribus, et sunt dicrona nomîna et verbj que sub diversîs icce tibus et diversis signilîcaeionibus candetn habcnt lîieraturani ; et dicunli MSS. FR. DE GONVILLE ET CAIUS COLLEGE 493 dioi-oftia a dia^ duo, et crotios, quod est tempus, id est constancia in diversitate du]>f>licis temporis, scilicet brevis et longi. Potest (corr, prodest?) igitur de TtÈSkZ^w^z (corr , dictam materiam ?) scilicet nomina et verba, in unum colligere. iiitex]à<:io autoris versatur circa ista. Titulus est : Incipiunt dicrona Serlonis. Aucoir erat quidam nomine Serlo, etc. (sic). Dactile quid latitas ? Exi ; quid pupplica vitas ? Q,uis vetat audire que fas nec inutile scire ? vel norant, .i. noverant Non alios cura nisi qui curant tua jura. Ergo versiBco ; die si vis que tibi dico. 5 Accipe quas dicronas partes in carminé ponas qsia eadem literatura utrobtqae, .i.^scparâtâ qaoad intellcctuni Q,ue confusa sono distincta vocabula pono. In me Serlonem non respice sed rationem. Si bene stat sic sit ; si non, quis non maie dixit ? Si placeo nulli, quis nullo carius uUi? mmtr Uuam semper amo eu jus non sol va r ab hamo. hem •rahi» Dicitur arbor acer^ vir fortis et improbus acer, tgn viyiê Forma senilis anus y pars quedam corporis anus. eut. flogike u Mel deferatur api cum ros descendit ab Api quidam mons porchtr,* Porcum nutrit ara, gentilis eum necat ara. mmttr mrir Ad quid pignus alis, o Dédale, quod caret alis ? tU Nutrio curtat aloy producit spiritus alo. arer Terram nullus aret in qua spes senis aret. mehir Uvn In silvis Jeporentj in verbis quere kporetn <. renmkUu a. ^TMwifDic pro vase batum, proprio pro nomine Battum. •lembUr Mens tibi quando cijoys dapibus sit predita Choys, tUvin ehMimr* Came canore comis me fallit femina œmis. cmruî^ dêuûr Semper amore care ne tu careas michi care. chtre Fert Jovis ira coram dum fulmen agit Jove coram, Jnmn char Vilis sepe caro michi sit pro munere caro. cher 25 Que statuere Cures non illa refellere cures €$Usiien Ut sis uUstis nos assimilare scelestis. ttenmenge^ cbitr Verbum turpe CiicOy faciès turpissima Cac^. a cet geamnt Dm frngum Est dea dicta Ceres, locus et agnomine Ceres. A partir d'ici il n'y a plus de gloses françaises au commence- I. Ce vers, qui manque dans Tédition d'Hauréau, n*est pas ici à sa place, uisqu'il est entre la série dos mots commençant par a et celle des mots com- mençant par b. Il faut dire qu'il appartient au Grécisnie d*Evraixl de Béthune, »9- 4^6 ment et i la fin des vers, mais il y a çà et là quelques fjlost françaises ou anglaises en interligne. Voici maintenant le commentaire écritsur les marges. J'ajoua entre [ J les numéros des vers. [lû] A quo dicitur hamo -as -avi -are, angl. ongleiiJ. [i i] Hec acer ai:ri5, ei inde diciiur hcc acra, quod est V25 in quo pooit^ ihus super aliare. — El inde venii hce acrcduU -le, avis esi, gall. i denerolt. [i;] Hec apis hujus apis, gall. ht, et iode apkula, dim. — Id est ihzim cxeuntc de illo monte; hïc apis est thaurus de Nilo cxiens, secuod^v^ Lucanum ■ et simîliter dicitur Solanus ■- [14] PoKus diciiur de spurcus cacum, quod est inimundus -da -dum. Gentiies eiiim sicui nascumur sic vivunt, nullam legcni possidcntes, • (Sic-). Divers morceaux sont ajoutés, en écriture cursive, sur pages 67 à 69. Ainsi, à la p. 6$, nous trouvons une colonne demie de vers hexamètres qui, d'après le premier vers, serai encore deSerlon.Ce sont des traductions, connues d'aillé^ de proverbes français, Mais nous n'avions jusqu'à présent a raison de les attribuer à Strlon. Voici les premiers vers : (^od Serlo celât Serlonis penna révélât. Cujus amor veras sopor est in pectore » Pulchra sit incesta niulier, sii turpis honesta >, Os nequam muice ne dicat quid Dtsi dulce >. Hic maie proccdii qui postea non reiroccdit. Sic scit percutere queni n Cui non posse daiur melius vetule » I. Lucain parle du bceur Apis, Vlll, 479 cl IX, 160, 1 commentateur D'eo est pas moins obscure. a. Corr. Solimis (31, 17 et si }. Ms. Digby Sî (décrit dans mon troisième rapport), fol. i; v". C traduaîon du prov-erbe Qui hirn aime Uirt oublie. 4. Traduction du proverbe ; Ct est droil de Me feme que puie siil. 5. Traduction du proverbe : MaU haitif deit Viim luer, Digby, Sol. 6. Digbv, fol. 8; en fr. hù fitrt ki ritn nrveil (Simund de Freine, *ww de Philosophii, v, 576). 7. Ccit \e prov. Ki mitw tif [n4el a Sii viti'JU Sf dort, Digby. fol. 8 ; d, L< Roux de Lincy, Livre des prm:, II, 596; Mistral, Tr^tor, sous MOtiiÊ. MSS. FR. DE GONVILLE ET CAIUS COLLEGE 497 bas de la seconde colonne de cette page, on lit : Ky dite trove yl le deit espondre. Ejus est interpretari cujus est condere. De verbis neutris. L'objet et le plan de ce traité en vers sont mment indiqués dans le préambule — ci-après imprimé — iimentaire. Ce commentaire est très copieux : mais il it peu de gloses françaises. Texte et commentaire sont mes. Ils offrent de l'intérêt pour l'histoire des méthodes appliquait, dans les écoles, à l'étude de la grammaire Il ne paraît pas que cet ouvrage ait été signalé jusqu'à t ailleurs que dans les catalogues '. /) Dbellus iste dividitur in duas partes. In prima parte tractatur de leutris, et hoc per ordinem alfabeti. Primo autem de verbis incipienti- lac littera a, secundo ab hac littera b, et hoc est quod dicitur hic et ut . Item, per ordinem conjugationum in qualibet litera ; primo autem de ^ rime conjugationis ; secundo autem de verbis secunde, et sic dein- ^ hoc est quod dicitur ihi et casu verbis etc. In secunda parte tractatus secundum ordinem alfabeti et non secundum ordinem conjugatio- em, prima pars dividitur in duas partes, in quarum prima traduntur enerales, ut ./. ut sua perfecta, in secunda régule spéciales, ./. auscuUo Aspirans precibus vestris persepe rogatus Do nobis (sic) folium quod nuper devigilatum Cemii ab activis breviter neutralia verbis Ponit et hiis socia quod deponentia verba Hic et ut invenias leviter quod habere requiras. . . pages 85 et 86 sont occnpées par des notes latines en e cursive qui n'ont pas grand intérêt. Viennent ensuite iscules suivants, que je me contente de mentionner. \lexandre de Villedieu, -4/^(?mw^(p. 87). Y oir Rama- XVI, 232. est compris dans le ms. Digby 100, fol. 33 (Bodleienne) ; voir le e imprimé. Il est attribué par Baie à un certain « Adamus de Nyd- sur lequel on ne sait rien. (John Baie* s index of British and other wri- by R. Lane Poole and Miss Bateson, Oxford, 1902, p. 6). Le môme donné par le Catalogue of llje library oj Syon Monaslery, p. p. Miss (Cambridge, 1898), p. 2. tania, XXXVI 32 498 P- MEYER 10. Le iiiènn;. Massa comjxiti (p. 95). Voir Romania, XX^^^^' -i; 228. "^ 1 1 . Exoticini. — Cet opuscule didactique, en vers hexamiitr*^»- ~ n'est pas sans rapport avec le Distigium dont nous avons pa,^^^ i,' plus haut. Seulement il a un objet un peu plus restreint, 1'*"^'; tention de l'auteur étant spécialement d'expliquer les mots grr^^f^ et hébreux qu'on rencontre dans les ouvrages de théoiogie. C^^S,j est cet auteur ? Wadding ' attribue à Alexandre de Ha.c_ /^. VExolicûn et le traité commençant par Cespilat in phakiis, cui n'est autre que le Distigium. Pour ce dernier, l'auteur e^r j n'en pas douter, nous l'avons vu plus haut (art. 4), Jear» ti-. Garlande, mais pour le premier il y a eu quelque hésitation. Daunou, en garantir, l'assertion le Distigium. Hauréau notice sur Jean de Garlande (5i X), â propos il ne se prononce pas sur l'auteur. Il n'avait donc pas lu ''^ préambule du texte de Caius, qui sera cité plus loin, préant'^" bule dans lequel Alexandre de Halès est expressément nommi '_" Plus récemment, dans un article du t. XXXII de VHistmri hlt^-^ ' raire (p. 177) Hauréau a signalé, apris Ch. Thuroi *. dans ^* "" ms. B. N, 16218 (anc. Sorbonne 904), fol. 225, « un Exotitu»^ "■ * « beaucoup plus considérable que celui dont Alexandre c^^^-^** « Halès passe pour être l'auteur. Celui-ci », dit-il, « ne s'étei— - -^ 0 que sur neuf colonnes dans le n" 136 du Collège Qius "^^ « Gonville, à Cambridge, et le nôtre en occupe quarantc-se T' « dans un volume in*folio. Le plan des deux ouvrages est d'a^^^Sr « leurs le même ; ce sont les mèines mois, prétendus grecs ^^^=^11 <[ hébreux, qui sont dans l'un et dans l'autre très librerot^^^^n' « interprétés, et l'examen attentif de l'un et de l'autre nou^ ^ J " fait constater que presque toutes les interprétations accrédit 1- " » par le nom respecté d'Alexandre ont été sans scrup — ^ - I. Scriptorfs ordiiiis Mliioriiui, p. 9. 3. HiSI. lill. de h Fr.. XVIH. 524. ). li est également nonimi dans un des commeniairiM du DiiJ^'i" U disserlation priîcitw (p. jSg) de Liebl, p. 4S. 4. Xoiices et ixtruin, XXII, 1' partie, p. 46. MSS, FR. DE GONVILLE ET CAIUS COLLEGE 4'?9 «r reproduites par notre gréciste. Nous le dénonçons donc comme a plagiaire avant de montrer à quel point 11 est ignorant, u Je crois qu'ici Haur^au s'est un peu aventuré en considérant le texte du ms. de Paris comme un plagiai du texte de Cam- bridge. En réalité il n'y a qu'un seul Exoticou dont les deux rnanuscrils offrent le même texte, ou à peu près. La différence porte sur le commentaire, infiniment plus développé dans le nis. de Paris, Voici le début du ms- de Caius : on pourra le comparer avec celui du ms, de Paris, cité par Hauréau : ({P. iii) lacipit Ëxolicmi. In cxorJio isiius libelli isl3 suni inquirendu, videlictl liiulus, nuteria, awa fructus. El sciendum quoîen évident que le second ne peut être Gilbert Maréchal, |uatrième comte de Pembroke, qui mourut en 1241, dans an tournois ï. 15. Danaius minar (p. 228). 16. Scolarium disciplina (p. 235). Ouvrage qui a été souvent ittribué à Boëce; cf. Remania^ XIV, 581. Il s'arrête ici au cours lu ch. IV (Migne, LXIV, 1233), le ms. ayant perdu ses der- niers feuillets. Notons ici qu'au bas de la p. 23 5 est écrit le début d'un ser- mon bien connu, qui a pour texte la chanson de la Belle Aelis, et que, sur la foi d'un ms. du Musée britannique (Arundel 292), on a longtemps attribué à l'archevêque Etienne de Lang- 1. Le texte du ms. 385 de la même bibliothèque n'a ni gloses ni commen- taire. 2. L'abréviation donne sed, mais il doit y avoir une faute. P.-ô. doit-on lire sciïicet} 3. Voir mon édition de VHist. de Guilî, le Marchai, III, 206, note 4. ton '. On a démontré depuis que ce sermon devait être l'œuvrt d'un français '. Voici le texte de notre manuscrit : Bele Ali^ meyii w leva, \ Sun cor vn Cine fiorflles y triiva, | Un chapelet Jet voui en la \ Vous te ne atiir^ mû. Legimus quûd de omiii verbo ocîoso reddir Judicii, et ideo debemus herranies corrigere, hi exponere, vanitaiem ad veritaiem redui;ere. Cum dico Btle Alix, tri)>udium primo ad vanilateni invenlum fuit, sed io tripudio tria sarîa, scilicei voxsonora, nexus brachiorum, sirepitus pvdum. Sic trga posiï mus Deo tripudiare. , , larii, I £11 u» verger s'en entra, \ m 1 De roie fiurit. \ Pur Dru, i ratioDem Deo in dl^ ^ reprimere, prava in bonir £ ^ l'ÉVÉUDE SAIKT J 307. — Fkapmpnt n Ce fragment se compose de deux feuillets doubles en parcl — ^ — ,p, min qui servent de garde à un manuscrit du commentaire j^. Duns Scot sur le second livre des Sentences. Les pages sort '^^■J deux colonnes et chaque colonne contient 36 vtrs. Si ces d^ — -^^ feuillets doubles étaient entiers ils nous offriraient s^i_ 2e colonnes soit environ 576 vers. Mais ils ont été rognés Wf telle sorte qu'il ne reste que douze colonnes non endomraagÊ^t^. Des quatre autres il ne subsiste plus que des bouts de liseré» c L'écriture est une cursive anglaise du xiv« siècle. Le poème en français d'Angleterre auquel appartient ce mr- ceau n'est connu jusqu'à présent que par les extraits que j'en ai publiés il y a quelques années, dans ma notice du ms. Ra'w- linson Poecry 241 (_Romama, XXIX, 21-27). Aux exiraiis tires de ce manuscrit, j'ai joint, pour les 130 premiers vers, les variantes d'un ms. du Musée britannique (Roy. 8. E. XVTI). Jusqu'à présent ce ms. et celui J'Oxford sont les seuls qui ren- ferment une copie complète du poème. Mais quel est ce poème .' I. Voir Th. Wriglii, Biograpliia britanmca iit/frarûj. anglo-norman perioJ. p. 446. 3. Lecoy de la Marche, Im cimre française, 1' éd. (1886), p. 91- C- G. Paris. BeU Àali^, dans les Mélanges de philoli^ie romane diSiU à O"' Wahlund (1896), pp. 9 et 10. — Je rappelle que j'ai signal* une autre cop* de ce sennon à Trinity. Romania, XXXII, 1 J MSS. FR. DE GONVILLE ET CAIUS COLLEGE ÎO3 Jptl me faut ici compléter la notice précitée. C'est la traduction urè-s libre du Prognosticon de Julien de Tolède, imprimé plu- sî^"urs fois, notamment dans la Palrohgif latine de Migne, t. XCVl, col. 45 j et suiv. La principale liberté que l'auteur a.rigl3is de cette version a prise avec son texte consiste à avoir rn is en dialogue, entre un maître et son disciple, ce qui dans l'original est un traité dialectique dont les différentes parties se suivent sans interruption. Peut-être le traducteur a-t-il été amené à employer cette forme par l'exemple de \' Eltiddarius , qui est, en effet, un dialogue entre le disciple qui pose de brèves «questions et le maître qui répond longuement. C'est en somme plutôt une imitation fon libre qu'une traduction. L'auteur simplîHe les données que lui fournit son modèle. Il abrège beaucoup en certains endroits ; en d'autres il développe. Çà et là il semble avoir pris ailleurs que dans le Prognosticon la matière de ses développements. Je donnerai le texte entier du fragment, mais je ne juge pas utile de publier toutes les variantes des deux manuscrits de Lon Jres et d'Oxford, bien que je les aie relevées pour ma satis- faction personnelle, je me borne à donner celles qui peuvent ser\-iràamé!iorerie texte, Jefais en outre remarquer qu'en beau- coup de cas les deux manuscrits sont d'accord contre le fragment "C Caius et semblent avoir conservé la bonne leçon. Le fragment (^orri mence, sauf erreur possible de deux ou quatre vers, au v, '270 du poème complet. Je numérote les vers de quatre en ^^ quatre, comme c'est ma coutume pourles poèmes en paires de ^^Uvers ; seulement, comme le premier des vers conservés est le ^H^c^^ond d'un couplei, je restitue, d'après le ms. de Londres ^^ (^O. le premier vers du couplet (ce qui, du reste, est néces- '^""e pour le sens) afin que les chiffres correspondent toujours ■'^ second vers d'un couplet. Ce poème soulève des questions délicates dont il faut réserver * Solution à un futur éditeur de l'œuvre entière. Je me borne ■i Uirt que, si l'on fait abstniction des erreurs des copistes, on "^ trouvera dans ce poème presque aucune rime qui s'écarte de ^*^ge français. Les vers irréguliers peuvent être, en général, '^rrienés i la juste mesure par la comparaison des manuscrits, É» Uans les cas assez rares où la leçon est partout incorrecte, ^s conjectures très probables peuvent être proposées. L'auteur 504 p. MEYER savait assez bien le français, et je suis par suite porté à croire composait à une époque qui ne doit pas être plus récente q milieu environ du xiii"^ siècle. Une comparaison détaillée du poème avec sa source (ou ^ «' sources) permettrait de se rendre compie des procédés de l'a^i^'au teur et de reconnaître la part d'originalité qui peut lui être att» :J' Irî buée. Je donnerai à cet égard quelques indications sommaires po -«irDm le fragment ci-après publié. Vers 1-116. Sur la vie de l'ilme après la mort. Prognoslins^iz^m 1. II, ch. xxxiii. Vers 117-156. Dissenation sur l'àme et sur sa ressemblais^ ^;, extérieure avec le corps. L'auteur développe longuemenl les id^^^^ indiquées en peu de mots dans le ch. xxxiv. L'argument t i -r du récit évangélique relatif au mauvais riche et \ Abrah=^a_ -j], (Luc, xv[), pour prouver que I ame a une apparence corporeï^ l e_ est emprunté au ch. xvii du livre II. Vers 157-190. Sur la date du jugement dernier. Quelq«^»..a's de là qu'il a tiré le texte de saint Paul, I Tlxss. iv, 16 (y. 24c:=»^. Vers 251-276. Le disciple demande quelle sera la durée cJ "«i jugement dernier. Développement du ch. ni, qui consiste ^^^ "" quelques lignes empruntées à saint Augustin (Cilé de Df/^^^^-'*- XX, i). Vers 277-358. En quelle forme Jésus se monirera-t-Jl s^^^*^ jugement dernier. L'auteur consacre une vingtaine de vers ^^^^^ récit de l'Ascension, qui, dans le ch. iv de l'original est soi^^^^ mairement rappelé; puis, sans citer les autorités alléguées da^^^^ ce chapitre, il trace du jugement dernier un tableau terrilia^^^*"^ dont quelques traits sont empruntés au ch. v. Vers Î39-3S7- Comment sera composée la cour qui siège '^'^ au jugement dernier ? Jésus ne siégera pas seul : il aura poi^*^--"^ assesseurs ceux qui l'ont fidèlement servi. C'est ce qui esteiipti :^^* au ch. XII du livre III, ou sont touchées d'autres questioi non moins intéressâmes que notre poète passe sous silence. l MSS. FR. DE GONVILLE ET CA1US COLLEGE Soî rs ÎS7-Î89. Ressusciterons-nous en corps et en âme, ou nent en âme ? En corps et en 3me, assurément, et, qui Kt, avec le même corps que nous avions de notre vivant, conclusion, que l'auteur a formulée d'après divers passages 'rognûstkon, III, xvr et xix, ne laisse pas de soulever ues difficultés, comme on va le voir, re 390-448. El d'abord à quel âge doit-on ressusciter ns quelle forme ? Notre auteur, s'inspiram des ch. xx et du livre III, se fonde sur rauiorité de saint Paul |"Eph., (J, pour affirmer (v. 408) qu'on doit ressusciter à l'âge de ! ans, âge de Jésus à sa mon, et sans aucune des diffbrmi- Oni on peut avoir été affligé. Mais il ajoute que cette règle ïpplique qu'aux élus (v. 444)- Des autres, nous dit-il, il pas lieu de tenir compte, puisqu'ils seront éternellement la peine et dans h honte. C'est en effet ce qu'on lit au Km, 1. I, du Progmsticm. rs 448-S40. Le disciple n'insiste pas et expose quelques S doutes. Il ne demande pas si tes ressuscites reprendront sexes respectifs ce qui est expliqué dans les ch. xxiv et y), mais il se montre préoccupé de savoir ce qu'il advien- es avortons, morts avant leur naissance. La réponse est i ressusciteront au même Sge que les autres, mais pour leur eur, puisqu'ils ne sont pas baptisés. « Mais », dit encore le de, « ceux qui ont été démembrés pour leurs méfaits, ou dgés par les chiens ? J'ai peine à croire que ceux-là puissent lusciter avec l'intégrité de leurs membres >i (v. 460-470), vrai dire cette objection n'est pas exprimée dans l'original et ne doit pas s'y trouver, car il y a été répondu implici- 1t plus haut. Ici l'auteur répond par un vague développe- ;sur la toute-puissance de Dieu. Se rattachant au Progiios- ch. xxix, i! suppose le cas originairement imaginé par Grégoire, d'un malheureux qui a été mangé par un loup; le loup a été dévoré par un lion, et enfin le lion ne tarde mourir et son cadavre devient poussière. Comment dis- er dans cette poussière ce qui appartient à l'homme de ce ht loup ou lion ? Mais saint Grégoire répond que Dieu , bien faire le départ, TS 540-577. Convaincu par ces arguments, le disciple passe autre sujet. Qu'adviendra-t-il des humains qui seront en jfS. i\avr ,,,,, ces "'- MSS. FR. DE GOKVILLE ET CAIUS COLLEGE 507 :ha, si s'endormi, iprès, tut en dormant, une sounge molt plei- [sant. vez ben qe cil qe sounge *pa5 ke seit mensounge ; il out e ceo ke il veit de ke tut issi seit. i songea, la ou il geust, iioem devant li estut, «mblant, ou riche habit, oie e li dist : tost sus ; venez ou mey. » mande ou ne a quey ; : daunger e, sanz deman- [fl;/î:^ — 66 L. O. Si ne pout mes t, cb, oir. — . — 79 Suppr. Si (L. O.). — 82 L. O. D. ly d. cil. — 86 L. O. ^^^1 50S MEYER 1 ^^^H SU » Kar aiiiri.' fèz — Ore, se deii bca avcr p ^^^^H u B quant ? — Her a nuyt quant [W ^^M Ke tant sovent parout del 1 ^^^^H «Me menâtes, vojire merci, Si ne sai quele ele esi. ^^^^^r « La ou ov le noble chant; 130 Ore vus pri joe, dites moi 0 ^^^H 92 r> Unkps si doux ne oy avant. Ke est aime e quele creatme,'! ^^^H — Savei [vus] ben qe joe suy cil Q.uek' forme ad ele t quele 1 ^^^H «Ke vus menai, —Certes olI. !>• ^^^H — Frère, responez moi uncore. — Nous trovons en noe» tM ^^1 9^ ' Savez [vus] ou vus eites or ? 114 Ke almeest un espirii; ^^B - En mon Ut suy ou ioe[me]gis. Ceo provoni nos ben par clem ^^^^K — Dites moi dunques qei vus Cors resemble c |si] n'est nj ^^m L'aime est tote espîritel, | ^^^ « Kant a moy i»i conseille/, 128 Tut ne seit ele corporel, 1 100 n Lequel dormit vous ou vos N'emnesavoitunkesenhaW [veiller? Qji'ele en out de cors dri — Certes, joequîd meli en dor- Isembliwi [mant Ben semble cors de menbrcj . Parler ou vus qe en veillant. [meal — Tiinl com vos estes en repoes 1)2 E joe quid ben ke vous remt 104 0 Voer. oc/ du cors ne sont il [clos ? Del ensample lie jhcsu Cri» — Clos sont il veir, sant nule Ke sovent est cooté c dit fdouie; Del aime al riche peccheor . De oyl de cors ne vei joe 136 Ke fusi en peine c en dolot^ [goûte. Cornent el leva son oy. — Dites ou sont, si vos Mvei, E dit a seint Abraham : ■ 1 • 108 « Les o« dunt vous me regar- [nm \ (de/? 0 Joe voedrai, si esire pcùt,j , « Les o« ke vous avez au front 40 ■ Ke Lazare tant me socco« 1 « A mey vccrrîen ne vous funt. <- En cestc peine durée led< ' B R si mei veiei vous neporkaiii « Kc il nioilast en cive (reidi III 0 Aorbetfa e en dormant. « Sovaus le point[ej de sun " « Issi verra li espiriz 44 ■■ E tant eûst merci de mo>- « Kant il sera du core dépariez. » « Ke U dcgoitat une gouie (■0 n Sour ma lange ke nui' 1 L'aime, puys ke ele est issue, |10C« 116 Sun sen retient c sa veDe. Kant dd aime un menbn'nc< 1 100 L. 0. ihimr^. Suppr. iw. — U 0. omet (7. L. pa>li\. — n9 L. fl ^^^_ ;. iiufi «e qwh. — 129 L. Nt iriV^ ja t , 0. Ne loif^ untes de cto m. - IV ^^^L L. Kl vient dtl c. rtîtmbhncc; mieux O Que eU u'eil M c. droit s. - l» U ^^H 0. A ses >mis cml.t. — 1 jS L. 0. orne MSS. FR. DE GON VILLE ET CAIUS COLLEGE 509 48 Dune out Talme semblance de II les blamat, e nepurquant fhoem, 176 A [la] parfin il lor dit tant Kar ja le dei nomé ne eût Ke il enveiereit signiBance Si de cors semblance ne fust. De cel jour e freit demoustran- (/. 2) [ce : Ben peut Ten saver par unt En soleil, en lune e en esteiles 52 Ke l'aime avérât du cors sem- 180 Verreit hom les signes e les (blant. [merveilles ; Seit en joie ou en peine. Tcrremoet serra en terre, L'aime avérât sa forme humeyne Pressure de genz e morteu guère, Deskes au jor de grant jugement Dolor e cherté e famyne 56 Kant Deus jugerat tote gent. 184 Serrât en le mound a cel termine. « Kant vos verrez ke ceo avent — Parlé avet de jugement ; « Dunt sachet ke le jour veent Pensé en ai e pens sovent (b) De cel juyse e de cel jour « Du jugement e ke il est près. » fo Dunt tut li mound avéra pooûr ; 188 Mes le tcns ne noume ne le jour Por Dieu vous pri, dites moi [esprès. [voir. Ne voleit unkes Nostre Seignour Put nul hoem du siècle saver A ces disciples plus dire de cel Kant il vendra ou a quele houre, [jour. S4 Si a bosoyne me soccoure. — Demander de ceste chose plus / Molt serront la gent esgarré ne (ai cure, Si eus ne poont estre gamye. 192 Mes vos dit nent seinte Escrip- i — Beauz fîz, vos mei demandez [ture [outrage. Ou epistle ou ewangelie >8 Li apostle furent moût sage, Ou Dampnedeu frat ceo conci- Fundé en sen et en saver, [liez, E ne poeient ceo saver. Ou la mount ou en aval ? Il requistrent nostre Seignour 196 A il nul luy especial '2 Ke il les assensat de ceo jour, Ke seit a ceo nomé ou mys E quant serreit celé juyse. Ou il jugerat morz e vifs ? Il les resprit de cel emprisse ; — Cete resun par aventure 148 L. semblant. Ce vers et le précédent manquent dans O. — 153 L. Seit en. — 164 Mieux L.5i Dieu a bosoin ; de cette leçon parait dériver celle d*0. ai b. que Dieu, — 165 L. Af. sereient la g, garie;0. M. par serra la g. garrye. 166 L. Si il pussent, O. Si eles puent, — 167 L. O. B, f, ne d, — 177 L. O. r renverra. — 182 L. O. Presse, — 186-7 ^^' ^uc. xxi, 25, 28, — 188 L. . Af. jour nomé ne (O. et) jour esprès, — 189-90 L. O. N« v, u, N, Sire A ses ice (O. A nul de ses apostles) dire, — 191 L. O. D, de ce n'ai mes (O. plus) — 195 L. O. Ou /a amunt ou ici (O, ci) aval. \ 200 Vos sembler» aukes oscurc Li prophètes Johel escrit, E Dcas meimes issi nous « Kant joe des 204 « E avtral mmpu !or liens, " Joe lor frai ironfon e solaz, " Dune frai en le val de Josaphat n Frai assembler irtstoies genti, loH (■ E illuc frai mes jugemeniz, ■ Por cco (te cil luys est iiomez SoDt 11 plusors afolez : Ne sevent ne eniendeni mye 2t2 Ceo ke Josaphat signifie, Por ceo créent il folemenl. Ne iroverez un entre cent Ke la parole ben entende- 216 Oiiident ke Dampnedicu descen- [de A Josaphai, en la valeie, 'E la face tel jssembleie. Josaphai, bcaus doui amiz, 210 Est un luy ke est as,\'s Au pendant du mont de Oli- [veic m E cil be oient k prophète E se pemeni [toi] a la lettre 114 E IK voelent entente mettre De saver ceo ke signifie. Cil sont deceQ par folie. Seint Jérôme dit pur nous apren- 12B Cornent nous devons entendre. JoSiiphal ligHtficat Judkium Doiiiinï. Il Jil, sur celé prophccie. Ke Josaphat tant signifie Le jugement Nosire Seigneur ^ 2;2 Ceo est la force c la vigor De [a parole e n'est cl. Ne dit le prophète Johel For kt'y ; « Dieu ad sun jugemc^ 2}6 « Fra etisembler tresiote gcnt_ Ne en luy qu'il noenie Ne jugerai femme ne hoeme, Mes as nues en l'elr la sus. 140 Seint Pocl dit e metii e plus : Lasus en nues en le e\T Monstrat dune Dieu sun poue= A nues U le encontr[et)om, 244 E tut tens mes ou li serrom. Cil scrront louz juge) |molij b« De lor pecché si chargé sont 148 Ke il ne puet monter amooni A|s] nues sera la juysc, Eissi le crcit seinie Eglise. — Si com seinte Eglise le cre:= 2)2 Crere devom keissi seit, Mes ore mei dites, si vous l— Si en escrit tro\-é le avcw, Puet nul saver com longem^ 3)6 Dcus demomt a jugement î — Ne est nul hoem en cest^ Ke la vérité de ceo v Seint .\usiin nous 'dit pur vi^:7i 260 Nu! hoem oe porrat ceo sav-«r -- Mte de !a grant resurection Nous dirrat si moût petit n n Ensemble tout relèveront 264 « Cil be s< 206 La rime exige Josapba^ ou Joiiipixis, qui est en effet la forme asiu j- l/e par la rime dans le Fiirnt Je Cadra et ailleurs ; voir mon .lltiuiulre le Gra Jaiis la iilUraturt ilu moytn dge. il, 239. — 207 i.. Ferai tmrmbltr Mei g., ^. Au. IrettolemagtHl. — 208 Joe 1. III, 2. — 227 GL. O.n.ivui a. —118 -*^e texielaiin qui suit manque dans les deux niss. — ly] O, Ht tn kUt^''^ nivk nonme. — 140 O. P. le il. — 345 I Thess. iv, 16. ~ 248 O. /«rrr»/ (pourront). — 262 L. Nt durra, O. Neâimorat si p. MSS. FR. DE GONVILLE ET CAIUS COLLEGE 511 Nul ne puet sa ver de ceo jour Le haut conseil au Creatour. Ceo est la parole au chescon 68 Com il n'i out jour ke un, Nous devons le jour de Juyse Entendre en tele gyse : Li jours la est dit portens, 72 Mes nul nen avéra tant de pur- [pens Ke li sace dire com longement Cil jor ou cil tens se estent : « Ensemble touz relèveront 76 « Gl ke sont morz e mourront.» — Ore mei dites overtement Kant Dieu vendra au jugement* Joe vous demaund queux il serra 80 E en quele forme il vendra ? — Vous n'estes pas de ceo en [doute, Kar ceo creit seinte Eglise tote Ke après la resurection, 84 Ausi com en escrit trovom, Vint Jhesucrist a ses amys, Kant a manger furent asys, E ceo ke furent en dotance ^S Asseurassent en lor creaunce E puis les menât en Bethanye, E puis après en la montaine Ou il, veant tote la gent, ^2 Mountas a cel moût hautement. Les disciples, kant ceo virent, Grant joie e grant leesce firent. Ben unt veû ke une nue }6 De cel desur eus est descendue. En celé nue est receû Le cors Nostre Seigneur Jhesu ; En la nue der e lusant 300 Monta Jhesu a joie grant. Verrai hoem e verrai Dieus, Il vendra juger touz morteus. En tele forme vendra çeo sachez. 304 Puis ke le siècle fu criez Si grant dolour ne feust veûe Com serrât a celé venue. Kant «il primes en terre vint 308 Cil por nous hoem devynt. Celé venue fut celée, A poi de gent fut révélée. A ceste venue seconde 3 1 2 Se moustra [)ar tut ceo moonde, E celé c tere averont poour A la venue Nostre Seigneur. Il n'y a clers ke puet escrire 316 Ne quer penser ne bouche dire Le centymes ne les mylers De tanz nobles chivalers Ke ou li vendront ceu jour. 320 Merveille ert dunques de pec- [cheor S*il dunques de poour [ne] trem- [ble Knnt il verra ardre ensemble E tere e mer tut confundre, 324 Tours e chateus cheer e fundre, Kant il verrat les grant ruynes E li morz orront les grantz busy- [nés E les trompes al emperere. 328 Aungels porteront sa banere, 268 L. O. Cum 5*1/ (O. cil)n'i eust. — 269-70 L. O. N. dioms.,. Entendre l'oms. — 284 L. O. Al Jhjut jour de t'ascemion. — 288 L. // les asseitra en tr c, O. Asseuremetit mist en c. — 296 L. De c, la sus est, O. Est de c. sur f d, — 302 L. O. ont de plus : En celé (O. tielè) fourme k*il (O. cofne il) mta I En celé (O. t tele) fourme revendra, — 303 L. O. Issi (O. Enst) vendra lis u socIy^. — 308 L. O. E p. n. — 312 O. Se demonstra a tôt, — 319 O. V, a cel, — 326 L. O. 0, les h. Ceo en la croix au il fu mys, Devant ces fuslûes vrndei<« Par quy nos sumcs loai conquys Toi sani les cors que port\ E li litablts fiirtnt vfiicii. (h) — Ne seet pas dt ce ti ÎJ2 Unke laès ttle banert mfu : 364 La sobsun^e Jt borne ti Le soleil pCTiJrii la himen Sera dunques lott pie» Por la clarté i?i' jii bature. En uii[e|, noveif Htawn. La clarté de la croys issut Cors e aime ie assemhlereni , ;;6 Par lut le nimid itra veut, )68 Ensemble al jugrmml si Issi .imoni plui hciuttiiient la char iiitimti, bien le unvrn^ Wndra li Rovi alji^emenl. Averum nui dont qit are — Kani a jugrni^iif erl luiij, E nul' iiulre, Mo; doulant )40 Df ceo niey rf('/« iwlre iii'is, 372 Cf •■Jt Hiairr ftrmt ci Si Nostre Siri; im/ jugera Cieance eil, mfs fie est dure E queus ou lyqite il mènera. E semble ta — Sou! ne jugera il mie, A'r la dhtr, pus qu* ele est fort )44 E'imsveTZmull granlcompaigtiie. 576 Rei'îengne en vettue e en vit, Tooî cil qe pur la sue amour Kanl ptesl a Dieu q Guerpissent Urriene lioiiour Kt ctsie char que lerrtdtvk Ë se Iravailtif/ snii; feî'ilise Ne es! donc toi a sotn pliisU 348 A Sun pleisir e soen serviu )8o Ceie terre char devtnir. E en seinte rtligioun, KyfisI la char il la âejet Toux di semiiiitif compaigiton E quant ly pleit il la rt/et. E jugcnjni e mor^ e vifs, Ky de la char peusl Irrrefert^^ ^ a ÎSa Ceo avons nus del liirtapris. 384 11 put Je terre char re/rr, Vos qui sec Ky le mond put de n Genxolurar Il put la terre en ton /ou Mettent lor t Il pal la char a terre mettre, 356 38S li pal la terre a cliar rentettp-m — Jeo demanddij^, mli je n'os, Ditu pulfere toi soen plai Si nous dune en citar e en os — Afti volunleis t Vcndrom a ce/ ffaiil jugement, De l'utatare k'yl a )6o Ou si tes 3\Taes seulement 392 Tou^ idl qui donc relèveront. JloL. O. fumes.— 331 La colonne b, mutilée, est compWtie d'api — 338 L. O. y. Dieu. — 342L. O. Oitcemoiily que il n cemeni du vers de Caius êtani différent, la fin aussi peut avoir été aiffdrcc» '*^- ~ 346 Après ce vers il y a dans L. O. Or e argent e lour rtûiesets | £ ml^^'^' (O. mislereul') lour cors rn (O. ajoute grans | destresces. — 353-6 Ces tr<^* vers incomplets manquent dans L. O. 11 st peut que le second m k ir*^" siéme soient les mCmes que ceux qui oui V. 346, J'ai supposé l'omission d'un quairièmc vers pour lie pas l»rsKi **" couplet incomplet. — 56g De ^i; vers et des 34 suivants, qui formucni ' colonne c, il ne reste que quelques fins de vers. Je transcris en ilali^uci toU' le passage d'après L. MSS. FR. DE GONVILLE ET CAIUS COLLEGE 5 H Quel reliveront ly enfant ? Dunt li cors seit moût empirez, Seront il donc petit ou grant, A chef, a cuz, as mainz, as pez, Li juvencel en sa juvence. Ou menbre tourné a rebours. Ly vieillard en sa vieilletice? 424 Ou a cors oua dors(5iV;), ou aiUors, De cest nu fêtes aukes sage (/. j8) Ou seit contrest ou seit bocsteus. Si chescun ert en tel ala]ge Ou si il ad menbres meins ou plus Cum ilfu a celé jotirni Com il ne dut par dreit aver ; Kant de cest siècle départi, 428 Ceo voudreie volenters saveir — Vos demandes softt for^ e gran\ ; Ci ces mahains porront ou noun Ne see^ mie mescrean^, Aparer a cele resurectioun Si vos dote^ vusfere^ enfatice; Touz cil ke Deus a eslu Rien ne avère a ust for la creatice. 432 A vie, a joie e a salu. Li apostle seint Poel nous dit (d) — por voir de ceo vous di joe Ke touz, li grantz e li petit, [tant, Ke dunke de mort relèveront Queux ke il fusent en vivant, Del âge de trent anz serront, A cele resurreccion E>el âge dunt fu Jhesu Crist 436 Ne averont si beauté noun. Kant il,por nous [a mort] se myt, Ja le cors ne avéra ledure, (/". s) Si covient ke li enfes seit Ne mahain ne nule blemure. De tele grandure com il serreit Chescun avéra menbres a son S'il eut trent aunz vesqui, [dreit, E3e tel grandure e de tele vertu* 440 Ne meyns ne plus ke aver deit. . , . Mes de ceo pemez garde e cure : t* occurramus omnes m umtaU fidti j,^^ ^^ . ^^ j^ ^^^^ agnicUmisfilii Dti invirum perfec £ ^^ j^ ^^^ ^^ ^ ^ in nunsura elatU pUnitudinis ^ ^.^ ^^^ a od le seens a soen (oes choisi, n deit [estre] res(o)nable prove Des autres ne en parlez rien, Kant hoem en seint escrit le Kar ja ne averont beauté ne bien. [troeve, De ceus ne feimes [nus] nul E joe crei bien vostre parole, [conte Mes un penser un poi me afole : 448 Ke averont doel, peyne e hounte. Si li hoem ad en cete vie — Quey dites vos des abortifs I^ahain en cors ou maladie Ke en lor mère sont occiz, ►5 Qon.joenesu. — 405-14 Ces vers sont laissés en blanc dans O. — 411 ^stttuc a mort d'après L., qui toutefois porte a la mort^ ce qui fausse le <)ue vers. — 413 Corr. vescu. — 414 Le passage latin qui suit (Eph. t 3) manque dans L. O. — 415 [estre] est restitué d'après L. O. — 424 ^- Ou al dos ou al cors a. — 427 L. O. Que il. — 429-30 L. O. Si (O. Et) loÀftffi parra ou non \ A cele (O. ajoute grant) résurrection. — 439 L. O. n. J. — 444 Suppr. od le sutis. •MM, XXXV i 33 9^isti. p *' I1m(»«»'P" „,:, juilwP- Pai son T»'" . , «jr Dieu a V" "^ „ ,„i*r. S\ corn »» „ m" .80 COU'"» V " KViaï.iW"""'"'' ■ ,<| «.»«"'•-'';'_ ,08 Dam O' '^' MSS. FR. DE GONVILLE ET CAIUS COLLEGE SIS ^ JLa i S Un leoun %nnt querre sa proie E ne trova nule autre heste. Il prit le loupar la testey Si Pestrangla, a la mort li mist : o Tôt le matiga, rien ne remist, Li Uon tost après niorust, 1m cljaroitu del leott jut (J, 7 9) £ porri tote e devint terre. <%. Ou porreit Ven cest homme querre ? SiIcLyi por veirSy je ne crei mie Xe cil relieve de mort en vie^ Miar nul dessevrer ne porreit terre que de homme esteit ule que bestes devint. ^Seint Grégoire vit que iy covint JCyl respoundist, e il respottdi E celé folour conjoutidi^ E provd par vive resott .Ke a la grant résurrection CDve ses membres enter ement ^e lèvera cil al jugement ; > si ly cors fust tôt ars la poudre al vent espars^ 'â le porreit Dieus recueillier relever a soen pleisir. Ce que vos dites crei je bien ; Y me dites un* autre rien : ^ant deus vendra a grant juyse (d) ►u ne gist ensoine ne sorsyse, "ouz i vendront, nul ne seet kant ; [ouz i averont donque homes [vivant E nul ne puet sanz pecché vivre, 548 Ke set feez put hoem chère (sic). Cornent serront il dunques purgé De ceo kMl unt avant pecché ; Ke dunques murront erraument 552 E relèveront au jugement ? Kant li diable, li mauveis, Serrât a jugement menez, Il en joious por ce mesfèz. 556 II ert si hidous e si leez Ke li seint ke li verront Hidour e peeur en averont. — Cil ke uni fet léger pecchez 560 E ne [se] sont de ce purgez Averont il autre purgacion ? — Nanel, cil le poour noun. Si serra dunque le pouur grant 564 Ke purgé serront par tant. Mes cil en pecché criminal Irront en dolor enfemal. Dont fet ke fous en ceste vie 568 Cil ke a teu seigneur se alye ; Cil est trahi, cil est deceu ; — Mes kant il ert issi veù. Dites moy puis ke a vendra. 572 Seet nul hoem ou il devendra ? — Seint Johan ben le nous dit En la vision qu[e] il vit, Ke il sera geté meintenant 576 En un estanc de fu pulent ' Il ert e vilement. >4^ L. O. Ou n'ia. — 545 // pour i. — 546 L. O. avéra. Entre ce vers et le ^^sLTkt O. laisse une ligne de blanc ; mais ce blanc aurait dû être ménagé y vers plus bas, à la place du v. 548 qui manque. — 548 L. Content seront il (fl^ délivre. — 552 L. Relèveront il, O. R. al grant j. — 553 L. O. limalfe^. — ^^5 L. O. E ert jugé por ses (O. ceo) mesfe:(. — 561 L. Ne a. a., O. Wave- ft^t il a, — 562 cil est pour si, L. Ne peine si, O. Si de la grant />. m. — ^69 I-. // est t. e il est y O. Cil traytour maint Jxmie ad d. — $71-2 O. D. p. ^ \\ serra \ Ceo mahon ou il deniorra. — 575 L. Sera getté mult vileyient. — ^76 O. En un e. de ewe boillanl. I. Apoc. XIX, 20; XXI, 8. S"6 - HhaGMKNT d'un POÊMl Ce manuscrit, d'une belle écriture de la seconde moitié *^^ xiv siècle, contient divers traités latins. Le premier, Dt sac '^^' mentis, commence par ces mots : u De sacramentis tractati— ^^^^ "• vîdeamus quid sic sacramentum, quare instîiutuni... » On ^^ retrouve dans le ms. 12669 ^^ Municli, et sans doute ailleu^^^ rs. Un second traité est le De summo bom attribué à Isidore (j ^^nc. n Summum bonum Deus est qui incommutabilis. .. n V"if»n. — ^^t ensuite le SolHoquimn de arrha anime, de Hugues de Saint-V" ic tor, et le Tracmius de conUinplatimie, de Richard de Saii^^^^t Victor. A ta suite, au verso du dernier feuillet,, se lisent ce vers français tirés d'un poème que je n'ai pas réussi à dé^£:^^er miner. Saun feî ne puet hom a Deu plere, Mc5 poini ne apert <;oc ke eom deii crere, Dunt suit k'el mund point ne creît Ke ' ren ne prise fors ceo k'il veit, Ë pus k'el mund ne puet crerc, Ne ne puci il a Deu plcre. Le mund se pretit a II peinture ■ E del entendement n'a cure, Kar lote li joyc ke est Ci jus Est pe[i)nture de celé la sus. Par cesie doit eom cel entendre, Cesie passer, a celc tendre. Un mahain le ittund cncumbre Si coni chival eschiu fut ' le umbre, Kar lote la peine kc est ici, Ke ceus du sccle dutent ci Ne est fors hunibre de la peine Pardurablt ou péché meine. Il est visible que ces vers ont été composés en Angleterre. L'écriture aussi en est anglaise. Toutefois le manuscrit est I. Corf. il. 3. En marge ; n Exenipliim de equc j. fut au sens de n fuit «. n parieie et e^\io vivo. 1 MSS. FR. DE GONVILLE ET CAIUS COLLEGE 5 I7 idrement d'origine française. Sur le second plat du volume, à * intérieur, on lit la note suivante, écrite au xiv« siècle : Mémorandum quod juxta Corbul est manerium «magistri Johannis de tienne quoJ vocatur Cumbis villa, in gallico Cums la vile, etc. Je n'ai trouvé aucune mention de ce Jean de Vienne dans le Siapitre que l'abbé Lebeuf a consacré à Combs-la- Ville. Il ne ut s'agir évidemment de Jean de Vienne qui fut successive- ent évêque d'Avranches (1328), deTérouane(i33i),et arche- que de Reims (1334-135 1). 384. — Image du monde >. lAs. de la seconde moitié du xiii* siècle, en parchemin ; hau- ^ur 205 mill., largeur 128 ; écrit à une colonne (38 vers) par . Ce livre, écrit très certainement en France, a dû être porté xiv* siècle en Irlande, comme l'atteste la note ci-après à la fin de ce siècle sur le feuillet de garde : ^^ f ^morandum] quod Thos. Houte dédit pro libro isto, in Hibemîa, ante ^er^rura régis Ricardi ad Hiberniam*, .ij. marc. di. marc. J. k seconde rédaction du poème. La leçon n'est pas très rre^cte. Premiers vers : ^ • ^Probablement le n» 1 128 du catalogue publié par Bernard (t. I, 3* partie, '• ^^3). Je note en passant que dans un recueil de fragments, récemment wOristîtuéà la Bibliothèque de l'Université de Cambridge sous le n» Add. 3303, ^^^ouve un feuillet à deux colonnes (32 vers à la colonne) appartenant à la V^rxVe de V Image du Monde où il est traité de Tlnde, et correspondant aux ?^E^ ICI à 103 du manuscrit de Caius. L'écriture est anglaise et du T^^ siècle. Premier vers : Dure en sa cendre un an entier ; dernier vers : Q}UMi le sepucre aorer votU. Ce fragment appartient à la seconde rédaction, qui contient ici des vers qui 0esoQt pas dans la première (cf. par ex. GG. i. i., Univ. de Cambridge, fol. 366 c). 2. En 1394, voir Froissart, 1. IV, ch. xxxix. — Voir aussi Wallon, /Richard //(Paris, 1864), II, 82. j, C.-à-d. deux marcs et demi. Si8 p. \ Qui Vflt eniendre ai;est conmans ' . Si puet ipcendte en cést romans, Des ouvres Dieu et de clergie Qu'ai pour laye gent rouinanchic Qui soutilz sunt et de bons sens, Donipluseurstrouvaien mon tens Qui, se htin apris eussent, Main/, grans biensapraodre peùsseni Et pour Ices gens n Que de latin en roi Dus sens de cie^c aucuns bien Dont niiintes gens ne sevent rien, Qu'en romani puissent ce emeodrc Qu'en Ulin ne puent aprendre. Qs! livres qui descrii le monde. Qui 3 non Ymage du monde. A], parties de livri' lient. Dont U premiers livres contient .V). chapitres de bone escole... Voici le début de la vie de saint Brandan, qui, commer sait, ne se trouve pas dans la première rédaction. On sait ■ cène légende a été publiée par Ach. Jubinal ', d'après le B. N. fr. i444(fol. 170). Entendez ci de saint Brandent(/'. 4, jS) Soiez plus lié d'une error traire e, sages et soutis, Qpe d'un bien dire ne retraire. 1 mie Terre quite, Li cuers des juistes gens decrès ust il rois d'Egypte, Sunt monument de touz secrès. quist maint reigne et maint Qui ne se chastie d'autrui. [livre Autres se chastie par lui. {p, 79) idre a Dieu s'ame délivre. Cil est li plus haus bons du monde, rois i out Pharaons, Qui (/. Cui) mains chaut de l'estre du 1rs Colsdroés par nons ; [monde, idrem li Tholomeu, L'ennuieux semble que ses biens out .j. sage et preu Soit ce c'on tout autrui ses biens. >risa pas tant son reigne Li bons puet bien avoir gaangnier ^e li fust lonteigne» Et avoirs l'ome quant l'a chiers. 1 tint près tant conme il pout, Amor et haine ensement : des .vij. ars assez sout. Parvertissent droit jugement, a science qu'avoir Pourpens est clés de vérité. dont dist bel savoir : Ce dist cil rois qui, de par Dé, f mt qui sa langue tient ' Sout plus de l'art d'astronomie 3t de Dieu parler couvient. Que nus bons c'onques fust en vie, ^ ant est qui ne connest Fors Adam, li premerains bons, f t, qu'il volt et quiex il est. Qjni des .vij. ars sout les renons [u'a li melsmes plest Entièrement et si a droit is deseur lui atrait. Qp'il connoissoit quanqu'il veoit \ les derniers vers de la première partie et les premiers :onde (cf. Romanidy XXI, 500) : nist ceste partie {p. 80) [v partie] ^r en la segonde q^j ^^ veult aprendre et oïr de tout le monde Do^t il se pourra esjoïr, Tholomex li rois gj ^is^ ou oje entendement et prouva maintes foiz. jo^^ ^^3^ jj^^ ordenéement ers et les 21 qui suivent sont remplacés, dans le ms. Harléien, par Li plus hauz hom de tôt le monde Est cil qui plus prise lo monde. Cil rois sot plus d'astronomie. j s» p. ^ ^^^^^^M Si qu'il ne die riens après Mains suni qui tancost oir \-udcm ^^^^^| S'il n'entem ci devant apris ' ; La fin des clioses, dont il suelent ^^H Autrenieni partir li vouldra' Souvent mtmtir, quer nus n'eaten* ^r4^H Quan qu't'o «sle partie orra, Nule lin sans commencement... - - ^^ Voici comme est amenée la légende de Seth, qui manc»- que dans la première rédacrioii (d Romania, XXI, 502): ^^ La première région d'Aise (p. 8p) En sa main une ardant espée. ^^| Esi paradis, U lieu plain d'aise, N'ouques puis que Adan en ot ^^| Si plain de joie et de soûlas Esté diadé, entrer n'i pout ^^H Qjje nus n'i puct devenir Ijs Fors .j. dont je trouvai la vie * ^^H N'envieliir de ouïe panie. En la cité d'Acre, en Surie, ^^M Lcains est !i arbres de vie. Eu .j. livre qui ie devise ^^H Qxii avroit mengié de ce! fiuii Que je trouvai en une yglisc ^^M JaniÈs ne morroii jour ne nuit ; D'ancienne religion ^^H Mais nus lions aler n'i pourroit Qui apent a Monte Syon, ^^H S'angres ou Dex ne l'i menoit. Herv église en Jérusalem. Quer tout est clos de feu ardani En celé yglrsje], ce dit l'en Qui jusqu'à nues va flambant, En la première mère yglisc yi. ^.^^^■>) Et uns angres garde l'entrée, Qu'en la cresticnté fust assise '..^ Voici le passage relatif à l'Etna, qui dénote un bon obse t^^"^*3- teur : En Seiile est .j. moût moui gran^ Li feu qui de leains issoit ^^H (p. 107) Tantost en nue se munit ; ^^M Touz jors comme chaus fors fumans; N'avoit nule maie puor, ^^H D'ilucc a .ij. lieues près Ançois rendoit douce suor. ^^H Une (jiV) autre en mer qui fume adès 1 . U feu dng ma main nucmcni, ^^H Je qui cesft] livre fis ici Suer la me lisl doucement. ^^H Quant plus liaut pcmoie a crier, ^^H Et montai en son ta plus grans Plus veoie le feu troubler. ^^H Pour veîr ce qu'isl de leans. Crans esté fu ; si oi gmnt soif, ^^M La bouche vi de la fumée Si bui de l'eugelée noif. ^H Qu'adés fume sanK reposée. U-s pierres qui siint en cel mont ^H I. Corr. ad/s, et au v. précédent pi", f au lieu de J.V. 2. CoTT. petit li vaudra. î . Le copiste a écrit l'mlrer, leçon qui a élé grattée et tcmplacée en Dit *= '^ par la vie. 4. Ces trois derniers vers sont incorrccis. Voir Rom.. XXI. 502. S- Fokano, la plus méridionale des iles Upari î MSS. FR. DE GONVILLE ET CAIUS COLLEGE 52 f scume de fer sunt. Maintes choses dire en oî entor est esparse Dont le voir et le faus i vi. tn bruslée et arse. . Mongibel apeton cel mont ; e oî le tonnierre On dit c'est li plus haut du mont, moi desouz mon erre Mes au veoer ne semble pas en quoi il tonoit(^. 10^) Si haut comme il est de maint pas. ise de moi estoit. Par mesure son haut prouvai ; t fui revenus Molt est plus haut que ne cuidai. i pour musart tenus Cel mont puet on bien regarder *i osai monter, De .ij. cenz lieues long de mer. , 'et cis lieus a douter. de la seconde rédaction est, comme on sait, 1247. : passage, Rom., XXI, 503. Ici ce même passage est et la date donnée est 1245, comme dans le ms. qui appartient à la même rédaction '. se termine ainsi * : ; paradis (p. ijS), Fu premier parfèz cist romans. os otroit a touz dis, Vos qui avez ol Tescrit i pitié habonde. Du fîlz DamedieU Jhesucrist, nage du monde. Pus du monde que Dieu forma, imence, a Dieu prent un U siècle une autre forme a is nos doinst en la fin ! Que vous devez après entendre, incamacion Qui du siècle voulez aprendre, ^ aparicion, Quel chose c'est et comment va ' ans En empirant toz jofs en va. ;es 159 à 200 sont occupées par un bestiaire latin îs Que, : « Bestiarium vocabulum proprie convenit pardis. . . » ) Les deux derniers ff. (pp. 199-202) it deux légendes latines connues d'ailleurs; la première ne des heures de la Vierge (/wr. « Consuetudo fi- ow., XXI, 481, note i. texte du ms. Harléien, Romania^ XXI, 504. Les douze derniers m de rincarnatioîi...) contenant la date 1245, appartiennent pro- i première rédaction, la seconde étant de 1247, "^^^^ *^ ^*^*^ P^ le on Ta supposé (^ow., /. c, note 3) que ces vers aient été sup- tous les exemplaires de la seconde rédaction. On les trouve non ans le présent ms., mais encore dans le ms. Harléien, daps le > et peut-être ailleurs. • i / jai ' p. MEYER delium que beatissime Dei genetrJcis... » ), la seconde s= l'origine de la fête de la Conception de N.-D Çhic. : i In aimr: quo Normanai Angliam invasemni... ») 424. — TRADtrcnoN de Végèce. Ordonnance d'Edouard If sur ' L'art DE vénerie. L'ordre de chevalerie. ES TOURNOIS. William Twi -^.^ Ce volume se compose de deux manuscrits reliés enseni' Le premier contient la traduction de Végèce. Il est en parc^fc -c/ii min et se compose de 38 feuillets paginés par pages de i â _ -- L'écriture est française et des premières années du xiV siécle^=^. j^^ plus tard. Hauteur 192 mill., laideur 130. Le second mann' .^^ renferme les trois autres ouvrages. Il se compose de neuf feui^y^ et a été exécuté en Angleterre vers le milieu du xiV siècle. VÉGÈCE. — Cette version, qui est anonyme, est celle que j'ai attribuée à Jean de Vignai, dans le mémoire que j'ai publié irn 1896 sur les anciens traducteurs de Végèce'. Je crois tou- jours l'allribulion bien fondée, couiefois elle ne peut plus être admise comme allant de soi. En 1896 je ne connaissais pas le ms. de Caius. Les mss. de la traduction que j'attribuais à Jean de Vignai étaient au nombre de six, à savoir : Bruxelles, Bibl. rov. 11048 '. Cambridge, Bib!. de l'Universiti EE. 2.17 >. Cambridge, Bibl. PL-pys 1938, Magdalene Collège <- Londres, Musée brii., Old Roy. ïo. B. 1 ». Londres, Musét brli., Old Rov. 17. E.v. Paris, Bibl. nat., fr. 1329''. 1. Romanh.XXV, 401 cl sui 2. Voir Soiiwma, XXV, 419. 1. Voir Romania, XV, 16;. 4. Voir «omjHW, XXV, 4:4. 5- Pour ce ms. et le suivant, 6. Voir RomaiiM, XXV, 410 i. une méprise : j'ai dit que et; voir Romania, XXV, 430. . — Il s'est glissé, d»ns la description de ce ms. poriaic la »gnature de Jean U, duc de r MSS. FH. DE GONVTI.T.E ET CAIUS COLLEGE S23 Entre ces coptes, ilotn aucune n'est antérieure au milieu du xiv" siècle, deux seulement portent le nom de Jean de Vignai, celles qui sont conservte à Cambridge. Toutefois il était difficile de repousser leur témoignage, l'omission du nom dans les autres mss. ne pouvant en aucune manière constituer une preuve négative. Il n'y avait d'ailleurs aucune objection ù éle- ver contre Jean de Vignai ; je dirai même que le caractère très littéral de la traduction, dont j'ai donné des extraits, et la lour- deur du style auraient pu être invoqués pour confirmer le témoignage des deux mss. de Cambridge. Mais l'esanien du ms. de Caius fait naître certains doutes. Ce ms. a cenainement été exécuté au commencement du xiv' siècle, sinon à la fin du xiii', comme on en pourra juger par le fac- similé ci-joint. La langue est de cette é^TOque ; les règles de la déclinaison sont bien observée.s. Or l'ouvrage considéré jus- qu'à présent comme le plus ancien entre les écrits de Jean de Vignai est daté de i pé '. A la vérité c'est là une pure hypothèse. Nous savons que plusieurs de ses traductions ont été faites pour Jeanne de Bourgogne, qui épousa Philippe de Valois en 13 13 (Philippe VI, roi de France depuis 1328) et mourut en 1348, mais nous n'avons de date précise que pour trois ouvrages : la version des Épïtres et Évangiles (1326); celle du Spéculum histoiiak de Vincent de Beauvais'; celle enfin du Directorium ad passagiuin facimduni, attribué mainte- nant à Guillaume Adam ', ces deux dernières de 1333- Il n'est nullement impossible que Jean de Vignai ait commencé à écrire trente ou trente-cinq ans plus tôt. Nous ne connaissons ni la mrbon, «qui mourut en 1512 ». Cette date ost celle de la mort de 53 troi- e femme ; il mourut en 14H4. I. Cet ouvrage est la traductioti di-su Epistres et euvangiles de tout l'an», ■île pour Jeanne de Hourgogne, première femme de Philippe VI. Voir Roma- ■: XXV. 407. 1. Nous possédons le tome I" de l'exemplaire du Miroir bislortal qui fut éventé par Jean de Vignai à Jeanne de Bourgogne. Il est dait, i la fin, de fcjîî- C'est le ms. B. N. fr. jifi. Un autre ms. do Miroir, daté de la m^rae ■■*nnée, est conservé i Levde. Voir, sur ces deux mss. le mémoire de M. L. Dclisle inlilulé ExempUires royaux tl prittfien du Miroir hislorial, dans la Ga^tlU arth/ologiqiu, Xl(iSM), 88. _ j. Cene version est datée aussi de ijj) ; voir ci-dessu.-:. p. 455. s 24 p. MEYER date de sa naissance ni celle de sa mort. Ce qui nous porte IM placer la période principale de son activité littéraire plutôt après I 1326 qu'avant, c'est que, dans les manuscrits qui nous ont con- 1 serve ses oeuvres, la langue a été accommodée aux usages du xivl siècle, mais c'est un fait qui s'est produit aussi pour joinville, | comme M. de Wailly l'a mis hors de doute. Je continue donc J à croire, sur le témoignage des deux mss. de Cambridge, que li version de Végèce, dont nous connaissons mainienani sept copies est bien de Jean de Vigiiai. Si cette conclusion est acceptée, i faudra admettre que la carrière de l'écrivain a dû commeucerl à la fin du xui' siècle ou, au plus tard au début du xiv% ei onl considérera comme très probable que plusieurs de ses traduc-T lions, et notamment celle de Végèce, sont antérieures à celles! qu'il a faites pour la reine Jeanne de Bourgogne. Dans le mémoire précité, j'ai relevé, d'après les inventaires des^ bibliothèques du Louvre (Charles V et Charles \T) et de Phi- lippe le Bon, duc de Bourgogne, la mention de quatre cxei plaires, aujourd'hui perdus, de la traduction de Végèce L'identification de ces exemplaires serait facile, l'incipit du deu- xième feuillet et du dernier étant donné dans les inventaires.! Mais aucune de ces quatre mentions ne con vient au ms. de Caius. J Je vais publier un assez long fragment de ce manuscrit : si l'on 1 prend la peine de te comparer à l'extrait correspondant qui est! imprimé dans la Roiiiatiia, XXV, 411-3, d'après le ms. B, N.jl fr. 1229, on verra que la langue de ce dernier est sensiblement J rajeunie. Ct est lî Ih'rts FUiTt V'f^nedcUi dicte dedievitkrie. Lîli. J. Einsin con dit Segoii"; li philosophes, l«re est garde d'isloirf ■ coslume (u aus anciens, qui niistrent lor cure ci lor entente vertu/ ct les natures des choses, de comnietre en lelres rc»:ieni;c et le yHK-M qu'il avoient aquis par grani iravalt «t pur ions exercices por ce que ît peOtifl profîtier a lor succeseurs : car tnemoire d'ome est escoleurjableet tost deperist ^t\ 1 . Romunia, XXV, 422. 2. " Quid est littera î — Historiae custos. a AUercatio HaJruini Ja(. rt Epicleli, fife poliiis Siciiiidi pliihioplii, dans Otelli, Ofuscula Cnra-rum trtf- nim stnteHiiosa tl iiioniliii, 1 (iHiy), 233 ; Mullach, Fmgmetilj PhiUnoplK- ru,-i:Cra«.n..». IC1860). 519a. }. [1 y n dans les MoralMs des (•bUosophti, tout nu début : u Mcmoirt «1 une chose cscoltirjable et losi alée». C'est de li, plutôt que de l'onginiL qui JkKuwTfUiif «fpCïr he- ulrf'Jlo/riMir^inU'.oiurfm-anif tit^i^ Iib I - ^ K-4î:lv(n«t-ÎV'dTCiiCtaim*iTrtc A mtbimcHt aitCanacuC Klill^tnno rtnoiMaïr alloue a* anai*Tircnï»"îi.'»"r uoiumcf onrîhr dfnil-cc^ïtuc(^-cn4*a^^M cii Nûct-f Uuix*f pozcc cntLC IcTdu nx-r <;f ar lUMMr dOmv cncKm if un tfii "ueil euti«i« <;i|olorri4cof Nïcîn lie ÏN; «^A'**^' On -1 ■ ft t en >>cïTnwf. HiT luuvro(^dp^•lv•îïL' M*un.*r»3ï-ciiï^ioîi tt^ncri-jMf Allah? aiitî ^iTiO inifCn nSctt^ ton-.?- ttf Cïtit nulop^r|.itpcton liitix' Ci»fiïmci»»h.^e- r»ï»ii<:oif |j\OnemJr ^itull»^*^ ï(4>it^ Ab I - HJhwrUj ai»r ?Î">ï Crirm lOnioifhirlcriiiH'nii- MiT JK-aquirp^fenc t»-aiwjl. I*n'"givi-iiaîrj»<»ïcc ■im: i» leinoittf^ N>tnc ah (.Tirofoii- ^lcarnmolb«cràMiit>rnirTf4ii ■fis ■ 1 1^ im V RtTîva iMv? tin hrCt' IVi^n-Vi^ll^Hl «tll«f V|K)R!rïCitnniiv fio plianif prvC^àrtoti^rcii r afnttC unrlot onv-î'toTCimmrc; ÉCi-noi- Lt cWt ^iiiunc 7 Pnp3C/-f!icnt mitf miirl&ti^e rjMi- fiwct- îwi-nicC mcfpn- ■r ji^ntfincc /i f pn coT >- rtti f tî/; is sages li un s'esiudicrcnr -^c5\ ca Sotraies, Demoiriius ci a.^ *Wi; )26 l'. MEY el, si coni dil Quintilians : « Noî ne nos, mes partie por nos amis, n Des a conoistre les natures des choses, si cor plusor ; li autre s'esforcierent en demosirtir reson, et pat rcson coDoîsirc choses de nature, si com Platons et Arisioies. Aucun, lonc tens après, mist: lor cure et lor entente en governir la chose commune et leur sougiei. i raie lam sculenianC par force d'armes, mes par mesure et par conseil : cl lo doctrine apartienl proprement as princes et aus barons qui ont a govei les pueples (b) qui lor sont commis, en tel manière que, par défaut chevetaine il ne soient maumis es périlleuses aventures des guerres et batailles, et li sougiet soient esiruic ei enseignii.^ avcnanmani, sclonc ce li csiaz de chascun requien. Moli des anciens, en divers volumes, oi aucunes dioses qui molt sont profitables a savoir a ceus qui \-eulent sage et apris d'armes ; mfs, por ce que longue chose ei travailleuse recerchier ce qui est enpendu en divers livres, por ce, entre les autres ce se sont entremis, un en vueilensivrequî oies sucns les dir de> autres quant a la doctrine de chevalerie, en .j. suen livre compila. Icil est Flavet VergBces, et ses livres est apelez » De la chose de chcvaleiie d. por ce que 11 livres est en latin, liquels n'est pas communemant entendu; chevaliers, a il esté ausi comme mis en nonchaloir. El je, sani ouïe fwv- sumpcion, par commandemant, veil mettre le dit livre en français, sclas^«:= a que je poiré, en cnsivani la pure veritÉ de la leire. El se, par aventure, j ^ ne sai ausi bien trover le françois plenemant com mesticrs (J>. 1) scroit 3U «I K-oil eniendeniant du livre, je pri le lector que il m'ait escusé '. Et deboneremeni amende le mesfet ■, Quat ce n'est pas grjnz los de reprendre autrui let S'en ne velt amender ce qui est meins bien 1, Vil). i . Cette leçon paraît 2. Ces vers sont écrits comme pro: écrive en vers pour dire qu'il veui écrir que celle du ms. 1229 : a que 11 m'aist - .1 assex curieux que l'auii^ MSS. FR. DE GON VILLE ET CAIUS COLLEGE $2^ ts parciaux '. Chascuns de ces est devisez par chapitres, si comme il ert es aparissant *, Ou premier livre est enseignié liquel som a eslire por estre ivalier, et desquels leus Ten les doit prendre ne en quel aage, et commant les doit esprover, et de quels exercices ), c'est usages d'armes, l'en les doit lire et enseignier ; li scconz livres contient la costume de l'anciene che- :rie, et en quel manière li ostz de la gent de pié puisse et doie estre esta- : ; li tierz livres enseigne toutes les manières d'art et de subtilité qui ont stier en bataille fere par terre ; (b) li quarz livres enseigne touz les engins sont bon por asaillir ou por deffendre cité ou chastel, et vers la fin de tui livre sont mis li enseignement qui sont profitable en bataille d'eves, en toute bataille suelent plus doner victoire sens d'armes et usages que :e ne multitude, ce est planté de gent mal enseigniée 4. Ou premier livre e prologue ouquel il offre son livre a l'empereour Valentinien, et xxviii ipitres, chascun par soi devisé, et je seigneré chascun de son droit nombre comme il est contenu ou latin. Or commance en tel manière Flaves ^es son livre de l'enseignement ou de la chose de chevalerie. U prologues du premier livre qui est d'ensegnement, £s anciens tens fu costume les estudes des bons ars mètre en letres, et ce estoit ramené ou livre s offrir au prince ; car nule riens n'est' a droit . inanciée se, enprès Deu, ne l'otroie li empereres, ne a nelui n'afiert / I2 a savoir pluseurs choses et meilleurs que au prince, li cui sens et doc- > puet profitier a touz ses sougiez. Et que ensi ait esté ou tens Octeviam uste et des autres plusors, est prové et seû par molt d'essemples. En tel ^ manière par les tesmonages et par l'octroi des princes éloquence et biau se TOootepiîfrent pus ope. l'cnprisrihi fiare n'iert Masmèe ?. Et g^ con- •^u sens de « particuliers ». Les ex. que rapporte Godefroy sont moins sommaire qui suit est, dans les mss. latins de Végèce, placé en tête de des chapitres du livre I«»". ïce fait un emploi fréquent d*exercitium en ce sens ; le traducteur a <^u' « exercice » ne fût pas compris, puisqu'il l'a glosé, ^'^est la traduction de la première phrase de Végèce, après le prologue : ^X'inni autem praelio non tam multitudo et virtus indocu quam ars et ^^lam soient praestare victoriam. » Mais dans les mss. elle est, comme ^^oée à la suite du sommaire. Voir l'édition Teubher (par C. Lang), ' ï de la préface et i du texte. L-o.tin : « atque in libros redacta. » ^^ y a simplement dans le texte « eloquentia ». Le traducteur n'a pas *^ ployer « éloquence » tout seul, quoique ce mot se trouve en français ^ le XII» siècle. *^ Dum non culpatur audacia. » La traduction de Jean de Meung est i S28 debonereiiï, latii plus seuremeot enpren gié cestc ovraigne, ja soii ce qu^ '^ soie li ineins saehanï de cels qui devant i ■noi s'en sont entrerais, car en c^i;s.ie ovraigoe ne sont pas nécessaires ne nt ; covienent mie grant subtiliici=: j,. paroles ne hautescs d'engin, mis foiauls et dcligcnz travaus ; « ja soit te «;^ ^^ de divtrs historiens de la doarine d'an nés pluseurs choses aient esit t^^ i «(, par ' le commun profit des Romains, je, « m cesi livre de l'exerciiacion ', c^s; ^^j de l'usage d'armes, par certains litres m 'esforceré de mosirer l'anciane *ros. tume, non mie por ce, empereres veinqu ères i, que ces choses te soient r~K7i <;;- por ce que tu cognoisses que ce que tu de ton bocna ^,é profit, ont i;a en arieres gardii et nuintentj -• U et en cesi petit livre troverjs quenque tu rcq u m «.ts au conmun profit. Ci fjui ii prologues ci !:«:?□■ i en te! manière. faiz [por] garder faiseur de l'empire romain ; des choses qui ont mestier mance U prentiers chapistre (_P. ! b) Di V fxfrdcr des Roiiuiim. Nos ne veons par nule autre chose le puepic les terres de cesl monde senon par usage d'arn ost et de cljcvalerie. Que eust valu cil petiz encontre- la multitude des Frans, le sens des Cre des Affres, ce est de cels d'Aufrlquc > î mes encontre toutes ci et profila eslire le chevalier sage et vc/.ji et enseigner le ' d'an nuel exercite et savoir, canoistre quanque par reson puet aveni aventure des batailles et vengier la parece des mauves. . . La même écriture continue jusqu'à la page 72 dont If . . 1* col. ne contient que quelques mots, te reste étant kis^^****^ blanc, au chap. xliij De connoisire Us por:^. — Le texte se pou» S-**>^ suit, à la p. 73, d'une écriture plus grosse. Dernières lignes (p. y s b) : Je cuit di-s ore mes qu'il est a lere de la diciplinc d'armes, car en ces clios=<^^«iiW=' ei par enseignemmi de l'essij de Tic===**^ i vûisdie et la ioC^ .^^ choses val * m la doteu: •-^ d'un meilleur français : n quant il n'estoient pas blasmi. ainchois csioi*'«^:a:ut;i; loé, par les tesmoing des roys, de leur hardemem. » 1 . Erreur d'abréviation ; il faut por. 2. « E\ercitatione tironura. a Le traducteur a cru de ). Il Imperator invicte. u 4. " Olim custodisse. n Le traducteur met deux mots j. Ily aiouiaulrechosedansleiexte; voirJfom.,XXV,4iî,rotel.K««t ^ il croire que le traducteur a eu sous les ycus un texte ditKrent du tH 6. Ici la Ics'on de fr. iîi9(XXV, 4i})ust corrompue. MSS. FR. DE GONVILLE ET CAIUS COLLEGE 529 souveniers ' us trueve souvent plus d'art que Tanciene doctrine n'en a lostré. Icifenist îi livres. Suit la table de l'ouvrage qui n'est pas complète, le dernier millet ayant disparu. Elle s'arrête au chap. v du quatrième vre. SECOND MANUSCRIT 1. V Ordre de Cha^alerie. — On sait qu'il existe de nombreux iss. de cette composition, qui n'a pas eu moins de succès en Lngleterre qu'en France *, et dont on possède une rédaction n prose française qui a été souvent copiée ^ La leçon du présent is. est assez corrompue et se distingue assez nettement de celle ue j'ai fait connaître ici même d'après des mss. de Cheltenham t de l'Université de Cambridge. Début (p. 79) : Fin (p. 88) : Jadys estoit en panye (J>. 79) « Seignurs », fait il, « aidez voirs i Un roy de mult grant sengnurie, « A ceo franc prince rechater » f E fust mult leaus Sarasyn ; Et ciel le pernent trestouz doner. Si out a noun Saladhvn. Chescun dona riche doun Mes a temps de cesty roi Tant q'il fust quites del ransoun. Luy Sarasyn firent grant desrei Si valut bien le(s) remananz As ceaux de la nostre creaunce Quinze mil de bone besantz. Par lour orguil et lour bobance, Tant gayna cist chivalers. Tant qe par aventure avent Si retoma sanz demurrer(e) Qe a la bataille un prince vent, A soun paîs a Galilée ; Hughe a noun de Tabarrie, Si n*a le geste plus durée, Q'o luy mena grant cumpaigtlie Ainz vous finist par ytaunt. Des chivalers de Galilée, A douz Dieu trestoz vous comand *. Car sires ert delà cuntré[e]... Explicit liber de ordine milicie^ ut supradictum est, 1 . Cl Frequentior usus. » Au-dessus de soveniers, qui est un vieux mot, je main plus récente a écrit frequens, et d'autres mss. portent souverains ou tÊvrain ; voy. XXV, 414-5. 2. Voir Romania XIII, 530, et XV, 346. Aux mss. énumérés en ces deux idroits on en pourrait ajouter d'autres, par ex. le ms. 855 de Metz, fol. 11 Catalogue général, etc., in-40, V, 313). Il est à remarquer que les mss. exé- ités en Angleterre commencent tous comme ici. Ceux qui sont proprement ançais ont un prologue dont le premier vers est : Boit fait aprodome parler. 3. Voir Romania, XXIII, 483 (note de G. Paris), et Bull, de la Soc. des te. textes^ 1885, p. 73. 4. Ms. camand. RommnU, XXXVl 34 s 30 p. MEÏER 2. Ordonnance d'Edouard III, confirmant une ordonnai-». ^^ d'Edouard I" concernant les tournois. — Je ne sais d'où ^2:^st tiré le morceau dont je transcris ici les premières et les dernier •»— ^j lignes. De l'ordonnauce d'Edouard I" dont il est parlé au détr^ut je ne trouve aucune trace ni dans Rymer ni dans l'itinéraire^ j^ Goufjh. Elle doit être de la dernière année du règne d'Édou»_ ■»:- j puisqu'elle fut rendue au siège de Siirling, 1307. La confir«:Tfc-ij. tion par Edouard III est datée de Dartford, cinquième année . 30) mon seign' le roi, par illoq» ^^^, furent les poinï de soun aul a ceste escript nostre s' le rai, par la requcsie C» ses boaes geniï. comaundf que tous les pointz desuis escript soient teoi-*' pur louz jours mis. Escript a Derteforde, l'an du règne de boa rov Edwaw- tierce après la Conqueste quinta. 3. William Twich, Traité de vénerie. — Ce curieux traiwx jit^ est connu par l'édition que Thomas Phillipps en a iaite — ' — î^ n'oserais dire publiée, car l'édition, tirée à très petit nonibr*~M'-*re, n'a pas été mise en vente — en 1840, d'après le ms., 8336 » de sa collection. J'ai cité l'édition dans ma notice du ms. 83£" ^}6 (Romania, XIII, 505). A cette époque je ne connaissais pas .^ k ms. de Caiusque je décris actuellement. Dans le ms. Phillip^^ /ifs l'auteur est appelé GnyUamc Tuiici. Dans l'ancienne traduciL^- km anglaise publiée dans les Reliqtiix antigiia^ (l. ijo) de Wri^ yftr et Halliwell, son nom est écrit H^ilUaiii Twely. Ici n^^ oui lisons IVilîiatn Twich, ce qui pourrait bien être la bonne roni;^B!iL -ard . BUthc, Norlliumberland, à l'embouchure de la riiière du v. . Tickhill, Yorkshire. ± MSS. FR. DE GONVILLE ET CAIUS COLLEGE 53 1 P. çj) Icy comence l'art de venerye qe Mestre Wiilam Twich, le venour royd'Engleterre, fisl en son temps pur apprendre autres qe ne sont mye haunt. — Touz ceux qi voillount de vénerie apprendre jeo les apposera li corne j'ay prys * devant ces houres. Ore voilloms comencer a lèvre. — r qoi, sire, voiliez vous comencer a lèvre plus tost qe a nul autre best ? — » vous dirrai : pur ceo qe il est la plus mereillous best qe est en ceste re. Il porte grece, et crote ' et ronge, et [ceo] ne fest nul aultre beste for qe ' en ceste terre. Et a la foithe il est maie et a la foithe femele, et par celé :heson homme ne poet nent corner mené de ly corn Ten fest des autres »tes, com de cerf, sengler et de lou. Et si fist' tut dys maie auxi come il autre foithe maie et a la foithe female, homme poet corner mené de ly auxi me de cerf de sengler et de leou... Fin (p. 95, dernière du ms.) : Quant des herdes sount de bestes ? — De cerf, doz, oures de deym(e)s et de ymes, beouée de cheveraus*, sondre des pors. Les che vereus ne sont mye en- asés ne aquillés, mes il cressount la ou ils vont devant les chênes; quant il pris il serra porté a la cusyn tut entier et les chiens serront rewardez de . pees, e la peel demurra a la cusyne ^. < 1 . Mieux, dans le ms. Phillipps : « joe les aprendray ansi com joe ay ris ». 2. C.-à-d. « fait des crottes », dans la version anglaise grotheith, pour Hêith; voir crotey, verbe et subst., dans Murray, New Engîish Dictionary, 3. Mieux, ms. Phillipps, « fust ». 4. Ms. Phillipps : « De cerf et de bises o deyms e dey mes ; beorie des evreaus. » Pour beorie il faut probablement lire heovie. Version anglaise . 154) : « Sire, of hertis, of bisses, of bukkes and of roos. A soundre of vide swyne. A bevy of roos. » — Sondre, désignant une bande (de porcs 1 de sangliers), est relevé dans Godefroy. — Bevy, en anglais s'emploie »ur une compagnie de chevreuils, comme ici, de perdrix, de cailles, etc. n le rattache {New English Dictionary) à Tanc. fr. hevée, qui toutefois ne se ncontre pas en ce sens. Notre texte donne heauee (écrit he ouee, en deux ots), et le texte du ms. Phillipps probablement beovie. 5 . Cette dernière phrase (depuis Les chevereus) n'est pas traduite dans la :rsion anglaise. Ms. Ph. : « Les chevereaus ne sunt mie enchacez ne aquyl- es, mes il croysent... chiens. » 436. Descks'tk de - Vit Tit h. Edmond. — Sermon en \ ;. Paul en ENh'Eft. — Les Q.vihie sig En 1875 " j'ai donné de la partie française de ce manusice^ji une notice sommaire, réservant pour un autre travail u«ne description plus détaillée, qui, on le voit, s'est fait attendre. C~V volume est un recueil de frjgments très divers réunis sous u^nc même couvenure. Ce recueil, ou du moins la partie la p/-«Jï considérable, qui est en latin, appartenait jadis à l'abbaye *^e Saint- Augustin de Cantorbéry. On lit au premier feuillet, c^^ écriture du xiv siècle : De lihraria Sandi Aiigustiiii, drcr' viif W gratin Uj", Sermoiies. Ou sait que les livres de saint Augustii^^j entre lesquels se trouvaient des manuscrits français', ont ér^ | très dispersés : le collège de Corpus Christî, à Cambridge, en * f recueilli un «rand nombre. Tout le livre est en parchemin, Les dimensions des morceaux ' dont il se compose sont pour la hauteur, de seize à dix-huit 1 centimètres, pour la largeur de neuf à onze. Je laisse de côté les 104 premières pages, qui renferment des traités de grammaire latine, et je limite ma description à la partie française, qui se compose en réalité de plusieurs manu- scrits réunis sous une même couverture. Pages 105-128. Deux cahiers, l'un de quatre feuillets doubles, l'autre de deux, contenant une vie en vers français de saint Edmond, écrite à deux colonnes de 3 j à 37 vers. Ecriture de la première moitié du \iu' siècle. Pages 129-144. Un cahier de quatre feuillets doubles conte- nant divers poèmes dont j'ai donné autrefois l'indication précise. Remania, IV, 385. Le premier poème (n" 2) est écrit à une colonne (trois vers par ligne). Les poèmes suivants (n"* 33}) sont à deux colonnes ayant en moyennne 42 vers. Écriture très fine de la première moitié du xui' siècle. t. N" I [61 du caialogue publié par Bernard (1. II, p. tî\). 3. Romniiia, IV. 585. 3. Par exemple le ms. d'A/n/moiif qui appartenait naguC-re au corn» d'Ashburnham (Appenâix, n" 220) et qui a éid acquis par le Musée briuii' nique en mai 1899. Voir Somanût. XXVIU, 47S- MSS. FR. DE GONVILLE ET CAIUS COLLEGE 533 Pagse T 43- 192 Trois cahiers de quatre feurllets doubles con- tenant deux lapidaires français, l'un en vers, l'autre en prose. Belle écriture du milieu du xiii'' siècle, une colonne à 36 vers. 1 . Fie de saint Edmond. — On possède deux vies eil vers français de saint Edmond, roi d'Estanglie (f 870). Je les ai mentionnées l'une et l'autre dans VHist. litt. de la Fr,y XXXIII, 346 '. Celle que nous avons ici, et dont on ne connaît pas d'autre exemplaire, est, à mon avis, la plus ancienne. Elle est en quatrains monorimes de vers octosyllabiques. C'est une forme dont on trouve des exemples à diverses époques en France et en Angleterre \ Elle est ancienne puisque c'est celle du Livre des manières d'Etienne de Fougères. Si cette vie de saint Edmond n'était pas si longue (elle a environ 1700 vers) et si elle n'ap- pelait pas des observations qui ne peuvent être résumées en peu de lignes, je la publierais ici. Je me contente pour le présent, d'en transcrire le début et la fin. Ore entendez la passiun (p, loj) De renfernal dampnaciun De seint Edmunt le bon barun E de la grant chaitiveisun Ki reis esteit mult poestis. U nus out trait li mal felun 4 Tant en vesquid en sun païs, 16 Par sa maie sediciun. Si cum J la letre le nus dit. Pur nos forfaiz suffrit il mort, z nus le truvum en escrit. Ja seit iço que fust a tort. Ki de cest mund ad sun délit En sa vesture fud mis sort 8 Al rei del cel ert en despit. 20 Quant il fut en anguise fort. Pur ço nus cuvent laborer Après fud el sépulcre mis E nuit z jur nos cors pener Si cum charnel, ço m*est a vis, En sun servise ki nus ad cher Pur délivrer les sons amis 12 Vint par (5/V) son seint cors racha ter 24 Ki furent en obscur liu pris. 1 . Remarquons que dans le catalogue rédigé au xve siècle de la biblio- thèque, aujourd'hui disparue, de la cathédrale de Peterborough, est men- tionnée une a Historia B. Edmundi gallice » (Gunton, The History of the Church of Peterhurgh, London, 1686, p. 210). 2. Voir Naetebus, Die nichtlyrischen Stroplmiformeii d. AUfratt^ôsischen (1891), p. 52. — Il est curieux que l'on ait eu l'idée en Angleterre, de récrire en quatrains le poème de V Enfance J.-C.y composé originairement (et en France) en vers accouplés; voir Roniamûf XV, 335-6, et XVI, 221. 3. Cum est presque toujours écrit c surmonté d'une barre, parfois cû. L'aime de lui ' s'en turnad, Qu'il ne fust a la fin trafl A reofernol ptisun alad, 48 E de sun seîgnur départit. Les serjani Deu lost deliverad De lui cuvent ici laisser 28 E a repos les enveiad. E de la tere cumencer Al len jur cum fit Deu levad Laquele il soleit guverner E a[sj sons suvent parlad ■ ; 52 Dementers que fud vif li ber. Ovcrteraent si lar mustrad Jadis Breiainne fud numéd jl Qucasunperes'enirrat. Que ore est Engleierre apellèd. Quarante jor/ quant sunt passeï Que iiiuli par esteit rcnumi^d Après que fud resusciiez, 56 E plentivus de grant bcailéd. A sun perc esi repairci; î6 DuiU il devant fud enveîez. Mais il i aveit > cuarde gent Ki la guardouent fieMemcnt: La nus enveiet si bien volun ) [h) Pur veirs vus dî, si jo ne ment. Prendre verai (sic) confessiun 60 De ço sunt mis a grant turmcn* E faire sacisfacciun. 40 Dune a\-eruni Deu a cumpa Si cum ad ore 11 noble ber Chacéd en sunt ors del paît Si cum povres z cum cluilils. Pur ço que furenl tuz supris Seint Edmund de ki voil parler. 64 De cels k'il (iodrent pur amis. Ki Damnedeu aveit si cher 44 Que une ne li volt ublitr. Dirai i-us ore apenement Cument3\'iniafelegeiit: Deski la mon pur lui sulfrit Pur lur folie, mes *, men aàtiÉ En [Utes cboses a lui obéit 68 Sunt deceû! veraîement... Le poème se termine ainsi, à la page 128 : ^ Seini Edmund, fon reis curunéd Qu'a lui puissum si servir ^M Devant le rei de maîstéd. Qu'il nus received al mûrir ■ Pur nus seteï cum avuéd A lui ki nus ad tuz furm^d, En bon repos od ses amis ^H Qui par desirece l'uni conquis, .JB Que il fscei par sun plaisir Que lui puissum toer tut dis Nus a SCS eumanz obeîr, En glorie grant de\-int sun ris, -^^ 1. Vers trop court; on pourrait ajouter [puis] après lui. Le copiste i d'abord écrit : Li seint Espirii, mots qu'il a ravÉs et remplacés par L'aim lui. 2. Vers trop coun. 3. J'écris ivltin à cause de la tinie. ki et ailleurs abrégée. 4. Ms. cpaniun, avec une barre sur le c. î- Corr. 0/, ou suppr. il. 6. Suppr. ce moi. MSS. FR. DE GOKVILLE ET CAIUS COLLEGE 535 Par celui qui regnet e vit Que furent z sunt en présent Od Deu père cum est escrit E si serunt finablement. Amên, Avoc od le seint Esspirit q^^ ^^ j^ .^„ g„. ^ Ignelement od grand délit, ^^ ^^^ Ej^„„, ^^^^ j, ^^g^^ . Par trestuz secles veirement Desornavant (sic) est il guarid Des secles, cum est dit su vent» Si cum sages e ben guamid *. Dans la seconde colonne de la p. 128 on a écrit, vers la fin L XIII* siècle, le petit morceau de grammaire latine qui suit : Bel' est cunisance de la prime declinisun ; sel* est de laquele genit. t le iu singuler z nominal, z vocat. plurer fînisunt in e long, le acusat. in am "ve, vocat. semblable a nominal., ablat. in a long., genit. plur. in arum '^t, dat. et ablat. in hits long., acusat. in has long. Sel' est cunisance de la sec. [dejclinisun : cel' est de laquele genit. sin- er, nominal., vocat. plur. fînisunt in 1 long., dat. z ablat. in 0 long., acu- in um brève. Quant nominal, singuler fei in er, vel in im (corr. um ?), :-ai. semblale a li; quant in us y vocat. in e, quant in ius, si seini propre nun, :^t. in f, gen. plur. in horum brève ; dat. et ablat. in bis long., acusat. in aong. i i _ Sermon en vers. — C'est le poème que Jubinal a mis au / t.ren 1834, sous le titre de « Sermon en vers », d'après le i - B. N. fr. 19525. Il a été publié de nouveau en 1879 par Suchier* en trois textes imprimés en regard : 1° B. N. fr. 525; 2° le ms. de Caius; 3° Bodléienne, Digby 34. Le texte Caius occupe les pages 129 à 135. J'ai publié le début du me poème dans la troisième partie de mon Recueil d'anciens ^es (n° 26). 3. Descente de saint Paul en enfer, — C'est la version publiée 1839 par Ozanam ', et qui, dans un ms. du Musée britan- iie, est attribuée à un certain Adam de Ros. On en connaît ^tre manuscrits et un fragment d'un cinquième, dont j'ai ^né l'indication précise dans ma notice du ms. B. N. fr. 24862 ::^tices et extraits, XXXV, 15 5). En voici, d'après notre manu- L t, les premiers et les derniers vers : « Ce quatrain est vraisemblablement une addition de copiste. . Bibîiotheca normanica. I Reimpredigi, Halle, 1879. . L'édition d'Ozanam a été reproduite, fort inexactement du reste, dans dictionnaire des légendes du comte de Douhet, col. 1035 et suiv. MSS. FR. DE GONVILLE ET CAIUS COLLEGE 537 idiquant pour chacun le vers du début, et cette liste complète * . Début ^ : ne vos cuidasse enuier (p. IS9 h) rber d'acun mestier, ize signes vus deïsse, 2 remuer me queïsse, pure vérité. t vus ja, seignurs, a gré fin de cest mund, 2S choses finirunt? ;uz cel ho m si félon, 3eu a entenciun, 3i me volt escoter n*estuisse plorer. m J cest siècle* finira iires signes f{e]ra. reconte Jeremies, :p. 143) : riuns mult bonement ir la sue seinte mort, nst aver de li confort, s plaies que il suffri Tende de l'enemi boisdie est seignur. 16 Zorobabel ? Ysaies, Noam, Ammon z Moysès ♦, z li autre prophète après, Un poi devant le Jugement, 20 Dunt li félons seront dolent, Mustrera 5 Deus sa poestét Del siècle de sa maîsté. Qui ore volt oïr la mervoille 24 Envers que rien ne s'aparelie, Oîr purra ja de quel part Vendra la grant mésaventure Qui passera tute mesure. 28 Ore escutez de la jurné[e] Que tant deit estre redoté[e]. Del ciel charra pluie sanglante... E nus gaite z nuit z jur. Que le puissuns tut tens suïr, Jhesu amer z lui servir, E sun règne issi merir Qu'ensemble od lui puissuns joîr. igment d*un poème sur les étais du monde (p. 143). — morceau que j*ai publié et longuement commenté , IV, 385 et suiv. y ajouter le ms. B. N. fr. 15212, fol. 156, qui commence par le titès comtuuualemetït . texte du ms. de Tours (Luzarche, Adam^ drame anglo-normand ^ Le texte du ms. de Saint John*s (Cambridge) est à peu près d*ac- elui de Caius jusqu'au v. 12 (^Romania, VIII, 313). îviation donne plutôt qtien (qn). : Et Aaron et Moysès. Ms. de Cambridge (GG. i.-i) : David, oyses (y. 29; Komania^ XV, 291). dation donne plutôt mustra. 6. Painu sur les pierres précieuses (p. 14s). — Cette versio"^ du poème de Marbode ne se rencontre, à ma connaissance» nulle part ailleurs. Je l'ai copiée eo 1871, «c'est d'après ar"'^ copie qu'elle est publiée dans Les lapidaires français du «kjv^^"' âge de L. Pannier (1882), pp. 145-188 ; cf. tUd.. pp. 75-7, 1^^ * observations de Pannier sur ce poème. J'ai trouvé depuis, ^ Cambridge, un autre lapidaire en vers, qui est différent de lot^-^*^ ceux que l'on a signalés jusqu'à présent et qui présente d'if^^tn contestables rapports avec le Bestiaire de Philippe de Tbaon. ^t \ le ferai connaître dans la suite de ces notices. 7. Traité en prose sur les îvrius des pierres graWi^s. L. Pannier avait l'intention de consacrer une étude spéciale aii«=:jt lapidaires des pierres gravées ', et il y eût assurément classé -1 sa place le traité qui suit, dont je lui avais communiqué diM^s extraits. Je ne puis introduire ici, à l'occasion d'une noti^^^e de manuscrits, un travail d'ensemble sur un sujet assez comp "Cli- qué, et qui, jusqu'à présent n'a guère été étudié. Et cependa -mit on conçoit que l'on ne peut apprécier sainement l'un des écrits qui ont été composés sur les pierres gravées et sur les proprié^ ^A qu'on leur attribuait, sans le comparer aux autres traités n».».* nous possédons sur le même sujet. Me bornant aux indications strictement nécessaires je dir*:^ que les articles dont se compose notre lapidaire se retrouvci» «, dans un ordre assez différent, et souvent autrement rédigés, da la seconde partie d'une compilation exécutée pour un des ro i de France qui ont porté le nom de Philippe, et connue depiKxi Pannier sous le nom de « Lapidaire du roi Philippe »'. Ou possède de cène compilation plusieurs manuscrits. Pannier I tî a décrits, et a transcrit, d'après l'un d'eux, quelques pages de J2 première partie de l'ouvrage, mais il n'a rien cité de la secon ou etïtaillù, celé demenrcï bone ' ,. [S]e vos ir trove? Mars, ki soit ar ki lienge un lorir en sa mair lui ki la portera fjitbelz k'gier, z pi ki la porte di^ enfance {a ne porra rovez en piere la tune ou le soleil sacrée par mena bl cment ; tôt le)!, ou une virgïni; gei^^^'* la piere est sacrk partn^^*^' ssjnl, z quankc il conmt. ^^"' '. Mercurlon er verge envolepée : email lié ki dcra savoirs z facunde ke nus nel pora ci parmenablement z le gré Deu avra z a toî homes '. Fin (p. 192): [S]e vos trovez en la m;igneie un home nu en estant, lui une pucele nue ester droite, z si clievol soient lié eiitor Si li home tienge sa main désire sor le col de la pucde r la sent ste awa lani li h^bur i parole, z si iert uicr z a dcsire ilreiorsanpF z li hom l'esfiart en mi le \'is, r celé regart en terre, iceste piere racte* en anel de fer ki ait les .xij. pois de la piere, z si metei la piere ' une langue— hupe z un poi de mirre, z un poi de atum z del sanc de honie le pesant la langue ; ki cest anel portera nus de ses cnemis n'osera devant lui este" ~ en bataille ne aillurs, ne nus leres ne porra avoir cnienii on de lui nieni ter ne nule maie besic n'estera en la maison ou la piere iert ; scieict en roge c^^ si la pendex al col al chien : tant comm il l'Ara ne porra abaier, z si nus p^ cest anel entre larrons ne entre ses eneniis, nul mal ne li feront, ne nul a 1 nel abaira kil portera ; z s'il veli ke li anels ait force, si gard k'il ne 1 «^ sanc ne ke il estaingne feu ne ke il ne mette fer en feu, ne beste ufc. %- ne oisel ne fiere ne nule char ne mangue tant comm il t'avra sor soi _ Geste Peridon est piere veri ; I , Cet article c«t analogue à l'article 249 de la publi 3. Cf. le n° ïSo de la même publication, î. Cf. M>ïlv. art. 235. 4. Cf. Méiy, an. 2Î4. 5. Lapidaire du roi Philippe (MtW, art. J40) : mets [mr Jrsittuh hfr'i. MSS. FR. DE GON VILLE ET CAIUS COLLEGE 54 1 De ses vertuz ne sui cerz, Fors tant k'en fue ne puet ardoir Del le... » (L)«H quando el Rey vIo que er.i va muedo mando que lo lleuasscn fuc -^ I . See E, Lccseih, Anaiyst. 5 592. » le perron de Merlin : le chevili. «;r ^ fut brûlé par la volonié divine ; l'épée qui laisse coniber Jes gouites il ^ -uni dès que Gauvaiu la ceim.Iout cela est dans le livre de R. de Borron ;cc Krni peine perdue de le rilpilcr n. This is an ïntercsiing ri'fercrice lo tlic *ri'' be excites tbe indignation of Tristan, wbo challenges bini r l" figbt. They figbt witbout armour. The resuit is, Dagarius los»^^*ses bis hcad. There are in this passage some strange blunders noiiceabc::^-ible in P, viz. dfstoria for descocia ; aqtulla domaa(>) for en aquel^ -rutila demanda, and worst of ail, anle a jnsoa grande for an!e la /i7^ic:»'^wii gnarda. From a criticai point of view, ît îs wortb noting tbat t»- ihf future (icMiîura is used witb référence 10 la gransloriade Trisli the Portuguese présent tense diujsa is only tbe logically Inac - — rcu- rate use for tbe future. Ac tbe beginning of cbap. ij \P, y, p. 11], occursin two versions the following passage : Al rey que vio star en la sïUa pclî- K! Rei, lanto que ujo na seedj p^ff^ grosa al cauallero cntendio luego que gosa a cauallekTO de que ma — ^int, aquel era el caujllero dondc merlin todollos outros profctas (illuv-w ^ t tûdos las otros profetas de la grau grain balliaViii... ail, 1. Ms. fr. 757, f. 96", sce also E. Lœselh, J.i THE aUESTE OF THE HOLY GRAIL 549 There cannot be any doubt that bretahùy and not bathalha is în this passage the correct reading. At the end of chap. 20 [P, 7% p. 14], P, is fuUer than S. z, dio le a boores de gaunes que lo e deu ho a boorz de gaunes que Iho truxiesse. teuesse. ca aquelle era ho em quem elle auja fîuza muj grande que sempre fora em sua honrra e em sua ajuda. At the end of chap. 31 [P ii**, p. 23], there are three para- graphs, occurring in P, omitted in 5". Thèse hâve the following headings : Como G home uelho disse, que nenhuum nô leuasse comssigo amiga na demanda. Zomo a raynha preguntaua Galaaz. Zomo a rainha disse a galaaz, que era fîlho de lancelot. In chaps. 35-36 [P, 12^**, pp.2é-27j, ihenames ofthe knights ire given who take theoath before starting in quest of the grail. \s the varions names afford a good opportunity of comparing the two versions I reproduce a portion of thèse two chapters : 3$. Por esto se partio galuan de Por esto se partio galuam pella gran manana de la cortc por que el manhàa da corte. E el rei pello gram (rey) auia gran pesar quando rescibio pesar, que auja, quando reçebia o cl juramento z nunca se acordo de juramento, nunca Ihe nenbrou de galuan tantos eran los otros : mas galuam, quantos eram os outros. porque la ystoria deuisa en frances Mas porque a estoria nom nomeou os los nombres de aquellos que fueron a nomes daquelles, que foram na de- là demanda del santo grial conuiene manda do santo graal, conuem que que lo deuise yo assi. diujsse eu aquy os nomes dos, que 36. De los ciento z cincuenta caual- foram conpanheiros da messa e feze- leros que fueron de la tabla redonda rom juramento, dos .CL. caualleiros, que hizieron el juramento desta de- que fezerom juramento desta deman- manda. El primero Galaz el .ij. lança- da foy o primeiro gallaaz, dessi tristam rote despues Tristan z Boores de gau- e lançarot e boorz de gaunes e blioberis nés : z Lioncr : y Estor Mares z Briures E lionel E estor da mares, brandinor, Blamor su hermano z Layn el blanco seu jrmàao, e Elayn, o branco ; ba- Bafa afijado del rey van : agon buen njn, o afîlhado de rei bam ; Abam, cauallero a marauilla Tristan Arnel bôo caualleiro a marauilha ; gadram, canir Gariendes el negro Acosan el laner, tanri, pincados, lelas orunho, gruseo Acotan el ligero Danubreel Crinides, o branco ; Ocursus, o negro ; corajoso. Todos estes caualleros sin Acantam, o ligeiro ; danubrc, o corio- Trisii H. O. SOMMER n oualeiras « n do linhagem de rey t vinîcron a la corte por amor de laii- i çaroïc : viciera \ts que por su buu'na j vida fucron companeros «lles de listenois del chastel de corbenyc. qui fu nièce le riche pescheor. z le roi malade des plaies dont H uns ert apelez alains des illes au listenois z ^11 ert malades de maladies de plaies z li riches rois qui estoit apelez mehaig* Jf»"'"— J ,05t« " bW«.' «■»«'? Jatio"' •>Io\«»^'''LvYi»i>«' 0- ?e\ ■,S W' |JV»=' ■i* ^- œ:S:|iHSS:ï*ï5* -v *"" "**:^'='" ,-'«""°'* >*"' SvJ» " i:--^« THE QUESTE OF THE HOLY GRAIL Chap. 49, is considembly shorier in P, f. 17 ■'' (p. ;)é !!. 12-35) for, while iii 5, the hermit déclines to relate llie story ns<:cond lime (it bas been told in tlie firsl pari oflhe trilogy), he does so in P. The remark of the Portuguese ininslaior a as it will be lold later on in the book ■> is an error. 49. Quando galaï se partio de yuan caualgo laoto assi como cl est:udero guiaun que llcgo a U herniita do el cauallera bliaco .itcndio y el escudero »mos\To \o a gahi i dixo le Sciîor vcdes aqui el caualiero que vos embio el escudo. E galaz Tue i:onir3 d : ; saluo lo : y el cauallero otrosi a el. Scnor diio el cscudera : agora deiid a r'on Gal.iz la verdad desic escudo : E porque tanEas niarauillas del avie- nen : v el cauallera respondio c dîxo «le grado : estonce se lorna a galai z dixo le : oyd me cauallero de jesu chrîslo el hombre bueno que >:oniiga anda te depanio va lodo conio era ante que futses cauallero. E despues alli do te dcmosiro cl comienço de lu linaje : i lo que fiiieron en esta lierra c en otra. E agora le digo yo tjue *y lu supicscs quai reniembr.inça deko Jfïsofes y el rcy mordrayn despuL's su rnuL'rtc tu sabras cslonce onde eue escudo vino ca sîn falla esta cruii que en tfSlc escudo esiabermejo fiiojoso- fes de su sangre niesnia quando ouo de morir : z duro fasia aquj : z du- Quando gallaujt chegou a ermjda, hu lia caualleiro das arnus brancas o aicndin, ho escudeiro que hya com gallaa/.. tantoqueujoo caualleiro, dise a gallaa/ : a Scnhor, uedes o cauallei- ro que uos enujou lio scudo. i> E o caualleiro, lanio que ujo. sayo contra elle e saluouo. E gallaa): ouirosi elle. <■ SenhoT », disse ho scudeiro, • ora contade a doni gailaaz o que disesies que Ihe contariades ante myni. » « mU)io nie apraz », dise el, ■ c ha no mundo home nenhûu a que o ame deuesse a coniar, ca a elle : ca el he ora ho scolheiio a que nom ha par antre lodos os caualleiros qui; ora sam nem foram gr.im tempo lia, » En'.am disse a gallaaz : e snbedes que me demanda este scudeiro que eu Ihe faça saber a uerdade desie scudo. E porque (anias maraujlhas endc auje- rom aaquelles que por seu folar- dimcoto sobie a detlësa de n hor o deilaroni a sco! collos, porque llies aueem tantas maas andanças como sabem acsta terra, todo esto me cl rrogou que Ihe dissesse : ca Royal 30. D. iii, f. éS'i. I found Yiiaiii de ctiul), and Gavain had approachcd a castle, wherc Perceval's brother Laniorat, whom Gavain had aiso killed, Has been buried. The inhabitanis had vowed to avetige thcir niaster's dcalh on any knight of Anhur's whom tliey could get hold of. Gavain, Icnowîng this, disloyally forsakes Yuan at the gâte, ihus causing liis death. Some time afier ihis Bandemagus and Gava n meei. They fighi uniil ihey fïnd OUI who they are. B.mdL'mjgus is then obliped to give up the idca af avenping his nephew, becausc, as companions of ihc Round Table, they are bonnJ bv oalh not to lakc up arms againsi e4>;h otiier. ÏS4 H. O. SOMMER ran aun mas que honibre no cuyda t nom he t assi coiao d le deuiso el feclio de ame que Josop z de josofes : z del rey tnor- ujestes. drayn i de nacian assi avïno todo y e ame e esie escudo es el quel rey mordrayn uqmo e traxo en la baialla cou el rey Tolomer hùa peça oDdeiu va oystc el cueoto ; z por la n Çenas crui que en esie escudo fue escapo de desejci a peligro de muerte : t por las niaraui- llasque destc escudo viuieron : eHonte fue lan bien guardado que ninguno no lo oso u:acr ni fue oiOTgado a cauallero que lo traxiese fasta la lu venida : ca el que es ordenador de todas las cosas no quiso que lo fa xiesse sino aquel en quien ouiess^ marauillas de bien nias que en oiro hombre. \ esionce le comien^o 1 s&il * pois uoUo contareî ame « ; jrmjtam que anda <; |Ue nos coniou ja es " Senhor », disse gall^; I que u todo assi como aueeo Eniam llie começou a guisa, como itos dipoii cot 1 caualleS^^^^I 7"-i8'' (pp. îé-39) several seciitC^» i uerdade do escudo, iiaz sseu linhajem. como prendeo tolamcr. sar la hystoria del escudo aai fomo cumto h hn ikuisado : i h que vos yadixtno vos lo quitta aira vr^eonlai z tanio que el cauallero blanco como lodo no lo vio golaz ni supo qi Tuera del. In P, follow now on ff. coniaining thestory, viz : Como o hirmiiara disse a dom galaa/ Como o caualeiro branco coniou a gi CoTDO Eualac vyu a prova do escudo Como Eualac vençeo seos inmvgos. Como o caualeiro contou a galaaz, como fora fciia a cnu no escudo. * It is mteresting to observe that while P uses the king's c» ori- ginal name Eualac, S lias the name he received at his tJ f^p- lism, vh. Mordrayn. The last two Unes of chap. 49 : « c canto que u etc. hâve iW ^»tfiei> équivalent in P, at the end of the herniit's slory on f. iS*". _ . Chapter 52, is a very interesiing onc. Ils opcning len lîi Jines correspond to P, f. 19^ (p. 42; 11, 5-17) : En esio se panieron del mooimen- Entam se panïrora do mujme^^c-nro p (0 : z lorniiron se a! abadia -, i Galaz lornaromsc ao mosteiro. E g^^stlhj- dixo al escudero que luuiesse vepilL-i : disse ao scudeiro : atnjgo ou ^Biv;,- en la yglesia aquella noche z que en leende uigîllia, como ïqayds^ ^t- THE aUESTE OF THE HOLY GRAIL 535 la manana que lo faria cauallero assi manhâa caualleîro, assi como direi- zomo cra derecho z costumbre : y el to [e] custume. E o scudeyro fez asi sscudero hizo lo assi como lo el como Ihe elle mandou e ensinou. E mande : y el hombre bueno leuo lo o home bôo leuou gallaaz a hûa 1 vna camara z fizo lo desarmar z camara e fczeo desarmar. E depois izo lo assentar enel lecho z dixo le : fezeo deitarno leito e diselhe : Senhor ;r the pseiido Robert de Borron ever translatcd from Laliii înio hûu nom ousassc del nem têeue o que cl nom qucrria cm nenhùa gu)ssa, . — ^-j E por csio [iromeie na icrçeyra parie:^»j-,-j| do seu liuro que depana a '*•""-"■' ~r- f » jj do santo graal as cauallarias c as per ■'-^;r- fcitanças que os <:aiial1eiro5 da "'"'"^ g^ ,^1. rreJonda fwerom cm aquella deniand: t» ^j^ e as maraujlhas que lii acharoni. VT £ para cïdade de Sarraz. E bë saibamv^aQ,^ lodosque a diujmdadcdofilliosoffia — ^u que llie nom conucm non qucrelTX' —lie diujar que seja die culpado da isaw^^if egrcja. Mas quando etto qujsscr in=: — ^. ballur sse de saber o liuro do lalir ^ia, aquel Ijuro nos fara eniender e mir-^e^^Kt enteyramentc as marauilhas do san .^^[o graai. Ca nos deuemos touuar a& puridades da santa egre[a. Xcm eu nom direy mais segundo meu podc- . ..: r ■ ca lio que aa estoria eonuem ca ni; ~>tti conuem 30 homem dcsi:obrir at pi^^^'Vi' honieni diujsou a gallaaz a signîlicaa^H^ '^- ça daquclla auentora que acabara di ^^^^« que mujto era nijUior deraosirança. " os frades mujto seruiiio. ca muitr — J " preiauam e amauani. Ame de h 0" de prima fez gallaaî o scudciro cat. J^l- mpo. 1 THE aUESTE OF THE HOLY GRAIL 557 nch, it is quite certain that neither of tliem ever dreamt of împting the reverse. The second is contained in the passage : E bè saibam to egre- . It is clear from the context that this passage, being uncon- ted with what précèdes and follows it, cannot be a repro- :tion of the French original; the author of it, therefore, st be either the Portuguese translator or the scribe of the The équivalent in S is, according to ail appearances, a cor- : rendering of the original. But how is it possible to make h a mistake ? rhere is only one explanation. Evidently philosofia was mis- en (or filho sofria y and when the sentence through this blun- became meaningless, duijmdade -wzszddtd, and que ay conuem mged into o que Ihe nom conuetn. It will be part of the task of the future editor of the Por- juese Denianda to answer the question : Is the Portuguese j t a direct translation from the French, or, from a Spanish jinal ? n addition to the interesting information as to the pseudo- ^ert's hésitation to translate certain portions of his Latin (c into French, because he does not wish to reveal secrets le Church, not suitable to be known by lay men, his reso- >ii to confine himself to a récitation of the noble deeds of <:nights of the Round Table in the quest,his intention not •«iplain the philosophy que ay conuenia^ as he does not wish ::>me into conflict with Holy Church, and, lastly, his inti- on that ail who are anxious to know thèse things, may ^ them by assiduous study of the Latin book, we leam the Spanish translation is the work of a certain Joannes s, a friar, who, for that very reason déclares, he must not -gainst the commandments of the Church, and he is unwill- ^o tell an untruth. Vie most considérable gap in S occurs between chapters and 127, where no less than the contents of fifty-two es in P, viz. ff. 51-103^ are suppressed. While the arranger J* has, invariably, by some excuse or other, indicated that \as omitted something, he has in the présent case not only done so, but taken trouble to conceal his action, n chapter 126, we leam that a damsel tells Gavain and SS8 H. O. SOMMER Estor after ihey hâve left a hermîtage, that Garîet, in an _ . . . 1er wi[h a strong knight que traya dos vandas bermcjas en '' escudo a Iraueiso tl campo del saido era verdie, hns becn grievousl ï ^ïs\y wounded. Botli set out to find Garier. The chapter ends ; estonire se panieron deh doa/.Mn con itiuy gma peur z fueron se contre dfc» do enlendian que mas ayna fallarian a gariclt mas no anduuieron mucho qu_* f^Uï erraron e! eamino z anduuieron de vna parle z de otra como laveiii\ira lc»I lui guiaua. Mas agora dexa d cuenio i fablar Jelloa z fabla de galuan. This passage corresponds, with the exception of the las^^^asi tweivc words lo a similar one in P, f. Ji" (p. 104, 1. 12) viï^^ mi: mas nom andarom niiiilo que crrarum o iainjnho e uodarom asi coniCK^:».aQ^ auentura os gujaua. The beginning of chap. 127 ' corresponds to P loj '' Agor edci 9 : que très dus Ora du o conto que très i b hcmiiia galuan : veram na ennida galuam 1 gariele z merengis do auian solerrado Meraugïs de pois qui al rey Vandemagus ; r ,1! quarto dïa Bam de Magus ; ao terteiro dïa (oi œ salieron dende eru-i: t niercngii z Erec e Meraugis; c Galuam licou pot gajuan lïnco av por garesccr dclas que era mal chagado Il^ifias A comparison of S and P shows, that where in the la^^ier the name Erec is for the first lime mentîoned, it is deliberic*:ly replaced in the former by Garkic, tlie lasi name occurring in the precedîng chapter, in ordtr to make the sudden change in ttïc narrative less conspicuous. My space does not allow me to give an account of ^^^ contents of thèse leaves ; part of them, viz. ff. S''"70*» .'^ however, already accessible on pp. 104, I. 12 to 142, 1. jfr -r '" von Reinhardstôtcner's text. For the remiiinder the reader ir"»*^''' be content to wait till the Vienna nis. is published. At the end of chap. 141 the contents of one paragrapf». '" P, f. 106'. U. 12-28 are suppressed. It has the heading : Como a do[n]iclU que Itv cabeça foi quemada de ci I. Whilc up 10 chap. 116 ail quotations from ihc Portuguesc Df^*-»™ J are giveti accordiiig to von Reinhardsiôiincr's tcxi, those from chap- 1 - ihe end arc laken Erom the 111s. Dr. Uiia Klob kindly lent me. THE aUESTE OF THE HOLY GRAIL 559 On f. 112**, 1. 12, after the words : Ca ambos erhm grandes coracôoes foUowed by a blank, the first gap occurs in P. It can be fiUed up by 5, fF. 130^ l. 34 to I3I^ 1. 38, or, part of chapter 165, and the whole of chapters 166, -67, and 168, viz. : z ambos auian coraçon de se vengar z sacaron despues los fierros de las lanças : ca tanto estauan encendidos que no sentian el mal que tenian z des- pues metieron mano alas espadas z fueron el vno contra el otro brauos como leones z dieron se a tan grandes golpes que era marauilla z anduuieron assi dando gran priessa assi que no auia ay ninguno que no viesse siete Uagas ante que se partiessen la primera vez empero erec no fiic tan mal Uagado ni tan mal trecho como yuan : ca mucho era mejor cauallero que no yuan z yuan sufrio muy gran afan en la tabla redonda. 166. Tanto anduuieron en la primera batalla que bien auian menester de holgar z tiraron se vn poco a fuera por holgar y estando assi catando el vno al otro erec que mucho preciaua a yuan porque lo via atan efforçado z atan bueno pero que no lo conoscia fablo primeramente contra yuan porque temia que podria ser de la tabla redonda : ca despues que lo supiesse que no ha por iu«_« Suos quando esto vieron fuyeron. i36. El rey que vio que los de! casiillo que el mandara qucdar cran mu'.m^_mirr, tos pareciole que no pUi:etIa a nuestro senor que fuesse poblado z porctr^^ -^j^ lo dexo yenno mas dixo que queria hazer k lorre z dios (ao gran m'iii^ -^glo que quanlo lîio en quinze dias todo cayo en vna nocile v el rey vuo g- —^.ir pesar z dîxo con sana. Esto no lia menesler : z fino la començar otia ■- rr. £ quando tu uo hecho muy gran partida cayo todo en lietra. E guanHirr — 1 ^ rey esto vio dixo. Bien veo que no quiere nuestro senor que esta torre sca fecha por mi mas a vn la prouarc oira vex ; i fîzo la comeu^ar. ZS7. Vna noclie esiando el rey ariur en su lecho pensando tn la torre '^:quc lecavera lanias vczes. E assiesiando dixo le vnaboz. Arturno te trabajcs vr'vtas ■ a dios que sea fecha por tan pecador horr». bre o sera fecha ni por olro fasta que av vc-^ga ibre Carlos z aquci lornara a la fe de f «^u smo tu en Tacer la torre ya que no pi coma tu ères ni jamas por ti vn rev de Gaula que aura n chrisio mayor pucblo que tu mas leal de la sancta vglesia 1 senorio : z muchos oiros reynos : z parecera de! liciaje de cauallero 28S. Todo esto que vos digo di la torre que le cayera : y en la ni; sajeros que le diseron. Scnor la lorre fazer : ca no !e podedes dar cabo. Verdad deildes dixo el Rey ca yo se «=^ mas nueuas verdaderas que jamas en nuestro ticmpo no sera fecha : z Pl- aide lo quiero dexar. E assi se partio el rey Artur del castîllo follov*' B quando llego a Caraaloc (iio nicter en escrito cl nombre del rey Car!c»S -' l quanto la box le dixo lizo lo meter en vn almario del thesoro de la silla Je Camaloc i fue guardado fasia la venida de Carbi mayaes : que con^tiir») sie ; z no sera ta n honrrado ni tan pc=»di; como tu. Mas sera mcjor Christian «=> ' metera todo el reyno de Londres que era fecho a honrra de Galaz c fizo sobre el vn cerco de piedra que lluuia no pudiessc dar enel de ninguna parte Z aquella ligura estaua en iclla sîlla que no podia cacr si por fuerça no la derribassen : & cenia en su- no dit'Stra vna mançana de oro en significança que el fuera el mejor caua- > dcl mundo. B a vn auia orra riquei^a en aquella ymagcn que ténia en lio de los pei;hos vna piedra a tan luzieme que pur el cscuro tienipo que fHC podtia hombre por ella ver por do andaua mas de média légua lanlo b l» piedra. E assi fixo Carlos maynes la yniagen de galaz y estuuo alli ■m vmagen bien dozientos anos : z despues fue lomada por los malos MRS de inglaicrra que tornaron a pobreza por faltainienio de cauallcria. |. Agora dexa el cuenio todo esio i loma a Galaz z a Estor z a rristan plaj'S a, comparatively, subordinate part in ihe ihird >k of ihe irilogy. In chaps. 290 and 291 [P, f. 166*"] we told ihat when Cala^ brings him the news that Ysfo lias bcen en away, and la kiyosaguarda is destroyed, heisso overcome h grief ihat his wounds, whîcli hâve barely closed, break ;n agaiu, andhe is, for a long rime, ingreat danger of losing life. After keeping Iiim company for four days at the abbey, lere they found him, Gala^, Estor z Mtietigis start to find fresh jentures. I .anJuuîcron mudns jornadas sin e caualgarom dcssQu muitas ioma- «uros fallar que de contar s<:a. nadas sert aventura achnr que de cod- lics vieron que no lallauan nada lar seia. E pois rirom que nom irao panieron se cada vno por su achauam Ren de sùu panîrom-sc e lîno : I galaï anduuo mucho des- filhou cadaliûu îa carreira, Galaaz s que no lallo Dada i vna larde via andou pois muiias iomadas que nom tiemiiia vieja que se queria caer achou ren. Hûu seraao Ihi aveo que a 1 hombre le dixo que se fuesse al ventura o leuou a hOa capela velha e r eotno se fue para alla z fallo a su erma que csiaua preio de caer. E pois lie, deceo a)i por l'olguar 1 aquela noite adormcceu depois que fez sa ora^oni. H. O. SOMMER $£fi Another gap in S is prefaced by the remark : i qui nada desto porque es es ar S and P fairl) ' agrée, b tut while P now go ia/endo dormi ndo i 3viu hûa v( îz que li disse. Galaaz armas e caualga e ' /ai-te ao m: ir- Il cl ott-«**'0 is case no other i1ian lu grat sai^| 1. 4J, are therefor--» ^zïit libra. The olro Ubro is, of course, ystoria del sancto grial. ThccontentsofP, ff. i66%l. 3610 167' omitted between chaps. 291 and 292. Tlie longest g;ip in P occurs on f. 167'' in line 7 betweer ^». rf, Aquelf dia a mile ind aijui dentro... cad... ^hereS, ff. i57-,liiw-:M- .'m ir to 158-, or, part of chap. 292, and ihe whole of chap=r.^r:3s. 295-296 are omitced, viz. : E a la noclie le aumo de albergar en casa de vna biuda de muy bu», ^en inaje z de buena vida z fi;o le muclia honrra z mucho seruicio. E quan^ -^do (ue hora de corner no quiso corner nitifiuna cosa sino pan z agua z la du^^a^- Sa muy fcrinosa esiaua comiendo ; z tcnia dos fijos cabe &i pequeiios y estaua pensando z sospirando : z salîan lu Us Ugrimas por los ojos z vi^i^B^Mn le por ia ura z fazia lodo continente de muger muy triste. 29]. Galai estando assi a la mesa paro niientes contra la duena z vto- la triste z llorosa z vuo tnuy gran duelo dellj porquc le parescio buena '^"^ -™ y cstoncc comenfo a pensar assi como la duena. y esiouo assi quedo k^m^^^sa que la mesa fue leuantada : y estooce le dixo. Sefiora duefia yo soy vue^^'^Kn» hucsped I soy cauallero andantc z vos soys duena de gran gulsa : eiw se ?■" bien t de los caualleros andantcs es tal cosiumbre z bien lo deuedes ^^-os saber que deuen poner consejo a los tuertos de las biudas e ducnas z ilm m -se- llas ; I si alguno les ha^e algun tuerto los caualleros andaiitcs deucn se "^c: ■wi- bajar de faxer les derecho si pudicttn ; z todo esio vos digo por que me 9^^~ rece que auedes cuyta z irisieia : z sy es cuyta a que vo pucda poner i^:r^c=T*- seioruego os que me lo digades. Ca as.^i diosme vala yome trabajare ac*^::**'*' mi podcr en vos quïtar este pcsar por anior de jesu christo i por vos que «i»* pareceJes buena duena. Fstonce començo la duena a llorar mviv fuerie — _^ quando pudo hablar dixo, Cieno seiior cauallcro SÏ yo lie pesar no es raa*'^"' *^ '' lia : ca mucho es gran razon z dire vos como : mas no puedo yo créer *ï "^ * 1. This épisode ends on f. 167' thu; e lorna a Gala.-iz por coniar alf;ija cousa parle da demanda foi sua. » : " Mas ora leixi o conto a falar*J'^^ de sasavenwnis ca sen falha ttn»'*-^'^ ^ é. THE aUESTE OF THE HOLY GHAIL ^6y Bk pudiessedes ay poner conscjo mas porijue la pteguniastes vos lo quie- Bwr. Sabed que cl pesar que yo he me viene de vn hermano que yo he BK desercdo z me torno pobre por su fucrça z no me pesa taoto del ttdamiemo que me fiio como de dos mis hijos cauaileros que me maio mn sus sobrinos que si ellos fucssen biuos no me liaria tan gran tuerto a gran dc&onrra como ha^ie : empero a vu me soffriria yo lo mejor que (•se de aquella muette z de mi deseredamienio si me quisicssc esios dos tdexar : mas alo mas ayna que el pudiere maiar me los ha por amor de [dcllos z de mi la tierra. Por buena fe dino galaz gran cosa décides delà kd de vuestro hermano que talcs cosa tiaze : deiid me vos de quien Its tierra : det rey artur dixo ella. y el otrosi la suya. pues vd vos que- r al rey i faier vos ha derecho. Seiior tiempo ha que yo fuera a el mas (K de aqui salir que se verdaderamence que si me ouiesse alu mano que t-toda la lierra z mataria a mi z a mis tijos. E que quercys mas que yo ,en ello que ao ha cosa en el mundo a que hombre se trabaje fazer que P lo haga por dios t por vos quiiar desta cuyta. Senor dixo ella la vues- ^erced : mas yo vos digo bien que no a vq cauallero eo el mundo aque ^diesse dat cima : ca rai hermano es conde z ha muv gran génie a far. E como ha nombre dixo galaz. Seiior dixo etla el a nombre •.'Onde yn : y es niuy bucn cauallero a marauilla. F. do lo fallaria dixo Galai si este buscar. Seiior dixo ella en vn castillo de la marca que esta sobre la in de la lorre. Sabed dixo gala; que iiunca sere alegre fasia que yo os lo fobrar. Muchas mercedes por quanto ay dezides mas cierto tan gran cosa ^CSIo DO podria yo cobrat por vn cauallero solo que mucho auia menes- l^yor génie que vos pensays z assi fablando en esto passaron se al sereno [inar. ^ Y assi estuuieron gran pieça fablando : mas nunca la duena le pte- ^ quien era ni de quai tierra. E quando ouieron assi estado fiiieron rico I a. Galaz : z otro dia fuesse oyr missa a vna capiila que auia ay cerca ; Ipucs en comendo la duena a dios z a toda su compana e fucse su via ■undo por do yria mas derecho al castillo y ensenaron gelo desde alli Hen lo sabian z anduuo tanto que a hora de medio dia Uego al castillo pnarca e ala entrada dcl castillo lallo vna doniella que yua en vn palafren lo la y ella a cl e pregunto !e si era ay el conde Bedayn en el castillo : U ella z fallar lo cdes en el palacio suyo do esta jugando al axedrez con luella de los cabcllos de oro. Agora vos yda buena ventura dixo galaz donzella que bien me aueys mosirado lo que yo andaua buscando. ICC se partieron el vno del oiro. z la donzella se fue su camîno : & Gala/ I en el castillo do estaua el conde Bedayn. j. Qpando galaz fue en el corral z los del castillo lo vieron armado » conoscieroii que era cauallero andante z fucron se ala esiribera : ca til I costumbre de los del castillo de seruir z de honrrar a los cauallcros ptes porque andauan ^illa mucho patientes del conde : z de mas por didanax clsjluaji.- queera caualleroandanicy era parkntcccrcanoild conde: ^ Z despues que gala/ decendio lom^ron la lança y el escudo Z leuaron \o i^^k vna caniara z dixo gal>7 a vn doniel que esinuï dclamu dcl. Ay anitgo da^:::^ es el conde Bedayn. Aqui esia en su palacio dixo cl. I.icuame para alla dixam — ^ gabu que 1o querriu niucho ver. Esio fare yo de grado dixo el doniel. Estoncc^^-— se fue galai para alla su yelmo en la cabeija z su espada ceiiida. E guanilf — -, entra en el palacio dixo el donzel a galaz. Vedei alli el conde aqLtel que tit^ ^^ vcstido de Kainete bermejo. E galai que lo vio fucssc para el Z no 1o saluer ^ Z dixo le. Cierto conde Bedayn no le quiero saluar : ca no partir de vos si en amor : o si en desamor : mas quicto le dciir pot 1c soy aqui venido. Tu ticnes deseredada a m crmana a lucno t sln dcrecho fazes gran maldad z gran peccado z si le quieres dar su tierra por el n gradecertela he mucho z sino gelo das yo lo juro a dios que mîenira que y trayga escudo que nunca te faltara guerra ni excesso : ni nunca tu ni tus hombres ni tus caualleros no osaran salir de aqui nï c Ca toda via fallaran quien les fara mucho pcsar z mucha desoi sales deste casiillo yo te proraeto que lu no le escapams de r 296. Qjiando el conde vio que aqucl cauallero fablaua lan osadas palal ejiando solo y entre sus caualleros marauillose y dixo que era loco menas z despues dixo le : don cauallero vda buena ventura [lext ; ruru] no hare mas por vos que si no vinieradcs aqui ; t sy no porque andades z me séria tenido a mal yo vos fariu vn lal escaroio que se va: lodos liempos : y lodoz los caualleros andantes me rogassen poi que yo no me pagasse no hiu-ia por ellos valia de vd dinero : y de mas esto. No dixo galae : por sania maria vos fa/cdes mal ; i cieno rcdcs fuera deste casiillo alguno que vos no pensays que vos haga peur z vos desafio de pane delos de la labla redonda y de pane dctodos las caual ros andanics v sabcd que cnde vos vcma mal. No daria nada por quar vos deaides dixo cl conde pues solo soys mas si ooieisedes compafia ^-os haliariades mal por quanto auedes dicho. Esionce se panio galoz delantei conde y tomo su cauallo y caualgo : z tomo su escudo z su lança v sa del casiillo z fuessc por vn monte pequeôo descendio z mctio se en vna ciioca que hailo z colgo su escudo de vr que queria alli morar fasta que ala dueiin liitiesse cobrar su heredaniientc fasta que la soberuia dcl conde fucsse qucbranuda : z no esiuuo mudio c vio contra el casiillo dos caualleros armados de todas armas para aluergar el casiillo y sabed que el vno era boores de gaunes y el otro pcrseual c ivuntara de so vno. In chapters 347-351, P, f. ryy»-'' anaccountis givcn ofc^^ meeting i>f Gn/a^ c Pahinades at tlit foiintain, and ihc btie*"** figlit witli (7 iaïuiUerode ta fuenle, whom hc overcomcs. In t''^ Frciicli tcxt they Hberate from rlic tower of « Athanas de la ion- THE aUESTE OF THE HOLY GRAIL 569 aine » four knights * of the Round Table viz. Gavain, Gaheriet, îlioberis and Sagremor le désire (jiV). In5,only Galuan z Gariete ire mentioned, the two others are intentionally, or, by accident eft out. The fountain, we are told, is a miraculous one, for its KZXtr has the power of healingall wounds ; it is one of the three jreat marvels, which the knight of the fountain déclines to îxplain, for the maimed king will explain them to Galahad vhen he cornes to Corberic. While the knight availed himself of he magie power of the fountain, his antagonists were not iware of it, and by tiring them out, he was able to over- :ome the best and strongest knights. Palomades.accidentally dis- :overs the secret, and only in this manner he succeeds in \an- [uishing Athanas. The foUowing is the passage referring to the three great mar- -els from the ms. 343, f. 99% 5 and P. et ceste chose deuise z la virtud desta fuente Esto diuisa o conto contes la ou il parle z como lo ouera deui- ali u fala de III mara- e trois merueillcs de la sado es alli do dize las vilha e da bestha ladrador este glatissante de la marauillas de la bes- e a da vêla dona da ca- ielle dame de la cha- tia ladradora \ z de la pela aquela que viuElaim elle que helain uit duena de la capilla que o branco viver do pam pertement celle qui sen layn el blanco vio venir dos angeos e a fonte que iuoit del pain des anges del pan delos angeles z : era chamada fonte de t de ceste fontaine qui de la bestia ladradora guariçon.A verdaded*es- it apellee fontaine de cuva hija fue z como tas III cousas diuisou-o jerison. la uerite de ces nascio z la virtud des- o rei tolheito a Galaaz ois choses deuisa H tas dos cosas deuiso el quanto foi a Corberiqui ns Maaigniez a Galahaz rey tollido a galaz que com dom Boorz e com lant il uint a corbenic fue en corberic con Boo- Persiual que viram o lire lui et Its .xii.com- res z Perseual quando santograal o que mortal îgnons qui virent del vieron el santo grial lo omem nom poderia veer. int Grahaal ce que mor- que hombre mortal no Ali divisa como estas l regart ne pooit ueoir. podia ver. E alli deuisa III maravilhas aveerom 1 deuisse il comment como estas très marauillas e en quai gisa. Mas ora s trois merueilles es- fueron y en quai guisa. vos tcrno aa batalha dos ient auenues et par Mds agora quiero dexar caualeiros. lel manière. Mes ore esto z tornar a la batalla torne cil del héron a la de palomades z del canal - \tatlle des deus chetui- lero de la torre, ers. i. p, f. 178'', mentions the same four knights. S70 H- O. SOMMER At ùie end ofchap. 355 P, f. 179', ms. 343, f, loi', occurs a passage which has référence to the iripartion of the work; as it demonstratcs better ihan any other the relation- shtp of the three texts to one another, I reproduee it, sîde by side, from ail three : ils sorent que ce estoii Galahax qui celle aueoiore auoii me- née a (in ex distrent bien que ce nesicit mie par cheualtrîe. Mes par mi- racle de nostre seignor. si fireni mètre celle auea- [ure en escrii entre les autres siieoturcs. E Galahaz quant il se fu partiï del chevalier cheuaucha puis mainte tûtes misi a Rn dont cil de beroD ne parle mie. car trop eust a faire se il voloit a cestui point ra- rueilles del Grahal. et la darraine partie de son Hure fust trop grani auers les autrL'S de us pre- faille quil lesse a deui- y luego eniendîeron todos que este cauailero era galaz y dixcron que aquello no fuera por in- gcnio : mas por gracia y amor de dios que auta esta auentura con las Diras z despucs que Ga- laa se partie de! cauaile- ro auduuo muchas jor- nadas por do dios le guiaua de que no vos cuento aqui : ca sabed que niuy gran cosa (séria) si todas las auenturas de gala;: contasse y demas la posirimera parte deste nuestro libro mayor de gran pieça que delas pri- meras, mas 1q que dexo ca esta panlda postri- mera deste libro esta lodo en tl euenlo del hiiladro. a E logo todos etttende- rom que aqucle fora Ga- laaz c disseiom que aqudonom fora por caua- laria mas par grande amor que Ihî avia deus e fezcrom aquela aueniura escriucr aotc as outns. O que aqui mingua das de GaUai ia;< do braado. Galaa do caualciro andou mui- tasiomadas e para mui- tos logares que vos eL. nom conto ca sobeio ave= ria eu que fa^er se vo™ IhasdeGalaaz e dcmais .. postomeira parte do me; liuro sseera maior ca duas primeras. Mas s^ falha o qnc eu Idxo ^^ iq") i posiumcira pa ^te deuisse es cemlts dtl hrail. car li conte del brait sanz doute trait dune part, por faire les parties del liure egalles a d Foi^etful of the fact that he has replaced the trîpartîtion r'n his ms, by a division into two. the arranger of the SpanîsA text gives himself away by not altering, as on pre\*ious occa- sions, the wording, and by writîng que de las primeras, thus • ynpljjn^wo preceding parts, instead of * THE aOKSTE OF THE HOl.Y GBAIl, S7I JVe corne now ta chap. 358, one of the longest in the prin- 1 lext. in ilie course of which we arrive ai ihe poîni where t arranger of J fperliaps aiready friar Joannes Bivas, or, the fbe of the French 111s. he translated), discards the accoiint of t visit to Corberic by the grail-qu esters in the trilog)', în îer to substitute for it later on that froni the Vulgate, by ftply cutting ont this épisode, and by Connecting the two ends fa few sentences from the suppressed part, modified to suit t ncw conditions. Thîs chapter alTords exceptional opportu- Ks for the exercise of critical acumen ; it would indeed be possible for any one to coniprehend the situation without f jûd of ms. 343 or, the Portuguese Demanda. ror the sake of iucidity I distinguish four sections in this Ipter. i" From the beginning to the words lottie el Ubro de! baladro. Ëw 5anciPfairlyagree. After Palomades, in the coinpany of Galahad and Perccval, I successfully concluded the advemure of the questing beast, |ich, mortally w'ounded, has disappeared in the lake, causing Ùthy a terrible tempesi, « que il scembloît que tuit cil pfer i fussent», and making thewater of the lake boil,acon- ion [bat witi continue as long as ihe world lasts S, and P, p79', 1. 40 to 179'', 1. 27 run thus : ppues les très caualleros estouie- Pois os i:aualeirOs este^'e^om gram Igran pici;^ miraado la iiiarauilta : peça sobolo lago vC-cda a<)iie1as rnara- ■K la bcstia no parcscia dixeron : nihas c: a besia nom pareceu, dise- I bciiia es de gran marauilla ; ;: roiTi elcs : Esta e a luaior luaravUha 6 gâtas ; nte lago es cambiado : que no niundo a. H Gataaz dise : Este BK csiaua Frio z agora esta calicmc lago e mui eacabado, ca jnie era ucd que nunca quedata de feruir friu e ora e caente. Esta maravUha Jel nuesCTO liempo : z agora nos nom falecera no noso tenpo. Ora nos lemos bien yr que sin falia c^ia podemos ir, ca esta aventura sen blura es acabada z jdmas esta bes- lalha e acabada. Ora avea o que vos Oo vers hombre del mundo que eu disse oge manhâa. Jamais homem \ irimos : r vos don palomades desta besta nom veera mais que se a irs aucr la honrra y el prez desta nunca visse. E Palamades deve ende cura I nos ser tcsiigos dello ; z oadcs gelo gradestio mucho en quissas que o viroos. E ora bëega- e el tan bien dezia : : diseron : mos oosso scnhor que nos lal mara- deuemos gradeccr a dios la vilha mosirou. 1 andançt que nos dio : despues E elles .tsi 0 fe/erom e paniroin-se S72 H- O- SOMMER panicron k del Uga z fueron se a do lago e foram se a 1iùa hermida hn vna liermiia que lallaroD lo que me- 5e desarmarom e ioverom i aquela nesier ouieron z folgaron ay aquella noîie por folgarem. Depois andxtom noche : otro dia deniaîk caualgaron dL'suû todos III r açhtrom nniitii & fizieron se armar z anduuieron aventuras que nom (onto aqm mat *f0 mucho de so vno & foUuroa muchas romança do braailo iw achanén. iiiieiitiiras que diermt cinia de que aqui no ciKiila mas quùn las ijuisieit siilvr loiue el Ubro dti haladro. 2. From E andmiUrm lo el .xij. Mcrengls. Whilc fromur/A'- redes to fol. 181'', 1. ij, P gives an account of ihe vîsit of Galahad,Perceval and Palomades to Corberic.and what happens chère, an account I shall presonily reproduce in lolo from ms. fr. 343, wc are told in S, witli a viow to prepariiip the fjround for the Vulgate, that tliese three knîghts happen to meet Bnors not far from Corberic. « But », déclares S, « we shall not relate how they enter the perilous palace, nor iheîr meeting.^ tuttityO) other knights, nor how King Pelles (}) is healed, nor,.^. lastly, how they are ail fed by the holy graîl. for ail thU \s^^ told in el Ubro de Gala:^. » The libro de Gah;^, bcirg the title generally given to the Vul- gate, it is hère confounded with la g;ran,or}ave.rdadeia, liyUaria -^ « As in this book », continues S, « los caualeiw que f unvn posa -^ dos al sancto corner » are not mcniioned (they are named in th»' ^ trilogy, but not in the Vulgate) we shall gîve their nnmi;— ^h hère, a Then follows a Hst of Hi'elve naines. In ordcr to facr ~ litate comparison, I hâve plnced h side by side with the corre=- — pouding list of mue names in P : E anduuieron tanio por 1: quo fallaron Boorcs de gaune pues fueron se para Corbei so I de como UeBaron los veyiite caua- lleros z de como fueron todos abonda- dos el sanio corner i de como el rty Pelles fue guarido z como se partie- ron drnde no la eicrtuïmos aqui porqm esta escrila en il libro de galaz : mas porque los caualleros que fueron posa- das al sancto corner z fueron abonda- Tïerras H lanio andarom en lal guis; E dev terras em outras que chegar : mas beric. B onde Gaiaax viu conoceu-o e dise. Ai corberic qu^ vos andeî buscando e quanto mc ballici por vos ochar e quanio ar noiies e dias por vecr aï maravil que en vos ». Béelio scia dcus "^~j «Je l'os prougue de vos vecrmos pczi^-F-aï grandes maravilhas c polas gn» •mJti onde aa sa mercee nit? ''- sdo e Icdo e a onrra de cauibi*^ dos de lodos los bienes : no de/ia alla [Herc left oui ff. \-^ 1. 28 10 !»«»•. THE aUESTE OF THE HOLY GRAIL 573 )n z quiero vos los aqui 1. 31] HuQ era Boor^ de Gaunes e ou- DO fue galaz : y el otro tro era Meliam de Donamarcha que 1. iii. boores : el Mij, palo- fezera Galaaz caualeiro en começo de . melegas de mamarcha a sa caualaria ; e se vos nom falei en fîzo cauallero z de las sus esta demanda de Meliam nom me illerias no vos conte aqui ponhades culpa ca o nom leixei por 3 que se fîziera grande : nom fazer ele muitas boôas cauala- las quisiere saber tome el rias en esta demanda ante o leixo por ladro que ay las fallara. y meu liuro nom seer grande sobeio. L nombre layn el blanco y mas quem as bondades quiser saber, r el pequeno el .viij. clau- no Romanço do braado as achara. O rey cladis muy buen caua- outro auia nome Elain o branco o buena vida el .ix. era vn quarto Artur o pequeno e o quinto ejo de sancta vida y olui- Meraugis de Porleguez e o sesto nombre el .x. permebel : Claudim filho de Rei Claudas bôo des de galaz. el .xij. me- caualeiro c de bôa vida, e o seitemo Lanbeguez. aquele caualeiro era velho mas muito era de santa vida. E o oitauo era Pinabel da insua e o nono Persidos de Calaz [FoUows : ff. i8o* , l. 45 to i8i*>, 1. 13]. ^r 3arison of thèse lists shows that while Galahad, Perce- alomades are not included in the counting in P, and he first of the nine knights whom they meet, in S, s has changed places with Boors, and Merengis, in- oUowing after Artur el pequeno, is placed last. The Layn, Cladis, Permebel and Prisides de Galaz in5cor- o Elain, Claudas Pinabel and Persidos de Galaz in P, 2 of the knight whom the arranger of S déclares to otten, is in P, given as Lambeguez. As will be seen list, as it is printed from ms. 343, m/ra page 574-S7S» :omplete agreement with P. incipal épisode of the quest, viz. the healing of king ^ho has been maimed by the dolorous stroke of the aux deux épées, and the repast of the elected knights rilous palace in P, fF 179** Une 28 to 181', line 13, is 3, fF. 102* to 1. 104**, 1. 39, as foUows : lalaaz uit le chastel et il le reconnut il dit. he corbenic tant uos ai me sui trauailliez por uos trouuer tant ai erre et nuit et ior por nsse les hautes merueilles qui dedenz sunt. beneoit soit H sires rt que ie uos uoie après les granz merueilles et les granz auen- ma deliure sain et haitie a lonor de cheualerie. Quant li autre dui compaignon entendent que ce cstoit corbenic ou [il nt] il seueni ueraiemeni que !i sainz Graaux estoît por quoi il &e $udi si lon- genient Irauaillie. il entendent lor mains uers !e ciel et benelssenl noscrc scî- gnor. car or lor est auis quil aient lor queste afînee. El Galahaz f ioz>>j lor dit uokz uos que nos eiiironi oreodroit en corbenic ou nos atendom plus [Senlior dise Persiunl ia par nicu consellio tiotn atenderetnos] puis que dn^_ nos a ensi près amené. Alom deden? si ueroin que de>; nos iuoudra faire, nos^s somcs encor geun x n nosire seigtior plcsoii que nos oumes iadis a camaalo^M ie ne queroie en auani. E (îalaliai responi adonc nostre sires [P iSo"] nt^s regart mie a nos pecliiez mes a nos uolentez et a sa miséricorde. I^rs cheuauchierenl tant quau cliastel uindrent et entrèrent de denx et l^^_ ou il passoient parmi les rues cil de Icien/ disoii-nt vvei ci des cheualier::^^ auentureux qui en la questc del saint Grahual se sunt tant irauaille. Tac — ^ cheuauchierenl li chcualier parmi le chaste! qui! uindrent a resce ires deuant le palleis auenturcux qui muli estoii riches c a ueoir. Bel signor dil Galaiia;! or poez ueoir la prouuance de n cest paleis ne puet nul clicualier errant entrer si) ne scst auques i en ceste queste com cheuaiier de sainte église doit faire ui nos somes chcualier del sainte Grahal les portes nos aouurent se dos ncl se ce est noient de entrer. Hi diex dit palamcdes conseilliez nos de i afaire. car sans uostre merci ui ualt noient mortcit cheualerie. Qïiant il furent descendu il ne regardent anques a lor cheuaux. ainz M lessent aler quel pan quil uoloicnt ne il nauoil home Icienz qui de riens- M oresnast. E quant il sont uenu dusqua la porte dd paleis il uoient quclc ^ ouuri a lencontre dels non niie por et i^ue morten me'ist ta main. Mes pO"»- que ensint plesoit a nostre seignor qui bien conoissoil les oeures et la patr».^^ dechascun. Qgani il se furent mis el paleis maintenant reclosi la porte âf^-^ els. si quil se uirent leienz enserre. El Galahaz lor disl ostom nos armes. E=~>> armes ncotrames nos mleceienz mes par la merci de nostre seignor qui rrm -^1 nos porra ceîenz ualoir que ce ne iêroieni toics les anneureï dd tnoodtjr. v cil le funt tout ensint com il lor enseigne. Quant il sunt desarme en une des chambres de leienz et il suni ucui'' e/ paleis il uoient deuant els dusqua noef cheualiers qui luit esloient comr»^'- gunn de la table reonde, et lesauoit leienzaportez auemure celui ior meesrra^ri, El se aucuns me demandolt qui estoient li noef cheualier. ie ditoie que li uns estoit mesire Boorz de gaunes li autres [loZ'j MeliaDS de danem3tL;/>r qui Galahai auoit fait cheualier el commencement de sa cheualerie et K ci/ de bcrroD na mie fait granment parole de melian en ceste quesie ne len t>L>*- nie?, mie quil ne la mie lessie por ce que si liurcs ne fust trop gram. Mmjiu lus prouesces de lui uouldra apcriement sauoir sî note lu brait, car ilufc Ib deuise Mesire helies. Li autres après sauoit nom hdiatii le blanc. El II ^V" artus le petit. Et li quinz Merangis de par les guez. U sesies auoit nom d)U- din le fili le roi claudas. bon dieualier et de bone uie. Li scplimcs îi"''' THE QL'ESTE OF THE HOLY GKAIL 1 Umbegues qui auoit este nies pliaran. t esioit de glorieuse uie ei de boni;, li |t li autres persides li Galois [P. [80^]. |iCil estoiem noef qui auunture auoit leîe inture del saint Grjlial. El quant il HiluOS, « que I Cil esioit nés uiell chcualitr mes lucres avoit non pinabel de lillc. '. aporics por mètre u (in la haute cntreconurenC sachiez que assez itres. ha sire den dit Galatiaz. bcneoit soie/ uos ie ensemble uos douze cheualiers. or cuit ie bien. .'Lii-e a lin celle oeure dont len a si lonc tens parle I se ni rebaissent et demandent liu uns as autres I en dient ce quil en seucm. et se uos adonc i >ir conter maintes belles mettieilles et maintes n ceste par le roiaunic de logres. lueltcs de la queste. et issiez U adonc peussiez S auentures. La ou li compaignon estoient enscenible en tel manière uenu un uiel home qui lor dist. li quex de uos est Galahat. fit. Mesire Galaha/ dit U preudommult auons longuement uos ndu et mult auom désire uostre uenue taut deu merci que or uous auom. après moi si uerrai si uos estez tel com li prcudome nos tesmoignent. «o tornc dusqua la chambre dom il estoit deuant oissuz. Et Galahaî ait tome uoles après lui. si uont tant de chambre en chambre en tel ïndrent dusqua la ou li rois Mahaigniez gisoic. et ce estoit en la chambre meesmes ou estoit li sainz Graaux. mesire dit U preudom ie ne uos puis en auam deci faire corn paiguie. car iene sui pas digne dentrerlelenz. fuires i por la guerison del roi Maahaigne qui leien;t a longuement trauuaillie mon mie por sa déserte mes por le pechie dautrui. Et il se sic [loii^J gne raain- Renant et [le] comande muli a nostre seignor et entre leîenz. et uoit mainte- tiaot en mi leu de la chambre qui mule estoit granz et riche la table dar- gent te le santime uesseî si hautement et si bel aome com nosire estoïre a ia autre foiz deuise. Il ne sose pas aprouchier del saint uesael. Car il ne li est pas auis qui! en soit digne, mes il encline et aore de cuer parfont a larmes et * ptors et il uoit très de sus la table dargent celle nieesmes lance dont la santime car ihesu christ auoit este nauree. Et ele estoit mise en lait la pointe de souz et li fuse de sus. et pcndoit merueilletiscment que moncx honi ne pcust pas ueoir qui la sosienoit. et sachiez que ele rendoii par la pointe goies de sauc qui cheoient en un moult riche uesse dargent assez espessement. Mes après ce que eles estoient uenues cl uexel ne pooit nus sauolr que li sanz deuenoit [P. iBoï,]. Quant Galahaz uoit ceste meriteille il pense bien maintenant que ce est san« Faille ia lance auentureuse. celle nieesmes dont le (i\t deu soufri mort si sagc- e deuant et est muhgranl pièce en prières et en oroisons tant liez de ce dex li a souffert quil uoic ceste chose aperlemement. quil cm plore de ic quil en a et en bvneist nostre seignor cl gloritie. t ta OU il estoit en tel manière a genolz ii escouie et ot une uoiz qui li .. Galahaz lieue sus et prent cel ue^sel de souz cele l^tnce et ten ua au roi !7S II. . SOMMER pelluiiL'i ladcnle desus ses plaies, tarcnsint est arriuee ' sa gUL-rison. il 11- lout ensiol corn il li fu comande. Mts quant il ol pris le uessel il uîi q%^^c ^ lance sen ali sus uers le ciel et sesuanoi en tel meniere quU nol puis &ï ^tHuT' di en toute la grant bretaïngne qui osast dire quil ueist la lai 11 prent le uessel ne ne uoit ritns dcdcnï et si cuidoii il u deust auoir grant l'oison de sanc por les goies quil i a espesseincnt et il dit adonc. ha sire dex tant suni La chambre ou il estoit estoit granz a merueilles et faites esquarre e richement quen tout le mont ne peust leo pas trouuer chambre de greigi biaute. Et li lois pclli a demore [loj"] ea la chambre il fait K atornes quil li lenoil le uessel de la lam esioit oissux plus auoit di la grâce de nostre seignor o □il puis sanie de soi drecier. a saint uessel. et ii c: gisoit toute uoies. Q)iant il uîi GaUhaz qui leni filz Galahai uien cj et pense de ma guerisoo. puis que n que ie doic guérir en u uenue. Qtiant Galaluz entent le n set maintenant que ce est li rois pellea Lors sen uait droit a lui le uessel enfre ses mains, et cil ioint les mains contre le saint uessel et descouure ses cuisses et dit ueez ci li doloreui «i^ *="? que li cheualien as deus cspees fist. par cestui cop suni maint mal auenu_ *^ me poise. Et les plaies estoient encor ausint fresches com k ïai nienies c^ «-Jil auoit este féru/.. Et Galahaz adente le uessel ou il cuidoîl tien quil n&^ «.:xsi riens ci au uerser quil fist il uii cheoir sor les plaies trois goûtes de saoc - '^^ [la lance] uers le ciel, que cil qui entre ses mains le lenoit not pooir «J^^i En tel manière com ie uos deuisse auint de la lance uencheresse que ^^' se parte de! roiaumc de logres uoiant Galahaz. et sen ala es ciex coin la uer«^^"* estoire le tesmoigue. et ausint list li (roj l-] uaxiaux qui deso* auoit 1c=^nc tens demore. de cellui sans faille ne sauom nos très bien sil sen alla es «:i-^^> mes la uolente aostre seignor en auint qui ne fu puis nus monex hom ^ cngleierre qtii osast dire por uerite. quil le ueis |P. i8o>>|. Li rois pcUeanz se senti erraumeni louz sains des plaies qui si lonc ten ^ '' auoient dure, ei il ton erraumeni a Galahaz et lacolle et li dit fili GJa*'*^ ïaintime chose et gracieuse droite rose et droit lis. Lis me rescembic tu ti'"'^'' tcment car tu es uirges et nci de toutes ordures de luxure, rose me ttsc*-*^'- THE QUESTE OF THE HOLY i plus df boncs odors £ tu uoircment. inonde. Tues li arbres nouauzque îhesucrtsi agami de cutT mortex porroit auoir. Tex paroles dist li rois pellea il uit qui! estoit gucriz. Et quani il Tu uenuz deuani le demorc gntnt pièce em prières el ea oroissons il sen oiss lui et Galahai cl dist fiz Galaliaz puis que nostre sire'' fome ne parleiai plus a ceste fols iii est. et ilec ie serai le remanant de ma ui nosire seignor uienneut ii plus bel guered( s compa|[0]'^{igiions qi 'L )77 tôles les ueriuï dcl lies les bons Iruii^ que is de Galahaz quant aint Grahal ci il Ot si de la chambre entre < I eu de moi si belle i que ia a home ne a herniitage cont de la dotce uiande et dt= genolz dcuant la Cable d4rgenM il se sentoit et chascuns ' ^- ra- mc sent raempli de si gloiie- ■»«■ est mie uiande de pecheor cr-sws mes espiritel porquoi Je dit ^cque ir norcni si haut guerredoi^ de lor seniisc a lor uie com nos auom ci receu. dex nos tiegne en si haute "•* des or en auant sil li plaisi. car iceste uiande nest pas saDz faille uiaa~>'l'= terriene mes ioie et grâce espiritex. et ausint Jist chascuns des autres et ■ <"* se remist a genoli; deuant la table dargeni ei furent em prières et ^^ croisons dusque uers mie nuit laiit lie^ et tant ioanz que de lor ioie ne v-**^ porroit nus moncx hom dire la somc, Entor la mie nuii quant il orent requis a nostre seignor quil les cons-'*^ lasl a sauuete de lor amcs en quelque leu quil allassent, Lors dcscendi enr^*"'^^^ une uoit qui lor disi. Mi filz non pas fillastre mi ami non pas mi guer*" ^ issiez de ceienz et aies la ou lauenture uos conduira. Mes de bien faire oan ■— ^^^^ ne uos ratene;; * car uos en receuroii haut loîer en la fin de uos cheualer'*-^^^" [Et* puis dit 3 Galaha^ por ce uoil ie que tu ten ailles le matin droit uer-^* ch. 1. Omitted in ms. Passage in P f. il rgou-se aa tauoa mas a clarldade era runs ihus : « E ele se crguc n granda que adur podla veer 2. P, f. i8i'. ■ E Claitdim RcsponJeu ao que preguntou. n ). Blank in ms. P, f. i8i> « nom c de pecadores mas de justos. n 4. Ms. raterti } P, t. l8i». a Meus lïlhos, nom meus enteados, meus «t»' gos ca nom meus inmigos saide d'aqui e ide u auentura vos quiser mais tx^"' fazer. Nom vos fasiedes (ms. iiV? fariedes) ende afora ca vos receberc*''-'' ende aa cima boo galardom. >> 5. The passage from « Et puis » to « fors uni seus », included in brackclï, has no équivalent in P. 1 THE aUESTE OF THE HOLY GRAIL 579 ler. et illuec trouueras la nef ou tu preîs lespee as estranges ranges, et p9r : que tu nailles sens uoel ie que tu menés auoec toi perceual et Bôorz. ha îauz doz sire fet Galahaz por quoi ne souffrez ups quil uiegnent tuit auec ici. Por ce fet il que ie le faz en scemblance de nies apostres. Car tout au^i >m il mangèrent auoec moi le ior de la cène, tôt ausi mangiez or auec moi la table dcl saint Grahal. Et estez ausi douz apostre. et ie sui le trozoimes ir desus. Qui doie estre uostre mestre. Et tôt ausi com ie les départi et fis er par uniuerse terre praachier la ueraie créance tôt ausi uos départ ie les QS ca et les autres la et morroiz tuit en cesie seruisse fors uns seus.] 04'>l. Qvant il entendent ceste parole il respondent tuit a une uoiz. Père de ex beneoit soies tu qui nos dignes tenir a filz. or uoiom nos bien que nos auom pas perdu nos paines. Lors sen issent de la chambre et sen uiennent grant paleis qui paleis auentureux cstoit apellez si sentrebesent et acollent Dr ce quil uoient bien qua départir les conuient et plore li un sor lautre por r quil ne seuent pas sil sentreuerrunt iames et il dient adonca Galahaz. Sire ichiez que nos neumes onques si grant ioie com nosauom de ce que nos uos 10m tenu compaignie a [P. 181^] ceste haute feste. a si haute feste [ne] a si lute ioie ne [a] si haute uiande ne seront iames cheualliers apellez com nos uom] este, iceste est la deriene feste del roiaume de logres. Mes en contre grant ioie que nos auom eu eussom nos grant duel de cest departiment. Mes >s ueom qua faire le coulent et que li départis plaist a nostre seignor. Seignor it il se uos amiez ma compaignie au tant aim ie la ucstre. Mes uos ucez en qua départir nos estuet et tenir chascun sa uoie se auenture ne nos scemble. por ce uos comant il a nostre seignor et uos pri que se uos a la )rt le roi reuenez saluez moi le roi artus et mon seignor lancelot mon rre et touz les compaignons de la table reonde et il dient que sil uiennent ;le part quil nel oblierunt mie. A tant se regarnirent de Ior armes quil auoient lessies et uiennent lal en la cort si Ior auint si que chascun trouua son cheual appareil- î. (P, iSibline 13]. 3. From z agora vos dexare (f. clxxij, line 14-36) to fallar. 'his section corresponds to P, f. 18 1**, 11. 13-46, but does not terally agrée with it : z agora vos dexare todos estos E pois Galaaz caualgou e que tinha ^zir os he de palamades como fue sa lança e seu escudo foi Palamedes a il desque se partio de sus compane- ele que auia gram pessar d'aquele par- >s llorando muy fuerte porque se timento e abracou-lhi a pema arma- irtia de galaz y dizien lo. Ay senor da e começou-lhi aa beiiar o pee e a daz sancta cosa z sancto cuerpo : chorar mui fortementc e dise-lhi. Ai >te partimiento que yo fago de vos dom Galaaz santo caualeiro e santa le mata y hc pauor que no plazcra a cousa, santa carne este departimento 58o dios que nunca mas .vos vta z si assi fuere ruego vos que vos mienbre de my C3 vos me quiiastes de lodu cuy- t« I de loda la leria i me posisles en loda buena ventura, E quanio bien he tado la he auîdo por \'os ; y por ende vos ruego que pidays a dios merced por mi que el no se oluide de mi y que me dexe fazer laies obras parque me âva el aolma quando me salière di'l cuerpo : z galaz le dixo quo assi la faria. Estonce separtieron z fue cada vno por do dios 1o guio. Agora no dizc aqui delas aueniuras que los otros pas- saron y como les fue. ca lodo esta en el libro del baladro : mas cuenia de palomades como se combaiio con lan- çarote Dizc el cuenio que pues palo- mades se partio de gala;; z de los oiros cauallcros que salieron de Cor- beric anduuo gran i fallar H. O. SOMMER de nom prazer a deus que l'cr sse assi for. Rogo-ic que te lenbir^ •^dks de mim. Tu me tolheste de toda c^_: — f^ a e me meteste em toda bfta ventu_^ u,j e poreni te Rogo que rogues a no??= ^«q seiilior pro mim que Ihl nom -"-[ .^ e que me mantenha en guîsa que gu a aima de mim depos a minha moE^^rie. R Galaaz respondeu. Vos me d^i^hitti esqueceredes nem eu nom vos csq^ uc- ça. Entom se panirom lodos c sain: ^m- sede Corberic e nom acharom llnii^ -en) que ren Ihîs dissesse. Galaaz se foi por hùa carreita e Boorï por out^ — a»^ e Palamades c Persiual por ouïra e i»~ ■^^in andarom muiio que aueniura o^ ^f assûou. E quando elles esto virom f"' ram mulio ledos e beezerom deu^K' - D'esies III que nosso seuhor aj -^t:»-»!- nio Galaax c Peisîual ii mo Boorf er toruou a» ddade de Dos ' outros que en aqueli a tura forom vos nom dirci eu Ren— ^^e Palamades d'aquel sen falha vos tA«*w como aueo e como Galuam o nu^^*" e por quai de^lealdade. Dos outr»^ ^- to quen oûr queser como Ihîs ;at«-:xco vaa a[o] como do broado. Mas «i^ru leixa o conio a (alar d'eles todc?^ c loma a Palamedes. Pabmedes quando se paitiu «Ji- Corberic andou pois longo ti, corresponding to S, chapters jôo-jya, hâve bcen published by Otto Klob, Rex'isla Lusîlan^i,\o\. VI, Lisboa, 1901 ; « Doisepiso- diosda Demanda do Sanio Cl Bill : As 1res maravilhas da foresta de Corberic», - ÎÎ5-U8- 582 !1. O. SOMMER bestia ladr;idora i^ue Palooudes niaio en el oiro dia. y la otra dt la fuente » -* Jt ^uarizïon i la lercera de vna duena de van capilla z deuiso le como la vie-; ^ 'tn_ Ay gflbï dÏKO el Rey ; por dios tstas son las grandes raarauillas del [ey^^r" 'Vnn de londres z ha liempo que acaescio. E yo vos dire como i duiir vch h; delà beslia ladradora porqiie la mentasies primera m en te que bs otras. The birth of the questing beast îs told in chapitre ^64-}^ 6j much in the same way, as I liave quotcd from el pimero !■- -r in chapter 4, supra, pp. }Ss-386, but at greaterdutatl. The origin of the healing fountain ' is expounded in cha^^r»s. 368-369. When K'ascien foughc king Gamalaanz beforc /ns Hfe, and//(c del Uuaje de don Perseiial que aqsii esta. She Vt aJ four sons, and une daughter who was in love "A'iih a knï^Iii belûw her in station, One day when the lovers meet and lament their fate, they corne to the conclusion, ihat only c ïic death of the lady s father will enable them to hâve their wi sh realised. They décide to bring it about. The knîght, seen oi"> h by his sweetheart, entens the parents' bedroom, and smotb^^rs the king with a pillow, withoitt awakening the queen. Wîi ^n ihe king is fouiid dead the next morning, his sons, believi :^g their niother has killed him, bury her alive, and place a Lir~ ^e stone over her. As she is innocent, and serving God daya^^*^ night, she is saved by [he holy grail, Thîs chapter ends : z agora vos he dicho las ti ellos muv bien r mucho a li ph..r no. < dia de mafia K preguniastcs : cieno diicrr "" lo departisies. z aquclla ooc^^"' id se panieron dendc. y qiun- ■*^'' I. In one o{ the Tristan mss. -No 14400 Bibl. Nm. the bïtth of u/** questing beast, and the origin of the fountain are very similarly loU, l'*" il is added, that sinee the deaili of Tristan, its water has lost the pOwn f heal u'ounds. on mas de très afios por yermos i por lira vez. y en esios très aiios fue Perseual E acabo di: los 1res anos ftieron acabadas lodas las grial. y ellos afios no fueron en batalla ni en torneo sienipre la mejoria z ta famn z honrra. In P, î. iSs"* after the answer : a Certas senhor iliserom elles si mui betn e muito a nosso prazer n, a new paragraph begins : |ue nunca pois virom Rei Peieam nom i iornadas ata que chegarom aa Riba do laue na Riba que Salamon e ht molher Manhâna partirom-se en lal ora rei Peieam eles e caualgarom muiia mar e acharoni i a mui fremossa feieroni . . . The passage in S lias, cherefore, no équivalent in P. If we compare it, however, with the Vulgate queste, we find tliat it is an adaptation ' of a passage therein; olra l'c^ is, of course, an addition, in order to prépare the reader for the vîsit of Galahad, Perceval and Boors to Corberic, as lold in ihe Vulgate. In chap. 373 we are told that one day, whîlst traversing a forest, Galai z Perseual find towards nightfall Boores de Gautus riding alone. They arc delîghted to meet, and exchange news about their doings during the last ano z medio. Their conver- sation ends : bien sabed diKO gataz que desque todos très somos en vno que falUremos lo que taota deseamos ante que nos parlamos dixeron ellos : dios lo mande que gran pro nos séria jMra los cuerpos z para ias airoas. B perseual dixo bien sabed que desque assî somos fallados dios nos dara todo bien t assi anduuieron todos tresen vno muy gran tienipo z fallaron niuclios a 1. F. J. Fumivall, La QiUilc del Saint Graal etc. Londi for ihc Roxhurglie Club, p. 2}^. » l'endemain, quant il oi tnesse, se parti de laiens, et de laiens a dieu, et se mist en la voie, et cheuaucha en anchois qu'il venisi a la maison le roi mehaignie. et ei tint percheuausli galois compaigtiie, et dedens chelui ter les graas auentures du royaume de logres. que poi e che n'en demonsKanclie de dieu, ne onqties en lieu v il granl plcniede geni, ne porcnt cstre desconfit. .1. d'une foresigrande et inervelleuse, eilursenco choit tout seuï. ». etc. 864, printed les frères □rent il achïcuees lor auint qu'il issirent bohoii, qui cheuau- S84 a qui diron c ■Ventura los tr H. O. SOMMER . e! libro dd baladro cscntas. E assy andin— ■ i casa dd rci Pelles su abuda de GaUi... The accountof the visît of ihe three graîl-questers ro beric in the Vulgace is ihus introduced, and runs from he chapter 391 '. The refcrence to el cueitto drl haladro is of courir"* rse a répétition of the often occurring allusion to ihat romance ii ijj the trilogy. Ineed notsay ihat thèse chapters havenoequivalers r^nt in P. The contents of P, ff. 185*", 1. 13 to 187*, 1. 42, describii», »mg how Boors arrives in Camalot and, meeis a knïght who tel^E Ik him what has happened in his absence, are omitted in S. The quest of the holy grail concludes in S chap. 391 (f- 180^::=)'. 1. 36) and inP, f. 187°, 1. 38 : mas agoni dexa el cuenio de fablar Mas ora leixa o coiiio a falar d^^M»-^ de! sancto grial que nunca lo vieron novas que irouxe Boom aa «jrte ^^^t^* eo la leira desde que galaî murio z Galaaz e de Persiual e do santo gr^^^»^* de perseual z de boores z de las e do posfaço da raïa et de Ljnçalo^^^^ * auunturas del reyno de londres t torna a Grauaïiii por coiiiar en q<^^^ ^* toma a grauain coma descubrio a guisa el descobr[i]u Lançalot c a R^k- ^^^ lançarolE con la reyna. contra el Rei. Immediately foUowing on thèse iwo passages, in S witho». even marking a new paragraph, begins in both tcxis la \ Arhis in this way : 1. Compare. F. J, Fumivall, pp. 236-247. By omittîng ail that is conoected with the fïrst visit of the grail-quesicn to Corberic in the irilog)*, by replacing PtVeiin^ by Ptllts, by reiainîng without adiustment the chapters following upoti the visit, bv joinlng to ihc second visit, totlie herrnïtage in tlie ncighbourhood of Corberic, the meeting with Boors, and a liiird visit 10 Corberic from the Vuigate, ihc Spj.nish arranger, or translator, has creawii a most complicated and anomalous «im- tion, one that lias gi n n dies trouble. 1 unravclled tlic eniangltil skein by the help of h f g y ms. fr. }4] before I had secn the Portuguese ms. in \ As the Spanish t â G t i Ptnrval and Boorcs pay a visât 10 ihe hemiit-king at a plac f l o vhich hc has never gore. The reason why ih \ Ig h been subsiituted in the princîpiil épisode of the queït for that ot the trilogy, is I believe. to be found in Palomadel, who having but lately been baptised did noi appear worlhv to fill ihc place oflbe third of the principal grail-quosters. THE aUESTE OF THE HÔLY GRAIL 58$ Dize el cuento que vn dia se apartaron Hûu < dia diz o cônto que os irmâos los .V. hermanos en vna camara del se apartarom en hûacamara e falauam rey : z començaron a fablar maia- mala mente en p^eito da Reîa e d« mente el pleyto delà reyna z de lan- Lançalot çarote For this last portion of his work, the writer of the trilogy has, undoubtedly, taken the Vulgate, as joined to the Lancelot as basis, but he has added many features of his own to this account. I shall confine myself, without entering into détails, to a few characteristic passages conneaed with the deaths of the principal dramatis personne^ and only give a slightly fuller account of the doings and of the death of king Mark. The deaths of Sir Kay, the seneschal, and of Sir Gavain are told in chap. 422 [P, f. 193']. E don Quea su mayor domo lo fizo tan bien a quel dia que fue llagado a muerte : z otro si Galuan : z otros muchos caualleros buenos. E quando vio Quea que no pudo yr en la hueste fîzo se leuar a Normandia : z alli murio z fîzieron los del linaje del rey Van alli una villa por. amer del que auia nombre Van ». 423. Y el Rey llego al mar z paso con quanta gente traya : z galuan tanto que llego a tierra murio luego z leuaron lo al castillo dé Cjôyi '-^ At the end of cHap. 423 [P, f. 193**, 1. 20] is foun(|1^7rèfe- rence to the Conte del hait. ; < E todas estas cosas que aqui conuienén Todas estas causas que - aqui conuem estar que vos aqui no cuento lo falla- que vos; nom diuiso compridannente reys en el libro del baladro. ca no me achaloed'es Ho conto do braado^.ca me entremeti yo de deqisar complida- nom tremeti de diuissar cotnprida- mente las grandes batallas que fueron mente as grandes batalhas que' forom entre el linaje del rey Van : y el fey. antre linhagem de Rei Bam e de Reî artur en tal que las très partes deifni: Artur, que o. cnparador de Roma e llbro fuessen yguales. Rei Artur posseeriam mais que as III partes do liuro. Hère again tlie division în^ two parts is forgotten, and a clear proof given, that the quotation is derived from the trilogy. 1. Chapters 421-427, and 431-439, in P ff. I92<*-I94^ and ff I9S»-I96<> hâve been published by Otto Klob in the same number of Rnnsta Lusitana as « As très mâravilhas » , entitled : A morte de rei Artur, pp. 338-346» 2. P : villa que a nome Ciiam. 3. P : ao castelo de Gros. 588 H. O. SOMMER d luuolo por graii nda de di que lal cauallero como lançaroK dexa el cuento de fablar dellos z torna al rcv r Ca esto DO vos podemos dexar porque esia es ] libro. z contar vos hemos luego couio passo maraullh : ca no aiyJaui fuesse herniitafio. E agora res por contar conio murio. postriniera lazon de nucstro bretana z como querro cl cufrpo de lançaroK. t dcspiies conio desiTuyo la tabla redonda. Thelast act of tlietragedy beginsini', chap. 452 (P, f. 199')" Agora diie el cuento que puKS la motte de lançarote fue sabida verdade- ramente por todo d reyno Je londres vuieroa estonce muchos buenos hombres peiar. ca sin falla era vdo de los amados cauallero» del mundo desiraiios i de suyos tanto cra de buen donario z de buena caualleria assy que fucrou sonadas la nueuas de su inuerte por toda la tierra z por todo cl rcyno de londres z por la gran breiana. i por loJa tierra de gaula z de gaunes. z por bcnovl. Ë par la pcqueiia brelatia. z por escocia z par ytlanda z por comualla. Z que el rey mares era aun biuo y era a tai 1 viejo que aquel liempo no auia — Rey de st 1 liedad. Mas poresso era mucho 1 Kforçado : z ténia su iictra qa^= tio auia V. jzino a quien vuiesse pauor z m: is de tanto era su linaje abuxadc^ porque si I sobrino tristan eia )'a niueno 1 lias auia de \-a ano r otrosy Im^ reyna yw-i □ su muger. E porende andaua tri sie mucho. ca la amaua de gtat^ coraçon n las de la muette de su sobrino n .0 era muy triste ante era mu>- alegre. Nov.-, after ail those whoiii he had feared, hâve passed away, Mark détermines to take his revenge. He gathers a host, passes thc sea and lands « en el reyno de londres. » With the greatest crueliy, sudi as no Christian king should be capable of, he urges his foUowcrs 10 kill men, women and children, to burn and destroy churches and monasieries. When he finds Lancelot's splendîd lomb in : a la ïoyosa guarda » lie says ; Y laitfarotc tanto mal z lanta desonrra que nie fezisie en ru vida tu t tu Jinaje e nunca me pude vengar ende mal -. mas n^ora me t'enraie a mi voluntad. He finally breaks ilie monument, desecrates the grave, and burns the body. Then he proçeeds to « Gimaloc «, and destro>-s and burns it too, not sparing « la tabla redonda ». Standing before the seai DÏ « Galaz », he says to himself : Este lugar fue aquel que desiruyo en vn dia solo a mi i a roi cjmpaûa t a I0(|os los de sansona z yo destruyere la mesa redonda porcndc v el &u lugar primeraniente z despues lodos los oiros. THK QUESTt OF THE HOLV GRAIL jS^ A knight of Cornwall now points out lo Mark that there are yet thrt'e knij^htsof Elie Round Table alive, whoare passîng theirdays at a hermitage serving God day and night wiih the archbishop of Canterbury. If he allows ihem to live, they will, on hearing what he has dorie, gather tlieir people and take revenge upon him. Recognismg the soundness of thîs advice, Mark décide;, to aiso kîll « Boores Bleoberis Merengis t el arcubispo de Conturbel ». He ofl'ers a ricb reward to anyone who will tell hini wlit-re ihe hermitage is to be found. Ir is discovered by chance. Some Cornish knighls one day fînd Merengis, poorly clad, and bcarîng the traces of the life of self-dL-nial and sacrifice he is leading, asleep by the side of a fountain. Wlien Mark knows where tliose are whnm he so implacably hâtes, he détermines togo tliither himself, He arrives when ihe hermits are just welcoming a knight of the « linaje del rey Van », who has come to visit cheiii. This knight had searched the country two years for the hermitage. Mark enlers the hermitage withoui saluting the inmates, only asking where « Bo ires z Bleoberis » are. When he is toid, and asked what he desires, he tells them thaï he is king Mark of Cornwall, and has come to take revenge upon them- What takes place inside the hermitage is told in chap. 454, the lasc of the second book of the Demanda : Esionce melio maco ala espad;i E quaniio el arçobispo vîo qui: loi qucrja metio se antel golpe ; diole al [text : el] rey 3 tan gran herida que I écho mueno tm lierra. E quando paulos que ay estaua esio vio yrguiose II pie c dixo. y (sic }) lev NLirc^ falso z deslual tu fezisie a ml tal [col. cJ aycion quai nuncj otro rey fîzo. z iiK fecho tan grau moldad de maiar a 1 hombre como este : mas si dios quisiere lu te hallaras ende mal si yo ledo : estonu meiio mano Paulos al espada i dexose yr conira el rey [ans z como esuua cou tan graa saiia ycra de gran fuerça (irio lo a taa rauamente que no le valio nadu cl alroofar ni et ganbax que no le meiiese espada fasia los punos z dio con el muerto en tierra. E quando el caualle- 10 que vino con el vio esio pidio le par mcrced que pot dios no lo matase. Paulos le dixo ; yo i 98, 99, toi, t02, 103. }. Ms. es contes. 1 i QUESTE DO SAIKT GRAAL ■ 593 des Cent Cinquante qui partirent pour cette véritalile croisade, est justifiée par notre texte, non moins que par la Demanda. Si l'on voulait ajouter à ces ressemblances essentielles toutes les analogies de détail qui rapprochent notre texte du ms. Huih ou de la Demanda, il faudrait noter le passage de la mysti5rieuse « Beste glatissant », poursuivie infatigablement par des meutes hurlantes et des chevaliers venus de lointains pays ; il faudrait noter aussi le rôle de Tristan, de Palamède, l'importance du roi Baudemagus qui, personnage très accessoire dans la Qiieste de Map, est ici un des grands seigneurs de la Table ronde, et préside à la cérémonie du départ pour la quête ', etc. Enfin il ne serait pas sans intérêt de remarquer que, comme le Merlin, notre texte connaît et utilise le roman de Méraiigis de Portksgue^. Ce sont là des indications de valeur, à coup sur, inégale, mais qui toutes dénotent dans le texte du ms. fr. 343 , de même que dani la Demanda ou dans ce qu'on peut reconstituer de la troi- sième partie de la compilation Huth, des restes de la tradition manuscrite d'une Qiksu de Borron. Il y a bien quelques désaccords entre notre manuscrit et les autres vestiges de la Qwsle de Borron, Les scènes inconnues à la Quesie de Map que signale le Tristan' et que contient la Demanda, l'histoire du chevalier brûlé et des gouttes de sang qui sortirent de l'épée merveilleuse ne se retrouvent pas ici, non plus queles nombreux meurtrescommisparGauvain et en particulier «lui de Baudemagus, Mais ce meurtre du roi est-il vraiment un épisode essentiel ? Le ms. 343, d'accord avec la Queste de Map, raconte un combat de Baudemagus contre un chevalier surna- turel ' ; d'autre part, d'après la Qiusle de Map, il est écrit sur la tombe de Baudemagus qu'il mourut de la main de Gauvain. G. Paris voit là une inconséquence et l'attribue à un n rema- nieurnégiigent », l'auteur de la Qo^j/e de Map, qui aurait rem- placé dans un passage Gauvain par un chevalier céleste et l'aurait I. G. Paris. Mtrlin, lotrod.,p. xxix. 1. Qjie rapporte lu Triitan jeraït plus exact, car la QiietU est insérée teut cnliéfc J.ins nombre de rnss. du TrisUn (cf. Lôseth, U Roman de Tristan, Bibl. do l'Ëc. dt-s Hautes Études, \. 82). î, Qiitiie, ëd. Furnivjll (London, 1864, 4"), p. ij- Ktmémi., xxxrt jg 594 f" PAUPHILET consente dans l'autre. Cette explication a le double tort de supposer que la Queste de Borron est antérieure à la Quale de Map, et de prêter gratuitement une incohérence à cette dernière. G. Paris a introduit entre le combat du Chevalier Blanc et la mort de Baudemagus un lien dont l'auteur n'est point responsable, Il ne dit nullement que le roi soit mort de ce combat; après avoir mis sa vie en danger pour la beauté de l'histoire, il termine l'épisode sur des paroles d'espoir, en laissant le blessé aux mains de moines qui le soigneront. « Sire d demande Galaad à l'urv " des frères, « por Dieu, ke dites-vous ? pcut-il garir ? Car ch^ « me samble que che seroit damaiges trop grans, si il poix.~ o cheste aventure moroit. — « Sire », fait H frcre, u il en esc;=^ a pera se Dieu plaist'. » Et l'on peut établir que cette doucct^^ est dans la manière de Fauteur de la Questf de Map- Que pl-^^^ loin, après de longs chapitres, il ait fait allusion à la mort ^^ Baudemagus tué par Gauvain, peu importe à l'épisode du Cl~-^ valier blanc : c'est un autre conte. Il faut d'ailleurs, selon no^ trouver dans l.i Queste de Map une raison plus profonde de et- mort malheureuse et involont.iire. Après les diverses inforiu -» de Gauvain, ce meurtre de son meilleur ami', comme cess d'Yvain, montre le malheur s'acharnant sur le pécheur et at t j- chantàtous ses actes quelque douleur ou quelque crime.Ai sans décider lequel des deux récits a précédé l'autre, il estpei de les regarder à tout le moins comme équivalents et de ne j-»ai faire de la présence duChevalierblanc dans \iQiiesle dcMapou k ms, 343 une preuvede l'intervention maladroite des rcmanieu rs. Quant aux scènes dont parle le Tristan, elles manquent «Jam notre manuscrit, et ce n'est pas une différence négligeable. Mais est-elle assez importante pour nous faire douter que notre manu- scriisoit bien la Qiiestc de Borron ? A côté des preuves si remar- quables que nous avons indiquées, qu'est-ce que la présence ou l'absence de deux épisodes très accessoires ? Rien qui vaille, pen- sons-nous. Autrement, ce serait l'existence même d'une QitiSU de Borron qu'il faudrait mettre en doute; cnr on a relevé plu* d'une contradiction entre le ms. Huthet h Demanda '.Lenis.JjJ 1. IhiJ., p, 26. 1. Cf. la Mari au roi Arlu (Furnivall, QiusU, app.. p, voiremem, si ne fis oiiques chose doni il me ptsast }. Heinzel, Gr.iulromaiii {4°. Vienne. 1891), p. 164. î^ ~ n'est pas seul à inirodiiire quelque discordance dans les derniers échos de ce vieux récit. Il est de la nature même de h QtuJie de Borron de n'être pas invariablement constituée. Et cela est piaévitablc dans des ouvrages où la fantaisie des scribes se sentait HUtoriiée par le peu de rigueur de la composition originale. Mal ÎOpiée, mutilée ou non encore complètement formée, c'est men la Qiiesle de Borron que contient notre manuscrit. Ce Vcst exactement, il est vrai, ni celle qui devait terminer le Huth. ni celle que connaissait l'auteur du Tristan. Mais pî ? Alors que pas une des grandes compositions romanesques 1 prose n'est exactement identique dans tous les manuscrits qui SiBDus l'ont conservée, que chaque copiste un peu lettré arrangeait guise et Tristan et la Mort d'Artnr et Merlin, personne s'étonnera qu'il ait existé de notre Qwsle plusieurs rédac- &ons légèrement différentes les unes des autres. Au fond, on introduit entre les scribes et les auteurs une distinction trop tranchée : qui pourrait dire où finit l'infidélité du copiste, où commence la création Originale de l'écrivain ? La Quesie de notre manuscrit est une rédaction imparfaite delà Qiiesle de Borron : cette Quesie de Borron, à son tour, qu'est-elle auprès de la Quesie ordinaire ? Infidèle copie ou œuvre originale } ILes ressemblances frappantes de ces deux romans, l'identité des biros principaux, montrent avec évidence que l'une est sortie pe l'autre. Mais quelle est la plus ancienne ? Sans donner ses raisons, G. Paris considère la QuesleAe Borron comme un ouvrage original dont la Queste de Map n'est qu'un remaniement destiné à figurer dans le Lancelol. Le ms. 343 fournît contre cette assertion un argument que G. Paris ne pouvait prévoir. A part l'énumération des cent cinquante clie- valiers qui partent en quÈte(fol. 7 v), une ou deux variantes de peu d'intérêt, une lacune due à la perte de plusieurs feuillets (entre les feuillets 32 et 33), et le déplacement d'un épisode (fol. 3j), le manuscrit présente, depuis le début jusqu'à la mort de la sœur de Perceval, une identité complète avec la Queste de Map, dont il reproduitainsi, d'un coup, 218 pages sur 247. Plus loin, il entremêle à d'autres récits i'épisode de la navigation de Lancelot sur l'eau Marcoîse ', et, plus loin encore ', sa visite au 596 A. PAUPHILET ch^iteau du Gr^al. Et ce n'est pas une rédaction équivalente, suivant à peu près la marche de b narration. C'est rce!Ieiiien^E:m le même texte, au point que ce manuscrit de la QiusU de Borror-^^^ rentre dans une des familles de manuscrits de la QuesU de Map _^ Or cette famille est reconnaissable, comme il arrive d'ordinaire ^ à des variantes indifférentes et à des fautes manifestes. Il y a I -?^=^ de quoi compromettre la réputation d'originalité de la QiustfiL Borroii . Si la QuesU de Borron est la source de la Qiusk de Map. d^ moins le ms. 343 n'y est pour rien; car de lui aurait pu sort::_ tout au plus une des familles des manuscrits de Map, celle q -^^^^ lui ressemble. Autrement, il faudrait supposer que les scribes (^ ,^ autres manuscrits de Map complétèrent, corrigèrent leur mod^^- « avec un rare discernement et y enlevèrent plus de fautes 1^ -^^ leurs pareils n'ont coutume d'en ajouter. Mais si, pour évk. -^^j. ce paradoxe singulier, on fait sortir la Qutsk de Map d^-jj^ autre texte de la Qiicsle de Borron, le ms. 34; ne doit plus ^cre considéré que comme un représentant fautif de la Questc tiç Borron. Mais quelles curieuses fautes il présente! La nou\.-e|/(. Queste, qui se donne pour l'œuvre de maître Gautier Map, se copie, se répand, s'altère donc, et par la plus étonnante aventure, l'ignorance et la distraction des scribes ramènent précisément en elle les variantes et les fautes qui défiguraient un des manuscrits de l'autre QueUe. Un si beau prodige serait mieux placé dans la QuesU que dans l'étude critique qu'il nous en faut faire. Il est donc nécessaire de trouver une raison à cène identité des deux familles de manuscrits. Deux hypothèses sont possibles: 1° Notre manuscrit, qui w du xiv siècle, aurait subi l'influence d'un manuscrit de la Qnislt de Map, seraitle produit d'une contamination des deux ttuvns. Si les parties de notre Queste de Borron identiques à la Qiitsit Je Map n'étaient mêlées d'aucune invention étrangère, et s'il y aW' une séparation nette entre les deux éléments dont se coiupûse notre manuscrit, cette opinion serait difficile à réfuter. MaislJ réalité n'est point telle. Admettra-t-on qu'après avoir copiédias la QuesU de Map les dix premiers feuillets de son livre, nom scribe ait pris la Quesie de Borron juste au moment où elle con- tient un passage caractéristique, et qui peut s'introduire dîns li QuesU de Map, l'énumérationdescent cinquante chevalien de 11 H LA B aUESTE DU SAINT CRAAL • S97 'able ronde ? Qu'aussitôt après il ait de nouveau quitté cette lufste de Borron où il venait de faire une si heureuse trouvaille, que pendant dix chapitres ii ne se soit plus souvenu d'elle? u'arrivé à la fin du livre, ses sympathies aient brusquement langé, et qu'il se soit attaché exclusivement à l'original qu'il rait le plus négligé, non sans recourir encore deuxfois, et pour !S scènes iinporlanies, à son premier modèle, la Qi/fî/^deMap? jielle singulière méthode et que! monceau ridicule de qulpro- uos et de coq-à-l'âne elle devait produire ! Comme au contraire me rhapsodie offre un sens suivi, et que la fin n'en jure pas top avec le commencement, il faut donc que les parties où notre nuscrit suit la Qii^sU de Map aient eu un équivalent dans la E^iu-iff de Borron, ce qui d'ailleurs est attesté par le Tristan '. Mais alors la contamination n'est plus admissible, car il n'était pas dans les habitudes des scribes du moyen ilge de collationner des ouvrages semblables. Et le cas de notre manuscrit reste xpliqué. Inversement, on pourrait supposer que la famille des inuscrits de la Qiiesle de Map, qui ressembleà notre ms. 343, a été influencée par lui, c'est-à-dire parla famille des manuscrits de la Qiiatede Borron qu'il représente. Cette famille de manus- crits de Map, dans laquelle nous voyons simplement une partie de la tradition manuscrite de ce roman, serait due à une contamination de deux originaux, une Queste de Map et un manuscrit fautif de la Qiiesude Borron. Il faudrait alors admirer la singulière métliodc de l'auteur de celte contamination, Trou- vant dans la Qualc de Borron, outre un texte pareil à la Queste de Map, nombre d'aventures nouvelles, il les aurait laissées de côté avec une réserve admirable; mais partout ailleurs il aurait suivi fidèlement le manuscrit de la QtKsIe de Borron, et ne nous aurait pas fait grâce d'un non-sens. Obligé par sa méthode à une collation continuelle des deux textes, il n'en aurait tiré ni une interpolation ni même une correction ; le spectacle des varia- tions de ses modèles, faisant mutuellement ressortir leurs menues erreurs, n'aurait inspiré ;\ cette àme respectueuse qu'une double et égale admiration pour la composition de Map et te style de . E. LQseth. h Roih.ui Jr T-iV intinuellemcni jusqu'.i l.i p. î->9. ÎSO-ÏS'. 3P. Btjrron, Bi/arre éclectisme : il prend k l'un les aventures qu'il rauintc, mai» à l'autre la manii-re dont il les raconte, et il est abkurdcmcnt fidèle à ce système inconcevable. Quel cerveau put jamais allier des servilités si contradictoires et quelle hypo- tliCsc entassa plus d'impossibilités ? Rcntms'oiis donc i ces subtiles absurdités. Puisque notre n nnuscric appartient p.ir ses variantes it une famille des manuscrits de la Qufste de Map, remettons-l'y. Dès lors il n'est plus qu'un des vestiges qui nous restent de la Quale de Map, et encore est-il tout ^^^té d'éléments étrangers. Cette altération, c'est ce qu'on appelle la Qiifstf de Borron. Proposition nouvelle, sans doute, mats qui a au moins le mérite de demander au bon sens moins de concessions que d'autres. S'il le fallait absolument, on pourrait se contenter de cette démunstraiion purement matérielle de l'aniériorité de la Queste de M;ip. Mais l'esprit n'en est pas satisfait: il y a quelque chose d'injurieux pour des «uvres littéraires à les traiter aioiî par rexicrieur cti tixer leur sort d'après la lenrc sans même en con- naitn: l'esprit. Si le nippon des deux Questes ne se marquait pas par des sigues plus protonds, et si les rentaniements n'a^-aieiu laissa de tnce que dans b liste des rubriques, un djoate, roal^ tout, nous resterait. On ju^cfatt extraordiiuîrt te uleni dxi rïinjnicur Je U Qiusit de Bottod. s"!! mil su cmer à wn livre l'incohérence et U cv^ntradicrion qui sontaminc lcs« tutvs i.>rJinjàres des renunieurs. Il n'en Tapasanâ-Uiie de iKHre tjwjir révèle évidcmcDeni b piifticifirinii it À JUKui^ d'inspiration très dtifenb: et de «akor fiort i Cest U UQ u^iocnc puissant et qui loadte k faod afar4b. U {^-sti ife Bomw. quel que soie le ksk qoî aoK k pc^âCtttc'. Aycbkmict (le hwcar Je Pteiceiat (SiL tcX^™**^°^ I LA « aUESTE DU SAWT G8AAL pagnons Galaad, Perceval et Bohort se séparent et te conte fiait l'histoire de Galaad. Si leise or atani li 1:0^» a parler de Pcrceval et conte de monseingoeur Galahai par deviser cornant îl 11 avint au retor qu'il dit au roiaume de Logres et fotnant il délivra le roi Arcus en sa venue et b terre de Logres de Sesnes qui venu/ i estoient par k consoil del roi Marc de Cornouailles et devise l'es- toîre a cesiuî point par cui conseil il vindrem et par qelle : Le roi Marc, croyant tous les chevaliers de !a Table ronde morts â la quête du saint Graal, attaque à l' improviste le roi Artus. Après de grands exploits, Artus est blessé et emporté à Kamaatot, où le roi Marc vient l'assiéger. Cependant Galaad, suivi de Palaniède et d'Anus le petit, prolixes appréciateurs de sa prouesse, arrive à Kaniaalot le jour d'une bataille. Par ses exploits merveilleux, il donne la victoire à la petite armée d'Ar- tus, puis s'en va; Palaméde part en quête de la « Beste g' sant ». Le roi Marc en fuite avec quelques seigneurs rencontre Galaad et tente de l'empoisonner ; !e héros est sauve par Dieu ; mais un pauvre chevalier qui l'accompagnait succombe. Ici reparait la QuesU- de Map. C'est la belle histoire de Lan- celot, qui, sans cheval ni barque, attend au bord de l'eau Mar- coise (fol. 72 v). Comme dans la Qiuste de Map, il voit un jour enfin approcher la nef où les trois héros mirent le corps de la sœur de Perceval. Il y monte et la barque s'en va à la grâce de Dieu. Le conte reprend l'histoire de Galaad (fol. 74), mais il le sup- pose encore entouré de Perceval et de Bohort, alors qu'il l'avait laissé partir seul après l'attentat du roi Marc : l'auteur semble ignorer tout ce qui s'est passé depuis le Castel félon. Donc Galaad et ses compagnons trouvent Tristan gisant, couvert de plaies. Ils lui raconieni la bataille de Kamaalot, la fuite du roi Marc et le départ de la reine Yseut pour la Cornouaillc. Tris- tan est si extraordinairement frappé de ce retour, pourtant fort naturel, de la reine en son royaume, qu'il en tombe en pSmoi- dcs exploits donc iU enrichissent la légende de Galaad. Mais cette certitude, non exprimée chei M. Lôseth, tant elle se sent naturelle, peut-elle avoir d'jiiire fonJ;m.-nt quu l'iiviJente dlff;ren;e d'inspiration de ces romans? Fondement Inêbranlahle et sur leijuel nous nous i^taNiioiis aussi. éoo A. PAUPHILET lel. son, presque mort, et que les assistants accusent Galaad : o V< B nouvL-lles ont mort monseingnorT[ristanJ. nCe héros délit Il en resta en langueur plus d'un demi-an ». Galaad sy sépare de tout le monde, et, comme dans la Qi de Map, retrouve son père sur la nef de la sœur de Perceval.Mai il le quitte bientôt ; et c'est k lui que le conte s'attache, « car sani faille la greignor partie de la Q_ueste afieii sortui », Il arrive ches^ une dame qui fut déshéritée par le comte Bedoin de la Marche (fol. 75 v°); Galaad va le provoquer dans son château ; il ne répond pas, Galaad sort et, à lui seul, assiège le château. Bientôt Perceval et Bohort surviennent, l'aidem à accomplir diverses prouesses et finalemeni à prendre le comte. Galaad fait ensuite diverses rencontres d'un intérêt médiocre : Samaliel, le fils de Frolle, puis Yvain, qui est fon blessé, mais ne tnoui pas. Samalie! retien: quelque temps notre conteur, avec deux épécs et son jeune courage. Bien qu'ennemi mortel d'Ar-". tus, il l'épargne, après une longue et assez dramatique liésiu- lion, un jour qu'il le surprend, après la chasse, seul dans une forêt et dormant. Ici nous retrouvons (fol. 82 v) Galaad sortant du tournoi où il manqua de tuer Gauvain ; nous nous attendions à le voir aux côtés d'Y vain ; mais cette incohérence est un des beaux traits de la verve de notre romancier. Galaad rencontre Tristan, mj'sté- rieusement guéri de sa langueur; ils parlent du bon che«lier à la « Bestc glatissant », Palamède, qui n'a que le défaut d'iti Sarrasin. UsVentcndent bientôt se lamenter: m Hé, reine Y.seutl s'écrie-t-il,avec les soupirs d'un amoureux sans espoir. Tristai subitement devenu furieux, saute à cheval, le poursuit, égoi un pauvre chevalier de la Table ronde qui passait et qu'il a pris pour lui, finit par l'atteindre et l'eût infailliblement lue on n'eût arrêté le combat. Il s'éloigne en menaijant PalamWe de mort. Sur le chemin, on lui demande joute ; successivement il étend raides morts deux chevaliers. Puis, pour ne pas dire son nom, il massacre un prince désarmé, qui voulait lui faire honneur. Et contre les hommes du prince, rendus furieux pa un si noir forfait, îl se bat n comme le porc sauvage conta' Is chiens » : mais il eût péri sans le secours de Palamède, qui l'aiiw pour l'amour d'YseiH, et de Galaad. Ce sont alors d'énomio exploits; Galaad coupe, t.iillc, nanche à fairefrémir. Finaleincnt LA « aUESTE DU SAINT GRAAL i 60 1 Tristan est tiré de cette mauvaise aventure, et mis en une abbaye, pour y être soigné de ses blessures. Galaad resté seul arrive, on ne sait pourquoi, chez le roi Pelles, et en repart de même, sans autre expîoit que d'avoir réduit à l'impuissance, par sa seule présence, un mas'cien qui distrayait le roi. Il s'en va malgré le fils du roi Éliézer, qu'il jette à terre d'un coup de lance pour se débarrasser de ses questions '. Lancelot (fol. 90 V) arrive devant Corbenic, et, comme dans la Qiiirsle de Map, voit le Graal, de loin, de plus loin qu'il ne voudrait. De même Hector est renvoyé et honni quand il vient au château du Graal, ainsi que Gauvain et Gaheriet. Ils ren- contrent la « Beste glatissant », entourée d'une meute hurlante, et suivie de Palaniède, qui joute avec Gauvain et le renverse. Palamède se mesure même avec Galaad, est vaincu et se fait baptiser. Il part vers la Table ronde, y est admis par la volonté divine ; au retour, il rejoint Galaad et fait montre d'une prouesse surhumaine contre le Chevalier de la Fontaine, qui reprenait des forces en buvant d'une eau nier%'eilleuse. Le chevalier finit par être vaincu, et Galaad seul repart en aventures. Il délivre Moïse, le fils de Symeu, comme il avait délivré le père. Il apaise la Fontaine bouillante après un incident romanesque assez ridicule. Puis il rencontre la «Beste glatissant », et la suit en compagnie de Perceval et de Palamède. Elle était vieille et lasse, et les chiens hurlaient plus fort ; ils finissent par l'atteindre au bord d'un lac; Palamède la perce enfin de sa lance, et la bète, avec un cri aifreux, disparait dans les eaux, au milieu d'une tempête qui durera toujours. Les trois chasseurs arrivent à Corbenic (fol, 102) et y retrouvent neuf chevaliers de la Table ronde. Galaad guérit le u Roi mehaignié » avec le vaisseau où dégouttait le sang de la Lance. Tous les chevaliers vont vers te Graal, et alors se célèbre, au milieu de l'allégresse, une grande scène symbolique analogue à celle de la Qitale de Map- Une voix céleste ordonne à Galaad d'aller au rivage de ta mer et d'emmener Perceval et Bohort. t. Dans k Triilaii, cet épi^e se trouve bien aprfs le tournoi où Gauvnin faillit Être tué, avant IVpisode de U Nef de Salomon {QursU de Map, eh. ix, 177); il fiui donc supposer ici un dc-placcmcnl, dont nous n« clicrcberont eCvoir Uu-th. pp. îîT S Ji7). 6o2 . PAUPHILET Ici (fol. 104) le romancier, comme s'il eût prévu la munlaiion de son livre, a indiqué ce qui lui restait à conier. De ces trois compaignons que Nostrc Sires assembla devise cil de Borron comeni il lor avint et cornent Galfahaz] dévia [et] Perc[evjus|, ci comeni meïire Booiz revint a h cort le roi Artus. Des autres noef compaignons qui a culle aventure avoient esté ne devise il riens fors que de Palamcd». De celui saaz faille devise il cornent mesire Gau|vains] l'ocisi, et par quel dcsloiauté. Des autres viij, qui voudra oïr •.'□ment il morurcnt et qu'il trouvèrent , si preigne l'estoire dcl Brait. Cir mesire Relies le devise îluec tout apettemcal. Si lesse or li contes a parler d'els tou/ et retome a Pal[aniedes|. L'histoire de Palatnède commence, et sans doute ce seraient encore d'interminables combats, semblables à la QuesU de Map, si le manuscrit ne finissait au moment où Lancelot tait demander courtoisement une joute à Palamède : n .... et tl se Il drece maintenant et cort a scz armez et quant il est armez et " montez, il dît pieça mes... » (fol. 104 v"). Il reste au manus- crit neuf feuillets, qui sont !e début de la Mort Artur. Telle est la rhapsodie qu'on appelle la Qiuslr de Borron. Essayons de la débrouiller. Quelques aventures paraifflent d'abord d'une inspiration assez analogue au début du roman, c'est-à-dire à la Qtiesle dt Map. Ce sont, par exemple, ! 'épisode du magicien qui perd tout son talent â l'approche de Galaad, et la conversion de Palamède. On retrouve clans l'aventure du magicien un peu de l'imagination de la Quesit de Map, qui aime à montrer le mal disparaissant, le démon s' enfuyant i l'approche du pur chevalier. Par malheur, l'auteur a placé cette scène dans le château même du Graal, et son magicien, dont la science est démoniaque, fait une singulière figure chez le roi patriarche, qui garde la plus haute des reliques, au sein de ce chSteau où notre conteur lui-même a placé des mystères divins. Quant au Sarrasin Palamède, probablement l'auteur de la ^ Questc de Map l'eût fait chrétien à la fin, comme Lancelot. Mail .^ il l'eût auparavant montré malheureux par le manque de rcli- — gion, et il eût fait de son baptême, comme de la conversion dc^s?' Lancelot, une vraie résurrection. Tandis qu'on ne voit pasc^?^ qu'ajoutera le christianisme à un héros si parfait. Païen, il ren- verse les meilleurs chevaliers et secourt même ses ennemis; il -J la vaillance et la grandeur d';!lme : l\ quoi bon le faire chrétien r D'autres récits sont encore moins heureusement inventée sei LA n QUESTE DU SM\T GUAAL » éo) Ce sont parfois des redoublements d'aventures qui figuraient déjà dans la Questc de Map, c'est-à-dire dans ie début de notre manuscrit. Telle est par exemple l'histoire du fils du roi Pelles, Éliézer : il suit Galaad, le conjure de lui dire son nom, et finale- ment est renversé par lui, infortune qui ressemble fort à celle qu'éprouve Perceval dans la Qtusie de Map ", Telle est l'histoire, banale entre toutes, de la Dame désliéritée, qu'il suffisait bien d'avoir une fois rapportécà Bohori. — G:ilaad délivre successive- ment, de la même manière, Symeu et son fils Moïse : il n'y a que l'histoire de Symeu dans la Qiiau de Map, et beaucoup moins développée". — Gauvain el Gaheriet sont jetés hors du château du Graal de la mime manière qu'Heccor, et leur aventure fait si nettement double emploi qu'un détail placé par la Qucsie de Map dans la fuite d'Hector, les huées de la valetaille, est ici transporté ^ celle de Gauvain. Moins heureux encore est le redoublement de l'aventure du siège miraculeux. Q.ue Dieu indique par un miracle qu'il veut que son chevalier Galaad soit admis à la Table ronde, rien de plus logique : c'est un trait sem- blable ù maint autre de l'histoire du champion divin. Mais qu'un si étrange prodige, ces lettres subitement gravées sur un siège, se reproduise pour un personnage qui ne touchera ni de près ni de loin au Graal, et qui n'a accompli d'autre prouesse spi- rituelle que de se faire baptiser, voilà qui ne concorde guère avec les inventions subtiles et réfléchies de la Quale de Map. Ce seul trait suffirait à rejeter parmi la foule peu intelligente des ;manieurs l'auteur de la QiiesU de Borron. Nous trouvons aussi des inventions destinées à éclaircir ou impléter les réciis de la Ques'.e de Map, et ce point est capital. A la grande scène symbolique qui termine le roman, l'auteur de la Qiiesle de Map amène neuf chevaliers, qui viennent de très loin, qui n'ont point de nom, sauf deux, et ne sont là que pour rétablir, avec les trois héros, le divin nombre de douze, La Qiusle de Borron les a transformés en chevaliers de la Table ronde, et leur a donné des noms, empruntés, naturellement à la littérature eu vogue. Il importait bien au mystique auteur de la Quesle de Map que ces figurants d'une scène symbolique . Qiitsli, p, 4g. . IhU.. p. 2,S. 604 A. PAUPHILET eussent des noms! Et s'il leur en avait donné, cùt-il choisq pour cette pieuse histoire, les noms sacrilèges de rainoureii: Méraugis de Portlesguez ou du bouillant Lambcgues? Peul-oit à la fois inventer cette belle scène et la défigurer? L'auteur de la Quelle de Map ne se souciait guère que l aventures qu'il racontait fussent invraisemblables, pourvu qu'elles fussent pleines d'un sens proBtable, ni que la quête fût 3\i fond d'une grande absurdité, pourvu qu'elle fût d'un pur chrisiia/ nisme. L'auteur de la Qufste de Borron, en vr.ii pharisien, taclia surtout à l'extérieur des allégories. Il lui parut sans doute impossible que le château du Graal, debout au milieu de lâ.4 lerre de Logres, eût échappé si longtemps aux recherches de;! chevaliers qui avaient couru tous les chemins du royaume, Ilff inventa alors une assez mauvaise histoire d'enchanteur pour.1 expliquer cette invraisemblance (fol, 90 v) : Et se aucuns venoii avant qui nie dcraandast pour quoi II chevalier n'aloleni droit a Corbenic quant il savoient bien que H saiiii Grahal î je respondroie ensini corn la veraie estoire le lesmoigne. Li chsstiaus de Cof benic ne se remuDii sanz faille nulle foiz ; mes 'l'haaabus, uns cnchanijem qui avoit esté devant le roi Uier Pandragon et qui avoit esté le plus home de nigromancc qui onques eOst esté el roiaume de Lo;i;rcs, fort ieulel menl Merlin, cil avoit fondé en tel manière le chastel que nus L'hevalief estrange qui le queîst ne le trouvast se aventure ne li amenast et di Merlin seul, dont ta sagesse avait plus de réputation que - les sortilèges, était devenu un magicien acceptable même dans .^ des légendes sacrées; par une tiixarrerJe nouvelle, le soi-disint ^»- Borron en a justement choisi un autre. Auprès de I.1 Nef du.»- ^ roi Salomon, inventée aussi pour porter le Saint Granl, c'es»-,^ une piètre trouvaille que le château de l'enchanteur Thanabus szzs, et qui montre à merveille toute la distance qui sépare les Jeu- ^5, romans. Est-ce le plus incohérent qui doit passer pour l'original ^ Plus frappante encore est la différence qu'on remarque eiit^^rf les deux scènes de renvoi d'Hector loin du château du Gna^»/ Dans la gKfj/cde Map, ce renvoi est annonce, ainsi que les paiok sible d'un chevalier plus fort que les autres et constamment heu- reux. Il trouva même que la verve de son modèle était pauvrew il embellit le livre à sa manière, chemin faisant'. En même temps, 1. Certains désaccordj ne s'u-upliqucnt qu'ainsi : les renvois s'appliquer! I U Qutste de Map, mieux qu'à la celle de Bonon. De nifniï il semble ^ue l'auteur ait parfois oublié qu'il donnait à Galaad des compagnons de hisifd; sa référence cnsuiii; nomme les comp^ignons delà QiUiU de Ma[>, Pottvil et Bohort (fol. 74). La QiusU de Borron prend ainsi l'aspect d'une ûaiiiiit libre ajOUEée au fond soUdedu roman de Map. LA « aUESTE DU SAINT GRAAL » 609 il lui vint l'idée, pleine de tout le génie que peut avoir un rema- nieur, d'adapter cette aventure fabuleuse à d'autres romans, comme elle l'était au Lancelot : aussi bien il y avait plus d'une place à la table du Graal. Moyennant quelques épisodes, dont l'inven- tion ne lui coûta guère, il put rattacher la légende de la quête au Tristan et au PalamedeSy qui, apparemment, étaient en vogue de son temps : il comptait ainsi en partager le succès. Quoiqu'il fïlt lui-même tout à fait dépourvu de talent, ses descriptions sont vives et ses héros se battent bien ; même il leur arrive de penser et d'analyser leurs sentiments avec assez de justesse. Mais c'est encore une différence qui sépare notre Queste de celle de Map. Notre auteur tâchait que ses héros fussent des hommes : son devancier ne s'en souciait pas : seules les idées vivaient dans son livre. Mais il manque à la Queste de Borron une pensée dominante : elle va à la débandade. Le remanieur se croyait digne de collaborer au beau roman de Map; il ne s'apercevait pas que ses fantaisies médiocres ne gagnaient pas au voisinage de son modèle, et qu'il n'était guère difficile de reconnaître « les membres épars du poète ». Albert Pauphilet. Roman ta f XXXVl 90 tJVt^ K^G-E-S tSOM'- s^0' ,o«» D. *.°";, us*'' court' "?;;».«»• imafl''"' ■ a LE NOM DU TROUBADOUR DALFIN UALVERNHE 6ll Notum sit omnibus tam presentibus quam futuris quod ego Robertus dic- us Dalphinus cornes Claromontis, Guillelmus cornes Claromontis filius loster donamus pariter [et] concedimus Deo et priori Cartusie universoque îjusdem domus conventui in pcrpetuiim septem libras Claromontensium » iebitales in redemptiont[m] aniniarum nostrarum annuaiim in omnibus 'umis Montisferrandi communiter ad festum Dominice Resurreciionis cele- 3randum eis persolvendas. El predictus * conventus Cartusie in Capite jeju- liorum debent predictos furnos recipere debentque J eos tenere continue, ionec de fumis eis plcnarie pretaxate septem libre Claromontensium ♦ persol- vanîur. Et s ut predicti doni firmior omnibus diebus habeatur memoria, sigillorum nostrorum munimine confirmamus. Actum Incarnaiionis Domini anno millesimo CC decimo quinto, mense septembris. La présence dans cet acte de Guillaume, fils de Robert dit M Dalphinus», confirme l'exactitude de la date de 121 5 et écarte absolument l'hypothcse émise par M.- Thomas qu'il pourrait s'agir non pas ju troubadour, mais de son petit-fils Robert- Dauphin. On sait, en effet, que Guillaume intervient dans la plupart des actes de son père qui nous ont été conservés (1196, 1199, 1213, 1214, 1223, 1229, 1234). Dans notre ac(e de 121 5, son intervention est d'autant plus naturelle que cet acte est relatif à la ville de Montferrand, sur laquelle Guillaume avait des droits par sa succession maternelle, et dont il s'intitulait sei- gneur du vivant même de son pcre ^. Pourquoi dans tous les autres actes connus, notre personnage ne prend-il pas son nom de Robert, mais s'intitule-t-il simple- ment « Dalphinus comes Alvernie » ou « Dalphinus comes Claromontis ? » On peut supposer que c'est pour éviter d'être confondu avec l'autre Robert, fils de son grand-oncle Guillaume, lequel prenait comme lui, les titres de « comes Alvernie » ou de « comes Claromontis 7 ». 1 . La copie porte ; Claromontetises. 2. Copie : predictos. 3. Copie : dehemus, 4. Copie : Claromofitenscs. 5 . Copie : Set. 6. Voir sur ce point Baluze II, Hist. gétiéaJ. de la maison d^ Auvergne 254-64, et Ann.du Midi, III, 285 et suiv. 7. André, comte de Viennois, contemporain, voisin et parent de notre Dalfin, se nommait tantôt Delphinus tantôt Andréas Delphinus (Prudhon^rae, 6l2 MÉLANGES Je ne reviendrai pas sur les textes provençaux d'origine litté- raire dans lesquels le nom de Dalfin est continuellement employé comme un titre comportant la présence de l'article /o, mais il me sera permis de faire remarquer que les textes diplo- matiques eux-mêmes connaissent cet emploi du mot Dalfin. Un^ acte de 1201 débute ainsi : « Notum sit omnibus tarfi presenti-^ bus quam futuris quel Dalfis coms d' Alverrige ens EniodeBrassnâo^^ e na Biatris... », et on y lit un peu plus loin : « donerunt e atrag^^ runt al Dalfi. . . el Dalfis donet. . . » * . S. Stronski. FRANC. ARGOUSIN M"* L. Guiraud, de Montpellier, a publié, il y a quelques années, un mémoire sur Jacques Cœur qui est riche en idées et en documents ^. L'ayant lu tout récemment, j'ai remarqué, dans des lettres patentes de Charles VII, la présence d'un mot venu de l'italien dont jusqu'ici on considérait l'introduction en français comme ne remontant qu'au xvi* siècle. Il est d'autant plus nécessaire delà signaler ici que M"*" L. Guiraud s'est trom- pée sur l'identité du mot lui-même, ainsi que je vais le faire voir. Parmi les <* nauchiers, galiotz, compaignons de guerre et autres gens et officiers » figurant sur le Saint-Michel, vaisseau appartenant à Jacques Cœur, M"*" L. Guiraud a trouvé un cer- tain Jean de Bourges qualifié « agofin ». Là-dessus elle s'est bravement embarquée sur la mer orageuse de rét}'mologie, féconde en naufrages, et voici comment elle raconte Taventure: « Ce mot, dont la signification technique m'échappe, est celui qu'on rendit ensuite par aigrefin. Aucun dictionnaire n'en donne op. laud., p. 437) ; cf. un acte de 1225 passé entre ces deux seigneurs : M Ego Dalphinus de Arvernia, cornes Claromontis... Dalphino, coraitiVicQ- nensi et Albonii » (Baluze, op. laud., II, 247). 1. Roger Grand, Les plus anciens textes romans de la Haute- Auvergn(,à3ss la Revue de la Haute-Auvergttey II, 219. 2. Ce mémoire a paru eu 1900 dans le premier fascicule du t. H '^ Mémoires delà Société archéologique de Montpellier, 2* série, p. 1-170, sous*-'^ simple titre : Jacques Cœur, 1. Mém. cité, p. 83. 2. Mlle L. Guiraud renvoie au fol. 179 du Journal, mais, vérification faite, le renvoi est faux. 3. Rech. ital. et franc., Paris, 1653. 4. Cf. les art. argousin du Dict.gMr, et du Compl. de Godefroy. if FRANC. ESCAROLE, ETC.- él3 une étymologie satisfaisante. Grâce au texte que j'apporte, je me crois autorisé (j/V) à proposer celle d'origine italienne : ago fine, aiguille fine, qui convient également au poisson et à un pilote habile, sens probable de cet employé des galères * . » Le texte auquel M"^ L. Guiraud a emprunté ses renseigne- ments sur les équipages des « galees » de Jacques Cœur n'est pas, comme on pourrait le croire % le Journal du procureur général Jehan Dauvet, qui se trouve aux Archives Nationales, KK 328: ces renseignements proviennent de lettres patentes de Charles VII, dont elle n'indique pas la date, et qu'elle a con- nues par une copie du temps conservée dans les archives du ^ château de La Salle, près de Marseille. Dans ces conditions, il m'est impossible de vérifier si le manuscrit qu'elle a eu sous les yeux porte réellement : agofin, mais j'estime que la bonne J leçon est : agosin. Donc il faut porter ce témoignage au compte \ du mot qui s'énonce actuellement argousin et dont le sens con- vient parfaitement au passage. Antoine Oudin définit le mot italien agoi^inOy sur lequel a été calqué Yagosin des lettres de Charles VII, en ces termes : « Preuost : vn Capitaine de Galère selon aucuns : vn argousin. Item, vn bourreau, selon aucuns. » Il donne aussi les variantes agu:i^:^ino « qui a les esclaues, ou forçats en sa charge, Argousin » et algoi:i^ino « argousin » '. Comme Ta bien vu Diez, argousin est un doublet de alguasih, A. Th. FRANC. ESCAROLE, etc. Le Dictionnaire de l'Académie française enregistre scariole et escarole. Sous scariole il n'a qu'un renvoi ; c'est sous escarole qu'il définit en ces termes : « plante potagère, espèce de chico- rée à feuilles larges. » C'est le Cicijorium Eudivia de Linné, pour lequel le Répertoire de Duchesne donne la synonymie vul- 6l4 MÉLANGES gaire : endive, escarole, sciiriok, scarole. Bien que la langues romanes posscJent des formes correspondantes (ital. __ ^ scariola, sclKniahi, esp, et portug. escarola, prov. mod. rscariolo, . .^j tscarolo), Diez n'a pas d'article étymologique pour ce groupe dg=>. m^ mots;aussi \e Lal.-rom. Wœrlerb. de M. Kôrting passe-t-il sou^.^^j, silence le bas latin scariola, source commune où ont puisé les--^^^^ peuples occidentaux, romans ou autres. Littré se demande timi- ^ _- dementsi dans scariola on ne pourrait pas voir la racine îjtflr-~~^ ^_ qui, dans les langues j;ermaniques, signifie « couper » ; Schele^» et le Dictionnaire généra! s'en tiennent à scariola a d'origina-^^^ inconnue » ; Mistral, plus audacieux, affirme que dans escam-^:^^ ou escarohW y a l'adj. latin escarius « bon à manger ». C_^;^. Mistral a raison. L'étymolo.yie a élé brièvement maïs pcrem .^p, toirement établie par M, Fischer-Benzon dans son livre iniin: jL Alldeuiscbe Garlenflora, paru en 1894, p. loj. Il n'est iam-:^^^;^ trop tard pour répandre la vérité, et je me fais un devoir 4^ vulgariser dans le domaine de la philologie romane les pcK-jf, trantes observations du savant professeur allemand. Le Srtv Tpùît^s;, « qui se mange n et surtout h qui se mange cru »,s'eif spécialisé comme terme de médecine au point que le plurif/ TàTp, a monter «, que \rr- , verbes en question ont pu s'adjoindre un régime direct*. 1. Pour la forme, la rédaction est généralement d'une prolisitil- maladioi et fatigante, et elle offre plus d'un passage obscur. On en jugera par li exemples suivants : P. la, l'auteur parle des verbes parasynihétiques: p. t et ss., il revient sur le même sujet. — P. ;8, il traite des suffixes diminmil dont il avait déjà été question p. ;6, et de l'emploi de l'inchoatif, dont il av^ parlé longuetiient p. 39. Un peu plus loin, p. 60, il revient sur ce iju avait dit p. 40, A propos des verbes composés du latin vulgaire, et il réir prime — eo note, il est vrai — une longue diation de Lindsay, donnée d- p. 40. De même nous retrouvons, p. 4 et p. 89, un passage emprunir Arsène Dirmesteier. — P, 71, l'auteur nous donne une statistique des ver' dénominalifs qui se trouvent dans le Dicl. Gèn. \ puis il ajoute dans l. note des « chittres plus précis a. Or la différence entre la soninic approic tive et celle plus précise s'élève à deux. Etait-ce Inen la peine de nous c= tout au long ces deux calculs? Surtout quand l'auteur ajoute que a nature ment ces données peuvent ne pas être tout i fait exactes ». Le der^ passage de la p. 89, oQ M. Th. revient encore sur la même statistique^ par trop compliqué; il ressemble plus il un problème de raathênialiqucs un raisonnement philologique. 2. Cf. p. IJ : « M. Meyer-Lûbke divise la fonction du nom d*n^ verbes en trois groupes : a sujet; b régime; c moyen. ■ Pauckcr éiaM ~% trois catégories suivantes : u a nominalprâdicat in casu recto... wie ir~a er betàtip sich als miles; b object in casu objectiuo, wic libérât = ftdL rum, bellat ^ facit, gerit bellum; c adverbiale prâdicatbestimmung ît». aduerbiali » (Ztilscbr. f. vergl. SpriuhfBrscbimg, XXV], 161 ss.), 3. Cf. U.- cavalcart, esp. uibalgar, trans. 4. Meyer-Lûbke, Gr. du l. rom-, III, S ]SJ. ï Thorn, Étude sur les verbes dénominatifs en français 617 Le a fait remarquable » que Tauteur constate p. 19, avait déjà été établi — . en termes un peu différents — par A. Darmesteter, dans un passage repro- duit par M. Th. dans la note de la p. 10. P. 30, l'auteur dit, d'après Job, Le présent et ses dérivés dans la conjugaison latine, p. 389, que les verbes tirés de substantifs et appartenant à la deuxième conjugaison latine sont tous intransitifs. M. Job relève pourtant au moins une exception à cette règle : le verbe arceo (avec de nombreux composés), formé sur arx, arca ou arcus (op. cit., p. 393). Les pages 39-42 sont consacrées aux dénominatifs du latin vulgaire qui n'appartenaient pas à la conjugaison en -are. Tout cet exposé est peu clair, et au fond je ne crois pas que le raisonnement de l'auteur soit juste. Il s'agit essentiellement de « la fusion des verbes inchoatifs avec la conjugaison en 'ire ». M. Th. dit, p. 40, qu'une certaine classe de verbes composés changent de conjugaison en prenant le suffixe inchoatif. Et il cite à l'appui Lindsay, qui, cependant, ne parle pas du changement en question. Les suffixes -esco et -isco ayant « en général » été confondus en latin vulgaires beaucoup de verbes en -^re ou -ëre seraient, selon l'auteur, passés à la conjugaison en -ire sous l'influence des formes inchoatives concurrentes. Cela est fort invraisemblable. Il est vrai qu'un certain nombre de verbes de la 4c conjugaison avaient déjà à côté d'eux, en latin classique, des verbes inchoatifs (dormio,dormisco — sen- tio, sentisco), mais il en était de même d'une foule de verbes appartenant à d'autres conjugaisons : sttipeOy sttipesco — îangueo, langiiesco — cîareo, claresco cupio, {con)cupisco, etc. Aussi le changement de conjugaison qu'ont subi dans le latin postclassique un grand nombre de verbes ne peut-il avoir co r.me point de départ les formes inchoatives ; les raisons en sont tout autres : i© les verbes en 'io appartenant en latin classique à la 3c conjugaison (cupio^ fugioy morior, etc.) forment par analogie leur infinitif en -ire; 2° la fusion de -eo -eam et de -io -iam en -jo -jam, aura également déterminé le passage de verbes de la conjugaison en -ère à celle en -zVtf % exemple suivi plus tard par beaucoup d'autres verbes. De l'infinitif en -Ire l'î long pénétra dans le prés**nt -isco ; ainsi â^finire fut tiré fitilsco, dcjîorere, devenu *JJorhe, fut tiré *florlsco K Ajoutons, comme preuve négative, que beaucoup de verbes non inchoatifs français pré- sentent le même changement de conjugaison (ce qui n'est pas du tout « na- turel » ■♦ du point de vue où se place M. Th.) : souffrir, ojjrir, courir, repentir cueillir, fuir, lolir, etc. Une preuve positive nous est finalement fournie par les formes parais (anc. parois), parait, qui n'ont pas été remplacées par *paris, *parit, parce qu'il n'y avait pas d'infinitif ^parire ; cf. anc. fr. paroir. Or, si 1. Ce qui était naturel, là ou Vi de ^isco était bref. 2. Cf. Meyer-Lùbke, Gr. des l. rom , II, § 119. 3 . Darmesteter et Sudre, Traite de la formation de la langue française (en tête du Dict.gén.), § 630. — On sait que l'espagnol, le portugais, lesparlersde l'est de la France, le rhétoroman et le roumain reflètent l'infixé en question sous la forme -isc-, -fsc-, au contraire du français et de l'italien (Meyer-Lùbke, ouvr. cité, J 200). 4. Cf. p. 41, note. 6i& COMPTES RENDDS comme je le soutiens, la théorie de l'auteur sut le passage des verbet'îai i la conjugaison en -iV est fausse, l'explication, à Inquelle il a recours bien souveat, par exemple pages ;;, s;, 64, 65, jb, n'a plus de point d'appuî. En parlant des verbes dénominatifs du vieux français, M. Th. tient i éludier en premier lieu, p. 45 sqq., ceux de ces verbes qui, selon lui, ne remontent pas à l'époque latine, parce qu'ils ont pour base des noms d'origine ■. Il est cependant (évident que beaucoup de 'S langues À i peu près, remontent jusqu' :xp1iquer h leituiDaison de brandir (du subst. getml (de iiani u prise, enlèvement », d'origine germanique] fluence des verbes germaniques 'br.inHJan et * nam/OH. i pas pénétré en roman — du moins ils n'om Lgue romane — , on ne voit pas bien comment SE être -M vant dans toutes latin vulgaire. P. 47. l'auteur V nique braml)et de rr par l'Iiypothése d'u Comme ces verbes de trace dans aucur influence aurait pu s'exercer. Dans le même passage, comi l'auteur a recours, pour rendre technique (ou bien appartient à laire », p. 86), cela? On n'en voit pas la semeni lâ-dessus dans le 1 pareil, de mentionner établit soi-même', il fallait — Peui-fitre s'agit-il d'ui constatée d'abord par M. langue des métiers, grâce a l'influence analogique exercée par le f nombre de verbes n techniques » en -ir tirés d'adjectifs et créés i d ^^■g époques antérieures, a-t-elle gardé jusqu'à nos jours l'usage de former $uri^C:da adjectifs des verbes de la deuxième conjugaison. N'ayant pas feit j( recherches spéciales sur celle question, je ne donne naturellemeni ceci i^^^uc comme une hypothèse. M. Th. cite souvent, à côté de formes vraiment populaires, -~i3a latinismes dont on ne peut tirer aucune conclusion ; ainâ, p. jô, lenir, r not qu; se rencontre presque uniquement dans des traités médicaux ; in/iy- .wn- dont Codefroy donne un seul exemple, tiré d'un document judiciaire, :lab -^miir, eti;. De même, p. 6s, enulir, allégué comme exemple de vcrbcsen-ir fof~ -«iià sur des adjeclifset « venus du latin i>, dont Godefroy ne die qu'un cxcir-»pJc, qui se trouve dans la traduction d'un écrit religieux de saint Bonaveotur->e. P. 64, l'auteur reproduit, i propos des verbes en -tr dérivés d'adjft«3[i(j, un passage emprunté i M. E. Heriog et qu'il ne parait pas avoir biet^ compris. Djns les cas que cite M. Herzog, on a formé sur un substanlir, 1 participe (adjectif) en V.qui a ensuite donné naissance aux autres formes w baies. Comment peut-on dire que jleiirtr.^dr^r soient formés sur des adjecfiâ^fl ■ aux pp. 79, 81. 8î, 84, 8i. 86, 9s, 97. impte de certaines formes embarrassaDies ui n'explique rien : tel verbe est un niol :j langue juridique, voire i la « langue popu- — cela même aux lois générales. Pourquoi .f^ son. Et c'est en vain qu'on cherche un éclaiteîs- — ^ 'ail de M. Th. Mais il ne suffit pas, dans lui cag- ^ e d'exceptions à une règle qu'oi^^ e survivance du temps oti la double tendancrz^^^ Chabaneau était encore en vigueur; peut-être f j Thorn, Étude sur les verbes dénominatifs en français 619 J'ignore sur quelle autorité M. Th. se fonde pour prétendre, p. 75, n. 2, que le verbe finer existe encore comme terme technique. Selon Tauteur, p. 76, garant serait proprement le participe présent de garir, , respectivement -/, plutôt que -cV, -é. En ce qui concerne le dernier des mots en question, je ferai remarquer que Godefroy, qui n'a qu'un exemple de esbaubi, en donne plusieurs de abaubir, soi abaubir, aussi bien à l'infinitif, au prétérit, etc., qu'au participe passé. Dans certains patois abauber^ abaubtr existent encore côte à côte et doivent remonter très haut ; de là pro- bablement le »< néologisme » ébaubir. Malgré les imperfections que je viens de relever, le travail de début de M. Th., tout en étant loin d'épuiser le sujet, comme l'auteur le reconnaît lui-méme, ne manque ni d'intérêt ni d'utilité. Il serait à désirer qu'il le reprît et le complétât par diverses recherches de détail qu'il a lui-même indiquées et qui, s'il les avait faites, auraient notablement augmenté la valeur de sa thèse '. E. Walberg. I. [Il est surprenant que M. Th. ne cherche pas à expliquer le rapport Ti)[\or\él\(\we de buinc, frais, Jranc, etc., avec blanchir, fraîchir, franchir, exc, il le méconnaît complètement en proposant (p. 63) de rattacher séchir au lat. siccescere. — II aurait fallu consacrer une section particulière aux formations en -cir, comme escîarcir, nercir, etc., sur lesquelles on a beaucoup écrit : M. Th. mentionne seulement durcir et obscurcir pêle-mêle avec les verbes où -ir se soude directement au thème de l'adjectif. — Il ne se rend pas bien compte des formations régressives telles que vernir, renforniir, massir (exemple intéressant, d'ailleurs, et que je ne connaissais pas), et il ignore ce que j'ai écrit à ce sujet dans mes Mélanges, p. 126, et dans Romania, XXXIV, 463. — A. Th.] PÉRIODIQUES Zeitschrxft fur romanische Philologie, XXXI, i. — P. i, H. Schu- chardt, Zur romanischefi IVortgeschichU : i. Altitaî. « ciofo », « homme de peu », et mots apparentés en roman, germanique, magyar ; — 2. « Nego^^f^, nassa », addition aux précédentes notes sur ces mots, cf. Romania^ XXXVI, 319; — 3. Mark, « troentare », « trouver » : â propos de ce mot, nouvelles remarques sur le problème de « trouver » ; — 4. Lat, « grammatica » und « 'US », développement péjoratif de ces mots, à' où grimoire ^ grimace , galimatias^ etc. ; — 5. Fran^. « épingle «, résulterait du croisement *spicula-spinula; — 6. Lat, « hystriculus », se retrouverait dans le basque triku de * trikuru, « hérisson », remarques sur le sens et l'origine savante ou populaire des déri- vés italiens de hystrix ; — 7. Graub.-lad. « salip », mark. « salippo » Heu- schreckcy intéressante note sur les noms des criquets, sauterelles et grillçns, tirés de leur aspect, de leur allure ou de leur chant ; — 8. Faluppa; * calupa i'fa), suite de la polémique avec M. Homing; cf. Romania XXXV, 475 i — 9- Span. « hihaxprro », cf. Romania, XXXVI, 320, remarques sur rétymologie adoptée par M. Sainéan ; — 10. iMt. « locusta » Hummer^ dénominations du homard et de la langouste se rattachant, sauf croisement avec d'autres mots, à locusta; — 11. « Maulwurfsf^riUe » im Rom., nom* de la courtiliére, à propos du travail de M. Cl. Merlo (JStudj rom., IV, 149)^ — 12. Lat. ncaticus »; — 13. Ital. « tecomeco »; — 14. Mlat.« papparo Kropf, complément à Heizcr, Reichenauer Glossen, 43 ; — 15. Span. pon « aniorio », survivance du mot en basque; — 16. Berg. « Içcna, cg^nd, ecna Ephcii, à propos de l'étymologie proposée par M. Salvioni pour ces noms lierre, cf. Romania, XXXI, 457 ; M. Sch. indique que les formes à multipi variantes de divers noms de cette plante prouvent de fréquents croisement des emprunts, des confusions, et invitent à chercher ailleurs que dans tradition purement phonétique l'origine des mots en question * ; — I. [M. Sch. croit que les noms vulgaires du lierre, coulerait coter, qucl'-^ ^/js litig. de Gilliéron et Edmont enregistre aux points 862 (Gard), 872 (BouclE-ies- du-Rhône) et 909 (Saônc-et-Loire) viennent de l'alltmand gundehehe : cr"*esr là une lâcheuse idée qui a masqué un fait élémentaire de sémantique à (P . de Mugica). — P. 117, Giornale storico d^Ua Letteratura Italiatiûy XL VIII, 1-2, et suppl. 9 (B. Wiese). — P. 122, Publications of the Modern Language Association of America, XV m y 2-4, à XXI, 1-2 (D. Behrens). — P. 127, Doutrepont, Inven- taire de la librairie de Philippe le Bon ; E. Sass, UEstoire Joseph ; Kùmmel, Drei italienisclye Prosalegenden ; Wohlgemuth, Riesen und Zwerge in der aUfran^. er^àhlenden Dichtung (G. G.). XXXI, 2. — p. 129-56, H. Suchier, Der Minnesânger Chardon. — [M. S. rend d'abord très vraisemblable que les deux poètes nommés dans les chansonniers Chardon de Croisilles et Chardon de Reims ne font qu'un seul et même personnage, dont le bagage poétique se compose de quatre chansons et probablement de trois jeux partis (dont l'un en très médiocre provençal). C'était un chevalier d'Artois attaché à Thibaut de Champagne qu'il accompagna dans sa croisade de 1239. Deux de ses chansons furent sûrement adressées (en 1237 ^^ 1238-9) à la femme de ce prince, Margue- rite de Bourbon, alors toute jeune (car elles donnent en acrostiche les mots de Marguerite et de Roinete) ; la troisième et la quatrième ont probablement la même destinataire ; l'une fut écrite en 1239 (et c'est une chanson de départ), l'autre, à Constantinople, en 1 240-1. C'est donc tout un petit roman d'amour qui est curieusement reconstitué. Chardon nomme dans ses chansons Erart de Brienne (f après 1243), Renard [III] de Choiseul (-|- 1239) et « une impératrice » qui ne peut être que Marie, fille de Jean de Brienne. Sur ces personnages, sur ceux qui sont nommés dans les jeux partis et les relations qui les unirent, M. S. donne les renseignements les plus cir- constanciés et parfois les plus nouveaux (plusieurs dus à des recherches d'ar- chives exécutées à sa prière). — L'édition des poésies est naturellement excel- lente. I, 22-5, je mettrais après cette phrase un point d'interrogation : a Celui-là n'est-il pas [trop] hardi qui... ?» — VII, 29, acordan:^a ne donne pas grand sens et doit être corrompu. — VII, 3S-6, les guillemets ne doivent être fermés qu'après le dernier de ces vers. — Cet article est, comme 622 PÉRlODiaUES on le voit, dans sa concision, riche en risullats inliressanis ei ocuvcjux, — — Sur le même sujet, M. de Bartholomaeis ^vait publia, quelques mnis aupa- ravanl (Sludî romanfi, n" 4), un travail qui sera signal* ailleurs et dont «!ui- c'i ne laisse pas subsister grand diosf. Je saisis cette occasion d'y corriger une erreur que M. de B. (p. ;o) a commise â la suite de Diei, i savoir que la poésie des trouvères ignore l'usage du ic scnhal >'. Sans doute cet usage y est beaucoup moins répandu que dans celle des troubadours ; mais il u'csi pat lout à fait inconnu : le châtelain de Coud nomme sa dame Ma Btllf Folù (no 196s ; éd. Falh, p. 42), et deux anonymes désignent les kurs sous les noms de Mo" Br'l Dfsir (n" 1408, Brandin, Dit Iriedila d/r Hs. Pb', p. î4) et Non P(r(n<' 9î4, Brakelmann, In phii aiiàeiis chaniùuiiirn,'^. s). — A. Jeak- ROY.]— P. 157, Cl. Merlo, Appendkt aïï ariUah •> Dti CP'iliniialOn del ht, ille tu. ». Cf. Romanh, XXXVl, i j 1 ; nouveaux matériaux et notes addi- tionnelles. ^ P. 166, Amos ParJucci, Noli^ia di un Ltggriidjric in dialttlo luccbrst del stc. XIV. Description d'une pnrtie du manuscrii 880 de la biblio- thèque de Lucques contenant des fragments de deux, peut-être trois légen- diers; notes grammaticales. — P. 188, A. Schulze, Ttxlkritiscbrs ^iim ail- frau:(ôsisclxn Prosa Breiiêan. La version en prose publiée par M. Wahlund présente des fautes de copie, des erreurs de traduction, ei remonte d'ailleurs à un original latin déjà fautif; M. Scli. propose pour un assez grand nombte de passages des corrections ou des explications. — P. 100, A. Homin^. ^ur Ti-Frag( in Fian^osisrljen . M. H. reprend une fois de plus (cf. Ronnttiiit, XXIII, 61 i, et XXXI, 1 s î). cette difficile question pour critiquer le* idées récemment émises ï ce sujet par M. Herzog, Slreit/ragen, 81, el Suchicr, Gruiiilrisi, I (2' éd.), 7;6. Il abandonne son ancienne explication des difiécences dans le traitement de -(v- par la place variable de l'accent CT tend à se tenir à l'explication, adoptée en partie par M. Heraog el jadis indiquée qui voit djns ces différences phonétiques le reflet s dans l'extension desmotsenlîtige; M. H. pnue n à l'appui de sa thèse dans les formes allcniante».^ r, prostituée », w'^oii, « femme malpropre o, elc-t^_ t le sud de la Gaule et dans l'Italie du nord r^ s représenteraient deux couche- — r< par M. Homing lui-n de difTérences chronologîquf trouver un exemple ■ vtsse, B chienne ;ans qui se rencontrent dans l'ouest cl CCS formes se rattacheraient -. d'emprunt chronologiquement différentes; subsidialrement, M. H. 1 du prov. bfs, a bouleau », du picard ghdion, ■ poterie non vernissée ». à ..^E prooisf, iuitiie,franchitc, etc. ; la nouveauté des hypotlièses de M. H. consîsl]»"— en ce que, des traiicments de -ty-, traitements réguliers mats d'âges divei — ^ le plus ancien est pour lui le pj.ssage A ^ài) et non la transformation en — Le raitacliement à vitium de vrar, vr^on, vtssard, vesiou, ii'nuin, et^B--<| peut paraître assci vraisemblable, à une première lecture de l'article A M. H., car tous ces mots sont d'accord pour exprimer une idée péjoraliv— «• ■ mauvaise chienne, mauvaise femme, débauché, mauvais caractère, nial^x !» physique, parasites diiers n. et M. H. aurait sans doute puajouieràsaLï-str PÈRIODIQ.UES 623 d'autres mots de valeur analogue, p. ex. ve^ai^tu (Ouest et Centre), « mou, indolent; mauvais vin ». Mais cette unanimité sémantique n'a d'intérêt que si tous ces mots ont aussi une originalité sémantique égale ; s'il se trouvait qu'ils dussent «e rattacher tous à un seul ou û deux d'entre eux, la présence chez tous de la même idée péjorative n'aurait plus qu'un intérêt très secon- daire : M. H. l'a bien senti puisqu'il s'efforce d'aitirer l'attention sur le lim. vessardf dont le sens, « libertin », paraît mener tout droit à vitium; il me semble au contraire que vessard ou vessier, comme on dit ailleurs (Aunis), n'ajoute rien à vesse, « chienne ou prostituée » (ici M. H. a justement signalé que l'on n'avait pas affaire à deux mots), parce qu'il en est dérivé, tout comme chetiassieTy « coureur de filles y, est dérivé de chenasse ; il en est ou il peut en être de même des mots exprimant les autres idées péjoratives indiquées plus haut et pour lesquelles on trouvera réunies d'autres expressions tirées d'autres noms du chien dans Sainéan, Création niétapJjorique, II. Si l'on rame- nait ainsi à un appellatif du chien (et je crois que cela est possible) la plu- part des mots cités par M. H., la question du rapport étymologique ne se poserait plus entre des mots indiquant des qualités mauvaises et le latin vitium, mais entre des mots désignant, pas nécessairement avec une valeur péjorative dès l'origine, le chien ou peut-être un autre animal (cf. vessûy « truie », Sainéan, i6) et vitium, et le rapport ne paraîtra plus aussi évident; il était cependant intéressant de noter la variation consonantique dans tout ce groupe, quelle qu'en soit l'origine. Four ve^ounery « vesser » (p. 205, n. 3), le rapprochement avec ve:^ouuer, a bourdonner » (Ouest et Centre), de v^ie a cornemuse » et aussi simplement « vessie 0 me paraît plus vraisemble qu'un croisement avec ve^on. — P. 220, E. Langlois, NastrCy nastrelè, M. L. explique nastrty « vilain, sot », par une coupe erronée du dérivé péjoratif vilainastre au degré phonétique viU-natre^ où l'on aurait vu une combinaison renforçante de deux adjectifs. — P. 226, H. Tiktin, Zum istrorumànisclxn Wortschat:;^. Liste de mots désignant des produits ou des objets manufacturés envoyés par des Roumains d'Istrie à l'exposition de Bucarest. MÉLANGES. — P 231, F. E. Schneegans, Zu den Mysterienspiehn, Notice sur une représentation scénique à Gand en 1458, qui parait n'avoir été que la transposition en tableau vivant de la composition de Van Eyck, Y Adoration de V Agneau. — P. 232, E. Richter, Fr\. « bureau ». Le nom de bureau n'est pas passé de l'étoffe à la table à écrire, comme le pensait Darmesteter, mais à la table à compter qu'il pouvait en effet être utile de recouvrir d'une étoffe : le développement de bureau et celui de comptoir se trouve- raient ainsi parallèles. — P. 234, Th. Gartner, D/>, diemoy dino. Ces trois formes de debere, conservées par un livre de comptes d'une banque flo- rentine pour 121 1 (cf. Romania, XVIII, 185), ne peuvent être originairement florentines et d'ailleurs elles ne se rencontrent dans ces fragments de comptes que dans des locutions toutes faites, die dare, die pagare^ formules commer- ciales pour lesquelles une origine étrangère est toujours possible. — P. 236, 624 PkBIODlQUES H. ScImdurLil, Zu faluppj. Deus ibrmci Je noms propres attcsliies pat d inscriptioQS et qui pourrji;ni se rattacher i faluppa : Vjloppia Comptes rendus. — P. 257, V. Zjppia, Deihx qucstione ai Jkatrict (1 B«ck). — P. Ï4S. P- Papahagi, Basmt aromniit fi glosar, -^ GmU aromdm (M. Friedwagner). — P. ajo, J. Anglade, 7^ trouKtdour Guiraut Rijuitr (O. Schuliz-Gora). — P. lî), Roiiuinia, ij6(0. Schuhz-Gora, G. G.), — P. 256, Livres nouveaux : A. Bayot, Fnigmeiitt de mis. {G. G. : cf. d-dcs p. lîi). XXXI, 3. — P. 2Î7, L. Siinéan, Nota d'/tymologU rmmne, trùisUnusà I . Français Inirgaiid, n sol » ; clxilûuilîe, n lamproie n ' ; chporlt ' ; dt^utn iciùueUn' ; esclanc, a gaudlc b 1 ; escaufie, a milan » *; frtLiut, compagnon » ; gai^ ; galimalias ■ ; gauche (rnain) ' ; godemare, a gros ventre »] B cliat « (cf. Romama, XXXV, 472), corruption de sdudUe, d'autant plus ■ proie, mais à la lotte et à la loche (< in publié partir du 27 avril 1906 : La Sairnuiltt, par tort de rattacher clxitfuHti i b noiia| lais il n'admet pas que ce t u'il s'applique non seulement à la lin^ aussi à la pieuvre ; cf. Kollaad, J feuilleton pir ïe faurtul des L Mantfermeil] ; il voit dai subst. tiré d'un verbe dialectal qui m me signifiant ■ if-u-f/f", et l'angbis k te que GodelTOj' cite M [ue La Cutne lit rih^Jifl icr sur le ms. (Ai uillt et ses variantes ■ barboter n. — A. Th.J 2. [Il faudrait interpréter littéralement le mot co porte », parce t]ue le poitevin appelle l'insecte /«m chtsier : c'est bien probable. M. S. rappelle en no exemple de la VUdts Pires oii il lit choptole, tandis c on regrette qu'il n'ait pas pris la peine de vérif 5641)0111 des deux a bien lu. — A. TH.] 3. [Rapproche liof ai du zend taega, en laissant â l'historien de iacivih'l tioD le soin de tracer l'itinéraire du mot dans son passage de l'Asie ea Eunpb] — A. Th.] 4. [Doute (â tort) de l'étym. écroutllei < *scrofellas, croît que le scnli B scrofule a est une induction du sens n crevette », et ramène le l'anc. fr. croe o griffe» serre ii, les pattes de la crevette éunt terminées par Jn pinces ; mais ce mot croe, qui ne figure que dans un passage d'Ëusiachc Des- champs est bien douteux. — A. Th.] 5. [R.ainënc tsdancta prov.craiu, sans se soucier du fait incontestable ^ue l'anc. franc, dit primitivement eicleiic et non esclanc, ce qui met hors de wW l'étym par l'allem, sHnk ; cf. Romania, XXXII. 81 . n. 1. — A. Tn.| 6. [Rattache le mot au lat. cubare, contrairement i toute vraisemblance — A. Th.] 7. [Plaidoyer inconsidéré en faveur de l'identité étymologique du wta, geai, nom d'oiseau, et de rodi.^'ai. — A. Th.) 8. [Rattache le mot, popularisé par Montaigne, â gaiiicke, étudié plus l<«i — A. Th.| 9. [Y voit un adj. verbal de gaiichicr 1 fouler n et croit que le sens sutW»" tif correspondant (a foulée a) se trouve dans Gacede b Bigne;mais le itxttJ' cet auteur cité d'après La Cume est fautif : au lieu degaud». il faut lire [^ i PÈRlODiaUES 625 hargneux * ; jaser ^ ; morgue, « mine fière » » ; morpion ; Pétaud (Rot) ; salmis ; sot^Un, a exquis »♦ ; triquenique, « bagatelle ». 2. Provençal chi/outy « che- napan » ; escautOy « pelote de fil «» ; farfadet ; gavachy gavot ; gimheleto 5 (cf. Zeiischr., XXXI, 29) ; /awa, « cauchemar « ' ; lampian, « personne efflan- quée » ; morgOy « morve ». 3. Italien babbaluaOy « nigaud » ; bronsûf « ivresse » ; farabutto, « filou » ; farinelloy • coquin » ; luchittùy « blague » ; maviy « bleu azur ». 4. Roumain /w/wn^J, « épouvantail ». $. Espagnol ah" bar y « louer » ; escamotar ; esclenquey a maladif » ; garabatOy « crochet ». — P. 282, A. Philippide, Rumàuische Etymohgien. Au début, indications biblio- graphiques utiles sur la lexicologie et Tétymologie roumaines depuis Cihac, certaines accompagnées de notes critiques : M. Ph. critique surtout le premier volume de VEtym. Wôrterb. der rumàn. Spr. de M. Pu^cariu ; en une série d'articles publiés dans la Via^a romineascà de la^ï et réimprimés sous le titre suivant : Specialistul rofutuy Contrihu(ie la istoria culturiî romine^tî din secolul XIX(l3i^\, 1907), il avait déjà présenté, à propos du Rumàn. deutsches Wôrterb, de M. Tiktin, une critique assez vive du travail lexicologique roumain. M. Ph. s'occupe ici des éléments latins ou romans (qu'il réunit sous le nom d'éléments latins) en roumain par ordre alphabétique : abuty aciry aciuei^y aconciex^y addvàsesCy ademenesCy adepreunày adilùy adiste:(y agimbe^y agimblUy aliy alimori , a/o, auiuy ano^cînd, acace, apdrîy apestesCy apriaty apristuesCy arabd' burày aripdy armînty arnicdy astrd^acîùy atee^y âîSy baery balaury baldy bàxesc^ bdddddesCy bâdàran, bdsausCy beca(y berce, bîel, bilày birlày birliCy blucày bodaîû, « détour », mot bien connu sur lequel on peut voir Godefroy, guenche. — A. Th.] 1. [Ratuché à aragne < aranea, d'après une idée en l'air émise par M. E. Rolland. — A. Th.] 2. [Rattaché à geai, sans explication phonétique satisfaisante. — A. Th.] 3. (Fait le pont entre les deux sens : « air de bravade » et « entrée, embouchure ». — A. Th.] 4. [Considérations intéressantes qui rendent moins douteux que je ne le croyais (Romaniay XXXV, 472) le rattachement de l'adj. soubelin au nom de {oxxTruTQ^ibeline. — A. Th.] 5. I Étant donné que baba est un mot polonais, pourquoi le prov. j^imW^/o ne serait-il pas le polon. ^emla, qui est l'allem. semmely qui est le lat. si mi la? On se le demande vraiment ; et l'on se demande aussi pourquoi l'auteur ne dit rien de l'anc. franc, simble et de son diminutif simetiel (forme dissimilée), très vivant dans les patois, qui remonte sûrement au lat. simila, en quoi il se distingue, à mon sens, degimblette. — A. Th.] 6. [Conteste Tétym. jam < Diana {Romaniay XXXIV, 201) en se fon- dant principalement sur l'existence en anc. italien d'un subst. guana « sor- cière » qui serait d'origine provençale ; mais ce subst. italien, que M. S. a déniché dans une poésie de Ruggieri Pugliese et qui ne se trouve que là, à ce qu'il semble, n'a pas le sens que lui attribue M. S. d'après Trucchi. La remarque de M. S. sur le double sens du prov. mod. estrcgo (» sorcière » et « cauchemar »), fait qui m'avait échappé, parle plutôt en faveur de l'éty- mologie que j'ai adoptée. — A. Th.] Romania, XXXVI 40 626 PÈRIODIQ.UES hreahàn^ hreb, cdrcîofoîù, cdrete, càrimb, cea, ceas, cecàdiUy ceciU^y cer, ceiàr^ cetittdy cinescUy ciuturây cirpdtonù, comingesCy cocnîù, confaty continafit^ amvd&y coroabdy corobeafây co§y covàesc^ crn^esCy cucinày cuciniû, cufrlng, cumurCy cti^edcy dddulcesc, dànmbetCy dàrin, dàrînaty dàr^d. — P. 310, B. Wiese, Eiru Sammlung aller itaîienischer Drucke auf der Ratsschulhihliothek in Zwickau. Description d'une série de 39 pièces ou livrets populaires du xvi* siècle, avec notes bibliographiques. — P. 352, A. L. Stiefel, Noti^en ^r Biblio- graphie und GeschichU des spatiischen DramaSy III (suite et à suivre). Comptes RENDUS. P. 371, H. Wendel, Die Entwicklung der NachUnrvckde aus dem Latein ins AltproveuT^alische (J. Huber). — P. 375, W. Bôkemann, Fran^ôsischer Eupljettii sinus (E. Herzog). — P. 376, G. Rydbcrg, Zur Geschichte des fran:(6si.cheti p, II, 4 (E. Herzog). — P. 377, Rotnanische For- sclmngetty XV (E. Herzog). Mario RoauES. Bulletin HisTORiauE et PHiLOLOGiauE (Comité des travaux historiques), année 1905. — P. 52-71, Un règlement de poliu pour la ville de Laon au tnoytn âge (xiye ou xv« siècle). Ce document, communiqué par M. L. Broche, archiviste de TAisne, paraît avoir été rédigé vers le milieu ou dans la seconde moitié du xiv« siècle. Toutefois le cariulaire de la prévôté de Laon(Bibl. munie, de Reims) qui nous Ta conservé n'est que de la fin du xv« siècle. Ce document n'a donc, en ce qui concerne les formes du langage, aucune auto- rité, mais il renferme un certain nombre de mots assez rares que M. Broche s'est, en général, efforcé d'expliquer en note. Ces explications ne sont pas toutes également sûres; ainsi, a parçonSy dans l'expression « faire une vigne a parçons », ne signifie pas « par lots », mais « à mi-fruit » (p. 65,11.1): cmhle^y signifie, « volés, dérobés », et non pas « fraudés » (p. 66^ n. i); in- sueil (p. 68) est le même que tcrçoeul (Godcfroy) et signifie « son ». P. M. CHRONIQUE Le professeur Sophus Bugge, qui proposa autrefois, dans la Romania (III, 145 ; IV, 348), un certain nombre d'étymologies romanes, est décédé â Christiania, le 7 juillet dernier, à Tûge deys ^'^^' C'était un linguiste accom- pli, doué d'une étonnante variété de connaissances. Il était surtout connu par ses études sur la mythologie Scandinave, qu'il rattachait, trop exclusiveirent peut-être, à des légendes chrétiennes ou païennes du haut moyen âge, mais il s'était exercé sur bien d'autres sujets. Il avait été nommé en 188 1 correspondant, et en 1902, membre associé de l'Académie des inscriptions et belles-lettres. — Le 7 septembre est mort àCîmpina (Valachie) M. Bogdan Petriceïcu- Hasdeu, membre de l'Académie roumaine, ancien directeur général des Archives de l'État, ancien professeur de philologie comparée à l'Université de Bucarest. Il était né en 1836. Il publia de 1865 à 1867 VArcJm'a istoricda Romdnilor, collection critique de documents slavons et roumains précieuse pour le philologue comme pour l'historien, et il inséra fréquemment des notices historiques ou des documents longuement commentés en diverses revues, en particulier dans la Columtia lui Traian fentru Istorie, Linguisticd \i Psicoîogie popularà (1870-188 3). Il avait projeté d'écrire une Jsioria criHcâ a Romdniloryâoni il ne donna, en 1873, que le premier volume, aujourd'hui médiocrement utile après avoir eu son heure d'influence : comme trop sou- vent chez Hasdeu, une érudition surprenante sert ici à échafauder ou à parer de fragiles hypothèses sur les points les plus obscurs des origines roumaines. Nommé en 1876 directeur des Archives, fonction qu'il cumula avec la chaire fondée pour lui en 1877, Hasdeu publia de 1878 à 1881 les Cuvente den Bâtrunl (voir Romania, VII, 636, et IX, 347), en 1881 la partie roumaine du Psautier slavon et roumain de 1577, à laquelle il n'a pas joint l'étude histo- rique et le glossaire qu'il avait promis; enfin, il imprima trois volumes (A-Bàr) de V Etymologicum magnum Romaniae-Dicfionarul limhei istorice ^ipopo^ rane a Romdnilor (1886- 1896). Le plan d'après lequel avait été commencé ce dictionnaire ne permettait pas d'en espérer l'achèvement; il n'en est pas moins regrettable que l'on ait arrêté brusquement cette œuvre à la vérité mal conçue, mais dont les parties publiées restent un véritable trésor lexicographique. Les travaux philologiques ne sont qu'une part de l'activité multiple de Hasdeu ; CHRONiaUE 629 — J'ai trouvé, dans les papiers de G. Paris, son mémoire sur « le conte du trésor du roi Rhampsinitc » (aussi appelé « conte des deux frères »), lu par son auteur à l'Académie des inscriptions et belles-lettres en 1874. Ce mémoire, dont G. Paris m'avait souvent parlé au temps où il le composait, était resté inédit. Paris ^e proposait de le refaire, en tenant compte de quelques publications [postérieures à 1874 (entre lesquelles le mémoire de M. Prato annoncé ici-même, XII, 140-1). Cependant, le mémoire est en lui-même digne d'attention. Il est remarquable par sa belle ordonnance, et reste encore maintenant nouveau en certaines de ses parties. En outre, il est intéressant pour l'histoire des idées de G. Paris. On voit (pp. 312-3) que, dès 1874, G. P. repoussait, comme dénuées de fondement, les interprétations mythologiques encore à la mode à cette époque. J'ai publié cet écrit, avec le concours de M. G. Huet, dans la Reinte de Vlnstoire des religions (no» de mars-avril et de mai-juin 1907). M. Huet a groupé, dans un court avant-propos, divers récits analogues que G. Paris ne pouvait pas connaître en 1874. —P. M. — On sait qu'Arsène Darmesteter est mort sans avoir achevé les travaux qu'il avait commencés sur les transcriptions hébraïques de mots français dans les écrits des glossateurs juifs, et notamment de Raschi (voir Ramania, XVIII, 191). Cependant, il a paru qu'on pouvait tirer un certain parti des recueils qu'il avait formés. Les extraits qu'il avait pris des gloses de Raschi sont en cours de publication, par les soins de MM. Louis Brandin et Israël Levi, dans la Rnniedes études juives. Les no* du ler avril et du i*»" juillet 1907 (t. LUI) contiennent les gloses de la Genèse à Isaïe. — Dans la Revue de Paris du 1" octobre a paru un article de notre colla- borateur, M. Maurice Vilmotte, sur « l'influence allemande en Belgique » qui se recommande à l'attention de tous ceux qui s'intéressent à la brûlante question des langues en Belgique. Une partie de cet article traite de questions économiques qui ne sont pas de notre ressort, mais les pages consacrées à la pénétration de la langue française et des idées françaises en Belgique, ou, plus exactement, dans les provinces qui ont constitué la Belgique intéresse- ront les lecteurs de la Romania. — La question de savoir en quelle mesure la partie de la Grande-Bretagne qui correspond à l'Angleterre fut romanisée, entre l'époque d'Agricola et celle des invasions barbares, est très controversée. Certains (par ex. Th. Wright ') ont pensé que le celtique avait disparu devant le latin avant l'arri- vée des Anglo-Saxons; d'autres sont d'avis que le celtique était encore en usage, en Grande-Bretagne, à cette époque. Il vient de paraître, dans les Proceedings of the British Academy, 1905-6 (London, Frowde, Oxford Univer- I. Cf. à ce sujet d'Arbois de Jubainville, BiH. de VÈc. des Ch.y 6« série, II, 400. 630 CHKONIQUE siiv Press, iii*8"), un mémoire de M. F. J. Havurficld, Tlit romamiatiim^ Homati Britain, pp. 185-217, qui, sans aboutir sur ce point i des conclusions défïniiives, permet toutefois de serrer la question de plus pr<ïs, M.Havcrfield, qui, on peut le regretter, ne cite guère ses devanciers, groupe et discute les témoignages historiques ou arcliéologiques qui nous sont par\'enus si établissetnenis romains eu Grande-Bretagne, et arrive à montrer que te fut réellenicnl, au moins certaines parties, profondément imprégné de turc romaine. Mais il y a lieu de tenir compte de la ditltTence ter, quant à l'usage courant de la langue latine, entre les habitants des ville et ceux dis campagnes. Kous ne voyons pas d'ailleurs que la Grande-Brciagni ait pris aucune part à la littérature laiinc, bien différente en cela de b Gi ou de l'Eipagne. Il ne semble donc pas qu'il y ait lieu de s'écartct bcaui des conclusions de Budinsk>' (Dm AusbrtUung der laltim'sclxn Spranhf, p. il qui limite aux villes l'emploi du latin. — P. M. ^ La série des dictionnaires topographiques de la France, publiée direction du Comité des travaux historiques, va s'enrichir de trois nouv< volumes : te Dictionnaire de l'.Xude, par M. l'abbé Sibarihés, le Dictioni de la Haute-Loire, par M. Jacotin, archiviste du département, le Di. de l'Ain, par noire collaborateur M. Ed. Philipon. Les deux premiers peu près complètement imprimés, l'impression du troisième es — Il se fonde en Italie une nouvelle société pour l'étude de la philo) des langues modernes. Le recueil qui servira d'organe à cette sociéié intitulé Sliuti ■iifhlo^ia «lotltina. Le programme est signé de MM, C. de LoUis, A, Farinclli, G. Manacorda, P. Savi-Lopei. Le prii la souscription est, pour les nationaux, 1; fr., et 10 pour les élran) S'adres.'urr 1 M. le prof. G, .Manacorda, à Catane. Nous souhaitotu succès à ce nouveau périodique, tout en constatant que rilalle ne nunqt pas de recueils consacrés .lux mêmes études. i ^ Li\'res annoncés Etiglisb UleraluiffivmlJieNorinatieon^iuil loCliaiKer, by W.-H. ScHOFiKtAl London, Macmillan, 1906. In-S", xiij-}00 p. — Cet ouvrage fait panie J'w histoire de la littérature anglaise, en cours de publication, qui s de six volumes; 1, des origines â la conquête normande; 2, le volume qui nousannonçons ; ;, Chaucer ';4, la littérature du temps d'Elisabeth, j.l' littérature du XVIli" siècle ; 6, la littérature du xix' siècle. On wil HV^ part réservée au moyen âge est relativement considérai'!,. Le [**"'" volume a droit d'être annoncé ici, parce que la période qu'il embra« t^ poser que ce troisième volume (qui est en préparaioo <• p à M, Schofield) contiendra tout le xiv« siècle et lussi If J""' CHRONiaUE 631 celle où se développe en Angleterre la littérature dite anglo-normande, et qu*il serait plus juste d'appeler anglo-française. En fait, la littérature pro- prement anglaise de ce temps consiste, pour une grande part, en imitations, même en traductions du français. M. SchoBeld fait preuve d'une grande Cv)nnaissance de notre ancienne littérature, il lui accorde dans son livre, la place qui lui convient. Il ne traite pas seulement des œuvres composées ea français dans la Grande-Bretagne ; il parle, à l'occasion, d'écrits composés en France pourvu qu'à un titre quelconque ils touchent à l'histoire d'An- gleterre. C'est ainsi qu'il consacre quelques lignes fort exactes à l'Histoire de la Guerre sainte d'Ambroise et à V Histoire de Guillaume le MarécMl (p. 125). Peut-être s'avance-t-il dans cette voie un peu trop loin : je ne vois pas pour quel motif, dans la bibliographie qui forme l'appendice II, il mentionne Vlniage du Monde^ les poésies lyriques du ms. Douce, le Trésor de Brunet Latin (pp. 473-4). Les différentes parties de l'œuvre sont bien proportionnées ; l'exposé, quoique très condensé, est clair et se lit avec intérêt. M. Sch. — il le dit dans sa préface — a cherché à se rapprocher, autant que possible, pour le plan général, de la Littérature française au moyen âge de G. Paris, et il n'est pas resté au-dessous de son modèle. C'est le plus grand éloge que je puisse faire de cet utile ouvrage. — P. M. Ballad and Epie. A study in tlje dez'doptnent 0/ the narrative art, by Walter Morris H art (Studies and notes in jhilology and Literature, vol. XI). Boston, Ginn and C^, 1907. In-S», vij-315 pages. — La partie de cette longue dissertation qui est consacrée aux ballades anglaises échappe natu- rellement, à notre appréciation. Le seul chapitre qui puisse intéresser la Romania est le sixième, sur Roland. Il n'a pas moins de 60 pages (pp. 227- 87). On se demandera ce que vient faire la chanson de Roland dans un travail sur les ballades anglaises. C'est que l'auteur veut que Roland four- nisse un exemple à l'appui d'une théorie qui domine tout son mémoire, à savoir que la simple ballade peut, par un développement naturel, devenir un poème épique, idée peu nouvelle, qui peut être bien fondée, mais à l'appui de laquelle l'auteur n'apporte aucune preuve. M. M. compare lon- guement et minutieusement Roland avec le Beou'ulfy sans qu'il ressorte de cette inutile comparaison aucun semblant d'argument à l'appui de sa thèse. Pour le reste, ses remarques, présentées sans beaucoup d'ordre, sur divers traits caractéristiques du poème, ne conduisent à aucune conclusion. — P. M. R. MiCHALiAS, Eléments abrégés de grammaire auvergnate. Dialecte des envi- rons d'Amhert (Puy-de-Dôme)^. Ambert, impr. Migcon, 1906. In-S», 220 p. — C'est une grammaire à la vieille mode, faite sur le type des grammaires des langues officielles à orthographe fixe. Les phonétistes ne I. Tel est le titre proprement dit. La couverture porte ce titre moins pré- cis : Essai de grammaire auvergnate. CHROSiaUE isfaits. travail uti peu vieîlloi se bien traités, pnr ex. le de praprcnii:ni la roTmaiion d «,2 scroni pas de tout point satisfaits. bJL'a que l'auteur ait ùit de louabli cffons pour décrire les sous. Trop souvent l'auteur adopte une graphi □c correspond pat A la prouonciation, comme il a soin, du reste, dtr en avertir. Cependanl, cotnme nous sommes d'ailleurs asseï mal rt gnés sur le patois de la région d'Anibtrt, a utile. Certains chapitres, du reste, sont assc nier, intitulé LtxkoJogU, mots. — P. M. Lt Mlraii de Ripaille, par Max Bruchet. Ouvrage illustré de i; héliogravure Paris, Delagrave 1907. 10-4", 648 pages. — Le chAteau de Ripaille, situ sur les bords du lac Léman, et connu surtout par le séjour qu'y lit le di Amédée VIll, celui qui fut pape (ou antipape), sous le nom de Félix V, a été jadis le sujet d'une notice dont l'auteur, feu Lecoy de La Marche, fi l'un des prédécesseurs de M, Brucliet aux Archives de la Hautc-Savmi Mais, grâce k des recherches bien conduites en divers dépAts étrangen notamment aux Archives de Turin, M. Bruchet nous apporte sur touslf points une quantité de notions nouvelles. Nous n'avons pas Ici i rend) compte de ce très estimable ouvrage au point de vue historique, mais not devons signaler Ic^i pièces justificatives qui occupent les pages 37; i {89^ volume, entre lesquelles beaucoup (extraits de comptes, enquêtes, inwi taires, etc.) contiennent des parties en langue vulgaire. Assurémnit, a n'y trouvera pas de spécimens purs du langage local : au \iv siècle et i XV", en Savoie, comme a Genève, on écrivait en latin ou en françlïl mais, dans le fran^is tel que pouvaient l'écrire des personnes médioacmo lettrées, les cspressions et les formes locales sont fréquentes. Mente le documents latins abondent en termes vulgaires facilement reconiuîssibla, malgré les terminaisons latines dont ils sont atfublés. Tous ces termes ool été réunis et, autant que possible expliqués, dans le gloss.iire qui icrmiJM le volume. Ce qui ajoute à l'intérêt de ce glossaire, c'est que M. Br. y a introduit beaucoup de citations empruntées à des documaiu d'archives. .\ ce titre, le présent ouvrage se recommande .1 retient Ion Jci romanistes. Disons aussi que l'histoire littéraire trouvera quelques dâtilf intéressants i glaner dans les pièces justificatives. Ainsi sous te n" XXVI (pp. 37i-î7i)> M. Br. a groupé divers extraits de comptes relolift * l< bibliothèque d'Amêdée VIll. L'un de ces extraits (compte de 14)9)°' relatif i Martin le Franc, qui, on le savait (^Ronianin, XVI, 395 ; Piapi. Martin k Franc, p. i}) était au service du duc; ■ Libcravit migiMi o le Frant, 1 ; de sahrio n florenos... pro n perai solvi voluii CI nuniJj'ii libris e is de latin n latinum transfère: F. Nov.'^Tl, ^ rifoltii (jtmii t prcfU). Bergamo, Instituto t MCMVll. In-B", î6o pages. — Les .irticlcs réunis dans ce vi CHRONIQJUE 633 numéros (XXXV, 153), des travaux d'érudition, et presque tous se rap- portent à des périodes étrangères à nos études. Nous signalerons toutefois la réimpression (avec deux portraits) de l'intéressante notice sur G. Paris que nous avons signalée en son temps (XXXIII, 1 37). Untersnchtiugen ^tir spatiischen Syntax auf Grund der Werke des CenwiteSy von L. Weigert. Berlin. Mayer et Mûller. 1907. In-80, vii-241 p. — Quoique cette dissertation ne rentre pas dans le cadre des études de la Romaniùy il convient cependant de l'annoncer ici parce que son auteur traite incidem- ment, à propos de Cervantes, de questions de syntaxe générale qui inté- ressent l'histoire de toutes les langues romanes. Elève de M. Tobler, qui lui a indiqué le sujet à traiter, M. Weigert fait preuve de beaucoup de péné- tration et de ce sens si aiguisé qui distinguent les célèbres Vermischte Bei- trâge de son maître. Sur certains points, on pourrait diflFérer d'opinion. Je ne puis croire, par exemple, que dans la phrase : « Ella le contô » (Costanza contait à sa maîtresse) lo que habia pasado, y cômo su senor quedaba con él (le Corregidor) para contalle no se que cosas que no queria que ella las oyese », on doive considérer le no se que comme équivalant à un no sabia que (3e pers. du temps passé du discours indirect). Dans no se que cosas, le sens temporel est tout à fait éteint et l'expression équivaut à « certaines choses » ou à « choses quelconques ». L'expression s'emploie souvent, comme en français, avec l'article indéfini : un no si qui. Il faut signaler, dans ce travail, de très bonnes observations sur l'anacoluthe, si fréquente chez Cervantes, et sur le passage du discours indirect au discours direct ou l'inverse. En somme, M. Weigert me paraît avoir inauguré l'étude vraiment scientifique de la syntaxe de Cervantes. Nous espérons qu'il ne s'en tiendra pas là et qu'il étendra le champ de ses recherches en y comprenant d'autres écrivains non moins importants à étudier que l'auteur de Don Quichotte, — A.M.-F. An introduction ta vul^ar Latin , by C. H. Grandgent. Boston, Heath, 1907. Pet. 8°, xviii-220 pages. — Manuel analogue à celui que l'auteur a publié pour l'ancien provençal (cf. Roniania, XXXIV, 331) et qui fait partie, comme son devancier, de la Heatb's Modem Language Séries. Sans prétendre â l'originalité, le nouveau livre de M. G. est consciencieusement docu- menté, commodément distribué et clairement rédigé; il répond parfaite- nîcnt à son but et est ù recommander à la fois aux latinistes et aux roma- nistes. Autant que perir.et d'en juger un rapide coup d'oeil, il n'y a rien de grave à y reprendre. Voici quelques remarques critiques de détail : Paragr. 13, la substitution de vmtutinum à mane indiquée sans réserve (à côté de celle de hihernum à hiems) peut induire en erreur et faire croire que mane n'a pas plus survécu que hiems dans les langues romanes. — Ibid., cuculla n'est pas un bon exemple à donner de la présence de nom- breux diminutifs en latin vulgaire, puisque le simple correspondant n'existe pas.— 16, drdppiis est plus ancien que le vn© siècle, car la vieille traduction é34 CHRONiaUE d'Oribase où il se trouve, date, d*après Auguste Molinier, dernier éditeur, des confins des v* et vi* siècles. — i8, il n'est pas exact de dire que le type des mots romans signifiant « bailler » n'est pas attesté : hataclare et son primitif hatare (sous la forme sonorisée badare) figurent dans le Corpus ghs- sariorum latitty que M. G. semble n'avoir jamais utilisé. — Ibid,^ l'existence d'un adj. ^geiUis en lat. vulg. n*a aucune vraisemblance, car le prov. et le franc, postulent *^^if/i/5 et l'it. arch. gente est^ comme l'a vu Diez, un emprunt au pror. — 26, au lieu de *irakticare, les formes romanes pos- tulent ^tràbûccare. — 28, au lieu de opproharey lire : opprohrare. — 35, au lieu de hullere, lire buHire, — 37, au lieu de ^facienda, lire ^Jacenda (cf. prov. faxmda, etc.). — 39, dans la série notarty nototy notoriuSy le premier terme est un fâcheux lapsus pour noscere, — 42, on ne saurait considérer *vocHus comme sorti de vacuus par substitution de suffixe. — Ihid., au lieu de pedûcuhiSy lire pedùculus, — 200, comme preuve de l'existence en lat. vulg. de ^stêwiy au lieu du dass. sdvay ce n'est pas lltal. stegola qu'il fallait citer, mais l'esp. port. prov. esUini. — 377, on s'étonne de ne pas trouver grandior dans la liste des comparatifs restés en usage ; il fallait aussi indiquer le comparatif anomal *beIîaiior, — A. Th. Errata — P. 377, note 4. Lire ; « Bibl. nat. fr. 748» 1469, Now. acq. fr. 4166; Arsenal 2996 (Ane. 225 B. F.) Bibl., nat. fr. 113 ; Arsenal 2997. » TABLE DES MATIÈUES P. Meyer, Deux nouveaux manuscrits de V Évangile des femmes i — Fragment d'une Vie de saint Eustache en alexandrins monorimes il A. l.ANGFORS, Li Cofi/rere d'Amours y poème avec refrains 29 B. Heller, L'épée symbole et gardienne de chasteté 36 G. HuET, Sur un épisode du Tristan d'Eilhart d'Oberg 50 A. Thomas, Maître Henri Baude devant la Cour des Aides $8 P. Champion, Maître Henri Baude devant le Parlement de Paris 78 J. Bédier, Les chansons de geste et les routes d'Italie 161 et 337 P. Meyer, Notice et extraits d'un fragment de poème biblique 184 A. Pages, Étude sur la chronologie des poèmes d'Auzias March 203 C. Salvioni, Etimologie varie 224 A. Thomas, Mots obscurs et rares de l'ancienne langue française, table alphabé ique et notes complémentaires 252 ; cf. 442 A. Jeanroy, La Passion Nostre Dame et le Pèlerinage de Vame de Guil- laume de DiguUeville >|©i H. O. Sommer, The Questc of the Holy Grail, forming the third part of the trilogy indicated in the Suite du Merlin 369 et 543 A. Thomas, Deux quatrains en patois delà Haute Marche imprimés en 1 586 403 M. L. Wagner, Le développement du latin ego en sarde 420 P. Meyer, Les manuscrits français de Cambridge. IV. Gonville et Caius Collège 481 A. Pauphilet, La Qu.ste du Saint Graal du ms. Bibl. Nat. fr. 343 591 MÉLANGES J.-A. Herbert, Two newly-found portions of the Edwardes mss 87 A. Thomas, Franc, dard^ nom de poisson 91 — Franc, semé ; prov. se(p)te 96 — L'article anouillante de Godefroy 99 — Ane. prov. fos lOO — Franc, scieur de long lOl P. Fournier, Ane. franc, domel ; : 102 636 TABLE DES MATIÈRES E. Vey, Forézîen wadind 105 D' A. Bos, Deux recettes en catalan 106 P. Meyer, Franc, peler 108 — Sur la pièce strophique Dieii omnipotent m — Sur deux chansons françaises citées dans une lettre latine, joa A. Thomas, Encore Alain Chartier 306 — Encore Pierre de Nesson 307 — Franc, cormoran 307 M. Roques, L'évangéliaire roumain de Coresi (1561) 429 A. Thomas, Une représentation (ïOrson de Beauvais à Tournai en 1478 434 — Henri Baude à Tulle en 145 5 435 — Franc, guhle 436 — Ane. franc, legen^ vigean^ place publique 441 — Prov. nogalh 442 — Mots obscurs et rares (supplément) 442 F. W. Bo,URDiLLON, Le Jaloux qui bat safefnnie 444 S. Stronski, Le nom du troubadour Dalfin d'Alvcmhe 610 A. Thomas, Franc, argousin 612 — Franc, escarole^ etc 615 COMPTES RENDUS Bayot (A.), Fragments de manuscrits trouvés aux Archives du Royaume (P. M.) 121 Brandin(L.), voir Glossaire hébreu-français. Chabas(R.), voir RoiG. Delp (W. E.), Étude sur la langue de Guillaume de Pakrtie (A. Th.). 448 De Vreese (W.), voir Van Velthem. Dressler (A.), Der Einfluss des altfr. Eneas-Rom^nQS auf die altfr. Litteratur (Salverda De Grave et P. M.) 4)8 Festschrift Adolf Tobler zum yo^en Geburtstage (A. Th.) 316 FiCHTNER (A.), Studien ùber die Prise d'Orange, etc. (R. Weeks) 309 Glossaire hébreu-français du xiip siècle, p. p. Mayer Lambert et Louis Brandin (A. Th.) : 44) Lambert (Mayer), voir Glossaire hébreu-français. Motette (Die altfr.) der Bamberger Handschrift, hgg. von A. Sti.m- MiNG (G. Raynaud) 45^ Ortiz (R.), Amanieu des Escas c'om apela Dieu d'Aniors(P. M.) 120 Recueil des historiens des Croisades. Docimcnts arméniens, II (P. M.). 45^ RoiG (Jacnie). Spill o Libre de les Dones, p. p. Roque Chab-\s (A. Morel-Fatio) 125 RoLL.\ND (E.), Faune populaire de la France, Vil (A. Th.) '22 Stimming (A.), voir Motette. TABLE DES MATIÈRES 637 Thorn (A. Chr.), Étude sur les verbes dénominatifs en français (A. Walberg) 615 ToBLER (A.), voir Festschrift. Vander Linden (H.), voir Van Velthem. Van Velthem (L.), Voortzetiing van den Spiegel Historiael, uitgg. door H. Vander Linden en W. de Vreese (G. Huet) 455 Voretzsch (C.)> Einfûhrung in das Studium der altfr. Literatur (A. Jeanroy) 115 VVbston (Jessie L.), The legend of Sir Perceval, I (M. J. Minckwitz). 311 ZiNGARELLi (N.), Ricerche suUa vita e le rime di Bernart de Venla- dom (A. Jeanroy) 116 LIVRES ANNONCÉS SOMMAIREMENT Alexici (G.), Gcschichtc der rumànischen Litteratur 334 Alge (A.), Die Lautverhàltniss einer Patoîsgruppe der Berner Jura... 147 Alixaftdro (El libro de), p. p. A. Morel-Fatio 479 AuBRY (P.), La chanson popuaire dans les textes musicaux du moyen âge 149 — La musique et les musiciens d'église en Normandie au xiiF siècle 149 Aucassin et Nicolette, texte critique, paradigmes et lexique par H. SucHiER, 6c éd. trad. par A. Counson 147 Benedetto (L. P.), voir Roland. Bertoni (G.), Commemorazione di Giovanni Galvani 472 — Giovanni Maria Barbieri e gli studi romanzi nel sec. xvi. 472 BosELLi (A.), Due poésie religiose in antico francese 152 BouRDiLLON (F. W.), The early éditions of the Rottian de la Rose 157 Bruchet (M.), Le château de Ripaille • 632 Brunot (F.), Histoire de la langue française, 1 332 Cadier (L.), Le livre des Syndics des États de Béarn 152 Candrea (I. A.), voir Graitil noslru. Chanson de Roland, voir Roland. Chrétien de Troyes, voir Kristian. Counson (A.), voir Aucassin. Cronica (Primera) gênerai, 6 sea Estoria de Espana, p. p. R. Menéndez Pidal, I 159 Cuervo (R. J.), Apuntaciones crfticas sobre el lengifaje bogotano .... 479 Delisle (L.), Notice sur les manuscrits du Liber floridus de Lambert, chanoine de Saint- Omer 156 Densusianu (O.), voir Graiul nostru. Deprez (E.), voir Jean Le Bel. Esopo (O livra «/'), fabulario portugues, p. p. J. Leite de Vasconcel- LOS 155 éjS TABLE DES MATIÈRES FiLiPPi (J- M.), Recueils de senteiices et dictons usités en Corse ijî Flktcher (R. h.), The Arthurian material in the Chronicles îjî FoERSTER (W.), voir Kristiak von Troïes. Friedel (V,-H.) ei Mkyer (Kuno), La vision de Tondalc (Tnudgal), textes français, iiiglo- normands ei irlandais îî> Gartner (TIi.), Darstellung der rumàmschen Sprache 3)) Gauthier (Léon), Les Lombards dans les deux Bourgognes i jo Geddes (J.), voir Roland. — et RivARD (A.}< Bibliograptiie du parler franfab au Canada i Î4 Graiul nostru, texte din toate pâr^ile locuite de Romani, p. de \. A. Candrea, O. Densusiani, Th. D. Spehantia, I îj4 Grandcent(C. h.). An introduction to vulgar Latin 6îî Maillant (N.)' Notes de philologie voi^ienne : les formes des noms de lieu 47J Haht (W. m.), Ballad and Epie, a study in the development of the narrative art éji Hessels(J. h.}, a late ei(!h-century Latin anglo-saion Glossary 148 HiLD CF.)i Prâsens (Indikaiiv) und Futur von Avoir nach 11 Blâttern des Atias i'mg. àt la Franct 480 Hitloire litUraire. de la France, XXXIII 471 HONNECOURT (Villard de), voir Villaeo. HuON Le Roi de Cambrai, Ave Maria en roumaas, p. p. A. LXngfoks. 14S Jean Le Bel, Chronique, p. p, J. Viard et E. Deprez 334 Ker (W. P.), Essays on Médiéval Liieraiare 1 59 Kristian von Troïes, Yvain, hgg. von W. Foersicr, j" Aufl 147 Lambert, chanoine de SaintOmcr, voir Delisle. L\ngfohs(A.). voir HuoN Le Roi, La TooR LANDRï(The Bookof the Knight of) ediied bvTh. Wright, revised édition 157 Leite de Vasconcellos (J.), voir Eiopo. Le Bel (Jean), voir Jean Le Bel. Le Roi de Cambrai, voir Huon. Leroux (A.), Dernier choix de documents historiques sur le Limou- *'" 476 Lintilhac (E.). Histoire générale du théâtre en France, II 476 LucHsiNGER (Chr.), Das Molkereigerùt in den Komanischen Alpen- dialekten 147 LuLL(Ramon), Obres. 1 4-8 Mekéndbi Pidal(R.), El diak-cro leones 478 Mever (Kuno), voir Fbiedel. MiCHALiAS(R.), Éléments ab'égésde gramtnairi; auvergnate (,;i Michel (M.), La Cbamon de Roland a lahttèratuie chevaleresque. .... t jo TABLE DES MATIÈRES 639 Morf.l-Fai 10 (A.), voir Alixatidro, NuNES (J. J.), Chrestomathia archaica, excerptos da iitteratura portu- guesa 475 Omont (H.), voir Villard de Honnecourt. Paris (G.), Esquisse historique de littérature française au moyen âge. 160 RiVARD (A.), voir Geddes Roland (Clxtfison de)^ a modem french translation, bv J. Geddes 153 — tradotta in versi italiani da L. F. Benedetfo. . 336 Rolland (E.), Flore populaire, VI 474 Rose {Roman de la)y voir Bourdillon. Sass (E.), VEstoire de Joseph 149 Schofield (W. h.), English Literature from the Norman conquest to Chaucer 630 Schuchardt(H.), Baskisch und Romanisch. Zu de Ascues baskischem Wôrtcrbuch, I 477 Slijper (M. E.), De formularum Andecavensium latinitate 1 58 Sperantia (Th. D.), voir Graiul noslru. Staaf (E.), Étude sur les pronoms abrégés en ancien espagnol 478 Sucrier (H.), voir Aucassin, — (W.), Das prov. Gespràch des Kaisers Hadrian mit dem Klugen Kinde Epitus 152 Thuasne (L.), François Villon et Jean de Meun 154 TiKTiN (H.), Rumànisches Elementarbuch 533 TouGARD (abbé A.), Un opuscule de Robert du Val 1 59 ViARD (J.), Je.\n Le Bel. Villard de Honnecourt, Album, reproduction en photoiypie, par H. 0[mont] 151 Vision de Tondale^ voir Friedel. Weigert (L.), Untersuchungen zur spanischen Syntax auf Grund der Werke der Cervantes 632 Wright (Th.), voir La Tour Landry. Zingarelli (N.), Il GuiUaunu de Paterne e i suoi dati di luogo e di tempo 151 ZôCKLER (R.), Die Beteuerungsformeln im Franzôsischen 475 PÉRIODIQUES Annales du Midi, XVIII (1906), juillet-oct 137 Bulelinul Societâ^ei filologice, 1905 325 Bulletin archéologique du Comité des travaux historiques et scienti- fiques, 1904-1905 142 Bulletin de la Société des anciens textes français, XXXI (1905) 133 — XXXII (1906) 467 Bulletin d'histoire linguistique et littéraire française des Pays-Bas, 1906. 136 6.JO lALLi-: m.b mahkîKn Bulletin lii>toriquo et philuloiiiqiîc J;i Comi'.c Je> travaux !ii>:u:ic.".c> et >cicntinques. iqoy 626 Jahrcsbcricht des Instituts furrumànischeSpraclie zu Lcip/ig, I2« année ^1906; 464 Mémoires de la Société de linguistique de Paris, XIII ( 1905-1906). . . 138 Neuphilologische Mitîeilungen. années 190$ et 190^ 468 Publications ol" the Modem Language Association oî" Amcric.i. XIX- XX (1905-1906;. • xjg Revisla lusitana, VIII ( 1905-1905) 466 Revue des langues romane^. XLIX (1906) 522 Romanisclie l'orscluingen, XVI, XVII et XVIIl ( luo.j-ioo) ) 155 Zeitschrift lùr romanisclie Philologie, XXX (1906;. 4 150 — - — 5 3ï9 — — — 6 462 — — XXXI (1907), 1-5 621 CHRONIQLH Nécrologie: Ascoli ((i. l.;, ^20; Heljame (A j, 526 : Rugi^e (S.), 627; Carducci ((i.), ^28; Chassant (A.), 62K; Hasdeu (^B.)- ^-7- Henry (V.), 328: Klaczko (J.), 146: Maitland (F. W.j. 146: Neubauer (A.j, 528; KigrafC;, 469; Van Hamel (A. (i.;, 520: WeNelofbky (A.). 145. ~ Xomi- nationb : M. A. Morel-Faiio au (.'ollége de France, 146 ; M. S;ilverda De Grave à l'Université de Cironin;. — Mémoires de M. Salvioni et de M. Gorra dnns les Rcndiconti de l'Institiil loniKird. 146 el 470. Publiijaiion du t. II du Rorun Jr 7"/\,v, \ \ty. - Kap;H?rl de M.Hrunot uir lasiniplilicuion .ie l'oriliographe rr;i:iç;.ise. : jn- - Les l'tc^'T!:- tatc< ii:uli,)i< dans ui: ni>. de Munich, i 17. - - Don des maniiNcriîs de NL A. Dclboulle a la bihliorlioqu». de la Sniponne. ^^o. — lùude de M. Kr. Xvro:"» sur les onomatopées du iKnKais. 551. Article d^- UertlK-Kn sur la rélV>rn',e de rorthosr'.raphe iVançaise. '^ î i • -Le û-c. 21 du P \". . Sr.*u>! nunr- IVcrtCihuch de M. H. Levv. ^^1. lorniuie pour oi'^tenir un heureux accouchement, 332. — Préparaîioii i\\\n\: édition di; (^h.ilcî.::*: ./i- C\/n./ r»ar M. J. Mat/.he, 470. ■ Poésie a!îglai>e sur le Clirist en cn-)ix, 470. — Mémoire de M. A. Duvenun sur l^aiid min de Ro^ières, 628. — Mémoire de (i. Paris sur » le conte du trésor du roi Rlîanipsiniîe m. (->29. — Les globes iVançiiscs de Ua.schi piihliées daprès les papiers d'A. Darmesicter. 621). ••- Arti:lede M. M. Wilmottesur c lintluence allemande en Belgique:!. 62».;. - Annonce des Dii-ti^viUKii rcs lojyrr.iphitjuis de l'Ain, de TAuJe et de la Haute-Loire, 650. — Mémoires de M. Havcrtield sur la romanisation de Li (îrande-Hretagne, 629. — La nouvelle .Société des Siudi di fi'ioh\^ia w/cxjVvwj, 630. — Correspondance : lettre de M. A. Thomas à M. P. Meyer, 144. /.. PnpiVl.iin-Gi'rjut^ H. CHAMPION MA(.ON , l'KDlAT KKPHKS. IMPKIMIieKb ROMANIA RECUEIL TRIMESTRIEL Ides langues et des littératures romanes PONDE EN 1871 f«R Paul MEYER lt Gaston PARIS PCOLIË PIK PAUL MEYER Tome XXXVI PARIS (VI') UBRAIHIE ANCIENNE HOVORÊ CHAMPION. ÊtinEUR >. 110*1 malaqVa», s CONDITIONS D'AliONNEMENT A IJ, ROMANlA I Part» : K) fr- — Diiutiemcim « Union pofljli: , ïS Ir. \ La abannenicn» iie se fbni cjdc poar l'année cniïtre ci 1 [unir Je janvin. iL'annfe une foi» tcnninJe se vend, prùe k Pam 3} Ir. En vitale ROMANIA. Table des trente premières années. O8?i-i90i) i'AK U D- BDS Fort volume [)j-8- — Piax : 20 fraDCi. SOM14AUIE VV l'F' Evi.;. ■ I'. Mn-ut, Frinç. /«Iff. ....... — Snr U piËce iln)pbii)Uc Dun ' COMPTES KHHQUS C. VoftFr»%ni, Fitifnhrtmp % Jjf. SmiffiJm if« .ilifnnr^hthei A-lî ; -, E. KoLLi-Mi, Fil une i^oi^uloitc Jt Li 1-uujj_, > \R.CaAi>i.SfiUùLib'flfUiJtm*i/>trfiUn, . PÉRIODIQPI-S CHRONIQUE j. MiiiËK. L£» duntgn!! de gestci.-t In lomi» iTitalic. A. UKi-HOLii.Lti, Mdtï obicun it rares «le l'inciconc Ui^C frui^Jibc {ér ctinipldnientaln-, par .\. Thoiiu»). A. I'ag^!. Ëiudc sur U d\rona\ouii: du pottlt» d'AuiLn Mii»:h. A. PiAfitT. P.^ies J« Jean d>.- frcrcbln. Utitàui de Hdraat, m La - HlHc Mil* main» o (iw'fr). R. Wpïks. Éludes sur Alitcam (fit) Caudisal MATHIEU, de l'Aoulihnic fiançiitv. L'ANCIEN RfiGIMF HN LORRAINE 10* BARROIS d'après des documents inédits (1698-1789) 4" édiiioi) juftHitMic. — [n-3... 7 fr. îo LH LIVRE DES SYNDICS DES tiTATS Di; lîf-AKN (rUXIE UfcAUKAIs) l'ubUil par Henri COL'RTEALXT 1* innit:, tn-8... 10 fr. 1" pjnÎL-, publifre par LÉON- CADIER, in-8. . . 7 fr. WHITLEY STOKES THE BIRTH AND LH-E OV S' MOUN'G hi-S. , . î fr. so Pu. r)E FÉLICK L'AUTRE MONDE — MYTHES ET LÉGENDES Le Purgatoire de Saint Patrice In-S. s fr. E. CHAThXAlK. .k- lloiiiiui. LE SECRET DES VIEILLES RELIURES In.8 . T fr. io. D' LE BLOND INVENTAIRE SOMMAIRE DE LA CoLLIîCTroK Bl'CaUET A UX-CoCSTF.AUX Conipn'ii.itit 9î volume» sut BeBuv^is et Bcjuv:iiM<. ln-8 8 fr- EiÉMKt AUBRY EXPLICIT .. EN MUSIQUE DU ROMAN DE FAUVEL I Gr, in-», tmiiiijue I fr. jo. i^TA'TS rOILET. imprimnir. lUiraira et psjwtler (nu : Lyon, Gi-ntvr. Coniuiici:, lUlc, Courwllts-r . Liiijiii- de SCI Kit-n*. le Liuloguc Jt M librairie, | ■ iridiri. ... .... ~ ESSAI DE METUODOLOGIE LII4C0ISTIQUE djn% k ilomiiiit- At* langim £1 <)--> pji-ni nini.i'iv - In S . . 10 &. - Etudes linguistiques «ur la Basse-AirrergiM- Céogmplil^ HiJn-.Aiivvigiic. — I0-8 i\ii. cirtin.. . ..... ËTDDE3 iur les c&ronlqnea des oonilftB d'Anlou «t 4 ■ ^ilxiise — l::-it - ' HISTOIRE DE NOTRE-DAME DE PARIS. .!'^|>r-Mctc^ ^. uNcj'.i\ (mv'-xix« sii\-k?>, (ic-jimiI6i lies an^imui. ■■r.zii chri>n. (logique ci J une bibliogMphie. -^ ln-4, ti>< i Nory. — ^oir la snHt àti mmVtmUs aiux pages rota. L 71 -■^ 1 .^ ic ^^H ^^1 Mr)'' ■ i"i«ir. ^H lUIlUIIU us ■ ic i^H ' ''1^1 J ^B H -J „J ^1 Kh J iH^B^S ^^^^^^^^H ^■■■■B ^Hi ^^^H r ROMANIA RECUEIL TRIMESTRIEL COMMCHe A l'ËTUDK LANGUES ET DES LriTÊRATURES ROMANES Paul MEYER irr Gaston PARIS :U'^ PAUL MEYER Tome XXXVI PARIS (Vf) LIBRAWIB ANCIENNE HONOBfi CHAMPION, fiDITT-UB î, aOAl «AI.AQUJtlS, S I CONDITIONS D'ABONNEMENT A LA KOMANIA it : 90 fr> — Dip4ncmrim ci Uiiimi postale 13 fr. e K bni qutr pour l'année eotiiiv et 1 partii de Janvier. 'nuiiiéï Se vetid. priJK A Parb. ij It. ,4uctm nnmrra n'nl vtadu iiparfauia. En vente ROMANIA. Table des trente premières années. (jS?i-i9ùO pA« Lt D' BOS Fout volume in-8. — Prt\ : 20 francs. SOMMAIKH DU fRfiSENT XUMEKO : P. McvBR.Sirc Jeux chaiHorvi *"• A. TiiOMA», Encort Aluln Cl; i ~- Enune Pion; Je Nci^'.'i ■ MITES niiNDUS J .L. WutTOK. 7> £a'"W "/■*"■ /'"«««'' (M.-J. MliKkwiu). '. FcsiKlirlA AJolf Tohler f A. Thtwnai), fERlODIQJJBS . CHHONIClUE. Lv^ pt:ltiiiiit iiiiiiiiTos conticiiiJruiiE : ]. 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In-K-.., . . .. ., B fr. rire du théâtre de Lille, de ses origines à nos jours, ^^'„l;'i!|^.8".'^^' IPnya de Palinod de Rouen et de Caen. };;';„.J|.; 'î^.^'*"""""*" jo"?* [ terap5. Récits, contes et légendes de l'aDCicn bocage Tiand J"^"». '■ieillescliamonï, vingi jin noltj, jur A. MAiintnKE. Tonie 1", g^ilIiL fiança,., et de Ht.êra.u^: f ^^^^^^^ ,jg£| ..j..<«IW},>ll, P.«- ..J*f. LIBRAIRIE HONORE CHAMPIO». ÉDITEUR Vient de paraître : Louis HAU'HHN ÉTUDUS SUR L'ADMINISTRATION DE KOh AU MOYEN ACE (7iI-I2)2) lua°. 7 ». BBKNJmu MONOD ESSAI SUR LES RAPPORTS DE PASCAL 1 AVEC PHTMPPF r" (1099-1108) In-S"..... f. fr CATALOGUE DES ACTES D'HENRI 1" ROI t)¥. TRANCi: (lOJ 1-1060) r«r SORHNÉE. âKlilviMc au* ArclUvcs ni^onilcï. In-R-. .. 6 ft. P1EHUE DH NOLHAC PÉTRARQUE ET L'HUMANISMI NOUVELLE ÈDITIOX REVttF. ET COV ■ jvcc un ^(orvjit mijii de P^rJK|Uc ci Ji- ï liirt> vulmni'ï tn-S*. 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WjIhcrR). , , ._ i'Êiuor3ia.uKs CHKûNiyut; TABU; DKS MA)i: ,■ i ■ U i>:lialn!i imtnénu cantiËiultimt r J. BRuiHR. Les chAfluins lii^^Mtct-t Ifs rausc; ! C>. L^VinuKi., L)acuii]i.-nis CD livnKue •ulRiir-, .: M.-J. MiNCKwnT, Notice du i]iiclii|u<:i maniucui E. MCRFr, les nom» de liru cn-'iPf, •Ûtftt.CE., 'Il"'- >> Stn.-* rc? ta r^oD limitroplic, A. l'iAOET. Poibles Je Jçan .K- Werchlfl. »ii»icl»J (te H*l««i>i. cl ^ bert Je Ljnnoy. V. R\|VA. LJi(f7.i dl NicolôJj ClwU. <;. BaV-saih, U-1 Jeun nèdattioiii de Ht«tttf U C. -TM p.ii,!-t (Bisf, ififc .!c i-i BTHi.it li.^qu.; drf, iUuievEtudes) : 7 (r. ^-iil de Rouen el de Caen par M, ne Beaiketairii, 190t. . ' ramancero populaira de la PraBcé, choii: de i:h4niunï -V*. TcxK- criliijue a>«c un avapl-propoa cl un itiAlc ! 'OT- OliVriii^r (miftitini par FMatUmit frùniaisii, prix Sait- i> it - Im Ifgende de la Mort cb« les Bretona AniHri* ! lion .ivctik-s noies sur te* ttoyancn .injitigiicic1i«IcS iuuies, par Georges Donis. jKofcsicur adioint i l'Uni- ■■ l'iiri.\. 19112. 3 Viil. in-i3 10 fr. •■an pa?i breton, ;' édition, i9"6< >n-i j \^t. \o rivières. Ses orlglae*. leni ftisnWttaUtta, V^i Ytvv^x i '■ ' -'>-V-J«" ■ U plus ;mt ■AkwoimivJv ■,cimr '^ CoDiey. ip'iptV dt 1 ,n, r'I.vT,, lostre Dame, Ils- Ciinnus ]>; pjr H^ u- Aitli ii.'i Lk Roi dt Lir Ij\s(;k>rs, 1 m manusiii 1907 i}i PI- ileïiï, dii le bon «olno de Lyre, pjr ral>b^ CX'&I^I I.cii Iraiiç.. a lUlianjsai jls au \V1 Mùcle. i'n\ , j^l ■neiUs et la IbJàlre espagnol, içoj (courdf / ^x r- r ~1 y